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Flore Benguigui, du podcast et des soirées

mensuelles Cherchez la Femme

Chanteuse de l’Impératrice depuis 8 ans, auparavant dans une formation jazz, Flore avance en solo, unique femme dans un groupe d’hommes dans un milieu d’hommes. « Même s’ils sont comme mes frères, je viens d’une famille de meufs et une énergie féminine me manque. Je me suis demandée comment ça se fait que je croise si peu de femmes et qu’il y en ait si peu autour de moi ? Mettre en avant les femmes, c’était une urgence que je ressentais. J’ai toujours adoré geeker et trouver des histoires intéressantes dans la musique, alors je suis allée fouiller les tréfonds de l’Internet et des bibliothèques, et Cherchez la femme est né. »

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D’abord un podcast diffusé sur Tsugi Radio (une très réussie saison 1 en 2021 et une deuxième saison en cours de diffusion), le concept s’est désormais étendu à des soirées mensuelles à la programmation exclusivement féminine et qui font se rencontrer les femmes de l’industrie musicale. Sur les ondes, Flore, qui maîtrise le format de A à Z, s’intéresse aux grandes oubliées de l’industrie musicale, des guitaristes aux compositrices de musique de film en passant par les ingénieures du son aux histoires incroyables — « on va chercher la femme dans des métiers où on ne l’attendrait vraiment pas » — avant de les mettre en parallèle avec l’interview d’une femme française qui fait le métier évoqué dans l’épisode. Bref, la parole aux femmes et rien qu’à elles. Pour cela Flore fouille, lit, relit et déniche les personnalités les plus étonnantes, les histoires les plus surprenantes et les réalisations les plus prodigieuses, parce qu’il y en a au vu de la sous-représentation des femmes dans les métiers de la musique. La touche-à-tout sourit quand vient l’heure de mentionner Elizabeth Cotten, guitariste autodidacte ayant gagné un Grammy Award à 90 ans et à qui un épisode entier est consacré. « Et même si je suis très contente de valoriser toutes ces femmes, le format est un peu solitaire. Alors en septembre dernier, j’ai eu cette idée de soirées qui sont le prolongement du podcast et qui réunissent des femmes de tous les métiers de l’industrie de la musique, et je me suis entourée de couteaux-suisses : Sophie Newman, Alexandra Nadeau et Morgane Lagneau. » Le but : créer du lien et solidifier le réseau. « En tant que femmes, on est habituées à être en concurrence plutôt qu’en lien, alors qu’en lien on est plus fortes. Et quand tu es une femme dans la musique, on a tendance à te mettre dans des cases, t’infantiliser et te bloquer. Ici tu peux être une chanteuse émergente et trouver une manageuse, une compositrice… te construire un vrai réseau solide et bienveillant de femmes, un réseau sain d’entraide ! »

Cherchez la Femme par Flore Benguigui Disponible sur Tsugi Radio et sur toutes les plateformes

Prochaine soirée jeudi 27 avril à la Petite Halle de la Villette 211, av. Jean Jaurès – 19e

❷ Olivia Estloca et Elsa Bernard, fondatrices du comedy club

inclusif Jeudi Golri

Amies depuis 1 an et demi, Olivia et Elsa évoluent toutes les deux dans le milieu du stand-up, « un milieu hyper masculin, sexiste, où c’est dur de percer en tant que femme », précise Olivia. Rapidement, l’idée leur vient de monter ensemble un comedy club. « On n’exclut pas les hommes du line-up mais ils n’ont pas la priorité, sur 6 comédien·ne·s, tu vas avoir 5 femmes. On tient une ligne féminine, féministe et queer en sous-jacent. » Les Jeudi Golri démarrent dans le 11e, un jeudi par mois, avant de s’installer chez Amaluna (18e). Sur scène, les humoristes confirmé·e·s s’enchaînent pendant une bonne heure avant de laisser place à un quart d’heure de performance artistique, de la magie, du slam ou du drag, puis un DJ set.

« Aujourd’hui, quand tu scrolles les comptes Instagram des gros comedy clubs, tu ne vois que des hommes. Ils sont tellement mis en avant que la plupart des messages qu’on reçoit pour jouer sont de la part d’hommes qui veulent être programmés, au point que nous, les femmes dans le stand-up à Paris, on se connaît toutes. »

Jeudi Golri, Good Girls Comedy Club…

Les scènes féministes se développent dans la capitale, en réponse à des clubs trop masculins ou trop peu inclusifs — qu’Olivia a délaissés, lassée de la testostérone permanente, et tant pis si l’ascension est plus longue.

« Tu vas à une soirée à laquelle il n’y a que des hommes, on est d’accord que ce ne sera pas la même ambiance qu’une soirée avec toutes tes copines ?

Ce sera hyper convivial, libéré, ce seront des femmes qui se partagent des choses, qui échangent… Moi je ne veux plus m’embêter à parler de mes histoires de lesbienne devant 15 mecs qui s’en fichent. » Leur rêve ? Ouvrir un cabaret de stand-up queer qui mélangerait les arts et les performances.

Jeudi Golri

Un jeudi par mois chez Amaluna

12, esp. Nathalie-Sarraute – 18e

Prochain rendez-vous le 30 mars

@jeudigolri

❸ Karolyne Leibovici et Vanessa

Djian, fondatrices des dîners Girls

Support Girls

L’une est attachée de presse, l’autre productrice, toutes les deux travaillent dans le cinéma et se rencontrent sur la promo d’un film en 2018. Rapidement, Karolyne et Vanessa se découvrent un point commun de taille : l’envie de mettre en avant les femmes tellement sous-représentées dans l’industrie qu’elles chérissent, et faire du networking.

Ni une ni deux, elles contactent le groupe Barrière qui détient les mythiques Fouquet’s et le Majestic de Cannes, hauts lieux du 7e art, qui accepte de leur ouvrir les portes de ses établissements. Girls Support Girls naît il y a 3 ans. Le concept ? Plusieurs brunchs et dîners annuels en non-mixité choisie à Paris, Cannes ou Compiègne — dans le cadre du festival Pluriel. les, qui célèbre les femmes et l’inclusion dans le cinéma international.

Autour de la table, les plus grands noms du cinéma français jouent des fourchettes avec des actrices émergentes, productrices, programmatrices ou réalisatrices, toutes traitées avec le même respect et la même bienveillance.

« C’est un vrai safe space. Toutes ces femmes, qui en sont à des moments différents de leur vie et qui ont des carrières différentes, se sentent dans un écrin d’énergie, analyse Karolyne. On veut montrer qu’il peut y avoir de la sororité dans le milieu du cinéma, qu’on peut construire un réseau et casser la légende urbaine qu’une femme est forcément la rivale d’une autre. Le boys club devrait aussi exister chez les femmes. »

Sur le principe du dîner en ville, la liste d’invitées est choisie avec minutie parmi les amies, les connaissances et celles qu’on voudrait connaître, certaines qui se connaissent déjà et d’autres pas du tout mais qui, elles le savent, s’intégreront parfaitement. « Jusqu’ici on ne s’est pas trompées, toutes sont reparties heureuses !

Chacune prend la parole, ça crée des rencontres et des échanges, certaines se revoient par la suite et construisent des projets ensemble. »

Car c’est là le but : mélanger les réseaux, apprendre à se connaître, et n’avoir plus peur le jour venu de décrocher son téléphone. « On ressent beaucoup d’illégitimité en tant que femme dans cette industrie. Alors quand on nous regarde comme si on était légitime, on le devient, on ne se demande plus si on est à la hauteur et on fonce. »

Prochain brunch dimanche 12 mars lors du festival

Pluriel.les à Compiègne

� Texte : Sarah Sirel

Ahhh Paris… Sa gastronomie, ses monuments, ses lumières, l’amour qu’elle nous inspire. Depuis la fin du XVIIIe siècle, la capitale française est considérée comme LA ville romantique par excellence, celle où l’amour naît et renaît, où des demandes en mariage grandioses sont faites au pied de la tour Eiffel illuminée, bref, la ville de l’Amour avec un grand A.

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