BRAVE Magazine

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BRAVE F 25.00€ Vol I Spring/Summer Photography Ian Andriamanjato Mirado

We Are BRAVE

LOHANN BONFILS . INES HADJ HACENE . ELAIA QUILEVERE . TAYC IDMAEL . LAMAI . RYAN KOFFI . OG MOKONZI . MOSUKE . CLARA JUNG


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SOMMAIRE

Photography LOHANN BONFILS Edito We are BRAVE

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Cinéma Malcolm & Marie THE HATE U GIVE Intouchables

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Interview Lohann Bonfils « Ne te contentes pas de rêver ta vie, vie tes rêves. »

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La Speed-Interview avec Spiderman Art Ines Hadj Hacene Sharon Alexie « J’ai commencé à peindre ma propre réalité, pas seulement la version de la réalité que le monde veut voir. » Choulpe Fashion Elaia Quillevere Gillian Dominguez - Alain Colombero - Yassine Chatoui Myriam Chatoui Kim Willaime et son foulard Idmael & Lamaï

page 48 page 56

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page 64 page 76 page 90 page 102 page 112 page 122

Musique Ryan Koffi OG Mokonzi Le RAP Tayc

page 138

Culture Galleries of Paris Ce qu’il ne fallait pas manquer

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page 146 page 154 page 164

L’Hotel Amour

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Amanda Gorman

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Pretty Food

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Editor-in-chef Salomé Anjolras salomanjo@gmail.com Contributing Editors TEXT Salomé Anjorlas, Victorien Joseph, Elaia Quillevere--Martin, Léa Delgay Art Director Léa Delgay ale.16@hotmail.fr Photography INSTAGRAM ACCOUNT @malcomandmariefilm @lohannbonfils @lolo.bfs @ineshhacene @ineshadjhacene @sabiswy @flammedepigalle @faidhadji @choulpe @youngroroo @yungsomthin @_monsieur.monsieur_ @hannavelvet @_ianandria_ @ryankoffi @taycofficiel @roland_c.a @midle @gradurofficiel243 @kalash.criminel @13vor @ogmokonzi @shotbyambrr @clarajungpatisserie PHOTOGRAPHY Ian Andriamanjato Mirado, Samuel Wolter, Romain Acier, Clément Aubin, @sabiswy, @faidhadji, Nicolas Babin, @cinqcinqzero, Salomé Anjolras, Léa D e l g ay, C a m i l l e M a r i e , C h r i s Saunders, Mathieu Puga, Gradur, Roland Kouakou, Mitle

Mannequin Elaia Q uillevere --Martin, Alain Colombero, Yassine Chatoui, Gillian Dominguez, Myriam Chatoui, Kim Willaime, Idmael Delva, Lamaï Technology DIGITAL DESIGNER Léa Delgay Advertising DIRECTOR OF ADVERTISING Elaia Quillevere - - Martin elaiak29@gmail.com Thanks To Christophe Lebourg, Lisa Calas, Lohann Bonfils, Romain Acier, Ian Andriamanjato Mirado, Samuel Wolter, Hanna Velvet, Ryan Koffi, Tayc , O G Mo ko n z i , M ar i an n e Waquier, Eve Borelli, Hugo Vigier et tout ceux ayant participé à la cagnotte leetchi …


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We

are BRAVE

iversité et singularité sont les noms qui ressortiront de cette épopée. Beaux sont les mots, mais radieuses sont les formes. Entrez au sein de la mixité et explorez sa beauté cachée. Puisque « il est fou de constater à quel point notre tenue vestimentaire octroie le droit à l’inconnu de s’adresser à nous comme il l’entend. Un jogging invite au tutoiement, une paire de talons au vouvoiement, et mon irrévérence t’invite à retourner gentiment chez ta mère - ou ta maman si tu préfères - pour apprendre les bonnes manières ». Découvrez à travers l’art ; la chair humaine sous toutes ses facettes, et de par la mode, ses belles silhouettes. Allure, figure, structure, et nature feront partie de l’aventure, tandis que la musicalité sera convoquée dans toute cette pluralité.


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CINÉMA

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MALCOLM & MARIE Text LEA DELGAY

La pandémie du COVID faisant rage depuis 1 an maintenant, les cinémas n’ont pas retrouvé leurs activités puisqu’ils sont toujours fermés. Entrent alors en jeu les plateformes de streaming qui font office de substituts du cinéma tout en restant chez soi. Netflix déjà bien implantée dans nos foyers, et arrive à se démarquer de ses concurrents avec son film Malcom & Marie sorti le 5 février dernier. Serait-il le premier grand film de ce confinement ?

Malcolm & Marie est donc le dernier film de Sam Levinson sorti sur Netflix. Deux heures de scènes de ménage, en noir et blanc, entre Zendaya et John David Washington dans un huis clos amoureux. La pandémie continuant sa lancée dans nos quotidiens, ce film de Sam Levinson (créateur de la série Euphoria) a été tourné secrètement en plein COVID. Sam Levinson montre qu’il est l’un des scénaristes et réalisateurs les plus pertinents d’aujourd’hui, et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un gros budget ou beaucoup de changements d e d é c o r s p o u r rac o n te r u n e hi s toi re émouvante. Réalisé en noir et blanc, le film met en scène Zendaya et John David Washington dans les rôles de Malcolm & Marie, un couple montant crescendo « dans les tours ». Malcom et Marie rentrent de l’avant première du premier film de Malcolm, et une ambiance tendue est palpable au sein du couple.

Marie n’a pas le goût de la luxure. Quelque chose l’agace, et elle le fait ressentir à Malcom en ignorant ses caresses. L’histoire se déroule en temps réel, dans la nuit qui suit la célébration de l’avant-première. La tension éclate quand Marie finit par lui demander pourquoi il ne l’a pas remerciée dans son discours. L e couple commence à se disputer. Leur discussion devient un règlement de comptes sur les défauts de chacun. On y retrouve un côté « montagnes russes », où chacun se renvoie la balle, expose ses quatre vérités, se réconcilie puis recommence. Un rythme de film assez éprouvant pour le spectateur qui assiste en temps réel à cette dispute sans fin.


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Le fruit d’une époque « Ce n’est pas une histoire d’amour, c’est l’histoire de l’amour ». Le vivre ensemble, un principe bien pensant, qu’on nous ressert à toutes les sauces sans se rendre compte que l’on fait en réalité tout ce qu’il ne faut pas pour y parvenir. Rentrant d’une soirée durant laquelle Malcolm, cinéaste, a remporté tous les suffrages pour son premier film acclamé, il fait allusion aux critiques qu’il a reçu provenant de Variety, d’Indie Wire et du LA Times en les catégorisant de « petits blancs ». Pour lui ces personnes cherchent à lui coller une étiquette politique du fait qu’il soit un homme noir, tout comme son actrice principale. Ils ne peuvent s’empêcher de l’associer à une catégorie de réalisateurs noirs tels que Spike Lee, Barry Jenkins ou John Singleton. Son film retrace l’histoire d’une jeune femme, certes noire, qui essaie tout simplement d’arrêter son addiction à la drogue. Les journalistes, eux,

cherchent à en faire un film racial. Or, ce film retrace la honte, la culpabilité et l’impossibilité de s’en défaire. Tout ce que veut Malcolm avec son film est de pouvoir être traité à sa juste valeur pour son talent : « je vais apporter ma pierre à l’édifice du cinéma, sans que des petits cons de journalistes blancs me cantonnent au thème racial parce que ça les arrange .» Malcolm met ici en avant un fait réel de nos sociétés qui est souvent nié. Un grand moment de mode Lamée, découpée, sexy : la robe portée par Zendaya aurait tout pour être « bling bling », mais se révèle l'atout « glam » du film. Le film a beau être en noir et blanc, impossible de rater cette pièce moulante aux découpes sexy, créée sur-mesure par le styliste des stars, Jason Rembert, avec l'aide de Law Roach. Dans ces scènes de vie conjugale, la robe, spectaculaire, s'immisce comme un troisième personnage vivant ses meilleures heures loin du raffut médiatique (une fête pour les yeux qui a disparu depuis la pandémie).


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MALCOLM & MARIE Text LEA DELGAY - Traduction SALOMÉ ANJOLRAS The COVID pandemic has been raging for a year now, and the cinemas have not recovered their activities since they are still closed. Streaming platforms are coming into play as a substitute for the cinema while staying at home. Netflix is already well established in our homes and manages to stand out from its competitors with its film ‘Malcolm & Marie’, released on February 5th. Would it be the first great film of this quarantine?

‘Malcolm & Marie’ is the latest Sam Levinson film released on Netflix. Two hours of scenes, in black and white, between Zendaya and John David Washington in an indoor love. As the pandemic continues to spread in our daily lives this film by Sam Levinson (creator of the Euphoria series) was secretly shot in the middle of COVID. Sam Levinson shows that he is one of the best writers and directors of today, and that it does not take a big budget, or a lot of set changes to tell a moving story. Directed in black and white, the film features Zendaya and John David Washington as in the roles of Malcolm and Marie, a quarrelling couple. Marie and Malcolm are on their way back from the premiere of the latter's first film when a palpable tension is felt within the couple. Marie does not have a taste for lust. Something is

irritating her, and she makes it feel to Malcom by ignoring his caresses. The story takes place in a short period of time, during the night following the celebration. The tension erupts when Marie finally asks him why he did not thank her in his speech. The argument then rises to the top in the couple. Their discussion becomes a settling of accounts about the faults of each other. It feels like a roller coaster, where each one sends the ball back to the other, exposes each other’s flaws, before being reconciled again. A rather demanding rhythm for the spectator who attends this endless dispute in real time.


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The fruit of an era “It's not a love story, it's the story of love.” Living together is a well-thought-out principle that we are fed with all the time without realizing that we are doing everything wrong to achieve it. Returning from an evening during which Malcolm, a filmmaker, won all the votes for his acclaimed first film, he alludes to the criticisms he has had from Variety, the Indie Wire and the LA Times, categorizing them as white trash. For him, these people are trying to put a political label on him because he is a black man, as well as his lead actress. They cannot help but associate him with a category of black directors such as Spike Lee, Barry Jenkins or John Singleton. His film tells the story of a young woman, admittedly black, who is just trying to stop her drug addiction. Journalists are trying to make it a racial film, when its aim is to tell the story of shame, guilt

and the impossibility of getting rid of it. All Malcolm wants to do with his film is to be judged for his talent: "I'm going to make a contribution to the world of cinema, without some little white journalists to confine me to the racial theme because it suits them." Malcolm puts forward a real fact of our societies which is often denied. A great moment of fashion Lamé, cut-out, sexy: the dress worn by Zendaya would have everything to be bling, but ends up being the glam asset of the film. The film may be in black and white, but it is impossible to miss this tight-fitting piece with sexy cut-outs, custom-made by the stylist Jason Rembert with the help of Law Roach. In these scenes of marital life, the dress, spectacular, interferes like a third character living its best hours far from the media racket (a party for the eyes that has disappeared since the pandemic).


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THE HATE U GIVE Text SALOME ANJOLRAS

« The Hate U Give – La Haine qu’on donne - est un film puissant qui pose son regard sur les violences policières et leurs conséquences. Un sujet douloureux traité avec brio par un réalisateur soucieux de taper juste ! » - MadmoiZelle


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Initialement un roman écrit par Angie Thomas en 2017 avec un grand succès aux Etats-Unis, le film The Hate U Give est son adaptation cinématographique, produite par George Tillman Jr., qui a marqué plus d’un d’entre nous. Alors qu’elle rentrait d’une

soirée avec son meilleur ami d’enfance, Starr, personnage principal, assiste au meurtre de celuici par un policier blanc. Lorsque son identité de témoin est révélée, la jeune fille doit désormais choisir : garder le silence et laisser cette affaire derrière elle, ou devenir un fer de lance des protestations contre les bavures policières…

T.H.U.G. L.I.F.E. : The Hate U Gave Little Infants Fucks Everybody – La haine que vous transmettez aux enfants détruit tout le monde.


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En prenant comme point de départ le slogan

qui ne savent plus qui ils sont, et quelle

écrit par 2Pac et son engagement, le film

légitimité ils ont à se rendre dans

amène délicatement et non sans douleur le public sur son terrain. Hommage au rappeur, et engagement de son auteur, The Hate U Give prouve une nouvelle fois l’importance d’être actif et de ne jamais se taire, même au

certains lieux. Sa mère, inquiète, la pousse à fuir le ghetto et la violence qui y est permanente alors que son père la pousse à assumer qui elle est.

cinéma.

L’équilibre de ses choix et l’affirmation de La performance d’Amanda Stenberg permet

ses opinions provoquera autant de

à l’œuvre d’être aussi riche et forte que le

conflits dangereux que de discours

thème l’exige. La jeune femme incarne les idées de 2Pac contre les injustices et la violence dans les ghettos américains. Mais le film soulève une autre problématique liée à la première qui est celle du sentiment d’appartenance à une communauté.

fabuleux, porteurs de sens à toute une génération qui saura s’y reconnaître. The Hate U Give réalise quelque chose d’important en s’adressant directement aux adolescents. Faire évoluer les

Tiraillée entre un lycée hors du ghetto où il

mentalités lors de l’une des périodes les

n’y a que des blancs à la vie aisée, et son

plus décisives de la vie grâce aux

ghetto où elle a grandi et vit aujourd’hui, Starr ne sait plus qui elle doit être. Rejetée

de toute part à cause de son appartenance à l’autre communauté, elle se veut porte-parole de nombreux jeunes

messages diffusés par le cinéma n’est pas toujours évident mais certains cinéastes relèvent le défi et y parviennent plutôt bien.


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INTOUCHABLES Text SALOME ANJOLRAS

« Intouchables est donc à mes yeux la comédie française de l’année, généreuse et humaine, mise en scène habilement et écrite avec une certaine irrévérence savoureuse évitant la plupart des clichés, esquivant tout misérabilisme ou message engagé (autre que promouvoir humblement la fraternité et la tendresse au-delà des origines sociales et des générations). Intouchables ne sera peut-être pas la comédie française de la décennie, mais elle a de grandes chances d’être celle de l’année 2011. » - Le bleu du miroir


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10 ans après sa sortie, le film Intouchables reste

Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de

un incontournable de la cinématographie

prison. Philippe va embaucher Driss comme

française.

auxiliaire de vie malgré qu’il n’ait aucune formation particulière. De là va se créer un lien

Inspiré d’une histoire vraie, celle de Philippe

entre les deux personnages que personne

Pozzo de Borgo, un tétraplégique, et de son

n’aurait imaginé. Vont se mélanger Vivaldi et

aide à domicile, Abdel Sellou, le film raconte

Earth Wind & Fire, le verbe et la vanne, les

l’histoire de Philippe, incarné par François

costumes et les bas de survêtements. Une

Cluzet, riche aristocrate devenu tétraplégique à

amitié dingue, forte et drôle se forme malgré

la suite d’un accident de parapente, et celle de

leurs différences.

‘Intouchables, c’est se laisser toucher.’


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L’un est un mec des quartiers.

Philippe n’est pas une victime aux yeux de

L’autre est tétraplégique.

Driss, un dur lui-aussi sous son sourire et

L’un ne juge pas.

derrière sa bonne humeur, qui a passé du

L’autre n’est plus en position de juger.

temps à l’ombre et vient d’un monde où l’on confond des œufs de Fabergé avec des œufs

Tous les deux sont « fermés comme des

Kinder. C’est à dire un monde qui ignore la

huîtres », chacun à leur manière. C’est

beauté. La survie, cependant, il connaît.

presque naturellement que ces deux

Prendre sa douche au milieu d’une famille de

électrons libres se trouvent.

8 personnes dans un appartement HLM aussi. Son langage est parfois approximatif. Il

Les événements ont fait sortir brutalement

n’est pas dans un fauteuil roulant mais il est

Philippe de la comédie sociale. Le dernier

« aux Assedic ».

endroit à la mode, les personnes avec qui il faut être vu, où partir en vacances, le stress

Sans qualification, mais pas sans compétence

de la prochaine réunion… toutes les

humaine. Une franchise dans les rapports

conventions n’ont plus d’emprise sur lui.

dont a désespérément besoin Philippe, un

Cette vie-là ne peut plus le toucher. Et pour

bourgeois handicapé qui reste avant tout un

cause, il est presque déjà mort. En cela, il

humain ayant besoin qu’on lui parle comme

s’entend parfaitement avec Driss.

un humain.


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"Ne te contente pas de rêver ta vie, vie tes rêves."

LOHANN BONFILS Photography LOHANN BONFILS Text LEA DELGAY

Peux-tu te présenter en quelques mots ? Alors je me présente : Lohann Bonfils, j’ai 25 ans, je suis un jeune entrepreneur spécialisé dans la Direction Artistique de la photographie et la vidéo. Mon but est de devenir le nouveau Virgil Abloh. Je suis plutôt curieux, je m’intéresse à beaucoup de domaine dans la vie dont les sciences, les arts, le sport, la politique, la finance et l’entrepreneuriat. Mais ce que je préfère par-dessus tout, c’est l’astronomie. L’astronomie j’adore, j’adore, j’adore ! Jusqu’à maintenant quelles ont été les étapes importantes dans ton apprentissage de la photographie ? (en précisant quand et comment tu as commencé la photographie) J’ai commencé la photo vraiment par hasard. J’ai commencé la photo lors de ma première année de BTS, et ça a été une grosse remise en question pour moi ! Un jour, j’étais assis et je me disais « mais c’est pas possible, je comprends pas, moi j’ai pas de passion, tout le monde a une passion autour de moi sauf moi, j’ai aucune passion, y a rien qui me fait vibrer, qui me donne envie de vivre quoi. » Et deux semaines après, sur Instagram, il y a une personne qui m’a follow, qui faisait de très belles photos, et ça m’a donné envie de faire de la photo. Voilà, tout simplement. J’ai un peu demandé à l’univers de me donner une passion. Je me suis formé en deux semaines. J’étais

tellement excité à l’idée de faire des photos, que je me suis formé en deux semaines en regardant des vidéos sur YouTube et en achetant des magazines, puis j’ai maitrisé mon appareil photo et les réglages en deux semaines. Mon premier appareilphoto c’est un ami à moi qui me l’avait prêté à l’époque, pendant longtemps, et figure toi qu’entre-temps, j’ai eu un stage à Darty. Et pendant que je faisais mon stage à Darty, il m’ont donné un chèque. Ce premier chèque est passé dans mon premier appareil-photo. Qui sont les photographes qui t’inspirent ? Des photographes qui m’inspirent il y en a beaucoup mais je n’ai pas une très très grosse culture photographique. Peter Lindbergh m’inspirait beaucoup. Il nous a quitté l’année dernière (en 2019), mais j’aimais beaucoup ce qu’il faisait. C’est très très très beau. Un photographe vraiment où on sent à travers son travail que c’est quelqu’un de très simple, très bon et très humain. Il y a aussi Vivian Maier. C’est une photographe qui m’a vraiment touché. Elle a été connue lors de sa mort. C’était une majordome qui faisait des photos en cachette. Elle ne l’avait dit à personne, et on a découvert tous ses clichés à sa mort. C’est là qu’on s’est rendu compte que c’était une très grande photographe.


Clothes : Uniqlo, watch : Apple

INTERVIEW

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Photography CLÉMENT AUBIN


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Comment choisis-tu tes modèles ? et tes lieux de shoots ? Comme je me suis un peu spécialisé dans le milieu de la mode, c’est vrai que j’ai des critères assez spécifiques, rattachés à la mode, qui font que j’essaie toujours de trouver quelqu’un qui dégage une émotion, qui dégage un caractère, une vibes, quelque chose de très sombre, de percutant. Quelque chose qui fait que quand tu vois l’image tu te dis « ah ouais ! le gars n’est pas là pour rigoler ! » (que ça soit un homme ou une femme). Donc au niveau des modèles ce n’est pas la beauté qui compte, c’est plus ce que la personne dégage comme aura, comme énergie, et c’est ce qui fait que je choisis cette personne pour mes shoots par rapport à ce que j’ai en tête ensuite. Pour ce qui est des lieux des shoots en général c’est beaucoup nature ! J’aime énormément la nature. J’essaie toujours d’avoir des environnements très minimalistes, avec très peu de détails sur les images parce que je veux vraiment mettre en avant le mannequin, son attitude, et si c’est un shoot pour un client mettre en avant le produit du client. As-tu un souvenir d’un shooting que tu souhaites partager avec nous ? Alors j’ai deux shoots qui m’ont marqué. J’en avais fait un sur le toit du Corum ! C’est celui qui me vient en tête tout de suite. J’avais fait un shooting avec un acteur, quelqu’un qui voulait se lancer dans le cinéma, et qui réussit aujourd’hui. J’ai toujours contact avec lui. On avait fait de superbes photos sous la pluie. Il ne faisait vraiment pas beau, et je crois que ça m’a vraiment montré à quel point j’étais déterminé. C’était l’époque où j’étais vraiment fada de photos ! On était resté 1heure et demi-deux heures sous la pluie. Il faisait froid. Lui, il était à fond. Moi aussi. Et au final les photos rendaient super bien ! Après j’en ai un autre : celui que j’ai fait en Guadeloupe avec une fille sur la plage, et pareil !

Il pleuvait, il faisait vraiment très mauvais temps, et on a fait un magnifique shoot sur une plage de sable noir. Ça a donné beaucoup de caractère au mannequin. Elle avait déjà beaucoup de caractère. Elle dégageait déjà une très très bonne énergie ! Ce sont les deux shoots qui m’ont le plus marqué qui me reviennent en tête. Passes-tu beaucoup de temps à retoucher tes photographies ? Oui ! Oui, oui, oui ! Au niveau de la retouche j’essaie toujours de faire en sorte que mes photos soient le plus naturelles possibles, donc tout ce qui est retouches, lisses etc… ce n’est pas pour moi. Par contre oui, j’adore retoucher mes photos, leur donner un aspect réel, naturel, et du coup je passe beaucoup de temps sur mes photos. C’est même ma partie préféré limite : être assis sur mon bureau avec ma tasse de chocolat chaud et retoucher mes photos sur mon écran, prendre le temps de bien retoucher la photo, de bien mettre en valeur la personne qui a accepté de poser pour moi, et en même temps écouter de la bonne musique. C’est juste le paradis pour moi. Il fut un temps où tu faisais des allersretours à Monaco. Ces petits voyages t’ontils aidé à évoluer en tant que photographe ? Mes petits voyages à Monaco ! Figure-toi qu’ils m’ont permis de m’ouvrir un peu plus dans la diversification de mes activités ; parce qu’au début je ne faisais que de la photo de mode. Puis quand j’ai commencé à faire de la voiture, c’est là que je me suis dit « en fait mec t’es fait pour faire de l’image dans le luxe, donc tout ce qui tourne autour du luxe il faut que tu le fasses ! ». Donc oui. Monaco ça a été une révélation pour moi. Je me suis dit « ok c’est cette vie là que je veux mec » et pour avoir cette vie là il faut travailler avec les gens qui sont là, les gens qui ont du fric, et c’est comme ça que m’est venu l’idée de me spécialiser dans tous les domaines qui touchent au Haut de


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Gamme et au Luxe. Donc oui, Monaco ça a été une révélation pour moi, vraiment. Un moment fort très très marquant pour moi : beaucoup de rencontres, et je suis passé à un autre stade dans ma vie dès que j’ai commencé avec Monaco ! C’est clair ! J’ai vu que tu photographiais beaucoup les voitures de sports. Qu'est-ce qui t’attire chez elle ? Les voitures de sport c’est une symbolique. Les voitures de sport c’est le côté un peu rêve, c’est la beauté, c’est la puissance, c’est la virilité. Ça représente plein de choses pour un homme ambitieux comme moi. Avoir une voiture de sport c’est se prouver qu’on est capable nous aussi d’avoir de belles choses, de se donner des challenges, de se récompenser pour le dur labeur qu’on a quand même entrepris. C’est l’accomplissement de soi une voiture de sport, bien sûr ! Après, aujourd’hui travailler pour ça non. Ce n’est pas du tout ma priorité, je ne suis pas du tout dans le matériel, dans ce genre de truc… c’est avant tout pour l’accomplissement de moi-même que je fais tout ce que je fais parce que c ’e s t p our m o n épanouissement personnel, et tout ça, ça vient après. Mais c’est clair que ce genre d’objet c’est une motivation. Ça t’inspire. Ça te donne envie d’avoir ce genre de choses, d’avoir cette vie de luxe, cette vie excitante où

tu ne t’arrêtes jamais, où tu ne fais que travailler. Pour moi le travail c’est la santé. Donc forcément tout ce qui vient par la suite de ton travail c’est important. Dont les voitures. Les voitures ne sont pas du tout mes priorités, ni les montres… Ce s o n t d e b el le s ch o s e s q ui m’inspirent, c’est un art de vivre, le luxe est un art de vivre, mais je n e t r av a i l l e p a s p o u r ç a . Aujourd’hui je travaille parce que mon job me permet d’être épanouie personnellement et de vivre la vie que je veux. Quand tu fais des photographies ou des vidéos de voitures, tu te rapproches un peu de ton rêve. Déjà tu arrives à matérialiser l’objet que tu désires, il est en face de toi. Et le fait qu’il soit en face de toi et que tu arrives à le sublimer, c’est comme si tu l’avais déjà. C’est une motivation de prendre ces choses-là en photo. Tu as déjà photographié des célébrités tel que Neymar, et tu as été pris en photo avec des célébrités comme Pierre Ménès, Teddy Riner, Diplo, ou encore Monsieur Kim Jones qui est le Directeur Artistique de Dior Homme. Comment t’y es-tu pris ? Tu es en train de me faire un flow back là ! (rire) Pierre Ménès, Teddy Riner, Diplo, Kim Jones ! Écoute, il faut être là au bon moment, au bon endroit. C’est tout ce que j’ai à te dire. Être là au bon moment, au bon endroit parce que je ne crois pas au

hasard. Rien n’est fait au hasard dans la vie. Mais il faut avoir une sensibilité, un culot et de l’audace ! Surtout pour approcher certaines personnes et leur dire « écoute toi ! bouge pas je te prends en photo ! ». Il faut avoir de grosses c******* pour faire ce genre de choses parce que ce sont des personnes qui restent quand même assez inaccessibles, et quand tu vas les voir et que tu leur dis « écoute ne bouge pas je veux une photo. » ils ne comprennent pas. Et forcément ils s’arrêtent et tu as le temps de prendre ta photo. Du moment que tu n’es pas là en mode groupie « Oh Pierre Pierre ! »… J’ai toujours été les voir. Je leur ai dit : « Bonjour, je suis photographe, j’ai besoin d’une photo s’il vous plaît. » Ils m’ont dit : « oui bien sûr, avec plaisir. » eh BAM ! Je prenais leur photo et puis voilà. Donc toujours être là au bon moment. Avoir le culot d’aller parler à ces gens là, et leur laisser ta carte de visite parce que tu ne sais pas ce qui peut se passer par la suite. On ne sait jamais.


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Tu as effectué un reportage dans les backstages de la Maison Dior lors de la Fashion Week de Paris en janvier 2019. Comment cette occasion s’est présentée à toi ? Cette occasion pour le backstage de Dior s’est présentée à moi car j’ai fait la rencontre d’un monsieur qui travaille à Dior, et avec qui j’ai sympathisé depuis mes débuts, et qui un jour m’a dit : « Écoutes, on a besoin de quelqu’un pour nous faire un backstage en deux-deux. Est-ce que tu peux venir faire quelques photos ? » J’ai dit oui, bien sûr pas de soucis. Et figures-toi qu’en fait ce monsieur là m’avait déjà invité à deux défilés auquel je n’ai pas pu assister. Par contre le troisième j’ai pu y assister et faire des photos backstages que je lui ai ensuite transmises et qu’il a ensuite passé à son personnel. Donc j’étais vraiment très très content. C’était une très grosse fierté pour moi, et ça a été vraiment un jour que je me remémorerai toujours. J’en ai pleuré limite parce que c’était un de mes goals lorsque que j’ai commencé à faire de la photo. Je m’étais dis que je voulais faire de la photo de mode et travailler pour Dior. Mais même si ça n’a pas abouti à autre chose, c’était un de mes goals de faire des photos pour Dior, et je l’ai fait ! Et au début quand je disais « je vais faire des photos pour Dior » tout le monde se foutait de ma g***** et maintenant que je l’ai fait voilà ! Comme je t’ai dit : c’est l’accomplissement de soi, et c’est très important de se donner des objectifs et d’y arriver. La pandémie du COVID-19 affecte-t-elle ton travail ? Alors concrètement aujourd'hui le COVID-19 c’est simple. Si aujourd'hui je ne m’étais pas diversifié dans mes activités : donc photos, vidéos, direction artistique, et qu’en plus de ça je ne m’étais pas diversifié dans les domaines de prises de vues : donc c’est à dire le culinaire, les voitures l’immobilier, les bijoux, maroquinerie, les yachts … il aurait été claire que si j’avais été de mode ça

aurait été dead pour moi. Je n’aurais pas gagné ma vie. En plus de ça j’ai des activités parallèles liées à la direction artistique, donc je fais un peu de graphisme, de web design, des logos… donc tout ça me permet de tenir. Et il faut savoir aussi que je fais des mariages. Mais des mariages haut de gamme. C’est toutes ces petites choses là qui me permettent aujourd'hui tenir face à la crise parce que c’est très difficile. Mais concrètement le COVID-19 c’est pas ce qui me permet de continuer à faire des photos parce que l'essentiel de mes revenus, aujourd’hui, sont basés sur les mariages. Les mariages c’est de l’argent facile, entre guillemet, parce que tu travailles une journée, le lendemain tu retouches tes photos, et le surlendemain le client il a ses photos. Il est content, et toi tu as touché ton cachet. Donc c’est 30% à 40% de mon CA les mariages. Mais aujourd'hui comme il n’y en a pas on fait du substitut. C’est à dire qu’on essaie de trouver des petits contrats dans lequel je peux monétiser mon savoir-faire et mes compétences. Donc comme je sais faire du dessin, je sais faire des logos, j’ai un peu de notions en graphisme, toutes ces choses là, tout ce qui est monétisante, je le fais. Quels sont les sujets qui te plaisent actuellement, et sur quoi travailles-tu ? Je regarde pas mal de documentaires sur la politique en ce moment, sur ce que le monde est entrain de devenir, le futur de notre monde pour ce qui est actualité-documentaire. Mais mon regard est tourné sur les Etats-Unis en ce moment parce que dès qu’il se passe quelque chose de négatif là-bas, ça affecte le monde entier. Donc mon regard est tourné sur les Etats-Unis et l’Asie en ce moment au niveau de mes recherches documentaires. Je lis beaucoup de livre aussi sur la spiritualité, la philosophie, sur les arts, je cherche beaucoup d’inspiration sur Pinterest, toutes ces choses là…


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Et concrètement aujourd'hui je travailles sur trois choses en m ê m e t e m p s : j ’e s s a i e d e développer mon agence de communication visuelle. Donc en gros Lohann Bonfils ce n’est plus un simple photographe.

passe par l’agence en elle même. Donc c’est mon but de 2021 : restructurer mes activités en développant mon agence Lohann Bonfils dans la création de contenus visuels pour mes clients.

J’aimerais plus transformer ça en agence : accompagner mon client de A à Z dans la création de son logo, dans la création de son univers graphique, de son site internet, de ses photos, de ses vidéos, de faire en sorte que tout

Donc actuellement je travailles sur ça, sur la prospection de nouveaux clients, leur proposer la création de contenu digital pour leur réseaux sociaux, donc leur créer des packshots, leur créer des photos pour qu’ils

pui s s e n t co m munique r s ur Instagram, Facebook et toutes les autres plateformes, et bien sur trouver des solutions à leurs problèmes. Ensuite mon autre but est de développer Mr. Bonfils, qui est ma marque de vêtement, mais ce n’est pas qu’une simple marque de vêtement. C’est vraiment un installe que je veux développer. En plus du textile il y aura des spiritueux, de l’art de vivre. Si je peux créer des petits objets, des


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petits trucs ça serait cool aussi, si je peux vendre des tableaux photos ça serait cool. Tout ça ce sont des choses sur lesquelles je réfléchis et que j’essaie de mettre en place petit à petit. Tu fondes ta propre Maison : Mr. Bonfils. Pourquoi ? Qu’est-ce qui t’as motivé à développer ce projet ? Ce qui m’a motivé à développer ça c’est ce côté d'entreprendre que j’avais depuis toujours mais qui s’est réveillé d’un coup, et pour moi c’est un challenge, ça implique énormément d’efforts, de sacrifices, mais c’est un projet tellement excitant et tellement vibrant, que tu ne comptes pas les heures que tu passes. Ça regroupe tellement de choses : de la direction artistique, des photos, des vidéos où je créer tout moi-même. J’essaie de créer un univers pour ma propre marque. En même temps c’est un porte folio pour mes clients, donc quand j’ai un client qui vient vers moi, je peux lui présenter ça. Je lui dis « écoutez j’ai réussi à faire ça, derrière on a des chiffres, on a fait tant de ventes, c’est moi qui ai fait toute la direction artistique, on a des chiffres qui prouvent que ça fonctionne… » donc forcément ça donne envie au client de travailler avec moi. Ce n’est pas simplement faire ma propre marque de vêtement pour faire ma marque de vêtement. C’est que je vois beaucoup plus loin que ça. Déjà je veux développer un lifestyle. De deux, je me construis un portfolio pour être plus crédible aux yeux de mes clients. Et de trois, ça me permet de mettre une réalité sur ce que j’ai en tête et de travailler pour moi, avec mes idées, sans aucunes contraintes, si ce n’est mes propres contraintes que je m’impose à moi-même. Et je peux te jurer que quand tu travailles comme ça, c’est la plus belle chose qui peut arriver au monde.

Le mot de la fin : BRAVE - Quels sont les bravoures que tu as accomplies pour en être là aujourd’hui ? Écoutes, ça fait 5 ans que je fais de la photo, de la vidéo et que j’ai commencé à entreprendre tout ça, et je me dis vraiment qu’il faut savoir écouter son coeur, son instinct, avoir du culot et beaucoup de courage pour pouvoir affronter les péripéties de la vie, ce que les autres te disent, ce que la société te dit de faire ou pas, et beaucoup de sacrifices en termes de temps, d’argent, d’énergie, de sociabilité. Aujourd'hui je suis quelqu'un de très solitaire parce que je fais attention à qui je côtoie, à qui je parle de mes projets, et de toutes ces choses là. Aujourd’hui si je dois te donner les mots qui me viennent en tête c’est liberté, épanouissement personnel, créativité, mais vraiment épanouissement personnel. Ça passe avant tout. Être patient, parce qu’aujourd'hui avec le COVID c’est dur. Mais aujourd'hui ce qui fait que je tiens c’est la patience et le fait que j’aime mon travail, et que j’ai rencontré des personnes qui ont réussi dans leur vie, qui ont tout ce qui veulent, et je comprend pas pourquoi moi aussi je n’aurais pas le droit aussi d’avoir ce succès. Ce succès que je désire et que je mérite.


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LA SPEED - INTERVIEW avec Spiderman Photography SALOMÉ ANJOLRAS Text SALOMÉ ANJOLRAS Vous combattez le crime depuis 2 ans maintenant. Qu’est-ce qui a déclenché tout ça ? J’ai réellement commencé à ressentir mes pouvoirs quand j’avais 17 ans. Après 1 semaine de camping avec mes potes en pleine nature, j’ai commencé à ressentir une puissance inexpliquée. Puis tout le reste est arrivé en même temps. Depuis petit, j’ai toujours ressenti ce besoin d’aider les gens autour de moi. Quand mes pouvoirs sont apparus, c’était comme une évidence : en tirer le meilleur pour pouvoir aider le plus de gens possible et combattre

des vies. Niveau missions, vous pouvez imaginer que ça a été un peu plus calme pendant cette période. Habituellement je m’occupe des crimes qui se passent dans la ville, et éventuellement dans des bâtiments qui peuvent mettre certaines personnes en danger. Mais les accidents ménagers, je laisse d’autres personnes s’en occuper. Donc en effet le confinement a nettement réduit mes activités puisque les gens ne sortaient plus, donc ils ne risquaient plus grand-chose à l’extérieur. Comment associez-vous vie professionnelle et vie de super-héros ?

les injustices de notre société. Aujourd’hui j’ai 20 ans, et j’ai toujours les mêmes motivations, même si

Figurez-vous que c’est une question que mon

le confinement a posé quelques obstacles sur mon

entourage me pose régulièrement. Et que je me suis

chemin.

également beaucoup posée au début de mes activités. Mais avec le temps j’ai réussi à bien allier

Être un super-héros pendant le confinement : comment ça se passe ?

les deux en trouvant mon rythme. Je travaille en effet en tant qu’aide-soignant pendant la semaine, et également les week-ends de temps à autre. Vous

Comme je vous l’ai dit, c’est vrai que cela a mis

vous demandez sûrement quand est-ce que je

certains freins dans mes activités, même si on m’a

prends le temps d’aller combattre les injustices, eh

laissé quelques libertés malgré tout. J’avais

bien ce n’est pas si compliqué que ça. Je vis une vie

effectivement le droit de sortir en tant que

tout à fait ordinaire : je me lève le matin pour aller

Spiderman sans avoir besoin d’attestation : un

au travail, le soir je rentre pour dîner, et après ça je

gain de temps inestimable quand on doit sauver

file me coucher. Ce qui diffère un petit peu, c’est la


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radio qui est branchée toute la nuit sur flash info. Mes pouvoirs me permettent de ressentir quand un danger approche ou quand une personne a besoin de mon aide. J’appelle ça le « spider-sense ». J’agis donc principalement le soir et la nuit. C’est souvent à ces moments là que les crimes sont multiples. Pendant mes jours de congés, j’essaye de me reposer avant tout, même si j’ai souvent du mal à résister au besoin de venir en aide à autrui. Certains policiers pensent que vous leur volez leur job. Que pouvez-vous répondre à cela ?

m’accepter et à me laisser faire ce qui me semblait bon. Vous vous êtes mis aux réseaux-sociaux pendant le premier confinement, et vous comptez aujourd’hui plus de 8 000 abonnés. Comment vivez-vous cela ? Quand j’ai créé mon premier compte Instagram, ce qui m’intéressait ce n’était pas le nombre d’abonnés que j’allais avoir, mais bien le nombre de personnes que je pourrai inspirer à travers les réseaux sociaux. J’ai créé mon compte pour aider les personnes à devenir la meilleure version d’eux même. Je m’y suis

Il est vrai que quand j’ai commencé à agir dans les

mis pendant la période de confinement car c’était

villes, je me suis souvent fait interpeller par la police

la pé riode où les gens é taient accroché s à leur té lé phone à longueur de journé e, et c’é tait donc l’occasion pour moi d’ê tre là pour eux malgré les moments dif>iciles et de les encourager à continuer ce qu’ils aimaient faire. C’é tait tout simplement un moyen pour moi de continuer à aider les citoyens à travers d’autres solutions.

qui jugeait que mes actes étaient dangereux et que je n’avais aucune permission de les effectuer. Mais quand ils ont commencé à comprendre que je les aidais juste à réduire leur charge de travail et que je pouvais également intervenir sur des missions où eux ne pouvaient pas, ils ont commencé à


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Clothes : Bisous Skateboards , Rave . Shoes : Paraboot

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ART INES HADJ HACENE Photography @SABISWY ART INES HADJ HACENE Text LEA DELGAY


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Thursday with Jordan

Self portrait, 2019 104 x 140 cm Acrylics on panel

Serie 1, 2019 130 x 97 cm Acrylics on canvas

(Dyptique details), 2019 - 2_ 130 x 97 cm Acrylics on canvas


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Après l’automne, 2018 61,5 x 92 cm Acrylics on canvas


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Originally from Montpellier, Ines Hadj Hacene is a painter, and co-founder of the art magazine TRICE. A fan of Spike Lee's films, "Crooklyn" has inspired her creations. Her style is unisex, colorful and soft. Impressionism illuminates it. Kerry James Marshall and Picasso are her two favorite painters. Here are her creations.


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She wish she was, 2020 55 x 46 cm Acrylics on canvas


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Clockers, 2017 10 x 15 cm Acrylic on paper


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Baby boy, 2018 Acrylic on canvas


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Choulpe Text ELAIA QUILLEVERE

Mathilde a.k.a Choulpe est une artiste freelance originaire du Sud de la France. Au travers de ses oeuvres, Choulpe nous dévoile sa sensibilité et ses émotions. Elle s’inspire principalement de la nature, de son quotidien et de tout ce qui l’entoure.

"Je m’inspire de tout et de rien, mais surtout de tout." De l’aquarelle, du digital, un mélange moderne qui donne à l'artiste de multiples façons de s’exprimer.

Des oeuvres fraîches, sensibles et douces.


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Clothes : Gucci 70

SHARON ALEXIE - PEINTRE ET MANNEQUIN ART SHARON ALEXIE TEXT LÉA DELGAY Sharon Alexie, plutôt connue sous son pseudonyme Instagram, Flamme de Pigalle, est une jeune artiste peintre et également mannequin. « J’ai commencé à peindre ma

Reims, une ville principalement blanche au nord-est de Paris, est la ville où Sharon a grandi. A l’âge de 18 ans, elle a déjà travaillé avec les plus grands noms de la mode. Aujourd’hui, elle exerce une carrière de mannequin en plein essor : ayant déjà posé pour la dernière campagne de Louis Vuitton LV Volt Collection (ou encore Calvin Klein, COS …). Au fur et à mesure des années, Sharon a réussi à conquérir un

propre réalité, pas seulement la version de la réalité que le monde veut voir. » Modèle, artiste, activiste : Sharon Alexie a un processus créatif et montre l’importance de s’exprimer.

p u b l i c d é vo ué d e p ar s e s peintures à l’huile émouvantes et attachantes, ses conversations ouvertes et ses réflexions sur le m o u ve m e n t an t i r ac i s t e e n France. Elle est une jeune femme cherchant à faire carrière dans l’art et le design. Ayant toujours été intéressée par la créativité, elle a étudié l’histoire de l’art au lycée. Ses peintures transmettent ses

interrogations personnelles et elle les raconte au monde. On retrouve une grande partie de ses travaux inachevés sur Instagram, qui illustrent l’idée que son identité est en construction. D’origine Camerounaise, elle peint sa propre réalité et non celle que l’Europe ou le monde occidental veut voir. Elle peint les personnes qui lui ressemblent, sa famille et ses amis.


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SHARON ALEXIE Photography @FAIDHADJI


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Sharon peint des sentiments humains, des mots que nous ne pouvons pas nécessairement dire à haute voix, mais que nous pouvons lire sur le visage des gens. Elle peint la culture occidentale parce que c’est sa réalité, mais également parce qu’elle est influencée par son héritage africain. Tout ce qu’elle veut c’est créer un lien avec la diaspora à travers son travail, et ainsi montrer les forces culturelles présentes au sein de sa communauté à travers ces deux perspectives mondiales. Se considérant comme étant biraciale, il est important pour elle que la communauté noire et biraciale vivant en Occident apprenne à connaître ses origines africaines. Cela peut être douloureux de « se sentir dépourvu d’identité quand on vit dans un pays qui a des systèmes largement racistes et se cache derrière l’universalisme. » En grandissant à Reims, elle a appris l’importance d’avoir un cercle d’amis soudés, et combien il est essentiel de se sentir représenté dans le monde : « surtout quand on est noir ou biraciale. »

LA MODE SELON SHARON La mode est quelque chose qui l’a toujours fascinée. Elle aime qu’on puisse s’inventer ou utiliser des vêtements pour montrer ou cacher des parties de soi-même. Les couleurs neutres et les silhouettes architecturales sont ce qu’elle aime, mais également les pièces qui créent de l’intrigue, parce qu’elles reflètent qui elle est : une personne timide mais qui a des choses à dire.

SES INSPIRATIONS

Sharon s’inspire par les icônes noires du passé comme James Baldwin, Nina Simone et Kwame Nkrumah. Et maintenant, Devin Johnson, Sophia Yemisi Adeyemo Ross, Julian Adon Alexander, Richard Ayodeji Ikhide et tant d’autres qui sont des artistes, militants et intellectuels qui continuent de

souligner l’importance de s’exprimer. Toute personne noire ou biraciale qui a dû se déconstruire pour se reconstruire est plus consciente que quiconque de l’importance des mots et de la façon dont ils nous apprennent à mieux vivre, à mieux lutter et à mieux nous aimer.

CE QU’ELLE PENSE DE L’AVENIR L’art peut jouer un rôle monumental en politique aujourd’hui. L’art a toujours été lié à la politique. Même s’il ne semble pas en surface, la peinture ou le dessin en révèlent toujours plus sur les situations sociales, que ce soit intentionnellement ou plus largement. Pour elle, l’art a un rôle à jouer dans la société quand il a une position forte et souligne ce que nous essayons de cacher.


Clothes : ZARA

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FASHION

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Photography MATHIEU PUGA Mannequin ELAIA QUILLEVERE


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L’Abécédaire de Elaia Quillevere Text ELAIA QUILLEVERE

E

laia Mon prénom a été pendant de longues années mon ennemi, mais en grandissant il est devenu mon plus grand allié. Original et rare, c’est ce qui m’a aidé à m’affirmer.

L

oyauté La loyauté est pour moi une des valeurs les plus importantes.

A

mour Je suis une grande amoureuse de l’amour, sous toutes ses formes.

I

ncroyable Pour je ne sais quelle raison, l’adjectif "incroyable" est un de mes adjectifs préférés. J’adore me répéter que je suis une personne incroyable quand j’ai des coups de moue, des baisses de confiance en moi, ça m’aide à me ressaisir.

A

mbition Je suis ambitieuse, j’ai besoin de viser haut pour me motiver au quotidien.


Q

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uestionnement

Je passe mon temps à réfléchir, à me questionner sur ma vie, mes rêves, mes émotions, sur tout ce qui m’entoure.

U

topie “Il n'y a pas de grande réalisation qui n'ait été d'abord utopie.”

I

ndépendante Pouvoir être indépendante est très important pour moi. J’ai ce besoin de liberté, ce besoin d’indépendance.

L

angues Depuis petite j’ai toujours aimé les langues étrangères. Dès ma naissance j’ai appris deux langues, le français et le breton (peu commun, je sais). Grandir avec deux langues à la maison m’a permis d’ouvrir mon oreille et donc de m'intéresser aux autres langues, dialectes du monde.

L

iberté J’ai toujours eu un grand besoin de liberté, de ne pas me sentir enfermée, restreinte.

É

clectique "L’élégance est quand l'intérieur est aussi beau que l’extérieur." Coco Chanel

V

oyage J’ai toujours eu une soif de voyage, depuis petite. J’ai eu la chance de voyager pas mal de fois avec ma maman et quelques fois seule aussi. L’Espagne, l’Italie, les États-Unis et bien d’autres encore… Les voyages sont tellement enrichissants, nous découvrons de nouveaux paysages, de nouvelles personnes, de nouvelles cultures, c’est pour toutes ces raisons que j’aime le voyage.

É

R

aya Raya c’est mon petit chat que j’ai adoptée cette année. Un vrai petit démon avec une tête d’ange. J’ai beaucoup trop d’amour cette petite boule de poil.

E

lectrique D’un caractère très calme à la base, il m’arrive d’être une vraie pile électrique, bourrée d’énergie.

ngagée Être engagée est très important pour moi. Il y a beaucoup de cause qui me tiennent à coeur et qui, pour moi, mérite d’être soutenues.


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M

ode La mode a une grande place dans ma vie. J’ai toujours rêvée de travailler dans ce milieu là et cette année j’ai enfin réalisée mon rêve en devenant mannequin.

A

utonome Ma maman m’a apprit l’autonomie très tôt et ça m’a beaucoup aidé en tant que jeune adulte, étudiante et mannequin.

R

éseaux sociaux Les réseaux sociaux font parti de mon quotidien. Grâce à Instagram j’ai pu rencontrer des personnes incroyables et j’ai pu avoir des opportunités énormes.

T

imide Malgré mon côté très sûre de moi, très confiante je suis tout de même très timide. Avec le temps j’essaye d’estomper ce côté là de ma personnalité.

I

ndécise Je ne sais vraiment pas faire des choix, je suis une grande indécise et ça peut être très contraignant pour moi et pour mon entourage dans ma vie quotidienne. Ne me demandez jamais de choisir ce que je veux manger ou ce que je veux faire.

N

aturelle J’ai un coté très spontané, très naturel malgré l’image très superficielle que je renvoie d'après certaines personnes. Dans ma famille nous sommes tous très "nature", c’est une des chose que j’aime le plus chez moi.


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SERIE À L’ARGENTIQUE Photography ROMAIN ACIER Mannequin ELAIA QUILLEVERE Clothes : Etam lingerie, Intimissimi


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Elaia porte de la lingerie provenant de chez Etam lingerie, ainsi qu’une serviette et un peignoir Becquet.


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Le mannequin est vêtu d’un ensemble de pyjama Intimissimi, ainsi qu’un soutien-gorge Etam lingerie.


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Ensemble de pyjama Intimissimi Soutien-gorge Etam lingerie.


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GILLIAN DOMINGUEZ ALAIN COLOMBERO

YASSINE CHATOUI Photography SAMUEL WOLTER

Les mannequins portent des vêtements ZARA. Gillian est muni d’une casquette Suprême orange.


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Yassine : tee-shirt, chemise, pantalon ZARA - Nike Air Force 1 Alain : tee-shirt, chemise, pantalon, sacoche ZARA - Air Jordan 1 Low SB UNC Gillian : tee-shirt, chemise, pantalon, bob ZARA - Air Jordan 1 Mid Fearless Maison Chateau Rouge - sacoche Walk In Paris


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Gillian porte un costume Sandro noir.


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BALENCIAGA shoes, Louis Vuitton bag

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Photography IAN ANDRIAMANJATO MIRADO Mannequin MYRIAM CHATOUI


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MYRIAM CHATOUI Photography IAN ANDRIAMANJATO MIRADO


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Ensemble ZARA - BALENCIAGA shoes - Louis Vuitton bag


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Tee-shirt, bob, sac JACQUEMUS Pantalon ZARA Nike Dunk Low Off-White Pine Green


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KIM WILLAIME et son foulard

Photography IAN ANDRIAMANJATO MIRADO


Clothes : COS Trench, Nastygal dress, Missguided high heels, foulardMaison Saint Clair

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Photography LEA DELGAY

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IDMAEL & LAMAÏ Photography IAN ANDRIAMANJATO MIRADO Clothes : ZARA


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Photography CAMILLE MARIE 1 34


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MUSIQUE

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En cette période de pandémie sanitaire, nous avons eu la chance de pouvoir interviewer certains artistes, dont Ryan Koffi, sur son talent de compositeur, ainsi que sur ses futurs projets.


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Salut Ryan ! Comment vas tu ? Peux tu te présenter en quelques mots ? Salut ! Bah je m’appelle Ryan Koffi ! J’ai 22 ans. J’ai 22 ans cette année, en 2021, et je fais de la musique depuis à peu près 2014 je dirais. Enfaite j’ai commencé en 2013 mais voilà, pour me présenter rapidement.

RYAN KOFFI Photography NICOLA BABIN Text LEA DELGAY Compositeur principal de Tristesse Business et de Boscola Exedra, Ryan Koffi est un beatmaker qui comme tous les autres, a commencé en envoyant ses prods par mail aux artistes qui l’intéressaient. C’est en collaborant avec Luidji qu’il va par la suite se retrouver en symbiose avec celui-ci, où il va par la suite s’intégrer au sein de son labelle : Foufoune Palace. Grand aboutissement pour ce beatmaker, qui, ce lundi 12 avril 2021, a annoncé sur sa page Instagram sa signature chez Sony Music Publishing France en co-édition avec son label Foufoune Palace !

Compositeur principale de Tristesse Business et Boscolo Excedra - qui sont de beaux projets - on se sent comment quand on produit un album et un EP comme ça ? Honnêtement quand on fait des projets comme Tristesse Business et Boscolo franchement on se sent privilégié je dirais, je pense que c’est le terme. Parce que moi j’ai constater que dans le paysage Français tout le monde n’avait pas cette chance, tu vois de pouvoir produire en majorité deux projets comme cela, donc moi je suis très content ! Et surtout c’est de la musique j’aime, au-dessus de tout ! Donc je pense que j’ai beaucoup de chance par rapport à ça. On t’a connu au travers de Tristesse Business - pour ma part - On t’associe souvent automatiquement à Luidji de par les sons que tu as produit pour lui. Est-ce que tu es fier d’être affilier à cette ADN ? (Foufoune Palace) Bien sûr je suis content d’être affilié à cette ADN, et surtout je pense que cet ADN comme tu dis, peut-être n’existerait pas sans moi, sans prétention bien sur, mais ce que je veux dire


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- photography Roland Kouakou -

- photography Midle -


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- photography Gradur -


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par là c’est que depuis qu’on travaille ensemble il y a quelque chose qui s’est crée, et qui vient autant de Luidji que de moi quoi, donc oui bien sur ! Vous êtes en train de créer un empire (si on veut) au travers de Foufoune Palace, il y a un engouement autour de vous qui émane de ce que vous dégagez. On voit que vous êtes solidaires les uns envers les autres. Penses-tu que tu aurais pu t’élever, t’épanouir, comme tu l’es actuellement sans Foufoune Palace ? Franchement je ne pense pas que j’aurais pu m'épanouir autant sans Foufoune Palace… enfaite je ne sais pas. En vrai de vrai, je n’en sais rien du tout, mais tout ce que je sais c’est que j’ai beaucoup de chance en tout cas d’être entouré de ces gens là qui sont bienveillants et avec qui je m’entends très bien humainement, donc c’est rare. Honnêtement c’est rare. Surtout comme je dis dans le paysage Français c’est rare de voir un collectif aussi soudé et qui s’entend aussi bien. Après on n’est pas forcément super productif, mais à côté de ça on aime ce qu’on fait et puis surtout on s’entend très bien, notre relation n’est pas uniquement professionnelle quoi, c’est ça qui est cool ! Début Mars 2020 tu sortais 1 Parapluie pour 2, Grand 8, et Ivre de Tristesse. Puis tu as sorti Radar, Tristesse Business et Couleur Cannelle le 26 Avril dernier. Tu as un style particulier lorsque tu crées un instrumental, ou c’est selon tes inspirations du moment ? Je n’ai jamais de style particulier quand je crée une musique. Je ne sais jamais vraiment ce que je vais faire, je ne sais jamais vraiment à quoi ça va ressembler, je sais juste que je veux retranscrire une certaine émotion. C’est toujours ça qui me donne envie de faire de la musique. C’est l’émotion plus que le style de musique ou plus que la forme que ça va avoir, tu vois, c’est plus ce que ça va dégager, et peu importe le rythme, peu importe le tempo, peu importe tout ça tu vois. Donc c’est ça qui compte vraiment.

Tu dis queCouleur Cannelle était le morceau préféré de Damso en 2019. Ça fait quoi de savoir que Damso écoute tes prods ? Déjà on me l’a envoyé sa storie ! Je ne suis pas tombé dessus parce que je ne le suivais pas. On m’a envoyé sa storie où il écoutait Couleur Cannelle dans son bain, ou je ne sais pas où est-ce qu’il était, et j’étais content honnêtement, j’étais très content parce que c’est un artiste que j’aime beaucoup et avec qui j’aimerais bien bosser donc ouais j’étais content de voir qu’il chante l’air du morceau et tout ! Ça m’a fait plaisir donc voilà. Fin Novembre/début Décembre 2020, tu as sorti Addis Ababa, Port Elizabeth, et Porto Novo. Pourquoi ces titres là pour ces compositions ? Ont-ils été influencés par votre voyage au Portugal ? Et non les titres que tu as cité n’on pas été inspirés de mon voyage au Portugal puisqu’ils ont été faits avant. Ils datent à peu près de 2017 - 2018. J’avais juste eu envie de les sortir parce qu’ils étaient là dans mon ordi, je ne savais pas trop quoi en faire. Il n’y avait pas particulièrement d'artistes qui avaient envie de poser dessus donc je me suis dit autant les sortir pour moi. Et en fait, si tu veux, ce sont des morceaux qui ont été inspirés de voyages que je n’ai pas pu faire. Notamment en Afrique tu vois. Tu sais moi quand je les écoutent ils me font vraiment penser à des souvenirs que je n’ai pas en fait. C’est bizarre à dire comme ça mais c’est un peu ça. Quand j’écoutes Addis Ababa par exemple, ça me rappelle certains pays d’Afrique, alors que je n’y suis jamais allé. Dans une majorité de tes projets que ça soit avec Luidji , ou encore ceux que tu as fait seul, on ressent toujours une certaine émotion - mais une émotion mélancolique qui émane un peu de la tristesse. Est-ce que dans tes futurs projets on retrouvera cette même ambiance, ou ça sera plus tourné vers quelque chose de gai ? Je ne sais pas vraiment dans les projets suivants


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Quelle sera l’ambiance principale. Après je suis quelqu’un de plus ou moins mélancolique d’une manière générale donc il y aura toujours cette touche-là. Je pense que c’est ce qui me ressemble le plus. Et si demain je fais une musique joyeuse, c’est bizarre mais ça ne va pas me ressembler. En tout cas j’ai ce sentiment là, et ça ne m’est jamais arrivé encore de faire quelque chose de vraiment joyeux. Je crois que le truc le plus good vibes que j’ai pu faire jusqu’à présent c’est Nazaré tu vois, et ce n’est pas non plus super joyeux. Mais en tout cas c’est plus joyeux que ke reste donc voilà. Lors d’un vrai/faux sur instagram quelqu’un t’as dit : « La musique aide ta santé mentale à aller mieux. » - tu as répondu au contraire, c’est l’inverse - ta santé mentale t’influence dans tes compositions ? Hum quand je disais que la musique n’aidait pas ma santé mentale, en fait ce n’était pas la musique en soit, c’était plus le fait d’être artiste et de faire de la musique, pas le fait d’en écouter. Et ce que je veux dire par là, c’est que c’est un métier qui est compliqué dans le sens où tu ne sais jamais vraiment combien d’argent tu vas gagner, tu ne sais jamais vraiment si tu vas être productif, tu ne sais jamais vraiment si tu vas réussir à faire de la musique, tu peux avoir des pannes d’inspirations qui vont durer des semaines, peut-être des mois, peut-être même un an, peut-être même plus tu vois ! C’est arrivé pour peut-être beaucoup de gens, ça m’est arrivé aussi. D o n c c ’e s t c o m p l i q ué c o m m e m é t i e r, e t mentalement c’est dur à assumer donc c’est plutôt dans ce sens-là que je dis que ça ne m’aide pas mentalement. Après à l’inverse, quand je suis très productif et que j’arrive à faire des musiques que j’aime et que ça se passe, et bien je suis très heureux tu vois ! Et mentalement je vais être très très bien ! Mais c’est à double tranchant. Soit ça va pas du tout, soit ça va très bien. Mais j’arrive un peu mieux à gérer avec le temps. C’est à dire que je le vis moins mal le fait de pas être productif et de ne pas faire de musique, je

le vis moins mal qu’à une certaine époque tu vois. Aujourd'hui j’arrive juste à comprendre que ça fait partie du truc quoi ! Dès fois tu n’es pas productif et c’est comme ça. C’est l’être humain. Je ne peux pas être tout le temps productif, donc voilà. Récemment tu affichais dans ta storie Instagram une vidéo en compagnie de Tayc au studio. Une, voire plusieurs collaborations sont prévues entre vous ? Euh ouais exactement ! On a fait plusieurs morceaux avec Tayc ! Après tu sais comment ça se passe la musique hein. Peut-être que ça va sortir, peut-être que ça ne va pas sortir, mais en tout cas on a fait plusieurs morceaux. Moi je suis assez content des morceaux, lui il les aimes beaucoup aussi donc on verra ! Il n’y a que l’avenir qui pourra vraiment répondre à ça. Donc voilà. En tout cas c’est sûr qu’on va faire de la musique ensemble, on va en faire d’autre encore et voilà, on s’entend assez bien. Comment vous êtes-vous mis en relations (avec Tayc) ? - anecdote, histoire à raconter ou tout ceci s’est fait naturellement ? Et comment on s’est rencontré avec Tayc ? C’est simple. On a un ami en commun et à un moment donné j’ai mis un tweet pour dire que j’avais de la musique pour lui. Donc le message a été transmis, il a vu le tweet, et de là, lui, a demandé à ce qu’on fasse une session. Donc il a appelé mon manager etc… il lui a dit « Voilà j’ai envie de faire une session avec Ryan. - Comment ça se passe ? - Est-ce qu’il est dispo ? » Et de là on a organisé une session. C’était le jour même ! Donc il a appelé mon manager à 19 heures, moi j’ai pris le train pour Paris une heure après, et on s’est vu, et la session s’est hyper bien passée. C’est un mec archi cool ! On a bien rigolé ! Ça s’est bien passé et j’espère qu’on fera encore plein d’autres musiques ensemble et qu’on sortira des morceaux ensemble.


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Et pour terminer, le petit mot de la fin : as-tu quelque chose que tu aimerais partager avec nous ? (anecdote, blague, info … ?) Une anecdote ? Eh bien c’était avant que je fasse de la musique avec Luidji. J’ai fait de la musique. J’ai sorti un morceau, un clip sous un autre nom, et j’ai fait croire à tout le monde que j’étais Américain et que je rapais en anglais, alors qu’en faite c’était du yaourt ! Donc je disais n’importe quoi ! Il n’y avait pas de texte. J’ai fait le clip à Los Angeles, j’ai fait mixer et masteriser le morceau et voilà ! J’ai fait la prod, j’ai enregistré un yaourt avec de l’autothune et j’ai fait sortir le morceau et tout le monde dans ma ville pensait que je rapais en américain alors que pas du tout ! Voilà ! Voilà une anecdote ! Je pense que je l’ai déjà dis quelque part à un moment donné mais voilà.


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OG MOKONZI OG Mokonzi est un artiste Parisien qui chante et produit lui-même ses sons. Passionné de musique depuis son enfance, il a fait des études de solfège, où il y a appris le piano et le violon durant plusieurs années. Il s’est lancé dans la musique début 2016. Tout d’abord en écrivant des lyrics, puis en posant son premier texte sur une des productions de son frère beatmaker. On retrouve chez cet artiste un réel métissage musical.

Photography @CINQCINQZERO Text LEA DELGAY


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Tu t’appelles Hugo, plus connu sous le nom de OG Mokonzi, tu viens de Paris, tu es un artiste en plein ascension ! C’est ça, je m’appelle Hugo, j’ai 22 ans. Je suis originaire de Amiens dans le nord de la France. J’ai fait une petite partie de mon enfance à Amiens, puis j’ai bougé sur Paris où j’ai commencé une école de mus ique e n co ns e r vatoire . Pendant plusieurs années j’ai fait du solfège, du piano, du violon et de la MAO (Musique Assistée par

Ordinateur) jusqu’à avoir mon diplôme de solfège. On est très content de te recevoir. Moi je t’écoute depuis Fin de l’été (qui est sorti il y a 3 ans il me semble) - tu as sorti pas mal de titres depuis - Quels sont tes motivations qui t’ont poussées vers la musique ? Alors les motivations qui m’ont poussé vers la musique… Tout d’abord mes motivations viennent de mon parcours au conservatoire, où là-bas, j’ai pu

prendre de l’inspiration de tout ce que je faisais, de tout ce que j’entendais, de ce que je créais, des cours et des histoires qu’on nous racontait au conservatoire. Ensuite j’ai une famille qui a vraiment une grosse culture musicale, donc j’ai été élevé dans la musique avec la musique. C’est vraiment quelque chose qui m’a poussé depuis tout petit à faire de la musique moi même. Puis en grandissant j’écoute des choses de gauche à droite, je fais des


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petits voyages, des séjours linguistiques en Europe où je découvre de nouvelles choses en termes de musique. Donc j’étais conditionné à faire de la musique je pense. Est-ce que tu arrives à vivre de ta musique ou pas tout à fait pour l’instant ? Est-ce que je vis de ma musique ? Pas encore ! Mais j’arrive à générer une certaine somme par mois. Une somme assez régulière. Mon « ascension » a commencé pendant le premier confinement : le début du premier confinement. Avant ça, j’ai réussi à faire une ou deux scènes mais ce n’était pas des scènes rémunérées. C’était plus des scènes pour me faire connaître moi. Donc ce n’était pas une source d’argent. Mais j’arrive à me faire une certaine somme grâce au stream et c’est quelque chose qui n’est pas négligeable. J’ai investi beaucoup d’argent pendant quatre ou cinq ans où j’ai investi énormément d’argent dans la musique, et je vois que là en ce moment, grâce au stream, ça commence à me revenir, donc c’est super satisfaisant ! Il me semble que ton frère est beatmaker. Est-ce que c’est lui qui produit tous tes sons ? C’est vrai mon frère est beatmaker ! Pour l’instant on a bossé sur des sons ensemble. On n’a rien sorti. On attend vraiment d’avoir LA Master Piste pour

sortir et montrer aux gens - que voilà ! ça c’est notre oeuvre ! Pour l’instant on n’a rien sorti mais il m’aide beaucoup sur tous les sons que je fais. Il me donne son avis, il me donne des idées… je lui en suis éternellement reconnaissant. Après je travaille avec pas mal de beatmakers dont certains que j’ai rencontré sur Instagram ! Je pense à Arcko Beats que j’ai rencontré sur Instagram et via un autre ami qui habite dans le sud de la France qui a fait deux/trois prods pour moi. Ou sinon je travaille avec plusieurs personnes de gauche à d roite , ave c m o n é q ui p e CloudBoyz qui pour moi sont les meilleurs beatmakers ! On voit que tu as ton univers, tu t’exprimes beaucoup sur les relations amoureuses est-ce que tu parles de tes relations ou des relations de ta génération en générale qui peuvent exister ? En quelques sorte. Mes relations, ce sont les mêmes que tous les relations que tout adolescents ou jeunes adultes de ma génération. Je m’explique. Dans mes sons, je parle majoritairement des histoires qui me sont arrivées ou des sentiments que j’ai déjà ressentis, ou encore des choses qui s’en approchaient. Mais au jour d’aujourd’hui, la plupart des choses qui me sont arrivées, demain j’en parle avec un autre gars, on aura vécu les mêmes trucs.

Donc ça se rapproche. Ce que j’ai vécu tu l’as vécu, tout le monde l’as vécu, tous les gens de notre âge l’ont vécu. Donc on peut dire que je parle d’un phénomène générationnel on va dire. Est-ce que c’est bien plus que de simples chansons ? cherches-tu à faire passer un message à une personne ou des personnes / ou tout simplement tu chantes pour toi ? C’est sûr que c’est beaucoup plus que de simples musiques. Je suis quelqu'un d’assez timide. Je suis quelqu’un de très très timide et j’ai du mal à exprimer ce que je ressens dans une conversation avec une autre personne. Ça veut dire que la musique me permet de mettre en forme ce que je ressens, ou ce que j’ai ressenti. Les sons que je fais ne sont pas adressés à une personne. Jamais. Je ne vise jamais une tête : un nom ! Je ne vise jamais ça. Mais c’est un moyen plus facile. C’est la facilité en fait pour exprimer ce que j’ai ressenti ou ce que je ressens. Peut-être que certaines personnes se reconnaîtront dans les sons, à juste titre, ou pas. Mais pour moi c’est juste une manière de m’exprimer et d’exprimer les pensées de tous les jeunes adultes comme moi. Voilà. Qu’as-tu ressenti la première fois que tu as entendu ta voix au studio ? La première fois que j’ai entendu ma voix j’étais dégoûté ! Quand


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j’ai commencé la musique j’étais encore un petit enfant, j’avais une voix de gamin ! Donc j’étais dégoûté, je ne voulais pas continuer, je ne voulais pas revivre cette expérience de retourner dans la cabine et ré-écouter ma voix. C’était un enfer ! Je ne voulais pas. Après, au fur et à mesure, je pense que j’ai appris à adopter et à accepter ma voix. Et puis en grandissant ma voix est devenue un peu plus grave donc c’était cool. Mais au début c’était une horreur ! Je voulais que personne n’écoute, je voulais qu’il n’y ait que moi qui écoute, et encore mes premiers sons je les ai écoutés une ou deux fois et après c’était terminé. J’écoutais autre chose. Quels sont tes sources d’inspirations ? Et qu’est-ce qui t’inspire en ce moment ? Waow mes inspirations j’en ai des milliers et des milliers ! Mais je vais essayer d’en citer le moins possible. En première position je vais mettre Frank Sinatra. Deuxième je vais mettre Her's c’est un jeune groupe du nord de l’Europe qui est décédé il y a quelques années et qui m’inspire énormément ! Surtout dans ce qu’il raconte. Foster The People, PartyNextDoor, Majid Jordan et Singuila. Singuila parce que s’il y a un exemple à suivre en R&B en France, c’est Singuila parce qu’il est une légende de notre musique française. Qui sont les artistes qui t’ont le plus marqués ? Les artistes qui m’ont le plus marqués je dirais Sade en première position, Michael Jackson, Caetano Veloso et Gilberto Gil. C’est les artistes qui m’ont le plus marqués depuis que je suis assez grand pour comprendre la musique.

On a étudié certains de tes textes et dans Rosa tu dis « Il pleut des cordes sur Paris, aujourd’hui babe vient on se perd, si tu te caches sous mon parapluie t’en seras plus sur mon coeur brisé » et dans TUCUMCARI « Les jours de pluies je repenses à tout ce qu’on c’était dit » - As-tu un rapport particulier avec la pluie ? L’assimiles-tu à des moments précis en particulier de ta vie ? Pour moi la pluie c’est ce qui représente le plus la tristesse. En général, les jours de pluie il ne se passe jamais de trucs assez joyeux. Et même la pluie en elle-même. Ce n’est pas un temps joyeux. Donc pour moi c’est une image. L’image parfaite pour représenter la tristesse, la peine, et dans ce contexte là le coeur brisé. Quel est le titre que tu as écris que tu préfères ? Pourquoi ? Il y en a deux. Il y a Abby et Beverly Hills parce qu’ils n’ont absolument rien à voir avec tout ce que j’ai fait niveau musique dans toute ma vie. Ça n’a vraiment rien à voir. C’est plus de la pop, et pour Beverly Hills c’est rétro en fait. C’est plus courant année 90. Et pour moi prendre ce genre de risques c’est un plaisir parce qu’au jour d'aujourd'hui je ne connais pas beaucoup d’artistes qui prennent ce genre de risques. Je ne connais pas beaucoup d’artistes qui commencent par le R&B et qui du jour au lendemain se lancent dans le rétro ou la funk. La funk si parce que c’est facile et c’est répandu. Mais la pop, comme ça, je ne connais pas beaucoup d’artistes qui font ça à part Jul qui prend énormément de risques tous les jours. Et puis en temps normal j’écoutes plus de pop et de rétro qu’autre chose donc c’était un bon challenge pour moi. Et pour finir de répondre à la question juste avant ! Abby et Beverly Hills c’est les deux seuls sons que je n’ai pas enregistré en France. Je les ai enregistrés à Manhattan Beach aux États-Unis, à Los Angeles. Donc je pense que je les kiffes aussi parce que ça me rappelle des souvenirs de voyages.


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Comment commences-tu à écrire tes morceaux ? C’est d’abord une mélodie, une histoire, un texte … ? Généralement je commence à écrire un son quand j’ai un sentiment qui me passe par la tête, ou quand j’ai quelque chose qui me revient en tête. Ou souvent quand j’entends une mélodie d’une prod. Pour moi une prod égale une histoire. Donc dans tous les sons que je vais faire jusqu’à la fin de ma vie, une prod égale une histoire, une prod égale un sentiment. Donc en ayant ce raisonnement là c’est super facile d’écrire. Et en général je déteste écrire. Je n’aime vraiment pas écrire. C’est la chose dans la musique que je déteste le plus. Donc généralement je vais avoir une prod, et si la prod me parle vraiment, c’est juste tu vas devant le micro, tu bidouilles quelques trucs, tu racontes quelque chose, tu fais quelques mélodies et t’as un son. Pour moi, pour faire une musique il ne faut pas forcément se prendre la tête. C’est juste une question de feeling. Dans tes futurs projets on peut espérer un futur EP ou album ? Album pas maintenant. Je pense que l’album c’est le but ultime. Tu fais un album seulement quand tu as accomplie tout ce que tu devais accomplir avant. Je parle d’un disque d’or, d’un clip aux million million de vues. Vraies million de vues. Il y a pleins de choses que tu dois accomplir avant de te plonger sur un album. L’album franchement c’est beaucoup de sacrifices, beaucoup de temps, beaucoup d’énergies données, et un album tu ne peux pas le faire quand tu n’as pas toutes les conditions requises. Je trouve qu’il y a des gens qui plongent trop vite vers un album, et au final quand tu plonges trop vite sur un album, derrière il y a un flop. C’est sûr. À 99% du temps quand il y a un album avec rien d’accompli avant, dernière ça flop. Mais sinon oui j’ai un projet d’EP. J’ai beaucoup beaucoup de projets d’EP. J’ai pleins d’idées d’EP, j’ai pleins de concepts dans ma tête.

Heureusement que j’ai une équipe derrière moi pour me cadrer parce que je pense que sinon j’irais dans tous les sens et ce n’est pas forcément la bonne solution. Mais j’ai un million d’idées d’EP, et j’espère qu’il y a un EP qui va être balancé d’ici là avant l’été. Mais il y en aura un pour la fin de l’été ça c’est sur et certain !


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Photography @ZEUBLEU.ART Text VICTORIEN JOSEPH


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Qu’est-ce que c’est le rap ? Le rap est lié à un mouvement culturel et artistique, le hip-hop. Il s’agit d’un art qui est fondé sur cinq principaux piliers le rap, le deejaying, le break dance, le beatbox ainsi que l’art graphique avec le graffiti.

RA P

L’histoire du rap remonte au début des années 1970 aux États-Unis plus particulièrement dans les quartiers très pauvres de New York sur lesquels les jeunes improvisent leurs paroles sur une mélodie relativement rythmée. Le rap s'inspire et se mélange aussi aux autres genres jusqu'à brouiller les frontières.

Il existe plusieurs styles de rap entre autres, le cloud rap, le rap conscient (politique), le rap qui fait danser (commercial), la pop urbaine, le rap hardcore, ou encore le rap gangsta. « Il y en a pour tout le monde. Ça va du plus populaire comme Jul, avec des morceaux très rythmés sur lesquels on peut danser sans s’intéresser aux paroles, à d’autres qui misent davantage sur le texte comme le groupe la Rumeur ou le rappeur Oxmo Puccino. » Le rap conscient c’est quoi ? A la base, le rap était plus vu comme un moyen de contestation, de rébellion, ou de dénonciation destinée à éveiller les consciences, d’où l’appellation de « rap conscient ».

C’est un rap qui dénonce comme le racisme, les inégalités de la société ou encore la vie en banlieue, difficile et discriminatoire. "Comprendre le rap, c'est aussi comprendre son temps" - François Baroin Mais cela, d’une façon très paradoxale, c’est-à-dire qu’il est à la fois esthétique (pour ce qui est des techniques et des méthodes d’écriture), et violent (le rendu, le message divulgué dans un langage très interpellateur). Un grand nombre de ces textes sont aujourd'hui étudiés dans les collèges et lycées de France. Certains professeurs ayant reconnu la qualité, tant sur le fond que la forme des écrits des rappeurs.


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Quelques extraits de morceaux engagés Lettre à la république – Kery James Album : 92.2012 Date de sortie : 2012

"Lettre à la République A tous ces racistes à la tolérance hypocrite Qui ont bâti leur nation sur le sang Maintenant s'érigent en donneurs de leçons Pilleurs de richesses, tueurs d'africains Colonisateurs, tortionnaires d'algériens Ce passé colonial c'est le vôtre C'est vous qui avez choisi de lier votre histoire à la nôtre" "Nous les Arabes et les Noirs On est pas là par hasard" "Les immigrés ce n'est que la main d'oeuvre bon marché Gardez pour vous votre illusion républicaine De la douce France bafouée par l'immigration africaine Demandez aux tirailleurs sénégalais et aux harkis Qui a profité de qui ? »

Est-ce que les Franais ont les dirigeants qu'ils méritent ? Au coeur de débats, des débats sans coeur Toujours les mêmes qu'on pointe du doigt dans votre France de rancoeur En pleine crise économique, il faut un coupable Et c'est en direction des musulmans que tous vos coups partent J'n'ai pas peur de l'écrire : La France est islamophobe" "Parce que moi je suis Noir, musulman, banlieusard et fier de l'être Quand tu m'vois tu mets un visage sur ce que l'autre France déteste" "Comment aimer un pays, qui refuse de nous respecter Loin des artistes transparents, j'écris c'texte comme un miroir Que la France s'y regarde si elle veut s'y voir"


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A l’ombre du show business – Kery James feat Charles Aznavour Album : à l’ombre du show business Date de sortie : 2008

"Ils refusent de reconnaître qu'en ce siècle les rappeurs sont les héritiers des poètes Notre poésie est urbaine, l'art est universel Notre poésie est humaine " "Mon rap est un art prolétaire alors les minorités y sont majoritaires Mais comme tout art je pense que le rap transcende les différences Rassemble les coeurs avant les corps Faisant des corps des décors Mettant les coeurs en accord" "Mon art est une pierre précieuse qu'on a recouvert de ciment Que seul peut faire fondre les sentiments" "Vingt ans qu'on pose nos mains sur des plaies ouvertes qui saignent le rejet Car l'égalité des chances n'est qu'un projet" "À l'ombre du show-business, le soleil peut se lever..."


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UN APPEL A L’AMOUR DES DIFFÉRENCES Text VICTORIEN JOSEPH

‟La rareté est une richesse (woaw), tu savais pas, je t'informe (hey) Ils s'moquent de mon albinisme (hey) mais c'est ça qui fait ma force“ (Kalash Criminel) Kalash Criminel traite de trois grands sujets dans “But en or”. D’abord, le racisme. Il s’intéresse aux discriminations, notamment via l’albinisme, et les personnes qui le décrédibilisent. De même, il estime qu’il doit travailler deux fois plus que les autres pour obtenir la même chose. Selon lui, il s’agit ici d’un racisme institutionnel, empêchant toute évolution dans la société. Il parle également de haine, et précise que le monde ne partage pas de bonnes valeurs. Il soulève aussi le problème de la censure, en faisant une analogie entre deux entités clivantes : « Pourquoi on censure Dieudonné, mais on laisse parler Éric Zemmour ?». Une thématique actuelle, profondément remise sur le tapis à l’heure du débat autour de la liberté d’expression.


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‟ Kalash Crimi', Dems, du sale avec ou sans mélanine, ah, ah Mon cœur timide saigne, j'ai mal, ma douleur en quelques lignes, ah, ah Rebelle armé tâche mes souvenirs, résidus de balle perforant les murs Ces jours sinistres violent des âmes, sont perdus dans champs de mines, ah, ah “ (Damso) ‟ Moi, j'y pense à chaque instant, nos ancêtres dans les champs d'coton Bien sûr que j'suis pas content (ta-ta-ta), mon pays s'fait tuer à cause du coltan“ (Kalash Criminel)

Kalash Criminel et Damso alertent sur la situation au Nord Kivu : une région traversée par une guerre civile pour ses minerais. Ils s’épuisent de ce manque de médiatisation et des problématiques liées. Kalash Criminel poursuit en évoquant le colonialisme, ses séquelles, ainsi que ses expériences personnelles de la guerre, qu’il a vécu plus jeune. Le visuel a été réalisé par Felicity Ben Rejeb Price, celui-ci, permet d’illustrer avec plus de profondeur les thématiques soulevées par les deux artistes. Un grand groupe de personnes atteint d’albinisme vêtue de blanc, qui viennent déposer une couronne sur la tête de Kalash Criminel. Une puissante symbolique contrastée avec ce plan très lumineux et clair, on retrouve par la suite les deux rappeurs vêtus de noir dans une cave très obscure, comme dans une mine. Le clip, qui mélange ces plans, souligne bien les thèmes abordés dans les couplets et leur donne encore plus de puissance à travers les contrastes.


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Text ELAIA QUILLEVERE

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Tayc, de son vrai prénom Julien Bouadjie, est un artiste originaire de Marseille. De l’Afro, du RNB, de la Soul, du Jazz, du Tayc. Salut Tayc ! Comment vas-tu ? Yo ! Ça va et toi ? Tu vis probablement la période la plus agitée de ta carrière, tu enchaînes les hits, ton album Fleur Froide est toujours disponible et tu es actuellement en train de préparer ce que tu appelles "la petite soeur de Fleur Froide". Tu as également réalisé une performance aux NRJ Music Awards. Arrives-tu à réaliser tout ce qu’il t'arrive en ce moment ? Alors honnêtement souvent la réponse de base c’est "Non je n’arrive même pas à m’en rendre compte et tout et tout". Mais moi je ne dirai pas ça. Je dirais que j’ai conscience en fait que tout est en train de s’enchaîner. Mais oui, j’y crois parce que s’il y a bien une chose qu’on ne peut pas m’enlever ni à moi ni à mon équipe c’est qu’on n’a convoité la chose tu vois. C’est qu’on n’a tout fait pour que cette chose là arrive. Moi d’abord tout seul. Puis après avec mes gars, puis ensuite avec l’équipe avec laquelle j’ai signé, puis maintenant avec toute l’équipe que j’ai. On a tous bossés d’arrache pied pour que la chose nous tombe dessus tu vois. Donc maintenant qu’elle est là on en prend soin, on se rend compte de chaque chose et on va de l’avant tu vois. On pédale on pédale pour aller toujours plus loin.

Comment est-ce que tu expliques cette explosion soudaine ? En fait je pense que tout c’est bien emboîté tu vois. Je suis arrivé, tout c’est bien emboîté au bon moment : dans le sens où j’ai le sentiment d’être arrivé à maturité dans ma musique à un moment où j’avais l’équipe nécessaire pour me donner assez de visibilité, et pour potentiellement séduire un public tu vois. En fait, tout s’est enchainé au bon moment. Au moment où moi j’avais atteint la bonne maturité, j’ai rejoint la bonne équipe, qui m’a permis d’avoir le bon public, qui m’a écouté et qui a bien ressenti le truc tu vois. Donc je pense que c’est un emboîtement de pleins de choses qui sont arrivées au même moment et le timing a été parfait. Penses-tu être la figure majeure du renouveau du RNB en France ? Figure majeure je ne sais pas, moi je fais de l’Afro Lov. Donc être une figure majeure je ne sais pas. Ce qui est sur c’est que l’Afro Lov c’est mon mouvement, mais après être une figure majeure du RNB, ça, je ne me permettrais pas.


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Tu identifies souvent ta musique au concept d’Afro Lov, qu’est-ce que l’Afro Lov signifie pour toi ?

Si tu pouvais collaborer avec l’artiste de ton choix, avec qui aimerais-tu réaliser un morceau et pourquoi ?

L’Afro Lov c’est l'osmose parfaite entre la Soul, le RNB, le Gospel, le Jazz… tous ces styles là qui m’ont bercés, et l’afro qui est aussi mon style aujourd’hui tu vois.

Je dirais Wizkid et Drake, parce qu’à mes yeux ils représentent les deux boss des deux styles de musiques qui font l’artiste que je suis.


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Tu es très actif sur les réseaux sociaux, quel est le rapport que tu entretiens avec ta communauté ? Je les vois comme mes amis. Je leur montre tout ce qui me semble bon de leur montrer. J’interagis beaucoup avec. Comment envisages-tu la suite de ta carrière ? Comme je dis souvent : la carrière sera longue. On sent au travers de tes clips, ou même des différentes vidéos que tu peux faire, que tu as un goût prononcé pour l’acting. Peux-tu nous parler de tes premiers pas en tant qu’acteur dans une série Netflix ? Et comment tu en es arrivé là ? C’était particulier en fait. Moi qui ai l'habitude de tout contrôler au niveau de mes clips ect…

ou du moins d’avoir l’oeil sur tout, là j’ai été un peu déboussolé par le tournage. Sur un film tu n’as pas le temps de te regarder, de refaire des scènes si tu n’aimes pas ta tête ou autre. Donc c’était très différent de d’habitude. Mais c'était lourd. Tu as collaboré à plusieurs reprises avec des rappeurs, que ce soit Dinos ou encore Leto. Est-ce que l’on peut s’attendre à d’autres featuring avec des rappeurs ? Bien sûr ! Je me sens hyper à l’aise quand je fais un feat avec un mec du peura. Pleins d’autres collabes sympa arrivent.


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CULTURE

Galerie Perrotin Matignon : https://www.perrotin.com/fr/exhibitions/johan_creten-perrotin-matignon/9437


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‘RITUALS’ BY TOM SACHS Photography - Text LEA DELGAY

The museums were closed, but the art galleries remained open, so you can get your dose of art and culture despite everything! If you missed them, here are the art galleries you should not miss in Paris during February and March. From Alex Foxton, Jens Fänge, Jan Kaláb to Daniel Buren and Philippe Parreno... discover the artists who made the web speak.


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Galerie Karsten Greve : https://ropac.net/online-exhibitions/26-tom-sachs-ritual/


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‘INNER SONGES’ BY JENS FÄNGE Galerie Perrotin : https://leaflet.perrotin.com/fr/view/99/inner-songes


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‘HEAD OF MACBETH’ BY ALEX FOXTON


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Galerie Perrotin : https://leaflet.perrotin.com/fr/view/103/les-yeux-clos-eyes-closed


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‘THE EXHIBITION’ BY DANIEL BUREN AND PHILIPPE PARRENO

Galerie Kamel Mennour : https://kamelmennour.com/exhibitions/simultanement-travaux-in-situ-et-en-mouvement


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‘ON VISION AND COLORS’ BY JAN KALAB

Danysz Galerie : https://danyszgallery.com/fr/artists/10521-jan-kalab/works/


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DANIEL ARSHAM


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Galerie Perrotin Matignon : https://www.perrotin.com/fr/exhibitions/daniel_arsham-paris-3020/7077


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HOTEL AMOUR PARIS Text SALOMÉ ANJOLRAS


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HOTEL AMOUR L’art, la mode, et la Bohème : L’Hôtel Amour fusionne, mêle et entremêle ce qui fait l’essence du Paris d’aujourd’hui. Thierry Costes a trouvé en Emmanuel Delavenne et le touche à tout André Saraiva les parfaits partenaires pour cette aventure à proximité de Pigalle et de Montmartre. Un lieu atypique, différent, mais aussi un restaurant pas comme les autres dont le maître mot s’écrit en cinq lettres : STYLE. Pour celles et ceux qui veulent autre chose qu’un palace sans âme, et qui préfère la vie simple à la dictature du snobisme voici un lieu atypique, différent, mais aussi un restaurant pas comme les autres dont le maître mot s’écrit en cinq lettres : STYLE.


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AMANDA GORMAN

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A Rising Star

TEXT VICTORIEN JOSEPH

Amanda Gorman fell in love with words and poetry as a child. She grew up in Los Angeles, raised with her twin sister by her mother. At 16, she was named the "Junior Poet Laureate of the City of Los Angeles" and at 19, she won the same award nationally. Since then, Amanda Gorman

has gained notoriety and has been invited by celebrities such as Lin-Manuel Miranda, Al Gore and Hillary Clinton. Amanda Gorman is an activist poet, she defends the environment, speaks out against racial discrimination, and promotes gender equality. She belongs to a line of African American writers and activists who, since the revolutions of the 1960s, have had a major

influence on Anglo-Saxon culture through the form of spoken word. One of Gorman's earliest influences, Maya Angelou, was certainly the first of these committed writers and poets. She is a figure of the Civil Rights Movement and of American cultural and political life. Amanda Gorman has an obvious sense of musicality


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of text, flow and vocal expression. Weighed words, thoughtful silences, poised syllables, rhythmic breaths and shifting tempo make up a singular lyric that easily rivals many rappers and slammers. She is an activist poet, inspired by American society. Last year, she was inspired by the health crisis to write The Miracle of Morning, a poem in which she tries to instill hope: "In this chaos, we will discover clarity / In suffering, we must find solidarity. "The Hill We Climb » Joe Biden officially became the 46th President of the United States on Wednesday, Januar y 20, 202 1. The inauguration ceremony, a symbol of the transfer of power, was held in Washington. But during the ceremony, the eyes of the world were caught by someone else, a young black American woman, dressed in yellow and red, who came to embody a poem full of hope for a torn America.

has proved nothing but harmful, and now it is only harmony for all that is sought. The major message of the poem is a call for the union of everyone in the country, from west to east, from north to south, from every corner of the country to the largest cities. The nation can only be strong if it is united. Its call for the pursuit of justice and freedom for all American citizens is the primary goal to be set and achieved. History has witnessed many examples of injustice and cruelty, but these lessons of the pas t mus t b e le ar n e d p ro p e r ly an d meaningfully so that they are not repeated in the future. This is the new chapter, the new page in the nation's history. America has suffered much, and now there is no other way but to heal the nation, to unite it and make it stronger than ever. "Chorus of the Captains" After making a lasting impression at Joe Biden's inauguration on January 20 by

Faithful to her favorite subjects, such as racism, abortion, police violence, inequality or migration issues, Amanda Gorman evokes the ills of her country. From slavery to the presidency of Donald Trump, without avoiding the most obvious, the unprecedented health crisis of Covid-19.

reciting her poem "The Hill We Climb," Amanda Gorman again drew all eyes on her on Sunday, February 7, just before the kickoff of Super Bowl 2021, a true patriotic ritual in the United States. But also, a show business that even the Covid crisis is not about to stop. The young poetess recited a new piece of writing that had been commissioned by the

She emphasizes that the differences between people of different cultural communities and skin colors are not criteria by which people should be judged. The division between men

NFL, the National Football League, for this sporting event that brings together more than 100 million Americans in front of their television each year. The league is responsible


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for the performances and other half-time

Trimaine Davis, a teacher who fought for

concerts that have made Super Bowl history -

internet access for her students, Suzie

from Michael Jackson to U2, Beyoncé and

Dorner, a Tampa hospital resuscitation

Coldplay.

nurse, and James Martin, a former Marine

Amanda Gorman became the first guest poet to perform at the Super Bowl. Shortly before, she had already broken a record by being the youngest poet to recite a work at an inauguration ceremony. She had the opportunity to showcase her talent once again at an event that relies more on flamboyant spectacle than political poetry.

who is very involved in his community. This type of sporting event is a first for Amanda Gorman, as it is the first time lyricism has taken to the green lawn of the Super Bowl.


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De la Diversité

MOSUKE Text SALOME ANJOLRAS

« Français, d’origine Malienne et passionné du Japon, le Chef Mory Sacko souhaite vous faire découvrir son univers à travers un voyage culinaire entre l’Afrique, le Japon et la France. »

Formé dans de prestigieux Palaces Parisiens tels que le Royal Monceau ou encore Le Mandarin Oriental aux côtés du célèbre chef Thierry Marx, le Chef Mory Sacko reçoit plusieurs récompenses pour sa cuisine tel que l’Award du Jeune Chef 2021 par le Guide Michelin mais également celui du nouveau

du Japon, le chef tient à allier différentes cultures comme celles de l’Afrique et du Japon, tout en gardant une touche à la française. Le héron, qui est l’animal totem du Chef, est l’incarnation même de cette union et symbolise le restaurant. « Lors de ses migrations saisonnières, l’oiseau vole entre

talent de 2021 par La Liste.

les différents continents et se nourrit de ce

Il fut révélé principalement grâce à sa

travers les plats qu’il propose et le décor de

participation à la onzième saison de l’émission culinaire Top chef, ou il ne remporte pas la victoire mais se fait très vite remarquer et devient l’un des candidats préférés des spectateurs par sa créativité et

qu’il y trouve. » Il transmet ces cultures à son restaurant qui reflètent parfaitement son univers. Situé dans la rue Raymond Losserand, au plein cœur du 14ème arrondissement, le

son originalité.

restaurant offre une expérience unique

En ouvrant son premier restaurant « Mosuke

observer l’intérieur de la cuisine depuis la

», contraction de son prénom Mory et de Yasuke, qui est le 1er et unique samouraï

sensoriellement parlant. On peut également rue, avec toute l’équipe en action.


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PRETTY FOOD

Photography CHRIS SAUNDERS


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Artichaut - Foie Gras - Truffe - Jus Végétal - Oignon


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Sticky Rice aux Champignons, lard et poivre de Penja


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Du Local

CLARA JUNG PATISSERIE Photography CAMILLE MARIE Text SALOME ANJOLRAS

« Après une expérience de plusieurs années dans la restauration gastronomique en qualité de chef pâtissière, j’expérimente la pâtisserie boutique et événementielle à travers la réalisation de gâteaux et pièces montées que je souhaite légers mais gourmands, peu sucrés, qui mettent en valeur le goût des produits bruts de qualité, et ce à travers l’harmonie dans les textures et une pointe d’originalité. »

Située en plein centre-ville de

Mais il ne faut pas oublier que

Montpellier, la boutique Clara

derrière tous ces jolies œuvres,

Jung offre une multitude de

il y a des artistes. C’est dans un

pâtisseries plus appétissantes

laboratoire situé à Castelnau-le-

les unes que les autres, aux

lez que toutes ses pâtisseries

goûts raffinés et variés. Du

sont confectionnés avec soins

cookie vegan, au cheesecake

par des passionnés de ce

façon tiramisu, en passant par

domaine. Tous les jours de

le chou à la crème, c’est un large

nouveaux gâteaux et autres

choix et surtout très variés

sont imaginés et confectionnés

fruits utilisés sont des produits

qu’offre Clara Jung. En plus de

dans ce laboratoire et sont

locaux, et le chocolat provient

tout ça, vous pouvez aussi vous

transportés en boutique et aux

d’une collaboration avec la

réhydrater avec ses thés et

halles du lez, car oui, Clara

maison chocolatière Valrhona.

infusions biologiques ou encore

Jung est aussi présente dans les

Tout ce travail donne l’eau à la

ses cafés gourmands.

halles les samedis matin. Les

bouche !


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Clara Jung c’est aussi les pièces montées pour les grands évènements. Du NakedCake au gâteau recouvert, de 20 parts à 50 parts et plus, Clara Jung propose des prestations personnalisées selon les demandes. Dans un style bohème et unique, ces pièces montés ravivent les gourmands.


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FASHION

AD

Série à l’argentique - Montpellier, Appartement de Lisa Calas Alain . Gillian . Yassine - Plage du Grand Travers Myriam Chatoui - Montpellier, Appartement de Marianne Waquier Kim et son foulard - Palma Café . 32 Boulevard du Jeu de Paume, Montpellier Place Saint Ravy, Montpellier

Idmael & Lamai - Perols, Maison des grands-parents de Eve Borelli

CLOTHES - Série à l’argentique Intimissimi Haut de pyjama manches longues en modal Short en soie et dentelle Chemise Manches Courtes en Soie avec Bordures Contrastées Short en Soie avec Bords en Contraste

Etam Lingerie UPSIDE Soutien-gorge triangle sans armatures

- Alain . Gillian . Yassine WE THE NEW Air Jordan 1 Mid Fearless Maison Château Rouge Air Jordan 1 Low SB UNC

SANDRO

BECQUET Peignoir de bain nid-d’abeilles pour femme Linge de toilette en coton bio** Lauréat

Veste de Costume en laine Pantalon de Costume en laine

ZARA - Kim et son Foulard - Myriam Chatoui Louis Vuitton Pochette Accessoires

BALENCIAGA Trainer Track

JACQUEMUS Le bob Gadjo Grand Chiquito

COS Oversized Trench Coat

Nasty Gal Robe courte côtelée

Pantalon de Costume Structuré Surchemise de Costume Structurée Surchemise à Poches Gilet en Coton T-Shirt Basique slim à manches longues T-Shirt Basique Médium Weight Blouson de travail Pantalon Chino Carrot Fit Chapeau Bob en Velours Côtelé

SUPREME Supreme Washed Chino Twill Camp Cap (FW20) Burnt Orange


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DRESSES CULTURE DANIEL ARSHAM - Galerie Perrotin . Avenue Matignon, 75008, Paris ‘RITUALS’ BY TOM SACHS - Galerie Karsten Greve . 7 Rue Debelleyme, 75003, Paris ‘INNER SONGES’ BY JENS FÄNGE- Galerie Perrotin .

5 Impasse Saint-Claude, 75003, Paris

‘HEAD OF MACBETH’ BY ALEX FOXTON - Galerie Perrotin .

5 Impasse Saint-Claude, 75003, Paris

‘THE EXHIBITION’ BY DANIEL BUREN AND PHILIPPE PARRENO - Galerie Kamel Mennour . 47 Rue Saint-André des Arts, 75006 ‘ON VISION AND COLORS’ BY JAN KALAB - Danysz Galerie . 78 Rue Amelot, 75011 Paris HOTEL AMOUR PARIS -

8 Rue de Navarin, 75009, Paris


BRAVE MAGAZINE

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