Sommaire Remerciements ……………………………………………………………………………………………………..………… 2 Introduction ……………………………………………………………………………………………………………..…….. 3 A l’origine était le « UN », l’indifférencié …………………………………………………………………….….. 5 « KALI YUGA », l’âge de fer ou la démesure de l’homme …………………………………………….….. 6 1/ La civilisation hors-sol : les ravages de l’aire agro-industrielle …………………….….. 6 2/ La priorité donnée aux profits... ……………………………………………………………….….…. 7 3/ … et à l’accumulation de biens : la société de consommation ……………….….……. 8 4/ Habitat, nous n’avons plus les pieds sur terre ! …………………………………………….... 9 5/ Attention ! Aujourd’hui vivre pourrait nuire à notre santé ! ………………….………. 11 6/ Conclusion : Individualisme et crise des valeurs humaines ………………….………… 12 LE YOGA ET LA DEMARCHE PERMACULTURELLE - Vers un nouvel âge d’or ? ..………….…... 14 1/ Le yoga : l’union consciente de l’être humain avec l’énergie primordiale …...... 14 2/ La permaculture : un fondement éthique personnel et collectif ………………….... 14 3/ Le yoga et la permaculture sont nés de la contemplation et de l’observation de la nature ………………………………………………………………….……… 15 4/ Les valeurs du yoga et de la permaculture ……………………………………………….……. 15 5/ Le yoga et la permaculture pour une harmonie collective et un bien-être individuel …………………………………………………………………………….….…. 16 6/ Conclusion : le yoga et la permaculture des solutions pour l’avenir ? …….….…… 18 INCARNER LE CHANGEMENT - Un choix de vie alternatif et engagé ……………….……….……… 19 1/ Projet de vie communautaire, écologique et autonome ………………………..……….. 20 2/ Projet professionnel : l’organisation de stages itinérants « Yoga, art et permaculture : renouons avec notre nature » …………………………………………….………. 26 CONCLUSION : L’humain un être en devenir …………………………………………………………………... 30 ANNEXES …………………………………………………………………………………………………………………….….. 31 Annexe 1 : Bibliographie ………………………………………………………………………………….….. 31 Annexe 2 : Texte remis aux participants pour comprendre et pratiquer Mouna …. 32 Annexe 3 : Objet de l’association « L’art de s’emer » …………………………………….……. 34 Annexe 4 : La fleur permaculturelle ……………………………………………………………….….… 33
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Remerciements Je remercie tout particulièrement les enseignants de l’école de yoga Van Lysebeth pour leur transmission d’une très grande richesse ainsi que tous mes camarades et amis de cette école. Un très grand merci à mon compagnon de vie, Iannis qui m’aide chaque jour à prendre de la hauteur et à revenir à l’essentiel. Je remercie mon fils, Clément qui m’apprend à être maman et me fait croître en même temps que lui. Je remercie également tous mes amis et tous les êtres qui ont un jour croisé mon chemin et qui tous à leur façon ont contribué à me faire grandir, à m’accepter et à oser être. Je dis surtout un grand merci à la Vie que je trouve chaque jour plus belle et enthousiasmante. Et pour finir, je tiens à citer un professeur de philosophie indienne, Pierre Molto, qui nous a dit un jour : « Il faut danser la Vie !»…
… alors merci, car grâce à vous tous, j’apprends à danser la Vie !
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Introduction J’ai découvert le yoga, complètement par « hasard », en 1999, lors d’un cours d’initiation proposé par la ville d’Angers. Ce fut une révélation ! D’un naturel très agressif et coléreux, je découvrais que moi aussi je pouvais sentir le calme physique et mental, la détente et la tranquillité intérieure. Après quelques mois de pratique dans les cours collectifs, j’ai eu envie d’aller plus loin. J’ai alors acheté de nombreux ouvrages sur le yoga dont plusieurs livres écrits par André Van Lysebeth. J’ai commencé à pratiquer seule, une heure de yoga chaque jour, en plus des deux cours collectifs par semaine que je continuais de suivre. Très vite a commencé à germer en moi l’envie de devenir professeur de yoga afin d’apporter aux autres tous les bénéfices que je ressentais par la pratique de cet art de vivre. En effet, le yoga opérait en moi une transformation que je percevais très clairement et que même mon entourage me faisait remarquer. Je ne m’énervais plus pour un « oui » ou pour un « non », j’étais devenue beaucoup plus calme, capable de plus de recul face aux difficultés et surtout l’agressivité que j’avais en moi s’était transformée et cette forte énergie s’exprimait dorénavant par une force créatrice et constructive. J’avais informé mon enseignante que je souhaitais faire une formation de professeur de yoga mais ces formations n’étaient pas dans mes possibilités financières. Après deux ans de pratique personnelle et d’assiduité aux cours collectifs, mon enseignante me proposa de la remplacer pour des cours qu’elle ne pouvait pas assumer. Elle m’assura que j’en étais capable et m’incita ainsi à donner mon premier cours de yoga. Ce fut mon deuxième déclic ! Je pris tellement de plaisir à enseigner cette discipline que je compris aussitôt quelle était ma vocation. Au bout de quelques mois je décidais de démissionner de mon CDI de vendeuse pour me consacrer à la pratique et à l’enseignement du yoga. Très vite on me proposa d’autres cours et même si en chemin j’ai eu quelques « errances » dans d’autres secteurs d’activité, je suis toujours revenu au seul métier qui me satisfasse vraiment : enseignante de yoga. En 2009, très imprégnée des livres d’André je décidais de suivre une formation de professeur de yoga auprès de l’école Van Lysebeth. C’est ainsi que depuis quatre ans, je me rends chaque mois dans cette école de yoga pour suivre un enseignement passionnant mêlant la pratique posturale, la connaissance physique et physiologique du corps, la philosophie et le savoir Etre. A chaque week-end de formation c’est avec beaucoup de bonheur que je retrouve ma « famille », professeurs et élèves, qui, par leurs enseignements et surtout par ce qu’ils sont m’aident à ouvrir ma conscience, mon cœur, mon âme, à me déconditionner et à entrer ainsi en contact avec ce que j’ai de plus beau en moi. La pratique du yoga et sa philosophie me font grandir, m’épanouir, cela m’a aidé à oser être moi, à voir les choses en face et à prendre des décisions importantes pour l’orientation que je souhaite donner à ma vie. Cette transformation intérieure fut le point de départ d’une prise de conscience qui après s’être étendue à mon contexte personnel, professionnel, social et familial, s’étend aujourd’hui sur une conscience plus large englobant non seulement mon être intérieur, mon cadre social mais également notre environnement commun à tous les êtres vivants. En effet, le yoga nous aide à retrouver le contact avec notre vraie nature, notre être intérieur mais qu’en est-il de notre contact avec la nature extérieur ? Le yoga nous dis que nous sommes des êtres faisant partis d’un tout, inséparables du reste de la création ce qui fait que par extension la nature extérieur est aussi notre propre nature. C’est pourquoi, aujourd’hui il me
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semble important et même indispensable d’oser regarder en face notre relation et le lien que nous entretenons avec la nature, avec notre nature. L’objet de ce mémoire est de montrer la façon dont, au fil du temps, l’homme occidental s’est éloigné de sa nature profonde pour se consacrer au seul dieu qu’il reconnaisse aujourd’hui : « le Dieu argent ». Je tenterai de démontrer les conséquences malheureuses que cette déconnection d’avec le vivant entraine dans toutes les sphères de notre société. En effet, beaucoup d’entre nous ont conscience qu’il faut un changement de paradigme, qu’on ne peut plus continuer comme ça. Mais pour bâtir un nouveau monde, il faut d’abord de nouveaux humains. Le yoga est un des chemins qui montre la voie pour cette nécessaire évolution des consciences : « Le yoga est une voie de réalisation, une voie de cheminement spirituel à médiation corporelle. Le yoga est une voie d’évolution pour l’homme. » Pierre Molto, professeur de philosophie Indienne. Le yoga permet une transformation personnelle préalable à tout changement de société. Et la conception permaculturelle, me semble une solution intéressante pour sortir de la vision dualiste qui a séparé l’être humain de la nature. Dans les quelques pages de ce mémoire, je présente la permaculture qui est pour moi une sorte d’extension du yoga. Son éthique, si proche du yoga, nous permet une réflexion allant du microcosme représenté par notre monde intérieur vers le macrocosme représenté par notre environnement. Ce mémoire est aussi l’occasion d’un questionnement personnel sur la façon d’intégrer la transmission du yoga et le concept permaculturel afin de participer à l’émergence d’une nouvelle société, bâtie sur des valeurs plus justes, plus harmonieuses et plus respectueuses de toute vie. Montrer, par l’exemple, qu’il est possible de vivre ensemble, autrement, réintégrés à notre environnement et réconciliés avec notre nature, détachés du matérialisme et de la possession qui empoisonne notre civilisation dite « évoluée », est le défit que je me suis lancée pour les années à venir.
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A l’origine était le « UN », l’indifférencié Le Vedānta, philosophie Non-dualiste de l'Inde, affirme l'unité du monde et de l'Etre. Selon le Vedānta, plutôt qu'un acte de création, l'origine du monde est un acte d'organisation du chaos en un ordre universel dont Brahman en est l'unique réalité, le tout. Le brahman est un seul Etre, infini et éternel, toutes les réalités manifestées dans l’univers sont Brahman. Il est présent en nous et tout autour de nous, nous sommes toujours en relation avec le Brahman, nous le respirons, nous le mangeons, absolument tout est le Brahman. Le Brahman est en nous sous la forme d’âtman (âme individuelle) et nous sommes le Brahman. Le cosmos et nous-mêmes ne sommes qu’une émanation du brahman matérialisé. Unis au cosmos, nous sommes soumis à l’ordre universel, à ses rythmes qui ont une résonnance sur nos rythmes intérieurs, les énergies (prâna) qui circulent en nous ne sont autres que les énergies cosmiques, les même qui circulent dans l’univers. L’univers est en nous et tout autour de nous, nous devons nous accorder à ses rythmes, à ses cycles. Le yoga nous aide à nous harmoniser, à prendre conscience que nous obéissons aux grandes lois de transformation de la nature, il nous aide à lâcher prise et à permettre ainsi à l’univers de suivre son cours. Porteurs d’une dimension d’infinie, sans limite (âtman = brahman), nous sommes le tout ! « "Tat tvam Asi”:“Tu es Cela”, ton Soi est identique à l’Absolu. L’existence du brahman est assurée par le fait qu’il est le Soi de toute chose. Chacun en effet a conscience de l’existence du Soi et nul ne pense “je ne suis pas”. Si l’existence du Soi n’était pas assurée, chaque individu aurait conscience qu’il n’est pas. Or le Soi, c’est le Brahman. » Commentaire de Shankara aux Brahma sutra I 1,1
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KALI YUGA : l’âge de fer ou la démesure de l’homme Selon les Indous, le premier Yuga, Satya, est un âge d'or à partir duquel le déclin se poursuit jusqu'à l'âge sombre de Kali. L’astronomie Indienne nous dit que nous venons de traverser cette période sombre qui précède la dissolution (Pralaya). Les hindous croient que la civilisation humaine dégénère spirituellement au cours du Kali Yuga, dénommé « l'âge noir », car durant cette période les gens sont aussi éloignés que possible des Dieux et sont coupés de leur essence divine. Le Vishnu Purana, l'un des plus anciens textes sacrés de l'Inde, dit à propos du Kali Yuga:
« Les chefs qui régneront sur la Terre seront violents et s'empareront des biens de leurs sujets ... Ceux qui sont paysans ou commerçants devront abandonner leur métier et vivront comme des serviteurs. Les chefs, par les impôts, voleront et déposséderont leurs sujets et mettront fin à la propriété privée. Les valeurs morales et le règne de la loi s'affaibliront de jour en jour jusqu'à ce que le monde soit complètement perverti et l'incroyance l'emportera parmi les hommes. »
Les védas nous disent que la nature première est présente en tout comme une Vie qui est en toutes choses. Mais la conscience des hommes s’est détournée de l’Un, à force de tourner son regard vers l’extérieur, de ne plus avoir l’Un pour centre, nous nous sommes détournés de notre véritable nature, nous nous sommes dédoublés. “Dieu n’est extérieur à aucun être; il est en tous les êtres mais ils ne le savent pas. Ils fuient loin de lui ou plutôt loin d’eux-mêmes.” Plotin (205 - 270 après J.-C.), philosophe grec de l'Antiquité tardive.
1/ La civilisation hors-sol : les ravages de l’aire agro-industrielle. Du temps où l’homme satisfaisait ses besoins par la chasse, la cueillette et la pêche, nous vivions en osmose avec notre environnement. Il n’y avait pas de coupure entre nous et la nature, entre nous et le cosmos, nous en étions indissociables. Il y a environs dix mille ans, lorsque l’homme s’est sédentarisé, nous avons domestiqué des animaux et nous nous sommes consacrés à la culture. Notre conception du monde s’est alors divisée, nous avons commencé à nous voir comme distinct de notre environnement, à penser qu’il y a nous d’un côté et l’environnement de l’autre. La peur des dangers que pouvait représenter la nature (cataclysmes, prédateurs, etc.), créa chez l’homme un fort sentiment d’insécurité qui l’incitât à vouloir maîtriser et dominer son environnement. Ainsi détournés de l’Un, l’ignorance « Avidya », la méconnaissance de notre véritable nature, la perte de conscience de notre part divine, n’a fait que s’amplifier au fils des différentes époques. Jusqu’au point où aujourd’hui, aveuglés par notre vision dualiste de la vie, nous nous croyons en droit de manipuler la nature, de l’étudier et d’en disposer selon notre bon vouloir.
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A partir des années 50, suite à la désertification des campagnes au profit des villes, nous sommes passés d’une agriculture vivrière à une agriculture à grande échelle. Nous nous sommes adonnées à des pratiques agricoles extrêmement destructrices qui empoisonnent les terres et les rivières, réduisent la biodiversité et appauvrissent la fertilité des sols. Selon Patrice Valentin, dans son livre « Réjouissons-nous » , chaque année en France, c’est 60 à 80 000 ha de nature qui est artificialisée et qui n’est donc plus disponible pour accueillir la Vie. Soit l’équivalent d’un département éliminé tous les sept ans ! Nous sommes passés d’une culture diversifiée et complémentaire à la monoculture et à l’utilisation de désherbants et pesticides de synthèse rendant la terre infertile. Pour un rendement plus important, nous tentons de refertiliser artificiellement la terre par l’utilisation d’engrais chimiques et nous utilisons des graines hybrides résistantes aux produits chimiques. Sans oublier la pêche profonde et la suppression des haies de bocages. Pour satisfaire l’augmentation constante de notre consommation de viande (nous sommes passés de 40kg de viande par Français et par an en 1925 à plus de 90kg de viande par an et par habitant en 2012) les éleveurs doivent produire toujours d’avantage dans un temps plus court et à moindre coût. Ils créent alors les élevages intensifs où les animaux sont entassés « hors sol ». Dans ce type d’élevage les animaux sont maltraités : gavage des oies et des canards pour produire le foie gras, saillie des vaches trois mois avant l’abattage pour stimuler leur engraissement, poules pondeuses enfermées dans de minuscules cages où elles ne peuvent pas bouger, truies ne pouvant se soustraire à leurs petits qui cherchent sans arrêt à téter, veaux tenus loin de leur mère dans un état anémique pour que leur viande soit blanche, etc. Dans ces conditions les animaux développent des maladies et des comportements agressifs vis-à-vis d’eux mêmes et de leurs congénères alors on leur enlève le bec, les cornes, on leur mets des œillères, on leur injecte des antibiotiques, etc. 1
Ces types de pratiques agricoles sont bien loin de « Ahimsa » : la non violence, le respect de toute vie, l’une des 5 règles morales, les « Yama » qui permettent d’être en harmonie avec ses semblables et la société. Ces observances, pour vivre en paix avec soi même et avec les autres, sont codifiées dans les « yoga sutra de Patanjali », traité de philosophie qui expose les techniques psycho-physiques du yoga. Il semble malheureusement, qu’encore trop peu de personnes se préoccupent de ces questions environnementales et de ces tortures organisées. Or Gandhi ne disait il pas que l’on peu juger de la grandeur d’une nation et de ses progrès moraux par la manière dont elle traite ses animaux ?
2/ La priorité donnée aux profits… Depuis les années 70 et la forte croissance des marchés financiers, ce sont les actionnaires qui sont au cœur des décisions dans la gestion des entreprises et d’après Daniel Cohen, économiste français, spécialiste des questions d'endettement et d'histoire financière récente, « La rentabilité financière est devenue la règle d’or du capitalisme contemporain » . 2
Dans un contexte de mondialisation et de libéralisme économique, les détenteurs du capital doivent rendre leurs entreprises toujours plus compétitives et plus efficaces : réduction maximum des coûts, création d’organisations plus flexibles et plus performantes (fusions, acquisitions, délocalisations, licenciements, restructurations et 1 Patrice Valentin, Réjouissons-nous, Oetopia Editions, 2011. 2 Daniel Cohen, Nos temps modernes, Ed. Flammarion, 1999.
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création d’oligopoles et de monopoles). Les salariés doivent devenir hyper polyvalents et fournir en même temps qualité et quantité en un minimum de temps. Il faut « faire du chiffre » ! Cette politique du « toujours plus », plus vite, plus qualitatif, plus quantitatif, plus compétitif et plus efficace génère insécurité et souffrances psychologiques pour les salariés mais aussi pour leurs employeurs qui eux, sont soumis aux contraintes des marchés financiers. La performance économique est devenue une fin en soi et la course au profit se poursuit au détriment du respect de l’homme. A l’école aussi, les enfants sont soumis au culte du résultat et à une forte pression de réussite scolaire. Dans le contexte actuel, les pouvoirs publics, les enseignants et les parents n’attendent plus qu’une seule chose de l’école : qu’elle soit efficace pour préparer les enfants à un avenir professionnel. Uniformisation et nivellement sont devenus les normes de l’éducation, les enfants doivent « rentrer dans des moules » niant ainsi leur singularité, leur personnalité et leurs propres choix. Les parents sont obsédés par la réussite scolaire de leurs enfants. La plupart des parents et des enseignants semblent penser que la performance intellectuelle détermine la valeur d’une personne et le stress lié au système de notation ajouté au manque d’accompagnement personnalisé entraine les élèves dans un système d’auto dévalorisation. L’écart se creuse entre les « bons » et les « mauvais » élèves entrainant des inégalités et produisant un nouvel élitisme basé sur l’hyper performance, la compétitivité et la loi du plus fort. Ce système éducatif prépare nos enfants à devenir de bons petits commerciaux ou des agents de bourse, dans tous les cas à exercer « un métier qui gagne bien ». Il n’est pas étonnant de constater que de plus en plus d’enfants ont « mal au ventre avant d’aller en classe ». Cette course au résultat, au profit et à la « réussite » provoque insatisfaction, frustration et mal être général. Depuis notre naissance, nous sommes conditionnés à attendre du travail, rémunération, compliments, reconnaissance, etc. Pourtant le karma yoga nous dit que dans toutes nos actions nous devons travailler au mieux de nos capacités, en toute conscience, sans nous attacher aux résultats. Si nous obtenons des « fruits » de nos actions apprenons à les considérer comme un cadeau de la Vie et non comme un dû.
3/ … et à l’accumulation de biens : la société de consommation. La société de consommation gagne l'Europe au cours des années soixante. Elle véhicule de nombreuses valeurs de la société américaine, telles que le désir d'ascension sociale, la nécessité d'afficher sa réussite, le culte des stars. Depuis 50 ans les Français ont consommé un peu plus chaque année, aujourd’hui le volume annuel de consommation par personne est trois fois plus élevé qu’en 1960. (Source : INSEE : La consommation des ménages depuis cinquante ans Georges Consales, Maryse Fesseau et Vladimir Passeron). Actuellement, notre model économique est essentiellement basé sur l’idéologie d’une croissance indéfinie dopée par la consommation à outrance. Le développement de l’industrie permettant une forte augmentation de la productivité grâce au machinisme, le développement des secteurs du bâtiment et des travaux publics nécessaires à la reconstruction du pays après la guerre, l’augmentation des salaires et du niveau de vie se traduisent par le développement des achats de biens matériels. L’agriculture industrielle et l’émergence des supermarchés permettent l’abondance de denrées alimentaires à des prix toujours plus compétitifs. Ce qui permet aux familles de réduire la part de leur budget alimentaire au profit de leur confort et de leurs loisirs. 9
L’endoctrinement publicitaire conjugué à la multiplication des offres de crédits et à une politique libérale et capitaliste ne jurant que par une croissance continue entraine les occidentaux vers une course à la consommation. Nos pays industriels deviennent des sociétés de consommation de masse et des sociétés de loisirs où seul compte le plaisir d’avoir, le plaisir du pouvoir sur les autres et le plaisir de paraître. En conséquence, produire en masse, acheter, consommer et même gaspiller (eau, accumulation de déchets, matières non recyclées notamment au niveau des emballages) deviennent des habitudes pour les citoyens. Le superflu n’a pas de limite, les produits et matériaux issu de la pétrochimie et l’accumulation de biens sont aujourd’hui la norme de nos sociétés. Malheureusement, non contents de faire l’expérience de ces comportements abusifs nous entrainons dans notre sillage les pays dit « sous développés ». Cette notion, inventée par des valeurs purement économiques et inspirée par la culture du marché où seul compte l’argent, fait que les pays du Sud, qui recèlent de richesses autres que monétaires, se perçoivent comme des « pays pauvres ». Encouragés par les pays du nord, ces pays sont fortement incités à mettre en place des stratégies pour accéder, eux aussi, à la croissance économique et entrer dans le cycle production-consommation. On parle alors de pays « en voie de développement ». Bien qu’auparavant, ces pays comblaient leurs besoins essentiels par des moyens plus directs : agriculture vivrière, mutualisation des biens et des services, entraide, solidarité et soutien entre les générations. Aujourd’hui ils se retrouvent surendettés suite aux emprunts contractés auprès des pays riches, pour le « développement » de leurs pays. Sous prétexte d’aide au développement, les pays occidentaux ont entrainés les pays du Sud à s’endetter mais ils ont également importé leurs méthodes de productions agricoles avec tous les produits et actes nocifs qui vont avec, stérilisant à leur tour les terres du Sud, décimant les forêts, etc. Ces pays en voie de développement sont devenus une belle aubaine pour les industriels de la pétrochimie et autres qui s’ouvrent de nouveau débouchés pour toujours plus de profits et de spoliation. Dans notre monde productiviste, la recherche de l’avoir, du pouvoir et de l’apparence est le carburant de la machine financière, économique et technique qui actuellement détruit la planète à grande vitesse. Les yogas sutra de Patanjali nous parlent des « Klesha » qui sont les différentes causes de souffrances de l’homme. Comme l’une de ces causes, ils citent entre autre « Raga », l’attachement, le désir de prendre et ils nous disent que l’un des moyens d’être libre et plus heureux est la modération « Brahmacharya ». Bien loin des publicités qui nous font croire que le bonheur sera là quand nous posséderons la dernière BMW ou que nous serons plus séduisants si nous achetons le jeans que nous venons de voir dans la vitrine du magasin. Comme le précise David Loy : « malgré tous ses avantages, notre système économique institutionnalise l’avidité de deux façons au moins : les entreprises ne sont jamais assez rentables et les gens ne consomment jamais assez. Pour accroitre les profits, nous devenons mentalement dressés à trouver le sens de notre vie dans l’achat et la consommation. » 3
4/ Habitat, nous n’avons plus les pieds sur terre ! « Si nous perdons le contact avec la nature dont nous faisons partie, alors nous perdons la relation avec l’humanité, avec les autres. » 3 David Loy Notes pour une révolution bouddhiste.
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Krishnamurti. A l’antiquité, l’art de l’architecture était toujours un moyen de nous protéger mais jamais de nous couper de notre environnement. L’espace de vie était à la fois ouvert et fermé, à la fois isolé et à la fois traversé par la lumière, le soleil, la végétation, la circulation du vent et des hommes (Atrium, patio, stoa, etc.) Les lieux étaient crées afin de favoriser les échanges, les rencontres, les activités communes et collectives. Toutes les constructions étaient réfléchies en fonction de l’environnement, du climat et des matériaux disponibles sur place en respectant toujours les relations et les liens existants entre l’espace et le temps. Lorsque l’homme à commencé à vouloir se protéger d’un environnement qu’il commençait à percevoir comme menaçant, extérieur à soi, se sentiment d’être séparé du reste du monde l’a incité à chercher à s’isoler de l’extérieur et des autres pour se sentir plus en sécurité. Aujourd’hui, isolés de notre environnement, des autres, nous vivons emmurés, emprisonnés et tout ce qui n’est pas nous, est vécu comme potentiellement dangereux. Malgré l’amélioration de nos conditions de vie : chauffage, eau courante, électricité, machines ménagères, transports, soin, éducation, culture, etc. nous avons perdu le lien et nous vivons déracinés, hors des rythmes naturels qui régissent toute Vie. Aujourd’hui, la majorité de la population vit dans des villes. Selon une étude de l'Insee publiée le 25 août : en 2010, 77,5 % de la population française vit en zone urbaine, soit 47,9 millions d'habitants, Les villes occupent désormais 21,8 % du territoire, soit une progression de 19 % en dix ans. Ce qui fait que plus de la moitié de la population Française peu passer plusieurs semaines, voir pour certains, plusieurs mois uniquement en contact avec des matières produite par l’homme, sans jamais toucher un arbre, une fleur ou de la terre. Nous manquons totalement d’enracinement et somme complètement déconnectés du rythme des saisons, nous ne savons même pas, pour la plupart d’entre nous, à quelle saison poussent les différents fruits et légumes que nous consommons et certains enfants vivant dans des grandes villes n’ont même jamais vu une vache ou une poule ailleurs qu’à la télévision. L’architecture actuelle est très rarement pensée pour favoriser le lien, où pour garder un contact avec la nature. Bien que dans les villes il y ait une forte concentration d’habitant au m², le sentiment d’isolement relationnel et de mal être est supérieur dans les unités urbaines que dans les campagnes, 14% des habitants des grandes métropoles sont en situation d’isolement relationnel. Même si en ville l’accès à la culture et aux activités est facilité on s’aperçoit que ces lieux de sociabilités (café, restaurants, lieux culturels, etc.) sont de moins en moins fréquentés par les foyers ayant des faibles revenus et plus seulement les ménages en forte précarité économique (moins de 1000€), (Source : l’observatoire de la fondation de France, dans un rapport sur les solitudes en France, 2012). Un sentiment grandissant d’isolement et d’inégalité, la pollution atmosphérique liée aux transports urbains, de nombreuse nuisances sonores, visuelles et lumineuses, un sentiment d’insécurité ajouté au surpeuplement dans les grandes agglomérations engendrent de nombreux troubles : stress, fatigue chronique, troubles du sommeil, déprime, etc. En effet, ces agressions constantes ont des conséquences sur notre santé mentale et émotionnelle. Dans les villes tout va très vite, trop vite et l’agressivité est bien souvent le mode de communication entre les usagers qui sont toujours pressés, énervés, impatients.
5/ Attention ! Aujourd’hui, vivre pourrait nuire à notre santé !
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Stress, maladies neurodégénératives, cancers, problèmes de tyroïde, baisse de la fertilité, augmentation des maladies inflammatoires et chroniques, etc. La liste est longue de toutes ces maladies liées directement ou indirectement à nos modes de vie, à l’environnement dans lequel nous vivons et aux aliments que nous consommons. La dégradation de l'environnement, les pollutions diverses de l'eau, de l'air, des sols, la destruction de la biodiversité, l'urbanisation intensive… ont des répercussions importantes et graves sur notre santé. Alors que dans certains pays des milliers de personnes meurent de faim, dans les pays occidentaux nous mourrons de maladies liées à une alimentation insalubre. L’évolution des modes de vie plus sédentaires et l’augmentation du travail chez les femmes a entrainé une réduction du temps qui était consacré à la préparation et à la durée des repas. Soutenu par un marketing important, les industries agro-alimentaires et les chaînes de restauration rapide ont élargis leurs offres de produits industriels et de plats préparés de faible valeur nutritive : trop gras, trop salés, trop sucrés, contenant des aditifs chimiques, OGM et pesticides… Il est prouvé, aujourd’hui, que ce mode d’alimentation, trop pauvre en nutriments pour répondre à nos besoins physiologiques, pouvait favoriser l'obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, certains cancers, des dépressions, etc. Temps compressé, obligations de résultats, pressions diverses et conditions de travail sont également en cause, selon une enquête, parue en mai 2004, réalisée par le ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité : « Le travail est rendu responsable d’un problème de santé sur cinq ». Quelques chiffres, (Source : dossier de presse du film « J’ai (très) mal au travail », film documentaire de Jean Michel Carré paru en 2006.) : - Sur cinq ans, on a constaté plus de 1000 tentatives de suicide sur les lieux de travail en France, dont 47% ont été suivies de décès. - 10% des dépenses de la sécurité sociale sont directement liées aux maladies professionnelles. - Eczéma, insomnies, alertes cardiaques, troubles musculo-squelettiques, ulcères, cancers, dépressions, tentatives de suicide sont les conséquences les plus fréquentes des maltraitances sur les lieux de travail. Certains diront que nous n’avons jamais vécu aussi vieux qu’aujourd’hui. Il est vrai que la science et les progrès techniques ont largement contribués à l’augmentation de l’espérance de vie. Mais, malgré tout, les chiffres actuels concernent une population qui n’a pas eu les mêmes modes de vie et de consommation que la génération d’après guerre. Qu’en sera-t-il pour la génération « fast food », médicaments et pollution ? La France est la première utilisatrice de pesticide et la plus grande consommatrice de médicaments en Europe. En 2020, les maladies neurodégénératives pourraient concerner 1,3 million de personnes en France contre 800 000 aujourd’hui. Un livre publié chez Actes Sud sous le titre « Menace sur nos neurones, Alzheimer, Parkinson et ceux qui en profitent… » soutient la thèse que les maladies du cerveau sont dues à de nombreux neurotoxiques, dont certains médicaments. Selon un rapport de l'agence française de sécurité sanitaire environnementale, entre 6500 et 9500 décès par an, sont attribuables à la pollution atmosphérique en France et 400 000 européens meurent chaque année des conséquences de la pollution de l'air. Aujourd’hui, le lien est avéré entre cancer, maladies dégénératives, baisse de fertilité et les produits chimiques présents dans ce que nous consommons. Alors oui nous vivons plus vieux mais à quel prix ? Que vaut un progrès qui augmente la durée de vie mais qui laisse les personnes dans un état de dépendance médicale et de solitude ? 12
« L’Ayurvéda est la science qui désigne les conditions de vie appropriées, non appropriées, joyeuses ou tristes, ce qui est propice ou défavorable à la longévité, ainsi que les critères de la vie même. » Charaka Samhita 1.41, traité médical de l’antiquité, considéré comme un des textes fondateurs de l’Ayurveda, médecine traditionnelle Indienne. En Ayurvéda, la santé est considérée comme la norme. La maladie correspond à une nourriture inadéquate sur le plan physique, émotionnel, relationnel, spirituel et à une erreur de l’intellect (Avidya, l’ignorance). Selon cette science chacun doit se responsabiliser et prendre soin de son corps, de ses paroles et de ses pensées et agir en amont. L’Ayurvéda est basée sur les Lois de la Nature et l’interdépendance des différents plans de soi (microcosme) avec son environnement et son cadre de vie (macrocosme). C’est lorsque cette interaction harmonieuse cesse que la maladie s’installe. Le yoga nous parle également du Prana, l’énergie vitale, l’énergie universelle que l’on retrouve dans toute forme de vie. Nous absorbons le Prana dans la nourriture et l’eau que nous ingérons, cette énergie nous nourrie également par nos contacts avec l’eau, la terre, le soleil et par l’air que nous respirons. Or aujourd’hui, la qualité des aliments qui composent notre régime occidental, la qualité de l’eau et de l’air ne fournissent plus les éléments et l’énergie indispensables au fonctionnement correct de notre corps et de notre psychisme. Et que dire de l’énergie emmagasinée et du type d’hormones libérées par la viande que nous consommons lorsque l’on constate les conditions pitoyables dans lesquels les animaux sont élevés, transportés puis abattus avant d’être mangés ?
6/ Conclusion: Individualisme et crise des valeurs humaines. Il semblerait aujourd’hui que la crise que nos sociétés traversent est une crise des valeurs humaines. Notre société moderne, dont le rôle à l’origine, est l’organisation à la vie sociale, ne semble plus jouer son rôle d’organisateur. Sa préoccupation première est de produire plus, pour consommer plus, pour toujours plus de croissance et depuis trente ans les entreprises se cantonnent uniquement à maximiser la création de profits pour leurs actionnaires. Les valeurs du commerce ont remplacé les valeurs d’humanité, ainsi l’individu en est réduit à « sa seule dimension économique » ou seul l’avoir compte au détriment de l’être. Dans cette société où tout doit être mesurable, chiffrable, comparable, il y a une sorte de mépris pour tout ce qui ne produit pas, n’est pas rentable. L’art, la nature, le sport sont très loin des préoccupations éducatives et seul est valorisé le cerveau gauche qui est celui de la raison, du rationnel au détriment du cerveau droit, la perception, les sensations, l’intuition, l’expérience, alors que : « Seul l’expérience apporte la connaissance, tout le reste n’est que de l’information ». Albert Einstein. Même les sciences humaines, les services de soins et de santé sont entrés dans une logique économique. Les hôpitaux doivent devenir rentables comme n’importe quelle 13
entreprise commerciale. Les logements individualisent nos vies, le travail, qui occupe une place centrale, est de plus en plus associé à la souffrance. La logique économique semble avoir détruit toutes valeurs collectives et environnementales. Nous sommes conditionnés par une volonté de réussite quitte à écraser son prochain dans un élan incontrôlable d’égoïsme et d’égocentrisme. En effet, le libéralisme protège le droit à la liberté de l’individu mais ne s’intéresse pas à lui en tant que tel. Il nous a conduis à la dérive de l’individualisme où la centralité de l’individu conduit à un isolement qui fracture le lien social. « Les drames humains et les catastrophes écologiques ont la même cause : l’homme s’est éloigné du cœur de la nature, qui est aussi son propre cœur. En oubliant la vie sensible du monde, il a fini par s’oublier lui-même. Les Cheyennes des plaines savaient que la perte du respect dû à toutes les formes vivantes, humaines, animales et végétales, amène également à ne plus respecter l’homme. Aussi maintenaient-ils les jeunes gens sous la douce influence de la nature. » Préceptes de Vies issus de la sagesse amérindienne, Jean-Paul Bourre, ed. Presses du Châtelet.
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LE YOGA ET LA DEMARCHE PERMACULTURELLE Vers un nouvel âge d’or ? Selon l’astrologie Indienne, le 21 décembre 2012, nous serions entrés dans un nouvel âge d’or, « Satya yuga », l’âge de la vérité. Durant cette période une lumière d’intelligence en mouvement nous envahis, poussant à une transformation inéluctable. Ceux qui résistent, qui ne sont pas dans l’accueil de cette énergie tomberont malades. Durant cette ère, la vertu régnera dans la société humaine et l’humanité vivra de nouveau en harmonie parfaite avec sa nature réelle et avec l’univers dans un état d’éveil spirituel. Selon le Vedanta, système philosophique Indien, issu des Vedas, les hommes disposent des différentes voies du yoga pour échapper individuellement à la dégénérescence collective et leur permettre ainsi de rester en contact avec leur profondeur tout en restant actifs dans la vie de tous les jours sans perdre le contact avec le Brahman. Le yoga nous permet de nous accorder aux énergies cosmiques et la permaculture nous apprend à mettre en lien, en synergie les différents éléments qui composent la vie sur terre.
1/ Le yoga : l’union consciente de l’être humain avec l’énergie primordiale. Le yoga est une philosophie et une science spirituelle de réalisation de Soi. C’est une discipline venant de l’Inde, visant par la méditation, l'ascèse morale et les exercices corporels, à réaliser l'unification de l'être humain dans ses aspects physique, psychique et spirituel. Elle utilise des techniques et des enseignements portant sur le corps, le souffle et le mental permettant d’accéder à des niveaux de consciences élevés. Le yoga participe à une profonde transformation intérieure ayant pour objectif : la connaissance de Soi (atman), la reconnaissance de l’illusion (mâya) d’un monde physique considéré par notre conscience comme étant la réalité et la connaissance du Soi supérieur, de l’absolu (Brahman) pour finalement sortir du cycle des réincarnations, c’est la libération (moksha), le retour de l’âtman dans le Brahman. « Il n’existe réellement que le Brahman, tout le reste c’est la maya, tout le reste n’est qu’illusion… »
2/ La permaculture : un fondement éthique personnel et collectif. La permaculture est une philosophie et un des principaux fondements du concept de transition (passage de la dépendance au pétrole à la résilience locale). Il s'agit tout d'abord de faire face à la transition énergétique en redevenant autonome et surtout en consommant moins d'énergie entre autre par la relocalisation de l’agriculture. C’est un système visant la conception de lieux de vie et d’activités écologiquement soutenables. La permaculture constitue un modèle de conception efficace permettant d’assembler les divers composants sur lesquels nos sociétés devront inévitablement entreprendre des changements: social, économique, culturel et technique. La permaculture est un ensemble de fondements éthiques s’inspirant des écosystèmes naturels, elle établit des interactions favorables entre les composantes des sites dont elle conçoit l’aménagement : les humains et leurs besoins, le 15
territoire et ses caractéristiques, les plantes annuelles et pérennes qui y poussent, les animaux, les sols, les microclimats, l’eau, etc. En connectant ces éléments, elle forme des associations productives, résilientes et aussi autonomes que possible. La permaculture est une conception qui propose une trajectoire évoluant en spirale et qui raccorde tous les domaines et progresse depuis le cadre personnel et local jusqu’au collectif et au global pour une éthique personnelle et collective nécessaire à la création d’une culture durable.
3/ Le yoga et la permaculture sont nés de la contemplation et de l’observation de la Nature. Le yoga prend sa source dans les Vedas, textes sacrés, qui ont été révélés à des êtres inspirés, les Rishi (sages ou ascètes), partis dans les forêts, il y a 5000 ans, observer les lois et l’équilibre parfait de la nature. Par la contemplation et l’observation de la Nature, et du vivant, ces voyants ou sages védiques ont compris comment les animaux se comportent pour vivre en harmonie avec leur environnement et leur propre corps. Ils ont retransmis oralement ces réalités qui composent la création de l'univers et de toute forme de vie donnant ainsi naissance aux savoirs du Yoga et de l’Ayurvéda (science de la vie). La permaculture est basée sur l’observation de la nature, les savoirs traditionnels des anciens, et les découvertes scientifiques récentes. Elle est composée d’une dimension philosophique, qui décrit un nouveau modèle, ou paradigme pour vivre en harmonie avec la nature et notre communauté et d’une autre dimension, conceptuelle, où la permaculture est utilisée comme un outil de conception de lieux de vie durable. De nombreuses informations ont été harmonieusement compilées et organisées de manière à créer une méthode simple, basée sur des éthiques, ayant pour but de replacer l’homme au sein d’un système durable et soutenable pour notre planète. La permaculture traite donc de nombreux sujets : habitat, agriculture, communautés, eau...
4/ Les valeurs du yoga et de la permaculture Je pense que le yoga et la permaculture sont deux systèmes philosophiques pouvant accompagner les Hommes vers un changement de paradigme, vers la création d’une nouvelle culture, plus humaine, plus en accord avec sa nature et plus respectueuse de l’environnement. Le yoga permet un élargissement de conscience et une transformation personnelle, préalables indispensables à tout changement de société. « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » Gandhi. La permaculture permet de mettre en lien, en synergie tous les outils que nous avons à notre disposition pour aller vers cette nouvelle culture. En effet, l’écologie, l’économie, le social et le politique nécessitent d’être abordés en synergie. Il n’est pas possible de les aborder indépendamment les uns des autre puisque ce sont les éléments d’un même système. Comme nous l’avons vu précédemment la crise actuelle est une crise des valeurs collectives et ces deux systèmes, fondés sur des valeurs universelles, sur une éthique en accord avec l’ordre naturel établis, pourraient bien être une réponse au vivre ensemble supposant des 16
règles de tolérance, de respect et d’équité. Ces règles morales de vie en société sont proposées dans les « yogas Sutra de Patanjali », texte probablement rédigé au IIème siècle avant J.C. codifiant le yoga. On y apprend que le yoga est un véritable art de vivre qui permet de transformer et d’élargir sa conscience individuelle. Le parallèle avec les valeurs véhiculées par la permaculture donne à comprendre que la démarche permaculturelle permet de mettre en application les valeurs du yoga, dans la matière, au sein des organisations collectives. « Le monde que l’on a crée est le résultat de notre mode de pensé, il ne peut changer si on ne change pas ce mode là » Albert Einstein
5/ Le yoga et la permaculture pour une harmonie collective et un bienêtre individuel. Voici les valeurs morales (Yamas) que prônent les yogas sutra de Patanjali et comment la permaculture propose des solutions en lien avec ces même valeurs : Ahimsa : signifie non-violence ou respect de la vie. Cela implique le respect et la protection de la vie dans toute sa dimension. C'est aussi un concept de la philosophie indienne qui a rapport à la bienveillance. Le mot ahimsa désigne l'action ou le fait de ne causer de dommage à aucune vie incitant à une forme de relation pacifique avec tout être vivant. Ce premier principe est le pilier de la spiritualité : ne pas nuire en pensé, en acte, en parole, devrait être le premier souci de celui qui souhaite s’humaniser. « Ahimsa est notre devoir suprême. » Gandhi L’un des principes fondamentaux de la permaculture est le soin à la nature et à la Terre. Pour prendre soin de la terre et du vivant, la permaculture utilise des méthodes de culture biologiques et naturelles qui imitent l’organisation des écosystèmes : associations de plantes et lutte naturelle contre les ravageurs, récolte et conserve des graines pour préserver certaines variétés, peu ou pas de travail du sol, collecte des eaux de pluie et amélioration des sols, pâture tournante pour gérer les parcelles de façon durable tout en assurant une production animale, revégétalisation pour restaurer la santé et la productivité des plaines inondables et des déserts, etc. Sur le plan des relations humaines, la permaculture insiste sur l’importance de prêter attention à l’autre, d’être plus attentif, d’apprendre à écouter, à comprendre et à communiquer plus ouvertement, de mettre en œuvre des gestes simples de soins et d'affection. Satya : la véracité, l’honnêteté et l’authenticité. Cette observance incite à dire la vérité en toute occasion, sans distorsion et également à se dire la vérité à soi même. Quand il y a conscience d’être il n’y a ni vanité, ni mensonges vis-à-vis des autres et de soi-même. La colère, la médisance, la critique qui consiste à attribuer aux autres la responsabilité de nos propres erreurs nous mettent dans le mensonge. La vanité et 17
l’égocentrisme, sentiment que nous sommes supérieurs aux autres, nous mettent dans le mensonge. Prendre soin de l’humain est l’un des autres principes de la permaculture qui engage chacun à prendre ses responsabilités personnelles. En acceptant de porter une part de responsabilité personnelle dans notre situation plutôt que chercher à incriminer les autres, nous pouvons mieux nous prendre en main. Si nous reconnaissons que nous sommes tous égaux alors nous pouvons travailler avec les autres, dans l’équité, afin d'aboutir aux meilleurs résultats pour tous. La permaculture nous invite à «être authentique» car ce sont les petits gestes authentiques qui fonctionnent le plus efficacement. Dans cette démarche c’est le langage du cœur et la communication non violente qui résonne le plus clairement, va le plus profond et dure le plus longtemps. Asteya : ne pas voler, ne pas prendre, se libérer du besoin de posséder. C’est l’abstention de toute appropriation non due et inutile. Cette observance nous invite à ne pas convoiter ce qui ne nous appartient pas, à ne pas nous identifier aux besoins et aux biens matériels. « Quand le désir de prendre disparaît les joyaux apparaissent » Yoga Sutra de Patanjali, (Aphorisme II-37). La permaculture propose, le partage équitable, la propriété collective, l’échange des savoirs et la mutualisation des biens (outillage, matériels, voitures partagées, covoiturage, etc.). Elle soutien l’importance des monnaies locales et régionales, ne générant pas d’intérêts, pour éviter le désir d’accumulation et pour encourager des économies et des distributions équitables. Brahmacharya : la modération dans les désirs. Brahmacharya nous invite à vivre avec le sacré, à être dans une entière pureté d’attention dans toutes les relations avec la vie. La pratique de Brahmacharya serait de faire ce qui nous rapproche de notre essence divine, d'éviter les comportements qui nous éloignent de notre Moi supérieur en étouffant ou dissipant notre énergie vitale. Il s'agit d'éviter les comportements compulsifs et les excès. « Quand nous sommes fermement établis dans la modération, nous disposons d'une grande énergie intérieure. » Yoga Sutra de Patanjali, (Aphorisme II-38) La permaculture se concentre sur le bien-être immatériel, en prenant soin de soi et des autres, sans produire ni consommer de ressources matérielles au-delà du nécessaire, appliquant ainsi le principe d’autorégulation. Elle part du principe qu’en utilisant au mieux l’abondance des ressources naturelles, on peu atténuer notre comportement de consommation et notre dépendance vis-à-vis des ressources non renouvelables.
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Aparigraha : signifie « renoncement à la fortune » ou « vœu de pauvreté ». C’est l’absence d’avidité, le lâcher prise, le non attachement qui nous permet de ne pas nous identifier à nos possessions, à nos activités ou à nos rôles sociaux. « Quand nous sommes fermement établi dans la non possession, nous pouvons connaître le sens de la vie » Yoga Sutra de Patanjali, (Aphorisme II-39). La permaculture nous incite à la simplicité volontaire, à la sobriété heureuse. Cette démarche implique un mode de vie consistant à réduire volontairement notre consommation, ainsi que les impacts de cette dernière, afin de mener une vie davantage centrée sur des valeurs essentielles. Elle nous invite à discerner le nécessaire du superflu, le naturel de l'artificiel, prônant ainsi un retour à de « vraies richesses » (vie sociale et familiale, épanouissement personnel, vie spirituelle, osmose avec la nature, etc.), opposées aux richesses matérielles. En effet, une consommation toujours accrue conduit à des besoins financiers également accrus et donc à un surcroît de travail pour se les procurer, ce qui génère, du déplaisir (manque de temps pour soi, stress, mauvaise santé, dépendance à l'argent, etc.).
6/ Conclusion : Le yoga et la permaculture, des solutions pour l’avenir ? Le yoga nous propose une voie d’éveil, une voie d’évolution. Cette sagesse millénaire s’appuie sur des valeurs universelles que l’on retrouve dans toutes les grandes traditions. Ces valeurs appliquées, garantissent une recherche d’équilibre, d’harmonie et de paix avec nous même et avec toute vie sur terre. Le yoga nous amène à unir le corps et l’esprit afin de retrouver une sérénité naturelle qui se caractérise par une liberté intérieure (moksha), affranchie (à son stade final) de tout asservissement aux conditionnements (samskara). La permaculture, quand à elle, est un système de conception basé sur une éthique et des principes qu'on peut utiliser pour concevoir, mettre en place, gérer et améliorer toutes sortes d'initiatives individuelles, familiales, et collectives en vue d'un avenir durable. Elle s’appuie sur des valeurs qui me semblent très proche du yoga. Pour moi, cette démarche est une sorte d’extension du yoga proposant des applications concrètes et pratiques des valeurs du yoga à notre vie de tous les jours et dans nos organisations. « Seules de puissantes valeurs partagées soutiennent à la fois l’autonomie des individus et l’ordre social. Une société qui promeut de telles valeurs est une société non d’agrégation mais de coopération, une société non d’opposition mais de conciliation, une société où les individus se sentent appelés à œuvrer par des actes et des engagements communs. » Eric Rommeluère . 4
INCARNER LE CHANGEMENT Un choix de vie alternatif et engagé 4 Eric Rommeluère, Le bouddhisme engagé, ed du Seuil, 2013.
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Pendant plusieurs années j’ai vécu sur « ma planète yoga », ne voyant pas ou peu ce qui se passait autours de moi, ce qui se passait dans le monde. L’écologie ? Oui je me sentais concernée, j’avais quelques avis sur la question mais je n’avais pas vraiment conscience de ce que cela impliquait. Je pense que j’étais trop centré sur moi, trop préoccupée par ma démarche intérieure. Après de grandes transformations internes, j’ai modifié mon environnement direct. J’ai fais des choix professionnels et familiaux qui m’ont permis de me sentir bien dans ma peau, à l’aise avec les autres et heureuse dans ma vie. Ensuite mon « regard » s’est élargi, mes œillères se sont écartées et puis j’ai vu le monde qui m’entourait. J’ai vu toutes les souffrances et toute cette violence que nous nous infligeons, non seulement à nous mêmes mais aussi aux autres et à notre mère nourricière : la terre. Lorsque j’ai réellement pris conscience de cela, pendant quelques mois, j’ai ressentis de la colère et un profond sentiment d’impuissance. En tant qu’enseignante de yoga, j’ai conscience d’agir en aidant mes élèves à être mieux avec eux mêmes et à vivre plus en paix avec les autres. Mais je voulais un moyen plus direct, des actions plus concrètes pour agir sur la société. Souvent frustrée dans mes recherches je ne trouvais aucune association, aucune organisation suffisamment globale à mon goût. « Green peace », « Anonymous » ou autres mouvements ne semblaient s’intéresser qu’à l’un des aspects de ce qui me préoccupait. Puis, au cours de ses recherches, mon compagnon est « tombé » sur la permaculture. Dès qu’il m’a lu les principes de cette démarche j’ai tout de suite compris que j’avais trouvé la solution globale et non violente que je cherchais. Conquis par cette approche, peu à peu nous sommes entrés dans la démarche permaculturelle : intelligence collective, « slow life », coopération, « do it yourself », non violence, alimentation végétarienne, locale et biologique, solidarité, entraide, etc. Aujourd’hui en décroissance, mon compagnon et moi, avons fait le choix de la « sobriété heureuse », nous souhaitons maintenant aller plus loin dans notre démarche et montrer par l’exemple que nous pouvons vivre autrement, hors du capitalisme et de la consommation à outrance. Ainsi, je souhaite partager mes expériences et mes connaissances avec le plus grand nombre à travers un projet de vie que je mets en œuvre petit à petit. Avec l’aide du yoga et la démarche permaculturelle, j’ai l’ambition de participer à l’émergence d’une nouvelle culture, d’une nouvelle société.
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1/ Projet de vie communautaire, écologique et autonome. Mon projet, est de créer ou d’intégrer un éco village, en pleine nature, collectif et participatif au sein duquel je pourrais vivre et organiser des stages de yoga et de permaculture. Je rêve d’un lieu différent. Un lieu où nous pouvons vivre tous ensemble, où nous pouvons prendre nos repas en commun, où nous travaillons tous pour construire la maison d’un seul, gratuitement sans échange d’argent, sans dette. Un lieu où tout le monde est libre d’aller et de faire ce que bon lui semble, un lieu où malgré cette liberté de faire ou de ne pas faire chacun s’acquitte naturellement des tâches communes, où la solitude n’existe pas. Un lieu de vie qui me permette de vivre pleinement les principes du yoga, de la communication non violente et de la permaculture. Créer ou intégrer un lieu de ressource et de bien-être physique, spirituel et psychologique pour tous, résidents comme visiteurs. Un lieu d’abondance, d’écoute et de parole pour que chacun, quelque soit l’âge, la religion, la couleur, la situation, se sente reconnu dans ses spécificités, sans aliénation de son identité ou de sa culture. Un endroit pour apprendre le « vivre ensemble », dans la coopération, l’échange et le partage où le maître mot est « ahimsa », la non violence qui, honorée entraine le don, les paroles saines, respectueuses et aimantes ainsi que des actions profitables à tous. Ahimsa c’est aussi le respect de la terre et de toute forme de vie. Je souhaite ce lieu, instrument de métamorphose sociale, à l’inverse du consumérisme, de l’individualisme et de la compétition. Une Utopie ? « Il n'y a pas de grande réalisation qui n'ait été d'abord utopie » Auteur inconnu.
Intégrer les préceptes du yoga et de la permaculture à mon mode de vie basé sur « La Fleur Permaculturelle »: SOIN A LA NATURE ET A LA TERRE Ahimsa, comme nous l’avons vu, est le principe de non violence or aujourd’hui que ca soit dans l’élevage des animaux ou dans la manière dont on traite la terre, la violence est partout. Les éleveurs s’adonnent à de véritables tortures envers les animaux et l’agriculture conventionnelle laboure la terre au plus profond de ses entrailles et l’envahie de poisons qui l’étouffent et la stérilise. En décidant d’observer ahimsa nous ne pouvons aller que vers une agriculture biologique et respectueuse des rythmes naturels. La permaculture suggère fortement les principes d’agriculture naturelle développés par Masanubo Fukuoka . Microbiologiste de formation et spécialiste en phytopathologie il développa, par ses observations, sa compréhension et son respect de la nature, une agriculture qu’il qualifia « d’agriculture sauvage » ou « naturelle ». Ses recherches, inspirées de ses racines culturelles zen, taoïste, shinto, bouddhiste, vont dans le sens d'une unification spirituelle entre l'Homme et la Nature et l’amènent à déduire que : 5
5 Masanobu Fukuoka, La révolution d’un seul brin de paille, ed. Guy Trédaniel, 2005.
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« Lorsque nous changeons la manière de faire pousser notre nourriture, nous changeons notre nourriture, nous changeons notre société, nous changeons nos valeurs… ». Masanubo Fukuoka Convaincue par ces préceptes je souhaite développer une agriculture vivrière et autonome (potager familial, production de fromage de chèvre, potager, « stévia » pour le sucre, fabrication du pain, apiculture…) qui soit la plus naturelle et la plus respectueuse possible. Cette pratique implique quatre principes : •
Ne pas cultiver, c'est-à-dire ne pas labourer ou retourner la terre. Dans la nature les plantes poussent d’elles mêmes sans que la terre n’ait été retournée au préalable. Naturellement, les micro-organismes, les insectes et les animaux assurent la pénétration des matières fertilisantes, drainent et aèrent la terre, tandis que leurs déjections la nourrissent. Les plantes peuvent allonger leurs racines à leur guise ce qui assure à la terre un meilleur maintien en toutes conditions climatiques. De plus il est maintenant prouvé que 80% de la biomasse de la terre, qui nourrit les plantes, se trouve dans les premières dizaines de centimètre du sol . 6
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Pas de fertilisant chimiques ou de composte préparé. C’est l’association des plantes et des animaux qui engraissent naturellement les sols. En effet, dans le cycle ordonné de la nature, les plantes et les animaux coopèrent et s’entraident. Pour exemple : les plantes couvrantes maintiennent l’humidité des sols et les plantes aux racines plus profondes remontent à la surface les nutriments nécessaires aux plantes couvrantes. Les insectes et les animaux engraissent les sols par leurs déjections et assurent une partie du transport des graines puis se nourrissent des plantes sauvages, etc. Ne pas désherber au cultivateur ni aux herbicides. Les plantes que l’on appelle « mauvaises herbes » jouent elles aussi leur rôle dans la fertilisation des sols et dans l’équilibre de l’écosystème. Elles doivent être contrôlées mais pas éliminées. Lorsque l’on observe la nature on comprend que chacun de ses éléments a son rôle à jouer et fait partit du tout. Il n’y a donc pas réellement de mauvaises herbes. Elles ne sont mauvaises que du point de vue de notre volonté de maîtrise et de domination de tout ce qui est autre que nous. Pas de produits chimiques. Ne pas empoisonner la terre est un des grands principes de l’agriculture naturelle et de la permaculture. Les produits issus de la pétrochimie fragilisent et déséquilibrent l’écosystème naturel. La nature s’équilibre d’elle-même, les nuisibles sont présents mais n’atteignent pas une importance qui nécessite l’utilisation de poisons chimiques. Si l’environnement est sain les plantes sont vigoureuses et les récoltes ne sont pas détruites par les nuisibles, ces derniers ne prélevant qu’une partie des plantes les plus faibles.
Ces pratiques naturelles invitent à cultiver la terre sans la « violer », en l'aimant et en la respectant comme l’être vivant qu’elle est. HABITAT
6 Claude et Lydia Bourguignon, Le sol, la terre et les champs, ed.Sang de la terre, 2008.
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A la fois individuelle et collective, à la fois personnelle et à tout le monde, une maison de paille, de terre et de bois auto construite sur la base de chantiers participatifs. Une maison qui donne l’occasion d’appliquer Aparigraha, se libérer du besoin de posséder par la propriété collective et la mutualisation des biens. Construite sur un terrain partagé en copropriété, une maison qui n’utilise que des matériaux naturels, qui collecte et réutilise l’eau de pluie, qui se fournie en énergie par le vent et le soleil. Une maison, où même les déjections et déchets crées par les humains sont utilisés dans le cycle de la communauté qui se vit comme un organisme à part entière, comme un écosystème. (Citernes, toilettes sèches à compost, épuration phytosanitaire, etc.). Une maison dans un éco village où l’architecture est réfléchie pour créer du lien, pour le cohabitat et non pour individualiser ses habitants mais au contraire pour qu’ils coopèrent, qu’ils se sentent tous impliqués dans la vie du village. OUTILS ET TECHNOLOGIE En cumulant les anciens savoirs, la technologie d’aujourd’hui et notre créativité nous avons les moyens de mettre en œuvre des techniques et des outils qui se passent des énergies fossiles laissant une large place à la réutilisation et au recyclage des objets. Des inventions très intelligentes et très respectueuses de l’environnement ont vu le jour ces dernières années : toilettes sèches, machine à laver le linge orientée face au soleil pour chauffer l’eau et qui utilise l’énergie humaine pour tourner son tambour par un système de pédalier. Ou encore, le « rocket stove », fourneau à bois consommant très peu de matière première et conçu pour générer à la fois le chauffage de la maison, de l’eau et pour chauffer les aliments. Mais aussi four à bois, four solaire, éolienne, etc. Les constructions de ces inventions se font sur la base de l’échange, le partage des savoirs et les chantiers participatifs. ENSEIGNEMENT ET CULTURE Dans de nombreux éco lieux installés en permaculture, des « écoles » dites alternatives sont crées et administrées par les parents eux-mêmes. En effet, dans la plus part des écoles publiques traditionnelles, nos enfants sont élevés dans des structures fonctionnant sur le mode de la compétition, de la punition, de la récompense, de la culpabilité, de la honte, du devoir et de l’obligation. Ce mode d’éducation est dénoncé comme violent par les personnes évoluant dans le principe de permaculture. Elever des enfants dans le principe de pouvoir engendre des citoyens violents et dominateurs vis-à-vis des plus faibles et de la nature. Je pense que nous devons élever nos enfants dans des cadres non violents, ne cherchant pas à exercer un pouvoir sur autrui en leur apprenant à exprimer leurs émotions et à reconnaître leurs besoins. Les écoles devraient laisser une place de choix à l’inventivité et à la créativité naturelle des enfants. Les apprentissages devraient passer par du concret, par l’expérimentation, par le ressenti et non uniquement par des savoirs intellectuels et abstraits. Enfants ou adultes, que nous soyons analytiques ou intuitifs, il nous est tout à fait dommageable de nous limiter à n’utiliser qu’une partie de nos facultés et de notre cerveau. Il est essentiel que l’enseignement trouve un équilibre entre les matières dites « principales » et les enseignements artistiques et pratiques, ces derniers étant actuellement délaissés dans la plus part des écoles. Chaque enfant étant différents, il faut les encourager à avancer, à prendre conscience de leurs spécificités et potentialités et les mettre en valeur afin que chacun s’accepte et apprenne à s’aimer. Dès notre plus jeune âge, nous sommes programmés et certains d’entre nous poursuivent imperturbablement le 23
programme déterminé par les parents, l’école, la famille, la société or le yoga nous invite à nous libérer de la soumission ou de la rébellion, à nous déconditionner afin de vivre pleinement notre vie sans passer par le filtre de nos jugements et préjugés. Certaines pédagogies incitent au développement harmonieux des enfants prônant la non violence et la coopération : « Sans négliger aucunement les matières académiques, la pédagogie Waldorf s'appuie sur le fait qu'une vie épanouie, harmonieuse et créative dépasse considérablement le simple développement mental et la capacité de gagner sa vie. Aussi importantes que soient ces choses, l'enfant éprouve d'autres besoins. On cherche à former un être équilibré dans ses sentiments, un être doué d'initiative dans l'action et de clarté dans ses pensées. » (Texte tiré du site Internet de l'École Rudolf Steiner de Montréal). La permaculture nous encourage donc à nous intéresser aux écoles Waldorf, Montessori, Freinet, à l’éducation en famille, etc. à ces courants dits de « pédagogie active » centrés sur le développement de l'ensemble des ressources personnelles de l'étudiant. La gamme des expériences pédagogiques commence de l’enseignement précoce des langues au décloisonnement des matières. Ces écoles visent à créer un milieu de vie communautaire au sein duquel l’école et le milieu familial sont vécus en continuité, un milieu où les parents participent activement comme coéducateurs et coadministrateurs. L’école doit respecter le rythme et le style d’apprentissage de chaque enfant et doit avant tout considérer l'enfant comme "acteur de ses apprentissages". N’oublions pas que les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain et que le sort même de l’humanité repose entre leurs mains. « Former des individus capables, en eux-mêmes et par eux-mêmes, de donner un sens à leur vie, des individus libres » Objectif de la pédagogie Waldorf. Il est important de comprendre l’influence de notre culture, pour établir un lieu communautaire, un lieu d’échange et de partage. La plus part du temps nous n’en sommes pas vraiment conscients mais notre culture influence la façon dont nous percevons le monde et dont nous interagissons dans celui-ci, elle peut être à la fois un recours et un frein dans notre capacité de comprendre et de travailler avec les autres. Sur le plan collectif, la culture représente également l’ensemble des structures sociales, religieuses, etc. Selon le sociologue américain Paul Ray et la psychologue américaine Sherry Anderson, un nouveau groupe socio-culturel serait né, descendant des années 60 : « les créatifs culturels ». Il semble que la permaculture regroupe ses créateurs de culture, des individus à la pointe du changement social, ayant en commun d'adopter une vision globale et intégrale du monde, et le partage d'un ensemble de valeurs. Les créatifs culturels cherchent à être le plus possible indépendant vis-à-vis des modes de consommation industrialisés, prônent la décroissance et la sobriété heureuse. Ils attachent une grande importance au développement personnel et spirituel et remettent l’humain au cœur des préoccupations. Protecteurs de l’environnement, ils refusent les dégradations environnementales, notamment celles induites par l'exploitation des ressources naturelles et animales et recherchent des solutions nouvelles aux problèmes personnels et sociaux. Au niveau collectif, ils promeuvent des manifestations intellectuelles et artistiques comme la musique, la littérature, les arts, l’architecture, le langage, etc., faisant en sorte que cette culture soit accessible à tous. Très impliqués socialement, les créatifs culturels sont à l’origine de manifestations tels que, par exemple, les mouvements pour les droits civiques, les mouvements féministes, les mouvements pacifistes, ceux écologistes, ou encore ceux pour l'éveil de la conscience. Bien souvent, les individus appartenant à cette catégorie se sentent isolés et n’ont pas conscience 24
qu’il s’agit d’un mouvement de fond. Il me semble donc important, par le biais des écolieux, de rassembler, même pour de courte durée, cette catégorie de personne ayant une volonté marquée de changement profond de notre société. SANTE ET BIEN ETRE La permaculture prône les médecines holistiques, l’accouchement à domicile et l’allaitement maternel, la pratique régulière d’une discipline de santé comme le yoga ou le Tai Chi, accordant une grande importance à réconcilier le corps et l’esprit et à renouer avec les valeurs spirituelles et culturelles. Elle encourage à la réappropriation de la cellule familiale depuis la naissance jusqu’à la fin de vie. Il me semble indispensable de redécouvrir et de réapprendre les anciens savoirs, basés sur les remèdes naturels de santé. De tout temps l'homme s'est nourrit et soigné par la nature, utilisant les plantes dans leur intégralité, feuilles, écorces, racines, fleurs, pollens, sèves, fruits, graines, bourgeons, ... Je pense que nous devons redevenir acteur de notre bien–être et prendre en charge notre santé. Prendre conscience de l’importance d’une alimentation saine, équilibrée et naturelle, ainsi que l’importance de l’activité physique et d’un environnement sain. L’Ayurvéda, science de la vie qui, comme le yoga, tire sa source dans les Védas, nous dit que nous captons l’énergie vitale, le prâna, par la respiration, nos contacts avec le soleil, l’eau et par l’absorption des aliments. Au regard de cette science mon objectif est donc de vivre dans un lieu en pleine nature loin des agents chimiques dispensés dans la plus part des campagnes, de manger essentiellement des produits biologiques et végétariens produits sur le lieu de permaculture et de connaître les baies et plantes sauvages comestibles et thérapeutiques. La pratique quotidienne du yoga et de la méditation ainsi que l’entrainement à la communication non violente et l’expression artistique me semblent être des disciplines essentielles à la santé physique, mentale et à l’apprentissage du « bien vivre ensemble ». En effet, ces stratégies nous permettent d’entrer en contact avec ce qu’il y a de vivant en nous et chez l’autre afin de reconnaître et d’exprimer nos sentiments et nos besoins, origine réelle de nos différentes actions et réactions. « Cette personne qui mange toujours une nourriture variée/complète, qui jouit d’un style de vie régulier, qui reste non attachée aux objets des sens, qui donne et pardonne, qui aime la vérité, et qui sert les autres, est sans maladie. » Extrait du Vagbhata Sutrasthana FINANCE ET ECONOMIE Considérant que bien des excès sont liés au système économique actuel, la permaculture invite à une réflexion autours de l’argent et de l’organisation des systèmes économiques. La création d’une monnaie locale à l’échelle d’un village ou d’une région permet de favoriser le développement d’une économie locale. Ce système monétaire ne générant pas d’intérêt et desservant des territoires limités ne risque pas d’entrainer la capitalisation. Il a vocation à ce que l’argent circule librement de manière équitable et sans profit. Pour favoriser une économie locale, il est également important d’entretenir une relation directe entre les producteurs et les consommateurs, de créer des réseaux d’échanges et d’éviter les 25
réseaux de grande distribution. Au sein d’un écovillage, la création d’une AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) ou la vente de la production des fruits et des légumes sur le marché, me semble intéressante. Ces systèmes de distribution permettent aux consommateurs de bénéficier d’une grande variété d’aliments frais et biologiques. En effet, les participants des AMAP recherchent des aliments sains, produits dans le respect de l'Homme, de la biodiversité et du rythme de la Nature. Ce type de réseau participe ainsi à la lutte contre les pollutions et les risques de l'agriculture industrielle et favorise une gestion responsable et partagée des biens communs. Les prix des aliments sont fixés de manière équitable pour permettre aux producteurs de couvrir leurs frais de production et de dégager un revenu décent, tout en étant abordable par le consommateur. Les déplacements se font prioritairement de manière partagée (transport en commun, covoiturage, voitures partagées, etc.) afin de réduire au maximum l’impact carbone sur l’environnement et de favoriser les rencontres et le lien social. Par le réseau « WWOOF», réseau international ayant pour vocation de mettre en relation des personnes désireuses de découvrir et de participer au monde agricole biologique et écologique avec des fermiers et des professionnels de cet univers, l’écolieu peut s’enrichir de rencontre et d’échanges en accueillant des Woofers, personnes volontaires pour travailler bénévolement et aider pour les différents travaux à réaliser au sein d’un écolieu. En échange de leur main d’œuvre, elles bénéficient de l’hébergement et de la restauration, elles apprennent les différentes techniques mises en œuvre pour les constructions et la vie du lieu (construction maison paille, brique de terre sèches, poêle de masse, toilette sèche, apprentissage de la permaculture, etc.) et d’une expérience de vie écologique. Les systèmes de troc et d’échanges comme les S.E.L (Service d’Echanges Libres), les B.L.E (Bourse Locale d’Echange) ou le J.E.U (Jardin d’Echange Universel) ont non seulement leur place dans les réseaux des éco lieux mais semblent même indispensable à développer. Ils sont autant de moyen de rééquilibrer les échanges entre les différents acteurs car dans ces systèmes, qu’une personne propose des travaux de plomberie ou des conseils juridiques une heure = une heure! Les connaissances et savoirs faires sont différents mais égaux. Pas de notion de supériorité ! Sobriété heureuse et simplicité volontaire, devront être les maîtres mots de cet écolieu. En effet, il est essentiel, dans ce mode de vie d’observer Aparigraha, le renoncement à la fortune. C’est par l’échange et les réseaux que cet écolieu s’enrichira de liens humains. FONCIER ET GOUVERNANCE Il est essentiel que les personnes vivant en habitats collectifs et en éco-villages se regroupent sous forme d’associations et de coopératives. Ces structures légales, permettent de s’organiser pour la diffusion d’un nouveau mode de vie collectif, conçu autour de principes écologiques, plus proche de la nature et plus respectueux de l’environnement ainsi que pour la propriété collective et la gestion de biens fonciers, immobiliers, et autres (copropriété et cogestion). Pour que la vie collective et participative puisse fonctionner harmonieusement, le collectif devra prendre toutes les décisions importantes au consensus afin que chacun puisse s’y retrouver. Par ailleurs, il est important que les participants s’enrichissent de méthodes visant à l’écoute active, à la communication non violente, ainsi qu’à la création et gestion de projets collectifs. Il existe de nombreux outils collaboratifs qui permettent le partage du savoir et la prise de décisions dans le respect de chacun lors des réunions. En effet, la plus part d’entre avons évolué en grande partie sur un model « gagnant – perdant » et dans la peur de la différence or pour les projets collectifs il est indispensable 26
de penser « gagnant – gagnant », de nous confronter et de dépasser nos peurs qui sont souvent sources de conflits, de prendre en compte nos besoins personnel mais également de considérer les besoins des autres. La plus part des projets collectifs qui échouent, échouent toujours pour des raisons relationnelles. Malgré les bonnes volontés et l’énergie investie dans ces projets, notre société et nos modes de vie ne nous ont pas appris à bien vivre ensemble. C’est à nous de réapprendre notre individualité au sein d’un collectif. Pour nous mais aussi pour nos enfants. Il me semble que ce mode de vie collectif, responsable et participatif peut être un exemple permettant à tous de retrouver une souveraineté alimentaire et propose un moyen de vivre en cohérence et en harmonie avec notre nature.
2/ Projet professionnel: l’organisation de stage itinérants « yoga, art et permaculture : renouons avec notre nature ». C’est parce que je pense qu’on ne peut dissocier l’homme de la nature, l’homme de sa nature que j’ai choisi de partager mes convictions et un mode de vie plus proche du vivant avec le plus grand nombre et dans le plus d’endroits possibles. Mon projet professionnel est de trouver différents écolieux pouvant accueillir notre association « L’art de s’emer » pour l’organisation de stage de « yoga, art et permaculture ». Chaque projet sera conçu en fonction du lieu et des modalités d’accueil, des intervenants disponibles, des spécialités du lieu, des savoirs faires de ses habitants et de son réseau. Chaque stage captera un public différent et sera de durée et périodes variable. « La joie de contempler et de comprendre, voilà le langage que me porte la nature. » Albert Einstein OBJECTIFS DES STAGES 1. Pour les participants : Ses stages seront l’occasion de découvrir et de pratiquer différentes activités, agencées et réfléchies dans une démarche permaculturelle sous tendues par la pratique et les observances du yoga. Ils permettront aux participants d’expérimenter une vie collective, proche de la nature et de leur véritable nature. Loin du confort habituel de la vie moderne, ses retraites seront une occasion de mieux se connaître, d’apprendre à s’accepter et à s’exprimer de manière créative et constructive et de comprendre les raisons de nos croyances et vérités. Lors de ces stages les participants vivrons une expérience profonde, reliée à la nature et riche de moments partagés, ils feront l’apprentissage de pratiques utiles à la création d’une nouvelle culture et comprendront ainsi que « Un autre monde est possible ici et maintenant » . 7
7 La Voix du vent - Semences de transition. Documentaire poétique franco-espagnol, de Jean-Luc Danneyrolles, agriculteur de Provence et Carlos Pons, réalisateur Espagnol.
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2. Pour les éco lieux : Ces lieux de vie sont souvent ouverts à l’échange et au partage et sont motivés par la volonté de transmettre leurs connaissances et leur mode de vie. D’autre part, la réalité économique les incitent à imaginer des activités pouvant générer quelques bénéfices servant au fonctionnement du lieu. Mais, bien souvent, trop occupés par la gestion quotidienne de leur lieu, les habitants ont rarement le temps, les compétences et/ou l’énergie d’organiser ce genre d’événements. Des projets réfléchis collectivement leurs permettrons de se décharger de l’organisation d’événements. Notre association propose d’organiser, de gérer et de coordonner les projets de stages, de réaliser la communication et la diffusion des événements, de gérer la vie quotidienne pour la période des stages et de coordonner l’animation. De plus l’association aidera les collectifs à la réflexion et éventuellement à la mise en œuvre de projets propres au lieu.
LES MOYENS HUMAINS DE L’ASSOCIATION Entre ses membres actifs et son réseau, l’association regroupe un grand nombre de personnes motivées par la volonté de créer une nouvelle société, plus respectueuse du vivant. Voici la liste (non exhaustive) des compétences que les personnes gravitant autours de l’association peuvent mettre au service des écolieux, de la réalisation et de l’animation des stages : •
Gestion de projets
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Animation de réunions, d’exercices et d’expériences diverses. Communication Non Violente Yoga, relaxation et méditation Massages Connaissance en permaculture Graphisme Communication Reconnaissance et cuisine des plantes sauvages comestibles Architecture durable Auto construction de bâtis divers (paille-terre, brique crue, pierre, mur de chaux, etc.) Artistes : chant, conte, dessin, photo, peinture, théâtre, danse, musique, mosaïque, etc. Animation d’activités « fait main »
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ACTIVITES PROPOSEES DURANT LES STAGES Elles seront fonction des spécificités du lieu d’accueil et des intervenants présents : •
Pratique quotidienne du yoga, de la méditation et de la relaxation.
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Initiation à la permaculture et travail de la terre. 28
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Marches en pleine nature et cueillette des plantes sauvages comestibles, thérapeutiques ou utiles à la fabrication de cosmétiques. Participation à la construction, en fonction des besoins du lieu d’accueil (toilette sèche, maison naturelle, éolienne, poêle de masse, réserve d’eau, composteur, lombricomposteur, etc.) Fabrication de produits naturels : pain, pâtes, savon, dentifrice, produits d’entretien, cosmétiques, etc. Ateliers de réflexions collectives sur divers sujets de développement personnel ou de société et propositions d’actions pour l’amélioration du vivre ensemble dans le respect de la nature et de l’environnement. Préparation des repas biologiques et végétariens. Veillées : danse, musique, chants, etc. Activités créatives, d’expression de soi et de sa nature: photos, dessins, modelage, land art, théâtre, chant, danse, mandalas, etc. Temps libres : lecture, repos, nage, etc.
VALEURS VEHICULEES ET HABILITEES DEVELOPPEES DANS LE CADRE DES STAGES •
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La coopération : par le biais de divers exercices, les participants apprendront à « travailler » ensemble. Ils feront l’expérience de l’union, comprendront qu’à plusieurs nous sommes plus fort et que les compétences de chacun se complètent pour la réalisation d’un objectif commun. Ils apprendront aussi les principes de permaculture qui veulent que l’on travaille avec la nature, en allant dans son sens et non contre elle. Le partage : dans le cadre de la vie de groupe et lors des temps libre les participants seront encouragés à échanger et à partager leurs connaissances avec les personnes intéressées. (Exemple : un participant passionné d’astronomie pourra s’il le souhaite organiser une sortie nocturne et parler des planètes et des étoiles). Ses « extras » seront animés bénévolement et en autogestion par les volontaires.
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La participation et l’autogestion: lors des « chantiers de construction », les participants aux ateliers seront encadrés au minimum. Les groupes devront eux même trouver les solutions et les moyens de réaliser les tâches qu’ils se seront eux même fixés. Ils apprendront à détecter et à prendre en compte les compétences des personnes constituant leur groupe et à mettre ces compétences au service d’un objectif collectif.
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« Ahimsa », la non nuisance, la non violence : c’est à travers les différents ateliers, à travers la pratique du yoga et des exercices plus spécifiques issus de la CNV (Communication Non Violente) que les participants intégreront cette valeur fondamentale dans la démarche de l’association. Le végétarisme au cours des stages sera aussi un moyen d’observer « Ahimsā », dans la volonté de ne faire souffrir aucune créature.
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« Karma yoga », le yoga de l’action en pleine conscience : c’est en réalisant des travaux de construction et de plantation qui serviront pour d’autre, que les 29
participants expérimenteront l’acte de travailler au mieux de leur capacités et en conscience, sans s’attacher aux fruits de leurs actions. Ils comprendront que l’important est de faire du mieux que l’on peut, que les actes ne doivent pas être conditionnés par un résultat ou un objectif. Le travail désintéressé sera une fin en soi. Le karma yoga aidera à dépasser le conditionnement qui sous tend les actions et éveillera à des niveaux d’être plus profonds. •
« Aparigraha », le renoncement à la fortune : les associations et collectifs d’accueil sont des gens qui ont fait le choix de vivre simplement, loin du confort moderne. Les participants aux stages seront confrontés à un mode de vie simple, en symbiose avec la nature. Ils découvriront ainsi qu’il est possible de vivre autrement, plus simplement et avec peu d’argent puisque dans ces lieux de vie c’est la recherche de l’autonomie et de l’autosuffisance qui prédomine et non la volonté d’accumuler l’argent.
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« Asteya », ne pas voler, ne pas convoiter : lors d’échanges et des réflexions sur des thèmes de société les participants porteront une réflexion sur le fait que le mode de vie occidental implique la spoliation des pays les plus défavorisés. Ces réflexions amèneront les participants à penser un changement de société entrainant plus d’équité entre les « pays du Nord » et les « pays du Sud » afin que l’on cesse de convoiter et d’exploiter les richesses des autres pays.
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« Satya », la vérité : l’authenticité des intervenants et des collectifs d’accueil inspirera les stagiaires qui comprendront que des mouvements de justice social, d’écologisme et de végétarisme sont des actions qui rapprochent de Dieu et donc de « satya ».
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« Mouna », le silence : lors des stages, les pratiquants apprendront l’importance de parler juste et au bon moment, à s’écouter entre eux, à éviter de se blesser les uns les autres. Ils apprendront le discernement, la parole modérée et pondérée ainsi que les outils de la communication non violente. Pour s’y habituer ils leurs sera proposé de pratiquer « mouna ». En gardant le silence, chaque jour, pendant une à deux heures, ils adopteront ainsi une attitude d’attention et d’ouverture. Pendant le silence, nous devenons plus attentif à ce qui se passe autour de nous, ainsi qu’en nous, et nous pouvons plus facilement lâcher prise, oublier résistance et scepticisme.
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CONCLUSION : L’humain un être en devenir… L’homme a les pieds sur terre et la tête dans le ciel. Il vit entre ciel et terre, il est comme un pont entre le matériel et le spirituel. Ne séparons rien, rassemblons, considérons la vie comme une globalité et prenons le tout. Nous sommes à la fois la vague et l’océan. La Vie est un don reçu et tout dans l’univers fonctionne par le don, l’échange. Donnons et l’univers nous rendra, aussi surement que l’inspire suit l’expire. Gardons et c’est l’arrêt du souffle, l’arrêt de la respiration, garder sans donner c’est la mort. Aujourd’hui nous sommes dans cette merveilleuse position où nous devons réinventer ce que c’est que le « vivre ensemble » car l’humain est un être de relation avec tout le vivant, le cosmos et Dieu luimême. C’est riche de toutes nos expériences et des progrès techniques que nous pourrons créer une nouvelle société dans laquelle chaque individu à une place. Une société dans laquelle plus nous partageons plus nous devenons riche et où la réflexion ne se fait plus individuelle mais collective. Nous sommes en train de vivre une mutation radicale de notre société. Un mouvement, porteur de valeurs et allant à l’encontre de la société de consommation individualiste, est en train d’émerger. Des hommes, des femmes et des enfants, partout dans le monde adoptent une vision du monde plus éthique et plus humaine. En marge de la société, du jeu de la politique et des médias, les « créatifs culturels », pensent, inventent, agissent et vivent autrement. Ils véhiculent une vision alternative et des modes de vie originaux et différents des comportements habituels prônés par la société de consommation. Grâce à tous ces gens, encore peu visible, une autre culture est en train de naître. C’est par des petits gestes, répétés jour après jour avec patience que chacun d’entre nous peu changer le monde, que nos gestes à tous, une fois cumulés, peuvent changer le monde. Nous n’avons pas besoin d’attendre quoi que ce soit, ni le prochain gouvernement, ni aucune autorisation. Nous avons seulement besoin de notre volonté. Il nous suffit de prendre conscience et d’agir, de nous engager à réaliser pleinement notre humanité et de croire très fort, sans laisser de place au doute, qu’ 8
« Un autre monde est possible ici et maintenant ».
8 Paul H. Ray, Sherry Ruth Anderson, L’émergence des Créatifs Culturels, Paris, Ed. Yves Michel, 2001.
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ANNEXES ANNEXE 1 : BIBLIOGRAPHIE • • • • • • • • •
BOURGUIGNON Claude et Lydia, Le sol, la terre et les champs, Sang de la terre, 2008. CHOQUE Jacques, Yoga Manuel pratique, Amphora, 2004. COHEN Daniel, Nos temps modernes, Flammarion, 1999.FUKUOKA Masanobu, La révolution d’un seul brin de paille, Guy Trédaniel, 2005. MOLLISON Bill, Introduction à la permaculture, Passerelle Eco, 2012. RABHI Pierre, Manifeste pour la terre et l’humanisme, Acte Sud, 2008. RAY Paul H. et ANDERSON Sherry Ruth, L’émergence des Créatifs Culturels, Yves Michel, 2001. ROMANENS Marie et GUERIN Patrick, Pour une écologie intérieure. Renouer avec le sauvage, Payot, 2010. ROMMELUERE Eric, Le bouddhisme engagé, Seuil, 2013. VALENTIN Patrice, Réjouissons-nous. La révolution de la Vie, Oetopia, 2011.
RECOURCES ELECTRONIQUES • • • •
http://www.permaculture.fr/ http://www.permaculture.co.uk http://huertavieja.ruralesenredadxs.org/2012/08/31/biblioteca-online-completapermacultura-bioconstrucion-agricultura-ecologica-etc-fukuoka-david-holmgren-billmollison-y-muchos-otros/ www.steiner-waldorf.org
FILMOGRAPHIE • • • • • • •
« La Voix du vent - Semences de transition », documentaire poétique francoespagnol, de Jean-Luc Danneyrolles, agriculteur de Provence et Carlos Pons, réalisateur Espagnol. « Les moissons du futur », Marie-Monique Robin. « Le Monde selon Monsanto », Marie-Monique Robin. « Notre poison quotidien », Marie-Monique Robin. « Quels enfants laisserons-nous à la planète ? », Anne Barth. « Le Syndrome du Titanic », Nicolas Hulot. « Notre pain quotidien », Nikolaus Geyrhalter.
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ANNEXE 2 : TEXTE REMIS AUX PARTICIPANTS POUR COMPRENDRE ET PRATIQUER « MOUNA » : « Peser chaque mots avant de parler Ne dîtes jamais du mal de personne N'exagérez jamais Dites la vérité, soyez précis Contrôlez votre langage Parlez peu Mesurez les mots que vous employez Ne parlez plus pour un rien Avant de parler, réfléchissez soigneusement si ce que vous allez dire est vrai, gentil et va aider les autres Si ce n'est pas le cas, n'ouvrez pas la bouche. Mêlez-vous de ce qui vous regarde N'intervenez pas dans les affaires des autres Si vous entendez un scandale sur une autre personne, ne le répétez pas. N'essayez jamais de vous rendre intéressant Apprenez la vertu du silence Ne donnez pas votre opinion, si personne ne vous l'a demandée Si vous observez ces règles vous vivrez heureux et en paix. Les gens vous respecteront et vous admireront ; vous obtiendrez le succès dans la vie » 9
Swami Sivananda
« Ce que je recherche dans la vie, c'est la bienveillance, un échange avec autrui motivé par un élan du cœur réciproque. » Marshall Rosenberg, fondateur de la méthode à la Communication Non Violente.
9 Extrait de Vie divine pour les enfants, Swami Sivananda.
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ANNEXE 3 : OBJET DE L’ASSOCIATION « L’ART DE S’EMER »
L’association « L’art de s’emer » a pour objet la découverte, l’étude, la promotion et le développement des modes de vie et des architectures en symbiose avec la nature. Pour ce faire l’association crée des espaces de rencontres, d’échanges, de solidarité et de partages intergénérationnels et interculturels en lien avec différents collectifs, organisations et autres associations en France et dans le monde. Ainsi l’association apporte prestations, soutien et savoir-faire pour des projets en cohérence avec ses valeurs. Elle se propose de réaliser la communication et la diffusion des événements. Elle conçoit, organise, coordonne et anime des cours, stages, ateliers et formations par divers modes de transmission dans différents lieux d’accueil sur les thèmes suivants : Connaissance de la nature humaine et environnementale / autonomie, autogestion et autosuffisance / permaculture / agriculture naturelle / architecture durable / yoga, relaxation et méditation / développement personnel / intelligence collective, coopération et participation / art et artisanat et toutes autres pratiques favorisant l’expression, l’échange et le partage, le bien-être, la santé par des méthodes naturelles et la spiritualité, le renforcement des liens sociaux et culturels et l’interconnexion entre l’humain et sa nature. L’association « L’art de s’emer » entend développer l’épanouissement de l’humain dans une cohérence écosensible et écologique.
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