« Demain, un autre monde ? » / Les idées mènent le monde 2018

Page 1

IDÉES

SUPPLEMENT AU JOURNAL N°22492 DE LA RÉPUBLIQUE DES PYRÉNÉES ET N° 22473 DE L’ÉCLAIR DES PYRÉNÉES DU 9 NOVEMBRE 2018

» Le journal des Rencontres littéraires

Pau

LES IDÉES MÈNENT LE MONDE Du 16 au 18 novembre 2018 au Palais Beaumont à Pau

© THINKSTOCK

Durant trois jours, Pau, capitale des idées, réunit philosophes, écrivains, journalistes… pour débattre autour du thème « Demain, un autre monde ? ». Ces rencontres se doublent d’un Salon du livre.

Demain, un autre monde ?


VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018

II

SOMMAIRE

X

L’impact des nouvelles technologies, avec Laurent Alexandre Pages II-III

Edgar Morin : la voie du sage Page III

Isabelle Autissier en lutte Page III

Entretien avec François Bayrou Page IV

L’irrésistible ascension du Palois David Diop Page V

L’optimisme de Yann Queffélec

Nouvelles technologies : vers un futur totalement

chamboulé Les prochaines décennies sont promises à des avancées technologies majeures. Mais face aux inégalités qu’elles pourraient créer, la société risque d’être profondément fracturée.

Page V

Les 21 invités des Idées mènent le monde Pages VI-VII

Michel Drucker,e « pionnier du 3 âge futuriste » Page VII

Habiter un monde de 10 milliards d’individus, avec Michel Lussault Pages VIII-IX

Cynthia Fleury : les moyens d’agir Pages VIII-IX

La fin de la société industrielle ?, avec Daniel Cohen Page IX

La géopolitique de demain, avec Alexandre Adler Page X

Le test : quelles sont vos priorités pour l’avenir ? Page XI

Plan d’accès et infos pratiques Page XII

Directeur de la publication : Jean-Pierre Barjou Rédacteur en chef : Nicolas Rebière Coordination : Eric Bély Rédaction : Pierre-Olivier Julien, Mathieu Houadec, Floriane Beigbeder Imprimerie : Pyrénées Presse, Z.I. Berlanne, 64160 Morlaàs

Homme aux multiples casquettes – chirurgien urologue, entrepreneur millionnaire (fondateur du site Doctissimo.fr), chroniqueur dans plusieurs médias nationaux –, Laurent Alexandre, « futurologue », est aujourd’hui célèbre pour sa vision sur l’avenir de notre civilisation et pour son franc-parler provocateur et polémique… qui lui ont valu des critiques de scientifiques reconnus. Société « fracturée et pourvoyeuse d’inégalités », monde coupé en deux entre transhumanistes et bio-conservateurs : petit tour d’horizon du monde de demain, version Laurent Alexandre.

Comment imaginez-vous l’homme de demain ? Quel sera l’impact des nouvelles technologies (robotisation, intelligence artificielle, génétique, etc.) sur ce dernier ? Avant de parler de l’homme, il faut parler de l’environnement dans lequel il vit et vivra. D’ici 2050, il va devoir affronter une phase difficile. Parce que le monde est vertigineux, troublant, complexe et que la démocratie est menacée – notamment par l’intelligence artificielle (IA) et les nouvelles technologies. Après la chute du mur de Berlin, nous imaginions, notamment en Occident, notre avenir comme un long fleuve tranquille. Nous nous sommes trompés : les oppositions géopolitiques sont très fortes, les dictatures d’Asie – en particulier la Chine – fonctionnent extrêmement bien sur le plan technologique et semblent en mesure de nous dépasser. Ou nous surpasserons demain, car le constat est sans appel : la Chine va écrabouiller technologiquement l’Occident, le marginaliser. Et par manque de volonté politique ou déni de la réalité, nous – notamment l’Union européenne et la France – n’arriverons pas à rattraper

notre retard. Bref, l’homme – occidental, en tout cas – est en plein doute. Il devient souvent populiste car son niveau de vie stagne alors qu’il monte en flèche ailleurs. Au milieu de tout ça est en train de naître une situation qui va se généraliser dans les prochaines années, et qui risque d’accentuer les tensions : les écarts entre ceux qui sont bien adaptés aux nouvelles technologies – à l’économie de la connaissance, au libéralisme cognitif – et ceux qui ne le sont pas, deviennent béants.

big data et les autres – devient absolument gigantesque. Mais l’ampleur de ce fossé technologique ne concerne pas que les individus. La fracture se fait également entre les entreprises, les métropoles, les pays… Un exemple très simple : en 1980, le Maroc était cinq fois plus riche que la Chine. Aujourd’hui, cette dernière, notamment grâce à ces avancées technologiques, a plus que largement renversé la tendance. Bref, ces technologies redistribuent les cartes à tous les niveaux, et continueront de le faire de plus en plus dans les années à venir.

Intelligence artificielle, implants cérébraux,

« L’intelligence artificielle est la nouvelle technologie qui va créer le plus d’inégalités »

Dans le futur, il y aura donc « ceux qui savent et maîtrisent » le numérique et… Beaucoup de « loosers », oui, victimes de cette fracture technologique. Le fond du problème c’est qu’aujourd’hui nous n’avons pas la technologie éducative ou politique pour réduire ces écarts entre les gagnants et les perdants de cette révolution technologique numérique. Ils vont donc persister, voire s’amplifier.

Du coup, comment imaginez-vous l’homme de demain ? Il va y avoir des divergences

extrêmement importantes. Notamment entre les transhumanistes – ceux qui acceptent et promeuvent « l’augmentation » de l’homme par la technologie ou la génétique – et les bio-conservateurs. Ces derniers refuseront par exemple de faire des bébés à la carte ou les implants cérébraux qu’est en train de développer par exemple Elon Musk. En face, cela sera chose courante pour les transhumanistes, qui y voient un moyen de vivre plus longtemps et d’être plus intelligents. Cette autre forme d’écart tech-

ZOOM Ces écarts technologiques risquent Médecine : jusqu’où pourra-t-on repousser la mort ? donc de fracturer nos sociétés ? Les progrès technologiques nous permettront-ils de vivre plus longtemps ? Ils le font déjà. Aujourd’hui, quelqu’un qui est bon en intelligence artificielle et qui travaille pour un géant du web – Google pour ne pas le citer – peut obtenir un bonus de dizaines de millions de dollars par an ! Voire plus. À côté de ça, vous avez de plus en plus de gens qui sont des naufragés du numérique, complètement paumés. L’écart entre ces deux franges de la population – les maîtres richissimes du

Pour Laurent Alexandre, c’est très difficile à dire. « La vraie question à se poser est plutôt : quel prix devrons-nous payer pour vivre plus longtemps ? Rendre l’homme immortel sous une forme purement numérique sera sans doute accessible d’ici un siècle ou deux. Mais cela ne sera pas une immortalité biologique : cela reviendra à transférer et fusionner notre conscience avec une intelligence artificielle », explique le spécialiste. « Rendre notre corps insensible aux années qui passent est une entreprise bien plus compliquée. Mais d’ici 2050, les avancées de la médecine nous permettront d’augmenter significativement notre espérance de vie. Là aussi, il y aura une opposition entre deux visions – ceux qui viseront l’immortalité numérique et les autres, attachés à leur enveloppe corporelle – qui pourrait donner lieu à de violents affrontements avant la fin de notre siècle. À titre personnel, je ne suis pas favorable à la disparition de nos corps biologiques. »


VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018

Le Journal des Rencontres littéraires

III

Edgar Morin: la voie du sage Le philosophe dresse souvent un état sombre du monde et de l’Homme. Selon lui, on doit tout repenser. « Demain un autre monde ? » Pour ces Idées mènent le monde, les organisateurs ont choisi de laisser l’interrogation dans l’intitulé du thème. Un parti que ne devrait pas renier Edgar Morin, tant le sociologue et philosophe a exprimé ces dernières années son inquiétude sur l’état du monde et la direction qu’il prend. Âgé aujourd’hui de 97 ans, ce grand penseur a traversé le XXe siècle, a vu toutes les métamorphoses induites par les soubresauts de l’Histoire. Et très tôt, a appelé à une prise de conscience de l’Homme vis-à-vis de son futur, une « prise de conscience de la communauté du destin terrestre » écrit-il par exemple dans « Terre-Patrie », paru en 1993.

Somnambules vers la catastrophe... Mais jusqu’à présent, à lire ou entendre Edgar Morin, peu de signes laissent entrevoir de l’espoir. Et son constat s’avère très sombre. Les hommes ? « Ils avancent comme des somnambules vers la catastrophe » témoignait-il en 2011. Le monde ? « Il va de mal en pis » précisait-il en 2014 au site Terra Eco. En évoquant l’environnement dégradé, les crises économiques, la décomposition de l’Europe... Pour le philosophe, c’est notre civilisation même qui est malade.

avancées de la génétique : l’avenir est promis à de nombreuses prouesses technologiques. Mais leur impact risque de diviser la société. ©DR nologique pourrait entraîner des oppositions politiques, biologiques, voire philosophiques, entre ces deux groupes. Au final, je dirais que deux tiers des gens accepteront ces évolutions technologiques, alors qu’un tiers refusera – notamment pour des raisons religieuses – d’y faire appel. La société, fracturée, qui en découlera sera difficile à gérer.

Quel que que soit le domaine, vous en revenez à l’intelligence artificielle. Cela

sera le grand chamboulement du monde de demain ? Oui, car c’est celui qui va créer le plus d’inégalités. À l’ère de l’IA, l’écart entre les gens les plus intelligents biologiquement et les gens moins doués aura des conséquences immenses pour leur valeur sur le marché du travail. Les différences de revenus entre eux vont être explosives car la société de demain n’aura pas forcément un grand besoin des gens moins intelligents que l’IA,

que cette dernière pourra remplacer dans leurs tâches. Le tout pour un coût horaire bien moindre. La question pour la société sera alors de savoir quoi faire de ces gens « remplacés » ? Les mettrons-nous au revenu universel jusqu’à leur mort ? À mon avis, cette solution est politiquement confortable, mais au final pas très humaine… Pour résumer, le vrai risque est de parvenir à une société très élitiste, qui sera très difficile à vivre au quotidien pour une grande majorité de gens.

Que peut faire justement le citoyen lambda pour s’y préparer ?

Pour Laurent Alexandre, la société à venir sera « fracturée et encore plus inégalitaire ». © AFP

Bien suivre les actualités et les évolutions prochaines de notre société et surtout réfléchir avec une grande attention aux études de ses enfants, pour leur donner une vraie chance dans ce nouveau monde. Il ne faut pas en faire des techniciens – ils seront balayés par l’intelligence artificielle – mais plutôt des honnêtes hommes et femmes multidisciplinaires dans tous les domaines où justement l’IA est limitée. Et ainsi garder une plus-value face à la machine. MATHIEU HOUADEC Im.houadec@pyrenees.com

EdgarMorinaunregardaiguisésurlemonde.©AFP Logique donc pour lui que ces conditions créent de l’angoisse, des craintes pour le monde de demain. Cependant, même si l’Homme apparaît encore aveugle « au jour le jour », un changement du monde semble inévitable. La France d’il y a 50 ans n’est plus la même qu’aujourd’hui. Pourquoi serait-elle identique demain ? Pour Edgar Morin, la voie du changement se situe bien souvent en marge, des « graines d’espoir » sont semées ici et là. Et même s’il remarque que l’Homme en est encore au stade de la préhistoire en la matière, « cela ne demande qu’à se développer ». Et de parier, entre autres, sur les capacités créatrices de l’esprit humain, qu’il faut réveiller. Dans son ouvrage « La Voie », Edgar Morin prônait également une réforme existentielle globale, réformer tout en même temps. « Alors tout devient possible ». Est-ce donc si complexe...? PIERRE-OLIVIER JULIEN Ipo.julien@pyrenees.com

Isabelle Autissier en lutte La navigatrice, présidente de WWF France, veut faire prendre conscience que l’avenir de la planète ne tient qu’aux actions de l’Homme. Isabelle Autissier est une femme engagée. Si le grand public a fait sa connaissance dans les années 90 par ses exploits en mer, cette Parisienne, ingénieur agronome, n’a de cesse d’alerter sur l’état de la planète, de la nature et de la disparition des espèces. « C’est le combat du XXIe siècle », répète à l’envi celle qui est devenue présidente de WWF France en 2009. Pour elle, la première urgence concerne la grande faune sauvage. « Il est urgent de faire une guerre, je choisis ce mot, aux mafias et aux trafiquants qui sont en train de faire des vrais massacres », confie-t-elle par exemple sur le site FauneSauvage.fr.

« Le problème : la vitesse » Et de marteler que la biodiversité, globalement, est en danger. Les chiffres apparaissent accablants. Selon le dernier IPV (Indice Planète Vivante), entre 1970 et 2014, l’effectif des populations de vertébrés sauvages a décliné de 60 %. « De tout temps les espèces ont disparu mais

Isabelle Autissier se bat contre la disparition des espèces ou encore la pollution des mers. ©AFP aujourd’hui, ça va 1 000 fois plus vite. Voilà le problème, la vitesse. Et entièrement due à l’Homme : assèchement des zones humides, trafic animalier, changement du climat… », explique encore Isabelle Autissier à FauneSauvage.fr. Amoureuse des flots, la navigatrice n’omet pas non plus les problèmes qui touchent les mers du globe, parlant notamment de « drame total » pour la Méditerranée. Les causes : la surpêche, la pollution. Mais Isabelle Autissier ne veut pas baisser les bras pour demain, « on peut changer les choses », assure-t-elle en avançant un besoin de « stabilité » face aux dérèglements multiples « qui ne nous sont pas favorables à terme ». P.-O. J. Ipo.julien@pyrenees.com


VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018

IV

Bayrou : « Pas de question plus brûlante » d’interrogation me paraît justifié.

Commentavez-vousconstruitcetteannée le plateau des invités ? Au feeling. Philippe Lapousterle et moi, nous invitons des gens que nous considérons passionnants, intelligents, charmants ou stimulants. Ce que nous considérons de mieux dans le domaine considéré. Avec une règle : tous les acteurs sont bénévoles.

La manifestation est aujourd’hui bien établie. Qu’attendez-vous particulièrement de cette édition ?

« J’ai tendance à regarder l’avenir sans panique, sans terreur », confie le maire de Pau. © ASCENCION TORRENT

Pour le maire de Pau François Bayrou, le thème des Idées mènent le monde 2018 illustre le conflit entre les évolutions technologiques et les aspirations de l’homme. Comment avez-vous choisi le thème de cette 5e édition, « Demain, un autre monde ? » ? Il n’y a pas de question plus brûlante aujourd’hui que celle du basculement dans un nouveau monde. Nous voyons bien que les technologies nouvelles, et notamment celles de l’intelligence artificielle et de l’exploitation des données, entrent en conflit avec l’éternelle aspiration de l’humanité à retrouver demain ce que sa vie était hier. Ce conflit n’a jamais été aussi violent. Nous sommes dans un univers de plus en plus mystérieux et indéchiffrable alors que notre capital de connaissance est plus grand que jamais. Il y a là un paradoxe inouï ! Alors, non, Phi-

lippe Lapousterle [NDLR, commissaire général de la manifestation] et moi n’avons eu aucun mal cette année à nous mettre d’accord sur le thème des « Idées » !

Que signifie le point d’interrogation dans l’intitulé ? 18 000 ans après, existe-t-il un artiste plus fort que celui qui a peint les grottes de Lascaux ? Je ne crois pas. Existe-t-il un poète plus fin que

Homère, 2 800 ans plus tard ? Un musicien plus fin que Mozart ? Non. J’ai tendance à penser que l’humanité progresse en science, mais guère en conscience. On pourrait même se demander parfois si elle ne recule pas dans ce domaine-là. On croyait il y a 30 ans que la démocratie allait triompher partout, et on voit au contraire qu’aujourd’hui, elle recule partout… C’est pour cela que le point

« La nature a en elle un principe de rééquilibrage perpétuel »

Nous avons un plateau exceptionnel. Il y a désormais une impatience autour de l’événement qui est attendu par toute une région. J’attends aussi que soit définitivement abandonnée l’idée qu’il s’agit d’un rendez-vous pour initiés ou diplômés. C’est pour moi un rendez-vous pour tout le monde : les plus jeunes, les plus âgés, les paysans, les ouvriers, les chômeurs, les retraités, aussi bien que pour les universitaires ou les chercheurs… Bienvenue à tous ! La règle est que personne ne parle une langue prétentieuse et incompréhensible. Les problèmes les plus profonds de l’humanité doivent être exprimés dans la langue de tous les jours.

Quel est votre rapport au futur ? Optimiste. J’ai la chance d’avoir naturellement une grande joie de vivre. J’ai tendance à regarder l’avenir sans panique, sans terreur. Je pense que la nature, aux sens écologique et humain du terme, a en elle un principe de rééquilibrage perpétuel. Comme si tout déséquilibre appelait un rééquilibrage. On a vécu une plongée dans la mondialisation et on nous expliquait que toutes les identités allaient se fondre. Or,

Quel futur pour Pau et le Béarn ? François Bayrou s’est prêté au petit jeu de la prospective. Florilège…

XLe visage de Pau

« Pau peut être un pôle d’aimantation pour tout le SudOuest de la France et donc pour une grande partie de la France. André Labarrère disait que Pau serait la Florence du XXIe siècle. C’est une belle ambition. C’est une ville qui a une alchimie. Elle est à la fois capitale et humaine. »

XEncore des voitures en centreville ? « Le centre-ville sera réservé aux circulations douces. Les gens vont se déplacer davantage à vélo, à pied et emprunteront le [futur bus à haut niveau de service, BHNS] Fébus à hydrogène. Voilà pourquoi les habitants vont réinvestir le centre-ville. »

XUne deuxième ligne de BHNS

« Je ne peux pas en décréter l’échéance. Dès la campagne des législatives de 2007, j’avais même envisagé trois lignes. Une croix et un cercle autour. »

XPau, sous-préfecture de Bayonne qui, elle, serait à 3 heures de Paris grâce à la LGV ? « Ce n’est pas une hypothèse. Pau est une capitale naturelle pour toute une région au pied des Pyrénées. Nous ne sommes pas en conflit avec la Côte basque. Mais sans hésitation, je préférerai toujours vivre en Béarn avec la montagne, la mer proche, sans les inconvénients d’un tourisme trop envahissant. Notre force, c’est plus d’authenticité et plus de relations humaines. »

XLe Béarn aussi connu que

le Pays basque

« Il y faudra une décennie. Les

« J’ai toujours pensé que c’était le sens de l’histoire. La voie existe, les ouvrages d’art aussi, encore en parfait état : tout cela ne demande qu’à être rénové. Ce n’est pas un retour en arrière, c’est le vrai progrès. »

La plupart des politiques subissent. Un petit nombre construit. Si vous prenez la ville de Pau et le Béarn, je pense que nous traçons de manière décisive le visage de leur avenir. Et je crois que ce sera la même chose pour la France et l’Europe. Mais la génération politique d’aujourd’hui a des problèmes de légitimité extrêmement lourds. Les réseaux sociaux sont des machines à déchiqueter avec des mises en cause perpétuelles, insultantes et provocatrices qui empêchent ces responsables de durer assez pour écrire une histoire. Or, ce que le temps apporte est précieux. Moi qui ai eu la chance de résister à pas mal de choses, j’en sais plus aujourd’hui qu’il y a 20 ans. J’ai eu le temps de réfléchir, de saisir les attentes profondes. Mais qui, aujourd’hui, peut imaginer résister à ces tsunamis de sauvage méchanceté ?

Quelle sera la place du livre et des lettres danslemondeultra-connectédedemain ? On peut lire aussi sur écran ! Mais il se trouve que le livre-papier résiste plus qu’on ne l’imaginait ! On a cru ces dernières années que la poussée du livre numérique serait irrésistible. Puis, ce dernier a reculé au profit du papier. Cela se vérifie partout dans le monde. C’est encore une fois la puissance de rééquilibrage de l’être humain. Les patrons de toutes les boîtes numériques de la Silicon Valley scolarisent leurs enfants dans des établissements où l’on interdit les écrans ! RECUEILLI PAR ERIC BÉLY Ie.bely@pyrenees.com

XLa Section Paloise championne

XLe Pays de Béarn comme la collectivité basque unique ?

XLa Pau-Canfranc réalisée

Lepolitiqueconstruit-ilousubit-illeschangements qui feront le monde de demain ?

ditionnels, respectueux des sols, de la flore diversifiée et de la faune restaurée. Encore une fois, c’est le sens de l’histoire. »

dernières enquêtes de satisfaction des visiteurs donnent déjà de bien meilleures notes au Béarn qu’au Pays basque. »

« Je ne le souhaite pas. Je suis contre l’impérialisme que la plupart des élus locaux aiment instituer. Ce que j’aime, ce sont les réseaux construits dans le respect réciproque. Chacun reste ce qu’il est, mais on travaille ensemble. C’est d’ailleurs aussi pour cela que je suis européen. »

aujourd’hui, on tombe dans l’excès inverse : on ne raisonne plus que par l’identité… Jusqu’au moment où on trouvera un rééquilibrage.

Pour François Bayrou, la notoriété de Pau et du Béarn sera demain aussi élevée que celle du Pays Basque. © ASCENCION TORRENT

XQu’apprendrons-nous de plus à la fac de Pau ? « La médecine. Après le succès de l’obtention de la première année, j’espère que nous pourrons bientôt avancer dans les études de médecine à Pau. »

XLe profil du paysan béarnais de demain « Il ressemblera bien plus qu’on ne peut le croire aux agriculteurs tra-

« J’y aiderai autant que je le peux. On a le tissu économique régional capable de porter les ambitions de la Section. Je pense que les dirigeants sont en train de bâtir une vraie culture de club. C’est vrai aussi pour l’Élan Béarnais. »

XBayrou toujours maire de Pau ?

« Les questions sur l’avenir, oui. Sur mon avenir, non. Les réflexions sur les destinées sont fascinantes. Je crois peu au hasard. Nous, les humains, sommes des êtres étranges, à la fois libres et en contact avec des influences mystérieuses. Ni dans l’amour, ni dans l’amitié, les vraies rencontres ne sont fortuites. Et de surcroît, elles ne s’arrêtent pas avec la mort. Ce sentiment qui m’habite fait que je prends les choses comme elles viennent. Et le plus souvent comme une chance. »


Le Journal des Rencontres littéraires

VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018

V

L’irrésistible ascension du Palois David Diop De l’université de Pau aux sélections des plus grands prix littéraires, la trajectoire du Palois David Diop aura été fulgurante ces derniers mois.

cœur et de l’esprit ») ou Choderlos de Laclos (« Les liaisons dangereuses »). Aussi en charge du parcours documentation, David Diop connaît plutôt bien les différents métiers du monde littéraire. C’est justement dans le cadre de l’un de ses cours que David Diop a rencontré l’agent d’auteurs Magalie Delobelle qui venait alors expliquer son métier aux étudiants. C’est donc tout naturellement que le Palois lui a envoyé le manuscrit

Un uppercut. C’est un peu l’effet qu’a eu « Frère d’âme » (Seuil) sur la rentrée littéraire. Avec son second roman, le Palois David Diop n’a pas manqué sa cible, au point d’être cité dans les différentes listes des plus prestigieux prix littéraires du pays. Inconnu jusqu’alors, ce Palois de 52 ans s’est taillé en 174 pages, une réputation doublée d’une envergure de premier ordre. « Je suis très étonné d’être l’objet de tant d’affection », en sourit pourtant l’auteur.

L’envie d’être lu

Conséquence de ce succès foudroyant : David Diop a été convié à participer à cette cinquième édition des Idées mènent le monde. De quoi ouvrir encore davantage un cercle de lecteurs de toute façon bien garni par le succès critique de « Frère d’âme ». Une première victoire pour cet auteur dont le souhait était simple et limpide : « être lu ». Le roman de David Diop raconte l’histoire d’Alfa Ndiaye, un tirailleur sénégalais pris dans les tourments de la Première Guerre mondiale. Écrit dans un style volontairement naïf, souvent cru, « Frère d’âme » ne laisse pas de répit à son lecteur. Le roman se lit vite et fait l’effet d’une déflagration chez le lecteur. À mesure du succès du roman, l’audience a vite grandi, ce qui réjouit David Diop, d’habitude

David Diop était cité cette année dans les listes des plus prestigieux prix littéraires du pays. © JEAN-PHILIPPE GIONNET plus habitué à commenter les œuvres des autres. Aujourd’hui, c’est lui que les lecteurs analysent. « Je reçois des lettres et des mails très émouvants. Les lecteurs rajoutent du sens au texte », reconnaît, en vrai

modeste, ce professeur de littérature à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour.

Un quotidien dans les livres

Son quotidien, David Diop le passe non loin des livres. Maî-

ZOOM

Un roman encensé par la critique

Il ne l’a peut-être pas fait exprès, mais le profil de « Frère d’âme » tombait à pic, cent ans après la fin de la Première Guerre mondiale, pour les prix littéraires. Au-delà de ce symbole, c’est bien la qualité et le style de « Frère d’âme » qui ont su convaincre les jurés des prix Goncourt, Renaudot, Fémina, Interallié et Médicis de placer le Palois dans leurs différentes listes. Quant aux critiques, elles sont dithyrambiques. L’écrivain Tahar Ben Jelloun qualifie ainsi « Frère d’âme » de « merveille » quand « Libération » y voit « un texte d’une puissance déchirante ». Pas de chance pour David Diop, il n’est pas parvenu à décrocher l’un de ces prestigieux prix.

tre de conférences en littérature du XVIIIe siècle, David Diop n’a pas son pareil pour faire découvrir la littérature et les auteurs à ses étudiants. En poste à Pau depuis 1998, il s’est également fait une spécialité en matière de littérature africaine. Il propose ainsi à ses étudiants d’analyser les écrits de figures africaines comme le Malien Amadou Hampâté Bâ ou l’Ivoirien Ahmadou Kourouma. En bon dixhuitiémiste, il maîtrise aussi le courant de la littérature libertine du XVIIIe. En témoignent ses cours, toujours très appréciés des étudiants, sur Crébillon (« Le Sopha », « Les égarements du

« Je suis étonné d’être l’objet de tant d’affection » de « Frère d’âme ». « Ça a été un choc », se souvient Magalie Delobelle. Un « choc » qui résonne aujourd’hui dans la France entière – et bientôt dans le monde, les droits de « Frère d’âme » sont déjà vendus dans huit autres pays – mais aussi ici, en Béarn. David Diop est plus que jamais attaché à sa terre d’adoption. « On a de la chance d’habiter ici », sourit ce Palois qui, malgré le succès, garde plus que jamais les pieds sur terre. KEVIN ESTRADE Ik.estrade@pyrenees.com

Yann Queffélec ou l’optimisme hissé haut pour l’avenir Auteur du « Dictionnaire amoureux de la mer », Yann Queffélec croit en l’homme pour relever le monde. « Les idées mènent le monde, quelquefois à sa perte d’ailleurs c’est pour cela qu’il faut se méfier. » C’est ainsi que commence l’entretien avec Yann Queffélec, auteur de 23 romans auxquels s’ajoutent biographies, essais, beaux-livres et œuvres de combat. Mais l’écrivain et marin veut rester optimiste : « Le monde ne va pas bien, mais je suis convaincu que les hommes ont un pouvoir sur l’ordre des choses, qu’ils peuvent redonner du sens à l’avenir grâce aux idées. » L’avenir d’ailleurs surgit de toute part dans son « Dictionnaire

amoureux de la mer » (Plon), de la lettre A comme « Année zéro », celle de sa naissance, à la lettre Z, le chiffre des renaissances. « La mer est prophétique de la suite des choses et on a vraiment intérêt à la protéger comme elle nous protège, elle, depuis des milliers d’années. » Il écrit aussi : « La question se pose aujourd’hui, la mer nous la pose, les oiseaux, les poissons, tous les habitants du grand bleu, du grand vert des forêts et des bois. Sommes-nous venus au monde pour imaginer l’avenir ? Pour y mettre fin ? Sommes-nous des sauveteurs ou des fous ? » Selon lui, la littérature a un rôle très puissant à jouer dans la compréhension du monde. « Aujourd’hui, les hommes ne savent plus contre qui ou contre

« SOMMES-NOUS VENUS AU MONDE POUR IMAGINER L’AVENIR ? OU POUR Y METTRE FIN ? » YANN QUEFFÉLEC, ÉCRIVAIN ET MARIN

quoi ils se battent. L’écriture et la littérature donnent une note d’espoir. Je pense que ce sont des planches de salut pour les Occidentaux. Les grands écrivains récréent le mystère du monde, permettent d’aimer le fait d’être présent sur Terre », conclut l’écrivain qui se dit ravi de réfléchir à ce que sera le monde lors de cette édition des rencontres littéraires auxquelles il participe pour la première fois. FLORIANE BEIGBEDER Iredaction-pp@pyrenees.com

Yann Queffélec reste convaincu que les hommes ont « un pouvoir sur l’ordre des choses ». © BRUNO KLEIN

ZOOM

Et la mer de demain ?

« On ne peut pas décréter ce que sera la mer demain. Aujourd’hui, le constat est inquiétant. Nous sommes en train de la dégrader et on tente de colmater les brèches. Il faut absolument se donner les moyens de comprendre la mer, de l’assainir. Et pour cela, je crois en l’Homme. Chacun d’entre nous peut agir à son niveau en refusant les sacs en plastique dans les magasins en premier lieu. Chacun doit se révolter dans son coin car je suis convaincu que le pessimisme ne fera qu’aggraver la situation. Nous devons croire que cela marchera. »


VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018

VI

Après le bonheur, l’enfance, le progrès et les passions, l’édition 2018 des « Idées mènent le monde » se penche sur le monde de demain. Écrivains, philosophes, chercheurs, chroniqueurs de radio ou de télévision, sociologues, enseignants, scientifiques, journalistes ou encore auteurs, les invités animeront conférences et débats. Ils pourront dialoguer avec le public tout au long de ces trois jours.

EDGAR MORIN

Sociologue, philosophe Edgar Nahoum est né à Paris en 1921. Son engagement politique démarre avec la guerre d’Espagne, avant qu’il entre au PCF en 41 et dans la Résistance en 42, sous le pseudo Morin. Licencié en histoire géographie et en droit, iI entre au CNRS en 1950 et devient directeur de recherche. Il conçoit la « pensée complexe » où tout est tissé ensemble, et écrit les six tomes de son œuvre majeure « La méthode ». Il travaille sur la mondialisation et l’écologie.

ALEXANDRE ADLER

Historien et journaliste L’expert en géopolitique et conflits internationaux à la célèbre voix, est né en 1950 à Paris. Universitaire spécialiste de l’Union soviétique et de l’Europe de l’Est, il enseigne avant de se consacrer au journalisme. Il a notamment travaillé pour Libération, Courrier international, Le Monde, Arte (« Les mercredis de l’histoire »), Le Figaro ou encore Europe 1. Il est aussi directeur scientifique de la chaire de géopolitique de l’Université Paris-Dauphine créée en 2009.

LAURENT ALEXANDRE

Chirurgien urologue Né en 1960 à Paris, le médecin urologue est aussi énarque, diplômé de l’IEP et d’HEC Paris. Cet entrepreneur cofonde, en 1999, le site de santé grand public Doctissimo.fr (vendu il y a 10 ans) et dirige aujourd’hui DNAVision, une société belge de séquençage de l’ADN. Conférencier très recherché, il est devenu gourou et vulgarisateur des nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle et du transhumanisme.

ISABELLE AUTISSIER

Ingénieur et navigatrice Cette Parisienne, agronome spécialisée dans l’halieutique, s’est fait connaître comme navigatrice. C’est la première femme à avoir accompli un tour du monde à la voile en solitaire et en course. Elle participe au BOC Challenge, à la Solitaire du Figaro, au Vendée Globe, à la Course de l’Europe… Elle réalise plusieurs expéditions en Antarctique. Depuis 2009, l’écrivain qui a aujourd’hui 62 ans préside la branche française du WWF (World Wide Fund for Nature).

BERTRAND BADIE

Politiste et enseignantchercheur Ce Parisien de 68 ans est diplômé en science politique de l’Institut d’études politiques de Paris, de l’INALCO et titulaire d’une licence en droit de l’université Paris I. Depuis 1990, il est professeur des universités à l’IEP Paris. Spécialiste des relations internationales, il aborde les conflits et crises internationales comme des pathologies sociales, héritées d’un système international producteur d’anomie, d’exclusion ou d’humiliation.

Les 21 invités du salon FRANÇOIS-XAVIER BELLAMY

Journaliste, producteur et animateur télé Est-il encore besoin de présenter Michel Drucker ? Né à Vire en 1942, ce journaliste, animateur de télévision et de radio, producteur, fait partie des figures emblématiques du paysage audiovisuel depuis 50 ans. Il a débuté sa carrière en couvrant l’actualité sportive, avant de piloter des émissions de variété, essentiellement sur France 2 où il anime toujours « Vivement dimanche ». Il s’est aussi récemment essayé au one-man-show avec le spectacle « Seul… avec vous ! ».

DAVID DIOP

Maître de conférences à l’UPPA et écrivain Le professeur de littérature du XVIIIe siècle à l’université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA), est devenu ces derniers mois l’une des stars de la rentrée littéraire. Son second roman, Frère d’âme (Seuil), a su convaincre les principaux prix littéraires du pays de l’inclure dans les différentes listes. À Pau depuis 1998, cet écrivain de 52 ans a désormais devant lui deux carrières : celle d’enseignant et celle d’écrivain.

CYNTHIA FLEURY

JEAN-PIERRE GOUX

Professeur, essayiste et homme politique Le cadet des invités n’a que 33 ans. Professeur de philosophie, maire-adjoint (sans étiquette) à Versailles et candidat malheureux aux législatives en 2017 pour LR, il s’impose avec son nouvel essai « Demeure » (Grasset) comme un intellectuel de droite, conservateur et antiMacron, en parallèle au lancement, avant l’été, de son mouvement politique « Unis pour servir »… Un politique de demain.

Economiste Daniel Cohen, 65 ans, est professeur d’économie à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, viceprésident de l’École d’économie de Paris, dont il a été l’un des fondateurs, et directeur du Centre pour la recherche économique et ses applications. Spécialiste de la dette souveraine, cet économiste « pragmatique » est aussi conseiller à la Banque Lazard, éditorialiste au Monde et chroniqueur à L’Obs. Dans ses ouvrages, il analyse les transformations du capitalisme contemporain.

FRANÇOIS LENGLET

HENRI LOPES

MICHEL LUSSAULT

JEAN-PIERRE MIGNARD

YANN QUEFFÉLEC

MYRIAM REVAULT D’ALLONNES

Journaliste François Lenglet, 48 ans, a débuté sa carrière de journaliste en 1983, une maîtrise de lettres modernes et de philosophie en poche. De 1986 à 1989, il vit en Asie où il est prof de littérature à Shanghai et correspondant pour la presse française. De retour à Paris, il préside aux destinées de divers journaux (L’Expansion, EnjeuxLes Échos, La Tribune). En 2011 il rejoint BFM Business et BFM TV. Avant de devenir « M. économie » de France 2 en 2012. L’été dernier, il rejoint TF1 et LCI.

DANIEL COHEN

Ecrivain, homme politique et diplomate Né en 1937 en République démocratique du Congo, Henri Lopes étudie de 1949 à 1965 en France et sera diplômé de la Sorbonne. De retour au Congo, il est prof d’histoire à l’École normale supérieure d’Afrique centrale. Membre du Parti congolais du travail, il sera Premier ministre de 1973 à 1975. En 1998 il est nommé ambassadeur en France. Comme écrivain, il est l’un des représentants les plus connus de la littérature africaine moderne.

MICHEL DRUCKER

Géographe, professeur à l’Ecole normale de Lyon Né en 1960, ce Tourangeau est agrégé de géographie. Il a été président de l’université de Tours de 2003 à 2008. Depuis 2008, il est professeur à l’École normale supérieure de Lyon. Il est spécialiste de géographie urbaine. Il est à la tête de 2011 à 2017 d’Arc en Rêve, centre d’architecture à Bordeaux. Il a aussi présidé le Conseil supérieur des programmes de 2014 à 2017. Dans sa jeunesse, il a pratiqué la natation de haut niveau et remporté trois titres nationaux du 200 m dos.

Avocat, homme politique Agé de 67 ans, il est avocat au barreau de Paris depuis 1974. Il est spécialiste des questions de droit pénal des personnes et des affaires. Il est notamment intervenu dans l’affaire des écoutes de l’Élysée, l’attentat du DC-10 d’UTA, le naufrage de l’Erika ou le procès Clearstream. Il fut l’un des plus jeunes membres de la direction politique du PSU en 1972. Il adhère au PS en 1984 où il a eu de hautes responsabilités, mais n’a jamais été élu député. En 2016, il décide de soutenir Emmanuel Macron.

Philosophe, psychanalyste Née en 1974, Cynthia Fleury est philosophe et psychanalyste, professeur au Conservatoire national des Arts et Métiers, titulaire de la chaire « Humanités et santé ». Elle a enseigné la philosophie politique à l’American University of Paris, fut chercheur au Museum d’histoire naturelle. Depuis 2017, elle est prof à l’École des mines de Paris et dirige la chaire de philo à l’hôpital Ste-Anne. Membre du conseil stratégique de la Fondation Hulot, elle est aussi la plus jeune membre du Comité consultatif national d’éthique.

Ecrivain et marin Issu d’une famille aux talents multiples (père écrivain, sœur pianiste, frère mathématicien), Yann Queffélec, 69 ans, est d’abord un amoureux de la mer et de la Bretagne. Dès 1962, il travaille pour la célèbre école de voile Jeunesse et Marine et a pu naviguer avec Éric Tabarly. Il ne débute sa carrière d’écrivain qu’à 32 ans, avec une biographie de Béla Bartok. Quatre ans plus tard, il reçoit le Goncourt pour son roman « Les Noces barbares ».

Ingénieur, cofondateur du projet BlueTurn Après avoir été chercheur en mathématiques durant presque dix ans, à Chicago où il a travaillé sur la résolution de problèmes d’optimisation complexes, ce Niçois de 45 ans évolue depuis quelques années dans le secteur de l’économie et de l’énergie à Paris. Fasciné par l’écriture et la conquête spatiale, il travaille aussi depuis 10 ans à l’écriture de « Siècle bleu », un thriller écologique où l’espace occupe une place très importante.

Philosophe Myriam Revault d’Allonnes est philosophe, professeur émérite des universités à l’École pratique des hautes études. Elle est également chercheur associé au Centre de recherches politiques de Sciences-Po. Elle préside depuis 2015 la commission philosophie-psychanalyse-sciences religieuses du Centre national du livre. Elle est spécialiste de philosophie éthique et politique.


Le Journal des Rencontres littéraires

VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018

NICOLAS BAVEREZ

Économiste et historien Ce docteur en histoire et agrégé de sciences sociales est né à Lyon en 1961. Avocat, énarque et membre de l’Institut Montaigne, il est aussi éditorialiste pour Le Point et Le Figaro, chroniqueur et essayiste. Pour cet économiste libéral, la France décline par rapport au reste du monde, à cause de l’interventionnisme de l’État dans l’économie et de sa fiscalité trop forte, qui ne lui permettent pas de relever les défis de la course à la mondialisation.

LAURENT BAYLE

Directeur de la Cité de la musique et président de la Philharmonie de Paris Né à Lyon en 1951, ce diplômé de l’Institut d’études politiques débute sa carrière dans l’enseignement, mais bifurque vite vers le monde culturel : Théâtre de l’Est lyonnais, Atelier lyrique du Rhin à Colmar. Il crée en 1982 le Festival Musica à Strasbourg dont le succès le propulse à l’IRCAM en 1986. Il en prendra la direction après Pierre Boulez. Depuis 2001, il est à la tête de la Cité de la musique.

palois GILLES KEPEL

Politologue Gilles Kepel, 63 ans, est diplômé de philosophie, d’anglais, de Sciences-Po. Passionné du Moyen-Orient, sa thèse de doctorat mènera à la publication de « Le Prophète et le pharaon » en 1984, qui reste une référence universitaire mondiale. Chercheur au CNRS, il enquêtera sur le développement de l’islam en France. Il est aujourd’hui professeur des universités à l’Université Paris Sciences et Lettres et dirige la chaire MoyenOrient Méditerranée à l’ENS.

BLANDINE KRIEGEL

Philosophe, professeur des universités Fille du résistant et député Maurice Kriegel-Valrimont et de la résistante Paulette Lesouëf de Brévillier, Blandine Kriegel est philosophe et professeur des universités. Elle a été présidente du Haut Conseil à l’intégration, conseillère de Jacques Chirac et membre du Comité consultatif national d’éthique. Elle fut assistante de Michel Foucault au Collège de France. Elle est l’épouse du journaliste Alexandre Adler, aussi présent pour ces Idées.

Les invités, après leur conférence, prennent toujours le temps de rencontrer les Palois, lors de séances de dédicaces.© ARCHIVES N. SABATHIER

VII

Michel Druckere veut être « le pionnier du 3 âge futuriste » Le journaliste-animateur Michel Drucker livre à travers son expérience une réflexion pleine de sagesse sur notre rapport au temps dans une société obsédée par le jeunisme. C’est le dernier grand de la télé française. Installé dans le poste depuis plus de 50 ans. Quel Français ne connaît pas aujourd’hui Michel Drucker ? De gendre idéal balbutiant des résultats sportifs à l’âge de l’ORTF, au patriarche lové dans son canapé rouge tous les dimanches sur France 2, ce Normand de Vire, fils de médecin, a traversé les générations. Et à la lecture de son dernier livre paru chez Robert Laffont, « Il faut du temps pour rester jeune », il ne compte pas s’arrêter là. 100 ans, Michel Drucker, ça ne lui fait pas peur. C’est même devenu un objectif. « Mon statut évoluera, loin d’être le dernier des hommes blancs de plus de cinquante ans à sévir, je serai le premier centenaire en piste, le premier d’une longue lignée dans l’avenir », parie l’animateur dans son ouvrage. Pour Michel Drucker, cela apparaît tout à fait logique, dans quelques années, on ne présentera plus Miss France à la télé, mais Miss centenaires ! Et ce challenge éveille sa curiosité, ses sens. De sa rencontre avec le docteur Allard, spécialiste des centenaires, l’animateur veut percer les secrets de la longévité et rejoindre cette grande famille qui compte aujourd’hui plus de 20 000 personnes qui ont vécu un siècle, contre 3 000 seulement en 1990.

Se faire greffer des gènes de tortue ? Si le médecin lui donne quelques trucs, il rappelle que nombre de critères entrent en compte, dont les gènes. « On pourrait – pas vous, pas maintenant, mais un jour – me greffer des gènes de tortue, vous croyez », plaisantera (à demi) Michel Drucker dans la conversation. Lui qui a déjà vu le chanteur Claude François, dont il était proche, « s’injecter un antivieillissant à base de testicules de taureau de Roumanie »… Heureusement, l’animateur a bien d’autres recettes pour « bien vieillir » sans devenir vieux. Lui dont le poids n’a pas varié d’un kilo depuis ses 20 ans, il détaille par le menu (et ses menus de la semaine) son ordonnance anti-âge, des oligo-éléments au sport (sur son vélo, désormais électrique) et à l’hygiène de vie. Mais, si elle est essentielle, il n’y a pas que la santé physique, il y a aussi la vitalité de l’esprit. Dans le monde de demain, l’âge, selon Michel Drucker, sera une conception dépassée. « Aujourd’hui, des jeunes ont l’air usés, des vieillards pètent la forme. L’idée même de génération prend du plomb dans l’aile », écrit l’animateur-journaliste. Et de confirmer « qu’il y a des

Michel Drucker vient pour la troisième fois aux Idées mènent le monde.© ARCHIVES MARC ZIRNHELD moyens, psychologiques, diététiques, médicaux, physiques de bousculer les horloges. Insister sur l’âge, limite, je trouve cela ringard. Voilà le monde auquel je rêve pour demain ». Moderne Michel Drucker ? Il n’a aucun doute, « je suis un pionnier du troisième âge futuriste. Aujourd’hui, la jeunesse est bien davantage qu’une image, c’est faire tout ce que l’on peut encore accomplir. Dans trente ans, la plupart des septuagénaires américaines ressembleront à Sharon Stone. Dans soixante ans, ce sera le cas pour une grande majorité de femmes sur toute la planète. Et au XXIIe siècle, nous changerons de corps comme de chemise lorsqu’on y fait une tache.

« Au XXIIe siècle, nous changerons de corps comme de chemise lorsqu’on y fait une tache »

Alors, pardon, se faire traiter de vieux est une insulte rétrograde », assure le présentateur télé. Ce dernier se veut donc plutôt optimiste. Et ce n’est pas son hypocondrie légendaire qui le fera douter. Au contraire. Plus on s’occupe de sa santé, moins on vieillit, affirme-t-il. Et pas question donc de l’inviter à passer la main, à céder sa place sur le canapé rouge. La vague de jeunisme, de dégagisme qui règne dans les médias audiovisuels, ça l’horripile.

Le revival absolu pour la télé de demain En s’adressant à son camarade Jean-Pierre Foucault, qui lui a pris du recul, Michel Drucker parie là encore pour la télé de demain sur un renversement total. Fini les Marseillais à Ibiza pour un retour à une télé de qualité incarnée par Jacques Chancel, que la mère de Michel aimait tant ? « On va rouvrir les carnets de chansons. On va faire un tabac avec du vieux, et des vieux, nous ferons des stars (…) La Mode Vieille. Oui, la mode vieille, le top du top, un must. Tout le monde en voudra », glisse l’animateur avec sourire et autodérision. Oui, dans le monde de demain, Michel Drucker sera toujours vendu avec le poste. Et il voudra toujours apprendre aux autres à rester jeune, malgré les années qui passent. PIERRE-OLIVIER JULIEN Ipo.julien@pyrenees.com


VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018

VIII

Habiter un monde de 10 milliards d’individus : le grand défi Michel Lussault, géographe, regarde l’évolution du monde contemporain. Et demain, comment se présentera notre planète, et comment l’habiterons-nous ? █

INTERVIEW

MICHEL LUSSAULT N GÉOGRAPHE, PROFESSEUR À L’ECOLE NORMALE SUPÉRIEURE DE LYON

Comment analysez-vous le phénomène de mondialisation actuel ? Ce n’est pas seulement un processus économique. C’est le résultat de l’urbanisation des sociétés. Ici, j’entends à la fois que les villes deviennent de plus en plus importantes, que les paysages s’urbanisent. Plus de la moitié de la population mondiale et bientôt plus des deux tiers habitent statistiquement dans les villes. Mais même ceux qui habitent en dehors des villes vivent de plus en plus des modes de vie

urbains. Aujourd’hui, on peut résider en pleine campagne, dans le piémont pyrénéen, avoir l’impression d’être à l’écart de tout et en réalité être déjà urbanisé parce qu’on consomme des produits urbains, on est attaché à des services urbains, on est connecté au monde, on est mobile.

Est-ce que cette urbanisation va se poursuivre dans le monde de demain ? Cela va s’accentuer. Et on sera confronté à des situations très nouvelles par leur ampleur. En 2050, nous serons 10 milliards et au moins 7 milliards habiteront dans des villes et pratiquement l’intégralité des trois autres milliards sera concernée par un mode de vie

« L’urbanisation va s’accentuer »

urbain. C’est quelque chose qu’on n’a jamais affronté à cette échelle-là. Il y avait 1,5 milliard d’habitants en 1900. Faire monde à 10 milliards en 2050 sera plus compliqué.

À quoi ressemblera le monde de demain selon vous ? Cela restera un monde mobile et connecté, un monde de mouvements qui ne s’arrêteront pas, sauf cataclysme nucléaire. La circulation des personnes, des marchandises, des informations, va rester une caractéristique des prochaines années. Même avec une énergie plus chère. On annonce par exemple un doublement du transport aérien d’ici 10 ans (il y en a déjà 4 milliards). Les mobilités touristiques continueront à être très fortes. Elles représentent plus d’1,3 milliard de personnes chaque année, et on en annonce 2 milliards à très court terme. Les flux migratoires qui sont à 220, 230 millions par an, vont également doubler dans les 10 ans.

Pour Michel Lussault, le monde de demain sera intensément occupé, habité, voire sur- habité et Le monde de demain sera marqué par tous ces mouvements, ce qu’ils apportent en positif, mais aussi ce qu’ils créent comme problèmes. Sur le plan des migrations

mais également touristiques. On voit déjà certaines villes se poser des questions, à Barcelone, à Venise, à Paris, les habitants trouvent que le flux des touristes est trop important

ZOOM

Crise des centres-villes : « Les géographes avaient prévenu » Parler de la « mort » des centres-villes, pour Michel Lussault, c’est d’abord un point de vue d’Européen. « Sur beaucoup de continents, l’urbanisation n’est pas passée par une phase de pré-existence de villes historiques. On a beaucoup de pays où elle n’a pas beaucoup plus d’un siècle. Tout est neuf » précise l’expert. Sur le phénomène que l’on connaît en France cependant, il dénonce la « politique invraisemblable » des élus locaux et nationaux qui n’ont pas écouté les géographes depuis 50 ans. « À force de développer les équipements périphériques commerciaux, on savait que cela allait provoquer des effets dévastateurs et la crise des centres, notamment des villes moyennes ». Quant à l’urbanisation, « il faut en fait parler de péri-urbanisation. Partout les villes se sont urbanisées par étalement. Et partout on retrouve les mêmes problèmes : du péri-urbain difficile à aménager, très coûteux en infrastructures, qui a tendance à se doter d’équipements lourds mais d’assez médiocre qualité ». Selon Michel Lussault, pour le cas français, « ce sera difficile d’inverser la tendance, sauf à vouloir une politique extrêmement vigoureuse. Qui passerait pourquoi pas par la fermeture d’espaces commerciaux périphériques ».

Cynthia Fleury : les moyens d’agir La philosophe et psychanalyste explique le rôle du politique et des autres pour demain. Lorsqu’on demande à Cynthia Fleury si elle est pessimiste ou optimiste pour le monde de demain, il n’est pas étonnant que la philosophe et psychanalyste, qui a la politique chevillée à la pensée, invoque Churchill. Et livre une réponse « churchillienne ». A savoir : « Prendre conscience des difficultés et essayer d’en faire quelque chose, en termes d’action, d’engagement ». S’il fallait être pessimiste, « cela ne demande pas un haut niveau d’imagination : il suffit de regarder le monde » tranche net la philosophe. « En revanche, pour celui qui veut tenter de le transformer, il y a une obligation d’invention et d’imagina-

tion. Je n’ai pas l’optimisme moral mais disons méthodologique : il permet de penser en termes de solutions à créer et pas seulement d’obstacles qui empêchent » explique-t-elle. Cynthia Fleury place parmi les questions les plus importantes pour demain, celle « de la pérennisation de l’Etat social démocratique, car elle permet de maintenir un niveau de justice sociale le plus élaboré, et donc de protéger l’émancipation des individus ».

« Important de réinvestir la politique »

Mais comment œuvrer ? « Mon travail de professeur et de clinicien renvoie précisément à créer chez les individus les conditions capacitaires, autrement dit les aider à trouver les méthodes et les moyens d’agir. Il y a quantité de manières de faire : par l’œuvre artistique, par la transmission auprès de tiers ou de sa famille, par l’engagement dans les entreprises, les associations » souligne la philosophe. Mais cette dernière ne cite pas d’emblée le rôle du politique. « La dimension politique n’est hélas plus assez portée par les hommes politiques, par les Etats qui sont concurrencés par le monde de la finance autonomisée, les multinationales qui mettent les Etats-nations en concurrence » explique-t-elle. « Il y a heureusement d’autres façons de faire de la politique, notamment par le biais d’engagements dans la

Pour Cynthia Fleury, la réalité des pratiques est très en deçà de l’enjeu environnemental. © AFP société civile, au sens large ». Cependant, pour Cynthia Fleury, pas question de faire une croix sur le mécanisme politique. « La question de l’échelle, du levier de transformation nécessite d’en passer par l’échelon représentatif démocratique, donc il est très important de réinvestir la politique au sens plus classique du terme ». Sur l’état du monde, la psychanalyste reconnaît une certaine uniformisation actuelle, « dans la mesure

où les imaginaires sont de plus en plus mondialisés et que la rationalité économique pèse de tout son poids partout dans le monde. Donc oui, il y a même une forme de déshumanisation, mais elle n’est pas exclusive. Il y a aussi un renouveau fort de nouvelles formes de communautés » estime-t-elle. Mais demain, l’égocentrisme prendra-til le pas sur l’altruisme ? « Là encore, si l’individuation devient du pur individualisme, le projet social ira à


Le Journal des Rencontres littéraires

VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018

paradoxe : le monde devient de plus en plus intensément exploité mais la population se concentre de plus en plus dans des zones restreintes. Cependant les zones vides ne sont plus vides. Elles sont aussi exploitées. Regardez la forêt amazonienne.

IX

Sommes-nous en train de vivre la fin de la société industrielle ? Dans son nouveau livre,

Cela veut-il dire la disparition des espa- l’économiste Daniel Cohen pose le principe d’un ces naturels ?

sur-exploité. © JEAN-PHILIPPE GIONNET et vient dérégler la vie locale. Mais un monde à 10 milliards exige que l’on se déplace, on ne peut pas rester chacun chez soi. Il y a des nécessités de fonctionnement économique. Et l’Homme a toujours eu des fourmis dans les jambes.

Avec une démographie galopante, n’arrivera-t-on pas à un monde ‘invivable’? Le monde sera intensément occupé, habité, et peut-être surhabité et sur-exploité. Au point d’entrer dans ce que certains appellent l’anthropocène : les discours sur l’épuisement des ressources, le changement global. Nous sommes très très nombreux et nous utilisons tant de ressources qu’on peut se demander si nous ne sommes pas en train d’épuiser notre habitat. C’est une grande question des 25 prochaines années. Si on n’est pas capable d’y répondre, nous aurons quelques soucis à nous faire. Il y a aussi un

la casse. Une société ne peut perdurer si elle ne met pas en place des processus de solidarité efficace. L’altruisme aussi est utilitariste ».

En deçà de l’enjeu environnemental Un Homme qui devra aussi prendre en compte son environnement. Cynthia Fleury, en tant que membre du conseil stratégique de la Fondation Hulot, est évidemment très au fait de ces sujets. « Les nouvelles générations sont plus sensibilisées par rapport à ces questions environnementales mais le temps de réaction et d’adaptation politique

Non. Ils devront exister. Il faudra sans doute créer des espaces de réserve, qu’on accepte de mettre complètement à l’écart. Comme les grandes forêts primaires.

effondrement, celui de la société industrielle. Et la difficulté de voir et anticiper le monde qui vient…

Ou la mort des campagnes ?

On ne saurait reprocher à Daniel Cohen de voir le monde à travers le prisme de l’économie. L’homme, professeur d’économie à l’Ecole normale supérieure, chroniqueur à « L’Obs » et éditorialiste au « Monde », a fait de sa spécialité une matière à penser, bien au-delà des courbes de croissance… On l’avait vu dans son « Homo economicus », en 2012, ouvrage phare qui venait nous expliquer comment l’économie a façonné notre monde, et même nos aspirations d’individus. Le revoici en pleine réflexion, venant nous démontrer cette fois que nous vivons la fin d’une ère, sans forcément nous en rendre compte. « L’errance politique et sociale des cinquante dernières années est due à un facteur décisif : l’effondrement de la société industrielle, et l’immense difficulté où l’on s’est trouvé de comprendre celle qui était en train de la remplacer », confiait-il au « Monde » en septembre dernier à la sortie de son dernier ouvrage, « Il faut dire que les temps ont changé… Chronique (fiévreuse) d’une mutation qui inquiète » (Albin Michel), au titre volontairement ironique.

Il faudra toujours des espaces de production agricole. Mais à réinventer. On ne doit pas avoir la nostalgie des campagnes d’antan. Les voir plutôt comme parfaitement intégrés aux fonctionnements urbains, où l’on peut créer des agricultures plus rémunératrices pour les agriculteurs, plus économes de produits phyto-sanitaires et à la hauteur des enjeux alimentaires d’un monde peuplé de 10 milliards d’habitants. Il ne s’agira pas seulement de penser que chacun doit cultiver ses tomates cerises sur son balcon.

Un monde avec beaucoup d’inégalités ? Les richesses seront de plus en plus nombreuses mais leur partage sera de plus en plus médiocre. La question des inégalités redeviendra centrale.

Comment réagira l’Homme dans ce nouveau monde ? Il essaie déjà de réinvestir des lieux, il y a une redécouverte du local, la volonté de retrouver ses ancrages, des attaches. La créativité sociale, culturelle, économique, politique, viendra des mobilisations et expérimentations locales. L’avenir du monde passe par le réinvestissement des lieux. En étant alors plus économe, plus en équilibre avec les systèmes environnementaux. PIERRE-OLIVIER JULIEN Ipo.julien@pyrenees.com

est lent, et très en retard par rapport à l’accélération du monde industriel et technologique. L’écart est encore très grand entre les déclarations de principe, excellentes, et la réalité des pratiques très en deçà de l’enjeu environnemental » analyse la philosophe. L’accélération du monde technologique pourra peut-être, au moins, rendre l’Homme en meilleure santé… « Très certainement, si l’appropriation de ces techniques reste humaine, sociale, collective, équitable » prévient Cynthia Fleury. PIERRE-OLIVIER JULIEN Ipo.julien@pyrenees.com

ZOOM

La place de la femme : continuer la mobilisation

Interrogée sur les événements récents autour de la place de la femme dans la société, Cynthia Fleury ne peut dire si l’on a pris un virage durable, «personne ne le peut. On peut l’espérer et faire en sorte de rendre durable ce qui a été initié, en continuant la mobilisation, les réformes en fonction. C’est un combat de chaque jour, et bien sûr, qui dépasse largement les sociétés occidentales» relève-t-elle. Et quand on lui parle d’un besoin de révolution dans ce monde, c’est bien de révolution «paritaire» dont la philosophe parle, « égalitaire entre les hommes et les femmes. C’est assez incontournable».

Une « société algorithmique » Dans cet ouvrage, l’économie sert de fil conducteur à une réflexion sur les changements vertigineux qui frappent notre monde où le numérique s’immisce partout. « Un pacte faustien avait été signé durant la société industrielle qui consistait à faire accepter aux gens, au nom de la croissance, une déshumanisation du travail, illustrée par le taylorisme et la chaîne de production. Or, ce pacte-là, nous sommes en train de le signer à nouveau, dans la société algorithmique qui s’annonce, dans l’espoir de renouer avec la croissance perdue. Au travail à la chaîne et à la consommation de masse, on est en train de substituer un nouveau système tout aussi déshumanisant derrière nos ordinateurs et nos tablettes, au travail ou chez soi. »

Deux scénarios opposés Partant de ce constat, quelles seront nos sociétés demain ? C’est à cette question, elle aussi vertigineuse, que s’attaque Daniel Cohen, qui n’a jamais dédaigné parler politique – il fut

« Il y a dix ans, personne ne pensait qu’un logiciel pourrait conduire une voiture », rappelle, prudent, Daniel Cohen. © DR par exemple signataire de l’appel des économistes à soutenir François Hollande en 2012, avant d’estimer que l’ancien président avait « raté le coche ». Ainsi notet-il que les algorithmes nous font travailler sans même que nous le sachions. Nous faisons déjà un certain nombre de tâches jusqu’alors salariées comme réserver en ligne, réparer sa télé… Est-ce à dire que l’on finira tous chômeurs, remplacés par des robots à l’intelligence artificielle ?

« Le numérique capte la richesse » « Force est de constater que tout le monde s’est trompé dans ce domaine depuis le début du XIXe siècle avec les luddites qui cassaient leurs machines, ou l’économiste Sismondi qui craignait que “le roi, en tournant constamment une manivelle, fasse produire par des automates tout l’ouvrage de l’Angleterre”. Les pessimistes ont eu tort, mais les optimistes aussi qui ont constamment sous-estimé les pro-

grès de la machine. Il y a dix ans, personne ne pensait qu’un logiciel serait capable de conduire une voiture », rappelle, prudent, Daniel Cohen. Face à la montée en puissance d’Internet, il écrivait, en 2006, que dans la société de services qui se profilait, la valeur se créerait dans le face-à-face du prestataire avec le client (1). « Je pensais par exemple que les chanteurs finiraient par mettre leurs chansons en ligne et gagneraient leur vie en donnant des concerts… Le numérique deviendrait gratuit, ou presque, et la richesse serait dans la présence physique du prestataire. Dix ans plus tard, je constate que c’est exactement le contraire qui s’est passé. Le numérique capte la richesse et c’est le service de proximité qui tend vers la gratuité. » Faut-il dès lors désespérer de l’avenir ? L’économiste dessine deux scénarios opposés, celui d’une société profondément inégalitaire où les richesses seront captées par le haut par les géants d’Internet, avec, autour, des emplois raréfiés et souspayés. Dans un autre scénario, il imagine des complémentarités inédites encore inconnues qui viendront rééquilibrer les évolutions. « Mais les choses ne se feront pas toutes seules », prévient-il. Retour au politique ! NICOLAS REBIÈRE In.rebiere@pyrenees.com (1) « Trois leçons sur la société postindustrielle », La République des idées.


VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018

X

Guerre et paix : la géopolitique de demain avec Alexandre Adler L’historien et journaliste Alexandre Adler ne se veut pas pessimiste sur l’avenir des relations internationales. Malgré les crises majeures actuelles.

Historien et journaliste, Alexandre Adler est l’auteur de nombreux essais qui décryptent la géopolitique du monde d’hier et d’aujourd’hui, comme dans son dernier ouvrage, « Le temps des apocalypses » (Grasset). Mais quel regard porte ce spécialiste sur les grands enjeux planétaires de demain ?

matique. Mais le problème était peut-être plus aigu encore avec Rockefeller et les grands magnats du pétrole lorsque le pétrole a bouleversé l’économie énergétique mondiale, entre 1880 et 1930. Mais l’expérience humaine montre qu’on arrive à les contrôler peu à peu. On va vers un développement de la réglementation, pour remettre ce « wild west » en ordre.

va également créer un ordre beaucoup plus stable en Asie. Et en Europe, Union qui n’a pas résisté au choc du futur, on arrivera sans doute à se mettre d’accord afin de créer une espèce de directoire européen pour ne plus être les témoins de l’Histoire comme nous le sommes aujourd’hui.

L’Afrique sera-t-elle, comme on la présente souvent, le continent de demain ? C’est possible. Mais on a été un peu vite en affaires. Évidemment, avec la démographie forte, le PIB suit, un petit peu, mais pas suffisamment. On a préjugé aussi de l’organisation politique. Certains pays sont à peu près au fait. D’autres pas du tout. L’essor de la démocratie et de la croissance en Afrique crée plus d’instabilité que de stabilité. C’est le cas du Nigeria par exemple, qui est un chaudron prêt à exploser. L’Afrique a tendance, et cela continuera, à rester liée à de grandes puissances extérieures. La Chine et la Russie, la France aussi, essaient de maintenir des zones d’influence. Je ne vois pas une grande Afrique indépendante et puissante rapidement.

Pour l’heure cependant, les crises se mulLe titre de votre dernier livre est assez tiplient, non ? On vit un moment très dur, dans anxiogène. Faut-il craindre le pire pour une conjonction mondiale pour la demain ?

Cet ouvrage est une sorte de traité de géopolitique, consacré surtout au XIXe et au XXe siècle et un peu au début du XXIe. Période, effectivement d’apocalypse, que l’on vit depuis la guerre de 14. Mais ce temps, qui s’achève, est plutôt un temps de « révélation » de notre monde, si l’on reprend l’origine grecque du mot apocalypse. Ce n’est pas un livre pessimiste. Je suis hostile au pessimisme. La période que l’on a vécue a été marquée par de grands massacres, comme la Shoah, mais aussi de moments d’émancipation. On a aussi frôlé par exemple la confrontation nucléaire à Cuba en 1962 mais nous l’avons évitée. Et par la suite, on a appris petit à petit à maîtriser cette menace jusqu’à la rendre presque inopérante.

Hier en effet, c’était le monde aux deux blocs (USA/URSS). Aujourd’hui, le jeu des puissances a changé. Demain, y aura-t-il encore des super-puissances ou faut-il s’attendre à une balkanisation globale ? Deux grandes puissances pèsent aujourd’hui de tout leur poids sur l’avenir de la planète : la Chine (élargie) et l’Amérique qui garde encore de très grands atouts, ne serait-ce qu’en technologie, qui n’a pas d’équivalent. Et en même temps ce ne sont pas eux les phénomènes que l’on voit le plus : c’est la folie djihadiste qui bouleverse la carte du Moyen-Orient, l’avenir de l’Europe... Selon moi, la théorie d’une balkanisation est possible, mais ce n’est pas le plus probable.

Mais l’instabilité actuelle va-t-elle perdurer ? Non, la recherche de la stabilité est très profonde dans les sociétés. Et celles-ci ne toléreront pas une anarchie généralisée. On va vers la naissance de grands pôles de stabilité. Une fois sa crise passée, l’Amérique jouera son rôle au moins sur tout l’hémisphère occidental. La Chine

première fois. On a une crise majeure aux États-Unis dont on voit le développement tous les jours. Une crise majeure en Iran où le président Rohani a perdu tout pouvoir mais ceux qui veulent lui prendre sont incapables de bouger. Soit un blocage dans deux pays fondamentaux de la planète. L’Europe est éclatée et le Moyen-Orient est en train de connaître une polarisation de plus en plus forte entre un parti intégriste dont le chef de file est le Qatar (et la confrérie des Frères musulmans derrière) et un parti libéral, réformiste dont on voit la manifestation décentralisée en Égypte, en Arabie Saoudite, en Libye ou encore en Algérie.

Où pourrait-on basculer vers des conflits plus graves ? Là où l’on ne l’attend pas en réalité. On pourrait dire le MoyenOrient, mais justement, il crée un tel souci qu’il y a des forces petit à petit qui se mettent place pour contrecar-

« La recherche de la stabilité est très profonde dans les sociétés » rer ça. Pour ma part, je vois avec beaucoup d’inquiétude la situation au Venezuela, et je me demande si les conditions d’une guerre civile chaude ne sont pas en train de naître en raison de la destruction intérieure du pays. Cela pourrait faire

Pour l’historien et journaliste Alexandre Adler, les progrès de la démocratie sont irréversibles. ©AFP tache d’huile en Colombie par exemple. Le cas mexicain aussi est préoccupant. C’est un pays exsangue et qui ne demande qu’à être annexé par les États-Unis.

Quels problèmes nourrissent ces crises : la religion, les inégalités sociales... ? La religion n’est pas un problème en soi. La crise actuelle de l’Islam nous obsède parce qu’elle est très importante. Mais même l’Islam est en train d’évoluer de manière plus positive à l’échelle mondiale. La principale instabilité que nous vivons, elle est écologique. Nous allons connaître des transformations du climat. L’instabilité de l’assise même de notre société, avec des mouvements migratoires importants, avec des effondrements d’États, est génératrice d’une grande incertitude. Mais l’inventivité humaine a déjà prouvé que cela pouvait être surmonté.

progrès accomplis sont irréversibles. Je suis persuadé que les peuples feront en sorte qu’on ne les leur enlève pas. D’ailleurs, l’expérience Poutine, malgré les caricatures qu’on en fait, montre que les Russes vivent aujourd’hui beaucoup plus démocratiquement qu’ils n’ont jamais vécu. Concernant Bolsonaro, je préfère attendre et voir. Quant à Trump, ce n’est pas un représentant de la démocratie. Il joue avec les institutions démocratiques. Mais je ne pense pas que les États-Unis vont vers une dictature. En revanche, après l’épisode Trump, et pour se débarrasser du retour de démagogues populistes, de grands changements institutionnels (vers le suffrage universel) interviendront outre-Atlantique. D’un autre côté, la démocratie n’est qu’un moyen de gouverner. Le véritable régime, c’est la république. Et j’estime qu’un certain nombre de régimes républicains aujourd’hui sont menacés ou vont devoir passer des compromis à l’avenir.

Quand on voit la montée des populismes, Trump aux États-Unis, Bolsonaro au Brésil, Poutine... Est-ce que dans le monde de demain, la démocratie peut être en danger ? Y aura-t-il d’ailleurs encore des Au regard de l’explosion d’internet, ce sont les pays ou les Gafam qui règnent démocraties ? Oui et non. Les avancées démo- aujourd’hui sur le monde ? cratiques de ces 50 dernières années ne disparaîtront pas comme ça. Les

Il y a une montée considérable de ces nouveaux capitalistes de l’infor-

« Un certain nombre de régimes républicains sont aujourd’hui menacés » Et la France dans tout cela ? Si elle pense qu’elle peut être le guide de toute l’Europe, elle se trompe totalement. La France doit gérer un héritage depuis Jospin (35h, ralentissement de la croissance, faible compétitivité de son économie, la désindustrialisation), et un système administratif qui prend trop d’argent aux Français. Tout ça ne permet pas à la France d’être un pays d’avant-garde en Europe. Mais elle a des atouts. C’est une nation plus capable de se mondialiser que d’autres. Elle a aussi un bon système éducatif. Tout dépendra de la capacité des Français de s’unir, d’agir ensemble et de perdre un certain nombre d’illusions bonapartistes. PIERRE-OLIVIER JULIEN Ipo.julien@pyrenees.com


VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018

Le Journal des Rencontres littĂŠraires

XI


XII

VENDREDI 9 NOVEMBRE 2018


Publicité


PALAIS BEAUMONT

Auditorium Alfred de Vigny

ACCÈS 1ER ÉTAGE RENCONTRES

Accueil information

entrée

— Salle des Ambassadeurs

BISTROT LITTÉRAIRE

Billetterie

Rez-de-jardin Salle des Ambassadeurs

Salle Henri Faisans

RENCONTRES ESPACE

Ed. Fricker

Université de Pau (UPPA)

A–07

Ed. du Pin à Crochets

Rotonde

Salle Alphand

Salle Aristide de Monpezat SALLE DE RETRANSMISSION DES RENCONTRES DE VIGNY

— Jardin d’hiver Ouest

SALLE DE RETRANSMISSION DES RENCONTRES DES AMBASSADEURS

— Jardin d’hiver Est

Auditorium Alphonse de Lamartine

J–01

J–18

J–02

J–03

J–04

J–05

J–06

J–07/08 Coin détente

J–17

J–16

J–15

J–14

J–13

J–12

J–19

J–20

sortie

J–21

J–10

J–11

L–13 L–12

L–10

L–9

L–8

L–16

L–17 L–18

L–7

L–6

L–5

L–11

L–19 L–20

J–25

J–24

J–23

J–22

Salle Lautréamont

L–14

L–15

J–09

Salle Henry Russell

Salle Roger Grenier

L–21

Auditorium Alfred de Vigny (balcon)

1ER ÉTAGE LES A DU TELIER FUT S UR

MUR D’EXPRESSIONS

BOÎTE À RÊVES

LE GRENIER À RÊVES EXPOSITION UNICEF

UNICEF

COIN LEC TUR E

A–05

Bleu Ed.

Le Festin

Ed. Lucane A–08

Per Noste Edicions

A–13

L’ESCAMPETTE MARRIMPOUEY

Éd. P

A–04

Ed. MonHélios

ESPACE CULTUREL PARVIS LECLERC

Ecole Supérieure d’Art des Pyrénées

A–03

A–12

LIBRAIRIE ÉPHÉMÈRE

A–02

Ed. Cairn

A–01

A–10

TONNET

Les P’tits Bérets

CULTURA

— Jardin d’hiver Est

Ligue de A–09 l’enseignement

— Jardin d’hiver Ouest

A–11

ADOS

Ed. Gypaète

Entrée Brasserie

A–06

Ed. Corentin


Le grenier à rêves

lecture pour les enfants de 3 à 9 ans

Samedi 17 novembre 10h-11h À la découverte de la malle de Léon 11h-13h Moment détente avec l’association « Lire et faire lire » 13h-14h À la découverte de la malle de Léon 14h-15h Contes en tissu à la découverte de la malle de Léon 15h-16h À la découverte de la malle de Léon 16h-17h « Comédie musicale » à la découverte de la malle de Léon 17h-18h Moment détente avec l’association « Lire et faire lire »

Les Ados mènent le Monde de 10 à 14 ans Le réseau des médiathèques Pau Béarn Pyrénées propose trois jours d’animations numériques et littéraires

présentation du réseau des médiathèques et des différents services numériques proposés.

En continu, sur les trois jours,

Inscription aux différents Ateliers du futur et du Greniers à Rêves

Venez télécharger un film gratuitement sur votre tablette / smartphone / ordi Venez télécharger gratuitement votre tablette

Dimanche 18 novembre 10h-11h Lectures numériques : filles intrépides et garçons tendres (8 personnes à partir de 5 ans) 11h-13h Moment détente avec l’association « Lire et faire lire » 14h-15h « Le monde du temps » 16h-17h Moment détente avec l’association « Lire et faire lire » 17h-18h « Le monde du temps »

Les ateliers du futur de 5 à 14 ans

Venez télécharger la smartphone

un livre

sur

presse sur votre tablette /

UNICEF • Exposition UNICEF sur la Convention Internationale des Droits de l’Enfant • Frise sur l’historique de L’UNICEF

Samedi 17 novembre 10h-11h Venez vous affronter en famille ou entre amis autour de jeux vidéo 11h-12h Immergez-vous dans les mondes sous-marins : démonstration réalité virtuelle 12h-13h Pause Yoga numérique (6 places à partir de 10 ans) 14h-15h Venez vous affronter en famille ou entre amis autour de jeux vidéo 15h-16h Tullet : le champ de fleurs (12 places à partir de 5 ans) Quizz Coding (à partir de 8 ans) 16h-17h Passionnés de jeu vidéo ? Mettez les mains dans le code 17h-18h Révise ton code de la route (12 places à partir de 15 ans)

Dimanche 18 novembre 10h-11h Construis ton monde de demain avec un jeu vidéo (12 personnes à partir de 12 ans) 11h-12h Construis ton monde avec un jeu vidéo : démonstration 13h-14h Immergez-vous dans les mondes sous-marins : démonstration réalité virtuelle 14h-15h Soyez le plus rapide sur les pistes de luge : démonstration réalité virtuelle 15h-16h Internet, sortez couvert ! (12 places à partir de 12 ans): démonstration de jeux vidéo 16h-17h Créez votre page internet en 30 minutes (12 places à partir de 15 ans) : démonstration de jeux vidéo

Salon du livre SALLE HENRI FAISANS

LIBRAIRIE BACHI-BOUZOUK LIBRAIRIE CULTURA LIBRAIRIE ESPACE CULTUREL PARVIS LECLERC LIBRAIRIE L’ESCAMPETTE LIBRAIRIE MARRIMPOUEY LIBRAIRIE TONNET

SALLE DES AMBASSADEURS

HALL D’ENTRÉE - EDITIONS FRICKER A0 – ÉDITIONS LUCANE A1 – ÉCOLE SUPÉRIEURE D’ART DES PYRÉNÉES A2 - ÉDITIONS PASSIFLORE A3 – UNIVERSITÉ (UPPA) A4 – PER NOSTE EDICIONS A5 – BLEUÉDITIONS A6 – ÉDITIONS CORENTIN A7 – ÉDITIONS DU PIN À CROCHETS A8 – ÉDITIONS GYPAÈTE A9 – LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT A10 – ÉDITIONS LES P’TITS BÉRETS A11 – ÉDITIONS LE FESTIN A12 – ÉDITIONS CAIRN A13 – ÉDITIONS MONHÉLIOS

Les auteurs invités par les exposants au Salon du livre SALLE HENRI FAISANS BACHI-BOUZOUK Antonio ALTARRIBA Mathieu BLANCHOT Paul CAUUET Christian DURIEUX Gabriel GERMAIN Sébastien GNAEDIG Maiana ITOIZ KEKO Eric LIBERGE Wilfrid LUPANO OHAZAR MARRIMPOUEY Jean BEIGBEDER David G.BLACKBURN Marijane DEBRONS Claude DENDALETCHE Sabrina MARERE Paul MIRAT Michel MONTAGUT Pierre PEYRE Jean-François SAGET

SALLE DES AMBASSADEURS

FOYER TOULET

J1 – AMIS DES ÉGLISES ANCIENNES DU BÉARN SOCIÉTÉ DES SCIENCES LETTRES ET ARTS SOCIÉTÉ DES AMIS DU CHÂTEAU DE PAU J2 – DES DEUX AILES J3 – HENRI COMBRET J4 – RENÉ ARRIPE J5 – ÉDITIONS BRETZEL J6 – ÉDITIONS CITADELLES & MAZENOD J9 – ÉDITIONS LE SOLITAIRE J10 – LA CIMADE J11 – ÉDITIONS PÉRIÉGÈTE J12 – POÈTES SANS FRONTIÈRES J13 – ASSOCIATION DES JEUX FLORAUX DU BÉARN J14 – DÉCLIC ECRITURE - JACQUES DUPÉ J15 – INSTITUT HEINRICH MANN J16 – MAIATZ J17 – ÉDITIONS COSYWORKS J18 – SOCIÉTÉ DES AMIS DU MUSÉE BERNADOTTE DE PAU J19 – NOIRES DE PAU J20 – LA BISCOUETTE J21 – LIBRE PENSÉE 64 J23 – ÉDITIONS LE VISAGE VERT J24 – ÉDITIONS LE PATIENT RÉSIDANT J25 – REVUE PYRÉNÉES

SALLE LAUTRÉAMONT

L5 – CERCLE HISTORIQUE DE L’ARRIBÈRE L6 – ASSOCIATION FRANCIS JAMMES L7 – HUBERT DUTECH L8 – MARCEL ABBADIE – CHRISTIANE KATIA FERRÉ L9 – LAURENCE LORIOT – SAMIE LOUVE L10 – ÉDITIONS DE LA GOUTTE D’ÉTOILE L11 – LE ROI LIRE L12 – LIBRAIRIE LECRIQUE L13 – ATELIER D’ÉCRITURE « LE RÊVE ET LA PLUME » L14 – ESTELLE LOISEAU L15 – MAGDA PASCAREL L16 – ÉRIKA SANS - ÉDITIONS AMALTHÉE L17 – PHILIPPE POURXET – THIERRY FOURNET L18 – INSTITUT CGT D’HISTOIRE SOCIALE DES P.A. L19 – ASSOCIATION DE LA MÉMOIRE DE L’ÉMIGRATION L20 – CENTRE GÉNÉALOGIQUE DES P.A. L21 – CENTRE D’ÉTUDE DU PROTESTANTISME BÉARNAIS

ÉDITIONS LUCANE – A0 Henri COURTADE Delphine DE STOUTZ Anne LASSERRE-VERGNE Philippe NONIE ÉDITIONS PASSIFLORE – A2 Patrick AZZURRA Chantal DETCHERRY Bernard HOUSSEAU BLEUÉDITIONS – A5 Philippe BICHON ÉDITIONS DU PIN À CROCHETS – A7 Marcel SAULE

ÉDITIONS GYPAETE – A8 Thibaut BERTRAND Jean Jacques DEREIX Evelyne GIUSTY Nanou SAINT LEBE Nathalie MAGROU Pierre MORA Laurence MUGUET Jean Gabriel SOULA LA LIGUE DE L’ENSEIGNEMENT – A9 Patricia FAGE LES P’TITS BERETS – A10 Olivier APAT Maiana ITOÏZ Caroline PÉROT ÉDITIONS CAIRN – A12 Eric BECQUET Marc BELIT Rémi CADENE Raymond CHABAUD José CUBERO Benoit CURSENTE Jean EIMER Jacques GARAY Christian GASSET Simone GELIN Béatrice HORELLOU Albert LEMANT Philippe LESCARRET GD-NOGUES Pierre OLHAGARAY Guy RECHENMANN Alain ROUMAGNAC Serge TACHON Florence THIBURS MONHELIOS – A13 Céline BONNAL Romain BOURBON Pierre CASTILLOU Jacques DUBOURG Fernand FOURCADE Anne-Cécile RUPIED Eveline SUNDSTROM

FOYER JEAN TOULET ÉDITIONS LE SOLITAIRE – J9 Mylène FONDECAVE ÉDITIONS PERIEGÈTE – J11 Frédéric BIDOUZE ASSOCIATION DES JEUX FLORAUX DU BÉARN – J13 Floriane CLERY Brigitte ROLSSENN DECLIC ECRITURE – J14 Karine FLEURY INSTITUT HEINRICH MANN – J15 Rosa HARTMUT MAIATZ – J16 Lucien ETCHEZAHARRETA Jos ROY Marikita TAMBOURIN LA BISCOUETTE – J20 Jean-Paul BASLY Michel CHALVET Yves COUP Jean-Claude RAUFASTE Yohann VILLANUA LIBRE PENSÉE 64 – J21 Chantal PAMIES

SALLE LAUTRÉAMONT HUBERT DUTECH – L7 Marcel ABBADIE ÉDITION DE LA GOUTTE D’ÉTOILE – L10 Marjolaine PAUCHET CENTRE D’ETUDES DU PROTESTANTISME BÉARNAIS – L21 Héléne LANUSSE CAZALE

Programmation des exposants du salon du livre Samedi 17 novembre

Dimanche 18 novembre

11h – 12h Salle Grenier Atelier d’écriture sur le thème « Demain, un autre monde? » proposé par l’Atelier d’écriture « Le Rêve et le Plume »

11h – 12h Salle Grenier Atelier d’écriture sur le thème « Demain, un autre monde? » proposé par l’Atelier d’écriture « Le Rêve et le Plume »

14h – 15h Salle Russell Diaporama sur « Les Guides de Gavarnie » par Céline Bonnal – proposé par les Editions MonHélios

14h – 15h Salle Grenier Récital de poésie – proposé par les Jeux Floraux du Béarn

15h – 16h Salle Grenier Présentation du livre « Villas anglaises et Climat de Pau, la véritable enquête » par Philippe Gapin et François Pardeilhan – proposée par le Patient Résidant 15h – 16h Salle Russell Table ronde « Bernadotte, le roi qui contribua à l’essor de la Suède du XIXè siècle » par Eveline Sundström, Lisa Castro et Romain Van Deyen – proposée par la Société des Amis du Musée Bernadotte

15h – 16h Salle Russell Conférence « Les Protestants dans le Sud-Ouest au XIXè siècle » par Hélène Lanusse-Cazale proposée par le Centre d’étude du protestantisme béarnais 16h – 17h Salle Grenier Conférence autour du livre « Résonance » de Hartmut Rosa par Nina Régis – proposée par l’Institut Heinrich Mann

17h – 18h Salle Grenier Présentation du livre « De Versailles à Versailles, 1789 » par Frédéric Bidouze – proposée par les Éditions Périégète

lesideesmenentlemonde.fr #idees18


Les Rencontres Littéraires VENDREDI 16 NOVEMBRE

Maurice Daumas « Qui a peur de la féminisation ? » 16h30 – Auditorium Lamartine La peur de la féminisation de la société est née à la fin du XIXe siècle dans les milieux savants, intellectuels et artistiques. On l’associe aux thèmes fantasmatiques de la dévirilisation et de la crise de la masculinité agités aujourd’hui par les mouvements masculinistes. Or, ce que l’on désigne sous le nom de « féminisation » est en réalité un processus de polissage des comportements à l’œuvre depuis cinq siècles, que les historiens nomment « civilisation des mœurs » et qui se poursuit sous nos yeux.

Discours d’ouverture 17h – Auditorium Alfred de Vigny

Jacques Le Cacheux « Demain, une économie décarbonée et sobre ? » 17h – Salle des Ambassadeurs Les rapports des climatologues et autres scientifiques se multiplient ; ils montrent l’ampleur des dégradations de l’environnement planétaire et de la santé humaine déjà mesurables et alertent sur les perspectives futures. L’économie peut-elle être transformée pour infléchir ces tendances ? Comment ? Et que nous enseigne l’histoire économique sur les transitions ?

Yann Queffélec « Demain la mer » 18h – Auditorium Alfred de Vigny Il l’affirme avec force : « Les gens qui lisent sont tout simplement plus heureux ». Pour le romancier : « Nous sommes tous à la merci du livre qui changera notre vie ! » C’est sa conviction, intime, généreuse, et en quelque sorte un retour d’expérience. Honoré de la plus haute des distinctions littéraires en 1985, il vient de publier Naissance d’un Goncourt (Calmann-Lévy), le récit de sa rencontre hors-norme avec l’éditrice Françoise Verny, celle qui a bouleversé son existence.

Pierre Peyré et Christian Manso « L’or noir en Béarn : vers des lendemains qui chantent ? » 18h – Auditorium Lamartine Ils aborderont la question du pétrole en Béarn sous l’angle littéraire à travers le roman de Joseph Peyré : Le Puit et la Maison (Flammarion 1955). Le premier présente la genèse de l’ouvrage. Le second analyse la conception du progrès mise en scène par l’auteur, à l’heure des grandes mutations annoncées.

Laurent Bayle « Musique : monde éternel et nouveau monde » 18h30 – Salle des Ambassadeurs La musique est sans doute née lorsque la première maman a chanté pour endormir le premier enfant. Nous recevons Laurent Bayle, directeur général de la Philharmonie de Paris, immense et sublime vaisseau dédié à la musique. Cet établissement a vocation à se situer à la croisée des chemins entre répertoire, patrimoine, création et modernité. Nous parlerons avec ce grand monsieur de musique et aussi de public.

Bertrand Badie « Relations internationales : comprendre le nouveau monde » 19h30 – Auditorium Alfred de Vigny

vitaux pour toutes les activités humaines, et ils sont des acteurs incontournables de la transition énergétique. De nombreuses études indiquent une possible pénurie de nombreux métaux au cours du siècle. D’autres insistent sur le fait que les réserves n’ont jamais cessé de croitre au cours du siècle dernier. Où est la vérité ? Quel est le futur des métaux et en quoi leur éventuelle pénurie menace-telle les sociétés modernes ?

Edgar Morin « Une nouvelle civilisation ? » 11h - Auditorium Alfred de Vigny Sociologue et philosophe, il est l’un des instigateurs de la pensée complexe, dans le sens étymologique du terme. Publié dans plus d’une quarantaine de pays, il est docteur honoris causa dans de nombreuses universités à travers le monde. Son oeuvre majeure, La méthode, comprend six volumes parus entre 1977 et 2004. Qualifiés d’encyclopédiques, les six tomes abordent distinctement la nature, le vivant, la connaissance, les idées, l’humanité et l’éthique.

Françoise des Boscs « Migrations, crise politique, christianisation : Rome face à l’émergence d’un monde nouveau » 11h30 – Auditorium Lamartine Rome se pensait comme une puissance éternelle, à la tête d’un empire que rien ne pouvait menacer. Or au milieu du IIIè siècle, des mouvements de population inédits sont à l’origine d’une des plus graves crises politiques. Quelles solutions ont été mises en place pour tenter de faire face à ces difficultés convergentes tout en préparant finalement l’avènement d’un monde nouveau ?

Jean-Pierre Mignard « Numérique, data, des risques et un droit pour les temps nouveaux » 12h – Salle des Ambassadeurs La démocratie dans le monde numérique est-elle encore possible ? Alors que les algorithmes déterminent de plus en plus nos vies, Jean-Pierre Mignard s’interroge et nous alerte sur la protection de nos données, celles que nous livrons chaque jour sans y faire tellement attention. Introduit au cœur de nos systèmes économiques, dans la santé, la sécurité, le numérique prend l’ascendant sur nos vies et nos destins. L’éthique chevillée au corps, l’avocat plaide pour une reprise en main citoyenne et civique.

Daniel Cohen « Économie : Les temps ont bien changé » 12h30 – Auditorium Alfred de Vigny Économiste français, professeur à l’École normale supérieure et à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Intéressé par les questions macroéconomiques et environnementales, il n’hésite pas à remettre en cause le sens du modèle dans lequel nous vivons affirmant que « La croissance quantitative ne peut pas continuer ».

Isabelle Autissier « Il n’y a pas de planète de rechange » 14h – Auditorium Alfred de Vigny Elle avait promis de venir. Cette promesse est tenue pour venir témoigner de l’urgence écologiste. Partie championne et revenue experte engagée, elle nous fera partager son expérience et ses combats. L’océan reste un mystère, elle l’a traversé, parcouru tambour battant. Elle l’aime pour sa beauté, sa biodiversité, son importance. Une escale bienvenue et attendue par tous les amoureux de la mer et de notre planète bleue.

Myriam Revault d’Allonnes

S’interroger sur le monde, c’est prendre le risque de l’étudier de manière objective. Bertrand Badie nous y aide chaque année depuis 2010 en dirigeant un ouvrage collectif sur l’état du monde. Un monde qu’il décortique, n’hésitant pas à questionner la légitimité du G8 ou du G20 ou en faisant le bilan sans concession des interventions militaires internationales. Moins d’humiliation, davantage de concertation reste son credo. Il plaide pour un multilatéralisme plus inclusif. Une idée salvatrice qui pense-t-il devrait mener le monde.

« Un temps sans vérité » 14h30 – Salle des Ambassadeurs

Gaëlle Deletraz et Guillaume Simonet

Olivier Bessy

À l’heure des fake-news, elle déplore la faiblesse du vrai. Mais si cette tension entre vérité et politique est en fait vieille comme le monde, c’est seulement en remontant le fil de l’histoire de la philosophie que l’on peut reconstituer ce qui relève de la continuité et ce qui relève de la rupture. Elle convoquera donc sans aucun doute Socrate, Platon mais aussi Donald Trump pour cette séquence vérité !

« Le Monde de l’Homoloisirus » « Science-fiction et changement climatique : 15h – Auditorium Lamartine une autre façon de parler de notre avenir ? » Conférence Les loisirs exercent aujourd’hui un attrait 20h – Salle des Ambassadeurs interactive la majorité de la population masculine Face au changement climatique, nous sommes limités dans notre capacité à envisager tous les futurs possibles. Et si la science-fiction nous aidait à imaginer de nouvelles stratégies d’adaptation ? Scénarios crédibles ou impensables ? Pure science-fiction ou issus des services de prospective ? Un dispositif permettra au public de donner son avis en direct sur diverses propositions.

Jean-Pierre Goux « Notre planète bleue » 21h – Auditorium Alfred de Vigny Vous vous souvenez forcement du cliché pris le 7 décembre 1972 par l’équipage Apollo 17. Il s’agit de la photographie la plus reproduite de l’histoire de l’humanité. Pour la première fois, l’humanité voyait sa maison en entier. Bien ronde, magnifique mais aussi fragile, perdue dans une étendue de noir. Jean-Pierre Goux atteste rester viscéralement marqué par celui-ci. A tel enseigne que son projet BlueTurn vise à reproduire et partager l’expérience extatique. « L’overview effect », c’est un selfie de la planète, une expérience qui se vit à l’aune d’un seul objectif : éveiller les consciences.

SAMEDI 17 NOVEMBRE

Entretien entre Olivier Vidal et Charles Aubourg « Le futur des ressources finies dans un contexte de transition énergétique » 10h30 – Salle des Ambassadeurs Les enjeux liés à la disponibilité future des ressources minérales seront discutés. Les métaux en particulier sont

puissant sur et féminine, à tous les âges de la vie et dans tous les groupes sociaux car ils sont devenus des fournisseurs d’images, de valeurs et d’existences idéales. Ils constituent désormais dans notre société des espaces-temps privilégiés de l’expérimentation et de l’invention de soi. Nous parlerons « d’homoloisirus » pour définir cette nouvelle figure caractéristique de notre monde actuel.

Michel Drucker « La jeunesse n’est pas une question d’âge » 15h30 – Auditorium Alfred de Vigny Michel Drucker revient à Pau pour notre plus grand plaisir. Celui qui célèbre ses 55 ans de carrière estime qu’il faut du temps pour rester jeune : « La vie reste à venir et le meilleur est toujours devant soi » dit-il. Nous cherchons le secret de sa forme. À coup sûr, elle sera communicative.

Michel Lussault « Un monde de mouvements et de migrations » 16h – Salle des Ambassadeurs Géographe, auteur d’une dizaine d’ouvrages scientifiques, il étudie les changements engendrés par la mondialisation sous l’effet de la mobilité connectée et analyse comment l’individu s’empare de l’espace géographique en réinventant ses usages.

Isabelle GARRON et Pierre SOLETTI Modératrice : Armelle Leclercq, poète et universitaire

« Nouveaux horizons poétiques » 16h30 – Auditorium Lamartine Comment la poésie aborde-t-elle le tournant du nouveau

millénaire ? Quelle en a été l’évolution récente ? Comment se positionne-t-elle face aux nouvelles technologies ? Vers quel futur se dirige-t-elle ?

David Diop « Humanité de demain, mal de toujours » 17h30 – Auditorium Alfred de Vigny Il est sur la liste de tous les prix littéraires. Aussi fascinant que dense et fort dans son message, il est l’auteur de Frère d’âme. Son livre interroge l’humanisme en son cœur. Nul ne s’y trompe. David Diop possède un immense talent. Alors que nous commémorons cette année le centenaire de l’Armistice, David Diop nous raconte la descente aux enfers d’un tirailleur sénégalais.

Nicolas Baverez « Nouveau monde, vieille France ? » 18h – Salle des Ambassadeurs

Franck Miroux « Creuser le passé pour construire demain : réécritures de l’histoire des pensionnats indiens au Canada et aux Etats-Unis » 13h30 – Auditorium Lamartine Mettre en exergue la démarche adoptée par certains artistes amérindiens afin de proposer une réécriture d’un chapitre douloureux de l’histoire des relations avec les communautés autochtones en Amérique du Nord. Son ambition est de réfléchir à la manière dont ces artistes, en se réappropriant le passé, participent à la construction de l’avenir des communautés dont ils sont issus.

Henri Lopes « Afrique : il est déjà demain » 14h – Salle des Ambassadeurs

Il analyse depuis plusieurs années les révolutions qui transforment le capitalisme et le système international actuel comme la mondialisation, la transition écologique ou le renouveau des passions nationales et religieuses. Il plaide pour un réarmement de nos démocraties dans de nombreux domaines.

Son livre intitulé : il est déjà demain raisonne particulièrement avec le thème de cette cinquième édition. Henri Lopes, c’est une voix singulière. Celle d’un intellectuel aux mille vies toutes aussi riches les unes que les autres. Congolais de « sang-mêlé » comme il aime se qualifier, il se sent 100% Africain et 100% Français. De l’Afrique comme de la France, il a tant à nous dire...

Gaëtane Lespes

François-Xavier Bellamy

« Nanotechnologies, nanoparticules : à la découverte du nano-monde » 18h – Auditorium Lamartine

« Le conservatisme, une révolution ? » 14h30 – Auditorium Alfred de Vigny

Nanotechnologies et nanoparticules : voici deux mots qui occupent notre quotidien, de nos vêtements à nos assiettes, de nos maisons à l’Environnement. Mais que savons-nous réellement des technologies du nano ? Nous verrons ensemble comment nanotechnologies et nanoparticules se définissent, quelle est leur histoire, comment elles nous accompagnent et vers où elles pourraient nous amener.

François Lenglet « Échapper aux idées reçues » 19h – Auditorium Alfred de Vigny Journaliste spécialiste en économie. Actuellement sur RTL et directeur de l’économie à TF1 après être passé par France 2. Il est connu pour rendre accessible à tous les questions les plus techniques.

DIMANCHE 18 NOVEMBRE

Tout jeune professeur de philosophie, il obtient un énorme succès populaire en 2014 avec son premier essai dans lequel il fait une analyse critique de la culture et de l’éducation nationale. Depuis il intervient régulièrement sur les plateaux-télés, les radios et les magazines d’actualités.

Jacky Cresson et Clovis Darrigan « Un dialogue entre Mathématique et Chimie la recherche des matériaux du futur » 15h – Auditorium Lamartine Va-et-vient entre les mathématiques et la chimie. Les mathématiques pour penser les formes et en imaginer de nouvelles, mais aussi donner les outils d’exploration de structures chimiques. La chimie pour donner les contraintes du comportement des objets microscopiques dans lequel ces formes se construisent. Expliquer ce que l’on peut attendre de ces matériaux de demain, mais surtout de montrer que la recherche de ces nouveaux objets demande un dialogue profond entre plusieurs disciplines sans doute une des caractéristiques de la recherche de demain.

Laurent Alexandre « L’intelligence artificielle peut-elle dominer l’intelligence humaine » 10h30 - Salle des Ambassadeurs

Francis Jauréguiberry

Chirurgien-urologue dans une première vie, chef d’entreprise et créateur du site internet Doctissimo dans une seconde puis chroniqueur dans plusieurs magazines dont Le Monde et L’Express, il s’est spécialisé dans le domaine de l’intelligence artificielle qui sera incontournable dans le monde de demain. Persuadé que l’espérance de vie et les progrès de la médecine vont connaitre une croissance très rapide grâce aux nouvelles technologies, il vient nous faire part de ses espoirs et de ses craintes pour l’avenir.

Les big data, le datamining et le profilage suscitent des inquiétudes concernant la protection de la vie privée et les formes de gouvernance de plus en plus informées par des algorithmes prédictifs. Sans négliger ces dangers, une position plus nuancée sera ici tenue.

Hans Hartje « Pygmalion et Galatée : hier, aujourd’hui, demain » 10h30 – Auditorium Lamartine Dans les Métamorphoses d’Ovide, Pygmalion s’éprend d’une statue qu’il a lui-même sculptée. Depuis, écrivains et cinéastes n’ont jamais cessé d’imaginer des Galatées toujours plus perfectionnées, et en tout cas préférables aux femmes réelles. On va voir par quelles étapes cette évolution est passée, et quel potentiel révolutionnaire les IA (Intelligences artificielles) recèlent à cet égard.

« L’individu hypermoderne face aux big data » 15h30 – Salle des Ambassadeurs

Alexandre Adler « Un temps d’apocalypses » 16h – Auditorium Alfred de Vigny Quels sont les grands mouvements historiques en œuvre ? L’histoire des hommes a tant à nous dire. Guerres, invasions, attentats, alliances d’hier et surtout de demain, il ravira tous les passionnés d’Histoire et de sciences politiques. Travailleur acharné, il détient une connaissance rare, quasiment encyclopédique des XIXè et XXè siècles. Il apprécie et évalue les enjeux et les méandres de notre histoire contemporaine. Il en parle avec rythme, précision et tant de sérieux.

Discours de clôture 17h30 - Auditorium de Vigny

Cynthia Fleury « La démocratie peut-elle guérir ? » 11h – Auditorium Alfred de Vigny Soucieuse d’apporter la pensée dans les endroits où elle fait défaut, elle a créé une chaire de philosophie à l’hôpital pour apporter des réponses à la question : que veut dire « soigner » au XXIè siècle ?

Blandine Kriegel « La République incertaine » 12h - Salle des Ambassadeurs Philosophe, professeure des universités, ancienne présidente du Haut Conseil à l’intégration, conseillère de Jacques Chirac et ancien membre du Comité consultatif national d’éthique. Elle vient de publier Spinoza, l’autre voie dans lequel elle revient sur le caractère exceptionnel du philosophe néerlandais qui, selon elle, propose une vision alternative de la modernité.

Philippe Ducat « Un monde irrémédiable : introduction à la pensée de Clément Rosset (1939-2018) » 12h – Auditorium Lamartine Récemment disparu, Clément Rosset est l’un des principaux disciples français de Nietzsche. Son œuvre invite à assumer avec jubilation l’impossibilité de doubler l’unique monde réel par un illusoire « monde vrai », « autre monde » ou « monde meilleur », censé répondre à toutes nos attentes.

Gilles Kepel « Moyen-Orient : Peut-on sortir du chaos ? » 12h30 – Auditorium Alfred de Vigny Il parcourt la Méditerranée et le Moyen-Orient depuis quarante ans. Interrogé sur Daech et le terrorisme en France, il voit dans le courage des femmes yezidies le symbole d’une résilience qui devrait inspirer le monde. Connu et estimé pour son franc-parler et l’indépendance de son jugement notamment sur cette jeunesse occidentale enrôlée pour partie sur les réseaux sociaux, son dernier livre Sortir du chaos éclaire les enjeux des plus brûlants d’aujourd’hui... et de demain.

Les dédicaces VENDREDI 16 NOVEMBRE Yann QUEFFÉLEC Bertrand BADIE Jean-Pierre GOUX

19h00 20h30 22h00

SAMEDI 17 NOVEMBRE Edgar MORIN Jean-Pierre MIGNARD Daniel COHEN Isabelle AUTISSIER Myriam REVAULT D’ALLONNES Michel DRUCKER Michel LUSSAULT David DIOP Nicolas BAVEREZ François LENGLET

12h00 13h00 13h30 14h45 15h30 16h30 17h00 18h30 19h00 20h00

DIMANCHE 18 NOVEMBRE Laurent ALEXANDRE Cynthia FLEURY Blandine KRIEGEL Gilles KEPEL Henri LOPES François-Xavier BELLAMY Alexandre ADLER

11h30 12h00 13h00 13h30 15h00 15h30 17h00

Conception : Directions Culture et Communication-Animation-Événenementielle Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées Novembre 2018


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.