Le Haras d'Annecy

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Le Haras d’Annecy DU PATRIMOINE MILITAIRE À L’ESPACE PUBLIC

Comment révéler au grand public ce site inconnu en centre ville, aussi vaste qu’invisible?

ÉTUD. MUTIN Laura et VAIRE Robin UNIT UE091C-101C / PROJET 9 & 10 - Architecture, Héritage et Durabilité

PFE

DE. PFE

Philippe Dufieux Benjamin Chavardès

MASTER ARCHI

S10 AHD 16-17 FI

© ENSAL



Equipe pédagogique DOMAINE D’ETUDE AHD

Benjamin Chavardès Philippe Dufieux Özlem Lamontre-Berk Christian Marcot Pascal Rouaud Brigitte Sagnier-Minguet François Tran Charlotte Vergely

Composition du jury JEUDI 29 JUIN 2017

Benjamin Chavardès Philippe Dufieux Chantale Dugave François Fleury Pierre Gras Ozlem Lamontre-Berk G. Maury S. Perreaut Christian Marcot P. Vurpas


Fig.1 - Vue aérienne du Haras nationnal d’Annecy


Avant propos

Ce projet final de fin d’étude de Master 2 à l’Ecole Nationale Supérieure

d’Architecture de Lyon conclu notre cursus universitaire. Ce mémoire présente les analyses, recherches et questionnements qui ont façonné notre projet final ainsi que les différents volets de notre proposition. Nous avons fait le choix de travailler en groupe de deux pour l’élaboration de notre pensée urbaine, l’inscription du projet dans le site et notre programmation. Nos regards croisés nous ont permis d’entreprendre une démarche holistique sur le projet qui s’est révélée très enrichissante. Ainsi, perspective sociale, urbaine, architecturale, programmatique, théorique et pratique dialoguent au sein d’un projet qui illustre une démarche commune. Nous nous sommes ensuite séparés pour développer les architectures de deux zones distinctes de notre site.

Remerciements

Nous remercions tout d’abord l’équipe enseignante pour leur confiance.

Ensuite, nous remercions chaleureusement les différents acteurs de la ville d’Annecy pour leur disponibilité et leur aide précieuse durant l’année : Stephan Dégeorges du CAUE d’Annecy, Didier Sironi du service des bâtiments d’Annecy, Jean-Marc Solomon, directeur de la fondation Salomon et Pascal Gardin, gardien du Haras. C’est grâce à eux que notre projet s’est développé comme une réponse à de véritables problématiques et nous leur en sommes très reconnaissant.

Enfin, nous tenons à remercier nos familles, Danièle Cogne, Eric, Da-

nielle et Roger Mutin, Marcel Hausard, Raphaëlle Paire, Cecile, Didier et Charlotte Vairé pour leur soutien, leur conseil et leur réconfort sans faille depuis le début de nos études.

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PROJET DE GROUPE

I. Analyse

1. Analyse historique

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a. Implantation du Haras : du péri-urbain au centre ville b. Historique des usages, du bâti et des jardins

2. Analyse urbaine

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a. Annecy et le grand territoire b. Le quartier du Haras

3. Analyse paysagère

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4. Analyse architecturale

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II . Projet urbain - Master plan

1. Intentions urbaines

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a. Préserver la composition centrale du lieu b. Requalifier les franges c. Connecter le site à différentes échelles

2. Intentions paysagères

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3. Programmation

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4. Intentions architecturales

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PROJETS INDIVIDUELS Fondation Salomon pour l’art contemporain

71

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Robin Vairé

I. Posture architecturale

1. Potentiel des édifices existants 2. Définition du lieu et postulat

II. Programmation Muséale

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1. Rencontre avec M. Salomon 2. Programmation de la fondation

III. Projet Architectural

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1. Objectifs du projet 2. Interventions sur l’existant 3. Répartition des usages 4. Parcours du visiteur 5. Matérialité du projet

De la rue au Haras, requalification de la frange sud

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Laura Mutin

I. Contexte et enjeux

1. Rapport au site 2. Objectifs

II. Posture et implantation

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1. Implantation d’un nouveau front bâti 2. une diversité d’espace public

III. Architecture

126

1. Réhabitlitation de l’ancienne écurie sud 2. Intervention contemporaine Bibliographie

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Table des figures

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Annexes

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Introduction

Le Haras National d’Annecy est un lieu qui rassemble un monument

historique classé construit au XIXème siècle et son parc (un îlot de 3 ha) au centre-ville d’Annecy. Ce projet de fin d’études consistera à proposer une reconversion de ce site désaffecté en 2007.

Ce lieu fait partie intégrante de la mémoire collective des annéciens

par son histoire, son architecture et sa trame paysagère emblématique. Peu visible malgré un quartier attractif, le Haras est dans l’attente de nouveaux usages.

L’ambition principale de ce projet est d’ouvrir ce site à la ville, à ses

habitants et à ses visiteurs. Il s’agit de l’inscrire peu à peu sur les cartes et dans les esprits, comme berceau historique d’un quartier. Notre questionnement commun nous as améné à cette problématique : comment révéler au grand public ce site inconnu en centre ville, aussi vaste qu’invisible?

La première partie traite du projet de groupe. Dans un premier temps,

nous établierons un état des lieux du site. Cela nous permettre d’identifier les enjeux et les objectifs qui guideront le projet. Ensuite, nous développerons les intentions urbaines, paysagères, programmatiques et architecturales de notre master plan. La seconde partie présentera nos projets individuels, entre ville habitée et ville visitée.


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I -Analyse 11


Analyse historique

1. Analyse historique A. Implantation du Haras : du péri-urbain au centre ville • Période médiévale, du Vième siècle à la fin du XVième siècle

La formation de la ville d’Annecy se situe au XIIième siècle, elle appar-

tient alors au comté de Genève. Ils édifient une première fortification sur l’éperon rocheux du Crêt du Maure. Annecy est à la conjonction d’itinéraires importants, vers Genève au nord, vers Aix à l’ouest et vers Faverges au sud, elle bénéficie donc d’une position géographique favorable aux échanges par voie terrestre et maritime. La plupart des habitants d’Annecy sont impliqués dans l’industrie et le commerce. Le Thiou permet de faire fonctionner les grands moulins. La ville était alors spécialisée dans le travail des métaux et du cuir. Le lac fournit la pêche, la forêt du Semnoz les combustibles et la plaine des Fins, terre fertile l’alimentation. A la fin du moyen-age, Annecy est une ville de 1600 habitants mais possède une position très stratégique au carrefour des grands axes. La ville n’a pas été construite de manière très dense et possède de nombreux vides occupés par des jardins, espaces libres....

• Les temps modernes - XVI - XVII - XVIIIième siècle

En 1532, Genève adopte la réforme protestante, les catholiques et les

ordres religieux se replient alors sur la ville d’Annecy ; la ville devient la ‘‘capitale’’ de la contre-réforme. La ville prospère et la population augmente rapidement pour arriver à 4500 habitants en 1635. La ville se développe en dehors de son enceinte principalement le long de son axe cardo, l’actuelle artère commerçante, la rue Carnot. Cet axe nord-sud, partant du château d’Annecy devient l’axe principal de la ville.

• Le XIX ième siècle : construction du Haras

La Savoie devient définitivement française en 1860 sous Napoléon III


Fig. 2 - Annessium, vulgo Annessy, gravure de 1725 Cette gravure représente le bourg dans ses fortifications et le développement de la ville vers le nord, le long de l’axe nord-sud partant du chateau. source : gallica.bnf.fr

Fig. 3 - Plan d’Annecy, A.Grillet, 1889 On remarque que le haras était à l’origine implanté en périphérie du centre bourg. Il est encerclé par de grandes institutions constuites également à la fin du XIXième siècle. source : gallica.bnf.fr

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Analyse historique par le traité de Turin. Annecy est alors le chef-lieu de la Haute-Savoie. Les nombreuses guerres menées par Napoléon III nécessitent de nombreux chevaux. Les haras, attenants à la caserne des dépôts impériaux dans le bourg manquent de place, il est alors décider de construire un nouveau site, beaucoup plus grand qui se situera en péri-urbain, dans l’axe nord de développement de la ville. L’état implante à cette époque de grands équipements (préfecture, gendarmerie et prison en 1865, lycée de garçon 1882 et lycée de filles 1897) dans ce nouveau quartier alors situé en péri-urbain pour impulser l’extension de la ville vers le nord- nord-est. C’est à ce moment que de nouvelles rues sont tracées suivant une trame orthogonale qui définit des ilots plus ou moins réguliers.

• Première moitié du XXième siècle : construction hétérogène autour du haras

Le quartier s’urbanise autour du Haras entre 1930 et 1960. Des grands

ensembles d’habitation de type R+6, des hôtels particuliers et des maisons de ville sont construits dans ce quartier. Les premiers HBM d’Annecy, tout comme les premiers immeubles de standing seront construits ici. Cette grande diversité typologique et morphologique fait de se quartier un ensemble assez paradoxal, cohérent par son plan urbain régulier mais hétérogène par son architecture. 1

• Deuxième moitiée du XXième siècle à aujourd’hui : explosion démographique et étalement urbain

Depuis la moitié du XXieme siecle, la ville d’Annecy continue de

s’étendre et repousse ses frontières toujours plus loin. La demande de logement est croissante et la ville fait face à une problématique d’étalement urbain importante.

A l’origine implanté en péri-urbain, le site du haras est aujourd’hui situé

au coeur du centre ville dans un tissu urbain dense hétérogène, témoin de la rapide urbanisation de la ville.

1

Prax Michèle, Amselem Sylvie, Giorfetti Caroline, « AVAP, Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine de la ville d’Annecy », Haute-Savoie, décembre 2013


Fig 4 - Evolution du tissu urbain de la ville d’Annecy source : schéma personnel sur fond de plan cadastral issu du site internet cadastre.gouv.fr

Bourg Médiéval ( V - XV ) Les temps modernes ( XVI - XVIII ) Le XIX ème siècle 1885 : Ouverture du Haras National d’Annecy Première moitiée du XXième siècle Deuxième moitiée du XXième siècle Aujourd’hui

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Analyse historique

B. Historique des usages, du bâti et des jardins

Le haras ouvre ses portes en 1885 sous Napoléon III. Une quatrième

écurie est construite en 1903 par manque de place. Le site a fonctionné comme haras national appartenant à l’armée pendant 75 ans. Le déclin de l’élevage chevalin et de son besoin dans l’armée a mis fin à son activité militaire en 1960 pour devenir un club d’equitation privé jusqu’en 2009. En 2004, la rue Jean Jaurès est prolongé à l’ouest du Haras pour fluidifier la circulation automobile de la Rue Guillaume Fichet et une bande de terrain de 1969m2 est amputée au site du haras. Cette nouvelle rue a sens unique est bordé de place de stationnement en créneau.

• Vers une ouverture progressive du site du Haras

Le site est racheté par la mairie d’Annecy en 2013 et est depuis en at-

tente d’une nouvelle programmation. Un appel à programmation est en cours et une analyse du site et un relevé de ses bâtiments ont été réalisés. Bien qu’en période de transition, une dynamique d’appropriation de ce site par des collectifs et la scène culturel Bonlieu (centre culturel a proximité du site) s’est mise en place et fait vivre ce lieu de manière estivale par des programmations culturelles temporaire. Ce site ayant toujours été fermé, il est encore peu connu du public (touristes tout comme habitants), l’ouverture de ses jardins de manière estivale depuis 2013 a permis de le faire connaître aux habitants progressivement et de faire découvrir ce lieu emblématique. Plusieurs acteurs participe à cette dynamique d’ouverture estivale du site :

• Le centre culturel Bonlieu s’est installé temporairement les étés de

2012 à 2014 en offrant des spectacles en plein air et sous chapiteau dans les jardins et la cour d’honneur du haras.

• Le collectif jardin fabrique, impulsé par les étudiants des l’école des

beaux-arts d’Annecy en partenariat avec la Mairie et le centre culturel Bonlieue est un projet culturel qui a pour but de faire vivre les jardins du Haras. De nombreuses dynamiques sont nés de cette association :


1880 - 1885

Travaux de construction des haras

1885

Ouverture du lycée de filles, actuel collège Louis Blanchard

1988

Ouverture du lycée de garçons, actuel lycée Berthollet

1903

Construction d’une quatrième écurie

Fig 5 - Plan d’alignement Voyer, 1898 source : Archives Départementales de Haute-savoie, 74000 Annecy Constructions datant du XIXième s

1914 - 1960

Situation irrégulière : entre le déclin de l’élevage chevalin et les deux guerres qui relancent la production

Constructions datant du XXième s

1960

Fin du Haras National Création du club d’équitation La Cravache installé dans l’écurie 1

2004

Fig 6 - Evolution du bâti source : Schéma personnel sur fond de plan issu de google maps

Prolongation de la rue Jean Jaurès à l’ouest des Haras : amputation d’une bande de terrain de 1969m2

2005

Inscription des façades du haras au patrimoine des monuments historiques

2009

Fermeture du site Déménagement du club hippique dans de nouveaux locaux

Fig 7 - Intervention en pleine air de la scène culturelle Bonlieue source : bonlieue

2012 - 2014

Installation temporaire de la scène de Bonlieu

2013

Achat du haras par la mairie d’Annecy

été 2015 et 2016

Ouverture du haras au public par une programmation culturelle.

Fig 8 - Les potagers d’Harmony Saveur dans la cour d’Honneur source : illustrations issues des photos publiques postées sur le compte facebook du groupe ‘‘Les Jardins Fabriques’’

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Analyse historique

- Les ruchers du Haras : Les abeilles du Haras produisent un miel de

ville qui est récolté deux fois par ans lors d’évènements-récoltes ouverts au public. Installé depuis bientôt 4 ans, le rucher est un objet important du parc du Haras et jalonne le parcours du visiteur. En période estivale les apiculteurs assurent des permanences ouvertes à tous afin de proposer des initiations à l’apiculture. L’activité est de plus en plus pérenne ; vente de miel (obtention de la médaille de bronze ainsi que la médaille d’or en 2016 lors du concours annuel des miels de Haute-Savoie), formations apicoles à destination des agents des espaces verts de la ville d’Annecy, ateliers de sensibilisation, colaboration avec le snack d’été.

- Le champ et la brasserie Uppercut

Un champ d’orge de 1000m2 est planté dans l’enceinte des du site. Un mat mettalique au centre de ce champ permet la production de houblon. Un systeme de production de jardin de ville se met en place : les céréales sont cultivées, le houblon est séché puis transformer en bière au sein du site. ‘‘L’espace public du jardin est ici cadencé au cours des saisons en champ de contemplation, champ de production et champ de transformation ; renouvelant l’écriture artificielle du jardin de ville afin d’activer un espace de fabrication puis de rencontre.’’ 1

- La Champignognière

Un abri fermé à l’abri de la lumière a été installé dans les jardins et des champignons y ont été cultivées par une étudiante des beaux-arts. Des récoltes publiques ont été organisées suivi d’une dégustation festive.

- Des actions et installations temporaires diverses :

Des installation temporaires ont pris place dans l’enceinte des jardins tel que l’amphithéâtre en bois (réalisé par le collectif Jardins fabrique et ConstrucLab), lieu de rencontre et d’échange autour de films en plein air, atelier de récolte de miel à la lueur des bougies, débats animés.... Le ‘‘refuge tonneau’’, pensé par les architectes Charlotte Perriand et Pierre Jeanneret comme un refuge démontable adapté aux régions montagneuses pour être montés par six personnes a été déplacées et installée dans les jardins du haras lors d’une action publique avec l’aides des bénévoles. Les jardins ont également été le décor d’un film produit par les étudiants ouverts à la participation des habitants. 2

extrait de la page internet : http://jardinsfabriques.fr/le-champ-la-brasserie-uppercut.html [consultée le 1 mai 2017]


Fig 9 - Les ruches du Haras

Fig 10 - Montage du ‘‘refuge tonneau’’ dessiné par Charlotte Perriand

Fig 11 - Décor du film tourné au Haras par les étudiants des beauxarts dans le manège

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Analyse historique

• Le snack Armony Saveurs

Un snack s’installe depuis 2014 l’été dans les jardins du haras. Il propose des produits issus de ‘‘circuit court’’ avec la plantation d’un jardin potager devant la cour d’honneur et l’utilisation des ressources produites sur le site par le collectif jardins fabriques (champignons, bière, miel).

• Des expositions temporaires estivales de la fondation d’art contem-

porain Salomon La fondation Salomon expose des oeuvres dans le bâtiment du manège.

• Organisation de fêtes et marchés divers

Fête de la musique (tous les ans le 21 juin) Fête du reblochon (tous les ans le 8 mai) Marché des créateurs (au printemps)

Ce laps de temps entre la fermeture du club d’equitation et la recon-

version prochaine du site par la ville a l’avantage d’avoir fait naitre librement des dynamiques citoyennes. La mutation progressive de ce lieu s’est enclenchée grâce à des initiatives nées d’une volonté commune de faire revivre cet espace.

Cette prise de possesion des lieux est un atout considérable dans l’éla-

boration de notre programmation. Une volonté commune de rendre le Haras public ressort de ces dynamiques d’ouverture estivales. Actuellement, cette programmation mixte assez libre fonctionne car les programmes se répondent et interagissent entre eux.


Fig 12 - Atelier de récolte de miel à la lueur des bougies en cire d’abeille

Fig 13 - Décor du film dans la cour d’honneur

Fig 14 - Projection en plein air dans les jardins du Haras

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Analyse urbaine

2. Analyse urbaine A. Annecy et le grand territoire • Positionnement et démographie

Connue pour être le deuxième plus grand lac français auquel elle a

donné son nom, la ville d’Annecy est la porte d’entrée des Alpes. Elle se situe entre l’Avant Pays et les Pré-Alpes : son tissus urbain s’est développé entre les deux massifs des Bauges et des Bornes. Annecy est le chef lieu et la préfecture du département de la Haute Savoie. Son territoire actuel s’étend sur 13, 65 km2, entre 418m et 926m d’altitude. On comptait 54 087 habitant en 2012 (INSEE) soit 36,5% d’une agglomération de 148208 habitants.

Annecy a toujours été une ville prospère et attractive. Elle se positionne

à la croisée stratégique des territoires français, suisse et italien. Le microcosme géologique dont elle bénéficie, entre lac et montagnes, lui donne une qualité de vie et une identité qui sont chères à ses habitants. Dans l’histoire comme aujourd’hui, Annecy est à la conjonction d’itinéraires importants, vers Genève au nord, vers Aix-les-bains à l’ouest et vers Faverges au sud. Les réseaux de transports vers les grandes villes sont facilités par les tracés d’autoroute, notamment l’A41 (Lyon via l’A43 / Grenoble <-> Chambéry <-> Annecy <-> Genève), l’A410 (Allonzier-la-Caille <-> Scientrier) et l’A40 (Lyon <-> Bourg-en-Bresse <-> Bellegarde-sur-Valserine <-> Genève <-> Annemasse <-> Bonneville <-> Sallanches <-> Chamonix <-> Italie via le tunnel du Mont-Blanc). On peut rejoindre Lyon en une heure et demi et Genève en deux heures. Par le train, on peut rejoindre Lyon en une heure et quarante minutes. Annecy possède son propre Aéroport, l’Aéroport d’Annecy HauteSavoie Mont-Blanc : la ville se trouve à plus de trois heures de train de Paris, ce qui rend cette infrastructure viable.


NOUVELLE AGGLO Fig 15 - Description de l’agglomération

avant-pays ANNECY ANNECY

Bau

autoroutes

vers

PARIS

lignes grande vitesse voies ferrées

gares lignes TGV

GENÈVE

gares ferroviaires

Annemasse

aéroport international

Bellegarde

aéroport

ANNECY

LYON CHAMBÉRY

GRENOBLE TURIN vers

MARSEILLE

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Fig 16 - Carte des connexions de la ville d’Annecy avec le grand territoire


Analyse urbaine

• Economie et tourisme

Le tourisme est aujourd’hui un pôle économique majeur pour le Grand

Annecy. Le microcosme annécien attire chaque année de nombreux touristes français et étrangers. Le lac d’Annecy est le plus célèbre des lacs de Savoie et de Haute-Savoie ; pour sa beauté et ses panoramas idylliques. Le bassin annécien peut accueillir 107 000 personnes dans 4 500 établissements, ce qui représente une capacité d’accueil exceptionnelle. Plus de 10 millions de touristes (en majorité des européens (85% de la clientèle étrangère)) viennent séjourner autour du lac. 1400 entreprises fonctionnent grâce au tourisme dans le Grand Annecy, ce qui représente 7 000 emplois à l’année. La restauration et l’hébergement constituent 66% de ce total.

Outre le paysage majestueux dans lequel elle s’implante, Annecy pré-

sente un patrimoine architectural riche qui doit être mis en valeur et qui constitue une raison supplémentaire de venir séjourner sur son territoire. Le patrimoine annécien présente un potentiel touristique majeur. Le Haras, exemple de patrimoine désaffecté, se situe à proximité des pôlarités touristiques convoitées. Sa programmation devra donc s’échelonner entre la vie d’un quartier et l’accueil des touristes.

Si le bassin annécien bénéficie des activités liées au tourisme, il éssaie

de se développer dans d’autres secteurs, malgré le rayonnement économique de Genève et des autres grandes villes voisines. Sans compter le tourisme d’affaires, le Grand Annecy se démarque avec trois pôles d’excellence à forte valeur ajoutée : 1- La Mécatronique (20 000 emplois directs et indirects dont les 2/3 sur le Bassin annecien) 2-L’Image et le m-Multimédia (100 sociétés en Haute-Savoie, plus 1 000 emplois dont 30% sur le Bassin annécien) 3-Les Industries du Sport (environ 50 entreprises de production et de diffusion d’articles de sports, dont 30 sur le Bassin annécien, soit plus de 1 500 salariés) et le tourisme d’affaires.


Fig 17 - Pôles dynamique du bassin Annécien

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Analyse urbaine

• Densification et étalement urbain

Si le Grand Annecy attire chaque année de nombreux nouveaux habi-

tants, son urbanisation s’est développée de façon expansive : Le grand bassin annécien présente une consommation urbaine du territoire croissante avec 30% d’augmentation entre 1990 et 2007 (1 maison tous les 0,8 jours). L’étalement urbain est ici plus rapide que l’accroissement démographique. En 2009, l’atelier Comment habiter le territoire ? fait consensus sur un point : «Les participants ont le sentiment que l’on puise dans l’espace naturel et l’espace agricole, comme si la ressource était inépuisable et illimitée» (Antoine Bouchez, Directeur Développement et Construction de Haute Savoie Habitat).

La ville d’Annecy doit de toute évidence impulser une dynamique ur-

baine raisonnée pour préserver son territoire. «Optimiser les infrastructures et les réseaux existants, c’est construire la ville sur la ville et la rendre plus habitable», (Antoine Bouchez lors des ateliers du forum «étalement urbain, modes de vie, solidarité entre Territoires» du Conseil Local de Développement du bassin annécien, 2009) Pour ce faire la ville doit apporter des qualités qui mettent en concurence l’urbanisme de type pavillonaire en périphérie : limitation de l’emprise des voitures, développement des coulées vertes, création d’espaces privatifs, proximité des services. «Il ne s’agit pas de décréter la densité, mais de la rendre possible et acceptable» (Antoine Bouchez).

Les édifices inscrits du Haras présentent un potentiel de reconversion

et donc de densification pour la ville. La grande superficie de son ilôt donne la possibilité d’une densification par des interventions contemporaines.


Fig 18 - Vue aérienne d’Annecy

Fig 19 - Evolution de la densité urbaine entre 1970 et 2004

Evolutions en base 100 consommation d’espace

1999-2007

+942 HA de surface urbanisée

emploi

+6 929 emplois

population

+21 252 habitants

+1 132 HA de surface urbanisée +12 230 emplois

1990-1999

+24 199 habitants 100

105

110

115

Fig 20 - Diagramme de l’évolution économique, foncière et démographique du territoire Annécien

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Analyse urbaine

B. Le quartier du Haras • Un quartier attractif pour un site peu visible

Le site entretient une grande proximité avec les différents équipements

du centre ville : - équipements scolaire au nord et à l’ouest du site - équipements administratifs au sud - équipements commerciaux : proximité des galeries Lafayette et du centre commercial Courrier. - équipement culturel : Le centre Bonlieu au nord du site instaure une dynamique culturelle dans le quartier. Le Haras se positionne au centre ville, dans un quartier attractif par les usages riches et divers qu’il propose et les usagers qui le fréquentent (scolaires, actifs, touristes, habitants). Le schéma indique un périmètre de 250m autour du site, qui permet de prendre la mesure de ses relations avec son environnement à l’échelle du piéton : 250 m correspondent à 4mn de marche.

Les côtés Ouest et Nord du haras (bordés par le lycée et le collège)

sont peu animés du fait que ces institutions ne sont pas traversantes. Les flux prépondérants sont des flux automobiles, les flux piétonniers sont fugaces et correspondent à la desserte des écoles. On observe une rupture est/ouest causée en partie par la non permeabilité du collège et par un traitement différencié des voiries. Une attention particulière est apportée aux rues du centre ville (trottoir large, diminution de la place de la voiture) contrairement aux rues du quartier du haras. Notre volonté dans le projet sera d’établir des connexions entre le centre ville et le quartier du haras afin de tendre à effacer cette rupture urbaine


- usagers JEUNES

(de la primaire au lycée)

ACTIFS

(qui travaillent dans les différentes administrations)

TOURISTES

(visiteurs qui viennent pour le lac et la vieille ville)

HABITANTS

(riverains du site)

Fig 21 - Pôles générateurs de flux et d’usages autour du site du Haras

Fig 22 - Mise en valeur de la rupture urbaine est/ouest

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Analyse urbaine

• Une place de la voiture prépondérante autour du site

Fig 23 - Place de la voiture

• Une dynamique de mobilité douce à renforcer

Fig 24 - Mobilité douce


• Etude morphologique et epannelage

Le contexte urbain autour du Haras est un ensemble paradoxal, cohé-

rent par sa trame orthogonale et ses alignements sur rue mais d’une grande diversité morphologique dans leur architecture et leur typologie.

Fig 25 - Epannelage du quartier du Haras

31


Analyse paysagère

3. Analyse paysagère • La trame verte à l’echelle de la ville Le beau patrimoine végétal du Haras national joue un rôle majeur dans la trame verte du centre ville; il s’agit à la fois d’une logique de continuité, de lien et d’horizon arboré, et à la fois d’un parc de destination qui attire les usages récréatifs en marge du centre ville, dans une ambiance très différente des espaces des bords du lac tout proche. Le côté intimiste et protégé de son parc fait partie intégrante de l’identité du lieu. Véritable poumon vert dans le tissu urbain dense alentour, cette qualité sera à conserver et à renforcer dans le projet de reconversion du site.

• La composante végétale du site 1. La cour d’honneur : Elle est caractérisée par sa haie périphérique qui dessine son contour et l’isole des flux au pied des bâtiments. Cette végétation n’est ni structurante, ni qualitative : elle pertube la vue sur les façades et ne semble pas correspondre au dessin originel. 2. Le jardin paysager : Il présente une qualité paysagère à conserver et à renouveler. 3. Le parc rue de la paix : Autrefois partie intégrante du parc paysager, il a été dénaturé par la création d’un accès de service. Il necessite un renouvellement vers un espace plus acceuillant et ouvert. 4. La cour de service : Espace de desserte et de service, il n’a pas de fonction de représentation.


Fig 26 - Trame verte de la ville

3

4

1 2

Fig 27 - composantes vĂŠgĂŠtales du Haras

33


Analyse architecturale

2

1

2

4

5

Fig 28 - Vue aérienne du Haras

Fig 29 - Plan RDC de l’état actuel

3

6

6

5


4. Analyse architecturale 1 Le bâtiment d’honneur Dimensions : RDC et R+1 : 239 m2 - R+2 : 90 m2 + combles HSP :

Ancien usage : Bâtiment à vocation administrative et techniques (bureaux, sellerie, remises, habitations)

Morphologie : Composition symétrique constituée d’un pavillon central et de deux corps latéraux. Ensemble majestueux implanté au centre de la composition symétrique du haras. (seul facade de la composition qui fait face à l’entrée principale du site) Espace intérieur partitionné par de nombreux murs porteurs

1

Fig 30 - Façades du bâtiment d’honneur

2

4 3

Façade nord

Façade est

1

Pavillon central dépourvu de brique Travée axiale surmontée d’un fronton avec horloge

2

Toiture mansardée en ardoise et terrasson en zinc Deux lucarnes en oeil de boeuf viennent equilibrer le dessin

3

Corps latéraux reprenant le riche vocabulaire du manège Travées soulignées par des pilastres en arcs surbaissés RDC avec grandes portes en bois pour faciliter l’acces aux remises

4

Toiture deux pans en ardoise dépourvue d’aération

Fig 31 - Intérieur du bâtiment d’honneur

Fig 32 - Façade du bâtiment d’honneur

35


Analyse architecturale

2 Ecuries ouest

AMÉNAGEMENT EN STALLES Dimensions : RDC : 497 m2 - HSP : 4,5 m et combles : 497 m2

Ancien usage : Stalles pour les chevaux en RDC et stockage dans les combles Contrairement aux boxes, les stalles sont concues pour un hébergement collectif au sein d’un même volume. Les chevaux sont séparés par des cloisons basses latérales et attachés par l’avant à un râtelier.

Morphologie : Stalles réparties de part et d’autre d’un long mur de refend central. Deux axes de circulation latérales desservent ces stalles. charpente : ferme en bois à entrait retroussé en moise. Renforcement du plancher bois par une structure metallique composés de profilés en I (poutres) et H (poteaux).

Mobilier : stalles en bois et métal

Façade est

Façade nord

Plan RDC

Plan toiture

Fig 33 - Relevé des écuries ouest

Fig 34 - Intérieur de l’écurie ouest

Fig 35 - Vue dans les combles


3 Le manège Dimensions : 49m x 17m - HSP 6.9m à 9m RDC : 645 m2, Mezzanine : 41 m2

Ancien usage : manège chevaux - Fonction de dressage et de présentation ( tribune qui permet d’accuillir des spectateurs)

Morphologie : Plan libre, façade porteuse. Charpente : ferme à entraits retroussés en moise avec tirants metalique minimisant les poussées horizontales. Trame des ouvertures : 3,5m

Orientation programmatique : espace traversant - grande halle modulable par sa taille et son plan libre, adaptable à plusieurs types de grands rassemblements - vocation événementiel

4

6 7

5 2

3

1 Façade nord/sud

Façade ouest

Fig 36 - Façades du manège

1

Soubassement en pierre de taille, assise commune à chaque bâtiment ligne basse de composition horizontale

2

Maçonnerie de pierre enduite à la chaud, ton ocre deuxième ligne de composition horizontale

3

Fenêtres hautes redivisés en deux baies simples avec arcs surbaissés Appui en pierre de taille

4

Toiture à 2 pans en ardoise ventilées par des outeaux

5

Entrée monumentale dont la toiture dépasse de la toiture. Léger détachement au nu de facade

6

Travail des extrémités, travée aveugle avec pilastres en légère saillie par rapport au nu de facade

7

Chainage d’angle en alternance brique et pierre

Fig 37 - Intérieur du manège

Fig 38 - Façade du manège

37


Analyse architecturale

4 Ecurie sud

AMÉNAGEMENT EN BOXE Dimensions : 14m x 48m - HSP : RDC : 504 m2, combles : 504 m2

Ancien usage : Boxes pour les chevaux en RDC et stockage dans les combles Les boxes mesurent 9 m2 au minimum. Ils sont prévus pour que le cheval puisse y vivre seul et sans attache, il peut se coucher librement et a un accès sur l’extérieur.

Morphologie : grande halle rythmée par l’alignement de boxes de part et d’autre de la circulation centrale et par de fins poteaux metalliques qui structurent l’espace. Trame entre les porteurs (qui definissent la taille des boxes) : 3,5 m Mobilier : boxe en bois et métal

Orientation programmatique : espace traversant - succession d’unités avec un acces sur l’extérieur (2 fenêtres hautes) - compartiments - cellules indépendantes qui permet d’amener un minimum d’intimité.

Façade nord/sud

Façade ouest

Fig 39 - Relevé des écuries ouest

1

Soubassement en pierre de taille , assise commune à chaque bâtiment ligne basse de composition horizontale

2

Maçonnerie de pierre enduite à la chaud, ton ocre

3

Fenêtres hautes redivisés en deux baies simples avec arcs surbaissés Appui en pierre de taille

4

Toiture à 2 pans en ardoise ventilées par des outeaux

5

Entrée monumentale dont la toiture dépasse de la toiture. Léger détachement au nu de facade

6 7

Brise soleil en bois, aération naturelle Chainage d’angle en alternance brique et pierre

Fig 40 - Intérieur de l’écurie sud

Fig 41 - Façade de l’écurie sud


5 Les villas Ancien usage : habitations du directeur et du sous-directeur

Morphologie : Typologie de logement, espaces cloisonnés - architecture de villa bourgeoise

6

Façade est

Façade sud

Fig 42 - Façades des villas

Les pavillons d’entrées Dimensions : RDC et R+1 : 68m2

Ancien usage : logement pour le gardien, contrôle de l’accès au site depuis l’entrée principale.

Morphologie : Typologie de logement - petite maison individuelle Orientation programmatique : même programmation que l’actuelle : logement pour le gardien et controle des entrées.

Façade sud

Façade ouest pavillon

Fig 43 - Relevé des pavillons d’entrée

Fig 44 - Façade de la villa

Fig 45 - Façade d’un pavillon

39



II -Projet urbain 41


Avant propos DEUX POSTULATS DE RECHERCHE PAR LE PROJET

Durant le séminaire AMTH au premier semestre, nous avons eu la

chance de développer des postures de recherche sur notre projet de PFE. Nous avons traitées deux questions distinctes qui nous semblaient importante de développer dans le projet. Robin s’est intéressé à la question du recyclage urbain tandis que Laura s’est intérrogée sur le traitement des espaces publics. Nous vous présentons ci-dessous une synthèse de cette recherche menée durant le séminaire.

• Le Recyclage Urbain comme vecteur de résilience

Le projet qui se développera sur le Haras, dans un souci de densifi-

cation et de requalification des franges de l’îlot, sera l’occasion de déposer les bâtiments non structurants, tout en proposant de nouvelles constructions. Réemployer les édifices déposés et les matériaux qui doivent être remplacés nous semble être une bonne solution pour limiter l’empreinte carbone et l’énergie grise des nouvelles construction et de nos interventions. En changeant d’usage, un matériau peut être «upcyclé» ce qui signifie prendre de la valeur dans une nouvelle composition. Le réemploi est alors l’occasion d’innover dans la conception d’une architecture et de ses détails techniques. Il amène un débat sur la façon de construire les murs, l’espace, tout en utilisant des matérialités qui font écho à un passé. L’ensemble du Haras présente une écriture classique du nord de la France avec mise en oeuvre bichromique (pierre calcaire et brique). Les soubassements sont en pierre de taille et l’ensemble des murs sont construits en maçonnerie de pierre enduite à la chaux. Les toitures sont constituées de deux pans en ardoise. Elles sont ventilées par des outeaux ou des petites lucarnes avec brises-soleil en bois. Les bâtiments non structurants seront déconstruits et réemployés pour construire les extensions des écuries dans lesquelles prendra place la fondation d’art contemporain.


Fig 46 - Ressources urbaines latentes

Fig 47 - Recyclage à l’echelle du Haras

43


Avant-propos postulats de recherche

La plupart des couvertures du Haras sont en très mauvais état, Celle

du manège a même déjà été démontée et remplacée. Les ardoises, les pierres, les briques, les pavés de pierre au sol, sont l’ensemble des matières premières que je souhaite réemployer dans mon projet. Par ailleurs de nombreuses pièces de mobilier liées à l’occupation des lieux par un programme équestre (stalles, boxes) présentent un potentiel à être réinvestis dans le futur projet.

Si la ville veut se donner le choix de changer de paradigmes et d’archi-

tectures, alors peut-être peut on construire dans l’optique d’être déconstruit. L’un des axes de recherche de la reconversion du Haras se positionnera dans la conception d’une architecture «pré-recyclable», avec des matériaux de construction à entropie faible, dans un processus de résilience qui permettra sur le long terme d’être transformé.

• Un quartier à échelle humaine – éthique scalaire

La grande superficie des anciens jardins des haras pose la

question de l’ouverture d’un nouvel espace public dans la ville. Dans l’idée d’un projet d’espace public à cet emplacement, je me pose la question de son échelle, de sa morphologie, des ambiances proposées, de ses connexions au tissu existant afin d’améliorer la qualité de vie des usagers. Aujourd’hui, les flux prépondérants autour du haras sont des flux automobiles, les flux piétons sont fugaces et correspondent principalement à la desserte des écoles. Bordé par un collège au nord et un lycée à l’est et à proximité direct du centre ville, ce nouvel espace public pourrait être le moteur d’une dynamique piétonne dans ce quartier, dynamique qui pourrait s’étendre par la suite jusqu’à rejoindre les bords du lac et/ou le centre ville historique, coeur touristique de la ville.

La démocratisation de la piétonisation des centres urbains est liée à

une prise de conscience à la fois environnementale mais également sociale (qualité de vie des habitants). Se remettre à l’échelle du piéton, c’est aussi encourager les activités, rendre la ville plus vivante et heureuse.


‘‘La bonne architecture ne dépend pas des formes, mais bien de l’interaction entre la forme et la vie’’ disait Jan Gehl. Plusieurs installations permettent de rendre le quartier animé comme des RDC ouverts sur la rue. Durant la marche dans la ville, les sens ont besoin d’être sollicités afin d’apprécier l’instant : une succession de vitrines ouvertes sur la rue, des façades étroites non monotones, l’abondance de portes, la verticalité des détails...permettent de créer des stimuli au piéton et ainsi l’inci ter à marcher plus souvent dans la rue. Des détails sur les façades rendent la marche plus séduisante, le promeneur découvre de nouvelles choses à chaque passage, peut contempler les façades longuement lorsqu’il est atta- blé autour d’un verre...

La ville historique s’est construite à partir de la petite échelle, de l’ins-

tallation humaine, aux fonctions, elle a évolué à des structures plus complexes puis s’est organisé autour des ses structures de manière à les relier entre elles. L’arrivée du modernisme a transformé cette manière de faire évoluer la ville en changeant les ordres de priorités qui s’organisent désormais de la manière suivant : du tracé des grandes lignes, aux dessin immeubles, puis à la réflexion espaces qui les séparent. Ce dérèglement des ordres de priorités lié également à l’essor et la monopolisation de la voiture dans l’espace public a créé des quartiers froids, insipides qui repoussent les piétons sur les bords long d’étroit trottoir dans un environnement bruyant et désagréable. Un changement de paradigme est nécessaire afin de remettre le piéton au coeur de la planification. Ces trois échelles doivent en permanence être re-questionnées en même temps lors de l’intervention des décideurs : les séquences spatiales, les détails, la mobilité urbaine doit être réfléchi en parallèle avec l’implantation des immeubles et le dessin de tracés viaires. C’est cette problématique que j’aimerais inclure le projet de réhabilitation du haras d’Annecy. De quelle manière peut-on favoriser le lien social par le projet urbain ? Comment dessiner un espace public à l’échelle à la fois du lieu et de l’habitant ? En quoi ce projet, comme manifeste d’une pensée plus globale, pourrait impacter sur l’espace public d’Annecy à l’échelle plus large ?

45


Intentions urbaines

1. Intentions urbaines A. Préserver la composition centrale du lieu

Le Haras présente une composition de bâtiments en pavillon. Les pro-

grammes les plus nobles du haras (écuries principales, manège, administration, logements des directeurs) étaient disposés dans un plan d’ensemble parfaitement symétrique. On observe une réelle mise en scène de l’espace dans le cœur de cet ensemble. Nous souhaitons dans notre projet conserver cette composition centrale, qui fait l’identité du site. Ainsi, notre choix a été de déposer les deux bâtiments d’accompagnement (écurie annexe et infirmerie/bâtiment d’insémination) qui se situe en périphérie de cette composition. L’écurie annexe a été construite ultérieurement (1903) et présente une écriture architecturale moins travaillée. De plus son positionnement à un angle stratégique agit comme une frontière opaque qui limite l’ouverture du site sur la ville. Le bâtiment d’insémination a subi de nombreuses transformations et ajouts maladroits depuis sa construction. De la même manière que l’écurie annexe, il nous semblait empêcher la visibilité du site. Les matériaux de ces édifices pourront devenir des ressources pour les nouvelles constructions.

Ainsi, cela nous a permis de définir l’enceinte fermé du Haras, incluant

la cour d’honneur, le jardin classé et les différents bâtiments de la composition. Cette zone sera fermée la nuit et accessible gratuitement pendant la journée.


Fig 48 - Préserver la composition centrale.

Fig 49 - Dépot des bâtiments d’accompagnement se situant en périphérie de la composition centrale.

Fig 38 - Ressources urbaines latentes

Fig 50 - Dessin des limites de l’enceinte fermé du Haras.

47


Intentions urbaines

B. Requalifier les franges

On observe deux franges de part et d’autre de la composition.

La frange sud, la plus proche du centre ville faisait partie intégrante du parc paysager. Aujourd’hui en marge de l’entretien du site, elle nécessite un réaménagement. Elle se situe au cœur d’un tissu d’habitation dense et sera le lieu d’une transition entre les logements d’habitation type R+8 et la morphologie basse (R+1) du Haras. Le frange nord est aujourd’hui un espace de service et de desserte qui ne possède historiquement aucune fonction de démonstration. Le tissu alentour est plus diffus qu’au sud, on perd la sensation de centre ville notamment par la présence des grandes artères automobiles (rond point et avenue). Le fait que cette frange soit situé à une entrée majeure de la ville (lorsque l’on arrive en voiture) lui donne une résonnance à une échelle beaucoup plus large (régionale voir nationale). Ainsi, sa programmation et son aménagement répondent à des problématiques d’accueil du grand public. Elle est également à requalifier, en prenant en compte la proximité directe du Lycée Berthollet.

C. Connecter le site à différentes échelles

Les principaux flux piétons à prolonger jusqu’au Haras arrivent princi-

palement par le côté ouest de ce dernier. La création de deux parvis aux extrémités de cette limite ouest permettrait de créer des signaux d’entrée depuis le centre ville. Ils invitent à venir au Haras et invitent à découvrir le patrimoine de l’ensemble. Le parvis créé au sud-ouest, s’ouvre à l’echelle du quartier Le second parvis projeté au nord-ouest s’ouvrir à une echelle plus large (territoriale, national)

Dans une volonté de développer les modes de circulations douces,

nous avons choisi de connecter notre site au reste de la ville par des pistes cyclables, larges et sécurisées, reliées au réseau cyclable existant.


Fig 51 - Deux franges à requalifier

Fig 52 - Connecter le site à différentes echelles.

Fig 53 - Nouveau réseau cyclable qui connecte le site à la ville

49


Intentions paysagères

2. Intentions paysagères

Nous sommes parti du constat que le Haras est un ilot de fraîcheur

dans un milieu dense. Notre intervention doit asseoir et renforcer cette identité paysagère très forte sur le site. Nous avons pensés trois ambiances paysagères distinctes qui viennent s’ajouter au jardin inscrit.

3

3

1

1

Fig 54 - Proposition de quatre ambiances paysagère dans le site, avant intervention architecturale


1

Les jardins du Haras : arboretum de collection

2

La coulée verte : mettre à distance les modes doux de l’avenue routière et du rond-point.

3

Le square : ouvert sur le quartier

4

La cour urbaine : lieu d’expression de l’ouverture culturelle du site.

4

2

51


Intentions paysagères

1• Les jardins du Haras et la cour d’honneur

Le parc du Haras présente un jardin intimiste avec de beaux sujets

végétaux. A la fois parc « à l’anglaise » et arboretum de collection, il présente des allées sinueuses avec des arbres remarquables qui étaient très prisés à la fin du XIXème siècle (cèdre, libocèdre, séquoia, chamaecyparis, pterocarya, zelkova), mêlés à des essences plus ordinaires tels que des frênes, érables, hêtres, platane et tilleul. Ce parc est aujourd’hui bien entretenu, seuls quelques requalifications sont à penser : requalification du traitement au sol dans les allées organiques et création de jardins potagers associatifs utilisés par la brasserie. La fonction historique de la cour d’honneur, est un lieu de rassemblement et de démonstration. Depuis que le Haras a ouvert ses portes au public en période estivale, de nombreuses associations les ont investi pour donner vie au lieu. Nous avons choisi de laisser ces espaces libres pour favoriser ce dynamisme toute l’année. Notre seule intervention a été de dessiner un chapiteau qui pourra accueillir divers évènements.

Fig 55 - Axonométrie qui montre le traitement des jardins du Haras et de la cour d’honneur.


Fig 56 - Ambiance paysagère depuis l’entrée du site avec les potagers associatifs en arriêre plan

53


Fig 57 - Ambiance dans les jardin du Haras


55


Intentions paysagères

2• La coulée verte

La ville d’Annecy a pris l’initiative de développer une «coulée verte»

sur le Boulevard du Lycée au niveau du Collège Raoul Blanchard. Dans le cadre du projet urbain proposé, ce système de végétalisation, qui met à l’abris le piéton et le cycliste de la route, sera prolongé sur la frange nord de notre site.

Les interventions paysagères et architecturales-projetées sur le site

nécessitent des travaux de décaissement. Il nous semble alors judicieux de ré-employer la terre et les gravats ainsi extraits pour génerer une topographie plantée dans la frange nord du site. Cette levée de terre participera à la protection des piétons et des cyclistes. Les plantations proposées augmentent l’identité «parc» de l’îlot, participent à la dépolution de la ville tout en promouvant la marchabilité de l’espace public. Nous avons profité de cette végétalisation pour intégrer l’entrée du parking souterrain au plus près des grands axes routiers.

Fig 58 - Axonométrie qui montre le traitement de la coulée verte


Fig 59 - Ambiance dans la coulĂŠe verte

57


Intentions paysagères

3• Le square végétal

Contrairement à l’identité intimiste et protégée des jardins du haras, le

square végétal s’ouvre et interagit avec son contexte. Il est destiné aux habitants du quartier. Il est ouvert en continu et est pensé comme une pause dans le tissu urbain dense alentour. Ils appellent à devenir un ‘bien commun’ ouvert sur la ville, un lieu de vie et de pause créateur de vivre ensemble afin de renforcer les liens de quartier.

Il permet de mettre à distance les bâtiments existant de l’intervention

contemporaine par une respiration végétale. Le square végétal se prolonge en parvis minéral à l’ouest afin de proposer une diversité d’espaces public pour les habitants.

Fig 60 - Axonométrie qui montre le traitement du square végétal


Fig 61 - Vue depuis le parvis sur le square

59


Intentions paysagères

4• La cour urbaine

La rue Jean Jaurès, qui borde le site à l’ouest, est la frange du site la

plus proche du centre ville. Elle lie les deux pôlarités fortes du site (la place au sud, le parvis de la salle évènementielle au nord). C’est aussi à cet endroit que le Haras fait face au Collège Raoul Blanchard. Cette rue est aujourd’hui principalement dédiée au stationnement et à la circulation des voitures. Les deux grands apparayages de clotures qui ferment respectivement le Collège et le Haras limitent la visibilité sur ces édifices et altèrent le confort du piéton. Pour une distance minimale de vingt-six mètres entre ces constructions, les deux limites séparatives ne laissent que neuf mètres de passage aux différents usagers. Par ailleurs, 75% de l’espace considéré est occupé par le passage et le stationnement des automobiles. Pourtant La cour arrière du collège n’accueille aujourd’hui aucun usage spécifique et les places de stationnement de la rue Jean Jaurès pourraient-être reportées dans le parking souterrain du Haras.

Nous avons choisi de déposer ces deux barrières et de supprimer les

places de stationnement dans cette rue qui ne dessert aucun logement. Le

Fig 62 - Axonométrie qui montre le traitement de la coulée verte


collège est accessible uniquement depuis la place Fançois de Menthon. Ainsi seul un arrêt minute dédié à la Fondation pour l’Art Contemporain et un accès pour l’acheminement et la livraison des oeuvres ont été définis. Ces interventions nous permettent d’offrir au passant une promenade entre ces deux édifices typiques du 19ème siècle. L’objectif est alors de faire dialoguer leurs façades en perspective et de générer une cour urbaine, un jardin minéral qui sera un lieu d’expression du programme artistique du Haras. Cet aménagement propose une nouvelle répartition des sols, triple la largeur de la rue et met ainsi à égalité le piéton, le cycliste et l’automobiliste.

Fig 63 - Photo illustrant la rue Jean Jaurès telle qu’elle est aujourd’hui

Fig 64 - Perspective illustrant la Cour Urbaine Jean Jaurès

61


Programmation

3. Programmation

Notre processus de recherche programmatique s’est mis en place de

cette manière :

1. étude de l’appel à programmation de la ville d’Annecy

2. étude de la programmation estivale du haras depuis l’ouverture du

site en 2008.

3. Micro-trottoir auprès des usagers

Pour établir notre programmation, nous avons identifié les usagers du

quartier : habitants, travailleurs, jeunes et touristes. Afin de répondre à cette diversité, nous proposons un programme mixte. L’idée est à la fois de favoriser les relations entre ces différents usagers et de faire vivre les lieux en continu. Nous avons dégagés de ce processus de recherche trois grands axes de programmation : les programmes qui servent la ville habitée et travaillée, les programmes d’ouverture du site au public et les programmes techniques.

Les programmes qui servent la ville habitée et travaillée • logement - 1450 m2 La ville d’Annecy fait face à une problématique d’étalement urbain et prend aujourd’hui conscience du besoin actuel de densifier son tissu existant.

• crêche - 226 m2 La ville manque de structure d’accueil pour les plus jeunes.

• brasserie - 504 m2 A proximité du parvis sur de la parcelle, elle s’ouvre sur le parvis et le square végetal, elle fait vivre le quartier.

• café librairie papeterie - 226 m2 Pour servir quatre institutions scolaires environnantes, et en particulier le lycée Bertholet une papéterie prendra place dans la villa nord.


Programmes d’ouverture du site au public – Ville visitée • La maison des associations - 220 m2 La villa sud sera le lieu qui permettra de pérenniser les associations qui oeuvrent en période estivale dans le jardin du Haras.

• La fondation d’art contemporain - 1500 m2 La ville d’Annecy propose une offre culturelle riche mais ne possède pas de musée d’art. La fondation Salomon, annécienne d’origine cherche un nouveau lieu en centre ville pour exposer ses collections. Un musée est un programme de rayonnance dont l’identité architecturale doit marquer les esprits c’est pourquoi la fondation s’installera dans le bâtiment d’honneur et ses deux écuries au centre de la composition

• salle évenementielle - 645 m2 Le manège situé au nord de la parcelle est le seul bâtiment qui présente un plan libre. Il nous est apparu essentiel de préserver cette polyvalence. Le manège sera donc une salle événementielle.

Programmes techniques • Maison du gardien - 68 m2 • Local d’entretien et billeterie - 68 m2 • Parking - 636 places Il nous semblait important de préserver la vaste étendue libre qu’offre la cour d’honneur, qui permet aujourd’hui d’organiser de grandes manifestations. Nous avons imaginer un parking enterrer sous la cour d’honneur qui permet d’absorber les besoins du programme proposé et de désengorger les parkings environnants.

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Programmation

• Viabilité économique La majorité des programmes proposés sont privés et s’auto financent. Ils permettront de payer la réhabilitation des différents bâtiments du Haras. Les loyers reversés à la ville serviront à la réhabilitation et au fonctionnement des programmes publics (salle événementielle, logements, maison des associations et crèche).

fondation d’art contemporain

brasserie

salle événementielle

auberge de jeunesse crèche P

maison des associations logement

local d’entretien et billeterie Fig 65 - Répartition programmatique

maison du gardien

café librairie papeterie


Sortie centre ville

Sortie fondation

Sortie manège

Sortie parc 1

Sortie parc 2

Fig 66 - Plan du parking

65


Intentions architecturales

4. Intentions architecturales

1 Densification au sud

La frange sud sera le lieu d’une densification de la parcelle qui permet de faire la transition entre le parc du Haras et la rue. Ce nouveau front bâti recrée un alignement sur rue et donne un arrière plan depuis le site.

1

Fig 67 - Axonométrie qui montre les intentions architecturales

2


2 Densification à l’ouest

A l’ouest du site, deux extensions contemporaines des écuries principales viendront accentuer l’effet de pincement entre les pavillons et ainsi créer une venelle. Ces venelles offrent des entrées en perspective dans le site.

3 Pavillons de service

Enfin, pour servir les espaces publics et les parvis, nous avons dessiné des petits pavillons qui accueillent des sanitaires publics et les sorties de parking.

2

3

67


Fig 68 - Plan de masse echelle : 1/1000


69


Fig 69 - Plan de situation des interventions


Fondation Salomon pour l’Art Contemporain - OUVERTURE CULTURELLE DU SITE Robin Vairé

71


I . Posture Architecturale A) POTENTIEL DES ÉDIFICES EXISTANTS B) DÉFINITION DU LIEU ET POSTULAT

II . Programmation Muséale A) RENCONTRE AVEC M. SALOMON B) PROGRAMMATION DE LA FONDATION

III. Projet Architectural A) OBJECTIFS DU PROJET B) INTERVENTIONS SUR L’EXISTANT C) RÉPARTITION DES USAGES D) PARCOURS DU VISITEUR E) MATÉRIALITÉ DU PROJET


Fig 70 - Détail de porte dans les combles de l’écurie sud-ouest

73


Introduction

Le projet que nous avons mené pour la reconversion du Haras National

à Annecy est en premier celui d’une programmation urbaine et paysagère. C’est en effet dans l’espace public que le Haras fait mémoire. Construire dans cet îlot, qualitatif par le vide qu’il compose, est un acte architectural dans lequel chaque geste doit-être justifié. Les édifices sur lesquels j’ai travaillé ce semestre présentent des architectures militaires d’une grande rigueur, symétriques et monumentales. Leurs façades son très ornementées (mise en oeuvre bichromique de pierre calcaire et de brique sur un enduit ocre).

Le musée d’art est un père fondateur pour la discipline architecturale

muséale. Dans le cadre d’une construction de musée d’art classique, la plus grande marge de manoeuvre se trouve dans la forme que cette architecture prend et de nombreuses variantes sont possibles en terme de plan. Lorsque un musée investit un bâtiment existant, le patrimoine interroge la norme : c’est le contexte local qui détermine la légitimité de chaque usage à intégrer l’ouvrage et le patrimoine devient partie prenante de ce que le visiteur va dévouvrir.

Un musée est une curiosité urbaine, un lieu concentré sur le futur.

Il doit avoir une identité. Son contenu doit par ailleurs évoluer pour que la fréquentation ne s’essouffle pas : il doit être modulable. C’est tout l’enjeu d’une architecture existante qui accueille une fondation d’art contemporain : Comment adapter l’architecture rigoureuse du Haras à une programmation muséale flexible? «Comment se glisser dans les habits d’un autre?» C’est la question que pose Francis Rambert dans l’ouvrage «Un bâtiment, combien de vies? La transformation comme acte de création».


Dans un premier temps, nous verrons comment la notion de lieu a

permis d’établir une posture architecturale pour ce projet. Par la suite, nous fairons une description précise de la programmation de cette fondation d’art contemporain. Enfin, nous viendrons détailler les interventions architecturales proposés.

75


I Posture architecturale

I . Posture Architecturale A) POTENTIEL DES ÉDIFICES EXISTANTS

Le bâtiment d’honneur et les deux écuries principales présentent une

architecture symétrique majestueuse et monumentale. Une fondation d’art contemporain est un programme de rayonnance dont l’identité architecturale doit marquer les esprits : c’est pourquoi nous avons choisi ces pavillons pour l’accueillir. Ces architectures promettent à la Fondation Salomon une visibilité depuis l’ensemble du site et dans la mémoire des passants. La proximité du manège, qui aura pour fonction d’être une salle évènementielle, permet de projeter une potentielle connexion entre ces programmes. Le caractère longitudinal de l’ensemble permet de connecter les deux pôlarités fortes de la parcelle, dans la frange la plus proche du centre ville piéton. Cette composition linéaire a également pour atout d’avoir une visibilité depuis ces deux lieux clefs.

Le Haras s’inscrit dans un mouvement architectural militaire du

XIXème siècle. Le plan des édifices à réhabiliter est donc très organisé, tramé et les espaces ont des dimensions généreuses. Cette richesse promet la capacité d’accueil d’un programme aux multiples facettes. Les ambiances architecturales sont riches et singulières. Elles sont en particulier liées à la composition constructive de l’existant qui fait dialoguer des murs bâtis en pierre et des charpentes en bois massif (combles habitables pour les écuries, toiture à la Mansart pour le bâtiment d’honneur).


Fig 71 - Vue des combles de l’écurie nord-ouest

Fig 72 Vue sur la façade-ouest / ÉTAT EXISTANT

77


I Posture architecturale

Fig 73 - Photo illustrant l’entrée du bâtiment d’honneur

Fig 74 - Photo illustrant l’entrée du bâtiment d’honneur

Fig 75 - Photo illustrant le détail des boiseries de la scellerie


Fig 76 - Vue de l’état actuel de l’écurie sudouest.

Fig 77 - Vue de l’état actuel de l’écurie sudouest.

Fig 78 - Photo illustrant le détail des menuiseries dans l’écurie sud-ouest.

79


I Posture architecturale

B) DÉFINITION DU LIEU ET POSTULAT

L’acte de projet architectural est défini par une responsabilité

éthique. Dans ce projet, elle se définit dans un rapport à la mémoire : l’architecture en patrimoine est une posture que l’on matérialise, à la fois intellectuelle et artisanale. À l’image des architectures primaires vernaculaires, je souhaite construire ce projet à partir de son contexte. Il en est la synthèse et matérialise son évolution.

Le premier facteur d’une programmation muséeale dans un monument

historique concerne le lieu. En effet, si les musées n’étaient pas habités par le lieu qui les accueille, ils seraient tous les mêmes. Notre objectif est de capturer l’esprit du Haras d’Annecy dans la fabrication du projet.

• Constat sur la nature des lieux contemporains.

Les espaces que nous dessinons se ressemblent de plus en plus. Cette

notion d’urbanité internationale nous vient d’abord du progrès technique, et en particulier de l’accès à l’hyperchoix matériel pour nos constructions. Nous vivons par ailleurs simultanément dans différents endroits et la liberté individuelle annule les conventions qui façonnaient autrefois la vie d’un groupe d’individus en un même lieu.

Notre site fait face à ces problématiques : le Haras est sujet aux

intéractions entre la ville habitée, la ville travaillée et la ville visitée. Il fait partie de ces monuments qui sont cernés par des tissus issus d’une urbanisation massive datée du XXème siècle. Dans cette complexité, il est un lieu de respiration que nous souhaitons préserver et mettre en valeur.


• Positionnement et identité du lieu

L’héritage de ce site, c’est à la fois des architectures monumentales

majestueuses et une composition paysagère aussi vaste que discrète. L’ensemble est qualitatif par le vide qu’il compose : immense dans la cour d’honneur, pincé, entre le manège (ou l’écurie sud), et les écuries ouest. Il nous semblait important de construire un avenir pour le Haras dans les nouveaux usages qui vont l’habiter, mais ce qui préfigure nos interventions, c’est le choix de respecter l’identité de ce lieu par des interventions les plus justes possibles.

Fig 79 - Richard Long, Berlin Circle & Land Art (exposition au Hamburger Bahnhof)

81


II Programmation Muséale

II . Programmation Muséale A) RENCONTRE AVEC M. SALOMON

Dans la même dynamique que le projet urbain et paysager proposé

avec Laura, il m’a semblé important de dessiner ma part personnelle de ce projet en prenant pour point de départ une demande réelle. J’ai donc rencontré M. Jean Marc Salomon, président de la Fondation Salomon pour l’Art Contemporain. Érigée le 7 juin 2001, la fondation avait ouvert ses portes au château d’Arenthon à Alex, village situé à une quinzaine de kilomètres d’Annecy. Pendant une période de douze années, Jean Marc et Claudine ont exposé dans ce lieu des artistes de renommée internationale. Suite à la fermeture du château, ils cherchent aujourd’hui un lieu de rayonnance au coeur de la ville d’Annecy.

Le Haras est actuellement sujet à un appel à programmation par la

ville d’Annecy, et nous a semblé être un lieu idéal pour accueillir la fondation. Pour M. Salomon, ce sont tous les acteurs de l’art contemporain à l’échelle régionale qui doivent pouvoir cohabiter dans ce projet. Les associations et collectifs d’artistes comme « Image Passage», «Art By Friend» ou «Les Points Communs», doivent pouvoir rejoindre la fondation et agrandir ses champs exploratoires de l’art contemporain. Ce qu’il souhaiterait, c’est un lieu où l’on propose une synergie autour de cette thématique. Il est important pour la fondation de pouvoir proposer une privatisation le lieu ainsi que des activitées de service qui financent en partie le fonctionnement de la structure. Nous avons parlé d’un magasin, d’une salle de conférence, d’un lieu pour organiser des réceptions. Le manège est tout de suite apparu comme une réponse à cette dernière deux derniers usages. Les locaux techniques sont tout-aussi importants. Des espaces de stockages doivent desservir les espaces d’exposition, des bureaux doivent être réservés à l’administration au coeur du projet.


B) PROGRAMME DE LA FONDATION

L’entretien avec M. Salomon a permis de dégager les différents

usages et activités qui prendront place dans ce projet de fondation pour l’art contemporain.

ESPACES SERVIS - Salles d’exposition (x3)

1x600 + 2x320 = 1240 m2

- Salle évènementielle

630 m2

-Galerie

230 m2

SERVICES -Café

260 m2

-Boutique

100 m2

-Ateliers d’artistes (x2)

2x50 = 100 m2

-Ateliers pour les scolaires (x2)

2x70 = 140 m2

ZONES TECHNIQUES -Accueil

170 m2

-Bureau administratif

65 m2

-Espaces de stockage et d’archives

90 m2

-Blocs sanitaires (x3)

35+17+14 = 66 m2

83


III Projet d’Architecture

III . Projet d’Architecture A) OBJECTIFS DU PROJET

• Fluidité du parcours

La circulation relie les usages dans un processus fluide et continu. Le

parcours peut être fait dans les deux sens et le visiteur peut choisir de ne voir qu’une partie des expositions.

• Perméabilité des usages

Le parcours est balancé entre des immersions dans les zones

d’exposition et des respirations

dans les zones de délassement. Les

respirations sont des lieux de curiosité et d’activité qui proposent un temps de repos entre les quatre zones d’exposition principales. Ces espaces sont parfois l’occasion de traverser ou d’entrevoir les usages de service et les zones techniques, dans un intérêt ludique de compréhension de la machine «musée».

• Interactions entre un lieu, une oeuvre et un spectateur

Le medium d’échange entre le spectateur, le lieu et l’exposition doit être

le plus holiste possible. Cela se construit par le dialogue entre une architecture existante et une intervention contemporaine, par les intéractions des oeuvres choisies avec le lieu qui les accueille. Le lien entre ces architectures et les objets d’art, c’est le visiteur. Il faut que ce dernier fasse l’expérience des choses : les musées sont les «workshops» du futur : ils sont ces lieux où le spectateur est acteur de son expérience.


CONFÉRENCES

EXT

s ition os

ACCUEIL

exp

BUREAUX

STOCKAGES

ATELIERS BOUTIQUE

EXT

EXT Fig 80 - Organigramme programmatique.

Fig 81 - Vue de l’état actuel de l’écurie sud-ouest.

85


III Projet d’Architecture B) INTERVENTIONS SUR L’EXISTANT

Les interventions architecturales ont été définies comme de minutieux

compléments qui ont pour but de mettre en valeur l’architecture existante à l’échelles de l’îlot.

• Extensions :

Pour accentuer l’effet de décompression perçu par l’usager lorsqu’il

entre depuis les franges, deux extensions seront construites aux extrémités nord et sud des écuries ouest. Elles accentuent l’effet de pincement architectural existant entre ces dernières et les bâtiments qui les bordent au nord et au sud (brasserie, salle évènementielle). Des venelles sont constituées par ces deux architectures. Elles s’alignent sur le manège au nord et sur l’écurie secondaire au sud. Une cour anglaise est également dessinée sur le même gabarit dans la frange nord du site. Elle est le lieu d’exposition du chef-d’oeuvre de la fondation. Deux autres extensions sont édifiées pour relier le bâtiment d’honneur aux écuries principales. La première liaison, au sud, connecte à la fois le rez-dechaussée et l’étage de la fondation. La liaison nord ne dessert qu’entre les deux R+1. AInsi, un passage est conservé entre la rue ouest et le coeur de l’îlot lorsque la fondation est fermée.


Fig 82 - Plan Masse / ÉTAT PROJETÉ échelle : 1/2000

Fig 83 - Plan du rez-de-chaussée / ÉTAT PROJETÉ échelle : 1/500

87


III Projet d’Architecture • Creusement :

Dans l’écurie située la plus au nord, un creusement de trois mètres est

mis en oeuvre pour offrir une plus grande hauteur sous plafond et ainsi accueillir des oeuvres conséquentes. Sous les deux grandes extensions proposées aux extrémités nord et sud de l’ensemble, deux sous-sols sont organisés pour recevoir les stockages de la fondation. Ils desservent les différents étages par deux monte charges accessibles depuis la rue ouest. Le manège est un lieu utilisé temporairement par la fondation, accessible depuis le niveau bas dans l’extension de l’écurie nord. La plus grosse interventon est celle qui établit une connexion souterraine depuis cette dernière.


Fig 84 - Plan du R+1 / état projeté échelle : 1/500

Fig 85 Coupe longitudinale / état projeté échelle : 1/500

89


III Projet d’Architecture • Réhabilitation des planchers : Tous les planchers en bois du niveau R+1, dans le bâtiment d’honneur et les écuries, présentent une capacité porteuse inférieure aux surcharges d’exploitation d’un établissement recevant du public (ERP). Il faudra donc les déposer et les reconstruire.

Dans le bâtiment d’honneur, afin de pouvoir augmenter les capacités

de portée, le plancher sera construit en béton. Pour chacune des écuries, ils seront à nouveau construits en bois. Il faudra cependant remplacer le mur central existant (qui divise la portée du plancher en 2x7m). De nouvelles colonnes viennent remplacer ces murs. Elles sont construites en Marbre d’Ici . C’est une nouvelle façon de faire du béton, à partir de gravats issus de chantiers de démolition. On les trie par gammes colorimétriques avant de couler les bétons obtenus par strate, ce qui lui donne un aspect marbré. Les differents édifices à déposer (bâtiment d’insémination, écurie annexe) seront utilisés pour fabriquer ce matériau, et les nombreux chantiers de démolition de maisons à l’échelle de la ville pourront approvisionner le chantier. Ce béton condense symboliquement les strates historiques du passé et répond et fait rentrer dans le haras le langage polychrome de ses façade. Ces deux matériaux, le bois et le béton, permettent de hiérarchiser les espaces et de qualifier le corps central du bâtiment d’honneur comme une pôlarité d’accueil. Le niveau du plancher R+1 existant dans le bâtiment d’honneur est plus bas que les planchers intermédiaires dans les écuries (environ cinquante centimètres de différence). Pour augmenter la hauteur sous plafond dans l’accueil et simplifier les accès entre les étages des trois édifices, le plancher intermédiaire du bâtiment d’honneur sera surrélevé de 50cm pour atteindre la même hauteur qu’à l’intérieur des écuries.


• Isolation thermique

La toiture du manège est neuve. Elle a été isolée et ne nécessite

pas de traitement particulier. Pour les écuries et le bâtiment d’honneur, une isolation en toiture est nécessaire. Un système de caissons sera mis en place : les chevrons étant à remplacer pour l’ensemble de ces édifices, nous les déposerons. Nous reconstruirons ensuite le complexe de toiture en posant une plaque de bois comprimé sur les pannes avant de remettre des chevrons d’une hauteur de vingt centimètres environ, entre lesquels on isolera à la laine de bois, de nouveaux liteaux et un parement en ardoises (selon leur état, d’origine ou nouvelles). Pour les murs en pierre extérieurs, un complexe de doublage isolant risque de donner trop de rigidité aux vieux murs. Je souhaite donc opter pour un mortier isolant naturel qui suit leur relief, laisse respirer la maçonnerie et régule l’hygrométrie.

Fig 86 Coupe transversale schématique d’une écurie. ÉTAT EXISTANT

isolant thermique (laine de bois)

mortier isolant naturel

ventilation double flux

Fig 87 Coupe transversale schématique d’une écurie ÉTAT PROJETÉ

91


CU AC

EIL, VESTIAIR

ES

IERS ET GALER IE

ET TO

RESPIRATION

IMMERSION

RESPIRATION

IMMERSION

FÉ CA

DE LA FONDA T IO

HA R

N

MENADE SOUS L AC PRO

N O

EL AT

RESPIRATION

UE DE LA F UTIQ ON BO DA TI

E NT PE

SA

III Projet d’Architecture

C) RÉPARTITION DES USAGES

i M LO ON

S TE ET IL

i


E HALLE D’ EXP AND

OS IT I

N O

RESPIRATION

IMMERSION

RESPIRATION

IMMERSION

HA R

ES DE LA F ON CHIV AR DA TI O

MENADE SOUS L AC PRO E NT PE

E CONTE DIN D MP JAR LA TI O

GR

Fig 88 - Schéma de la répartition des usages

0

93

N

N

5 10 20 mètres


III Projet d’Architecture D) PARCOURS DU VISITEUR

EIL, VESTIAIR

ES

S TE ET IL

CU AC

L’accès à la Fondation Salomon se fait au niveau du bâtiment d’honneur en rez-de-chaussée. On entre depuis la cour urbaine à l’ouest, la cour d’honneur à l’est ou directement depuis le parking du Haras.

ET TO

• Accueil (respiration)

Le hall d’entrée comporte un point d’accueil et d’information, des sanitaires et les vestiaires du musée. Un escalier sculptural façonne l’identité centrale de cet espace. On accède au café en R+1, à la Galerie au sud ou à l’exposition principale en descendant l’escalier qui se trouve au nord. Au niveau de l’échappée de cet escalier, le mur auquel on fait face comporte la signalétique de l’exposition que l’on va découvrir. La visite peut se faire dans les deux sens. Le vestiaire est une structure ludique, qui réinterprète les vestiaires miniers suspendus. Le visiteur est invité à faire vivre une oeuvre permanente de la fondation, en suspendant ses effets personnels sur un cintre qu’il hisse à l’aide d’une corde. Ce dispositif est inspiré de l’installation «Merry Go Round Coat Rack» édifiée par le studio d’artistes Wieki Some pour le Boijimans Museum à Rotterdam.

• Halle d’exposition (immersion)

Le creusement de trois mètres dans cette ancienne écurie donne à voir le lien entre les murs existants et l’intervention contemporaine. Le matériau et le détail architectural marquent la les mises à distance et le lien entre mon intervention et l’histoire du lieu.

OS IT I E HALLE D’ EXP AND GR

Nous poursuivons le parcours dans la halle d’exposition. Cette grande salle présente des proportions généreuses : quatorze mètres de large, 38 mètres de longueur et huit mètres de hauteur sous plafond. C’est un lieu d’immersion qui nous met à distance du patrimoine et des vues sur l’extérieur.

N O


i

Fig 89 - Plan du Rez-de-chaussée échelle : 1/500

Fig 90 Référence pour le vesitaire projeté MERRY GO ROUND COAT RACK / Arstudio Wieki Somers

Fig - 91 Vue sur la Halle d’exposition

Figure 92 - Référence pour les colonnes en marbre d’ici Marbre d’ici / Sans fin / http://marbredici.org/

95


III Projet d’Architecture

Une fois la halle traversée, le visiteur arrive dans les archives de la fondation. Il s’agit d’une extension qui reprend le gabarit de l’écurie et son décaissement. Le volume majestueux s’ouvre sur un jardin en cour anglaise, et sur la coulée verte arborée en fond de scène. C’est dans cette cour anglaise qu’est exposée le chef-d’oeuvre du musée, une sculpture contemporaine monumentale qui évoque l’histoire equestre du lieu. La charpente en bois et l’architecture proposée sont un prolongement de la charpente existante de l’écurie. Le faux plafond évoque les charpentes des manèges de l’architecture équestre contemporaine. Des marches descendent vers le jardin et offrent des assises à ce lieu de contemplation. De chaque côté de la salle, des failles offrent des vues sur les archives de la fondation et sur les stockages. Le visiteur peut ouvrir des tirroirs et consulter les dessins stockés de la Fondation Salomon. Un escalier hélicoïdal et son ascenceur permettent d’accéder à l’étage supérieur et des palliers intermédiaires proposent de changer de point de vue sur la salle, les archives et la sculpture en vedette.

ES DE LA F ON CHIV AR DA TI O

• Archives et jardin de contemplation (respiration)

N

Après avoir visité les combles de l’écurie nord ouest, le visiteur travers une passerelle, qui offre une transparence totale sur les espaces publics de la rue ouest et de la cour d’honneur. Il arrive dans le café, à l’étage du bâtiment d’honneur, s’assied sous les charpentes à la mansart et peut observer par les fenêtres du bâtiment existant des vues cadrées sur le paysage.

E NT PE

MENADE SOUS L AC PRO SA

N DE LA FONDA T IO

• Café de la fondation (respiration)

FÉ CA

Une fois à l’étage, le visiteur est immergé dans les combles de l’écurie nord-ouest, sous la charpente. Ici, la lumière naturelle est presque absente. Les oeuvres sont éclairées par un système dissimulé entre les poutres. Dans cet espace, l’exposition est en dialogue direct avec l’architecture et l’espace contraint des combles. Juhani Pallasmaa écrivait dans «Le regard des sens» « Il semblerait que la lumière homogène ne permet aucune retraite mentale, que l’obscurité « fait appel à la vision périphérique inconsciente et à la fantaisie tactile ».

HA R

• Promenade sous la charpente (immersion)

M LO

ON


Fig 93 - Vue depuis le jardin de contemplation

Figure 94 - Référence pour le chef-d’oeuvre exposé Horse Scaffolding / Ben Long

Fig 95 - Vue des combles de l’écurie nord-ouest

Fig 96 - Référence pour une scénographie d’exposition dans les combles Lascaux IV par Snøhetta + Duncan Lewis Scape architecture

Fig 97 - Vue des combles de l’écurie nord-ouest

Fig 98 - Vue depuis le café sur la cour d’honneur

97


• Boutique de la fondation (respiration) Lorsque on termine la visite de l’exposition, on entre dans la seconde extension des bâtiments existants. Il s’agit de la boutique de la fondation, qui voit sa vitrine s’ouvrir sur le parvis sud de la parcelle. Dans ce magasin, les contreventements horizontaux qui entrecoupent la façade deviennent des étagères sur lesquelles sont exposés les différents articles qui sont en vente. Ce même système d’étagères se retrouve dans la boutique sous forme d’îlots.

N O

Sur le chemin des vestiaires, le visiteur est alors invité à traverser la partie est de l’écurie, une galerie qui expose gracieusement les travaux d’arts produits dans la fondation par les élèves et les artistes. Des jeux d’entrevue sont établis ente la galerie et les ateliers, pour inviter le visiteur à se renseigner sur l’accession à ces ateliers dans le cadre de cours du soir.

EL AT

IERS ET GALER IE

• Ateliers et Galerie d’exposition (immersion) Le rez-de-chaussée de l’écurie sud-ouest est divisé en deux : la partie ouest est dédiée à l’établissement d’ateliers. Deux grandes salles sont ouvertes aux établissement scolaires riverains (collège et lycée à proximité. Deux autres sont accessible à des artistes en résidence.

E NT PE

MENADE SOUS L AC PRO

En sortant du café au sud, on accède dans les combles de l’écuries sud-ouest. de l’ensemble. C’est l’occasion de faire l’expérience d’une autre interprétation de ces paillères. Le lieu pourrait aussi rester vide et donner à voir la structure dans son état d’origine.

UE DE LA F UTIQ ON BO DA TI

• Promenade sous la charpente (immersion)

HA R

III Projet d’Architecture


Fig 99 - Extrait de façade pour la boutique

Fig100 - Référence pour la façade des extensions Musashino Art University Museum & Library Sou Fujimoto architectes

Fig 101 - Image sur la galerie de la fondation

Fig 102 Plan du rez-de-chaussée projeté de l’écurie sud-ouest échelle : 1/500

99


III Projet d’Architecture E) MATÉRIALITÉ DU PROJET

Les extensions des écuries sont construites comme des prolongements

de la charpente existante. L’utilisation du matériau bois a plusieurs atouts. Il permet de répondre au rythme des façades minérales ornementées sans trop en perturber la lecture, et il donne un caractère réversible à ces interventions. Face à une telle composition, mon intention était de dessiner une architecture simple, qui laisse le paysage transparaître tout en dialogant avec la structure existante pour la servir. Chaque extension est dessinée comme une cadre qui complète le langage architectural du Haras, une composition rythmée, discrète et révélatrice. C’est le dialogue entre l’existant et l’architecture contemporaine proposée qui construit la valeur patrimoniale de l’ensemble. J’ai essayé de respecter le gabarit et de générer des transitions douces entre les parties existantes et mes interventions. Les nouveaux espaces construits sont très ouverts sur l’extérieur et répondent au besoin de respirations de la programmation muséale.


Fig 103 - Vue des combles de l’écurie nord-ouest

Fig 104 - Extrait de la Façade Est / état projeté échelle : 1/200

101


Conclusion

Ce projet proposé pour la Fondation Salomon pour l’Art Contemporain

s’est construit dans un dialogue entre un lieu et un programme. Chacun contraint et fait évoluer le second. Cette transition programmatique et typologique est à l’image du projet urbain proposé pour le Haras : il propose une nouvelle lecture d’un lieu. Le caractère monumental des édifices existants a orienté le dessin d’une architecture simple, qui s’implante en respectant le gabarit de la composition existante, et qui prend plus d’amplitude en sous-sol. Les creusements ont permis l’adaptation de cette architecture rigoureuse à une programmation muséale flexible. Les interventions proposées mettent le spectateur au coeur d’un parcours fluide et ludique, balancé entre immersions et respirations. Le visiteur est solicité par la perméabilité des usages, il est acteur de sa visite. Le parcours se définit comme une succession d’expériences où l’exposition et le lieu se font face et se complètent.


103


Fig 105 - Plan de situation des interventions


De la rue au Haras, requalification de la frange sud - OUVERTURE SUR LA VILLE HABITEE Laura Mutin

105


I . Contexte et enjeux RAPPORT AU SITE ET OBJECTIFS

II . Posture et implantation DIALOGUE ENTRE L’EXISTANT ET L’INTERVENTION CONTEMPORAINE

A. Implantation d’un nouveau front bâti B. Entre place minérale et square végétal : une diversité d’espace public

III. Architecture SPATIALITÉ ET MATÉRIALITÉ

A. Réhabilitation de l’ancienne écurie sud B. Intervention contemporaine


Fig 106 - Vue depuis la limite est du site

107


Introduction

Dans le projet urbain commun, nous avons distingué deux franges

disctinctes à requalifier dans le site du haras s’ouvrant sur des problématiques différentes. Mon choix s’est porté sur la frange sud, proche du centre ville et des immeubles d’habitation, dont la programmation choisie s’ouvre plus particulièrement sur une vie de quartier.

La frange sud faisait à l’origine partie intégrante du parc paysager

du haras. Elle a subi de nombreuses transformations (abattage de grands conifères pour raison sanitaire et manque de définition des sols lié à la création d’un nouvel accès depuis la rue de la Paix). Aujourd’hui en marge de l’entretien du site, elle nécessite une redéfinition et une évolution vers un espace plus accueillant ouvert sur la ville. Alors que la fondation d’art contemporain s’ouvre sur la ‘‘ville visitée’’, la requalification de la frange sud répond plus particulièrement à la ‘‘ville habitée’’ par sa position au coeur d’un tissu dense.

Le Haras, par sa fonction militaire, a toujours été fermé au public et sa

composition centrifuge dialogue peu avec le contexte urbain. Invisible depuis la rue et tourné sur lui même, sa requalification sera le lieu de son ouverture sur son contexte. Porte d’entrée des flux touristiques venant visiter le haras et au coeur d’un quartier d’habitation, cette frange fait face à deux objectifs distincts : marquer un signal d’entrée du Haras depuis la ville et s’inscrire dans une vie de quartier. Ce double enjeux sera un des fils conducteurs de sa requalification.

Suite à notre questionnement programmatique commun, il a été défini

que la frange sud serait le lieu d’une densification contemporaine acceuillant logement, crêche, commerce et auberge de jeunesse. Ce nouveau front bâti sera un point de tension entre le patrimoine du haras et le reste de la ville: son architecture et son aménagement permettra d’établir un lien, une transition maitrisée du contexte au Haras. Son implantation et son architecture devront répondre et interragir à la fois avec le contexte alentour et le site classé du Haras.


L’intervention contemporaine aura vocation à mettre en valeur, à révéler au grand public le patrimoine du Haras. Le patrimoine nait du dialogue entre les langage contemporains employés et les constructions existantes.

Ainsi, on peut se poser la question, en quoi la requalification de cette

frange, permet t-elle d’établir un dialogue entre le site patrimonial du Haras et le contexte alentour ?

Dans un premier temps, nous analyserons le contexte et identifierons

les enjeux qui guideront le projet. Une seconde partie justifiera les choix urbains retenues pour faire dialoguer l’existant et l’intervention contemporaine. Enfin, la spatialité, l’habitabilité et la matérialité du projet seront expliqués dans une dernière partie.

109


Contexte et enjeux

I. Contexte et enjeux RAPPORT AU SITE ET OBJECTIFS

• La

rue la paix La rue de la paix, qui fait la limite sud du site, est la rue qui relie le site

au centre ville, son traitement a donc une importance centrale dans le projet. Elle est désagréable à pratiquer aujourd’hui pour plusieurs raisons. Tout d’abord la voiture y a une place prépondérante. La route double-sens est large et bordée de places en créneau de chaque côté (16m en tout), la largeur des trottoirs s’en retrouve réduite (1,5m du côte du haras). Un variation morphologique entre les immeubles d’habitation type R+7 et le mur en pierre de 2m, qui sert de limite physique au Haras, donne une sensation de déséquilibre lorsque l’on parcourt cette rue. C’est la masse végétale du jardin du Haras qui permet aujourd’hui de faire echo aux constructions voisines. Le mur d’enceinte ne laisse aucune visibilité sur le site. Le piéton se retrouve à longer un mur aveugle le long d’un trottoir étroit bordé de voiture.

Un premier enjeu dans la requalification de cette frange sera de

traiter cette limite sud et la rendre plus agréable notamment par l’accueil de programmation ouverte sur la ville et le dessin de séquence de circulation apaisée.

• Un

patrimoine caché derrière d’épaisse limite Comme cela a été rappelé dans l’introduction, le site du Haras a été

pensé comme une composition symétrique tourné sur son axe de symetrie. La vie du Haras se passait au centre de cette composition, les représentations equestres prenaient place dans la cour d’honneur, lieu de démonstration et d’apparat. Les franges étaient considérés comme des espaces techniques et servants. Mise à distance de la rue par une large épaisseure végétale, les façades extérieurs de la composition ne dialoguent pas avec le tissu urbain. Cela vient également du fait que le Haras a été construit à l’origine en péri-


Fig 107 - Vue sur les immeubles d’habitation qui font face au Haras

Fig 108 - Vue depuis la rue de la paix

111


Contexte et enjeux urbain et que le tissu urbain postérieur n’a pas su composer avec ce patrimoine. Depuis la rue de la paix, les bâtiments du Haras sont mis à distance par une première limite minérale non poreuse (mur en pierre) puis par une épaisseure végétale.

Un deuxième enjeu sera d’ouvrir le site sur son contexte et de rendre

visible son patrimoine bâti depuis ses limites afin de susciter l’envie de le visiter.

• Un

patrimoine végétal d’exception Durant l’analyse commune, nous avons fait un état des lieux du

patrimoine paysager du site. La frange sud possède un très beau patrimoine végétal avec de grands arbres (résineux principalement). Ces arbres permettent aujourd’hui de tenir la rue face aux immeubles d’habitation R+7 qui leur font face.

Un dernier enjeu sera de respecter au maximum l’emplacement de ces

arbres majestueux, qui font partie intégrante de l’identité paysagère du lieu.

• Objectifs

Ainsi, quatres intentions se démarquent pour la requalification de cette

frange : - Préserver le patrimoine végétal - Rendre visible le patrimoine bâti existant depuis les limites du site et susciter l’envie de visiter le haras - Donner cette frange aux Anneciens en offrant un maximum d’espace public - Requalifier la limite sud du site le long de la rue de la paix pour en faire une rue plus agréable, dynamique et ouverte avec l’implantation d’un nouveau front bâti.


Fig 109 - Ambiance paysagère dans la frange sud

113


Posture et implantation

II. Posture et implantation DIALOGUE AVEC L’EXISTANT

A. Implantation d’un nouveau front bâti • Entre

arrière plan et front de rue

L’implantation d’un nouveau front bâti en limite sud permet à la fois

de tenir l’alignement de la rue de la paix au sud et de donner un arrière plan, un fond de scène depuis le site du haras au nord. Son épaisseur permet de mettre à distance le site de la rue et ainsi de conserver l’identité intimiste du parc du Haras.

0

5

10

Fig 110 - Coupe transversal de la frange sud

20 mètres

DONNER UN ARRIERE PLAN AU SITE DU HARAS


• Lieu

d’une transition morphologique

Ce nouveau front bâti, de typologie R+3 pour les logements et R+2

pour l’auberge de jeunesse, établit une transition morphologique entre les bâtiments du site (R+2 hauteur de faitage) et les immeubles de logements R+7 en face. Cette nouvelle séquence bâtie vient créer un entre-deux, une transition maitrisée entre des typologies opposées. Le choix a été fait de penser des volumes qui restent assez bas pour préserver l’identité paysagère du site et ne pas dénaturer sa composition. Légèrement plus haut que les bâtiments du haras, ils permettent d’établir une transition morphologique tout en conservant un équilibre par rapport à l’existant.

TENIR LA RUE

NOUVEAU FRONT BATI

115


Posture et implantation • Logique

d’implantation

En plan, l’implantation de ce nouveau front bâti prend en compte plu-

sieurs facteurs. Tout d’abord, l’emplacement stratégique du parvis d’accueil, qui est la porte d’entrée du site depuis le centre ville et le lac, argumenté précédemment dans la partie urbaine. Ensuite, son implantation dépend de l’emplacement existant des arbres les plus importants. Enfin, une dernière intention était de tenir un alignement de rue sur cette limite pour s’inscrire dans le tissu urbain alentour qui suit un alignement de rue assez stricte.

Le front bâti dessiné à partir de ces intentions reprend une logique

de composition en pavillon. Les bâtiments existants du Haras sont construits selon cette logique. Cela semblait cohérent pour l’intervention contemporaine de s’inscrire dans cette continuité. On peut remarquer que le plan avec le projet, présente un axe de symétrie horizontale entre les bâtiments existants de l’écurie sud et de la villa du directeur et l’intervention contemporaine. Cette implantation en pavillon permet de séparer physiquement les programmes de l’auberge de jeunesse et des logements. La continuité sur rue est assurée par le passage couvert au sud. Ce plan établit des porosités et propose des percées visuelles depuis la rue sur le square et les bâtiments du Haras en arrière plan. Dans une volonté d’ouvrir ce site sur son contexte, ces respirations donnent à voir ponctuellement le site.

L’auberge de jeunesse est positionnée à un point stratégique du projet.

Elle marque un contrepoint dans la composition symétrique de l’existant. Elle ferme partiellement la place avec une façade vivante et son décalage donne à voir une perspective sur le site.Ce nouveau point de vue du Haras depuis la ville invite à faire connaitre le lieu, à lui donner une résonnance urbaine afin d’inciter les gens à venir le visiter.


L’implantation du nouveau front bati en prend en compte plusieurs facteurs : 1. Le parvis : porte d’entrée du site depuis la ville

2.

L’emplacement

des

arbres existants

3. L’alignement de rue du tissu urbain

Implantation du front bâti

Fig 111 - Schémas d’implantation

117


Posture et implantation • La

rue de la paix redynamisée La séquence haras-rue a été retravaillée afin de rendre la rue de la paix

plus apaisée en favorisant les circulations douces. Les places de stationnement en créneaux ont été supprimées et des pistes cyclables à sens unique protégées par une noue végétale ont été aménagés le long de la route. Le trottoir le long du Haras a été élargi et un système de passage couvert a été aménagé. Il permet d’abriter les gens lorsqu’ils parcourent la rue et reprend le concept des passages couverts commerçants du centre ville d’Annecy. La toiture en polycarbonate permet de garder un maximum de luminosité dans la rue.

Les RDC du nouveau front bâti s’ouvrent sur la rue et apportent dyna-

misme et activité le long de cet axe. Une crèche, un atelier de location et de réparation de vélo ainsi qu’un local commercial y prennent place.

B. Une diversité d’espace public

Un des objectifs principal était d’ouvrir et de rendre publique cette

frange pour les Annéciens. Place minérale et square végétal se mélangent et intéragissent afin d’offrir une diversité d’ambiances pour les usagers. Ces espaces publics sont ouverts en continu et sont pensés comme une pause dans le tissu urbain dense alentour. Ils appellent à devenir un ‘bien commun’ ouvert sur la ville, un lieu de vie et de pause créateur de vivre ensemble afin de renforcer les liens de quartier. Contrairement à l’identité intimiste des jardins du haras, le square végétal s’ouvre et interagit avec son contexte.

Le parvis est encadré par les façades de la boutique de la fondation

d’art contemporain, de la brasserie et de l’auberge de jeunesse. Le prolongement extérieur en terrasse de la brasserie et de l’auberge rend le parvis vivant et animé. Les grands arbres du square viennent donner un arrière-plan au parvis et permettent d’établir une respiration entre l’existant et le contemporain.


Fig 112 - Coupe schématique de la rue de la paix avant projet

Fig 113 - Coupe schématique de la rue de la paix après intervention

Fig 114 - Système d’arcades abritant un passage couvert que l’on retrouve dans les rues du centre ville d’Annecy

119


Fig 115 - Plan RDC de la frange sud 0

5

10

20 mètres

BRASSERIE

AUBERGE DE JEUNESSE 44 Lits


CRÊCHE 25 PLACES

PÔLE VELONECY PRET ET REPARATION DE VELO 121

LOCAL COMMERCIAL


Posture et implantation

Fig 116 - Coupe longitudinale du nouveau front bâti 0

5

10

20 mètres


123


Les façades de l’intervention contemporaine et de l’existant dialoguent et se répondent. La trame de ouvertures de l’auberge de jeunesse s’aligne sur celle de la brasserie et sa hauteur de RDC correspond à la hauteur de fenêtre de la brasserie. Le décalage de l’auberge de jeunesse par rapport à l’existant permet de dévoiler la façade sud de l’ancienne écurie et invite à entrer dans le site du haras.

Fig 117 - Ambiance depuis le parvis


125


Architecture

III. Architecture SPATIALITÉ ET MATÉRIALITÉ

A. Réhabilitation de l’ancienne écurie sud

Le bâtiment de l’ancienne écurie a été pensé à l’origine pour être vu et

pratiqué depuis la cour d’honneur au nord. Sa façade sud donne sur une zone de service. Le travail d’ouverture de la frange sud sur son contexte implique une porosité et une transparence de ce bâtiment. Les fenêtres hautes, qui ne permettent pas de vue sur l’extérieur et n’éclairent que partiellement le lieu ne s’adaptent pas au nouveau programme de brasserie qui nécessite une ouverture sur le contexte et une luminosité importante. Les façades ont été retravaillées pour s’adapter aux usages du lieu tout en gardant le rythme des travées d’ouverture, identité majeure du bâtiment. Toutes les ouvertures existantes de la façade sud ont été prolongées jusqu’au sol pour s’ouvrir sur la terrasse extérieur et favoriser les flux intérieur/extérieur. N’ayant pas de prolongement extérieur sur la façade nord, ses ouvertures seront prolongées jusqu’au soubassement en pierre de taille afin d’apporter de la lumière dans la halle. Cette assise en pierre commune à chaque bâtiment existant est une ligne basse de composition horizontale importante dans la lecture du lieu. Il me semblait important de la conserver depuis la cour d’honneur.

Afin de laisser apparaître dans la brasserie les fermes à entraits

retroussés en moise de la charpente, le plancher bois en R+1, qui servait à stocker le foin pour les chevaux dans les combles, a été supprimé. Ainsi, la brasserie profite d’un volume généreux avec une haute hauteur sous plafond.

L’espace se divise avec une partie restaurant et une partie bar. Une

scène, visible depuis l’intérieur et l’extérieur pourra accueillir des artistes locaux. Des potagers associatifs parsèment le jardin du haras et sont utilisés par la brasserie. Actuellement, un salon de thé avec un concept de circuit court fonctionne de manière estivale sur le site, l’idée est de pérenniser et de développer ce programme existant dans l’ancienne écurie.


Fig 118 - Vue des combles de l’écurie sud

127


Architecture

B. Intervention contemporaine

Les bâtiments du Haras font preuve d’une grande rigueur qui n’est pas

sans rappeller l’architecture militaire du XIXème siècle (casernement). Son écriture classique du nord de la France avec une mise en oeuvre bichromique (pierre calcaire + briques) s’exprime depuis un fond uniforme ocre, enduit. Cette identité forte des élévations existantes appelle une écriture contemporaine plus calme. Nos interventions tentent de s’inscrire dans une recherche d’équilibre et de justesse par rapport à l’existant. Face à un patrimoine aussi marqué et remarquable, une certaine mesure nous semblait importante à trouver . •

Principes architecturaux Les volumes de ce nouveau front bâti sont pensés le plus simplement

possible, des formes pures alignées le long d’un axe. Façades sud et nord font face à des contextes totalement différents : densité urbaine au sud contre parc paysager au nord. Leurs physionomies répondront à leur environnement. La façade nord (qui donne sur le site) se veut calme et uni dans l’idée de créer un fond de scène stable depuis le Haras. Les variations sont crées par le jeu d’ouverture des volets accrochés en accordéon dans les étages. La façade sud des logements, plus transparente, est rythmée par le dessin des ouvertures de ses loggias. Son identité, plus afirmée et tramée, répond aux façades de logement R+7 qui lui font face. La trame structurelle apparente dans les RDC permet d’assoir le projet dans le contexte et de donner un socle aux volumes. Leur transparence établie un dialogue avec l’espace public.

Un passage couvert, évoqué plus tôt, lie les deux pavillons entre eux

et permet d’avoir un front de rue continu. En plus de sa fonction de circulation, cette galerie apporte une qualité supplémentaire à la rue. Sa grande hauteur, sa largeur généreuse et son éclairage naturelle invite les usagers à se rencontrer, s’arrêter et flâner le long des RDC commerciaux qu’elle connecte. Le rythme généré par ses poteaux en bois offre une experience spatiale forte et dynamique. Différents points de vues depuis cette galerie offrent des pers-


pectives variées : vue sur les épais mur de refend en bois des bâtiments, vue par transparence sur la vie dans l’auberge de jeunesse et la crêche, vue sur le square et ses grands résineux...

Un système de fondation ponctuelle sur puits permettra de limiter l’im-

pact de ses nouvelles constructions sur les racines des arbres existants afin de les préserver au maximum.

Fig 119 - Ambiance depuis le passage couvert le long de la rue de la paix

129


Architecture • Le

choix d’un matériau bio-sourcé Aujourd’hui en France, la majorité des constructions qui composent

nos villes est réalisée en béton. Qu’il s’agisse de parpaings, béton banché ou préafabriqué, ce matériau s’adapte à de nombreuses typologies d’édifices. Ses différentes techniques de mise en œuvre et ses propriétés sont bien connues des différents professionnels de la construction. Le béton peut donner l’impression d’être le matériau ‘’par défaut’’ qu’utilise l’architecture en France. Cependant, la ressource en sable, qui est l’un des constituants principaux du béton, n’est pas inépuisable. Egalement utilisé dans d’autres domaines que celui de la construction, le sable est la deuxième ressource la plus consommée dans le monde. A l’heure ou la problématique du développement durable est au cœur des réflexions, il semble judicieux d’interroger cette culture intensive du béton.

Le bois comme tous les matériaux biosourcés, permet de disposer

d’une ressource renouvelable et théoriquement illimitée si la forêt dont il provient est durablement et rationnellement gérée. Matériau vivant, il est peu énergivore à produire. L’utilisation d’une filière sèche pour la construction a plusieurs avantages : chantier propre et rapide sur site et pré-recyclabilité des matériaux.

Le choix a été pris dans ce projet, d’une structure et d’un revêtement

en bois. Un bardage en mélèze posé verticalement en clair-voix habille toutes les facades de l’auberge de jeunesse et les façades nord, est et ouest des logements. Cette matérialité, et la simplicité des volumes, donne un arrière plan discret aux grands arbres du parc. Le bois structurel est du lamellé collé douglas. Les lignes horizontales des planchers sont marqués par une poutre de rive apparente en lamellé collé en douglas traité pour l’extérieur. Le bois est une ressource locale dans la région Rhône-Alpes qui cultive une grande production de résineux. Sa production de mélèze nous laisse espérer que l’approvisionnement en bois pour le projet sera produit sur place.


Fig 120 - Référence pour la façade sur parc du nouveau front bâti : 11 immeubles de logements dans un parc à Zurich (CH) - Architectes : E2A Piet Eckert und Wim Eckert

131


Architecture • L’auberge

de jeunesse

L’auberge fonctionne comme un plot autonome tourné sur le paysage.

Elle peut acceuillir jusqu’à 44 personnes. Une circulation centrale éclairée en partie zénithale dessert les différentes fonctions du programme. Le plancher de l’espace de circulation est partiellement vitrée en R+2 afin de laisser pénétrer la lumière dans l’ensemble du cylindre de circulation. La toiture est accessible et est pensé comme un lieu de rencontre et convivialité pour les usagers avec une vue privilégiée sur la ville et sur le site.

Les façades nord et ouest de l’auberge s’ouvrent sur la place publique.

Le RDC de l’auberge correspond à l’espace de vie avec une cuisine ouverte, un salon et une salle de jeux. Ces espaces peuvent se prolonger à l’extérieur sur la place publique. Les dortoirs de 10, 8 et 4 lits se repartissent sur deux niveaux. Tous les dortoirs profitent d’une bi-orientation. Chaque étage a ses propres douches et sanitaires.

Fig 121 - Plan d’un étage courant de l’auberge de jeunesse


CIRCULATION CENTRALE ECLAIRÉE EN PARTIE ZENITALE

TOITURE TERRASSE : LIEU DE RENCONTRE ET DE CONVIVIALITÉ

TOUS LES DORTOIRS PROFITENT D’UNE BI-ORIENTATION

ESPACES DE VIE OUVERTS SUR LE PARVIS

Fig 122 - Zoom de la coupe transversale sur le bâtiment de l’auberge de jeunesse

133


Architecture • Les

logements

Dans cette logique de composition bâti en pavillon permettant des

porosités, les logements sont pensés comme 4 plots distincts connectés entre eux par les espaces de circulation commune. Cette logique de plot permet d’avoir des logements traversant et une circulation extérieure profitant d’une percée visuelle sur le parc. Chaque palier dessert 2 appartements. Plusieurs typologies, du studio de 36 m2 au T4 de 121m2 sont proposées pour un total de 18 logements. Les T3 et T4 sont tous traversants.

Les plans de chaque plot sont libres, et bénéficient ainsi d’une grande

flexibilité. Seul 2 poteaux structurels trament l’espace. La rationalité de l’espace (rectangle de 120m2) et les différentes qualités spatiales de ces volumes (lumineux, traversant) laisse la possibilité d’une évolution des typologies voir de la programmation dans le futur. Cette réversibilité est un atout majeur pour la ville de demain, elle permet de s’adapter à transformations de mode de vie et/ ou d’usage.

T4 : 121m2 loggia : 25m2

STUDIO : 36 m2 loggia : 12 m2

Fig 123 - Plan d’un étage courant des logements

T3 : 76 m2 loggia : 12 m2

STUDIO : 36 m2 loggia : 12 m2

T3 : 76 m2 loggia : 12 m2

T4 : 121m2 loggia : 25m2


TOITURE VÉGÉTALISÉE : LIMITE L’IMPACT VISUEL DE CES NOUVELLES CONSTRUCTIONS DEPUIS LES

POINT DE VUE PRIVILÉGIÉ SUR LE PARC DU HARAS

IMMEUBLES ALENTOUR

DEPUIS LES ESPACES DE CIRCULATIONS

LOGEMENTS TRAVERSANTS NORD/SUD

GRANDS PALIERS DESSERVANTS LES LOGEMENTS

Fig 124 - Zoom de la coupe transversale sur un plot de logement

135


Architecture

Les façades nord et sud sont traitées distinctement pour s’adapter

aux différents usages. La façade sud s’ouvre sur une loggia protégée par des panneaux à ouverture en accordéon en polycarbonate sur un cadre en bois. Le jardin d’hiver ainsi créé permet d’avoir une pièce supplémentaire en hiver lumineuse et chauffée. En été, les panneaux peuvent s’ouvrir complètement et ce jardin d’hiver devient une terrasse extérieure. La façade nord a été travaillée comme une épaisseur qui forme des niches intérieure et extérieure de 60cm de large. Les niches intérieurs peuvent accueillir diverses fonctions : douche, placard, bureaux, vasque de SDB, meubles de cuisines… Les niches extérieures créent de petit balcon protégé de contemplation, profitant de la vue majestueuse sur le parc. Protégée et abritée sur 4 de ses cotés, cette petite loggia peut être utilisée été comme hiver et cadre la vue sur le paysage. Les fenêtres à ouvertures en accordéon permettent d’ouvrir complètement sur la loggia et d’avoir un espace intérieur/ extérieur commun.

Le T4 profite d’un espace de vie salon/cuisine complètement traversant.

Lorsque les baies vitrées à ouverture en accordéon sont ouvertes, la limite entre intérieur et extérieur s’efface. Cela permet également d’avoir une ventilation naturelle optimale. Les deux chambres d’enfants orientées sud peuvent être fusionnés pour créer un espace de jeu commun grâce à une paroi coulissante.

Fig 125 - Référence pour la façade sud des logements : Immeuble de logement à énergie positive à Confluence, Lyon - Architectes : Lipsky + Rollet


BALCON AU NORD QUI PROLONGE LA CHAMBRE PARENTALE

Confort d’hiver

POSSIBILITE DE FUSIONNER LES DEUX CHAMBRES ENFANTS PAR UNE PAROI COULISSANTE

ESPACE DE JOUR TRAVERSANT NORD/SUD

JARDIN D’HIVER, ESPACE ‘EXTERIEUR’ UTILISABLE EN HIVER

Confort d’été

BALCON AU NORD QUI PROLONGE LA CUISINE

SYSTEME DE FERMETURE EN ACCORDEON : LE JARDIN D’HIVER DEVIENT UN BALCON OUVERT SUR L’EXTERIEUR

Fig 126 - Axonométries montrant le fonction des T4 en fonction des saisons

137


Conclusion

A l’origine construit en péri-urbain, l’ilot du Haras a été dessiné pour

fonctionner de manière autonome, faute de contexte urbain alentour sur lequel s’accrocher. Le tissu urbain venu se greffer progressivement autour de ses limites ne s’est pas adapté à sa composition et le Haras reste aujourd’hui encore un ilot fermé et replié sur lui meme en plein coeur de centre ville. Dans une volonté d’ouverture de ce site à son contexte dans notre projet, le traitement de la limite sud est un outil pour établir un dialogue entre le site patrimonial et le contexte alentour. Le projet d’un nouveau front bâti le long de cette limite, permet d’établir une transiton maitrisée de la rue au Haras. Séquence bâti (front urbain) et non bâti (square et parvis) se succèdent pour introduire progressivement le Haras depuis la rue. Le choix d’une échelle intermédiaire pour les volumes de l’intervention contemporaine respecte la typologie bâtie du Haras et son identité paysagère tout en tenant la rue et son contexte au sud.

La composition parfaitement symétrique des différents pavillons

qui composent le site nous laisse deviner qu’il a été pensé en plan masse. Comme évoqué précedemment, autonome dans son fonctionnement, le haras ne dialogue pas avec son quartier. La rigueur de ce plan existant coincide mal avec une ouverture sur le contexte. C’est pourquoi le choix a été fait dans l’intervention contemporaine de considérer le site comme on le vit en réalité et non pas comme un prolongement de cette composition symétrique immuable. Ainsi, le nouveau front bâti se détache de cette symétrie afin d’établir un dialogue entre l’existant et le contexte.

Le projet s’inscrit dans une logique de durabilité par les enjeux urbains

auxquels il répond (densification du site en réponse aux problématiques d’étalement urbain de la ville d’Annecy, création d’une diversité d’espaces publics, programmation mixte ouverte sur la ville ), sa matérialité (structure et revêtement en bois de l’intervention contemporaine) et son potentiel mutable (plan libre du nouveau front bâti).


Le caractère durable de ce projet ne s’entend pas seulement comme une question énergétique et sociale, mais répond également à une insertion dans le site et une prise en compte du contexte spécifique du Haras.

139


BIBLIOGRAPHIE

I. Conférences

Conversations de la Cité de l’Architecture : Réinventer l’urbain - jeudi 03 decembre 2015. À partir des ouvrages : «Machines de guerre urbaines», de Manola Antonioli, Éditions Loco (à paraître fin 2015).»Paysages variations», de Manola Antonioli, Vincent Jacques et Alain Milon, Éditions Loco, 2014.»Recycler l’urbain», de Roberto d’Arienzo et Chris Younès, Éditions Métispresses, 2014.»Matière grise : Matériaux, réemploi, architecture», de Julien Choppin et Nicola Delon, Éditions Pavillon de l’Arsenal, 2014. Un bâtiment, Combien de vies ? La transformation comme acte de création. Une exposition, trois phases, trois tables rondes, trois approches - juin 2015 à la cité de l’architecture. Avec la participation des auteurs de l’ouvrage «Un bâtiment, combien de vies?»

II. Ouvrages et études urbaines

1. Analyse historique, urbaine et paysagère - NICOUD Danièle, CASALIN Grégory, BESCOND Marianne, REY Bertrand, GUILLET Yoann, DESVERGNES Marion, Inventaire des archives du haras national d’Annecy 1826-2007, archives départementales de la Haute-Savoie, 66p. - PRAX Michèle, Amselem Sylvie, Giorfetti Caroline, « AVAP, Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine de la ville d’Annecy », Haute-Savoie, décembre 2013 - SCOT, « Schéma de Cohérence Territoriale du bassin annecien (DOO, PADD, rapports de présentation volet 1 et 2) » , Algoé Consultant pour la région Rhône Alpes

2. Analyse architecturale - Anciens et nouveaux bâtiments d’Annecy, 1972-1980 [coupures de presse] [texte imprimé] : caserne des sapeurs-pompiers (17 février 1973), nouveau siège social du Crédit agricole (20 janvier 1972), l1église Saint-François, la nouvelle gendarmerie, les haras, l’hôpital d’Annecy, l’IUT, le Musée-Château, la piscine municipale, la patinoire, le pont de Brogny, centre maternel des Puisots (13 juillet 1972) in Documentation DAGAND (cote Archives : DOC 1692) - « Almanach du Vieux Savoyard » : 1978, p. 94-95 (cote Archives : PER 1038). - GUILLOTEL (Gérard), « Les haras nationaux, Paris, Limoges, Charles-Lavauzelle », t. 1 : 1985, 309 p. ; t.2 : 1986, 330 p. ; t. 3 : 1986, 350 p. (cote Archives : BIB 5789, BIB 5790 et BIB 5791). - PAILLARD (Philippe), « Projets pour la création de haras royaux au XVIIIe siècle », L’Histoire en Savoie, revue trimestrielle , 16e année, numéro spécial, 1980, p. 241, et in Congrès savoisien, Saint-Jean-de- Maurienne, 1980 (cote Archives : PER 1410).


- REGAT (Christian), « Les haras d’Annecy », Les Cahiers des mardis du Vieil Annecy, vol,1, 2007 Conseil d’Architecture d’Urbanisme et d’Environnement de Haute-Savoie, Architecture, Villes et Territoires : 1979-2009 (cote Archives : Br 5811) - RUPHY Camille, Extrait du « Recueil d’ Architecture », Architecture civile. Dépôt d’étalons à Annecy (Haute-savoie). Éditeur : André , Daly & Fils, 1883

3. Projet urbain - BERGEVOET T et Van Tuijl M, «The Flexible City - Sustainable Solutions For A Europe In Transition», Nai010 Publishers, 2016 - GEHL Jan, « Pour des villes à échelles humaines », édition écosociété, 2013
 - JARNIER Annaëlle sous la direction de BOUTET Didier, Les modes d’appropriation d’un parc urbain. Usages différenciés d’un espace vert en fonction des populations. Cas d’étude : le Lac de la Bergeonnerie à Tours (37), Ecole Polytechnique de l’université de Tours génie de l’aménagement, 2010 - REVEDIN Jana, « La Ville rebelle », édition Gallimard, 2015

4. Projet architectural - GODET Olivier, «Patrimoine Reconverti, Du Militaire au Civil», Scala et Ministère de la défense, 2007 - Museum Buildings: Construction and Design Manual Detail Special Hans Wolfgang Hoffmann - SCHITTICH Christian (collectif), «Construire dans l’existant - Reconversion, Addition, Création», DETAIL, 2006 - TECTONIQUES architectes, « Explicit », Les presses du réel, 2009

141


TABLE DES FIGURES

internet : cadastre.gouv.fr Figure 24 : Mobilité douce Schéma personnel sur une vue aérienne extraite du site internet : cadastre.gouv.fr

Figure 1 : Vue aérienne du Haras national d’Annecy - Pho-

Figure 25 : Epannelage du quartier du Haras

tographie extraite du site internet : www.annecy.fr

Schéma personnel sur une vue aérienne extraite du site

Figure 2 : Annessium, vulgo Annessy, gravure de 1725-

internet : cadastre.gouv.fr

Gravure ancienne extraite du site internet : gallica.bnf.fr

Figure 26 : Trame verte de la ville

Figure 3 : Plan d’Annecy extrait du site internet : gallica.

Schéma personnel sur une vue aérienne extraite du site

bnf.fr

internet : cadastre.gouv.fr

Figure 4 : Evolution du tissu urbain de la ville d’Annecy-

Figure 27 : composantes végétales du Haras

Schéma personnel sur un fond de plan cadastral extrait

Schéma personnel

du site internet : cadastre.gouv.fr

Figure 28 : Vue aérienne du Haras extrait du site internet

Figure 5 : Plan d’alignement Voyer, 1898 - Plan issu des

: cadastre.gouv.fr

archives Départementales de Haute-savoie, 74000 Anne-

Figure 29 : Plan RDC de l’état actuel – illustration per-

cy

sonnel

Figure 6 : Evolution du bâti - source : Schéma personnel

Figure 30 : façades du bâtiment d’honneur – document

sur fond de plan issu de google maps

personnel

Figure 7 : Intervention en plein air de la scène culturelle

Figure 33 : relevé des écuries ouest – document personnel

Bonlieue - Photographie extraite du site internet : www.

Figure 36 : façades du manège – document personnel

annecy.fr

Figure 39 : façades de l’écurie sud – document personnel

Figure 8, 9, 10, 11, 12, 13 et 14 : photographies issues

Figure 42 : façades des villas

du compte facebook du groupe ‘‘Les Jardins Fabriques’’

Figure 43 : façades des pavillons d’entrées

Figure 15 : Description de l’agglomération - Schéma per-

Figure 31, 32, 34, 35, 37, 38, 40,41, 44, 45 – photogra-

sonnel

phies personnelles

Figure 16 : Carte des connexions de la ville d’Annecy

Figure 46 : Ressources urbaines latentes - Schéma per-

avec le grand territoire - Schéma personnel sur un fond

sonnel sur une vue aérienne extraite du site internet :

de carte extrait du site internet : cadastre.gouv.fr

cadastre.gouv.fr

Figure 17 : Pôles dynamiques du bassin Annécien

Figure 47 : Recyclage à l’échelle du Haras - Schéma per-

Schéma personnel sur une vue aérienne extraite du site

sonnel

internet : cadastre.gouv.fr

Figures 48 à 55 et 58, 60, 62, 64 – Axonométries person-

Figure 18 : Vue aérienne issue du site internet : cadastre.

nelles

gouv.fr

Figure 56 : Ambiance paysagère depuis l’entrée du site

Figure 19 : Evolution de la densité urbaine entre 1970 et

avec les potagers associatifs en arrière plan - Photomon-

2004

tage personnel

Source : INSEE, ServicesFiscaux, SEDHS, Observatoire

Figure 57 : Ambiance dans les jardins - Photomontage

départemental de l’arrondissement d’Annecy.

personnel

Figure 20 : Diagramme de l’évolution économique, fon-

Figure 59: Ambiance dans la coulée verte

cière et démographique du territoire Annécien

Photomontage personnel

Source : INSEE, ServicesFiscaux, SEDHS, Observatoire

Figure 59 : vue depuis le square - Photomontage person-

départemental de l’arrondissement d’Annecy.

nel

Figure 21 : Pôles générateurs de flux et d’usages autour

Figure 63 : la cour urbaine avant intervention – photogra-

du site du Haras

phie personnelle

Schéma personnel sur une vue aérienne extraite du site

Figure 64 : la cour urbaine après intervention – document

internet : cadastre.gouv.fr

personnel

Figure 22 : Mise en valeur de la rupture urbaine est/ouest

Figure 65 : Répartition programmatique – document per-

Schéma personnel sur une vue aérienne extraite du site

sonnel

internet : cadastre.gouv.fr

Figure 66 : plan du parking – document personnel

Figure 23 : Place de la voiture

Figue 67 : intensions architecturales – axonométrie per-

Schéma personnel sur une vue aérienne extraite du site

sonnelle


Figure 68 : Plan de masse – document personnel

face au Haras – photographie personnelle

Figure 69 : Plan de situation des interventions – document

Figure 108 - Vue depuis la rue de la paix – photographie

personnel

personnelle

Figure 70 : Détail de porte dans les combles de l’écurie

Figure 109 - Ambiance paysagère dans la frange sud –

sud-ouest - document personnel

photographie personnelle

Figure 71 : Vue des combles de l’écurie nord-ouest- docu-

Figure 110 - Coupe transversal de la frange sud – docu-

ment personnel

ment personnel

Figure 72 : Vue sur la façade-ouest / ETAT EXISTANT –

Figure 111 - Schémas d’implantation – documents per-

DOCUMENT PERSONNEL

sonnels

Figure 73 à 78 : photographies personnelles

Figure 112 - Coupe schématique de la rue de la paix

Figure 79 : Richard Long, Berlin Circle & Land Art (exposi-

avant projet – document personnel

tion au Hamburger Bahnhof)

Figure 113 - Coupe schématique de la rue de la paix après

Photographies issues du site internet : www.richardlong.

intervention – document personnel

org

Figure 114 - Système d’arcades abritant un passage cou-

Figure 80 : organigramme programmatique – document

vert que l’on retrouve dans les rues du centre ville d’An-

personnel

necy –photographie issue du site internet www.annecy.fr

Figure 81 : Vue de l’état actuel de l’écurie-ouest – docu-

Figure 115 - Plan RDC de la frange sud – document per-

ment personnel

sonnel

Figure 82 : Plan Masse / état projeté – document person-

Figure 116 - Coupe longitudinale du nouveau front bâti

nel

Figure 117 - Ambiance depuis le parvis

Figure 83 à 89 : documents personnels

Figure 118 – Vue des combles de l’écurie sud

Figure 90 : Référence pour le vestiaire projeté- merry go

Figure 119 - Ambiance depuis le passage couvert le long

round coat rack / arstudio wieki somers

de la rue de la paix

Figure 91 : Vue sur la halle d’exposition – document per-

Figure 120 - Référence pour la façade sur parc du nou-

sonnel

veau front bâti :

Figure 92 : Référence pour les colonnes en marbre d’ici

11 immeubles de logements dans un parc à Zurich (CH) -

MARBRE D’ICI / SANS FIN / http://marbredici.org/

Architectes : E2A Piet Eckert und Wim Eckert

Figure 93, 95, 97, 99, 101, 102 : photomontages person-

Figure 121 - Plan d’un étage courant de l’auberge de jeu-

nels

nesse

Figure 94 : Référence pour le chef-d’oeuvre exposé -

Figure 122 - Zoom de la coupe transversale sur le bâti-

horse scaffolding sculpture imaginée par ben long

ment de l’auberge de jeunesse

Figure 96 : Référence pour une scénographie d’exposition

Figure 123- Plan d’un étage courant des logements

dans les combles

Figure 124 - Zoom de la coupe transversale sur un plot

LASCAUX IV par Snøhetta + Duncan Lewis Scape archi-

de logement

tecture

Figure 125 - Référence pour la façade sud des logements

Figure 98 : Vue depuis le café sur la cour d’honneur Docu-

:

ment personnel

Immeuble de logement à énergie positive à Confluence,

Figure 100 : Référence pour la façade des extensions -

Lyon - Architectes : Lipsky + Rollet

musashino art university museum & library, Sou Fujimoto

Figure 126 - Axonométries montrant le fonction des T4 en

architectes

fonction des saisons

Figure 103 : Vue des combles de l’écurie nord-ouest – photographie personnelle Figure 104 : Extrait de la Façade est / etat projete – document personnel Figure 105 : Plan de situation des interventions – document personnel Figure 106 : Vue depuis les limites du site - photographie issue du compte facebook du groupe ‘‘Les Jardins Fabriques’’ Figure 107- Vue sur les immeubles d’habitation qui font

143


ANNEXE


145



147



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