STÉPHANIE AFLALO
Récréation philosophique #2
L’Amour de l’art • Création 2022
14 & 15.04.2023
Ven 19h / Sam 18h • Durée 1h15
#LaVillette
Récréation philosophique #2
L’Amour de l’art • Création 2022
14 & 15.04.2023
Ven 19h / Sam 18h • Durée 1h15
#LaVillette
« Dans mon dernier solo, Jusqu’à présent, personne n’a ouvert mon crâne pour voir s’il y avait un cerveau dedans, je m’employais, Wittgenstein à l’appui, à détourner les règles du jeu de la philosophie.
C’est le terrain de l’institution culturelle que je souhaiterais désormais pirater, et aux côtés d’Antoine Thiollier, comédien, auteur, et metteur en scène, invité à me rejoindre dans cette transgression fantasmée des règles du jeu de l’institution sacralisée du musée.
À l’origine de ce projet, l’étonnement face à la charge comique, subversive et poétique du spectacle d’un enfant feuilletant un livre d’art et commentant les tableaux à voix haute ; le plaisir, réel et inexpliqué, d’être témoin de la licence décomplexée de cette parole enfantine qui, n’ayant pas encore appris à lire les tableaux, n’a pas appris encore à se taire quand ce savoir-voir fait défaut. Sans même le savoir, sans même le vouloir, cet enfant portait atteinte à la sacralité des œuvres d’art, parce que vierge encore de toute éducation muséale, non-averti encore des règles qui régulent et encadrent la production de tout discours homologué sur l’art.
Cette petite expérience assez ordinaire était signifiante en cela qu’elle permettait de rendre sensibles, visibles, parce qu’ignorées par l’enfant, les conventions qui encadrent la pratique discursive en matière d’œuvre d’art, conventions
digérées et agissantes au point que leur transgression devienne nécessairement comique. S’il y a quelque chose d’éminemment, politique dans cette volonté de libérer le discours des sentiments d’illégitimité ou de religiosité susceptibles de l’entraver, s’il y a quelque chose d’anarchique dans le désir d’affranchir la parole des conventions qui l’inhibent, l’intention cependant n’est pas militante : il ne s’agit pas de dénoncer les conventions en vigueur au musée. Il s’agit de les faire apparaître pour ce qu’elles sont, des conventions, des règles du jeu, dont l’autorité pratique se limite à la circonférence du musée : dès lors que nous sommes au théâtre, que la parole n’est plus annexée aux enjeux du musée, il devient possible d’explorer, en les transgressant, l’espace dont ces règles balisent l’exploration. Implanter notre aire de jeu dans le hors-jeu du musée, telle est la stratégie envisagée pour parvenir à notre visée : dégager la parole du culturellement correct qui l’inhibe et neutraliser les effets d’auto-censure que ces règles produisent.
Puisqu’il s’agit de jouer avec les codes et de multiplier les faux pas, j’imagine des guides, ne prenant plus la peine d’euphémiser leur subjectivité, l’exprimant au contraire librement au point de voler la vedette au tableau dont ils devraient se faire les humbles et discrets interprètes, mettant l’œuvre à leur service au lieu de l’inverse, instrumentalisant l’image comme un simple dispositif d’interprétation permettant
de se parler à soi-même, comme un tremplin permettant à leur propre imaginaire de s’envoler. Trahissant le contrat qui les lie au public, donnant moins accès aux tableaux qu’aux représentations mentales de celle et celui qui s’emploient à les évaluer, ils exprimeront évidemment sans complexes leurs opinions sur ce qui est beau et ce qui est laid. Je souhaiterais que le spectateur puisse jouir du sabotage institutionnel auquel il assiste sans qu’il ne soit jamais très clair pour lui si celui-ci est intentionnel ou naïf, s’il est signe d’irrévérence ou d’ignorance, si ces faux pas culturels sont accidentels ou concertés, accomplis par des professionnels ou des amateurs, des amoureux de l’art ou des ennemis. »
Stéphanie Aflalo est comédienne, auteure, et metteuse en scène.
Elle se forme au studio de formation théâtrale de Vitrysur-Seine puis au cours Florent, où elle devient l’élève puis l’assistante de Bruno Blairet. Elle joue ensuite sous la direction de Marion Chobert (L’Éveil du printemps, de F. Wedekind), de Maya Peillon (Insenso de D. Dimitriadis), de Milena Csergo (Et qu’on regarde l’heure il est toujours midi), d’Hugo Mallon (Minuit Cinquante, L’éducation sentimentale), de Yuval Rozman (Tunnel Boring Machine, The Jewish Hour, Ahouvi), de Grégoire Schaller (Crash), et de Florian Pautasso (Quatuor Violence, Incroyable Irraisonné Impossible Baiser, Flirt, Tu iras la chercher, Notre Foyer, Loretta Strong, Les Perdants, Crash).
Parallèlement à sa pratique de comédienne, Stéphanie Aflalo met en scène ses propres spectacles, Graves épouses/animaux frivoles d’Howard Barker, Lettres mortes, et plusieurs solos dans le cadre des Récréations philosophiques. En 2022, elle crée la compagnie johnny stecchino. Depuis 2022, ses projets sont accompagnés par Latitudes Prod. En 2023, elle participe à la création d’Ahouvi de Yuval Rozman, et a présenté fin mars son nouveau solo LIVE, sous forme de concert à la POP (Paris).
Projet conçu par Stéphanie Aflalo
Écriture et jeu Stéphanie Aflalo et Antoine Thiollier
Création vidéo Pablo Albandea
Production Les divins Animaux / Fanny Paulhan
Diffusion Latitudes Prod. – Lille
Coproduction Studio-Théâtre de Vitry
Avec l’aide du Département du Val-de-Marne
FESTIVAL 100%
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Madrigals • 14 & 15.04.2023
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Blondy Mota-Kisoka · Josépha Madoki • 19 21.04.2023
et aussi
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Jusqu’au 23.04.2023 • Gratuit • Grande Halle & plein air
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