Notre supplément e-py Pyrénées numériques 2021 : le temps de la connexion

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© GETTY IMAGES

SUPPLÉMENT AU JOURNAL LA RÉPUBLIQUE ET L’ÉCLAIR EN DATE DU JEUDI 18 NOVEMBRE 2021

Le temps de la

connexion

PYRÉNÉES NUMÉRIQUES X Neuf

catégories, 18 projets innovants à découvrir... Les Trophées e-py se dérouleront le 25 novembre au Palais Beaumont de Pau. Un coup de projecteur sur la dynamique numérique locale. ■


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2 DÉCRYPTAGE

La révolution digitale est à nos portes On les croit loin d’ici, ces licornes numériques qui vont changer nos vies. En Californie, bien sûr, dans des campus hightech aux locaux vastes, modernes et furieusement tendance. Et pourtant, certaines sont tout près de nous, et se développent dans des écosystèmes particuliers comme Hélioparc à Pau par exemple. Leurs fondateurs ont même l’accent local et des noms d’ici. Ce qui ne veut pas dire que leurs inventions ne feront pas le tour du monde. C’est ce qu’ont pu démontrer, depuis six ans maintenant, les Trophées e-py, organisés par Pyrénées Presse et soutenus par des partenaires fidèles. Au fil des éditions, nous avons pu vérifier combien l’innovation se jouait aussi en Béarn, par la qualité des dossiers reçus, par l’inventivité et l’ambition de certains participants.

«LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE EST BIEN LÀ, EN BÉARN ET AU-DELÀ, DANS NOS VIES SURTOUT» Cette année encore, les Trophées auront démontré la dynamique locale dans le domaine du numérique. Les interviews publiées ici le suggèrent, les résumés des 18 projets ou entreprises nommés détaillés là le confirment : la révolution numérique est bien là, en Béarn et au-delà, comme elle l’est dans nos vies, même si on ne s’en rend pas toujours compte. C’est pour cela que nous avons initié ces journées connectées avec l’aide de nos partenaires, qui oeuvrent eux aussi pour qu’émergent chez nous aussi les entreprises de demain. N.R. I

TROPHÉES EPY

Une semaine pour comprendre le numérique dans tous ses états ZOOM

Les «Matinales connectées»

Le jury d’e-py a examiné début novembre la quarantaine de candidatures parvenues pour cette édition 2021 des trophées du numérique organisés par Pyrénées Presse. © JEAN-PHILIPPE GIONNET

Depuis lundi et jusqu’au 25 novembre, des événements se succèdent pour présenter la dynamique numérique locale.

B.num a ouvert le bal de ces dix jours connectés autour des Trophées e-py, et auxquels les partenaires de cette opération ont pris place. Une semaine connectée élargie qui a donc débuté par ce salon de la transformation numérique à destination des entreprises, qui devrait être reconduit prochainement, comme le confiait Didier Laporte, président de la CCI Pau Béarn, organisatrice de l’événement. Durant une journée, une cinquantaine d’entreprises locales ont présenté des solutions numériques pour les entreprises, grandes ou petites. La soirée s’est achevée par les Trophées du commerce qui, c’est logique, avaient aussi leur catégorie connectée.

Start-up Challenge d’Hélioparc Président-directeur général Patrick Venries Directeur de la publication, rédacteur en chef Nicolas Rebière Ont participé à ce numéro : Eric Normand, Gérard Cayron, Bruno Robaly, Nicolas Rebière Imprimerie. PP, zone industrielle de Berlanne

Prochain rendez-vous en présentiel, le mercredi 24 novembre, avec le Start-up Challenge de la technopole Hélioparc, un des coeurs battants de ce Béarn connecté (lire en page V). Chaque porteur de projet ou créateur d’entreprise accompagné par Hélioparc devra pit-

cher son projet en quatre minutes. Le meilleur pitch, élu par un jury d’experts et le public, verra son auteur récompensé par un chèque de 10 000 euros ! Cet événement permet de mettre en lumière les pépites de l’économie locale qui naissent à Hélioparc, à l’instar d’Eove, Mapotempo, Prof en Poche et tant d’autres. En seconde partie, Hélioparc propose une Keynote sur la thématique : « Sport de haut niveau et entrepreneuriat, des parallèles évidents ». Pour évoquer ce sujet, deux orateurs de choix sur scène : Didier Tholot, entraîneur du Pau FC et Thierry Chardy, fondateur et directeur général de la startup Ma Ville Mon Shopping (née à Hélioparc) rachetée en 2020 par le groupe La Poste. L’événement est ouvert à tous et gratuit, le nombre de place est limité, l’inscription est en revanche obligatoire sur www.helioparc.fr, rubrique agenda.

Les trophées des Pyrénées numériques Jeudi 25 novembre marquera la soirée des Trophées e-py. De-

puis 2015, Pyrénées Presse met en avant les initiatives prises sur le numérique dans le territoire. A partir de 18 heures, Catherine Barba, pionnière du ecommerce et une des investisseurs les plus impliqués dans les start-up, donnera une conférence sur la manière dont

Pionnière du e-commerce, business angel et spécialiste de la transformation numérique, Catherine Barba est attendue le 25 novembre à Pau en ouverture des Trophées e-py. © TONY SOJKA

La crise sanitaire nous l’a montré, l’événementiel peut se transporter aussi en distanciel. C’est que nous vous proposerons chaque matin avec les «Matinales connectées». Cinq émissions spéciales produites par notre partenaire Créa-Sud et diffusées sur le site de «La République des Pyrénées» dès ce jeudi à 8 heures, et chaque matin suivant. L’occasion pour des acteurs locaux et partenaires e-py de présenter leurs projets numériques. Teréga y présentera sa solution IO-Base (en compétition pour e-py), l’Agglo de Pau son application Ma Ville facile, Enedis expliquera comment bien se servir de Linky, son compteur connecté, le conseil départemental fera le point sur le déploiement de la fibre dans le 64, et TotalEnergies expliquera à quoi lui sert son supercalculateur Pangea, l’un des plus puissants au monde, hébergé à Pau. le numérique est en train de révolutionner le travail. Une table ronde avec des exemples locaux d’entrepreneurs ou manageurs viendra illustrer ses propos. Puis à 19 heures, place aux trophées ! La soirée est libre, mais sur inscription sur le site larepubliquedespyrenees.fr. A l’issue en effet, on saura quelles initiatives locales (au-delà du Béarn, puisque plusieurs dossiers viennent du Pays basque ou de Bigorre). En attendant, découvrez les nommés des neuf catégories, choisis par le jury d’e-py qui s’est réuni en début de mois. N Le jury d’e-py était composé cette année de Laurent Sié, professeur à l’ESC Pau, Elodie Duru, directrice de l’incubateur 1kubator Bordeaux, Franck Le Feur, responsable Sud Ouest Publicité à Pau, Éric Dournès, directeur général de Créa-SUD Communication, François Groc, expertcomptable (Eccentive), Bénédicte Duport, gérante de Subventis et présidente des Femmes chefs d’entreprises Béarn, et Mehdi Jabrane, chef des opérations chez Mapotempo et président de la French Tech Pau Béarn.


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«La filière numérique crée beaucoup d’emplois »

TROPHÉES E-PY : LES NOMMÉS DE LA CATÉGORIE MEILLEUR E-ÉDUCATION MEILLEURPROJET PROJET ETE-ÉDUCATION CITOYENNETÉET CITOYENNETÉ

Kidaia (par Prof en poche) La Région porte notamment le financement d’un réseau dense de tiers lieux, ou encore des projets de télémédecine sur certains territoires. © ARCHIVES MARC ZIRNHELD

Le président du conseil régional Alain Rousset évoque la stratégie de la collectivité qu’il préside pour la filière numérique. La Région parraine la catégorie «E-éducation». Quelles sont les priorités de la Région en matière de numérique ? La Région porte une politique ambitieuse, en lien avec de nombreux partenaires, articulant les multiples dimensions des enjeux numériques actuels. Entre les enjeux d’accès de chaque Néo-Aquitain à un débit suffisant, de développement de cette filière qui crée de nombreux emplois, d’accompagnement des PME industrielles dans cette transition majeure ou d’inclusion numérique des plus fragiles, les défis sont nombreux. Les priorités régionales sont ainsi de contribuer à un aménagement numérique du territoire équitable avec le déploiement du THD, un réseau dense de tiers lieux et des projets de télémédecine au plus près des territoires ; soutenir l’économie numérique : développement des entreprises de la filière et transformation numérique de l’ensemble des acteurs ; porter des projets structurants (cybersécurité, IA, souveraineté et datacenter, numérique responsable) et enfin fournir des services publics numériques performants à la communauté éducative. À travers des dispositifs d’aides spécifiques relevant à la fois de l’aménagement numérique du territoire et de soutien à l’économie numérique, une dynamique forte est constatée. Si le risque cyber revêt un enjeu croissant au regard des cybermenaces qui se multiplient, la période actuelle a néanmoins énormément accéléré l’appropriation des usages numériques par les acteurs économiques, et la filière des entreprises du numérique est l’une de celles qui a le plus créé d’emplois en Nouvelle-Aquitaine. Comment aidez-vous entreprises

les de

Nouvelle-Aquitaine à la transformation numérique ? La pandémie a accru l’urgence de l’action régionale dans le domaine. Si la Région soutient depuis 2015 l’accélération de la prise en compte obligatoire de la transition numérique par les entreprises, elle a étendu les bénéficiaires et les modalités d’accompagnement dans le cadre du plan de relance. Les actions vont d’un premier soutien pour faire bénéficier aux entreprises de premiers éléments de diagnostics, réalisés par les CCI ou chambres de métiers, jusqu’au soutien au déploiement de solutions technologiques de l’usine 4.0 dans des entreprises performantes, en passant par la mobilisation d’experts pointus. C’est plus de 10 M€ qui ont été consacrés à la transformation des entreprises en 2021. Sur le territoire, nous pouvons citer les entreprises Pyrénées automatisme ou Elkar qui ont été accompagnées. Dans le Béarn, ces dernières années, c’est une vingtaine de PME qui ont reçu un soutien total de la Région de 1 364 952 € pour accélérer leur transformation numérique. Quelles aides vont en direction des start-up ? La Région crée les conditions favorables au développement de l’innovation entrepreneuriale sur les territoires, notamment à travers son soutien à l’écosystème, comme à Pau avec le soutien annuel apporté à Helioparc. Les technopoles accueillent et accompagnent les créateurs de solutions innovantes. Ce sont souvent des projets numériques, cette filière créant beaucoup d’emplois dans la région actuellement. Hélioparc a également la particularité d’accueillir une Banquiz qui est spécialisée dans l’accueil des projets open source, un vrai atout pour la souveraineté des solutions que nos entreprises utilisent. La Région soutient enfin directement plus d’une centaine de start-up par an avec pour objectif d’accentuer leur accélération après l’amorçage, pour

atteindre le stade des ETI. On soutient par ailleurs des projets plus matures avec par exemple le soutien de 110 000 € apporté, à la commission permanente du lundi 8 novembre, à la société GMT Conseil à Lescar qui développe un logiciel de gestion déployé dans plus de 40 pays. La Région accompagne également la nécessaire ambition internationale que doivent avoir nos sociétés innovantes. Se tenait la semaine passée à Lisbonne le Web Summit. 12 des 30 entreprises du pavillon français étaient de NouvelleAquitaine. ST37, entreprise paloise, faisait partie de la délégation régionale. Voulez-vous continuer à multiplier les tiers lieux un peu partout sur le territoire régional ? Les nouvelles pratiques induites par le numérique contribuent à renouveler de façon structurante l’organisation du travail et à offrir de nouveaux lieux comme les espaces de coworking, les fab labs, les lieux de médiation numérique, … qui sont des relais de proximité incontournables. Ils répondent à ce besoin d’accueillir ces nouvelles formes de travail et de vie sociale en leur offrant un environnement créatif propice à la production, à la réflexion, aux échanges et à la convivialité. La Nouvelle-Aquitaine est la 1ère région par le nombre de tiers lieux en zone rurale et périurbaine, faisant d’elle une région pionnière. Un objectif de 300 tiers lieux sera quasiment atteint à fin 2021 (285), afin que chaque Néo-Aquitain dispose d’un tiers lieu à moins de 20 minutes de chez lui. Si certains territoires sont encore peu couverts (notamment la Corrèze, le Lotet-Garonne, la Haute-Vienne), la région dispose d’un maillage territorial inédit hors métropole : un tiers lieu pour 17 788 habitants contre un tiers lieu pour 33 761 habitants en moyenne au national (source : France Tiers Lieux). RECUEILLI PAR E.N. I

Kidaia est l'assistant éducatif personnel de l’enfant, qui l'aide à acquérir la compétence mathématique en rendant cette discipline ludique et concrète grâce à l'interaction vocale, l'intelligence artificielle et l'holographie. Son éditeur basé à Pau, Prof en poche, a déjà remporté plusieurs prix, dont e-py 2019, catégorie transition numérique, mais aussi le concours i-Nov de BPI France ou encore lauréat du Partenariat d'Innovation en Intelligence Artificielle du ministère de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, et enfin lauréat du concours Impact EdTech de la Commission européenne. L’éditeur souhaite également proposer un contenu plus large, notamment sur le développement durable et le changement climatique. L’éditeur de Kidaia et de Prof en poche engage aussi un partenariat avec l’UPPA pour développer des algorithmes d'intelligence artificielle les moins consommateurs possible en énergie pour préserver l’environnement. Souhaitant être identifié comme une EdTech à impact, l’éditeur distribue et commercialise le produit via le ministère de l’Education nationale auprès de milliers d’enseignants en France pour accompagner des millions d’élèves, ou bien directement auprès des familles.

Tchatcha Tchatcha est une application qui met en relation un conducteur SAM avec une personne ayant trop bu. C’est le SAM qui, avant sa soirée, propose un trajet et peut donc prendre un accompagnant. Dès qu’un trajet est réalisé, l’utilisateur cumule des points qui, en s’ajoutant, permettent d’obtenir des cadeaux, comme des places de cinéma à 5 euros par exemple. Chaque trajet est évalué. Pour être référencé, les grandes enseignes doivent cotiser à hauteur d’1 euro par jour. Le but de Tchatcha est de réduire le nombre de morts et d’accidents sur la route. Elle est une application bénéfique à tous les acteurs du système, que ce soit le vendeur ou le consommateur d’alcool. Lancée par Nicolas Rozes, responsable de Sensiroute, une entreprise spécialisée dans la sécurité routière, Tchatcha se développe déjà au niveau de plusieurs départements et dans l’agglo de Pau.

Imabee Imabee est une plateforme d'e-learning consacrée à l'apiculture. Elle a pour but de former un large public aux enjeux environnementaux liés aux abeilles. La parole d'experts reconnus y est mise en valeur, par l’importation des outils numériques dans l'apiculture. La plateforme a pour but de former les apiculteurs débutants et de loisir ainsi que le grand public aux enjeux environnementaux liés aux abeilles. Des cours dispensés par des spécialistes ont été enregistrés, et il faut s’inscrire et payer 200 € pour accéder à tous les cours. « Nous sommes cinq associés dont quatre à Pau. Mon meilleur ami et aussi associé m’a sensibilisé au sujet des abeilles, les autres n’y connaissaient pas grand-chose, mais nous avions la faculté de mettre en exergue la parole des experts. On a une équipe de deux développeurs informatique. Pour l’instant c’est sur du e-learning, mais à terme on pourra le faire pour toute autre problématique liée à l’apiculture. Plus largement, on voudrait accompagner la transition écologique », témoigne Mehdi Maamor. Le site est en place, ils vont débuter la commercialisation.


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François Bayrou : « Le numérique, un enjeu de souveraineté indispensable » L’Agglo de Pau parraine la catégorie « Meilleure présence et animation sur les réseaux sociaux pour le grand public ». Au-delà des enjeux de notoriété, les usages digitaux posent bien des questions que souligne François Bayrou. En quoi l’innovation et la transition numériques sont importantes, même pour une collectivité territoriale ? C’est très important et ce n’est pas depuis aujourd’hui que nous avons relevé cette question. Il y a 20 ans que nous avions identifié, André Labarrère et moi-même, ce défi-là. Nous avions lancé un établissement public, l’Orep (Office régional de l’éducation permanente), dont la mission était de former les gens à ces nouvelles technologies de l’information et de la communication, comme on les appelait alors. Dans les années 90, la collectivité a ensuite initié ce qui allait devenir un réseau numérique destiné à tous les habitants et les entreprises. Nous sommes la seule ville en France qui ait réalisé ce réseau complet. Vingt ans plus tard, le but est atteint. Nous en recueillons aujourd’hui les fruits. La Ville a depuis lancé l’application « Ma ville facile ». En quoi le numérique peut-il aider une collectivité dans sa relation avec les usagers et citoyens ? Avec le numérique, nous

« Avec le numérique, nous avons mis en place nombre de services directs auxquels tous les citoyens de l’agglo peuvent prétendre ». © ARCHIVES JEAN-PHILIPPE GIONNET avons mis en place nombre de services directs auxquels tous les citoyens de l’agglo peuvent prétendre. Un jour, cela rendra plus fluides les rapports entre les administrations, les élus et les citoyens. Avec «Ma ville facile », vous pouvez ainsi signaler une décharge sauvage, un nid-de-poule via l’application, mais il y a un équilibre à trouver entre le numérique et le contact humain. Ce que je veux, c’est que tous ceux qui s’intéressent à ces outils y trouvent ce qu’ils veulent, mais que ceux qui n’y sont pas familiers puissent aussi parler à quelqu’un de la Ville pour signaler ces mêmes faits. Cela dit, le numérique

TROPHÉES E-PY : LES NOMMÉS DE LA CATÉGORIE

«IL Y A UN ÉQUILIBRE À TROUVER ENTRE LE NUMÉRIQUE ET LE CONTACT HUMAIN » FRANÇOIS BAYROU, MAIRE DE PAU ET PRÉSIDENT DE L’AGGLO offre d’autres opportunités. Je pense à la vidéosurveillance. Depuis que nous avons installé les caméras, la délinquance a baissé de 15 %, par exemple. C’est un plus, mais le contact humain doit toujours exister. Quelle est, selon vous, l’importance d’une bonne connectivité dans l’attractivité d’une ville ?

La connexion internet, c’est la première question que posent désormais les gens qui veulent s’installer chez nous. Avec l’habitude du travail à distance, c’est une nouveauté, la question des réseaux internet est devenue essentielle. Or, nous avons la chance formidable d’avoir une ville très bien pourvue à ce niveau. Le haut-commissaire au Plan que vous êtes aussi s’intéresse-t-il aux nouveaux usages numériques et à la manière dont ils transforment et vont transformer la société ? Je ne remplirais pas bien ma mission si je ne m’intéressais

pas à ça. La vie a fait que je me suis intéressé très tôt au numérique, bien avant qu’Internet n’existe. Avec l’Orep, nous avons été les premiers éditeurs du premier journal numérique, à l’époque où il n’y avait que le Minitel. Avec Gérard Pédurthe et Michel Loubsens, nous avons eu l’idée de créer un média numérique via le Minitel. Une invention géniale. Si on avait poussé l’expérience de ce réseau, la France serait le premier pays numérisé. Or, cette question des réseaux est un enjeu de souveraineté indispensable. Quand vous pensez que ce sont des entreprises privées qui gèrent en priorité les réseaux, ce sont des questions sur lesquelles il faut se pencher. En même temps, la France est un des rares pays au monde capables de poser des câbles sous-marins, à pouvoir fabriquer et envoyer des satellites, c’est important pour notre pays. Sur les usages par les particuliers, il faut des réactions de prudence dans la protection des données. Quand vous voyez en Chine le développement des caméras de reconnaissance faciale qui sont dans toutes les rues, on voit à quel point, là aussi, ces questions méritent prudence et réflexion. Et comme partout, c’est un équilibre à trouver. Le numérique offre des outils formidables, à condition qu’ils soient au service d’une certaine conception de l’homme et avec régulation. PROPOS RECUEILLIS PAR N.R. I

MEILLEURE PRÉSENCE ET ANIMATION SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

« Le Béarnais curieux»

« Tu sais que tu viens de Pau... »

Météo Pyrénées

Florian Moyen aime le Béarn et le connaît, c’est peu de le dire. Au point que, lecteur de l’encyclopédie en ligne Wikipedia, il a rédigé 80 % de l’article consacré au Béarn. Son article a été repéré par la plateforme collaborative et très bien noté, ce qui l’a encouragé à publier d’autres notices sur les Fors du Béarn, le château de Pau ou encore la ville de Pau. C’est le principe de Wikipedia d’être enrichie par ses utilisateurs. «Il y avait des articles, mais souvent pas très bons», explique le jeune Palois, qui fait partie des Ambassadeurs du Béarn. Son ambassade, elle est donc en ligne. «Je fais des études de marché, et je trouvais que le Béarn n’était pas assez mis en avant, même sur les réseaux sociaux. Comme j’avais beaucoup de photos inutilisées, j’ai créé il y a deux ans un compte Instagram : ‘Le Béarnais curieux’.» Fort de plus de 5000 followers, le compte présente la richesse et la beauté des paysages, mais aussi les éléments architecturaux typiques du Béarn, «comme un mur de galets. Je ne cherche pas forcément les likes, en mettant le château de Pau ou le pic du Midi d’Ossau, que présenter toute la diversité du Béarn», explique-t-il.

La page Facebook «Tu sais que tu viens de Pau...» est l’une des plus suivies de Pau, et aussi l’une des plus actives. Régulièrement, les utilisateurs posent des questions pour trouver un bon resto, un médecin, mais aussi pour régler des problèmes de la vie quotidienne. «Comme d’autres pages similaires un peu partout en France, ‘Tu sais que tu viens de Pau...’ est d’abord un espace d’entraide et de partage entre Palois. Un espace virtuel où faire des e-rencontres, obtenir des bons plans, des mouvements de solidarité , des informations sur la ville, etc.», résument ses créateurs Mathilde et Léo, qui font par ailleurs un travail remarquable de modération pour cette page. « Nous avons une stratégie de communication qui s’est pérennisée dans le temps. Nous existons depuis 2014, et nous comptons aujourd’hui quelque 26 000 personnes connectées chaque jour en moyenne»,

L’association Météo Pyrénées est présente sur les réseaux sociaux depuis 2014. Elle dispose de trois comptes sur Facebook, Instagram et Twitter qui totalisent 250 000 abonnés, lesquels renvoient sur un site internet où des météorologues amateurs (mais très éclairés) font des prévisions et parlent notamment de l’évolution du climat de la chaîne de montagnes. Sur les réseaux sociaux, Météo Pyrénées publie des images ou vidéos sur les conditions météo en quasi direct que les habitants ou visiteurs du massif vont trouver en altitude ou en vallées. C’est d’ailleurs la force de ce site sur les réseaux sociaux : de nombreux utilisateurs envoient spontanément des images météo tout le long de la chaîne. Un petit exemple : les premières chutes de neige ont provoqué 100 000 visites durant la journée. Désormais, l’association dispose aussi de nombreuses webcams disposées dans certaines stations pour donner les conditions météo .


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Hélioparc, la technopole qui pousse les murs !

La technopole Hélioparc projette la construction d’un 14e bâtiment d’ici juin 2023. © ARCHIVES NICOLAS SABATHIER

Preuve d’une appétence pour l’innovation sur Pau et sa région, Hélioparc ne cesse d’accueillir des entreprises porteuses de nouveaux projets. La structure parraine la catégorie « innovation numérique ». Olivier Farreng est un directeur heureux. Sa technopole, Hélioparc, ne cesse de se développer, à un rythme qui s’accélère. « On a des problèmes de riches, sourit-il à l’évocation de la croissance de son campus. Le niveau d’occupation est presque à saturation. Nous hébergeons désormais sur le campus 170 entreprises innovantes, ce qui représente 1 600 emplois hautement qualifiés ». Hélioparc attire et ce n’est pas par hasard. Il y a bien sûr les startup locales, qui viennent rechercher les offres de service qu’offre la technopole à ces jeunes pousses pour l’accompagnement, la mise en réseau. Mais il faut aussi compter sur les PME locales nées ex nihilo ou celles qui s’installent là, à la recherche de proximité avec les grands groupes béarnais comme Safran, TotalEnergies…

Un nouveau bâtiment en projet Au point qu’Olivier Farreng annonce la construction d’un 14e bâtiment, le « Marie Curie », dont les travaux devraient démarrer en juin 2022, avec livraison fixée l’année suivante. Pour montrer le dynamisme

Olivier Farreng, directeur d’Hélioparc: «Il y a ici un écosystème très attractif». © NICOLAS SABATHIER

dans ce secteur de Pau, tout proche de l’Université, sur les 2500 m2 projetés, 2000 sont déjà réservés. « Les futurs occupants sont surtout des gens qui étaient chez nous, mais ont acquis la surface financière pour déménager dans des locaux plus vastes, plus confortables, à haute qualité environnementale. On répondra à la demande pour des historiques d’Hélioparc, comme Météorages, société née ici et désormais leader européen des données foudre ». Ce déménagement devrait faire de la place à d’autres projets innovants qui attendent d’éclore. « C’est simple, nous construisons un nouveau bâtiment pour de nouveaux espaces de bureau tous les 3 à 4 ans. La tendance s’est accélérée voilà une dizaine d’années », décrit encore Olivier Farreng, qui ajoute cependant : « L’activité économique ne se décrète pas, il y a des crises. Même les grandes filières béarnaises comme les géosciences ou l’aéronautique ont connu des crises. C’est là que l’on voit qu’il y a une attractivité d’Hélioparc. C’est un outil reconnu pour quelqu’un qui veut créer son entreprise.

ZOOM

Un incubateur pour le tourisme En plus de son propre incubateur, Hélioparc vient de lancer avec les deux principales technopoles régionales, à savoir Bordeaux et La Rochelle, un nouvel incubateur, destiné aux projets touristiques. « Tipi 535 », c’est son nom, a été lancé à Pau en octobre dernier, lors des Rencontres du e-tourisme qui attirent des professionnels de la France entière à la recherche des dernières innovations dans le secteur. On le sait, le tourisme est une industrie où l’innovation vient bouleverser les podiums, on l’a vu avec Airbnb ou encore Booking. L’idée de Tipi 535, qui a reçu l’appui de la région NouvelleAquitaine, est de fournir aux porteurs de projet un incubateur multisites afin d’accompagner les créateurs d’entreprises basés dans la région. Un appel à projet a été lancé, qui s’achève ce 19 novembre. Plus d’infos sur tourismelab.fr. Quant à savoir d’où vient le nom, il s’agit d’un sigle pour « Tourisme innovant et projets inspirants ». Et 535 ? Il s’agit de la somme des numéros des départements de Nouvelle-Aquitaine.

Avec des pôles comme Avenia autour des géosciences, on voit arriver des entreprises de Paris, Marseille ou Strasbourg car il y a ici un écosystème qu’on ne retrouve pas ailleurs en France ». Le numérique, aussi, a rendezvous à Hélioparc, la plupart des porteurs de projets connaissant l’adresse. « On est un des poumons de la ville de Pau dans ce secteur, grâce notamment à la proximité avec les écoles d’ingénieur, comme Cy-Tech (ex-Eisti, située à proximité) ou demain le CESI ».

TROPHÉES E-PY : LES NOMMÉS DE LA CATÉGORIE «MEILLEURE MEILLEUREINNOVATION INNOVATIONNUMÉRIQUE NUMÉRIQUE(DATA, IA...) .» Le «Projet Nelson» Nelson est un langage de programmation matriciel fournissant un environnement informatique ouvert puissant et gratuit pour les applications d'ingénierie et scientifiques utilisant des bibliothèques C/C++ modernes (Boost, Eigen…), et d'autres bibliothèques numériques de pointe. Nelson est développé à Pau et ailleurs dans le monde. « Historiquement, j’ai contribué à créer des logiciels de référence dont un qui est la référence du marché qui s’appelle Scilab », explique Allan Cornet, son concepteur. Nelson est un langage orienté prototypage d'algorithmes pour les ingénieurs et les mathématiciens, l’intelligence artificielle (IA)... Le langage est encore en maturation. Il y a des versions binaires diffusées, quelques utilisateurs, mais il n’est pas «signalisé» dans le sens où il n’y a pas encore de version stabilisée. Nelson sera finalisé d’ici 2-3 ans, car il manque des fonctionnalités. «Ingénieur développement logiciel chez EOVE depuis 2017, je développe et contribue au logiciel Nelson sur mon temps personnel (soir, week-end)», explique son concepteur, qui s’est installé à Pau «par amour de la région». Pour mener à bien son projet, il peut compter sur 5-6 contributeurs un peu partout dans le monde. Brique de base de logiciels de calculs numériques, Nelson est une alternative libre, open source et gratuite. Il propose une version plus moderne et plus récente permettant aux entreprises, étudiants ou chercheurs de créer des algorithmes dans tous les domaines de la DATA et l'IA. Certains l’utilisent d’ailleurs déjà. Pour plus d’infos : https://nelson-numerical-software.github.io/nelson-website.

L’attraction du supérieur Car c’est l’autre atout d’Hélioparc, la proximité avec l’université qui attire des chercheurs. « Cela crée un écosystème, une émulation pour les start-up. On voit que la crise sanitaire a suscité des vocations. Des ingénieurs employés ici qui se sont dit qu’ils pourraient se lancer. » Depuis plusieurs années, la technopole dispose également d’un incubateur étudiant _ ils sont actuellement 65 _ qui en même temps que leurs études mènent un projet d’entreprise innovante. Et qui visiblement marche plutôt bien. Selon les dernières statistiques, le taux de survie à cinq ans des entreprises mûries ici est de 85 %. Le défilé des créateurs, désormais baptisé en « Start-up challenge », en témoigne chaque année. Pour 2021, Hélioparc a décidé de déplacer l’événement près des Trophées e-py, une manière d’apporter une dynamique à cette semaine connectée. Le 24 novembre au Palais Beaumont, 12 start-up sélectionnées qu’héberge la structure ont rendez-vous au Palais Beaumont. Elles pitcheront leur projet devant un jury avec un chèque de 10 000 euros à la clé pour les aider à se lancer. La soirée sera accompagnée d’un vote du public, et d’un « keynote » auquel participeront Didier Tholot, l’entraîneur du Pau FC, et Thierry Chardy, fondateur et directeur général de la start-up Ma Ville Mon Shopping. L’occasion de montrer combien entrepreneuriat et sport de haut niveau ont de points communs. Pour participer à la soirée, s’inscrire sur le site https:// helioparc.fr N.R. I

CWall par Altanoveo Spécialisée dans le développement de solutions de travail collaboratif, Altanoveo est une start-up innovante basée à Hélioparc, dont le projet phare se nomme CWall. Il s’agit d’une solution logicielle très haute résolution permettant de composer un mur d’écrans. Les avantages reposent sur l'étude partagée de ressources et l'affichage d'une multitude de flux et informations en simultané. Ce dispositif profite aux domaines scientifiques, de gestion de crises et de prévention de risque. Issu d'une collaboration avec TotalEnergies, il est déployé chez des clients tels que TotalEnergies, le ministère de l'Intérieur ou bien Méteo France International. L’entreprise participe également à des actions menées en partenariat avec l'Université de Pau et des Pays de l'Adour, afin d’ajouter des modules d'IA à CWall. Cette innovation correspond aux besoins des salles de crises, dans l’objectif de prise de décisions rapides et pertinentes. Elle profite d’une architecture logicielle originale, qui lui permet d’adapter son offre aux besoins du client. Altanoveo compte deux associés fondateurs, deux salariés, et travaille en partenariat avec l’université de Pau pour améliorer la solution CWall en ajoutant une dose d’intelligence artificielle au logiciel. © JEAN-MICHEL DUCASSE

Qriska Alert par Risques & Développement Créée en 2009 par Eric Leroy (photo), Risques & Développement était au départ spécialisée dans l’évaluation et la gestion des risques. Depuis un an, la société basée à Pau et qui compte six salariés s’est reconvertie dans le développement de logiciels dans le domaine des risques et de leur prévention. Avec Qriska Alert, R&D propose une solution qui permet de mieux gérer les situations de crise grâce à un logiciel d'alerte en temps réel. N’importe qui étant témoin d’une situation dangereuse est en mesure d'alerter les autorités immédiatement. Les informations transmises à l'aide de l'application smartphone permettent de localiser instantanément le problème et de mieux dimensionner la réponse. Les secours peuvent interagir directement avec les personnes sur le terrain et partager instantanément les informations avec d'autres intervenants. Cette solution logicielle peut être utilisée pour gérer les risques naturels et sauver des vies (pompiers, sécurité civile…), mais également pour surveiller les sites sensibles (industriels, stratégiques). Comme le précisent ses concepteurs, Qriska Alert est «une solution unique sans concurrence dans le monde à ce jour. Risques & Développement envisage une croissance forte, notamment à l'international, avec un business plan qui vise un chiffre d'affaire de l'ordre de 55 millions d'ici cinq ans».


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Teréga : « Le digital est nécessaire pour prendre les bonnes décisions » Nous nous étions alors tournés vers les acteurs de la ressource informatique. Et on a voulu choisir les meilleurs, les plus sécurisés, car il faut que les systèmes marchent tout le temps ! Pas question, comme on a pu le voir, d’être dépendant d’un risque d’incendie par exemple [c’est arrivé en avril, à Strasbourg, sur le data center d’OVHcloud, premier acteur du cloud français, NDLR]. Voilà pourquoi, aujourd’hui, nous avons des solutions pour que, par défaut, les données soient déployées sur plusieurs data center. Hélas, il y a en France assez peu d’expertise sur le sujet. Il faut chaque fois repartir de zéro alors que, y compris sur le plan environnemental, les gains sont phénoménaux ! D’où la création de la « Cloud Academy ».

Chef de service au sein d’une filiale du groupe gazier, Emilie Bouquier témoigne des évolutions nécessaires en matière de numérique. Teréga, parrain des Trophées epy, veut se positionner comme « acteur d’une industrie 4.0 ». Concrètement, le groupe basé à Pau, qui se donne les moyens d’accélérer sa diversification d’offres de services, a confié cette mission essentielle à l’ingénieure Emilie Bouquier, spécialiste du « multi-énergies ». Pourquoi Teréga a-t-il fait le choix de parrainer la catégorie « Start-Up – Innovation » des Trophées e-py ? Nous vivons de grandes transformations en matière de transition énergétique et vous savez que notre cœur de métier est la gestion des flux d’énergie. Beaucoup d’actions sont en cours pour aller vers un nouveau monde, avec l’ambition de décarboner les activités. Donc, forcément, nous avons besoin d’innovations technologiques, d’accélérer en s’appuyant notamment sur les start-up du territoire. Ce qui valorise aussi l’écosystème local. Vous dirigez, au sein d’une filiale de Teréga, la BU (business unit) « Multi-énergies et digital » : concrètement, quelles sont vos actions ? Il s’agit, avec une équipe d’une dizaine de personnes, de déployer des solutions favorisant

L’opérateur gazier basé à Pau veut utiliser le numérique pour aider à la décarbonation des activités. © ARCHIVES NICOLAS SABATHIER

«NOUS AVONS BESOIN D’INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES, D’ACCÉLÉRER EN S’APPUYANT NOTAMMENT SUR LES START-UP DU TERRITOIRE »

Emilie Bouquier, directrice de la BU (business unit) « Multi-énergies et digital » chez Teréga. © SANDRINE AGOSTI NAVA

TROPHÉES E-PY : LES NOMMÉS DE LA CATÉGORIE 360 Wellness

Basée à Pau, 360 Sports France offre des solutions de coaching en ligne sur le web et sur mobile, adressées aux professionnels du fitness. Elle vise en particulier les petites structures, qui ont souvent plus de mal à s’adapter au format hybride. 360 Sports France permet de construire, administrer et vendre leurs produits et services sur internet, afin de « rendre l'activité physique accessible et abordable pour tous ». L’idée de 360 Wellness est de construire des solutions aussi bien sur internet que via une application. Ce service séduit hors des frontières nationales, comme l’atteste le nombre de téléchargements à l’étranger. Il se porte à 10 000 pour les trois premiers mois après le lancement. En 2020, l’entreprise est nommée « Start-up à plus fort potentiel » par Pitchdeck Asia et devient lauréate 2021 du Réseau Entreprendre Adour. Son fondateur, Kevin Serou (photo), qui a une longue expérience en Asie, veut déployer sa solution dans le monde.

des systèmes multi-énergies qui seront re-consommées sur le site de l’entreprise, ici, au siège social à Pau. On sait qu’il y a toujours de l’énergie qui se perd (CO2, chaleur…) Or, aujourd’hui, et sans aller chercher des solutions à l’extérieur, on doit réduire l’empreinte carbone de ce qui existe. Un exemple : pourquoi ne pas imaginer que l’excédent venant des pan-

neaux solaires permette de produire de l’hydrogène utilisable, ensuite, pour les bus de Pau ? On a le sentiment que la transformation numérique est devenue le passage obligé pour toute entreprise ? On ne peut rien faire sans le biais du digital. Pour que vos process industriels soient pertinents, pour être plus performant, il faut collecter des données, les connaître. Et c’est là que le digital est devenu nécessaire pour prendre les bonnes décisions. Justement, Teréga créait, il y a un peu plus d’un an, une « Cloud Academy ». Où en êtes-vous sur ce dossier ?

Vous travaillez, pour Teréga, sur « IO-Base », présenté comme « la » solution pour « réinventer les outils de production ». Qu’en est-il ? Le point de départ a été de répondre à toutes les entreprises qui, encore une fois, veulent connaître leurs données, les maîtriser, en tirer profit, avec toujours une empreinte carbone faible. Et aujourd’hui, « IO-Base » permet à des clients, plutôt installés en Nouvelle-Aquitaine, de se créer aussi de nouveaux services pardessus cet outil. Cela va de la stratégie de décarbonation à la volonté d’optimiser les process industriels. D’autres y cherchent le moyen d’améliorer leur stratégie de diversification. PROPOS RECUEILLIS PAR GÉRARD CAYRON I

MEILLEURE START-UP / PROJET INNOVANT Flashplay

On connaissait déjà Karl Lassus en Monsieur Loyal du Cirque de Noël, mais il est aussi un start-upper. A travers son expérience du cirque et du spectacle, il a développé Flashplay, une application mobile de divertissements proposant différents jeux et expériences en réalité augmentée. Depuis deux ans, elle se développe dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Elle est capable de créer un lien interactif entre les utilisateurs du monde de l'événementiel, du tourisme, du commerce et des collectivités. Il s’agit d’un univers d’animations digitales, ayant la particularité d’être administré et modulable depuis un site internet. Lancée à l'été 2021, l’application a déjà été choisie par de nombreux festivals internationaux de cirque. Pour faire l’expérience Flashplay, il suffit par exemple d’aller à Salies-de-Béarn, où le nouveau chapiteau du Cirque de Noël peut se visiter en réalité augmentée.

Art Traffik A destination des acheteurs occasionnels ou encore des collectionneurs avertis, Art Traffik vise à décomplexer l'achat d'art. L’initiative consiste en la combinaison d'une galerie traditionnelle basée à Anglet, du e-commerce et d’une innovation de l'offre de service. La présentation des œuvres se passe aussi bien au sein de l’espace physique que sur internet. De plus, une application sous forme de moteur de recherche voit le jour. Cette dernière pourra répertorier toutes les œuvres disponibles à la vente sur le web, à l’aide de l’éclairage de certains indicateurs. L’application, baptisée Wedigart, a démontré sa capacité à générer un trafic international vers Art Traffik. Le site offre à ses clients une information régulière sur la valeur des œuvres achetées. Mais Art Traffik a voulu aller encore plus loin en mettant en place, à partir de son site, une plateforme de vente d’œuvres d’art entre particuliers. Chaque artiste est présenté ainsi que ses oeuvres ou les cotes.


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« On vit dans un entre-deux dans la relation au travail »

TROPHÉES E-PY : LES NOMMÉS DE LA CATÉGORIE MEILLEURE STRATÉGIE STRATÉGIE DE COMMUNICATION DE COMMUNICATION DIGITALE» DIGITALE Log’ici, réseau immobilier à Morlaàs

Didier Laporte a tout récemment été réélu à la présidence de la CCI Pau Béarn. © ASCENCION TORRENT

La CCI Pau Béarn parraine la catégorie « Stratégie de communication digitale ». Son président, tout récemment réélu, fait le point sur l’importance de la transformation numérique jusque dans les plus petites entreprises. On a le sentiment que la crise sanitaire de 2020 a été un accélérateur de la transition numérique des entreprises. Est-ce votre analyse ? S’il y a bien quelque chose de positif dans cette pandémie, c’est qu’elle aura été à la fois un révélateur et effectivement un accélérateur de la numérisation des organisations. Un révélateur dans la maturité numérique pour certaines structures qui n’étaient pas encore engagées dans ce processus. Et un accélérateur pour ceux qui se questionnaient déjà pour engager leur entreprise ou leur commerce dans la digitalisation. Dispose-t-on des indicateurs pour mesurer cette accélération ? CCI France a réalisé une enquête confiée à Opinionway auprès de plus de 3 000 entreprises en France, dont 650 en NouvelleAquitaine et 200 dans les Pyrénées-Atlantiques. Aujourd’hui, deux tiers des PME et TPE ont un site internet ou une page Facebook. Elles n’étaient que 37 %

avant la crise. Sur le phénomène du télétravail, 43 % des entrepreneurs utilisent une plateforme d’échange de documents en ligne, contre 17 % avant 2020. Enfin, 20 % des entreprises commerciales déclarent disposer d’un site marchand sur le Net, contre 9 % auparavant. Localement, quel a été le rôle de la CCI dans la diffusion de cette « culture » du digital ? Nous avons sensibilisé 650 entreprises du territoire à travers des opérations de relais de France Relance ou France Num. Il y a aussi un accompagnement personnalisé d’une centaine d’entreprises, à travers un diagnostic de maturité numérique, des conseils et de l’aide au financement. On avait de toute façon déjà senti ce besoin, et nous avions réalisé le recrutement d’un conseiller au numérique. L’organisation de B.num le lundi 15 novembre participe aussi de cette dynamique. Au départ, il y a deux ans, nous avions organisé une connect street pour les commerces. Nous avions fait le constat à la sortie de l’opération qu’il fallait élargir la perspective aux entreprises du tourisme, qui ont absolument besoin de solutions numériques, mais aussi plus globalement aux industries qui ont aussi besoin de numérisation. Peut-on parler désormais d’une transition numérique

Le salon B.num, organisé par la CCI Pau Béarn le 15 novembre, a montré la vitalité d’entreprises béarnaises dans la tech. © ASCENCION TORRENT

«20 % DES ENTREPRISES COMMERCIALES DÉCLARENT DISPOSER D’UN SITE MARCHAND SUR LE NET, CONTRE 9 % AVANT LA CRISE SANITAIRE» ÉTUDE OPINIONWAY POUR CCI FRANCE généralisée ? C’est très variable selon « l’âge du capitaine », mais aussi le type d’entreprise que l’on regarde. Mais il y a réellement une prise de conscience. Une enquête montre que 15 % des entreprises ont investi dans le numérique en 2021, à un moment où ce n’était pas forcément le moment d’investir justement. Le premier confinement a imposé le télétravail partout où il était possible de le réaliser. Qu’en est-il aujourd’hui ? On est dans un entre-deux, où le télétravail s’est avéré être utile dans la gestion des équipes et des espaces. Cela peut influencer les organisations, quand je regarde mon entreprise par exemple [le Groupe Caralliance, NDLR]. On s’est rendu compte de quelques vieilles habitudes dont on pouvait se passer. On a vu aussi qu’on n’avait pas perdu en efficacité. En revanche, dans l’aprèsconfinement, on s’est aussi rendu compte combien étaient importants certains échanges à la machine à café. Combien aussi les priorités d’aujourd’hui ne sont pas celles d’hier chez certains de nos concitoyens. L’attachement au travail, à l’argent n’est plus le même, ce qui fait que certains secteurs ont du mal à recruter en ce moment alors qu’on vit la reprise, qu’on voit un dynamisme du marché du travail. On se demande parfois où sont passés les demandeurs d’emploi ! Et parallèlement à cela, beaucoup ont créé leur propre emploi. On vit une période de transition dans le rapport au travail. RECUEILLI PAR N.R. I

Log’ici est un réseau de sept agences immobilières béarnaises implantées autour de Pau (Morlaàs, Nousty, Thèze, Bougarber, Nay, Lembeye et prochainement Serres-Castet) qui souhaite être toujours à la pointe de l’innovation en matière de digitalisation. Pour ce faire, ils peuvent compter sur un site web esthétique et adapté aux nouvelles habitudes de navigation, conçu en responsive design, et une présence très marquée et remarquée sur les réseaux sociaux avec des parutions quotidiennes sur leur page Facebook (5500 fans) et sur leur compte Instagram où ils diffusent photos professionnelles, présentations vidéos et visites virtuelles 360° des biens en vente ou location. On y trouve aussi des actualités locales, des interviews de leurs collaborateurs, la vie quotidienne au sein des agences racontée au fil des jours, ou l’organisation d’événements tels que «Les Petits Dèj By Log’ici». Une stratégie déjà remarquée puisque le réseau a été distingué comme «agence de l’année 2020» pour le Sud-Ouest au congrès de la FNAIM. Jérémy Rouchou, le jeune directeur, ne compte pas en rester là, puisqu’il annonce une stratégie de communication désormais tournée quasi exclusivement sur l’utilisation de supports vidéos qui remplacent petit à petit les photos pour convaincre futurs acheteurs ou loueurs.

Restaurant L’Esberit à Bizanos Bien des gourmets palois connaissaient Lou Esberit, le resto de Nicolas Loustau situé près de l’église Saint-Martin. Bienvenue à L’Esberit, qui vient de déménager à Bizanos (route de Tarbes) pour gagner en place et en prestige. Le chef est le même, mais c’est le compte Instagram du restaurant qui a attiré l’attention du jury. Pendant plusieurs mois, le temps des travaux, les amoureux de la table ont pu suivre l’évolution de ce déménagement grâce à la patte de Coralie Viguier, l’épouse de Nicolas. C’est elle qui dirige la communication du restaurant de son mari. Son engouement s’est rapidement développé au fil des projets. Le sens de son travail se révèle lors du confinement de mars 2020. Durant cette période, la survie de l’entreprise tient à sa présence sur les réseaux sociaux. Ces derniers ont su diriger les habitués vers la vente à emporter, et la communauté des followers a doublé. Aujourd’hui rouvert, L’Esberit peut compter sur plus de 3200 fidèles sur Insta.

« Sur la route des territoires » par l’agence Les Origines (Pau) Basée à Hélioparc, l'agence Les Origines est, depuis sa création, de son nom à son positionnement, une agence de communication pas comme les autres. Très engagée sur le territoire, l'agence va plus loin en 2021 et décide de créer une websérie appelée « Sur la route des territoires». L'agence part donc à la rencontre de producteurs, d'acteurs du territoire pour faire découvrir au grand public les atouts de chaque territoire. Elle sort son premier numéro fin 2020 et poursuit le tournage de ces films dont le prochain sortira fin 2021. L'agence n'en reste pas là, puisqu'elle décide de combiner «Sur la route des territoires» avec «Sur la route des territoires en immersion». La nouvelle édition de ces webséries consistera à passer une journée complète chez un acteur du territoire et à l’accompagner lors d'une journée. Aller plus loin que la simple communication est le voeu de l'agence pour adopter à 100% une communication responsable et engagée.


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Quand la transition numérique accélère les projets industriels de TotalEnergies teur de l’énergie en vue de la neutralité carbone à horizon 2050 rend cette transition permanente.

Directeur des services d’information chez TotalEnergies, parrain d’une catégorie des Trophées e-py, Dominique Pardo vit l’évolution numérique au quotidien.

Dominique Pardo est, depuis 18 mois, le directeur des services d’information pour la branche exploration-production du groupe français. © DR « Nous sommes tous poussés par la transition numérique. Aujourd’hui, c’est le cœur du sujet ». Pour Dominique Pardo, il n’y a même pas débat. Cet Albigeois de 61 ans, entré chez Total au mitan des années 1980, est le directeur des systèmes d’information de la branche exploration-production (EP) de TotalEnergies. Concrètement, à la tête de quelque 200 salariés répartis sur Pau et Paris, il a depuis 18 mois la main sur différents outils (de maintenance, finances, gestion, questions juridiques) essentiels au bon fonctionnement de l’EP. Et, chaque jour, la transition numérique s’impose un peu plus à ses yeux.

TotalEnergies possède Pangea III, l’un des plus gros supercalculateurs du monde industriel. Quelle place occupe aujourd’hui cet outil au classement mondial ? Lors de son achat, en 2019, il s’agissait de la première machine du secteur industriel (la 11e au plan mondial, toutes activités confondues). Aujourd’hui, Pangea a reculé car des machines plus récentes ont été acquises par d’autres. Notre supercalculateur est désormais 4e (21e au « classement scratch »).

La puissance de calcul de Pangea III, installé au Centre scientifique et technique Jean Féger à Pau, équivaut à celle de 130 000 ordinateurs portables connectés. © ARCHIVES JEAN-PHILIPPE GIONNET Pourquoi TotalEnergies a-t-il décidé de soutenir les Trophées e-py ? Nous sommes une entreprise innovante, pionnière, connectée, qui utilise des solutions numériques performantes pour ses besoins et pour imaginer des services grand public nous concernant tous. Soutenir ces trophées nous permet d’apporter notre témoignage, de montrer que ce processus de transformation est engagé depuis longtemps. Nous sommes un acteur économique ancré localement qui souhaite être en relation avec les partenaires locaux pour bénéficier de cette proximité dans le cadre de nos transformations. Notamment sur les sujets numériques

TROPHÉES E-PY : LES NOMMÉS DE LA CATÉGORIE Trippez Trippez est une plateforme de service collaboratif de location de matériel sportif, accessible gratuitement par les professionnels de la location de sport. Il permet aussi de partager le matériel de sport des particuliers. Cela permet de pratiquer du sport à moindre coût. La plateforme offre une solution de paiement et de caution en ligne. On trouve également une fonction de géolocalisation permettant de savoir où sont les matériels disponibles à proximité. Cet hiver, Trippez se fixe sur les Pyrénées, notamment pour le matériel de ski, mais compte se développer en Nouvelle-Aquitaine en 2022 puis sur toute la France. La start-up paloise cherche à rendre accessible le matériel sportif qui n’est plus utilisé ou peu utilisé par les particuliers. Le projet cherche à dynamiser les zones des Pyrénées-Atlantiques peu connues des touristes. Il souhaite aussi apporter par le sport une attractivité touristique en collaborant avec les offices de tourisme et les acteurs touristiques. De plus, la possibilité de louer du matériel sportif permettrait de se déplacer à l’aide de moyens de transports écoresponsables pour les touristes. En parallèle, la plateforme organise régulièrement des éco-randos. De plus, comme l’explique Alexandre Plougonven, son gérant (photo), les nouveaux employés se voient remettre un vélo de fonction !

«LA PUISSANCE DE CALCUL DE PANGEA III VA SERVIR AU DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES NOUVELLES» DOMINIQUE PARDO

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En quoi la transition numérique est-elle importante pour un groupe tel que le vôtre ? TotalEnergies est une compagnie multi-énergies (pétrole, gaz, électricité, hydrogène, biomasse, éolien, solaire), dès la

production, en passant par le transport, la transformation et jusqu’au stockage ainsi que la distribution. Tout cela en développant des activités de neutralité carbone. Cela représente une transformation majeure pour nous. La transition est importante car c’est un accélérateur de toute transformation. Donc, doit-on désormais considérer que cette transition est permanente ? C’est devenu un facteur d’efficacité, de simplification, d’automatisation qui permet à la fois d’améliorer nos processus de production mais aussi d’imaginer des nouveaux services. De fait, l’accélération des transformations dans le sec-

Pour quelle puissance de calcul ? Est-ce que des évolutions sont attendues ? Nous parlons de 25 pétaflops, soit environ l’équivalent de 130 000 PC portables connectés. Sinon, à l’origine, Pangea avait été acheté pour faire de l’imagerie du sous-sol. En cohérence avec l’évolution de la stratégie de la compagnie, la puissance de calcul va évoluer pour servir le développement des nouvelles énergies et l’ambition de neutralité carbone (simulation des effets liés à l’injection de CO2, monitoring du comportement des champs lors des injections de CO2, modélisation des champs d’éoliennes et simulation des flux d’airs, optimisation de l’efficacité des batteries, etc.). Actuellement, une dizaine de personnes est en charge du fonctionnement de Pangea. PROPOS RECUEILLIS PAR G.C. I

MEILLEUR DISPOSITIF NUMÉRIQUE EN LIEN AVEC LE TERRITOIRE Waynote

Waynote est un GPS culturel doublé d’un podcast très simple à utiliser qui permet à l’utilisateur de parcourir les routes de France tout en écoutant des histoires sur le patrimoine culturel, naturel et industriel traversés, selon l’endroit où l’on se trouve. Cette application gratuite disponible sur smartphone vous géolocalise, vous suit et vous raconte ce que vous ne voyez pas. Le réseau compte 6000 km de routes. L’appli a noué un partenariat avec EDF et raconte par exemple l’histoire de l’électricité en vallée d’Aspe. La Béarnaise Nadine Pédemarie a eu l’idée de cette appli suite à de longs trajets entre le Béarn et la Côte d’Azur. Des Routes Audio Vignoble ont été créées le long des vignobles du jurançon vers une trentaine d’établissements labellisés. L’outil permet la synergie entre les territoires et de faire de nouvelles découvertes pour son utilisateur. Il permet aussi aux territoires d’augmenter leur notoriété. L’ambition future est de couvrir les plus belles routes de France et d’Europe.

Projet SEIGOS par Yukan Innovate Yukan Innovate a développé SEIGOS, une plateforme de pilotage simplifié de projets à destination des collectivités territoriales. En effet, ces acteurs rencontrent divers problèmes, à savoir la dispersion de l’information, les procédures chronophages, et les surcoûts en temps et en argent. Afin de contrer ces problématiques, SEIGOS a été pensé pour favoriser la collaboration tout au long de la réalisation d’un projet, accélérer et faciliter les processus de décision, faciliter la gestion financière, analyser la dynamique de marché, anticiper les besoins futurs pour accompagner les stratégies d’investissements. La plateforme permet notamment de collecter automatiquement toutes les informations pertinentes (états d’avancement opérationnel, bilan financier, suivi des demandes de financements, suivi des dépenses, points de vigilance, documents administratifs, etc.) et en les mettant à disposition des collectivités à travers un tableau de bord intuitif et ergonomique. Selon Yukan Innovate, entreprise basée à la technopole Hélioparc à Pau, les solutions proposées par SEIGOS permettront une supervision des projets efficace grâce à l'anticipation des blocages et la fluidification des échanges entre entreprises privées et publiques. Elles permettront également une plus grande synergie entre les différentes structures publiques.


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Jean-Jacques Lasserre veut un département innovant

Jean-Jacques Lasserre, président du conseil départemental 64 : « Nous en sommes à 100 000 prises raccordables à la fibre, soit un tiers du chantier qui est colossal ». © ASCENCION TORRENT

Le conseil départemental est un partenaire historique d’e-py. À travers le chantier de la fibre, la collectivité joue un rôle essentiel dans la diffusion des pratiques numériques. Le point avec son président Jean-Jacques Lasserre. La transformation numérique ne concerne pas que les entreprises. Les collectivités aussi doivent s’adapter, et notamment ont dû le faire durant les confinements. Comme cela s’est passé au CD 64 ? En mars 2020, nous avons été contraints à inventer un fonctionnement par la force des choses et le confinement. Comme beaucoup, nous avons dû innover et au final, cela a bien fonctionné. Il a fallu mettre des agents en télétravail, assurer la formation, adaptation du travail. Cela s’est fait très convenablement. On a été très agréablement surpris par la capacité d’adaptation de nos agents à l’emploi du numérique dans leurs missions. Aujourd’hui, nous travaillons sur la durabilité de cette transformation. Est-ce que l’avenir ne sera basé que sur le télétravail ? Nos missions impliquent beaucoup de déplacements, et donc beaucoup de contraintes. Nous avons une administration très décentralisée, on peut donc imaginer d’autres adaptations. Le Département participe au déploiement de la Fibre, mais

on voit bien qu’au-delà du Très haut débit, les questions de connexions internet fixe ou mobile sont importantes. Quel est votre rôle à ce sujet ? Nous avons tellement dit que nous étions à fond sur le sujet du déploiement de la fibre que nous avons créé de l’impatience. Mais avec le temps, je me dis qu’on a eu raison de faire ce qu’on a fait. La fibre, c’est un chantier colossal de plus de 500 millions d’euros de travaux, une foultitude d’installations techniques. Or, nous avons la conviction que les choses se déroulent convenablement. Nous en sommes à 100 000 prises raccordables, à un tiers du chantier. Notre organisation nous permet d’imposer des choses, même l’équipement simultané de la fibre et de la 4 G dans des zones rurales. Cette alliance avec les établissements de coopération intercommunale nous a mis dans l’obligation doter le Syndicat mixte ouvert de matière grise. Aujourd’hui, la Fibre 64 dispose d’une vingtaine de collaborateurs de très haut niveau. Partant de cela, le SMO nous a permis de travailler très étroitement avec les services de l’État. Cela permet surtout d’intervenir sur la téléphonie mobile. De quelle manière ? Le syndicat mixte nous est effectivement précieux pour cela. Dans le cadre du « new deal » entre les opérateurs et l’État, les opérateurs se sont engagés à équiper certaines zones. À ce titre, ce sont les opérateurs de téléphonie qui font, mais nous entrons dans les discussions

ZOOM

Le Syndicat Mixte ouvert, c’est quoi ? Le 30 mai 2018, le Département des Pyrénées-Atlantiques et les dix intercommunalités du territoire ont créé le Syndicat Mixte Ouvert La Fibre64 que préside Nicolas Patriarche, vice-président du CD64. La mission de La Fibre64 est d’apporter le Très Haut Débit à l’ensemble des communes des Pyrénées-Atlantiques d’ici 2023. Le Syndicat La Fibre64 dispose de la compétence en matière d’aménagement numérique. À ce titre, il assure le rôle de maître d’ouvrage du chantier de construction des réseaux de communications électroniques. À travers ses « ambassadeurs numériques », mais aussi au travers d’initiatives sur l’éducation au numérique chez les jeunes, il participe également au développement des usages et des services numériques dédiés aussi bien aux particuliers qu’au secteur économique.

pour les localisations d’antennes relais. Il y avait des soucis sur ces installations parfois contestées pour des raisons diverses, comme l’aspect visuel. Il a fallu renégocier parfois avec les collectivités. Le Conseil départemental parraine cette année la catégorie « inclusion numérique ». Cela a du sens pour vous ? Quelles sont vos actions concrètes à ce sujet ? L’inclusion numérique est fondamentale, on n’est pas au bout d’accompagner les populations les plus éloignées du digital. Et à ce sujet, beaucoup de nouveautés se dessinent. L’État nous a confié le financement des « médiateurs numériques ». Ils vont intervenir au sein des services sociaux du département. Il faudra qu’ils puissent initier les personnes âgées, mais aussi la jeunesse aux pratiques du numérique, mais aussi à leur danger. C’est une ambition forte que nous avons à ce sujet. Les trophées e-py récompensent aussi l’innovation, le Département peut-il avoir un rôle moteur dans ce domaine ? Jamais les esprits curieux, les gens formés et qui ont envie de bouger les choses n’ont eu autant l’occasion de s’exprimer. Jamais l’innovation n’a été aussi nécessaire. Nous opérons dans la conduite du label « Territoires d’innovation », là encore, nous avons de grandes ambitions à travers ce programme qui contient un gros volet numérique. Il y a déjà des propositions intéressantes, et cela nous permet d’encourager les initiatives. On voit bien que dans notre société qui évolue très vite, l’innovation est plus que jamais nécessaire, plus que d’habitude. Je pense aux usages du numérique, bien sût, mais aussi aux énergies nouvelles. On va aussi développer certaines initiatives de la French Tech. Je veux aussi mettre en place un laboratoire d’innovations sociales pour que les choses évoluent aussi dans ce domaine. RECUEILLI PAR N.R. I

TROPHÉES E-PY : LES NOMMÉS DE LA CATÉGORIE INCLUSION NUMÉRIQUE TANu Safety On connaissait TANu, la solution développée par David Castéra (photo) permettant à une entreprise de mesurer la maturité numérique de ses collaborateurs à travers un «test d’agilité». Il avait d’ailleurs été nommé aux Trophées e-py en 2019. Depuis, TANu a fait un bout de chemin, a séduit par exemple Manpower, mais David Castéra a décidé de lui donner un «petit frère» : TANu Safety. Cette fois, l’Oloronais aborde la question du numérique responsable, à travers cet outil de formation des salariés au numérique responsable. Mais, comme il l’explique lui-même, sa solution ne se limite pas à la «greenIT» et lui préfère une vision plus large, où on parle de protection des données et de la vie privée, ou encore de désinformation. Lancé le 15 novembre, TANu Safety vient compléter l’offre de la plateforme et permet, via un quiz, d’apprendre à mieux utiliser le numérique en toute sécurité, en protégeant votre vie privée, celle des autres, en comprenant les enjeux de souveraineté numérique, en déjouant les pièges de la désinformation et en respectant un peu mieux l’environnement…

LeanConnected

Fondé par Patrice Duboé, et basé à Angaïs, LeanConnected relie les territoires isolés des réseaux internet et téléphoniques, grâce à des modules autonomes solaires et sans empreinte carbone. La société traite des habitations non desservies par les réseaux publics, des sites professionnels et des cabanes de berger. L’offre propose ainsi un accès qui n’implique pas de réseau électrique et qui peut fonctionner dans des conditions extrêmes de montagne. Dans une grange isolée et rénovée à plus de 1000 mètres d’altitude, dans les HautesPyrénées, la société a installé des panneaux solaires pour l’électricité, une mini-station météo et une connexion à internet. En plus de l’autonomie énergétique et du réseau téléphonique qu’elle procure, la startup y a ajouté un équipement « permettant un suivi médical avec relevé de tension artérielle ou de rythme cardiaque, couplé à une transmission des données au médecin en vallée ».

Foxyz Editeur d’ERP (progiciel de gestion intégré), Foxyz est un logiciel de gestion spécialisé pour TPE qui facilite la gestion des petites structures. Son rôle est de centraliser l’ensemble des outils nécessaires à la gestion d’une société. Son but est d’aider les PME à leur transformation numérique et dans leur gestion du quotidien. « Une interface simple et conviviale, sans superflu, pour s’occuper de la gestion commerciale, de la productique et de la qualité… le tout en temps réel !», explique Laurent Dalier, son créateur (photo). Suite à la crise sanitaire, les nouveaux usages numériques développés par les entreprises sont regroupés dans le logiciel : exportation des données pour les travailler, création de Powerpoint et de graphiques pour présentation (aux banques par exemple), agenda mutualisé, Trello ou Kanban, découverte du CRM pour l'industrie, espace de travail collaboratif, formulaire en ligne (Google Forms), panneaux digitaux dans les ateliers... «Nous avons regroupé tous ces usages pour les intégrer dans notre ERP, expliquent les créateurs de Foxyz, ce qui amène une personnalisation extrême de l'outil et une appropriation de la donnée incomparable». La tarification s’adapte alors pour devenir plus économique qu'un cumul de petits outils indépendants. Le projet possède l’avantage de mettre les données à disposition depuis n'importe quel lieu. Plus de 600 utilisateurs quotidiens utilisent déjà Foxyz.


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Paul Carite : « L’innovation fait partie de l’ADN du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne » l’exécution – la réflexion continue, l’exécution continue.

Paul Carite est directeur général au Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, fidèle partenaire des trophées et de la soirée e-py. Quelle est la place de l’innovation dans la stratégie du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne ? L’innovation fait partie de l’ADN du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne. Dans l’univers des caisses régionales, nous avons toujours été une caisse avant-gardiste, avec un temps d’avance. C’est d’autant plus important que nous sommes aujourd’hui dans un monde qui change de plus en plus vite. Outre la banque et l’assurance, ces changements rapides concernent aussi le territoire, les acteurs économiques, les habitants… Et comme nous nous revendiquons acteurs du territoire, nous nous devons d’être dans cette dimension de transformation, avec une nécessaire agilité. Il s’agit de bien observer ce qui se déroule, et de ne pas le subir. L’important, c’est d’anticiper. Avez-vous un exemple concret de cette action ? C’est le sens du projet stratégique de notre caisse régionale, dont la phase de réflexion a été baptisée « Impulsion » – le nom final du projet sera dévoilé le 11 janvier 2022. Le premier des exercices que nous avons à faire, c’est de répondre à cette question : quelle est notre raison d’être et d’agir ? Il s’agit d’imaginer ce que sera demain, de le rendre possible et d’avoir

Quelle est la part de l’humain ? Dans toute notre démarche, il y a la combinaison de l’humain et du digital, de l’intelligence humaine et de l’intelligence artificielle. Le digital, le numérique, les nouvelles technologies, c’est très bien, mais il y a toujours cette intervention humaine qui apporte un supplément d’âme. Il en va de même dans la relation avec nos clients, dans notre fonctionnement d’entreprise…

Paul Carite, directeur général du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne : « Dans toute notre démarche, il y a la combinaison de l’humain et du digital, de l’intelligence humaine et de l’intelligence artificielle ». © NICOLAS SABATHIER une réflexion continue sur cette visualisation que nous pouvons faire du monde du futur. Il faut également être déterminés. Comment s’est bâti ce projet ? De manière très participative, avec nos administrateurs, les élus de notre caisse régionale, nos collaborateurs – qui auront bien évidemment un rôle majeur dans la capacité d’exécution de ce projet – mais aussi notre environnement : nos clients, nos sociétaires… Environ 3 000 participants et quelque 30 000 propositions ou réactions ont été collectées sur

TROPHÉES E-PY : LES NOMMÉS DE LA CATÉGORIE

la plateforme collaborative que nous avons mise en place avec un opérateur spécialisé. Après, la grande difficulté, c’est d’exploiter toutes ces datas. Je suis un pragmatique : pour faire le tri entre toutes ces propositions, il y a un travail fait d’une part à partir de la sémantique et d’autre part avec l’intelligence artificielle. Toutes les idées peuvent être tracées dans notre « roadmap », notre feuille de route. Ce projet d’entreprise en est aujourd’hui à la phase de finalisation. Il sera présenté le 11 janvier. Ensuite, pendant tout son déroulement, il y aura un mix entre la réflexion et

Comment choisissez-vous vos prestataires dans les nouvelles technologies ? Quand nous avons un besoin, un cahier des charges, nous examinons les outils qui répondent à nos attentes. Mais notre rôle est aussi d’observer tout ce qui se fait, d’être à l’écoute de l’innovation, tout le temps. Cela peut alors susciter un besoin nouveau, quand nous découvrons une entreprise vraiment innovante, qui a une démarche singulière, qui nous semble utile pour notre business, pour notre entreprise. Vous accompagnez aussi les porteurs d’innovation… Il y a ici un foisonnement d’idées qui permet de générer les acteurs de demain. Nous devons donc aider les porteurs de projets à chacun des moments, de la naissance de l’idée jusqu’à la réalisation, jusqu’à ce qu’un jour ils deviennent des licornes, ou, pour certaines d’entre elles, des grandes entreprises. Le Crédit Agricole Py-

rénées Gascogne est ainsi acteur dans des initiatives collectives – Hélioparc est un bon exemple. Depuis une dizaine d’années, nous avons aussi Eticoop, la formation des entreprises par des entreprises. Nous organisons également les « Cafés de la Création »… Et il y a votre « Connecteur » sur la Côte basque… Le bâtiment, la structure, est à Biarritz, mais le « Connecteur » – un bâtiment de plus de 8 000 m2 – est au service de tout notre territoire, des trois départements des Pyrénées-Atlantiques, des Hautes-Pyrénées et du Gers. C’est un lieu de travail et un lieu de vie. Là encore, l’idée, c’est : « Je travaille là où je veux vivre ». Dans cette logique, nous proposons des lieux où les porteurs de projet peuvent, dans un environnement favorable, exprimer tout leur talent et développer leurs idées. Un dernier sujet : la cybersécurité, qui est aussi une de vos priorités ? Le risque informatique est encore mal connu et protéiforme, et il se développe de façon exponentielle. Il semble sans limites. Dans ce domaine, nous n’avons aucun droit à l’erreur, surtout vis-à-vis de nos clients. Nos systèmes sont hypersécurisés, mais nous sommes aussi en train de franchir un palier supplémentaire dans l’accompagnement de nos clients, et notamment dans la prise de conscience et la prévention de la cybersécurité dans les entreprises. BRUNO ROBALY I

MEILLEURE TRANSFORMATION NUMÉRIQUE

Otami par O2A Conseils

Holis Consulting

Intence (ex-Youstiti)

Basée à Pau, O2A Conseils qui compte 5 salariés a créé pour les chefs d’entreprise de boulangeries-pâtisseries la solution Otami, qui optimise la gestion des achats, sans perdre de temps afin de gagner en rentabilité. A l’aide d’un outil numérique (accessible sur ordinateur, tablette et mobile), 100% sur mesure pour cette cible, Otami leur offre l'accès à un ensemble d'outils indispensables au bon fonctionnement de leur commerce, que ce soit pour les commandes, les inventaires, le relevé des écarts de prix facturés, autant de fonctions simplifiées grâce à Otami. «Aujourd'hui plus que jamais, ces professionnels ont besoin d'avoir une visibilité précise sur ce qu'ils achètent et à quel prix», précise le PDG de O2A, Guillaume Philipson, qui a vendu des matières premières pour les boulangeries puis s’est associé à Johan Tickis, développeur. «Notre solution est une innovation d'usage et une innovation technologique grâce à notre système d’acquisition et de classification automatique des données». Grâce à l’alliance de multiples technologies (preprocessing OCR, traitement automatique des PDF, intelligence artificielle, mise en place d’algorithmes donnant une précision de 100% dans l’extraction des données), Otami offre à l’utilisateur une expérience unique et sans aucune saisie de données pour la gestion de ces achats. «Les logiciels de gestion habituels obligent l’utilisateur à saisir une majeure partie des données, ce qui leur fait perdre un temps considérable», assurent les concepteurs d’Otami. La première version est disponible depuis avril, et a déjà séduit des professionnels des environs. Mais Otami veut s’attaquer à la France entière !

Basée à Hélioparc, Holis Consulting agit dans le domaine de l’ingénierie d’inspection industrielle dans le but d’assurer l’intégrité des installations. La start-up s’est spécialisée dans les solutions numériques dans ce secteur. Leur ligne directrice réside dans la simplicité de leur utilisation, sans manuel utilisateur. Plusieurs applications s’y attachent, comme EVOLIS, solution backoffice et mobile, avec ou sans connexion internet. Elle permet de préparer l’inspection, faire l’acquisition des données sur site (prise de photos, points de mesure…) et générer automatiquement les rapports d’inspection. Le logiciel 3D ALIS se place lui en jumeau numérique de l’inspection en lien avec EVOLIS. C’est un outil de management de l’intégrité. PRIDS, logiciel d’ingénierie d’inspection, permet de simplifier la création des plans d’inspection, gérer les registres et la documentation ainsi que d’automatiser la création des points de mesure.

Basée à Ibos, dans les Hautes-Pyrénées, Intence a pour but de créer des expériences touristiques intelligentes et uniques. Elle développe une suite logicielle complète de gestion à destination des professionnels du secteur. Centrée sur l'usage consommateur, elle traite notamment des informations en temps réel, de la collecte ou bien de l’analyse des données. Elle propose par exemple pour les stations de ski de passer aux forfaits dématérialisés, mais aussi de leur fournir des solutions pour donner des informations en temps réel sur la destination, des points incontournables, et permettre aussi la gestion des affluences aux remontées mécaniques. Les solutions développées par Intence ont déjà séduit des professionnels de la montagne comme Val d'Isère, Avoriaz, ou bien, dans un autre domaine, Aqualand. Son évolution se maintien malgré le contexte propre au Covid-19.


JEUDI 18 **PAGI** 22 NOVEMBRE 2021 **PAGI** 2021

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« Enedis est au carrefour de différentes transitions » Directrice de la délégation régionale d’Enedis, Céline Vautrelle explique comment le gestionnaire de réseau accompagne sa propre transformation numérique.

Enedis parraine la catégorie « Numérique responsable ». En interne, qu’avez-vous concrètement mis en place dans cette optique? « Ce thème engage la responsabilité de nos propres organisations car, avec les capteurs installés sur nos systèmes électriques, Enedis recueille des données. Nous mesurons par ailleurs en interne notre empreinte numérique actuelle, et tout cela se traduit par des actions concrètes. Exemples : nous formons nos collaborateurs aux gestes éco-responsables. On a aussi une plate-

NUMÉRIQUE RESPONSABLE

Projet «Caudata» par Gaia Digital Solutions Créée à Pomps par Thomas Bideau, Gaia Digital Solutions œuvre en faveur de la réduction de l’impact environnemental du numérique. Au contraire des approches classiques, l’entreprise se concentre sur la réduction du volume des données à stocker. Une suite d’assistants personnels numériques apportent des solutions aux clients, tout en réalisant des économies et en apportant un gain de temps. Cette aide constitue un moyen de sensibilisation important à la sobriété numérique et à l’obsolescence des données stockées. « Il y a énormément de documents sur le cloud, l’assistant va vous aider à classer les docs, proposer une architecture, reconnaître les documents obsolètes, explique Thomas Bideau. Par exemple, si vous conservez une facture de réparation de voiture mais que vous n’avez plus la voiture, le logiciel vous proposera d’effacer le document. Nous avons un principe clé : 100 % éthique et sans revente de données ». A l’heure actuelle, Caudata est prototype qui n’est pas encore commercialisé. Gaia est en phase en développement d’un prototype qui pourra être présenté lors d’une campagne de crowdfunding.

Parrain de la catégorie «Numérique responsable », le gestionnaire de réseau électrique Enedis est très présent sur notre territoire, notamment à Pau où se trouve le siège de la délégation régionale Pyrénées Landes (trois départements). Elle est dirigée, depuis mars dernier, par Céline Vautrelle, à la tête de 800 salariés. Originaire de la Marne, elle était auparavant adjointe à la direction des Pays de Loire. Comme on va le voir, le vaste sujet de la transformation numérique ne lui est pas étranger. Loin s’en faut. Tout d’abord, pourquoi votre entreprise a-t-elle fait le choix de soutenir les Trophées e-py ? « Il y a un constat évident, au regard de la mission de service public que nous exerçons et de nos activités. Enedis se situe au carrefour de différentes transitions, qu’elles soient sociétale, environnementale, technique, etc… Et il y a là plein de sujets essentiels comme, par exemple, la question de la décarbonation ou encore – on en parle beaucoup en ce moment – celle du pouvoir d’achat. Des attentes, fortes, se situent au plus près de nos cœurs de métiers. D’où le besoin de mettre en place des technologies de rupture, d’être à la pointe grâce à de nouvelles innovations industrielles. Et tout cela se joue aussi au plan local. »

TROPHÉES E-PY : LES NOMMÉS DE LA CATÉGORIE

Ethyl.ia par Sensiroute

Céline Vautrelle, directrice régionale d’Enedis : «La transition numérique n’est pas une mode, elle s’impose à nous. » © ARCHIVES MARC ZIRNHELD forme de « ré-emploi » qui vise à donner une seconde vie aux objets informatiques. Mais je peux également parler du sujet de la « deuxième chance ». Concrètement, Enedis aide à la reconversion des personnes éloignées de l’emploi. Ca, c’est la responsabilité sociétale de l’entreprise. Ici, à Pau, nous avons depuis la rentrée un alternant qui, en binôme avec un étudiant, travaille sur des projets de développement liés à l’intelligence artificielle. Depuis 2013, 14 000 personnes ont été ainsi formées au plan national ». Cette question de la transition numérique, désormais sur toutes les lèvres, relève-t-elle, selon vous, d’une simple posture, ou s’agit-il d’une préoccupation plus profonde?

ZOOM

Plus de 800 salariés sur trois départements La délégation régionale Enedis Pyrénées Landes, dont le siège se trouve à Pau, couvre les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et les Landes. 819 personnes y travaillent, sur 23 sites, afin de servir quelque 908 000 clients. L’an dernier, Enedis Pyrénées Landes, qui gère notamment 48 847 kilomètres de lignes électriques (dont 60% enfouis), a investi 108 millions d’euros afin de moderniser le réseau. Par ailleurs, Enedis quittera en janvier 2022 les locaux de son siège régional, quartier Saragosse à Pau, pour rejoindre le nord de la ville, près du parc de la Cité multimédia. Le chantier, qui concerne 200 agents, est en cours d’achèvement.

« Ce n’est pas une mode, la transition s’impose à nous. Une société de services telle que la nôtre ne peut pas ignorer les attentes liées à d’autres façons de consommer. Et cela passe notamment par le numérique. De plus, étant opérateur de données, on doit être irréprochable sur l’éthique, faire ce métier de façon responsable». Justement, en parlant de collecte de données, où en êtesvous du déploiement des compteurs Linky en PyrénéesAtlantiques ? « C’est un outil à la fois au service de la transition numérique et de nos performances. Pour le territoire de la délégation Pyrénées Landes, environ 800 000 compteurs Linky ont été installés et, fin 2021, 88% du parc sera déployé. C’est en ligne avec nos prévisions. Je crois qu’il n’y a plus, aujourd’hui, de sujet par rapport à l’acceptabilité. Avec le Linky, nous apportons des éléments de preuves sur les bénéfices que peuvent en tirer les clients. Cela permet de mesurer la consommation, de faire des opérations réactives et plus rapides, à distance, en cas de panne. Et la mise à disposition de données permet aussi de proposer des services nouveaux, justement en lien avec la transition numérique». RECUEILLI PAR GÉRARD CAYRON I

C’est l’autre projet innovant de Nicolas Rozès, également en lice dans la catégorie «E-éducation et citoyenneté». Avec Ethyl.ia, le spécialiste de la sécurité routière a imaginé un éthylotest intelligent : Ethyl-ia cherche à prévenir les risques liés à l’alcool en milieu festif. L’application intervient sur trois points : l’auto-évaluation de l’alcoolémie en fournissant des éthylotests révolutionnaires lesquels, en cas de positivité, proposent la solution alternative pour rentrer chez soi, et le reporting des données collectées. L’entreprise prévient également les établissements, qui ont une responsabilité quant à l’alcoolémie de leurs clients. Ces derniers veulent se substituer à l’absence de données disponibles sur l’état de leurs clients, ce qui permettrait de créer des publics cibles. Ethyl.ia va être présenté au prochain CES de Las Vegas (2022) et à Viva Tech.

IO-Base et Carbon Xplorer par Teréga Solutions L’opérateur et transporteur de gaz Téréga (également partenaire d’e-py) se lance dans le développement de solutions numériques. Il a créé une filiale, Teréga Solutions, afin de trouver des solutions pour intervenir sur le mix énergétique digital. Ces solutions sont assez flexibles pour s’adapter à d’autres entreprises. Ils ont créé deux produits innovants que sont IO-Base et Carbon Xplorer. IO-Base permet d’accroître la performance industrielle et l’efficacité énergétique sur les sites de production et des bâtiments. Cela permet de stocker, visualiser et réutiliser les données industrielles et énergétiques pour les maîtriser et les piloter. Carbon Xplorer, lui, permet de valoriser à un instant T les gains énergétiques et carbone associés à la migration vers le cloud et surtout d’analyser en continu les usages. Cet outil permet de piloter l’empreinte énergétique/carbone des ressources numériques. «On améliore la mesure et cela permet à l’entreprise de s’améliorer dans ce domaine», expliquent les concepteurs de Carbon Xplorer.


JEUDI 18 NOVEMBRE 2021 **PAGI**

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15>25 NOVEMBRE 2021 ÉVÉNEMENTS E N

e -WORKSHOPS

P R É S E N T I E L

&

E N

- TROPHÉES D I G I T A L

10 JOURS

pour décrypter les enjeux de la transition numérique avec de nombreux rendez-vous

15 NOVEMBRE

16 > 19, 22 & 23 NOV.

24 NOVEMBRE

Les

By

e-WORKSHOPS 11 h 00 > 21 h 00 PALAIS BEAUMONT

Chaque jour en ligne dès 8 h 30 sur WWW.LAREPUBLIQUEDESPYRENES.FR

18 h 00 PALAIS BEAUMONT

Le carrefour des Pyrénées numériques

25 NOVEMBRE - PALAIS BEAUMONT 19 H

Conférence débat avec CATHERINE BARBA, entrepreneuse, investisseuse, experte de la transformation digitale

Stratégie de communication digitale, innovations data et IA, projets territoire, e-éducation et inclusion numérique…

UN ÉVÉNEMENT :

LES TROPHÉES E-PY LE MEILLEUR DES PYRÉNÉES NUMÉRIQUES

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WWW.LAREPUBLIQUEDESPYRENEES.FR EN PARTENARIAT AVEC :

Créa-Sud Communication - creasud.fr

18 H

“DE LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE À LA RÉVOLUTION DU TRAVAIL”


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