Le train d'Artouste : 90 ans d'épopée hydroélectrique pour la SHEM by La République des Pyrénées

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Le Train d’Artouste

90 ans d’épopée hydroélectrique pour la SHEM

ENGIE_shem

RÉFÉRENCES COULEUR

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Un petit train pour un grand barrage Attraction touristique majeure des Pyrénées-Atlantiques, le Train d’Artouste, propriété de la SHEM est, depuis sa création, indissociable du barrage d’Artouste et de l’exploitation de l’usine hydroélectrique. Plongée dans l’histoire singulière de ce train bientôt centenaire.

Pour faire circuler le train, les ouvriers perceront la montagne pour accéder à la vallée du Soussouéou puis poseront des rails le long du chemin muletier de 10 kilomètres de long, à flanc de montagne, jusqu’au lac naturel d’Artouste, à 1 989 mètres d’altitude. Des travaux pharaoniques, essentiellement à la pioche, auxquels participent 2 000 hommes. Mis sur les rails en 1924, le train achemine les tonnes de matériels nécessaires à l’édification du barrage, terminé en 1929 et tête de pont de l’imposant et innovant ensemble hydroélectrique de la vallée d’Ossau. Cette date aurait pu sonner le glas du train, la Compagnie du Midi décidant de déposer la voie. Mais les nécessaires travaux de maintenance du barrage, difficiles à effectuer avec des mulets, donnent une deuxième vie au train.

Moteur du développement touristique de la vallée Trois ans plus tard, la préfecture des Basses-Pyrénées demande l’ouverture du train au public, dans une vocation touristique. Les premiers voyageurs peuvent l’emprunter le dimanche, entre juillet et août. Si l’arrivée en 1936 des congés payés renforce l’attrait du site, c’est dans l’après-

guerre que le Petit Train prend pleinement sa dimension touristique. En 1947, de nouveaux équipements permettent de transporter plus de touristes, désormais tous les jours en été. Ce déploiement accompagne le développement du parc hydroélectrique de la vallée d’Ossau, qui se dote de nouveaux équipements, les barrages de Fabrèges et de Bious et la fameuse usine souterraine, située sous le lac. Au milieu des années 1960, l’exploitation du train prend un nouveau tournant, d’abord avec l’installation en 1957 d’un téléphérique permettant de transporter plus de 300 personnes à l’heure jusqu’à la station de train, puis en 1963 avec les travaux de modernisation du Petit Train. Les anciens locotracteurs sont remplacés par des machines plus adaptées, les Billards, et les anciens rails sont remplacés par des nouveaux posés sur des traverses métalliques et du ballast. Le Train d’Artouste devient alors le meilleur

visiteurs qui, à partir de 1991, peuvent profiter du restaurant panoramique construit à proximité de la gare de départ. Un tel succès populaire contribue à fatiguer le vaillant petit train, qui doit se refaire une beauté. Acteur économique des territoires où elle est implantée, la SHEM, propriétaire du train, n’hésite pas en effet à investir pour entretenir et moderniser le patrimoine industriel du Béarn. Elle consacre en 2006 1,5 million d’euros pour la maintenance et la mise aux normes du train. En un printemps, 14 locomotives et 60 voitures sont restaurées pour accueillir dans des conditions optimales de sécurité les voyageurs. Depuis 2020, la SHEM entreprend une nouvelle maintenance patrimoniale pour entretenir et préserver le train d’altitude, qui continue de contribuer à l’exploitation des ouvrages hydroélectriques et d’émerveiller des générations de voyageurs. La SHEM a confié l’exploitation touristique du train à la régie d’Artouste, son partenaire.

Une vocation industrielle toujours d’actualité Si le train d’Artouste embarque chaque saison petits et grands pour un fabuleux trajet en altitude, ces derniers ne sont pas les seuls à l’emprunter. En effet, le petit train touristique et historique est avant tout un train à vocation industrielle, propriété de la SHEM. Créé pour permettre la construction du barrage dans les années 1920, le train est encore utilisé, chaque été, par les agents de la SHEM qui l’utilisent pour l’exploitation et la maintenance du barrage et de l’usine souterraine d’Artouste. En hiver, le passage s’effectue par une galerie souterraine de 10 kilomètres creusée sous la voie de chemin de fer.

compagnon du développement touristique de la vallée. En effet, en 1967, la commune de Laruns décide d’aménager une station de ski sur ses terrains d’altitude. Les skieurs empruntent le téléphérique puis le Petit Train pour arriver aux pistes. Pour cette exploitation hivernale, les wagonnets sont transformés pour acheminer les skieurs. L’année suivante, le Petit train passe le cap des 30 000 voyageurs. Un étiage largement dépassé dans les années 1980, à la faveur de la création de la télécabine de Fabrèges, qui remplace le téléphérique d’Artouste et permet désormais de transporter jusqu’à 1 200 personnes par heure. La fréquentation touristique explose, avec 130 000 visiteurs par an. Des

l offre la promesse d’un voyage inoubliable, à flanc de montagne à près de 2 000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Plus haut train d’Europe, le Train d’Artouste embarque chaque année plus de 100 000 passagers pour 50 minutes de trajet au sommet des montagnes de la vallée d’Ossau. Depuis 90 ans maintenant, les touristes profitent de cette odyssée à la découverte de fabuleux panoramas, au cœur d’une nature préservée dont les marmottes et milans royaux sont devenus les symboles. Cette vocation n’était pourtant pas celle originellement dévolue à ce train, créé par la Compagnie des chemins de fer du Midi, maison mère de la SHEM (Société HydroÉlectrique du Midi) pour permettre les travaux de construction du barrage d’Artouste. Cet ouvrage reste aujourd’hui le plus grand barrage hydroélectrique des Pyrénées-Atlantiques (24,5 millions de m3) qui permet de produire l’équivalent de la consommation d’électricité d’une ville comme Bordeaux grâce à une énergie 100 % renouvelable.

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CHIFFRES CLÉS

2 000

hommes ont participé à la construction du train entre 1921 et 1924 Le train d’Artouste célèbre cette année ans d’exploitation touristique

100 000

Plus de visiteurs empruntent chaque année le train d’Artouste, en faisant l’un des plus importants sites touristiques des Pyrénées‑Atlantiques.

1,5

million d’euros ont été investis par la SHEM en 2006 pour moderniser et rénover le train d’Artouste.

Un train indispensable pour les agents de la SHEM Le train d’Artouste est aussi, et avant tout, un outil incontournable pour l’entretien et la maintenance du barrage et de l’usine hydroélectrique d’Artouste, comme l’expliquent Olivier Marfaing, chef du groupement d’usines d’Artouste et Jean-Baptiste Chourré, technicien mécanicien.

Quelles sont les principales missions effectuées par la SHEM à Artouste ? Notre métier, c’est la production hydroélectrique. Pour cela, nous nous appuyons sur des barrages, des usines et des téléphériques dont nous devons assurer la surveillance et la maintenance. Nous allons régulièrement vérifier le bon fonctionnement des capteurs qui contrôlent en permanence l’état du barrage et surveillons également la santé de nos groupes de production afin qu’ils soient toujours performants. Ensuite, nous assurons la maintenance des installations et des groupes de production, notamment de l’usine souterraine qui produit l’électricité au barrage d’Artouste.

Quel rôle joue le train pour vous ? C’est notre moyen de locomotion essentiel de mai à novembre. Dès que la voie ferrée est dégagée de la neige, les agents utilisent le train pour se rendre au barrage et à l’usine souterraine. C’est très agréable, mieux vaut prendre le train d’Artouste que le métro pour aller travailler ! L’hiver, quand la voie est enneigée, nous prenons le plus

souvent l’hélicoptère et, lorsque les conditions météo ne le permettent pas, nous utilisons la galerie souterraine qui longe la voie ferrée. Mais cette galerie est uniquement une voie de secours car l’emprunter nous oblige à vider l’eau de la galerie et à suspendre la production le temps de l’intervention.

Le train d’Artouste est-il utilisé dans d’autres opérations ? Oui. Le barrage d’Artouste a la particularité d’être situé à 2000 mètres d’altitude. Il est donc plus difficile d’accès que des barrages comme Fabrèges, par exemple. Le train a été créé pour la construction du barrage et de l’usine souterraine, certaines pièces ne pouvant être acheminées que par la voie ferrée. C’est toujours le cas aujourd’hui. Si certaines pièces peuvent être apportées par hélicoptère, d’autres éléments très lourds, comme par exemple les moteurs des alternateurs et des pompes de relevage, sont acheminés par le train. Nous ne pourrions pas faire autrement. Le train est une composante essentielle du fonctionnement du barrage et de la centrale hydroélectrique.

Le train d’Artouste continue d’acheminer les agents et les pièces lourdes nécessaires au bon fonctionnement du site hydroélectrique. »

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Le train d’Artouste d’hier à aujourd’hui

Le long de la voie, dans la montagne, les ouvriers vont percer 10 km de galerie pour acheminer l’eau du barrage vers la vallée d’Ossau.

Les travaux du petit train ont été lancés en 1921 pour accompagner le chantier de création du barrage d’Artouste. Opérationnel en 1924, le train a été utilisé pour transporter les hommes et le matériel jusqu’en 1929.

Dès 1932, le Train d’Artouste accueille le grand public. D’abord réservé aux dimanches de juillet et d’août, le petit train opère tous les jours d’été à partir de 1947.

Le train d’Artouste fait partie du petit club fermé des sites touristiques qui attirent plus de 100 000 visiteurs par an. Il est donc une attraction majeure des Pyrénées-Atlantiques.

Avant l’ouverture estivale, le train trace parfois son premier passage pour ouvrir la voie entre les congères de neige. En 2021, la SHEM a piloté la rénovation de la fraise à neige et assuré la remontée de l’engin via son téléphérique.

Intimement lié au barrage du lac d’Artouste, le train est l’outil de transport favori des agents de la SHEM pour accéder au site pour l’entretien et la maintenance.

Si vous avez des questions complémentaires concernant le train d’Artouste (son histoire, l’utilisation du train pour la gestion des ouvrages hydroélectriques), vous pouvez contacter la SHEM via communication@shem.engie.com • www.shem.fr