Pyrénées Eco SPÉCIAL IMMOBILIER
© MARC ZIRNHELD
Supplément gratuit aux éditions du jeudi 6 mai 2021 - Ne peut être vendu séparément
Immobilier en Béarn
L’heure de la reprise
CONJONCTURE X Les chiffres le montrent, les témoignages des professionnels en attestent, l’immobilier a le vent en poupe en Béarn et Soule. X Le volume de transactions progresse, et les particuliers réfléchissent de plus en plus à leur manière d’habiter et se loger. X Le point sur 12 pages.
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JEUDI 6 MAI 2021
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Côte basque : pourquoi les prix pourraient baisser C’était il y a à peine trois ans. En février 2018, les prix des maisons à Hossegor flirtaient avec la barre des 5 000 euros le mètre carré, selon Barnes, spécialiste du marché immobilier résidentiel haut de gamme sur la Côte basque. Idem à Guéthary, à un degré moindre, ou encore à Biarritz. Aujourd’hui, à la sortie du premier trimestre 2021, force est de constater, toujours selon Barnes, que les prix de ces biens de prestige se sont littéralement envolés, jusqu’à frôler, voire dépasser les 7 000 €/m². Sans parler des niveaux stratosphériques atteints pour certains biens exceptionnels.
Tendance baissière
Si, à l’échelle nationale, les prix moyens sur le marché résidentiel observent une courbe légèrement baissière, ce n’est donc pas le cas sur la Côte basque, où l’immobilier « continue d’afficher une santé insolente », pour Barnes, sous l’effet d’une forte demande et d’une rareté de l’offre. Pour autant, les équipes de Barnes sont tentées de miser sur une baisse des prix à moyen terme, à tout le moins une stabilisation. Une tendance déjà observée à Paris, ce qui pourrait entraîner une diminution significative des transactions au sein de la capitale et, par conséquent, assécher la réserve de clients haut de gamme sur la Côte basque. Philippe Thomine-Desmazures, directeur associé de l’agence Barnes Biarritz, insiste : « Pour anticiper le marché sur la Côte basque, observer le marché parisien est très instructif. En effet, un nouvel acquéreur réalise généralement une vente en parallèle. Sur ce marché de résidence secondaire, ou de nouvelle résidence principale, plus de 50 % de nos clients proviennent de Paris ou d’Ile-de-France. »
Bertrand Harry (PG Immo) : « Les biens se vendent en moins de trois mois » Directeur général du groupe PG Immo officiant sous la marque Square Habitat (filiale de la caisse régionale du Crédit agricole), Bertrand Harry dresse un point encourageant mais vigilant sur le marché immobilier actuel.
INTERVIEW Que recherche l’acheteur en 2021 ? Avec le contexte sanitaire actuel, les acquéreurs cherchent majoritairement aujourd’hui des maisons situées en agglomération, proches de Pau (Idron, Gelos, Jurançon, Billère, Lescar, SerresCastet, Buros), d’une superficie de 120 à 150 mètres carrés comprenant quatre chambres et un terrain d’une superficie de 800 m² environ, pour un budget entre 300 000 et 350 000 euros. Concernant les appartements, la demande est axée sur les T2 et T3 entre 50 et 70 m², en bon état, dans des petites copropriétés, avec un extérieur, pour un budget entre 100 000 et 150 000 €.
Quel est l’impact sur le marché local ? Le marché local est marqué actuellement par une pénurie de biens. Les agents immobiliers disposent de peu de biens, et lorsqu’ils les commercialisent, ces derniers restent peu de temps sur le marché. Les biens en bon état présentés avec un prix qui correspond aux estimations se vendent en moins de trois mois. Ce que l’on constate aujourd’hui, c’est un véritable attrait pour notre région. L’attractivité ne rayonne plus uniquement sur des personnes du département. Des acquéreurs issus du territoire national et de l’étranger n’hésitent pas, aujourd’hui, à investir en vallée d’Aspe, à Oloron, sur la plaine de Nay. C’est un phénomène nouveau qui s’est amplifié depuis la crise pandémique avec deux raisons évidentes : la recherche des grands espaces et le télétravail.
Avec une demande supérieure à l’offre, les biens restent peu de temps sur le marché. © ARCHIVES ASCENCION TORRENT
Comment se comportent les prix sur ce marché soutenu ? Ils dépendent du marché de l’offre et de la demande mais ils sont clairement à la hausse. En effet, il est la synthèse de la conjonction d’une offre faible avec un comportement attentiste des vendeurs qui créé une rareté des biens, et d’une demande soutenue avec des acquéreurs très proactifs sur le marché.
Est-ce le bon moment d’acheter ? Oui, puisque les conditions sont très attractives. Globalement, les taux empruntaires pour l’immobilier sont en baisse. Les conditions pour emprunter sont maintenant encadrées de façon différente par le HCSF (Haut Conseil de la stabilité financière). Dans ces conditions, les primoaccédants, avec peu ou pas d’apports, qui avaient tendance à emprunter, pour certains à 110 %, se retrouvent dans une situation plus tendue avec des conditions plus difficiles à juguler. Pour les autres clients, ça se passe relativement normalement
Bertrand Harry. © DR avec des conditions emprunteurs toujours très attractives.
Qu’est-ce qui est le plus attractif : la construction ou la rénovation ? Sur la construction, la nouvelle réglementation thermique RT2020 entrera en vigueur au 1er janvier 2022. Elle impose de nouveaux standards, et des critères visant à obtenir des bâtiments plus performants, plus respectueux de l’environnement, qui produiront leur propre énergie renouvelable. De ce fait, les « passoires énergétiques » ne seront plus attractives.
Dans ces conditions, l’élément énergétique va devenir un indice essentiel dans la détermination de la valeur patrimoniale. Les constructions nouvelles tireront leur épingle du jeu et n’obligeront pas leurs propriétaires à devoir faire des travaux pour répondre aux exigences environnementales. Pour la rénovation, les propriétaires devront faire des travaux pour éviter une dégradation de la valeur patrimoniale. L’incitation proposée par l’Etat au travers de MaPrimeRénov’ constitue une véritable opportunité pour engager des travaux, et un véritable atout dans la maîtrise des coûts à engager. Rénover, pour un acheteur, constitue une bonne option pour réaliser une plus-value, mais attention de ne pas acheter un bien en mauvais état et trop cher. Le prix de l’achat et le prix de la rénovation doivent s’équilibrer pour ne pas se retrouver hors du marché. PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUELLE GABILLAT I
JEUDI 6 MAI 2021
LES ÉCHOS DE L’IMMO
SPÉCIAL IMMOBILIER
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CENTRES-VILLES
Le dispositif Action cœur de ville pour relancer l’immobilier au cœur de Pau
Lancé il y a deux ans, le dispositif Denormandie était très attendu à Pau, où la vacance de logements, souvent insalubres ou mal isolés, était prégnante, atteignant les 20 %. Et plus globalement dans toutes les villes moyennes souffrant d’un patrimoine vieillissant et pourtant remarquable. Le dispositif permet la défiscalisation d’une partie d’une opération immobilière de réhabilitation de logements anciens destinés à la location. La défiscalisation oscille entre -12 % de l’opération pour des locations sur six ans et -21 % pour douze ans. Seules les 222 communes labellisées « Action cœur de ville » peuvent faire bénéficier d’une telle défiscalisation. Récemment, Action Logement, qui coordonne le dispositif, faisait un bilan éloquent après un peu plus d’un an du lancement : une nouvelle offre de près de 10 000 logements, soit 830 opérations immobilières dans 185 villes pour un montant de 552 millions d’euros. En Nouvelle-Aquitaine, 22 villes sont concernées par le programme : Agen, Angoulême, Bayonne, Bergerac, Bressuire, Brive-la-Gaillarde, Châtellerault, Cognac, Dax, Guéret, Libourne, Limoges, Marmande, Tonneins, Mont-de-Marsan, Niort, Pau, Périgueux, Poitiers, Rochefort, Saintes, Tulle, et Villeneuve-sur-Lot. Au total, 51 M€ ont déjà été injectés pour 40 opérations engagées pour une offre de 459 logements. Le dispositif prévoit déjà 36 opérations à venir, représentant une offre d’environ 312 logements (77 % d’opérations en acquisition-amélioration-réhabilitation, 23 % en démolitionreconstruction). De nouvelles opérations sont en cours qui aboutiront à 13 nouveaux logements sur Pau.
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À Pau, la fin du Pinel attractif n’a pas forcément impacté le marché du neuf À Pau, la construction neuve conserve une assez bonne dynamique, malgré l’arrêt du dispositif Pinel. Le marché s’est recentré sur des produits plus en adéquation avec les attentes. Le dispositif Pinel de défiscalisation sur les logements neufs, qui s’est arrêté fin 2018 à Pau, a engendré le retrait d’un certain nombre de promoteurs et une forte baisse de la production du neuf ces deux dernières années. Mais le marché reste dynamique grâce à des opérateurs qui ont compris les attentes de la clientèle et qui proposent des opérations à taille humaine, s’adressant non plus à des investisseurs mais davantage à des propriétaires occupants. « Nous tenons aussi à saluer le travail de certains d’entre eux qui proposent des biens en accession sociale à la propriété, ce qui existait peu jusque-là, et qui touchent une cible d’occupants qui ne parvenaient pas à accéder à la propriété dans la proche agglomération », précise Isabelle Buron, adjointe à la direction Habitat et Rénovation urbaine de la Communauté d’agglomération paloise. « Cette offre, aux coûts ténus mais d’une vraie qualité architecturale et résidentielle, participe à la requalification du centre-ville. »
Un regain d’intérêt pour Pau « En dépit d’un léger tassement lié à la crise sanitaire, on constate un vrai frémissement du marché et un regain d’attractivité de la région », renchérit Thomas Zellner, directeur Habitat et Rénovation urbaine. « Il y a trois ans, avec la fin du Pinel, je pensais que cela allait impacter notre activité », confie Julien Pardon, gérant associé de la société de construction et promotion Axias. « Aujourd’hui, je n’ai plus le même point de vue.
Situé à la limite de Pau et Jurançon, le Clos Mazoyer, programme résidentiel, a trouvé preneurs. © ASCENCION TORRENT
lieu de trois, acquis pour moitié par des clients venus du nord de la Loire, de la région parisienne ou des Hauts-de-France. Pau a retrouvé une forte attractivité grâce aux investissements publics et au dynamisme de son bassin d’emploi. « Le Pays basque a l’océan, on a le pétrole ! » plaisante Julien Pardon. « L’entreprise Total, le bassin de Lacq, l’agriculture avec Euralis et le secteur de l’aéronautique contribuent tous à cette attractivité. L’Agglomération a fait d’importants efforts pour rendre la ville agréable. De plus en plus de clients nous disent que Pau est jolie. »
Le Covid dope l’immobilier On a dû s’adapter à l’évolution du marché en augmentant les surfaces des logements en T2 et T3, et en proposant davantage de T3 et de T4. Notre offre correspond aujourd’hui à une clientèle de propriétaires occupants (jeunes primo-accédants, familles et retraités) qui vient remplacer celle des investisseurs. » Parmi les récentes réalisations de son entreprise, le Clos Mazoyer, à la limite de Jurançon et Pau, regroupe une trentaine d’appartements qualitatifs en T2, T3 et T4. Une première tranche a été livrée il y a un mois, la seconde est en travaux. « Nous n’étions pas très sereins car nous avions perdu 50 % de nos clients.
Mais cela a été un réel succès commercial. » À Pau, dans le quartier de l’hippodrome, Axias a également construit les Jardins de l’Oussère, un programme de dix maisons individuelles en T4, T5 avec jardin privatif. « On soigne les parties communes, on fait très attention aux extérieurs, on pense à l’optimisation des espaces, et on personnalise les logements en faisant participer nos clients au choix des matériaux, aux ambiances. Pas un logement ne ressemble à un autre. Ce que l’on ne faisait pas jusque-là. » Sur la quarantaine de logements réalisés par l’entreprise, 38 ont été vendus en deux ans au
ZOOM
Des projets au-delà du seul Béarn L’entreprise Axias a été fondée il y a cinq ans par Julien Pardon et Alexandre Bardaji, son associé. Après avoir travaillé ensemble en sous-traitance pour des promoteurs, ils se sont lancés en 2015 et ont vite élargi l’équipe. Aujourd’hui, ils travaillent à trois associés et trois collaborateurs, dont Samia et Thierry, tous deux embauchés en alternance. « Je crois beaucoup à la formation », assure Julien Pardon. Au-delà de ses programmes en Béarn, l’entreprise Axias travaille actuellement sur deux autres projets en cours d’élaboration. Le premier, prévu au Pays basque, est intitulé Les Maisons Aintzira Leku, et concerne six maisons mitoyennes à construire à Saint-Pée-sur-Nivelle, juste en face du lac. Le second, prévu à Soustons, dans les Landes, sera une combinaison de logements sociaux, de commerces et d’accessions libres. Une cinquantaine de lots au total devraient sortir de terre, à 10 kilomètres à peine de la côte landaise.
« Ma plus grande crainte au premier confinement, c’était de revivre les crises de 1992 ou 2008, confie l’entrepreneur. Mais heureusement, on y a échappé. J’oserais dire qu’on n’est même pas trop concernés par la crise sanitaire, et qu’on a pu tirer notre épingle du jeu car la période est encore plus dynamique aujourd’hui. Les clients ont eu le temps de réfléchir à leurs choix de vie et d’habitation. Ils privilégient davantage les extérieurs, les terrasses et les jardins. Ils veulent de la lumière. » On constate une légère augmentation des prix du neuf, de 3 200 à 3 500 € le mètre carré, lié à une forte hausse des prix des matériaux, du bois et de l’acier. « Pau a connu un point historiquement bas quant aux taux d’intérêt et à ses prix à la vente, ce qui n’arrivera plus », ajoute Julien Pardon. Le marché, bien qu’un peu tassé du fait de certains secteurs d’activité à l’arrêt, ne souffre pas de résidences désespérément vides. Loin de là. On pressent même un regain d’attractivité des villes moyennes, lié à la saturation des métropoles, qui viendra sans doute alimenter la dynamique. LAURENCE FLEURY I
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JEUDI 6 MAI 2021
À Pau, l’ancien se porte plutôt bien ZOOM
La particularité de l’ancien
La réhabilitation de l’îlot de la rue Bonado, une des prochaines opérations de la SIAB, laquelle prévoit la réhabilitation de 900 logements dans le centre-ville ces 10 prochaines années.
Cela reste plus cher de rénover de l’ancien que de construire du neuf. D’où les aides pour la rénovation, de manière à compenser la différence. Compter actuellement 2 600 à 3 000 €/m 2 pour du neuf (plus facile à maîtriser), contre 400 €/m2 pour un immeuble à démolir, et environ 1 000 €/m 2 pour un bien à rénover, avec 800 à 1 000 €/m2 de travaux à prévoir. Mais il n’y a pas que l’immobilier qui fait le prix de l’immobilier, mais aussi les services, la facilité à se déplacer, le plaisir de se promener sur le boulevard des Pyrénées, la propreté urbaine, et le fait de se sentir en sécurité en ville. C’est l’amélioration dans tous ces domaines qui permet au marché de se consolider. « Il est également intéressant de faire aussi ponctuellement du neuf dans le centre-ville, de manière à attirer une diversité. »
© ARCHIVES JEAN-PHILIPPE GIONNET
À Pau, le marché de l’ancien se porte de mieux en mieux. Malgré, ou plutôt grâce à la crise sanitaire, les villes moyennes deviennent de plus en plus attractives.
Les centres-villes ont tendance à se vider. Le phénomène n’est pas récent, et il est lié à plusieurs décennies de politique nationale favorisant l’accès à la propriété en pavillon. Mais à Pau, les chiffres semblent légèrement s’inverser. « Les gens sont de plus en plus sensibles aux efforts des collectivités sur les équipements, les services et la qualité de vie en centre-ville. C’est le cas pour Pau, constate Marie-Céline Cazauba, directrice du renouvellement et du développement résidentiel à la SIAB (Société immobilière et d’aménagement du Béarn). On remarque de plus en plus de produits de qualité à la transaction, ainsi qu’une évolution positive des biens rénovés, ce que l’on ne trouvait pas avant. Le prix de l’immobilier est en légère hausse, cela ne veut pas dire grand-chose, mais on
constate que les gens réinvestissent au centre-ville pour y vivre. »
Un patrimoine à rénover Si les transactions sont à la hausse, elles concernent une très grande hétérogénéité des bien vendus : certains à des prix de lots réhabilités, ce qui est positif, d’autres qui méritent de lourds travaux de réhabilitation. La dégradation de certains immeubles et la vacance des logements restent les problématiques majeures du centre-ville. C’est la raison pour laquelle Pau a été retenue parmi 222 villes françaises pour bénéficier du programme national Action Cœur de Ville, lancé en 2017 pour endiguer le phénomène de déclin des centres des villes moyennes (lire aussi en page V). La SIAB, chargée de répondre de la meilleure façon possible à des projets immobiliers com-
plexes conduits par des acteurs publics ou privés sur le centreville, est intervenue sur 1 600 logements en dix ans au cours de sa première concession signée avec l’Agglomération de Pau. Elle vient d’en signer une deuxième, pour dix ans supplémentaires, ce qui va lui permettre de poursuivre ce qui a déjà été engagé. « Cela concerne par exemple l’opération Navarrot : un foncier typiquement compliqué qu’on a mis du temps à maîtriser, une opération qui va voir le jour dans ce début de concession. L’ancien
PARMI LES MISSIONS REDÉFINIES POUR LA SIAB, LA RÉHABILITATION DE 900 LOGEMENTS SUPPLÉMENTAIRES
cinéma, rue Saint-Louis, va devenir une opération immobilière portée par Domofrance où l’immeuble sera presque entièrement reconstruit. Trois étages non occupés sur cours seront réhabilités au 9 rue Serviez, en partenariat avec CDC Habitat social. Et nous sommes sur le point de livrer quatre logements dans un immeuble d’une belle qualité patrimoniale, avec un cœur d’îlot vert réaménagé, réhabilité par la SIAB, 41 rue Bonado. Les accédants devraient entrer dans les lieux cet automne. »
Les nouvelles missions de la SIAB Parmi les missions redéfinies fin 2020 : la réhabilitation de 900 logements supplémentaires. « Pour 600 d’entre eux, il s’agira d’accompagner des porteurs de projet privés, opérateurs immobiliers locaux ou particuliers, dans la réhabilitation jugée d’utilité publique ou nécessaire. On leur apporte notre concours technique, explique Marie-Céline Cazauba. Concernant les 300 autres, ils devraient être rachetés et réhabilités par la SIAB, avant d’être revendus à des
opérateurs privés ou sociaux qui feront les travaux de construction ou de réhabilitation. Nous n’avons pas vocation à faire concurrence aux opérateurs présents sur le marché, mais au contraire d’en attirer de nouveaux. » Le volume des opérations conduites de A à Z par la SIAB reste marginal, pour des projets qui ne trouvent pas preneur. La société peut aussi intervenir sur des commerces, en acquisition foncière. Elle en porte une grosse dizaine qu’elle est en train de revendre, et elle a vocation à en acheter trois nouveaux, là encore pour servir des porteurs de projet qui veulent s’installer à Pau mais qui ont du mal à trouver des murs et débloquer certaines situations immobilières (logements en indivision ou vacants). « C’est de la négociation foncière, des procédures d’utilité publique, poursuit la directrice. Notre travail, en tant que spécialiste dans l’immobilier ancien, est d’être un facilitateur et un spécialiste des montages financiers complexes qui font intervenir ces partenaires. » LAURENCE FLEURY I
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JEUDI 6 MAI 2021
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ÉPARGNE L’immobilier locatif reste attractif C’est une start-up spécialisée dans l’investissement locatif qui a lancé l’étude via Poll & Roll. Masteos a voulu savoir la perception des résidents du Sud-Ouest de l’investissement locatif. Avec plus d’un bien immobilier sur quatre qui est aujourd’hui acheté en vue d’être loué, l’investissement locatif est considéré comme l’un des placements préférés des Français. Premier enseignement de l’étude : on continue d’épargner. La moitié des sondés indiquent que la période n’est pas propice à l’investissement, le contexte actuel ayant un impact indéniable sur le fait qu’une partie d’entre eux ne souhaitent pas investir. En effet, selon la Caisse des dépôts, ce sont près de 200 milliards d’euros qui ont été épargnés par l’ensemble de la population en 2020, un montant record. Pour autant, l’enquête révèle aussi que 89 % des résidents dans les régions du Sud-Ouest souhaitent investir malgré la crise. Par ailleurs, ils sont 86 % à considérer que l’immobilier est un placement rentable, concret et sûr.
TENDANCE Les résidences seniors fleurissent dans l’agglo Preuve du vieillissement de la population, et de nouveaux besoins d’habiter, les résidences seniors se multiplient dans l’agglo de Pau. Après l’ouverture de Victoria Palazzo, le gros projet face à la Poste Gambetta à Pau ces jours-ci, deux projets sont lancés coup sur coup. A Billère, le groupe HomniCity a lancé les travaux pour une résidence services de 90 logements pour seniors autonomes. Livraison en 2022. A Pau encore, du côté du 14-Juillet, la première pierre d’une résidence seniors lancée par la Ville et la SEPA sera déposée ce lundi, en lien et place de l’ancien supermarché Lidl.
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Pyrénées-Atlantiques : un tiers des logements ont la fibre Pour le directeur général de La Fibre 64, Emmanuel Dainciart, la fibre « change le rapport à l’habitat ». Le déploiement total est prévu pour fin 2023.
Elle est devenue une solution internet privilégiée, notamment à l’heure de l’explosion du télétravail. Mais où en est le déploiement de la fibre optique dans les Pyrénées-Atlantiques ? « Nous sommes à peu près au tiers du chantier », résume Emmanuel Dainciart, directeur général de La Fibre 64, interrogé fin avril. « La fibre est installée dans 72 000 logements. Parmi eux, elle peut être commercialisée dans 61 000. Pour les 11 000 restants, ils sont en passe de l’être. » Dans les télécoms, lorsque les logements sont raccordés, la commercialisation ne peut pas se faire avant trois mois. Cela permet de garantir une concurrence entre les opérateurs. Au total, environ 9 000 clients sont abonnés à la fibre optique, dans 91 communes du département. Le déploiement total est prévu pour fin 2023.
Une « ressource illimitée » La grande partie des abonnés sont des particuliers. Ils y trouvent une « ressource illimitée », rappelle Emmanuel Dainciart. La fibre évite l’embouteillage lorsque plusieurs utilisateurs sollicitent la connexion internet en même temps. Pour
L’installation d’un nœud de raccordement optique à Sévignac-Meyracq fin 2019. © LIONEL MOQUET
« AVOIR LA FIBRE VA DEVENIR UN SERVICE DE BASE, AU MÊME TITRE QU’AVOIR L’EAU COURANTE OU L’ÉLECTRICITÉ » EMMANUEL DAINCIART
Emmanuel Dainciart, « avoir la fibre va devenir un service de base, au même titre que l’eau ou l’électricité. Nous avons plusieurs réactions des usagers, qui disent : “Je suis en télétravail, j’habite au fin fond du Pays basque. J’ai la fibre, c’est comme si j’étais à Paris, Bordeaux ou Toulouse.” Cela change le rapport au lieu et le rapport à l’habitat. » Avec un impact sur le marché immobilier ? « On ne le mesure pas, mais on le pressent, poursuit le directeur. Certains font de la fibre un préalable à leur installation. » Elle est devenue incontournable, par exemple pour l’implantation de zones économiques.
Avec le contexte pandémique (télétravail, confinements, etc.), le réseau ADSL traditionnel Iris 64 – qui alimente 70 000 foyers – a vu sa consommation bondir de 25 %. « Sur ce réseau, nous commençons à avoir une utilisation du réseau qui est à 85 ou 90 % par endroits, révèle Emmanuel Dainciart. Il est temps de passer à la fibre, très vite. »
Des solutions, en attendant Toutefois, le très haut débit peut aussi convenir à de nombreux usages. « Si la fibre n’est pas là au moment où vous vous installez, il peut quand même y avoir des solutions alternatives, souligne Emmanuel Dainciart.
Nous avons nous-mêmes investi dans un réseau 4G départemental. » Certaines zones sont effectivement plus délicates à alimenter. La faute à la dispersion de l’habitat, comme en Nord-Est Béarn, mais également pour des raisons liées aux contraintes géographiques comme dans les vallées d’Ossau et d’Aspe. Mais le département n’a pas à rougir de sa couverture, rappelle Emmanuel Dainciart. Il prend pour preuve la carte récemment publiée par l’Arcep (1), l’autorité de régulation des communications. (1) Voir la carte : maconnexioninternet.arcep.fr
ZOOM
Un syndicat mixte pour la fibre La Fibre 64 est le syndicat mixte en charge de l’aménagement numérique dans les Pyrénées-Atlantiques. Il regroupe le Conseil départemental et toutes les intercommunalités. Pour l’installation de la fibre optique, il travaille sur 534 communes sur les 545 du département. Il n’intervient pas dans les grandes villes : Pau et plusieurs villes de son agglomération, Bayonne, Anglet, etc.
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