Grand Prix de Pau à l'hippodrome ce dimanche

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INTERVIEW X PHOTOS

Gros plan sur Robert Polin Figure de l’hippodrome de Pau, connu comme le loup blanc dans le milieu des courses, le photographe Robert Polin a documenté quatre décennies de réunions hippiques à Pau. Des photos à découvrir dans le cadre d’une exposition à l’hipppodrome jusqu’à la fin du meeting d’hiver. CAHIER DÉTACHABLE

PAGE iV MARDI 30 JANVIER 2024

Supplément au journal n°24075 de « La République des Pyrénées » et n°24056 de « L’Eclair » en date du mardi 30 janvier 2024

© ARCHIVES NICOLAS SABATHIER

À L’HIPPODROME CE DIMANCHE

GRAND PRIX DE PAU : CELA VA ÊTRE SHOW ! MEETING D’HIVER X Le 137e Grand Prix de Pau Biraben Foie Gras est, avec le Grand Cross, un des deux grands moments de la saison des courses à Pau. Youtwo Glass, le tenant du titre, compte bien récidiver. PAGES II-III ■


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CAHIER ÉVÉNEMENT MEETING D’HIVER

MARDI 30 JANVIER 2024

Le tenant du titre

Youtwo Glass favori du 137 Grand Prix e

de Pau Biraben Foie Gras Youtwo Glass, tenant du titre, sera le grand favori du 137e Grand Prix de Pau Biraben Foie gras, qui constituera ce dimanche 4 février le grand rendez-vous du Galop. La foule des grands jours est attendue à l’hippodrome de Pau. .

Le début du mois de février dans la nouvelle configuration du Meeting d’hiver est désormais celui du grand rendezvous du Galop dans le Sudouest et en premier lieu de l’Obstacle dans le pays. Des décennies durant, le Grand Prix de Pau s’est disputé le dimanche précédant le Prix d’Amérique ; désormais, c’est le premier dimanche de février, une semaine plus tard. Nouveauté cette année : le Grand Steeple, 137e du nom, est accompagné de la Grande Course de Haies de Pau, dont le millésime est identique. Même s’il a été réalisé peu de fois dans le passé, le doublé des deux grandes épreuves s’annonçait de plus en plus difficile à réussir à deux semaines d’écart en clôture de la saison, alors qu’Auteuil reprend le 24 février. La texture inédite du programme va nous offrir, ce dimanche 4 février, onze courses à partir de 10h55 : cinq de Plat sur la piste de sable fibré

YOUTWO GLASS, LAURÉAT partants vendredi sur la Grande Course de Haies. En effet, alors DU 136E GRAND PRIX, que la présence du tenant du tiA VAINCU DÈS SON RETOUR tre Youtwo Glass pèse sur le Steele tournoi sur les haies paraît À PAU DANS LE PRIX COMTE ple, beaucoup plus ouvert. C’est la dernière course préDE SAINT-CRICQ LE paratoire qui nous instruit. Le 17 DÉCEMBRE EN HAIES Prix Bernard de Dufau, tout de (PSF) et six d’Obstacle autour d’une Listed et d’un Groupe III en tête d’affiche.

La ligne de la préparatoire À la publication des engagés, vendredi 26 janvier, ils étaient seize à avoir postulé en vue du 137e Grand Prix de Pau Biraben Foie Gras. Compte tenu des doubles candidatures sur le dernier Quinté ou la Grande Course de Haies, ils devraient être une dizaine au départ, sachant qu’un engagement supplémentaire est possible jeudi 1er février. Certains sauteurs et non des moindres pourraient se positionner lors de la déclaration des

même labellisé « Listed », a été enlevé par Youtwo Glass, le sauteur de Daniela Mele. Il a devancé la protégée de François Nicole, Marie Coastala, d’un peu moins de deux longueurs. Sellé par Arnaud Chaillé-Chaillé, Génésis As s’octroyait le second accessit à sept longueurs. A son crédit, un doublé rarissime Grande Course de Haies-Grand Steeple de Bordeaux. Marie Coastala s’est plusieurs fois placée de Listed sur divers champs de courses, Compiègne, Auteuil et Angers. A Pau, nous l’avions vue à deux reprises l’hiver dernier disputer le podium en steeple, notamment dans un Quinté où elle se classait en tête des battus à quatre longueurs et demie de Géné-

James Reveley, Youtwo Glass, son lad, et Daniela Mele lors du succès dans la préparatoire sis As. Youtwo Glass, lauréat du 136e, a vaincu dès son retour à Pau dans le Prix Comte de SaintCricq le 17 décembre en Haies. Johnny Charron le pilotait, puis laissait sa place à James Reveley le 6 janvier.

Les outsiders Derrière le trio respectable de la préparatoire se cache peutêtre l’outsider de l’édition 2024. Le Listrac, estimé dans son jeune temps, a été préparé à

Royan par François Nicole pour s’adjuger le 17 décembre le « Château de Pau ». Une vraie préparatoire pour ce gagnant d’un Groupe I à Auteuil en mai 2021. Sur les haies du Prix Race and Care, la jument d’Emmanuel Clayeux, Inga Kam, casaque Cyprès, a dominé celle qu’entraîne David Cottin, Gessy Raiselle. L’une et l’autre ont gagné à Auteuil : Inga Kam, un Groupe III ; Gessy Raiselle, le Grand

Une 137e Grande Course de Haies particulièrement ouverte Il n’y a pas de favori incontournable pour la 137e Grande Course de Haies de Pau, mais plusieurs chevaux qui peuvent tirer leur épingle du jeu. L’engouement est semblable au Grand Prix s’agissant des engagements de la 137e Grande Course de Haies de Pau. Dix-huit hurdleracers ont été positionnés par leurs mentors. Seulement, nous avons plusieurs doublons entre le Grand Steeple et son pendant sur les haies. Marie Coastala, Inga Kam, Gessy Raiselle et Mishka des Mottes, quatre bons éléments éclectiques présentés pour le Grand Steeple, sont dans ce cas, avec des ambitions légitimes dans les

deux hypothèses. Les décisions seront prises vendredi 2 février en fin de matinée. Transfuge de Cagnes, s’il est confirmé partant, le vétéran Cirano de Pail pourrait voir son coach Jean-Raymond Breton tenter le même coup que David Windrif dans cette course en 2022 avec Berjou. Sous la férule de Gabriel Leenders, Imprenable a fait sien le Prix Albert de Taillac, véritable préparatoire pour la Grande Course de Haies. Cosmos Harmony concédait une longueur loin devant les autres. Le professionnel de Jarzé disposera d’un autre atout, Châtaignier, vainqueur du « Camille Duboscq », Grande Course de Haies des 4 ans en 2022. Confié à Felix de Giles, dont le choix de la monte sera une indi-

cation précieuse, Châtaignier vient de résister de peu dans le Prix de la Navarre à Imposante d’Ainay, venue de Moulins avec Emmanuel Clayeux. Gabriel Leenders avait été l’artisan l’an passé de Baladin de Mesc, le tenant du titre qui ne le remet pas en jeu. Glorice avait obtenu le second accessit. Le sauteur de François Nicole reste sur une victoire à Auteuil en Steeple fin novembre.

ZARAKHAN, QUI AVAIT DÉBUTÉ À PAU, N’A PAS FAIT DANS LE DÉTAIL LE JOUR DE NOËL, LAISSANT LA CONCURRENCE À QUATRE LONGUEURS

Zarakhan qui avait débuté à Pau, quatrième dans le Prix de Monein le dernier jour de l’année 2022, n’a pas fait dans le détail le jour de Noël, laissant la concurrence à quatre longueurs. Placé en Plat du Défi du Galop à Nantes, gagnant pour son retour sur les haies à Angers, il ne peut que retenir l’attention, fort de sa classe en Plat. Gondor de Kerser est le troisième, en net retrait, du Prix Comte de Saint-Cricq, apanage de Youtwo Glass. Lyon Clermont, en tête des battus ce jour-là, donne souvent du rythme dans un parcours. Ces deux-là ainsi que Get Vingt-Sept, Fan d’Apple’s, Hygie ou Le Grand Jour, d’utiles chevaux de handicaps, ne seront comme Caf’Conc que des outsiders. FRANCIS TROY I

Châtaignier entouré de ses lads avec Felix de Giles et


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L’hippodrome de Pau se reconvertit en boîte de nuit

La première opération « Discodrome » avait été un succès en 2023, au point que l’hippodrome de Pau la reconduit cette année encore. © HIPPODROME DE PAU

au Grand Prix le 6 janvier. L’ojectif est clair : la passe de deux. © FRANCIS TROY Steeple des 4 ans en novembre 2022. Imprenable a choisi avec Gabriel Leenders la trajectoire du Prix Albert de Taillac, d’ordinaire affecté à la préparation de la Grande Course de Haies. Placé de Groupes en Haies en 20212022, il s’est constitué ensuite un vrai palmarès sur les gros d’Auteuil. Il nous reste les protagonistes du podium dans le Prix El Triunfo. Raf Tavel à Simon Munir, un

8 ans sous la responsabilité de Daniela Miele, a disposé par six longueurs de In Love, tandis que Thequietman terminait en retrait cinq longueurs plus loin. Passé par Cagnes, Mishka des Mottes a déçu dans le Quinté sur les « balais » du 22 janvier. Miralago, autre atout de la tête de liste du Meeting, s’est classé second d’un gros handicap sans confirmer ensuite toujours en Steeple. FRANCIS TROY I

L’hippodrome de Pau accueille vendredi 2 février la 2e édition de son Discodrome, une soirée musicale et festive dans le temple hippique béarnais. Un concept original qui a séduit plus de 2 000 personnes l’année dernière. La première édition avait été couronnée de succès. En marge du 137e Grand Prix Biraben Foie Gras, l’hippodrome de Pau accueille la deuxième édition de sa soirée « Discodrome », le vendredi 2 février de 17 heures à minuit dans le grand hall, transformé pour l’occasion en boîte de nuit géante. « Il y a toujours eu une soirée des courses à l’hippodrome », rappelle Jean Brouqueyre, le directeur. « À l’occasion du meeting d’hiver, près de 300 personnes venant de toute la France viennent vivre à Pau. Ils aiment bien se réunir. Cette soirée, d’abord plutôt intime et réservée aux personnes du monde des courses, est désormais ouverte aux Palois depuis l’année dernière. » En 2023, plus de 2000 personnes s’étaient ainsi réunies dans le temple des courses béarnais pour siroter un (ou

plusieurs) cocktails, manger et danser jusqu’au bout de la nuit. Un réel succès et une vraie fierté pour les responsables de l’hippodrome. Cet événement a été créé « pour mixer les rencontres, et varier les horizons », explique Jean Brouqueyre.

Le Durango aux platines Aux platines, le Durango se chargera une nouvelle fois de faire swinguer les Paloises, les Palois et les professionnels du monde hippique. « Le but de l’hippodrome est d’attirer un public qui n’a pas l’habitude d’aller aux courses pour faire connaître ce lieu et le désacraliser un petit peu », confie Romain Chalan, le patron du Durango, qui s’évertue à délocaliser sa petite boîte de nuit hors du quartier du Hédas, comme lors des Terrasses du Jurançon ou encore les Nocturnes des Halles. « On aime bien sortir de nos murs, d’autant que l’on doit

« ON ORGANISE CES SOIRÉES POUR MIXER LES RENCONTRES ET VARIER LES HORIZONS » JEAN BROUQUEYRE, DIRECTEUR DE L’HIPPODROME

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Une fréquentation en hausse pour le meeting d’hiver

l’entraîneur Gabriel Leenders. Le choix de la monte du jockey anglais sera révélateur. © F. TROY

Pour attirer toujours plus de personnes à l’hippodrome du Pont-Long, la direction s’évertue à proposer diverses animations (Noël à l’hippodrome, Journée de l’environnement ou restaurant éphémère) lors de sa saison hivernale. Un pari réussi puisque la fréquentation est en hausse de 26 % sur l’année. « Nous avons également réalisé + 15 % sur les paris, soit 768 563 euros de paris hippiques », se félicite Jean Brouqueyre, tout en restant vigilant. La saison hivernale s’achève le 18 février. « L’heure n’est pas encore aux bilans. Il suffirait qu’il y ait mauvais temps sur le Grand Prix ou le Grand Cross et cela peut très vite chuter. »

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La « Star Ac’ » s’invite aussi au Pont-Long Dans le cadre de sa diversification, l’hippodrome de Pau, pour ce weekend décidément chargé, a décidé d’accueillir aussi une retransmission sur écran géant de la finale de la « Star Academy » ce samedi 3 février. Finale à laquelle prendra part Julien, le candidat palois (originaire d’Uzos, plus précisément). Ouverture des portes à 19h30, buvette et restauration sur place. Attention, il faudra s’inscrire pour participer à cette soirée. souvent refuser du monde. Et puis les gens sont friands de ce genre de soirée sur Pau. Ils trouvent qu’il n’y en a pas assez », poursuit le Palois, qui va installer plusieurs DJ habitués du « Dudu » du côté du Pont Long : Marcel Maël, Satxo, Monsieur Eustache ou encore Not so hot. Ces artistes habitués estampillés « Durango Sound System » vont revisiter un large éventail musical, des plus grands tubes disco ou pop des années 80 à quelques trouvailles musicales. « Du moment que l’on danse, c’est le principal », résume Romain Chalan qui espère accueillir encore plus de monde lors de ce Discodrome 2024. L’entrée sera une nouvelle fois gratuite, dans la limite des places disponibles, et la restauration sera assurée par le traiteur Jardins et Saveurs. Pour les amateurs de rugby, la rencontre France-Irlande, qui ouvre le Tournoi des VI Nations 2024, sera projetée sur écran géant. Pub, afterwork ou boîte de nuit, l’hippodrome s’ouvre au grand public et s’apprête à faire la fête. LAURENT VIGNASSE I


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Robert Polin, la mémoire photographique des courses hippiques de Pau ZOOM

Un immense fonds photographique Avec 40 ans de carrière, on l’imagine, Robert Polin possède un immense fonds photographique. L’homme, installé rue du Presbytère à SaintArmou, possède aussi un site internet, www.polin.fr, qui recense quelques-unes des grandes courses qui se sont disputées au Pont-Long, et notamment tous les Grands Prix depuis 1983. Pour découvrir ses photos, l’hippodrome de Pau accueille aussi une exposition de ses clichés jusqu’à la fin du Meeting d’hiver.

Robert Polin, sponsor le 13 décembre dernier pour l’anniversaire de ses 40 ans d’activité, félicite Daniela Mele, tête de liste des entraîneurs du Meeting d’hiver de Pau. © F. TROY

Figure de l’hippodrome de Pau, connu comme le loup blanc dans le milieu des courses, le photographe Robert Polin a fêté ses 40 ans d’activité au Pont-Long.

Il a pris des milliers de clichés de courses à l’hippodrome du Pont-Long. Et en décembre dernier, il fêtait ses 40 ans d’activité sur le site et dans tout le grand Sud-Ouest. Robert Polin, photographe de courses, qui vend ses clichés aux jockeys, entraîneurs et propriétaires les grands jours de victoire, a documenté quatre décennies de réunions hippiques à Pau. Il donne pour nous un coup d’œil dans le rétroviseur, sans cependant envisager la retraite. Il est où le chemin et comment l’avez-vous emprunté pour intégrer le monde des courses de chevaux en ayant vu le jour en Lorraine ? Je suis né à Toul en août 1959. Mon père maçon jouait au tiercé et mon premier souvenir hippique est une victoire d’Yves Saint-Martin sur notre télé en noir et blanc. J’avais à peine 5 ans quand j’ai commencé à répéter à qui voulait l’entendre, parents, instituteurs, copains, que je voulais être jockey. Pourtant les seuls chevaux que je croisais étaient ceux du ramassage des poubelles ou du héraut.

Mes parents ont respecté ce choix et se sont privés pour m’envoyer à l’école des jockeys de Maisons-Laffitte. Cinq heures de train et me voilà en août 1973 à préparer le CAP.

levé, parfois deux hippodromes dans la même journée, et de 53 à 71 kilos. Ma seule victoire sur 150 montes, je l’obtiens à Pontchâteau, en dépit d’une clavicule cassée.

A 15 ans, les pistes vous attendent déjà ? C’est le début de l’apprentissage chez Pierre Pelat. 5 heures et demie le matin, trois lots à monter jusqu’à 13 heures, puis l’école et les cours du soir. Poids léger, je vais débourrer des champions d’Auteuil. L’année suivante, je côtoie Didier Mescam et Dominique Bressou, apprentis dans l’écurie. En 1977, direction la Bretagne à côté de Saint-Brieuc chez Pierre Cardin pour l’écurie de Guy Denuault. Fin avril 1978, je débute en Plat à Landivisiau un futur crack d’Auteuil, V’la Paramé. 4e, départ raté.

Cela ressemble à un bilan… Nous devions faire le Meeting d’hiver de Pau 1979-1980. Mais tout s’est arrêté plus tôt. Le 2 septembre 1979. Mon patron y était hostile mais il me conduit à Ploërmel pour me faire plaisir. Sa présence me sauvera la vie. En course, mon cheval dérobe, entre dans la forêt où je suis projeté contre un arbre. Ce jour-là on compte six accidentés. Le médecin de service annonce ma mort («encéphalogramme plat ») à mon patron qui insiste pour me voir, soulève le drap et voit que je réagis. L’appareil était débranché.

Cela sent la reconversion vers l’Obstacle ? Oui, d’autant que le maréchalferrant de Saint-Brieuc me recrute. Je prends goût à l’Obstacle et en particulier au CrossCountry chez Pierre Gicquel. J’écume la Bretagne, montant en free-lance, souvent au pied

« JE N’AI DE CESSE DE SILLONNER TOUS LES HIPPODROMES DU SUD-OUEST, MÊME LES PLUS PETITS »

Evacuation par hélicoptère vers l’hôpital Pontchaillou à Rennes. Trois semaines de coma profond, deux mois de coma léger. Un énorme hématome au cervelet car mon casque, réglementaire à l’époque, n’a pas explosé. J’en garde encore des séquelles sous la forme de céphalées vertigineuses. J’ai aussi gardé le casque. Mais lorsque je quitte en décembre l’établissement de soins pour une très longue convalescence chez mes parents à Nancy, je suis une épave. C’est la croisée des chemins. Rééducation, reconversion, invalidité ? En 1981, la rééducation par le travail m’est signifiée. Chez mon ancien patron. Une expérience à laquelle met fin un assistant social qui constate que je suis un danger pour moi et pour les autres au terme d’une dizaine de montes. Un stage d’adaptation professionnelle m’est proposé, je choisis la photo. Coup de chance, je suis admis à Gelos où j’arrive en août 1982. Et me voilà aux courses à Pau pour le Meeting d’automne avec mes copains jockeys. La rencontre des courses et de la photo ? CAP en poche avec mention, le jockey Guy Daubas m’incite à m’installer car il n’y a plus de photographe hippique. Le 13 décembre 1983, je crée mon entreprise. Les débuts sont difficiles.

Mon Canon FTB tout manuel ne suffit pas à subvenir à mes besoins. Pendant cinq ans je vais monter des lots à Sers. Avec l’aide de la Société d’encouragement des Pyrénées-Atlantiques, et de son directeur Jean-Paul Hugonnet, mon premier laboratoire sera sous les tribunes. La SEPA et ses dirigeants m’ont toujours accompagné. Je développe à mes débuts des photos en noir et blanc entre les courses. Dire qu’aujourd’hui je réalise, grâce à mes connaissances en hippologie, des portraits pour les ventes Arqana à l’intention des grandes casaques du monde entier ! Et cependant je n’ai de cesse de sillonner tous les hippodromes du Sud-Ouest, même les plus petits, où je prends du plaisir. J’ai toutes les archives depuis mon installation, à savoir 40 ans de mémoire photographique et les programmes originaux depuis 1983. polin.fr est devenu une marque. Sur ce site, il est possible de consulter les photos du dernier Meeting ainsi que des images des années précédentes. Envisagez-vous la retraite ? Aux professionnels qui me posent la question au bord des pistes, je réponds que la retraite c’est pour les gens qui travaillent et dans un second temps que feriez-vous sans moi, et moi sans vous ? RECUEILLI PAR FRANCIS TROY I


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