Pyrénées Eco SPÉCIAL IMMOBILIER
© ASCENCION TORRENT, NICOLAS SABATHIER ET GETTY IMAGES
Supplément gratuit aux éditions du mercredi 3 avril 2019 - Ne peut être vendu séparément
Immobilier : c’est le moment
D’ACHETER !
8 PAGES SPÉCIALES
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SPÉCIAL CAHIER EVENEMENT IMMOBILIER
MERCREDI 3 AVRIL 2019
Immobilier Toujours le beau temps pour les acquéreurs Avec des taux bas et des prix stables, parfois en baisse, le Béarn est un territoire béni pour les acquéreurs. A vérifier ce vendredi lors de la conférence de l’immobilier (lire P.8). █
Décryptage
JULIE JOANIN N PRÉSIDENT E DE L’UNIS 64,65,40 Certes, on peut avoir l’impression que l’on répète chaque année la même chose. À savoir que c’est le moment d’acheter. Reste qu’en ce début de printemps 2019, il apparaît plus que jamais que les conditions sont favorables pour les acquéreurs. Et notamment en Béarn où l’addition des taux bas et des prix stables - et même en baisse - dégage la route pour ceux partis en quête d’un bien. Ce que confirment les chiffres 2018 des notaires - voire carte ci contre mais aussi les professionnels.
C’est reparti début 2019 ! Présidente de l’UNIS (Union des syndicats de l’immobilier) pour le 64, le 65 et le 40, la Paloise Julie Joanin salue ainsi un climat au beau fixe pour son activité. « Nous avons eu une année 2017 fabuleuse avec une augmentation de 20 % des ventes. 2018 a tenu son rang, avec un léger ralentissement du marché en fin d’année, mais depuis début 2019, c’est très bien reparti » explique Julie Joanin. Une tendance nationale qui se
vérifie localement. En Béarn, selon les chiffres de la Chambre interdépartementale des notaires (64, 65, 40), le prix de vente médian des maisons a ainsi augmenté de 3 % sur un an. Une tendance qui ne se vérifie toutefois pas sur les appartements anciens (-5,9 %) ni sur le neuf (6,7 %). L’explication tient d’abord au fait que l’offre de biens est importante, ce qui freine toute inflation des prix. « Mais il ne faut surtout pas que cela reparte à la hausse » explique Julie Joanin. De fait, la professionnelle constate que les candidats à l’acquisition sont toujours aussi nombreux, avec toutefois des exigences plus élevées que leurs aînés. « Notamment dans le domaine environnemental, sur l’isolation, les économies d’éner-
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Ce qu’est le prix médian Notre infographie, conçue grâce aux données 2018 fournies par les notaires, met en valeur le prix médian des ventes. Bien plus que le prix moyen, cet indicateur est considéré comme le plus fiable pour jauger le marché immobilier. Il signifie que 50 % des ventes ont eu lieu en dessous de cette valeur sur une zone donnée et 50 % au dessus.
gie… Ils épluchent par exemple les DPE (diagnostic de performance énergétique) avant d’acheter. »
Regain des cœurs de ville A la lumière de ces priorités environnementales, pas étonnant que l’on constate aussi un fléchissement du modèle pavillonnaire, consommateur d’espaces et générateur de coûteux déplacements domicile-travail. A contrario, le regain d’attractivité des cœurs de ville se vérifie, notamment quand de l’argent a été injecté pour améliorer le cadre de vie, comme on le voit à Orthez (+12 % pour les maisons en 2018). Mais c’est à Pau que Julie Joanin constate le plus gros potentiel (lire page 6). Les travaux engagés, couplés à la mise en place du nouveau dispositif fiscal Denormandie, devraient accélérer ce regain, qui ne se vérifie pas encore dans les prix. « Et avec l’aménagement du secteur Rives des gaves, on va contribuer à étendre, élargir le centre-ville. » De quoi comprendre que la cité royale intéresse de plus en plus d’investisseurs, notamment ceux pour qui Bordeaux est devenu inatteignable. E.N Ie.normand@pyrenees.com
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Axias, promoteur made in Béarn, parie sur des formats plus petits
La Béarnaise Habitat pl logements adaptés pou Avant de fusionner avec l’Office palois de l’habitat, le bailleur social multiplie les projets à destination de tous les publics. █
Témoignage
OLIVIER SUBRAN Directeur général de la Béarnaise Habitat
Le Clos Mazoyer, résidence de 13 logements qui va bientôt voir le jour dans le quartier du 14 juillet. © AXIAS PROMOTION
Face aux nouvelles demandes de la clientèle, le promoteur palois propose des produits personnalisés. █
Témoignage
JULIEN PARDON NDirigeant de Axias Promotion Alexandre Bardaji et Julien Pardon ont créé Axias Promotion après 10 ans d’expérience dans l’immobilier. Ils ont souhaité proposer aux clients une entreprise à taille humaine, proche de ses clients et de ses partenaires. Axias travaille notamment avec le cabinet d’architecture palois Julien Camborde, et privilégie les entreprises locales de construction. D’autant que la clientèle des logements neufs est en train de changer, estime Julien Pardon. « Les outils de défiscalisation ne sont plus en vigueur sur l’agglomération depuis le 1er janvier 2019. Ils sont centrés sur les zones à forte tension immobilière. Ici, les acquéreurs sont donc le plus souvent des propriétaires occupants. Nous
devons nous y adapter et travailler de façon plus prégnante sur l’habitabilité des logements. »
Logement vert et central Julien Pardon et son associé essaient d’anticiper les demandes des clients. Ces derniers sont notamment des foyers qui quittent une grosse maison pour revenir vers la ville centre et veulent se rapprocher des commodités. Ils ont 60 ans et plus. Les chambres sont plus spacieuses, équipées de placards, de dressing. La réflexion va jusqu’à l’équipement du cellier, du garage, de la cave. « Avant, nous faisions un produit plus simple car la clientèle faisait un placement financier et était moins regardante qu’aujourd’hui. Ils ont des exigences supérieures. » C’est ce qu’Alexandre Bardaji nomme « la personnalisation du logement », en terme d’aménagement mais aussi de matériaux. Les résidences seront plus petites, entourées de verdure mais pas loin du centre. Axias commercialise actuellement la résidence Clos Mazoyer de 13
logements qui répond à ces critères dans le quartier du Pont d’Espagne à Pau. La livraison de la première tranche est prévue en 2020. Dans une seconde tranche, six maisons mitoyennes sortiront de terre et quatre lots de terrains seront commercialisés pour accueillir des villas d’architecte. Axias travaille sur ce projet avec le cabinet Julien Camborde. Celui-ci s’occupe de toute la conception du projet et le suivi de chantier.
La fusion avec l’Office palois de l’habitat (OPH) le 1er juillet, qui donnera naissance à un groupe de gestion des HLM de 9 000 logements, Pau Béarn Habitat, n’empêche pas la Béarnaise d’avoir des idées. Actuellement, la réflexion porte sur l’adaptation des habitats à la demande de plus en plus croissante des personnes âgées. « Un tiers de nos locataires ont plus de 60 ans » explique Olivier Subra, directeur général de la Béarnaise. Le groupe a mis au point un plan senior qui consiste à rendre visite à tous ses locataires qui ont plus de 80 ans. « Ces personnes sont parfois seules. Elles bénéficient alors d’une visite régulière des conseillères en éducation sociale et familiale. Nous faisons également un bilan complet du logement pour voir ce qu’il faut modifier dans l’appartement. »
20 logements par an Trois logements seront proposés à un tarif attractif de 2 300 € le m 2, notamment pour de jeunes ménages qui procèdent à leur première acquisition. L’avantage du neuf est de proposer des normes phoniques et énergétiques défiant toute concurrence, y compris dans les parties communes. La clientèle est désormais regardante sur les économies d’énergie, les matériaux… autant de critères que maîtrisent les deux associés palois qui construisent environ 20 logements par an. ODILE FAURE Io.faure@sudouest.fr
Personnes âgées Dans sa politique de construction de logements neufs, la Béarnaise prend en compte cette nouvelle donne pour concevoir des habitats qui pourront s’adapter aux personnes âgées. « Est-ce qu’il faut une baignoire, une terrasse, un cellier, des placards… » Un groupe de travail élargi va donc être créé avec des personnes de la Béarnaise, des personnes ressources et des locataires pour participer à cette réflexion et décliner ensuite les idées dans ses programmes neufs. « L’idée est de mixer les popu-
« NOUS BÂTIRONS UN PLAN POUR ÊTRE PRÊT À RÉPONDRE AUX BESOINS DES COMMUNES, SACHANT QUE NOS PROGRAMMES DOIVENT RÉPONDRE À LA DEMANDE D’UNE POPULATION QUI ENTRE DANS NOS CRITÈRES DE LOYER MODÉRÉ. » OLIVIER SUBRA
lations et de proposer des résidences intergénérationnelles. Faut-il une salle commune dans laquelle la collectivité peut intervenir, des services, etc. Nous bâtirons un plan pour être prêt à répondre aux besoins des communes, sachant que nos programmes doivent répondre à la demande d’une population qui entre dans nos critères de loyer modéré. »
Bientôt Bellagio à Carnot En location ou en accession à la propriété, en ville ou à la campagne, la Béarnaise va donc tenter de satisfaire les seniors après avoir participé à l’élargissement de l’offre pour les jeunes. Deux grosses résidences étudiantes ont été construites récemment, une autre va être érigée sur le site de Laherrère dans le quartier Saragosse, dotée de 130 logements réservés à des étudiants et des jeunes travailleurs. L’actualité immédiate de la Béarnaise en matière de construction, c’est le chantier de la résidence Bellagio qui a démarré place du Foirail à Pau, livré en 2020. A Lons, une résidence de 34 logements est en train d’être finalisée. La Béarnaise assiste également les PEP64 sur une maison relais pour enfants en difficulté sociale (une MECS) dans le nord de Pau qui mêlera salles d’activités et chambres
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lanche aussi sur les Le Comité ouvrier du logement veut ur les personnes âgées mettre l’innovation à portée de tous En plus de miser sur le développement de l’habitat participatif, le COL met à disposition des outils pour devenir propriétaire. █
Témoignage
BERTRAND BOURRUS NPrésident du Comité ouvrier du logement Depuis 70 ans, le comité ouvrier du logement (COL) réfléchit pour que le plus grand nombre de personnes deviennent propriétaires de leur logement. Le COL est ainsi le premier opérateur en Nouvelle Aquitaine de l’habitat participatif avec plus de 400 logements. La majorité est dans les Pyrénées-Atlantiques. Le dernier projet s’est dernièrement concrétisé à Billère avec la résidence Doman. Le second projet béarnais verra le jour dans plusieurs mois, rue Lespy.
Première pierre rue Lespy La première pierre devrait être posée le 19 avril 2019. Le principe est simple : « Nous partons d’une page blanche avec un architecte et un groupe de volontaires, en tenant compte
des contraintes financières et urbanistiques, et ensuite les futurs occupants organisent leur lieu de vie » explique Bertrand Bourrus, président du COL.
Un organisme foncier Le COL a développé une nouvelle formule pour devenir propriétaire en détachant le foncier et le bâti. « Depuis un an, le COL a créé un organisme foncier solidaire qui achète des terrains grâce à des prêts très longue durée. Sur ce terrain, nous construisons des logements et nous vendons les murs aux particuliers. Nous lui louons la quotepart du foncier sur une très longue période. L’organisme foncier du COL reste propriétaire du terrain ». Cette formule permet de faire baisser l’acquisition du logement de 20 à 30 % par rapport à un achat ordinaire. Pour éviter la spéculation immobilière, notamment dans les zones tendues, le COL a introduit une clause non spéculative dans les contrats. « Nous tenons compte des investissements des propriétaires, s’ils ont fait des travaux par exemple, et nous indexons le prix de revente sur l’indice de construction. Ces logements
entrent dans la comptabilisation des logements sociaux dans les communes. Nous mettons beaucoup d’espoirs dans cette formule ». Une dizaine d’opérations de ce type sont en cours dans le département.
Location-vente Enfin, une troisième voie est explorée par le COL : la locationvente. Le COL fait une opération locative et crée une société civile immobilière avec les locataires. Le loyer, les charges et les provisions pour travaux correspondent à des parts sociales que le locataire acquiert petit à petit. Cette solution sera proposée aux locataires qui ne peuvent pas avoir de prêts bancaires. Un test a été fait à Ascain. Cette accession sociale est également éligible aux obligations des communes qui doivent avoir une part de logements sociaux. Les locataires ont 40 ans pour acheter l’ensemble du bien et ne peuvent l’acquérir avant 10 ans. Toutes ces solutions sont le fruit d’intenses réflexions et d’une collaboration avec les partenaires du COL regroupés dans Habitat réuni, un groupement reconnu par l’État. ODILE FAUREIo.faure@sudouest.fr
La Villa du Midi cours Lyautey à Pau, l’une des réalisations récentes de la Béarnaise Habitat. © BÉARNAISE HABITAT
d’hébergement. Enfin, la résidence Harmony (10 logements) rue Duboué va être livrée avec des appartements en accession libre ou sociale. Elle sera finie au mois de juin.
Décret Denormandie « Nous essayons d’avoir une programmation en centre-ville, dans les communes de l’agglo mais aussi dans l’ancien. Nous lançons, avec la Siab, la villa
Margot, rue Bonado (lire page 7) pour quatre logements et un commerce en rez-dechaussée », indique Olivier Subra. À noter enfin que la publication récente du décret Denormandie, qui permet de défiscaliser dans l’ancien et qui pourra booster le centre-ville, conforte le directeur général de la Béarnaise dans sa stratégie. ODILE FAURE Io.faure@sudouest.fr
La résidence Doman, de Billère. Le premier exemple d’habitat participatif en Béarn. Un autre chantier va bientôt débuter à Pau, rue Lespy. © COL
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A Pau, des prix raisonnables
La Caisse des dépôts
FINANCE les cœurs de ville
Si les prix n’ont pas encore augmenté, le nombre de ventes apparaît en hausse et pourrait s’accélérer en cœur de ville avec un nouveau dispositif fiscal. À Pau, les prix sont toujours loin d’atteindre ceux, de plus en plus inaccessibles pour une famille de la classe moyenne, que l’on observe sur la côte basque (voir infographie en pages 2-3). Sans même parler de Biarritz, notons qu’à superficie égale, une maison à Bayonne est souvent deux fois plus chère qu’à Pau. La cité royale continue de payer l’évasion vers les périphéries, notamment sa deuxième couronne, qu’elle a connue depuis une vingtaine d’années. Un phénomène qui a généré un taux de vacance important en cœur de ville, que les nombreuses politiques publiques, via les outils (OPAH...) mis à disposition des investisseurs et particuliers, essaient d’endiguer.
Demande en hausse
De l’aveu des différents interlocuteurs rencontrés pour ce supplément, la roue serait en train de tourner, notamment pour le cœur de ville. La demande serait ainsi en
hausse, afin d’habiter dans le périmètre protégé. Si cela ne se traduit pas encore dans les prix de vente médians - qui sont en baisse depuis 10 ans - il y a clairement une envie de beaucoup de se rapprocher des services et de profiter des atouts d’un centre urbain. Quitte à devoir renoncer à un carré de pelouse. Dans les quartiers résidentiels, c’est au Nord de la ville que les prix restent les plus élevés (209 800 euros le prix médian d’une maison avec une baisse de 0,5 %) mais un regain se dessine dans le sud de la ville (208 600 euros le prix médian, soit une hausse de 11,3 %).
Nouveau dispositif
Par ailleurs, en ce début d’année 2019, les professionnels placent beaucoup d’espoirs dans le dispositif fiscal Denormandie, qui doit inciter à investir dans les cœurs de ville, moyennant réduction d’impôt (lire page 6). Il vient prendre le relais d’un dispositif Pinel supprimé dans les zones dites B2 comme celle de Pau, dont les effets n’ont pas été que bénéfiques pour la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Les résidences neuves ont en effet poussé loin du cœur de ville, contribuant elles aussi à affaiblir le centre ancien.
Dans la stratégie de reconquête des centres-villes, la Caisse des dépôts s’impose comme un acteur de poids. █
Témoignage
GENEVIÈVE PUYAU N DIRECTRICE TERRITORIALE DE LA CAISSE DES DÉPÔTS A PAU Depuis son installation Boulevard de la Paix à Pau il y a trois ans, la délégation territoriale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) ne manque pas de grain à moudre sur la scène départementale. L’opérateur public s’affirme en effet comme le principal financeur des projets de reconquête des cœurs de ville, dans les agglomérations comme Pau comme dans les villes plus modestes, comme Nay où les travaux battent leur plein. Une mission d’autant plus mise en avant que la CDC mise désormais sur sa toute jeune « Banque des territoires » dont l’antenne de Pau a été inaugurée le 17 janvier par le directeur général adjoint de la CDC Olivier Sichel.
Développement local
« C’est bien simple, la CDC a trois missions », détaille Geneviève Puyau, directrice de la délégation territoriale paloise : « Protéger les fonds de tiers qui transitent par les notaires et animer le réseau du notariat ; prêter aux organismes HLM ; et,
enfin, permettre aux collectivités de mener à bien leur projet de développement. » C’est dans le cadre de cette dernière mission, qui s’est développée au début des années 90 avec la politique de la ville puis s’est fortement intensifiée depuis la crise de 2008 et la chute de Dexia, que la CDC, via donc la Banque des territoires, intervient. A ce titre, l’établissement public est le principal financeur de la réhabilitation du cœur de Pau. La CDC a ainsi accordé un prêt de 16 millions à taux 0 à la Ville pour son projet de rénovation des halles. Un projet structurant dans lequel elle est également intervenue afin de prêter, là aussi à taux 0, aux étaliers qui modernisaient leur outil de travail. On comprend donc que lors de son passage début janvier à Pau, Olivier Sichel ait fait un crochet par les halles pour juger du tra-
EN CHIFFRES █
16 C’EST EN MILLIONS D’EUROS LA SOMME PRÊTÉE À TAUX 0 À LA VILLE DE PAU PAR LA CDC POUR LE CHANTIER DES HALLES
vail accompli. Mais ce n’est pas tout, le chantier du bus à hautniveau de service (BHNS) va bénéficier d’un prêt de 20 millions, sur 30 ans, de la banque. « Nous sommes véritablement en charge du développement des territoires » commente Geneviève Puyau. Surtout, l’intervention de la Banque des territoires a un véritable effet levier, rassurant, et incite les autres financeurs à s’engager sur un projet. Un accompagnement qui, dans le cadre des missions de la Banque des territoires, ne se traduit pas uniquement par des prêts, mais aussi par de l’ingénierie, notamment dans le cadre du plan « Action Cœur de ville. »
Très haut-débit
Mais son action ne se concentre pas uniquement sur les cœurs de ville. Au sein de l’agglomération paloise, en plus de soutenir le projet de rénovation urbaine du quartier Saragosse, la Caisse des dépôts est également investie, avec Axione, dans le déploiement de la fibre pour le réseau très hautdébit et enfin, associée à Engie, elle vient de décrocher la délégation de service public (DSP) pour construire le réseau de chaleur qui permettra de valoriser l’énergie issue de l’incinérateur de Lescar. Autant d’exemples de la place importante prise localement par l’établissement public. ERIC NORMANDIe.normand@pyrenees.com
Le
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La SIAB a bien avancé dans sa reconquête du centre-ville de Pau Près de 10 ans après sa création, la structure voit ses efforts salués avec des effets palpables et désormais bien visibles au cœur de la ville. █
Témoignage
EMMANUELLE MAUJEANN DIRECTRICE DE LA SIAB
chantier du BHNS est aussi un levier pour améliorer la ville. © NICOLAS SABATHIER
Elle s’appellera « Villa Margot. » Située rue Bonado à Pau, non loin du collège Marguerite de Navarre qui a inspiré ce nom de baptême, cet immeuble proposera, après travaux d’environ une année, trois T4 d’une centaine de mètres carrés, un studio de 39 m2 et un local professionnel de 50 m 2. Le tout en cœur de ville, près du Parc Beaumont, avec jardin, local vélo et performance énergétique de haut-niveau. « Nous débutons la commercialisation avec des prix qui seront ceux du marché » explique la directrice de la SIAB Emmanuelle Maujean. Des biens qui ne devraient pas avoir de mal à trouver preneurs.
Travail chirurgical
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Près de 80 millions d’euros pour le logement social en 2018 En 2018, l’antenne de Pau de la Banque des territoires, qui intervient sur l’ensemble des Pyrénées-Atlantiques, a apporté 99,3 millions de prêts sur fonds d’épargne dans le département. Sur cette enveloppe, 79 millions ont notamment permis la construction de 600 logements sociaux neufs et la réhabilitation de 400 logements sociaux et places d’hébergement. Par ailleurs, la CDC devrait jouer un rôle important dans le cadre de la rénovation urbaine du quartier Saragosse (ci-dessous). © M.Z
La Villa Margot est un bon exemple de la stratégie de la SIAB (Société immobilière d’aménagement du Béarn). Objectif, permettre à des familles de s’installer au centreville en remettant sur le marché des logements suffisamment vastes et confortables. Avec sa petite équipe de quatre personnes (la directrice, deux chargées d’affaire et une assistante), la SIAB, filiale du bailleur Béarnaise Habitat et de l’aménageur SEPA, est chaque jour à la manœuvre pour dénicher les opportunités et les mettre en œuvre. Un chantier débuté en 2010 et qui, quand elle soufflera l’an prochain sa dixième bougie, pourra revendiquer plusieurs centaines de logements remis sur le marché. Après des débuts
Le bel immeuble de la rue Bonado qui sera rénové par la SIAB Travaux imminents. © A.TORRENT où, procédures obligent, il a fallu s’armer de patience avant de voir éclore les projets. Il est vrai que le travail de la SIAB est souvent de nature chirurgicale, avec des achats qui, au sein d’un immeuble dégradé, se font logement par logement.
Des îlots à reconvertir Actuellement, la SIAB planche notamment sur la reconversion d’îlots en cœur de ville. Avenue du Général Leclerc, l’îlot Batsalle est désormais aux mains du promoteur SAGEC qui construit une résidence de 95 logements, baptisée Edouard VII. La SAGEC est également impliquée dans la reconversion de l’Îlot du Moulin, près du Boulevard des Pyrénées, où la SIAB maîtrise désormais l’intégralité du bâti à rénover. L’Îlot Bonado, en plus de l’aménagement de la Villa Margot, sera enrichi par la construction d’une résidence, une fois effectuées quelques démolitions. Des discussions sont en cours avec le COL, autre bailleur social. Enfin, deux autres sites du centre-ville, l’Îlot Carreau,
« QUAND ON FAIT DU QUALITATIF, LES BIENS TROUVENT PRENEURS »
EMMANUELLE MAUJEAN, DIRECTRICE DE LA SIAB
non loin de la place Verdun, et l’Îlot Navarrot, près de Clemenceau, sont moins avancés mais devraient passer eux aussi par la phase démolition-reconstruction.
Regain observé In fine, Emmanuelle Maujean se dit plutôt optimiste sur le sort des logements qui devraient naître sur ces emplacements distincts. « Si les logements sont de qualité, ils partent vite » explique la professionnelle. De son bureau de la rue du Maréchal Joffre, la professionnelle observe de plus un véritable regain du centre-ville, bien appuyé par la livraison de nouveaux équipements publics. Le déploiement du dispositif gouvernemental « Action cœur de ville », qui concerne 222 villes en France, devrait également contribuer à cette revitalisation. « Auparavant, il y avait 620 ventes de logement par an en centre-ville, l’an dernier, on est arrivé à 800 » se félicite la directrice de la SIAB qui, alors que les prix sont stables, n’exclut pas qu’ils partent à la hausse d’ici « deux ans ». Un regain vérifié dans les salons auxquels la SIAB participe. « Avant, quand on parlait de Pau, cela n’intéressait personne. Désormais, cela n’est plus le cas, nous le voyons bien. » E.N Ie.normand@pyrenees.com
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Conférence de l’immobilier ce vendredi au Palais Beaumont Organisée par les entités du groupe Sud Ouest (Pyrénées Presse, Sud Ouest Béarn et Soule et Sud Ouest publicité), la traditionnelle conférence annuelle de l’immobilier se déroule ce vendredi matin au Palais Beaumont de Pau. Les participants sont invités à venir dès 8h30 et les échanges débuteront à 9h. La conférence, dont ce sera la 4 e édition, s’ouvrira avec la présentation par la Chambre interdépartementale des notaires du bilan 2018 du marché immobilier. Suivront ensuite deux tables rondes animées par les journalistes Odile Faure (Sud Ouest Béarn) et Bruno Robaly (Pyrénées Presse), avec le concours d’Eric Dournès de Créa-Sud. La première sera consacrée à l’innovation dans l’immobilier et les nouvelles façons de se loger, avec comme participants les représentants du COL, de la Béarnaise Habitat et d’AXIAS. La seconde table ronde aura pour thème l’évolution immobilière du Grand Pau d’ici cinq ans, avec les responsables de l’UNIS, de la SIAB, de la Banque des territoires mais aussi de la CAFPI pour évoquer les financements. Il est encore possible de s’inscrire à l’adresse : evenements.sudouest.fr/201 9-conference_immo_pau/
ECHOS DE L’IMMO
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FISCALITÉ
Le décret est paru pour le dispositif Denormandie
S’adressant aux 222 villes moyennes bénéficiaires du programme gouvernemental Action Cœur de ville, le dispositif Denormandie, qui porte le nom du ministre du logement, est officiellement lancé. Les décrets d’application sont parus au journal officiel le 27 mars. Il permet d’accéder à la défiscalisation en rénovant des biens dans l’ancien. Les travaux effectués doivent être à hauteur de 25 % du prix d’acquisition.
EMPRUNT
Les taux d’intérêt devraient rester bas
Si l’on annonce régulièrement une remontée, on ne la voit toujours pas venir. Les taux pour emprunter restent très bas, en moyenne autour de 1,5 % pour un crédit sur 20 ans, avant négociation. Un niveau qui pourrait ne pas évoluer ces prochains mois, la Banque centrale européenne (BCE) ne devant pas bouger son taux directeur en 2019.
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Le courtier Cafpi : « Un marché plus sain actuellement qu’il y a 10 ans »
Les taux d’emprunt n’ont jamais été aussi bas. De quoi susciter l’intérêt des acquéreurs qui n’hésitent pas à aller voir les courtiers comme CAFPI. ©DUVERDIER
Pionnier des sociétés de courtage, Cafpi œuvre en France depuis 1971 pour aider les particuliers et les professionnels à finaliser leur projet de financement. Installée à Pau depuis 2005, l’agence Cafpi de Pau-OrthezTarbes, située 24 rue Ronsard, a accompagné 600 projets immobiliers en 2018. Les 17 collaborateurs, dont le responsable du site Régis Maysounabe, ont la mission de permettre à chaque client de devenir propriétaire.
Suivi du projet de A à Z
« Notre métier est de défendre les projets de nos clients et de leur trouver la meilleure solution de financement proposée par nos partenaires bancaires. Nous sommes les porte-parole de leur projet. Le taux est l’une des composantes du dossier du prêt immobilier, mais nous abordons aussi la question des assurances, nous examinons les garanties. Tout le monde n’a pas les mêmes besoins. Donc, nous sommes là pour trouver la meilleure solution sur-mesure. Un bon crédit est celui qui répond au cahier des
charges du client : taux, durée, modalités de remboursement anticipé, notions de souplesse » explique Régis Maysounabe. L’activité de Cafpi est devenue incontournable aujourd’hui. « Passer par un courtier est devenu normal. Nous suivons le projet de A à Z. Nous sommes un peu l’avocat-financier » poursuit le responsable du site. Depuis le 14 février 2019, Cafpi a ajouté une corde à son arc. La société développe l’offre professionnelle qui va au-delà de l’achat des murs. Elle peut par exemple aider un responsable de PME à monter un projet de financement pour l’investissement matériel. C’est un métier nouveau pour lequel Cafpi dispose de 22 spécialistes dans toute la France, dont un dans notre région.
Evolution des dossiers
Après plus de 45 ans d’expérience, Cafpi a une bonne connaissance de l’évolution des pratiques et du métier. Ces dix dernières années, Régis Maysounabe a vu croître la qualité des dossiers. « Autrefois, on allait voir le courtier en dernière solution. Aujourd’hui, la pratique est entrée dans les mœurs et nous
avons beaucoup de bons dossiers, c’est-à-dire des clients qui, a priori, n’auraient pas besoin de nous. La concurrence prend tout son sens car ce sont des dossiers que les banques s’arrachent. » Les « bons dossiers » présentent un faible risque et préfigurent de belles opportunités commerciales pour les partenaires financiers. « Cela peut être un jeune qui a un bon revenu et un potentiel de développement » Pour Cafpi, aujourd’hui, il n’y a pas de « mauvais dossiers » mais des dossiers « pas toujours assez murs ». Il est plus compliqué aujourd’hui de financer une personne qui n’a pas d’apport. Cafpi peut lui conseiller d’épargner et de différer son projet. Le métier n’est pas que du court terme. Régis Maysounabe sent un marché « beaucoup plus sain » actuellement qu’il y a dix ans. Les partenaires bancaires pouvaient financer sur une durée très longue, avec des taux révisables, sans aucun apport. « La crise des subprimes a remis un peu de bon sens dans tout ça. » Les taux sont actuellement au plus bas. Le professionnel n’a jamais connu ça. Il vient de sortir un taux de 1,10 % sur 25 ans pour
un de ses clients mais la moyenne se situe à 1,50 % sur 25 ans.
Deuxième achat
Chaque banque bâtit son offre commerciale et sa cible tarifaire. Elle peut privilégier des primoaccédants, des secundo accédants, des fonctionnaires, des professions libérales. Le courtier doit se tenir informé des cibles privilégiées par les banques et avoir une parfaite connaissance de ces politiques pour apporter une réelle plus-value. « Nous choisirons la banque en fonction du client. Notre avantage est de s’adresser directement aux pôles immobiliers de chaque banque. Ce sont eux qui décident. » La clientèle de Cafpi Pau a varié. Aujourd’hui, l’agence reçoit beaucoup de clients qui veulent pratiquer un second achat. « Ils ont un 2e enfant, se sentent à l’étroit dans leur maison, ont eu une évolution de salaire et ont eu l’opportunité de revendre et de solder leur prêt. J’en vois de plus en plus. » détaille Régis Maysounabe. Ces clients vont être en grande majorité des propriétaires occupants à 80 % dans l’ancien. ODILE FAURE Io.faure@sudouest.fr