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ET DE LA CHORÉGRAPHE

SHARON EYAL

Saaba Création 2021

À PROPOS DU SPECTACLE ET DE LA CHORÉGRAPHE

Duncan C Schultz, un danseur de SAABA, raconte comment le travail de Sharon Eyal saisit et l’emporte ailleurs, pour atteindre le plus vulnérable, le plus intime, la vérité. « Sharon est à la recherche de quelque chose qui n’a pas été vu ou ressenti auparavant. Elle essaie d’aller au-delà de ce que nous savons déjà, au-delà de nos sens. Son monde a son propre vocabulaire, sa propre essence. Lorsque vous entrez dans ce monde, vous devez vous montrer pleinement, tel que vous êtes. Chaque cellule de votre corps, votre être tout entier, doit être là. C’est comme si Sharon faisait appel à nos côtés humain et animal pour les entrelacer et nous

emmener dans un autre endroit. Danser son œuvre est une sorte d’expérience transcendantale. Comme si vous deviez vous déplacer vers un endroit qui engage tout votre être, jusqu’au niveau cellulaire. Les mouvements peuvent sembler contrôlés, mais à l’intérieur, chaque cellule bouillonne de vie. Dans son travail, on bouge beaucoup sur la pointe des pieds, donc physiquement nous sommes sur un autre niveau. Mais chaque partie du corps, y compris l’esprit et le cœur, doit être impliqué.

© Tilo Stengel

Dans le studio de danse, nous entrons dans le monde de Sharon. Elle se tient devant nous, s’imprègne de l’espace, de notre énergie et de notre présence et nous demande d’essayer différentes choses. Tout est influencé par ce qui se passe dans le studio. Cela rend l’espace sensible, presque sacré et important à chérir. Nous dansons, nous créons, elle absorbe l’énergie, nous inspire et nous propose de nouvelles suggestions. De cette manière intuitive, nous suivons un chemin ensemble. Mais c’est elle qui a le regard extérieur, elle qui nous guide. En tant que danseur, vous utilisez l’énergie du public. Nous l’absorbons et le canalisons sur scène. Chez Sharon c’est plus que ça. Nous levons nos corps aussi haut que possible, nous ouvrons nos poitrines, nos cœurs au public. Cela crée une vulnérabilité mais nous rend aussi sensible. Quand j’ai dansé dans son Autodance, je me souviens que l’énergie que dégageait la foule m’a frappé presque comme un mur, et j’ai vu la même chose se produire avec les autres danseurs.

Nous étions si réceptifs que l’énergie nous a presque assommés, déséquilibrés pendant un moment. Le travail de Sharon est comme une torture agréable, comme une extase douloureuse, comme des opposés réunis à chaque instant, à chaque pas, à chaque mouvement. Tout un éventail en une seule expérience. Je suis sur une autre longueur d’onde dans son travail. C’est comme si j’entendais les questions du public dans leur tête. Leurs pensées et leurs chuchotements. « Qu’estce que c’est ? Qu’est-ce qui se passe maintenant ? ». C’est un endroit vulnérable, mais puissant. Dans la vie ordinaire, nous n’osons généralement pas nous tenir nus, le cœur dans les mains, devant des inconnus. Mais Sharon demande aux danseurs d’oser faire cela. Elle ouvre nos cœurs, nous fait révéler davantage. Parce que c’est dans cette pièce que vous pouvez voir la vérité. C’est là que vous pouvez partager votre vulnérabilité, votre cœur et votre être le plus profond.»

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