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Mélanie Isaac–S O R O R

©OLIVIER DONNET

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# psyché·rock # cap·2023

# album # chanson

©MAËL G. LAGADEC

Mélanie Isaac

TEXTE: LOUISE HERMANT Le voilà enfin, celui que l’on décrit comme son vrai premier album. Un disque de neuf titres baptisé Surface, composé entre Paris, la commune française Rivesaltes et notre capitale.

Mélanie Isaac a pourtant du mal à le considérer véritablement comme son premier jet. Des chansons, elle en a plein les tiroirs depuis des années, comme elle le raconte. Il lui a fallu du temps pour toutes les assembler, les livrer et les rendre à son image, bien qu’elle soit dans le métier depuis une dizaine d’années. En 2012, elle remporte le concours tremplin de la Biennale de la Chanson Française. «Je l’ai gagné avec un projet expérimental de rock progressif. Je ne le trouvais pas assez abouti. Même si c’était super de gagner ça quand on commence, ça m’a beaucoup encouragé, c’était aussi vertigineux. Je sentais qu’il y avait encore du travail à fournir», reconnaît-elle.

Six ans plus tard, elle présente son EP L’Inachevée. Des années pendant lesquelles l’artiste quarantenaire traverse de nombreuses épreuves dans sa vie privée. «Une série noire, assure-t-elle. Je ne pense pas, malgré tout, que prendre tout ce temps-là était négatif. J’ai pu repréciser mes envies.» Pour Surface, Mélanie Isaac souhaitait plus «d’immédiateté», quelque chose de moins produit que son projet précédent. «Même si j’adore les musiques plus rock ou électro, je voulais revenir à la base des chansons. Tout le contexte de la pandémie nous a aussi amenés à revire des choses plutôt dans la simplicité.» Le disque laisse davantage place à sa superbe voix, à sa Gibson Firebird et son piano, à la mélancolie et à la variété française. «En Belgique, on m’a souvent dit que je n’étais pas à la mode», s’étonne-t-elle. Qu’importe, la chanteuse originaire de Neufchâteau propose une musique ultra personnelle, hors du temps, celui avec lequel elle s’est tant battue. «Je veux pouvoir proposer une série de chansons, laisser une trace. Finalement, même si le temps a été long, il n’y a pas grandchose d’autre dans la vie qui m’intéresse. Le prochain album ne devrait pas prendre si longtemps, je l’espère!»

S O R O R

TEXTE: DIDIER STIERS Deux filles, deux garçons: plein de possibilités… musicales! Les Bruxellois veulent s’en donner les moyens et s’organisent une fin d’année bien chargée.

Coller des étiquettes, ce n’est pas leur truc à Sophie Chiaramonte (basse, chant) et Alice Ably (chant), à l’origine d’un groupe né, comme elles disent, de l’envie de faire de la musique et partager un truc humain. «J’avais quelques petites compos, raconte la première, j’ai contacté Alice et pendant un an, on a bidouillé les choses, on les a mises à notre sauce commune.» Puis retravaillées avec Thibaut (guitare, synthés) et aujourd’hui Théo (batterie), dernier arrivé dans la bande. «Ce qui nous intéresse, c’est d’amener une idée au feeling et faire en sorte que chacun y pose un peu sa patte, sa couleur, de manière à ce que ça nous plaise à tous.» Et donc, chez S O R O R, on envoûte mais on ne définit pas les styles. On n’a d’ailleurs pas de volonté d’en pratiquer précisément un. Au public de s’exprimer là-dessus! «On nous dit que c’est assez vintage. À la fois vintage et moderne, s’amuse Alice. Notre esthétique est quand même assez rock psyché. Psyché vintage, pas celui des années 2000! On a amené un peu d’électro avec une boîte à rythmes: ça, forcément, ce n’est pas vintage! Et puis, il y a un morceau, à chaque fois qu’on le joue, on nous dit “Jefferson Airplane”! Alors que ce n’est pas une volonté de notre part…» La leur serait plutôt de sortir des codes. Sophie: «Peut-être avec des batteries plus trip-hop ou groovy. On a déjà travaillé avec plusieurs batteurs et on voulait justement sortir d’un côté rock, lourd, qui ne rencontrait pas nos envies.»

Début 2023, un album devrait voir le jour, faisant suite à l’EP paru voilà deux ans. Un disque très éclectique dixit Thibaut: «Chaque titre a son identité. Évidemment, il y aura toujours cette trame mélancolique.» Et qui sera annoncé par l’un ou l’autre extrait dans les semaines à venir, encore mis en images par Alice: «J’ai fait des études de cinéma. À la base, avant la musique, j’aurais voulu être réalisatrice!» Voyez par exemple le clip de Wash Your Hands. S O R O R, toujours indie tendance DIY, a en tout cas trouvé son fil rouge. «Cette musique reste quand même assez organique, naturelle, reprend Sophie. Par exemple, on n’enregistre pas au click, mais tous ensemble, live, justement pour conserver ce côté organique.» Et Théo de conclure: «C’est ce qui est commun à tous nos morceaux malgré l’éclectisme des influences et des styles. J’ai l’impression qu’on est d’abord un groupe de live.»

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