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Prinzly–Anwar
from LARSEN°50
#EP #back·to·the·mic
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©JONAGRAPHE
Prinzly
TEXTE: NICOLAS CAPART Producteur des plus grands et beatmaker multi-platine, Prinzly publie ses premiers travaux en tant que rappeur chez Wagram.
C’est l’homme qui se cache derrière les derniers succès de Damso. L’acolyte aussi d’Hamza, dont il a produit le duo Dale avec Aya Nakamura. Kery James, Laylow, Squidji, Christine & the Queens… Tous ont posé leur voix sur les sons de Kevin Prince Bwana. À 33 ans, le Bruxellois revient ainsi à ses amours pour le micro. Début octobre sortait Acte 1: Propulsion, EP en forme de carte de visite bardé de ses 3 premiers titres en tant que rappeur. Si sa réputation de beatmaker n’est plus à faire, c’est pourtant bien en tant que MC que Prinzly fait ses premières foulées dans l’arène hip-hop, au sein du collectif Golden BoyZ. Mais il se sent frustré. «J’en avais marre de rapper sur des faces B, de poser sur des prods de TUPAC ou de Dre. Il fallait que j’apprenne à composer mes propres instrus.» Un cousin qui fait des prod va l’initier. «Il m’a dit: “Voilà. Là c’est le BPM, ça c’est un kick, ça c’est un snare, ça une mélo… Bonne chance.”» Progressivement, il se met à bosser pour d’autres rappeurs et place des prods pour feu Romano Daking ou encore Gandhi et, très vite, son travail attire les oreilles expertes de Street Fabulous, “dream team” bruxelloise de la prod’ rap depuis deux décennies… Sa carrière décolle, nous sommes fin des années 2000. Les succès s’enchaînent. Son premier gros placement? Passe-leur le Salam de La Fouine feat. Rohff en 2010. La prod dont il est le plus fier aujourd’hui? God Bless, hit implacable qui réunit les deux cadors du rap belge, Damso et Hamza. Et surtout Rencontre, hymne du dernier été qui ressuscitait Disiz au côté de Damso. Aujourd’hui, Prinzly se présente au public dans des habits de MC. Il publie Acte 1: Propulsion, alléchant prélude d’un album à venir. «Je ne voulais pas venir au micro pour rien… Je me devais d’apporter quelque chose de frais, d’inédit et de maîtrisé. D’autant que la scène a énormément changé.» Les trois titres de cet EP sont prometteurs: l’uppercut ZOUM! avec Hamza, un FLOU intimiste et ce VOYAGEUR au final très club où il conjugue sa passion pour l’espace et son penchant pour les rythmes électroniques. Vite la suite.
# EP # reconnexion
Anwar
©ANTOINE HENAULT
TEXTE: LOUISE HERMANT Six ans après Beautiful Sunrise et son tube How Can I Do, l’artiste bruxellois revient avec un EP qui sera suivi d’un deuxième album. Un projet toujours aussi solaire mais plus personnel et réfléchi.
Des concerts donnés dans des petits bars bruxellois, Anwar s’est rapidement retrouvé à assurer les premières parties de Zaz, Jain, Boulevard des Airs ou Mickey 3D dans les grandes salles françaises. Tout est allé très vite pour cet ancien habitué de sessions jam. Presque du jour au lendemain, le voilà signé sur une grande major et auteur d’un premier album, Beautiful Sunrise, publié en 2016. Son single How Can I Do, totalise des millions d’écoutes sur les plateformes de streaming. Le scénario n’aurait, a priori, pas pu être mieux écrit.
L’aventure était «incroyable», insiste son protagoniste, mais sans doute trop précipitée. «À ce moment-là, je n’y connaissais rien à l’industrie musicale. Je me suis retrouvé avec un album fait par des gens que je ne connaissais pas, par un label que je ne connaissais pas, confesse-t-il. J’aurais peut-être dû avoir la maturité de me dire de patienter un peu.» Au moment de recommencer à composer, Anwar tient à ralentir le tempo et à s’affirmer davantage. Jusqu’à ne pas suivre les incitations de sa maison de disques de traduire ses chansons en français.
Après quelques voyages (Indonésie, Malaisie, Maroc…), un changement de label, deux années «covidées», le guitariste se sent dorénavant prêt à revenir sur le devant de la scène. Avec, en premier, un EP, Follow Me, un aperçu de quelques titres de son deuxième album, Lights, à paraître début 2023. «Je suis content d’avoir pris le temps de réfléchir, d’écrire autrement, de construire une autre direction artistique. Je sais désormais où je vais. Le prochain album me représente davantage dans le son, l’image, la manière de le faire», assure-t-il.
Son nouveau projet navigue entre un slow inspiré des 50’s (Lonely), un détour vers la musique folk (Follow Me) et des touches de reggae. «Ce n’est pas un album commercial, ce n’est pas ce qui se fait aujourd’hui d’extrêmement moderne», reconnaît le songwriter bruxello-marocain. Ses influences vont de Bob Marley à Jack Johnson, en passant par Tracy Chapman et Cat Stevens. «J’ai voulu trouver un équilibre entre tous ces genres pour arriver à ce que moi j’aime comme musique et ce que les gens veulent écouter.»
Généreux, solaire et sans prétention, Anwar souhaite avant tout apporter un peu de chaleur et de gaieté à ses auditeurs. Ses chansons se veulent des invitations au voyage, à éteindre son téléphone et à faire de nouvelles rencontres. «Ma vie a changé le jour où j’ai décidé d’être positif. J’ai commencé à m’entourer de gens qui étaient dans la même dynamique, philosophe-t-il. Ma vie reste cependant celle de tout le monde, il y a aussi des jours sans. Ce qui est important, c’est ce qu’on en fait.»