TÉMOIGNAGE X
Il a suivi sa compagne et recherche un emploi Arnold, jeune manager, a quitté la région parisienne pour le Béarn. PAGE IV
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Supplément au journal N°22501 de la République des Pyrénées et N°22482 de l’Eclair en date du 19 novembre 2018
Jobbb, la plateforme pour trouver un job ATTRACTIVITÉ Il y a un an, la CCI Pau-Béarn lançait sa première plateforme de recherche d’emploi pour conjoints nouvellement mutés dans la région. Depuis, 102 entreprises ont adhéré et l’expérience séduit les DRH. █
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SPÉCIAL CAHIER EVENEMENT ATTRACTIVITÉ
MARDI 20 NOVEMBRE 2018
Didier Laporte : « Nous voulons apporter du concret »
CCI Pau-Béarn : Jobbb,
Didier Laporte (à dr.) avec Pierre Nerguararian, vice-président de la CCI Pau-Béarn en charge de l’attractivité. © JEAN-PHILIPPE GIONNET
XDédiée depuis un an à l’emploi des conjoints de salariés
Le président Didier Laporte fait le point sur la démarche d’attractivité lancée l’an passé par la CCI. Il y a un an, la CCI Pau-Béarn lançait ses Rencontres de l’attractivité territoriale où se posait une question simple et compliquée à la fois : comment rendre le Béarn plus attractif ? Un an plus tard, le président Didier Laporte fait le point.
Il y a un an, vous souhaitiez du concret en lançant les Rencontres de l’attractivité territoriale. Où en est-on ? Le concret se mesure d’abord dans la dynamique qu’a par exemple créée le lancement de la plateforme Jobbb. On avait une cellule « Invest’In Pau Pyrénées » aux contours un peu méconnus. On l’a renforcée, et lancé cette dynamique avec une plateforme qui répond aux besoins de certains couples qui viennent s’installer en Béarn. Jobbb était une action relativement facile à mettre en place, d’autres territoires par exemple possèdent des plateformes pour aider les conjoints à trouver un emploi. En revanche, notre force, c’est qu’elle s’étend sur un basin de vie, les fameux 3 B, Béarn, Bigorre et Pays basque. Et les résultats montrent tout l’intérêt de la démarche. 102 entreprises adhérentes, je suis
bluffé. Et au-delà des CV déposés et étudiés, il y a une dynamique de rencontres qui s’est mise en place. Finalement, c’est une plateforme qui vient nous rappeler l’importance des RH, mais avec un grand H, celui de l’Humain.
Vous insistez sur le bassin de vie de l’Adour. Est-ce le signe que vous souhaitez travailler plus étroitement avec les CCI voisines ? Compte tenu de l’orage qui s’annonce sur les finances des CCI, nous serons condamnés à travailler en réseau. Ce que je souhaite aujourd’hui, c’est de voir comment mieux travailler pour mutualiser les choses. Pour l’instant, nous travaillons dans un trop grand ensemble qu’est la Nouvelle-Aquitaine, or nous pouvons faire des choses à l’échelle d’un bassin de vie.
Vous souhaitez poursuivre la démarche des Rencontres de l’attractivité en 2019 ? Oui, nous avons prévu de nouvelles Rencontres au premier quadrimestre de l’an prochain, autour d’un vrai vecteur d’attractivité qu’est le sport. Or, l’excellence sportive est indéniable en Béarn, et j’espère que nous trouverons aussi des idées pour attirer et développer de l’économie sportive. Cela a tout son sens avec une structure comme le CNPC.
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un bel outil pour l’emploi et l’attractivité embauchés en Béarn, cette plateforme se révèle efficace. XElle apporte aussi sa pierre à l’attractivité du Béarn. EN CHIFFRES █ Un anniversaire, ça se fête. Surtout quand la date coïncide avec un autre événement d’importance. Pile un an après la tenue des 1res Rencontres de l’attractivité territoriale – dont la prochaine édition aura lieu début 2019 –, la Chambre de commerce et d’industrie Pau-Béarn et une soixantaine d’invités n’ont pas omis de souffler la première bougie de Jobbb (pour « Béarn, Bigorre et Pays basque »). Bien nommée, cette plateforme innovante, portée notamment par la chambre consulaire et qu’anime Isabelle Lalanne, se dédie exclusivement à l’emploi des conjoints de salariés recrutés sur le territoire de l’Adour, en Béarn principalement. Fruit d’une œuvre collective, à laquelle la Région, le BDE Adour (Bureau de développement économique), l’Agglo de Pau et toutes les intercommunalités béarnaises apportent leur pierre, cet outil, qualifié de « facilitateur », répond indéniablement à un besoin.
Des CDI dans 75 % des cas Certes, la nécessité de trouver un mode de financement pour assurer son fonctionnement s’imposera très vite. Mais, pour l’heure, chacun loue l’efficacité
102 C’EST LE NOMBRE D’ENTREPRISES QUI ONT
ADHÉRÉ À LA PLATEFORME. FIN OCTOBRE 2018, ON TROUVAIT 55 OFFRES D’EMPLOI SUR JOBBB de Jobbb et les différents témoignages recueillis (lire par ailleurs) en attestent. « L’emploi du conjoint est un élément déterminant. Et une vraie problématique pour un couple quand l’un des deux membres quitte sa région pour cause de mutation. C’est là qu’il faut être efficaces », résume Sandrine Wery, présidente de l’association régionale des DRH. Sans forcer le trait, une DRH cite, elle, l’exemple de « ce comptable qui s’est rétracté car sa compagne ne trouvait pas de boulot ». Mais, au-delà des situations personnelles, l’existence d’un tel service s’inscrit aussi dans le cadre d’une démarche plus globale visant à mettre tous les atouts dans le même panier de l’attractivité territoriale. « C’est aussi une façon de conserver les talents », rappelle le président de la CCI, Didier Laporte,
Toujours plus nombreux, les Ambassadeurs s’impliquent Créé il y a un an, avec l’Agence d’attractivité et de développement touristiques (AaDT), le réseau des Ambassadeurs du Béarn est en plein essor. « Déjà plus de 120 adhérents ! » se réjouit-on du côté de la CCI où l’objectif affiché est « d’atteindre les 200 membres d’ici la fin de l’année ». Rappelons qu’il s’agit de créer et d’animer un réseau de personnalités mais aussi de citoyens lambda, tous liés par un sentiment d’appartenance au territoire, quelle que soit leur implantation aujourd’hui, en Béarn ou sur toute la planète. Cette communauté, formée de prescripteurs, se compose pour l’heure à 70 % de Béarnais, le restant étant constitué « d’amis du Béarn », se félicite Hervé Turpin, qui résident autant à Paris… qu’en Australie. Ces hommes et femmes, souvent des cadres supérieurs issus de la société civile, adhèrent spontanément à la démarche de promotion. Ils ouvrent leurs carnets d’adresses, s’impliquent sur les réseaux sociaux, etc. Le buzz ainsi recherché commence à prendre forme grâce à ces « acteurs engagés » qui seront rassemblés courant mai prochain, à Paris, dans les locaux de la Maison de la Nouvelle-Aquitaine.
Entreprises, DRH, conjoints inscrits sur Jobbb ont participé vendredi à un petit-déjeuner de présentation de la plateforme. © J.-P. GIONNET
qui n’ignore pas que, souvent, ces conjoints en quête d’un retour sur le marché du travail présentent, eux aussi, des profils de haut niveau. Les statistiques se révèlent d’ailleurs édifiantes puisqu’on parle là de diplômés à hauteur de bac +5 ayant en moyenne derrière eux dix années d’expérience professionnelle. Ceux qui, via Jobbb, ont déjà réussi à rebondir se voient d’ailleurs proposer des contrats à durée indéterminée dans 75 % des cas, et ce n’est bien sûr pas le fait du hasard. Voilà pourquoi une telle plateforme doit s’inscrire dans la durée. La convention de partenariat récemment signée entre l’association des DRH et la CCI Pau-Béarn va dans ce sens. Afin d’élargir le spectre, cabinets de recrutement et agences d’intérim,
« Un outil intell Responsables RH, demandeurs d’emploi ou chefs d’entreprise, ils confirment l’utilité d’une telle plateforme. « C’est formidable ! » L’enthousiasme de Marielle Rousset n’est pas feint. Arrivée en juin dernier de Lyon, cette quinquagénaire, qui a suivi son compagnon, Romuald, consultant dans le secteur du tourisme, évoque, à propos de Jobbb, « un outil intelligent de partage d’informations ». « Cela donne de la visibilité alors que, auparavant, je ne connaissais pas le bassin d’emploi de Pau, où on trouve beaucoup de sociétés intéressantes. Même à Lyon, l’équivalent n’existe pas ! » note-t-elle. Cette ancienne salariée du groupe TF1 Publicité apprécie
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Pour les DRH, « il y avait une véritable attente » Sandrine Wery s’occupe des ressources humaines pour le compte du groupe 3C Metal, basé à Sauvelade. Directrice en Béarn des ressources humaines du groupe 3C Metal (1), Sandrine Wery est également la présidente, pour les Pays de l’Adour, de l’Association nationale des DRH (ANDRH), organisme comptant une centaine de membres. Elle a vu naître la plateforme Jobbb, attendue de longue date, et explique l’intérêt pour le territoire de disposer d’un tel outil.
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Quel est l’intérêt, pour vous, de passer par Jobbb ? Il y avait une véritable attente par rapport à ce type de réseau. En fait, nous discutions depuis déjà un long moment de cette question qui posait aussi le problème de la mobilité. Jobbb est utile pour attirer des talents venus d’autres territoires, car quand quelqu’un change de région pour arriver dans une entreprise, il y a souvent à ses côtés un conjoint qui cherche du travail. Et s’il ne trouve pas, cela peut faire échouer toute la procédure de recrutement !
Le premier anniversaire de Jobbb a réuni employeurs, DRH, utilisateurs et responsables de la plateforme, à la CCI Pau-Béarn. Soit une bonne cinquantaine de personnes qui ont apprécié la pertinence d’un tel outil. © JEAN-PHILIPPE GIONNET puis peut-être l’APEC et Pôle Emploi dans un second temps, s’apprêtent à contractualiser eux aussi avec les parrains de Jobbb. L’enfant est bien né. G. C. Ig.cayron@pyrenees.com N Pour tout renseignement : www.jobbb.fr ou par courriel à : contact@investinpaupyrenees.com
Oui. L’été dernier, nous cherchions, pour une mission, quelqu’un ayant un profil
d’autant plus qu’elle vient tout juste « de signer un CDD pour six mois ». Son nouvel employeur ? Une importante coopérative agricole basée en Béarn.
« Un regard bienveillant » Aurélia Taupin, 33 ans, évoque, elle, « une belle démarche ». Cette ingénieure chimiste a fait ses valises dans le sillage de son
d’assistant commercial et capable d’assurer des tâches de responsable des achats à l’export. Nous avons trouvé, sur Jobbb, des CV intéressants, souvent d’assez haut niveau. C’est d’autant plus intéressant pour un bassin tel que le nôtre dont le tissu est plutôt industriel.
Est-ce qu’un tel outil ne se substitue pas, au moins localement, à Pôle Emploi ? Non. Disons plutôt qu’il s’agit d’un outil de plus, d’un accompagnement supplémentaire. J’y vois le moyen de valoriser des candidatures. Et au-delà des conjoints, c’est également un argument supplémentaire qui peut être avancé auprès des salariés que nous souhaitons engager. RECUEILLI PAR G. C. I (1) Cette société spécialisée dans la tuyauterie industrielle emploie 240 personnes, dont 40 à Sauvelade.
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Un retour à l’emploi facilité
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Après un an de fonctionnement de la plateforme, près de la moitié (46 % exactement) des conjoints passés par Jobbb ont vu leur démarche de retour sur le marché du travail couronnée de succès. Ces demandeurs d’emploi, âgés en moyenne de 37 ans, présentent souvent l’équivalent d’un niveau bac +5. Ça aide !
ligent qui donne de la visibilité »
Sébastien Labourdette, patron de l’entreprise de BTP Sogeba, vient d’embaucher une comptable via la plateforme Jobbb. © DR
L’avez-vous utilisé pour votre société ?
Sandrine Wery préside la section Pays de l’Adour de l’Association nationale des DRH (ANDRH). © J.-P. GIONNET
conjoint, Damien, embauché en qualité d’ingénieur chez Safran Landing Systems, à Bidos, depuis octobre 2017. « Nous étions auparavant dans l’Eure, en Normandie » où Aurélia, qui a rejoint la cellule familiale six mois plus tard, a notamment travaillé pendant plusieurs années dans le domaine de la beauté et la santé en qualité de chef de projet.
« C’est précis et local » Elle estime que « Jobbb, outil pertinent, permet d’obtenir un regard bienveillant de la part des entreprises. Je pense que ce type de réseau valorise davantage les CV des demandeurs d’emploi par rapport ce qu’il se fait sur d’autres plateformes ». La jeune femme remplit actuellement une mission de six mois au sein du transporteur de gaz Teréga (ex-TIGF), à Pau.
Du côté des employeurs, on loue aussi l’efficacité de Jobbb. « Le sourcing que l’on trouve sur la plateforme est riche. C’est bien conçu, précis et local. Cela rapproche bien l’offre de la demande. Voilà pourquoi nous avons ouvert un compte », se félicite Sébastien Labourdette. Patron de la société paloise Sogeba, spécialisée dans le BTP, un secteur souvent en tension, il n’est pas toujours satisfait des réponses apportées par les cabinets de recrutement. C’est par le biais de la plateforme que pilote la CCI Pau-Béarn qu’il vient donc d’engager, en CDI, la conjointe d’un homme muté en Béarn, pour un poste de comptable. Et il n’exclut pas d’utiliser à nouveau le même outil pour, cette fois, dénicher « un responsable qualité ». G. C. I
L’EXPERTE
AMANDINE BRUGIÈRE N ASSOCIATION POUR L’AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL
« Redéfinir des équilibres acceptables par tous » Le numérique améliore-t-il vraiment nos conditions de travail ? N Il y a beaucoup à dire. Il y a l’automatisation et une baisse de la pénibilité du travail. Nous assistons à une transformation des tâches sans précédent. On peut aussi évoquer la dimension d’agilité, car nous sommes connectés tout le temps, en tous lieux. Dès lors, quid du droit à la déconnexion ? N Voilà un sujet dont on n’a pas fini de faire le tour ! Mais il faut dire aussi que l’hyperconnexion n’est pas seulement le fait du travail. C’est également lié à nos activités de loisirs, militantes ou associatives, et je crois que tous ces aspects ne sont pas suffisamment pris en compte. On sait aussi que, au strict plan organisationnel, la déconnexion n’est pas simple à mettre en œuvre. Il n’y a, à ce jour, pas de réponse entièrement satisfaisante. Et l’instauration d’un cadre légal ne permettrait pas d’embrasser les réponses à toutes les questions posées. Enfin, cela ne relève pas uniquement d’une disci-
pline personnelle, car le travail est éminemment collectif. Est-il légitime de craindre que le digital provoque la disparition de nombreux métiers ? N Disons qu’il n’existe pas de risque de disparition du travail. Je parlerai plutôt d’un déplacement de la création du travail, les machines prenant en charge les aspects liés à la production. Mais une question au moins se pose : comment redéployer les gains de productivité générés au profit d’autres formes de collaboration ? Tous ces changements ne doivent pas nous échapper, ils doivent faire l’objet de discussions participatives. Peut-on parler de véritables progrès au plan social ? N C’est difficile à dire, et il est impossible de dresser un tableau noir ou tout blanc. Des équilibres ont été modifiés et il faut en redéfinir afin qu’ils soient acceptables par tous. On est, actuellement, dans une phase de réappropriation des outils. RECUEILLI PAR G. C. I
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CAHIER EVENEMENT SPÉCIAL ATTRACTIVITÉ
Formation continue : une offre vaste avec l’ESC Pau
Arnold a préféré suivre sa compagne et recherche un emploi en Béarn Après avoir choisi de suivre sa compagne en Béarn, ce jeune Parisien apprécie l’aide apportée par le dispositif de la CCI.
EN CHIFFRES █
75 %LES TROIS QUARTS DES CANDIDATURES
À L’EMPLOI PROPOSÉES PAR JOBBB ÉMANENT DE FEMMES. LA MOYENNE D’ÂGE DES DEMANDEURS EST DE 37 ANS
L’Ecole supérieure de commerce.©A.TORRENT Ecole membre du groupe CCI Pau-Béarn, l’ESC propose, entre autres, une offre très large en matière de formation continue. Grade master (au titre du programme spécifique aux grandes écoles), bachelor, etc. : difficile de ne pas trouver chaussure à son pied pour toute personne de niveau bac à bac + 5. Les formations proposées tout au long de l’année couvrent un vaste spectre de filières professionnelles, dans les métiers de l’immobilier, la vente, le conseil, la distribution ou encore le management et les ressources humaines. En voici une liste… non exhaustive : - Master (niveau 1). Ce diplôme bac + 5 forme aux pratiques du management, pour tout collaborateur désireux d’accéder à des fonctions de direction. - Bachelor spécialisation immobilière (niveau 2). Formation de niveau bac + 3 pour les métiers de la construction, de la promotion et de l’expertise immobilière. - Responsable de développement commercial (bac +3). - Responsable manager de la distribution (bac +3). - Gestionnaire d’unité commerciale (bac+2) dans le domaine des produits et services. - Vendeur, conseiller commercial ou téléconseiller (niveau bac). - Management, ressources humaines (ensemble des techniques de direction, d’organisation et de gestion). - Comptabilité, gestion. - Immobilier. Les professionnels doivent suivre une formation continue d’une durée minimale de 14 heures par an (ou 42 heures sur trois années consécutives). - Informatique (pour débutant, intermédiaire ou expert). Formations sur logiciels de bureautique, publications ou de retouche d’images.
Directeur de la publication : Jean-Pierre Barjou Rédacteur en chef : Nicolas Rebière Rédaction : Gérard Cayron Imprimerie : Pyrénées Presse, Z.I. Berlanne, 64160 Morlaàs
Arnold Combey est actuellement à la recherche d’un emploi. Très diplômé, ce jeune homme de 27 ans, titulaire d’un CV enviable, n’a pourtant pas été licencié. Passé par de grandes écoles, et après plusieurs années dans les arcanes du groupe Total, comme manager, chef de projet, etc., il présente même un profil susceptible de séduire les chasseurs de têtes. Mais Arnold a fait un choix personnel. Pris une décision qui revient le plus souvent aux femmes. En mars dernier, il a en effet suivi Marie-Claire, sa compagne, engagée par… Total, au pôle environnement, à Lacq. « C’est un choix qui montre que la société change… même s’il est difficile de tout lâcher. Mais aujourd’hui, beaucoup de femmes ont du potentiel », commente l’intéressé, sans l’ombre d’un regret.
« Pas beaucoup d’équivalents »
Désormais, Arnold s’emploie à revenir sur le marché du travail en Béarn. En quête d’un CDI, « plutôt dans le domaine de l’agroalimentaire, mais ce n’est pas exclusif », il espère que « quelque chose se concrétisera
geait lui aussi dans des structures d’aide à la recherche d’emploi, type EasyJob. Volontariste, multicarte et parfaitement trilingue (anglais, espagnol) après plusieurs séjours en immersion, Arnold Combey apprécie donc à sa juste valeur le coup de pouce apporté par Jobbb. Mais il ne garde pas pour autant les bras croisés.
Arnold Combey, un conjoint à la recherche d’emploi depuis son arrivée à Pau. © J.-P. GIONNET
« ON SENT QUE, DERRIÈRE [LA PLATEFORME JOBBB], IL Y A UN VÉRITABLE ENCADREMENT » début 2019 » et se dit même « prêt à accepter un contrat à durée déterminée ». C’est donc au titre de conjoint, et parmi plusieurs dizaines d’autres CV quasi exclusivement féminins, que ce Parisien fait valoir sa candidature sur Jobbb. Une plateforme à propos de laquelle Arnold ne tarit pas
d’éloges : « Il est clair que cela aide beaucoup, et jamais je n’ai été suivi de cette manière ! Hors pépinières ou associations d’entreprises, il n’existe d’ailleurs pas beaucoup d’équivalents », relève le manager. A ses yeux, l’outil piloté par la Chambre de commerce et d’industrie « facilite tout simplement l’approche des employeurs ». « Il est réconfortant d’être appelé régulièrement, et on sent que, derrière, il y a un véritable encadrement », témoigne le jeune homme qui, quelques années auparavant, s’enga-
Aussi pour « tisser des liens »
En effet, Jobbb permet aussi « de tisser des liens ». Notamment avec d’autres conjoints souvent issus des mêmes couches socioprofessionnelles. « Sur la plateforme, je vois beaucoup d’autres personnes qui ont un peu le même bagage que moi », confirme-t-il. Ainsi, peu à peu, des réseaux locaux se (re)forment, ouvrant autant de perspectives à un rapide retour vers l’emploi. En tout cas, Arnold Combey y croit, et considère sa présence sur Jobbb comme une corde supplémentaire à son arc. GÉRARD CAYRON Ig.cayron@pyrenees.com
L’Agglo de Pau et le BDE Adour sont 75 % au soutien pour l’accompagnement
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Egalement mobilisées pour l’emploi des conjoints, ces deux instances apportent aussi leur financement à la plateforme Jobbb. La Communauté d’agglomération Pau-Béarn-Pyrénées, qui apporte les deux tiers du financement nécessaire au fonctionnement de Jobbb, s’est elle aussi emparée depuis plusieurs mois de cette problématique. « Il s’agit là d’un problème réel, même s’il est parfois difficilement mesurable », constatait, il y a quelques mois, l’élu palois en charge de l’emploi, Kenny Bertonazzi. Depuis le début de l’année, l’Agglo propose donc ses propres mesures d’accompagnement à destination des conjoints. Ces solutions, qui se veulent concrètes, s’inscrivent
Jacques Cassiau-Haurie, président du BDE Adour qui s’investit aussi dans la démarche impulsée par la plateforme Jobbb. © A. TORRENT dans le cadre du plan Emploi lancé deux ans auparavant. Le processus suivi se révèle relativement simple : le conjoint de la personne recrutée sur le bassin d’emploi est encadré gratuitement pendant plusieurs semaines, selon ses besoins.
Son nouvel environnement économique lui est présenté et la mise en relation avec d’éventuels employeurs assurée. Une formation peut être organisée afin d’acquérir de nouvelles compétences, voire choisir la voie d’une reconversion. La posture adoptée sur ce sujet par le BDE Adour (1), autre financeur de la plateforme, va elle aussi dans le même sens. « Nous savons que les grands donneurs d’ordres ont parfois du mal à faire venir la matière grise ou les talents qu’ils aimeraient attirer. Jobbb doit permettre d’avancer sur ce terrain », relèvent les responsables du Bureau de développement économique. G. C. I (1) Le BDE, créé en 1973, a été abondé (jusqu’à hauteur de 12 M€) par ElfAquitaine puis le groupe Total pour chaque mètre cube de gaz extrait à Lacq.
C’EST LA PART DE SOCIÉTÉS PRIVÉES ADHÉRENTES À JOBBB. LES AUTRES SONT DES COLLECTIVITÉS LOCALES OU DES PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ
50 % LA MOITIÉ DES MEMBRES DE LA
PLATEFORME SONT DES SOCIÉTÉS ISSUES DE FILIÈRES D’EXCELLENCE. C’EST-À-DIRE L’AÉRONAUTIQUE OU LES GÉOSCIENCES
67 % DES ENTREPRISES RECENSÉES
SE TROUVENT EN BÉARN. LES AUTRES SE SITUENT SUR LES BASSINS D’EMPLOI DU PAYS BASQUE OU DES HAUTES-PYRÉNÉES