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TUKAN
from LARSEN°50
# album # dancefloor
©MAXIME LORAND
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capitale et apprend le métier sur le tas. Le public, lui, danse déjà.
Peu à peu, le curseur se déplace et l’humeur du trio devient plus post-rock et électronique. Toujours instrumentale, mais davantage écrite. Ce sont les fondations de TUKAN, qui naît en 2019 lorsque le groupe intègre Tommaso comme renfort à la batterie. S’ensuit pour le désormais quatuor une année de développement confidentielle, crise sanitaire oblige, dont il profite pour peaufiner son son. Délaissant peu à peu le groove de ses travaux passés pour une âme électronique.
Début 2021, le groupe remporte la finale du Concours Circuit et gagne en visibilité. TUKAN s’attèle alors à l’enregistrement d’un EP éponyme, façonné en indé et étrenné sur la scène du Volta à l’été. «Avant, on avait un local à Etterbeek, au sous-sol d’une école de photographie. Une cave bien humide dans laquelle on a longtemps joué. Un ami nous parlait sans cesse d’un lieu super à Anderlecht où nous pourrions répéter et on a fini par aller frapper à la porte du Volta.»
Très vite, l’endroit devient le repère de la bande. «Au début, nous partagions une colocation avec d’autres groupes. Ensuite, le projet a reçu plus de soutien et a pu se développer. Ils proposaient des résidences (gratuites désormais) et un réel soutien au développement (enregistrement de sessions live, concerts). On a posé notre candidature et on a été pris. Cela a été une énorme opportunité pour TUKAN, on y a beaucoup appris. Aujourd’hui, le Volta est l’une des dernières niches de la scène indé bruxelloise, un endroit incroyable qu’il faut soutenir et préserver.»
TEXTE: NICOLAS CAPART Quatuor anti-codes et brouilleurs de pistes émérites, les Bruxellois de TUKAN sont parmi les meilleurs espoirs de la scène noire-jaunerouge. Forts d’un 1er album, Atoll, dont la sortie sera sabrée le 30 novembre à l’AB, et qui devrait mettre tout le monde d’accord.
TUKAN ATOLL
Layva Records Rendez-vous en terrasse avec les quatre de TUKAN. Si octobre n’a pas encore vraiment déployé ses bras froids, c’est pourtant une tournée de tisanes miel-gingembre qui attend nos interlocuteurs, et le port de l’écharpe semble de rigueur. C’est sous latitudes portugaises que ses membres se sont enrhumés, certains d’entre eux y étaient encore la veille. Locomotive de la délégation belge au MIL Festival, le groupe y a offert quelques prestations remarquées.
«C’est un festival de showcases qui a lieu à Lisbonne. Il donne accès à de nombreux professionnels de la musique en peu de temps, mais c’est un public moins accessible et plus exigant. On y a joué dans plusieurs endroits, fait de bonnes rencontres et ressenti un fort soutien de Wallonie-Bruxelles Musiques… Donc il devrait y avoir des retombées.»
Trois ans déjà que Nathan Van Brande (basse), Samuel Marie (claviers), Andrea Pesare (guitare) et Tommaso Patrix (batterie) mûrissent ce projet en coulisses, au gré de leurs inspirations éclectiques. À ses débuts, la musique du groupe est déjà instrumentale et rythmique, mais ses couleurs plus jazz et les solos légion. Ses “live” ont vite fait de forger une réputation à la bande, qui enchaîne les petites scènes dans la
C’est sous ce toit bienveillant et formateur que furent dessinés les contours du premier album de TUKAN. Atoll, 7 pistes pour 45 minutes de fusion sonique enregistrées à La Datcha, home studio d’Andrea. Une plaque qui précise la direction du groupe, orientée vers le dancefloor mais livrant à l’envi des plages cérébrales. Une musique à la croisée d’une nuit en boîte et d’une bande originale de film, enregistrée dans les conditions du live mais finement post-produite.
De la combustion lente de Scuba au galopant 206, de la transe extatique de Raymond à la froideur d’Opal, sans oublier Black Pearl et les rimes obscures du rappeur SVDU, tout ici est précision et puissance. TUKAN ramène les instruments au milieu de la piste de danse. Car c’est bel et bien sur scène que tout cela fait sens. La preuve par 4 sur l’estrade de l’AB le 30 novembre, pour la release party.