Clapzoom

Page 1

Sandrine Le Guen ChloĂƠ Perarnau

Actes Sud Junior



C’est mercredi ! Jeanne et Gabin se pressent au Jardin du Dragon. Ici, on dĂ©vale Ă  toute allure sur le toboggan Ă  tĂȘte de dragon, on joue au loup, Ă  chat perchĂ© ou Ă  cache-cache. On fabrique Ă©pĂ©es et baguettes magiques avec les petits bouts de bois trouvĂ©s sur le sol !

Au Jardin du Dragon, on est en ville mais aussi un peu ailleurs



Pourtant aujourd’hui, tout semble diffĂ©rent. Les cris habituels des enfants ont disparu et une drĂŽle de lumiĂšre Ă©merge entre les arbres
 Leur terrain de jeux favori s’est transformĂ© en plateau de cinĂ©ma ! Perches, micros, camĂ©ras et projecteurs ont envahi l’espace.

Suzanne vient à la rencontre de Jeanne et Gabin et les autorise à s’approcher sans bruit



– Coupez ! lance une femme postĂ©e derriĂšre une camĂ©ra. – C’est Mona, la rĂ©alisatrice, chuchote Suzanne Ă  l’oreille des enfants. Elle a imaginĂ© ce film qui raconte une histoire d’amour
 – Moi, je n’aime pas les histoires d’amour, dit Gabin. Je prĂ©fĂšre les films de pirates !

– Aujourd’hui, on tourne la premiĂšre rencontre au parc des deux personnages principaux. D’ailleurs, vous ne voudriez pas participer au film et ĂȘtre figurants ? Un des enfants qui devait venir est malade. Il suffit juste de jouer et de courir comme vous le faites habituellement ! Gabin et Jeanne regardent leur maman d’un air interrogateur. – Allez-y ! C’est une drĂŽle d’expĂ©rience !


Dans tes bras, scĂšne 1, prise 1. Assis sur un banc et Ă©clairĂ©s par un gros projecteur, les deux acteurs se chuchotent Ă  l’oreille de doux secrets. Tout Ă  coup, un hĂ©licoptĂšre survole le jardin. Quel vacarme ! – Coupez ! On recommence, lance Mona. Le calme est revenu. Tout le monde est Ă  nouveau en place. – Dans tes bras, scĂšne 1, prise 2. On tourne ! – Coupez ! Cette fois, c’est la bonne !


– VoilĂ , c’est fini pour vous ! Nous vous prĂ©viendrons quand le film sera terminĂ© dans quelques mois, dit Suzanne. – C’est quoi cette petite ardoise ? demande Gabin.

– C’est le clap. Tu vois, avec l’arrivĂ©e de l’hĂ©licoptĂšre, on a dĂ» rejouer la scĂšne et faire une autre prise. On indique sur ce clap le numĂ©ro de la scĂšne et celui de la prise, explique Suzanne.


Sur le chemin du retour, Jeanne dit Ă  son frĂšre : – C’est drĂŽle, nous aussi on fait un peu du cinĂ©ma dans ce jardin. Un jour, les bambous deviennent une forĂȘt tropicale dans laquelle on se perd. Un autre jour, cette chaise devient le fauteuil de notre vaisseau spatial intergalactique
 On peut inventer des tas d’histoires !

– Et comme toujours au cinĂ©ma, l’important c’est d’y croire ! ajoute leur maman.



PETITE HISTOIRE

DU CINÉMA

Comment est nĂ© le cinĂ©ma, que l’on appelle aussi le septiĂšme art ? Au dĂ©but, il y eut la photographie. Mais trĂšs vite, on a cherchĂ© Ă  restituer le mouvement. Avec les machines optiques, un premier pas est franchi


Les machines optiques Zootrope, praxinoscope, phĂ©nakistiscope, ces machines aux noms compliquĂ©s permettent, grĂące Ă  une succession d’images dĂ©composant un geste, de donner du mouvement Ă  ces derniĂšres. On y voit un enfant sauter Ă  la corde, un cheval courir au galop, un acrobate rĂ©aliser des pirouettes, etc.

Silence ! On parle
 En 1927, c’est la naissance du cinĂ©ma parlant. D’énormes micros sont cachĂ©s sur le plateau et enregistrent les paroles des acteurs, mais aussi le ronronnement de la camĂ©ra ! Heureusement, la technique s’amĂ©liore trĂšs vite : micro-cravate et perchman permettent de diriger la prise de son sur les acteurs. Certains acteurs ne parvinrent pas Ă  s’adapter Ă  cette rĂ©volution du cinĂ©ma et leur carriĂšre Place s’arrĂȘta !

GrĂące Ă  l’invention de la camĂ©ra technicolor, le premier film couleur sort au cinĂ©ma en 1935. Cette fabuleuse machine enregistre les images sur trois pellicules distinctes, le rouge, le bleu et le jaune. Les trois films superposĂ©s permettent de reconstituer toutes les couleurs ! Deux annĂ©es plus tard, Blanche-Neige et les sept nains est le premier dessin animĂ© en couleur. Le Voyage dans la lune de Georges MĂ©liĂšs, rĂ©alisĂ© bien avant cette nouvelle invention, Ă©tait dĂ©jĂ  en couleur. Mais, pour cela, il a fallu colorier les 13 795 images une Ă  une !

Le cinĂ©matographe des frĂšres LumiĂšre En 1895, les frĂšres Auguste et Louis LumiĂšre inventent le cinĂ©matographe, une machine capable d’enregistrer mais aussi de projeter des images. Leur premier film, pas plus long que 45 secondes, montrait la sortie des ouvriers de l’usine familiale.

MĂ©liĂšs, le cinĂ©matographe pour raconter des histoires ! Alors que les frĂšres LumiĂšre se servaient de leur invention pour enregistrer le monde qui les entourait, et rĂ©alisaient les premiers documentaires, Georges MĂ©liĂšs, lui, invente des histoires, des contes, et entraĂźne les spectateurs vers l’imaginaire, le fantastique. La fiction est nĂ©e !

Ă  la couleur

Et aujourd’hui ? Fictions ou documentaires, des centaines de films sont rĂ©alisĂ©s chaque annĂ©e partout dans le monde ! Le matĂ©riel a beaucoup Ă©voluĂ© puisque, avec un simple tĂ©lĂ©phone portable, il est possible de filmer. On parvient mĂȘme Ă  donner du relief aux images, c’est la 3D. Les ordinateurs sont omniprĂ©sents dans le processus de fabrication d’un film et sont capables de performances extraordinaires !


COMMENT RÉALISE-T-ON

UN FILM ?

Contrairement Ă  l’écriture d’un livre oĂč l’auteur est seul face Ă  son texte, rĂ©aliser un film est une aventure collective qui nĂ©cessite une grande Ă©quipe ; le rĂ©alisateur joue le rĂŽle du chef d’orchestre.

Au dĂ©part
 la prĂ©paration du film Le scĂ©nariste Ă©crit l’histoire avec ou sans le rĂ©alisateur. Celle-ci peut ĂȘtre inspirĂ©e de faits rĂ©els ou bien d’un livre, d’un conte – on parlera alors d’une adaptation. Le scĂ©nario donne aussi des indications sur le dĂ©coupage du film. Durant cette phase prĂ©paratoire, le rĂ©alisateur devra faire des repĂ©rages, c’est-Ă -dire trouver les lieux oĂč il tournera le film, mais aussi faire un casting pour choisir ses acteurs.

Sur le plateau, on tourne ! Le plateau de cinĂ©ma est une vraie fourmiliĂšre : ‱ Le chef dĂ©corateur a recrĂ©Ă© une cuisine comme dans les annĂ©es 1970. Il ne faut nĂ©gliger aucun dĂ©tail et retrouver la vaisselle et les objets Ă©lectromĂ©nagers de cette Ă©poque ! ‱ La costumiĂšre a Ă©galement dĂ©nichĂ© des vĂȘtements appropriĂ©s. ‱ Le chef opĂ©rateur place sa camĂ©ra tandis que l’ingĂ©nieur du son donne les consignes Ă  son perchman qui tient le micro. ‱ MaquillĂ©s et habillĂ©s, les acteurs se placent sur le plateau. ‱ Tout est en place
 Le rĂ©alisateur donne le signal pour tourner !

Et enfin, la postproduction, les finitions Une fois le tournage terminĂ©, il faut assembler les images tournĂ©es, que l’on appelle les rushs. Si je place cette scĂšne avant telle autre, l’histoire sera-t-elle toujours comprĂ©hensible ? Et si je la place ici, le suspense ne sera-t-il pas plus grand ? Un peu comme un puzzle de mille piĂšces, le monteur avec ses nombreuses heures de rushs doit trouver la meilleure combinaison. Il faut ensuite harmoniser les sons, c’est le mixage, puis amĂ©liorer les couleurs, c’est l’étalonnage.

Objets en voie de disparition La pellicule 35 mm As-tu dĂ©jĂ  vu un morceau de pellicule ? Tu y dĂ©couvriras une succession d’images, de beaucoup d’images puisqu’il faut 24 images pour avoir 1 seconde de film. Pour le cinĂ©ma, on utilise principalement une pellicule 35 mm, qui est tout simplement la largeur du film. Cet objet mythique du cinĂ©ma est en train de disparaĂźtre et de laisser place Ă  des supports informatiques capables de stocker les images.

La colleuse Pour rĂ©unir les morceaux de film, le monteur se servait d’une colleuse qui d’un cĂŽtĂ© coupait la pellicule Ă  l’aide d’une fine lame et de l’autre la collait Ă  l’aide de scotch. Il ne fallait pas se tromper. Aujourd’hui, on coupe et on colle toujours mais avec un logiciel d’ordinateur !


PETITE GRAMMAIRE

CINÉMATOGRAPHIQUE

Filmer signifie enregistrer des images mais cela ne veut pas dire réaliser un film ! Il y a mille façons de filmer une image avec une caméra et ces mille façons permettent de faire passer des messages et des émotions différents.

On dĂ©place la camĂ©ra La camĂ©ra peut bouger de diffĂ©rentes façons. Dans un travelling, la camĂ©ra se dĂ©place en suivant l’acteur ou le dĂ©cor. En avant, en arriĂšre, sur le cĂŽtĂ©, peu importe : c’est un travelling. Pour cela, on place la camĂ©ra sur une voiture, un chariot ou encore des rails. Dans un panoramique, la camĂ©ra pivote sur elle-mĂȘme sans se dĂ©placer. Lorsque la camĂ©ra zoome, elle ne bouge pas mais c’est l’objectif qui permet de se rapprocher ou de s’éloigner du sujet filmĂ©.

5

1

3

2

4

On choisit son cadre

Moteur ! Coupez !

Imagine le Jardin du Dragon dans son ensemble. Avec ta camĂ©ra, tu dĂ©cides de filmer uniquement Jeanne sur son cheval Ă  ressort. Tu as dĂ©terminĂ© un cadre ! L’échelle des plans dĂ©crit chacun des cadres : 1. Gros plan : Le rĂ©alisateur filme le visage de Jeanne. 2. Plan rapprochĂ© : Le personnage est cadrĂ© au niveau de la poitrine. 3. Plan amĂ©ricain : Gabin est cadrĂ© de la tĂȘte Ă  mi-cuisses. Ce plan est souvent utilisĂ© dans les westerns car il permet de bien voir les pistolets du cow-boy accrochĂ©s Ă  sa ceinture ! 4. Plan moyen : Il cadre un personnage entier en position debout. 5. Plan d’ensemble : Il montre la totalitĂ© du jardin. Il ne faut pas oublier l’arriĂšre-plan dans lequel il peut se passer beaucoup de choses
 Comme l’arrivĂ©e de l’hĂ©licoptĂšre ! Mais ça, ce n’était pas prĂ©vu au scĂ©nario.

Entre ces deux mots, le rĂ©alisateur filme la plus petite unitĂ© d’un film, le plan. Durant ce moment plus ou moins long, on a filmĂ© une rue et ses passants, un pirate dĂ©barquant sur une Ăźle, ou bien plus simplement une porte qui se ferme. Bref, il s’est passĂ© une action. Dans un film, il y a plusieurs centaines de plans.

PROD. N° SCÈNE

PRISE

DATE

SON

RÉALISATEUR CAMÉRAMAN


ABRACADATRUC ! Les effets spĂ©ciaux sont des trucages qui permettent de crĂ©er des personnages qui n’existent pas dans la rĂ©alitĂ©, ou bien des situations difficiles Ă  filmer comme une tornade ou un tremblement de terre, par exemple. Dans tous les cas, ils doivent sembler le plus vrai possible ! MĂȘme si les effets spĂ©ciaux sont rendus plus simples avec le matĂ©riel d’aujourd’hui, les rĂ©alisateurs se sont toujours amusĂ©s Ă  inventer des astuces pour tenter de rendre rĂ©elles des choses impossibles.

Hier des maquettes et des marionnettes
 Comment simuler une attaque de pirates ? Des piscines deviennent des ocĂ©ans sur lesquels vaisseaux corsaires, pas plus grands que des jouets, affrontent des tempĂȘtes soulevĂ©es par d’énormes ventilateurs ! Ils traversent aussi des brouillards
 de fumigĂšnes. Pour le gĂ©ant King Kong ou E.T. l’extra-terrestre, une simple marionnette articulĂ©e simule la rĂ©alitĂ©.

On casse ou on construit ? Les frĂšres LumiĂšre utilisaient dĂ©jĂ  des trucages. Par exemple, ils ont projetĂ© Ă  l’envers un mur en train de se dĂ©molir qui devenait alors
 un mur en construction !

Aujourd’hui des images de synthĂšse Les images de synthĂšse crĂ©Ă©es entiĂšrement par des ordinateurs sont apparues il y a plus de trente ans au cinĂ©ma. Tremblements de terre, crashs d’avions et autres crĂ©atures fantastiques peuvent ĂȘtre crĂ©Ă©s avec des ordinateurs. Ces images virtuelles imitent tellement bien la rĂ©alitĂ© qu’il est difficile de les diffĂ©rencier d’images “rĂ©elles”.

Secrets de bruiteurs Homme volant Cet homme est-il en train de voler ? Aurait-il des super-pouvoirs ? Il est tout simplement accrochĂ© Ă  un cĂąble qui sera effacĂ© ensuite. De plus, il est filmĂ© sur un fond bleu ou vert. Ce fond est remplacĂ© grĂące aux ordinateurs par l’arriĂšre-plan que l’on souhaite : des gratte-ciel, une cascade gigantesque ou l’ocĂ©an. Et le tour est jouĂ©, notre hĂ©ros vole !

Pour rendre des bruits plus rĂ©els, plus forts, en inventer quand ils n’existent pas comme dans les films de science-fiction, le bruiteur doit faire preuve d’imagination ! Des pneus qui crissent ? Une bouillotte que l’on frotte sur une surface plastique. Un cheval au galop ? Des noix de coco que l’on entrechoque. L’envol de quelques pigeons ? Des gants de cuir que l’on agite. Le bruit de pas dans la neige ? Deux sachets de flocons de purĂ©e que l’on presse l’un contre l’autre.


LE CINÉMA,

C’EST AUSSI UN LIEU

OĂč vois-tu des films ? Dans une salle de cinĂ©ma bien sĂ»r, mais aussi sous un chapiteau, dans un camion-cinĂ©ma qui sillonne les petits villages ou encore en plein air ! Dans les annĂ©es 1950, les drive-in Ă©taient trĂšs en vogue. On regardait le film Ă  la belle Ă©toile depuis sa voiture ! Quel que soit le lieu oĂč tu dĂ©couvres un film, tu trouveras toujours


Des fauteuils Ce n’est pas indispensable mais c’est quand mĂȘme plus confortable ! As-tu remarquĂ© que, dans la plupart des salles de cinĂ©ma, les fauteuils sont rouges ? Sais-tu pourquoi ? Lorsque l’on a construit les premiĂšres salles de cinĂ©ma, on a recopiĂ© le modĂšle des salles de thĂ©Ăątre qui, elles aussi, avaient des fauteuils rouges. Et pourquoi pas le vert ? Le vert Ă©tait une couleur maudite au thĂ©Ăątre : on disait que c’était la couleur des fous. Mais aussi, pour obtenir une teinture verte, on utilisait du cyanure, fortement toxique. Les acteurs avaient donc peur de porter des costumes verts et d’ĂȘtre empoisonnĂ©s !

Un écran Un simple drap blanc tendu peut suffire à fabriquer un écran. Mais bien sûr, plus la taille est grande, meilleure sera la projection.

Un projecteur C’est la machine qui permet d’agrandir l’image sur l’écran qui lui fait face. Regarde au fond de la salle, tu verras la cabine du projectionniste depuis laquelle sort un faisceau lumineux. Le rĂŽle du projectionniste est de monter le film sur de grosses bobines et de veiller Ă  la projection. Aujourd’hui, dans la plupart des salles, la projection est numĂ©rique : les films sont sur des disques durs.


TA

Peau d’Âne de Jacques Demy (1970)

CINÉMATHÈQUE ! Chaque annĂ©e en France, plus de 500 nouveaux films sortent dans les salles de cinĂ©ma. Afin que ces films puissent ĂȘtre vus pendant des annĂ©es, la CinĂ©mathĂšque française Ă  Paris conserve plus de 40 000 titres dans ses collections. Toi aussi, tu as peut-ĂȘtre ta cinĂ©mathĂšque, sur ton Ă©tagĂšre, qui rassemble tes films prĂ©fĂ©rĂ©s, tes films cultes ! Voici celle de Jeanne et Gabin.

Mais aussi Les Demoiselles de Rochefort, Les Parapluies de Cherbourg
 Jeanne adore les comĂ©dies musicales de Jacques Demy. Les histoires, les costumes, les chorĂ©graphies et bien sĂ»r les chansons qu’elle connaĂźt par cƓur, tout lui plaĂźt ! “Nous sommes deux sƓurs jumelles, nĂ©es sous le signe des GĂ©meaux, mi fa sol la mi rĂ©, rĂ© mi fa sol sol sol rĂ© do
”

KĂ©rity, la maison des contes de Dominique MonfĂ©ry (2009) Nathaniel, sept ans, adore les histoires que lui racontait sa tante. À sa mort, elle lui lĂšgue l’ensemble de sa bibliothĂšque. Malheureusement Nathaniel a la phobie de la lecture et ne sait toujours pas lire. Mais ces livres renferment un secret
 Gabin a dĂ©couvert ce film quand il apprenait Ă  lire. Et comme certaines lettres ne voulaient pas entrer dans sa tĂȘte, il s’est tout de suite identifiĂ© au personnage de ce petit garçon.

Être et avoir de Nicolas Philibert (2002) La RuĂ©e vers l’or de Charlie Chaplin (1925) “Mais non, mais non, je ne suis pas une poule ! Je suis Charlie Chaplin !” C’est la scĂšne prĂ©fĂ©rĂ©e de Gabin dans ce film qui raconte les aventures de Charlot et de son compagnon Big Jim Ă  la recherche d’une mine d’or. Mais le parcours est difficile et la nourriture vient Ă  manquer
 Tellement que Big Jim a des hallucinations et prend Charlot pour un poulet bien dodu !

E.T., l’extra-terrestre de Steven Spielberg (1982) L’espace, les fusĂ©es et les petits bonshommes verts passionnent Gabin. Alors, les aventures de E.T., l’extra-terrestre, le font rĂȘver ! E.T. dĂ©barque en pleine nuit sur Terre et se rĂ©fugie dans un pavillon de banlieue, prĂšs de Los Angeles. Elliot, un jeune garçon, le dĂ©couvre et va tenter de garder sa prĂ©sence secrĂšte


Le Livre de la jungle de Wolfgang Reitherman (1967) Tu connais sans doute toi aussi les aventures de Mowgli, ce petit enfant abandonnĂ© dans la forĂȘt, qui sera Ă©levĂ© par une famille de loups. Mais aussi ses autres compagnons de la forĂȘt : Bagheera, la panthĂšre noire, Baloo, l’ours gentil, sans oublier le roi Louie, roi des singes ! Quand tu seras grand, tu pourras aussi lire le livre de Rudyard Kipling qui a inspirĂ© ce film.

Dans ce documentaire, on suit pendant une annĂ©e le quotidien d’une classe d’un petit village d’Auvergne qui accueille des enfants de quatre Ă  onze ans. Jeanne, qui habite dans une grande ville, a aimĂ© dĂ©couvrir ce qui se passe dans une toute petite Ă©cole. C’est un peu pareil, finalement ! Elle aime aussi les documentaires animaliers.

Charlie et la chocolaterie de Tim Burton (2005) Qui dĂ©couvrira l’un des cinq tickets d’or cachĂ©s par Willy Wonka dans ses tablettes de chocolat fabriquĂ©es dans sa merveilleuse chocolaterie ? Le vainqueur gagnera une vie de sucreries ! Jeanne est trĂšs gourmande ; alors, forcĂ©ment, elle a adorĂ© ce film !

Ponyo sur la falaise de Hayao Miyazaki (2009) C’est le premier film que Gabin a vu dans une salle de cinĂ©ma. Il avait quatre ans et s’en souvient trĂšs bien. Il raconte les aventures d’un petit garçon, Sosuke, et de Ponyo, une fillette poisson rouge, qui rĂȘve de devenir humaine.

Jean de la Lune de Stephan Schesch (2012) À cinq ans, Gabin adorait ce livre de Tomi Ungerer. À la sortie du film, il Ă©tait trĂšs curieux de dĂ©couvrir son hĂ©ros animĂ©. Jean de la Lune s’ennuie tout seul sur la Lune. Un jour, il s’accroche Ă  la queue d’une comĂšte et atterrit sur Terre. Mais le PrĂ©sident du Monde, persuadĂ© qu’il s’agit d’un envahisseur, le pourchasse.



Jeux optiques, jeux magiques

Gabin préfÚre se cacher derriÚre les bambous.

Thaumatrope, praxinoscope, zootrope, folioscope
 drĂŽles de noms pour ces drĂŽles d’objets qui permettent de crĂ©er des images qui s’animent ! Fabrique un thaumatrope et tu verras Jeanne et Gabin s’amuser !

Colorie Jeanne et Gabin. DĂ©coupe ces deux ronds et colle-les de part et d’autre d’un crayon. Frotte ce crayon entre tes mains et tu verras les enfants bouger !

Jeanne saute Ă  la corde.

À toi d’inventer et de dessiner d’autres situations : le cow-boy qui monte sur son cheval, l’oiseau dans sa cage, etc. Les Ă©lĂ©ments sont tĂ©lĂ©chargeables sur le site www.actes-sud-junior.fr pour les imprimer et les dĂ©couper.


Tous en scÚne ! Prends une feuille que tu plies en deux. Ce sera ton plateau de cinéma ! Découpe ces éléments, choisis ceux que tu préfÚres et colle-les sur ton plateau pour créer un décor avec des acteurs. Quand tout est en place
 Silence, on tourne ! Amuse-toi avec le téléphone de tes parents à filmer ce petit théùtre en variant ton cadre : plans larges, plans américains, gros plans, etc.

Les éléments sont téléchargeables sur le site www.actes-sud-junior.fr pour les imprimer et les découper.



Chez l’habilleuse

De quelle couleur est le temps ?

Le costume de Charlot, du noir et du blanc Sur cette silhouette, complĂšte la panoplie de Charlie Chaplin : chaussures, canne et chapeau. Colorie son costume.

Peau d’Âne demande à son pùre de lui confectionner trois robes : l’une couleur du temps, l’autre couleur de lune, la derniùre couleur du soleil. À toi de les colorier !

Couleur du temps

Couleur de la lune

Couleur du soleil


Petit inventaire de tes souvenirs cinématographiques.

À l’Éden CinĂ©ma Sur cet Ă©cran, dessine ton hĂ©ros ou hĂ©roĂŻne prĂ©fĂ©rĂ©(e).


Le jeu des métiers du cinéma

CHEF D’ORCHESTRE RĂ©alisateur

Sept familles et cinq personnages par famille. DĂ©coupe les cartes. Distribue cinq cartes Ă  chaque joueur. Les cartes restantes constituent la pioche. L’objectif est de rĂ©unir le plus de familles complĂštes.

CHEF D’ORCHESTRE

Dialoguiste

1

CHEF D’ORCHESTRE

Scénariste

2

PRENEURS D’IMAGES

Machiniste

4

FAISEURS DE SONS Perchiste

Il tend le micro vers les acteurs et les suit dans tous leurs déplacements.

Il Ă©crit l’histoire du film.

4

CHEF D’ORCHESTRE Assistant rĂ©alisateur

5

FAISEURS DE SONS Ingénieur du son

2

FAISEURS DE SONS Mixeur

3

FAISEURS DE SONS

Bruiteur

4

Il recrée des sons manquants.

Elle travaille avec le scénariste et écrit les dialogues des acteurs.

Il contrîle l’enregistrement du son dans son casque.

C’est le bras droit du rĂ©alisateur. Il cherche des projets de films et trouve l’argent pour les produire.

Il mĂ©lange et dose les sons d’ambiance et les dialogues des acteurs.

1

PRENEURS D’IMAGES

Électro

2

PRENEURS D’IMAGES Clapman

3

FAISEURS DE SONS

Musicien

5

GÉNIES DE LA TRANSFORMATION

Costumier

1

GÉNIES DE LA TRANSFORMATION

Habilleur

Elle compose la musique du film. Il installe et déplace les projecteurs pour chaque prise de vues.

Les éléments sont téléchargeables sur le site www.actes-sud-junior.fr pour les imprimer et les découper.

1

Elle est l’auteure du projet et intervient Ă  toutes les Ă©tapes de la crĂ©ation du film.

3

Elle s’occupe de la lumiĂšre, du cadrage. C’est “l’Ɠil” du rĂ©alisateur.

5

Il photographie ce qui se passe sur le plateau mais aussi en dehors.

Producteur

PRENEURS D’IMAGES

Photographe de plateau

Il installe et déplace la caméra.

CHEF D’ORCHESTRE

Chef opérateur

PRENEURS D’IMAGES

Il dessine et confectionne les costumes. Il fait claquer le clap devant l’objectif.

Elle aide les acteurs Ă  enfiler leurs costumes.

2


GÉNIES DE LA TRANSFORMATION

3

Coiffeur

GÉNIES DE LA TRANSFORMATION

4

Maquilleur

Cheveux bleus, verts, noirs, bouclés, raides, courts ou longs, tout est possible !

GÉNIES DE LA TRANSFORMATION

5

HOMMES DE L’OMBRE Monteur son

2

HOMMES DE L’OMBRE

MAÎTRES DU DÉCOR

1

HOMMES DE L’OMBRE Étalonneur

4

Truquiste

Il homogénéise les couleurs.

Des yeux de biche ou une cicatrice sur la joue. La maquilleuse peut vous embellir ou vous enlaidir !

Il rĂ©alise des effets spĂ©ciaux en transformant certaines images Ă  l’aide d’un ordinateur. Elle assemble les diffĂ©rentes prises de son.

DĂ©corateur

3

Mixeur

MAÎTRES DU DÉCOR

Rippeur

2

MAÎTRES DU DÉCOR

Accessoiriste

3

Elle invente et dirige la construction d’une fausse montagne, d’une petite mare, etc.

HOMMES DE L’OMBRE

Scripte

5

Il ajuste les niveaux du son.

ACTEURS

1

Directeur de casting

ACTEURS Acteur

2

Sur le tournage, elle note tous les dĂ©tails et photographie accessoires, Ă©clairages, costumes
 Rien ne doit lui Ă©chapper. C’est la mĂ©moire du film.

Besoin d’une soupiĂšre orange avec des Ă©toiles jaunes, l’accessoiriste cherche et trouve !

Elle organise des auditions et choisit l’acteur le plus adaptĂ© au rĂŽle.

Il interprĂšte les personnages des films.

Il déplace et installe les éléments du décor.

MAÎTRES DU DÉCOR

Menuisier

4

MAÎTRES DU DÉCOR Peintre

5

HOMMES DE L’OMBRE Monteur image

ACTEURS Doublure

3

ACTEURS

Figurants

4

ACTEURS Doubleur

5

Personne qui remplace un acteur pour faire une action qu’il ne peut accomplir.

Il peint les décors, les meubles, etc.

Il assemble les différents plans et donne du rythme au film. Il construit les décors en bois.

1

Pour donner de la voix aux personnages de films d’animation, le doubleur est là !

Ils ne jouent pas un rĂŽle mais apparaissent dans le cadre.


Dans la cabine du projectionniste

Mince, mes lunettes !

Pour savoir quel film Marco va lancer sur l'Ă©cran de l'Éden CinĂ©ma, suis le chemin de la bobine !

Dans cette salle de cinĂ©ma, trois spectateurs ont oubliĂ© leurs lunettes et ne peuvent voir le film ! ‱ AdĂšle porte une tunique jaune avec de petites Ă©toiles rouges. ‱ Victor porte une chemise Ă  pois. ‱ Iris a de jolies boucles rousses. Retrouve-les et dessine-leur des lunettes !


LEXIQUE Argentique : Le cinĂ©ma dit argentique est celui qui est tournĂ© avec de la pellicule photographique. Bande originale : Musique du film. Elle peut ĂȘtre soit constituĂ©e de morceaux prĂ©existants ou bien ĂȘtre composĂ©e spĂ©cialement pour le film. Clap : D’un cĂŽtĂ© le chef opĂ©rateur enregistre l’image et de l’autre l’ingĂ©nieur du son enregistre le son. Le clap permet de donner le top dĂ©part et de rĂ©unir au mĂȘme point de dĂ©part image et son. Il sert aussi Ă  identifier les images afin de les mettre en ordre au moment du montage puisqu’on y indique le numĂ©ro de la scĂšne, du plan et de la prise ! GĂ©nĂ©rique : Beaucoup de personnes participent Ă  la rĂ©alisation d’un film. Du rĂ©alisateur au cuisinier, tous les participants sont citĂ©s au gĂ©nĂ©rique ! NumĂ©rique : De la prise de vue Ă  la projection en salle, la pellicule a quasiment disparu pour laisser place Ă  la technologie du numĂ©rique. Les camĂ©ras enregistrent les images sur un support informatique type disque dur et, dans les cabines de projection, les bobines ont Ă©galement presque disparu ! Pellicule : C’est le film sur lequel Ă©taient enregistrĂ©es les images avant l’apparition du numĂ©rique. En cinĂ©ma on utilisait gĂ©nĂ©ralement le 35 mm et, plus rarement, le 16 mm. Les formats plus petits, comme le super 8 ou le 8 mm, Ă©taient utilisĂ©s par les amateurs pour les films de famille, par exemple.

Plateau : Espace oĂč l’on tourne le film, soit dans un studio avec un dĂ©cor, soit en extĂ©rieur dans un cadre naturel, forĂȘt, plage, etc. Post-synchronisation : ProcĂ©dĂ© qui consiste Ă  enregistrer aprĂšs le tournage les dialogues et les sons dĂ©finitifs du film (lorsque les conditions de tournage sont trop bruyantes par exemple). C’est le contraire d’un son direct. Rushs : État brut des prises de vue synchronisĂ©es (bande image et bande son) Ă  partir duquel le monteur travaille. Story-board : Ensemble des dessins qui reprĂ©sentent, avant tournage, le film dans sa totalitĂ© (plans, mouvements de camĂ©ra, indications sonores). Il permet de visualiser le film. ScĂ©nario : Support Ă©crit racontant l’histoire du film. Il prĂ©cise aussi le dĂ©coupage en sĂ©quences ainsi que les dialogues et toutes les indications concernant le lieu ou le moment de l’action, l’interprĂ©tation et aussi les mouvements de camĂ©ra. Tournage : Sur un tournage, le rĂ©alisateur dit “Moteur” pour que la camĂ©ra se mette Ă  tourner, “Action” pour que les acteurs commencent Ă  jouer et “Coupez” pour arrĂȘter l’enregistrement. Travelling : Mouvement de la camĂ©ra dans l’espace permettant au rĂ©alisateur d’obtenir diffĂ©rents points de vue. Zoom : Objectif permettant d’obtenir des effets identiques Ă  un travelling mais sans bouger la camĂ©ra.

Persistance rĂ©tinienne : CapacitĂ© de notre Ɠil Ă  enregistrer un bref instant une image qu’il vient de voir. Ainsi, les images se succĂšdent avant que les prĂ©cĂ©dentes n’aient disparu et cela donne l’illusion d’un mouvement continu.

Coordination Ă©ditoriale Parc de la Villette : Sandrine Le Guen Éditrice : Isabelle PĂ©hourticq assistĂ©e de Marine Tasso Conception graphique : Guillaume Berga © Actes Sud / Parc de la Villette, 2014 – ISBN 978-2-330-03225-8 Loi 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinĂ©es Ă  la jeunesse. Reproduit et achevĂ© d’imprimer en avril 2014 par l’imprimerie Proost pour le compte des Ă©ditions ACTES SUD, Le MĂ©jan, Place Nina-Berberova, 13200 Arles DĂ©pĂŽt lĂ©gal 1re Ă©dition : mai 2014 – ImprimĂ© en France

Ce livre est inspirĂ© de l’atelier Clap Zoom crĂ©Ă© par Jasmine Francq et Magali Brien. Merci Ă  l’équipe des Ateliers Villette, Martine Hayer, Delphine Jeammet, FrĂ©dĂ©ric Mazelly. Ainsi que CĂ©dric, ValĂ©rie, Yvann et Melvil.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.