Léa Joanny architecte urbaniste portfolio

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L É A J OA N N Y

ARCHITECTE-URBANISTE

PORTFOLIO 2019


curriculum vitae

Léa JOANNY

Architecte D.E. et urbaniste Je suis intéressée par le patrimoine, la réutilisation, la matière, le paysage, l’espace, le chantier, la lumière les cultures urbaines, les espaces publics, les campagnes...

Née le 30 juin 1994 lea.joanny@yahoo.fr +336 37 74 84 88


2018

Master II urbanisme et aménagement

2017

Diplôme d’état d’Architecte

2015 - 2016

Master I - ERASMUS à Madrid

FORMATION

Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Régional à Aix-en-Provence Spécialité « Habitat, politique de la ville et renouvellement urbain »

École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand Spécialité « Mémoires et techniques de l’architecture et du patrimoine habité urbain et rural »

Escuela Técnica Superior de Arquitectura, Universidad politécnica de Madrid

EXPÉRIENCES Janv-mai 2019

Direction du patrimoine et de l’immobilier du CROUS Aix-Marseille

(5 mois)

Mise à jour de la base de données patrimoniales (diagnostic technique et éléments contractuels) et élaboration du schéma de stratégie immobilière

Déc 2018-mars 2019

Conception d’une boîte à livres en concertation avec les habitants (AE)

Sept 2018-déc 2019 (4 mois)

Kahn & Perdereau architectes-urbanistes (AE) - Marseille

Avril-Juin 2018 (3 mois)

Kahn & Perdereau architectes-urbanistes (stage) - Marseille AVAP de Nice, projet urbain à Brignoles, projet urbain à Alleins

Mars 2018

Premier prix de l’appel à idées « L’habitat du futur » - Aix-en-Provence

Oct 2017-Avril 2018 (7 mois)

Diagnostic urbain et social, mobilier urbain éphémère en concertation avec les habitants

Juill-Août 2017

Atelier Vattan architectes (stage) - Clermont Ferrand

Janv 2017

Premier prix concours Construir’acier (concours des écoles) - Clermont-Ferrand

Mars-mai 2016

Collectif Recetas Urbanas (chantier de bénévoles) - Madrid

Janv-fév 2014

Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine (stage) - Lille

2013-2014

Association de la Fondation Etudiante pour la Ville - Tutorat (bénévolat) - Clermont-Ferrand

(2 mois)

(1 mois)

Quartier d’Encagnane - Association EASI pour tous et ville d’Aix-en-Provence

AVAP de Nice, chartes de matériaux et couleurs, diagnostics de stratégies territoriales

Appel à idées primé par l’association d’architectes-urbanistes Devenir

Projet étudiant sur commande réelle, maîtrise d’ouvrage publique - Manosque

La escuela crece : extension d’une école, entièrement à partir de matériaux de récupération

Soutien linguistique et ouverture culturelle auprès de deux enfants de 6 et 8 ans nouvellement arrivés en France

Fév 2013 (1 mois) Société coopérative d’artisans (stage de suivi de chantier) - Corrèze Juill 2012 (1 mois) Bertrand Irondelle architecte (stage)

COMPÉTENCES, ETC. Langues

Anglais (4/5) | Espagnol (5/5) | Italien (4/5)

Logiciels

Autocad (5/5) | Illustrator (5/5) | Photoshop (5/5) | InDesign (5/5) | ArchiCAD (en cours) Rhino (3/5) | Sketchup (2/5) | VRay (2/5) | Quantum Gis (1/5)

Autres

Maquettes (matériaux variés et découpe laser) | tablette graphique | photographie | écriture Permis B Sports de pleine nature (kayak, ski, randonnée) | voyages (Europe, Inde)



SOMMAIRE

1:200e La halle aux plantes

IER

P

M RE

IX

PR

Restructuration de l’espace public, programmation et réhabilitation d’une église Concours des écoles Construir’Acier Billom, Auvergne (2017)

Hors et entre les murs Réhabilitation de l’ancien Collège des Jésuites et extension (coworking et logements) Concours européen IACOBUS + Projet de Fin d’Études Billom, Auvergne (2017) IX

PR

IER CO 23 EM PR

Reconversion d’une usine de pétrochimie Appel à idées « l’habitat du futur » organisé par l’association DEVENIR Lavéra, Bouches-du-Rhône (2018)

1:2000e Formes fortes Projet urbain Montpellier (2014)

Eclats de voix + Tout ce qui nous lie + Comme un accord Diagnostic urbain et social en concertation avec les habitants Manosque (2017-2018)

1:20e Eclats de voix + Tout ce qui nous lie + Comme un accord Aménagements éphémères, support à la concertation avec les habitants Manosque (2018)

Boîte à livres Conception de mobilier urbain en concertation avec les habitants Encagnane (2019)



1:200

e



La Halle aux plantes Romain FARGETTE (ingénieur) Victor DUSSAP, Lucien FILLIAS, Léa JOANNY, Caroline NIEL (architectes)

Concours Construir’Acier Concours des écoles ENSACF/POLYTECH CLERMONT-FERRAND 2017

RIX

P

ER P REMI


La halle aux plantes

Élévation ouest

0

2m

5m

Billom se trouve en Auvergne, à une heure de voiture à l’est de Clermont-Ferrand et est inclue dans deux entités paysagères, la plaine de la Limagne à l’ouest et le parc du Livradois-Forez à l’est. Le paysage est constitué de forêts et de champs. Si l’on observe l’évolution du bâti de Billom, on peut voir que jusqu’au XXème siècle, la ville a peu débordé son enceinte et s’est régénérée sur elle même. Aujourd’hui, la ville connaît un phénomène d’expansion urbaine qui se traduit par l’extension de zones pavillonnaires de tous côtés et le recul des terres agricoles. Nous faisons le postulat que cette expansion va se poursuivre de manière incontrôlable dans le futur. Partant du principe que la ville se construit autour de ses polarités, nous proposons une alternative à l’expansion urbaine indéfinie et proposons une intervention qui puisse fédérer une nouvelle polarité autour de l’église Saint Loup, avec un fonctionnement complémentaire et non concurrentielle à la polarité actuelle du centre-ville, c’est à dire avec des programmes tournés vers la nature et l’agriculture.


1900

2017

2060

église Saint Loup


0

1265

1490

1835

2017

Construction

Tremblement de terre écroulement de la nef

Reconstruction de la nef à un niveau inférieur

Réhabilitation

10 m

20 m

Plan rez-de-chaussée

Élévation sud et coupe sur l’espace public


L’organisation spatiale de la nouvelle polarité est faite par le retournement de la relation habituelle entre le parvis et l’église : ici le parvis vient se placer à l’arrière de l’église, il s’oriente vers le pavillonnaire. Une opération de densification a lieu de part et d’autre de ce nouveau parvis, dans le prolongement des bandes de bâti existantes, avec deux nouveaux édifices qui donnent des limites à ce nouvel espace public et le rendent plus lisible. L’intérieur de l’église, au rez-de-chaussée, est investi par la halle de marché. Elle est composée de stands qui prennent place dans les bas côtés, faisant de la nef un espace libre de circulation et de promenade. Ces stands sont montés sans aucune accroche sur les murs de l’église, ils sont donc complètement démontables. Ils peuvent se refermer sur eux-mêmes si l’église accueille une manifestation ou une autre activité. Les bas côtés sont recouverts par une promenade extérieure qui se trouve au niveau intermédiaire et offre des vues sur le grand paysage, ainsi que sur l’intérieur de l’église. Au dernier niveau de l’église, ainsi que sur les deux extensions, on trouve des serres. Celle de l’église est publique, celle de l’extension au sud (ateliers pédagogiques et pôle de recherche) est dédiée aux besoins de l’équipement et celle de l’extension nord (logements) sert aux habitants.

Relation entre volume sur l’église et grand paysage

Vue intérieure de la serre


Pathologies

Les désordres sont : - problèmes en soubassement dus à l’excavation des espaces publics autour de l’église qui ont mis à nu les fondations - déversement des murs latéraux de la nef dus aux problèmes de fondations - vrille de la chapelle sud - troubles dans le comportement des voûtes (elles sont emportées par les murs latéraux) - absence de charpente sur la nef : le toit repose sur une forme en béton non armé qui se désagrège, ce qui provoque l’affaissement de la toiture, l’annulation de sa pente et donc des infiltrations d’eau

0

1m

3m


Comportement des voûtes

Courbe de poussée dans l’arche Composantes horizontales et verticales Résultante

Situation actuelle Le mur latéral est soumis à une poussée horizontale qui déséquilibre sa résultante et le rend instable.

Destruction de la voûte centrale Si l’on détruit la voûte centrale, on réduit cette poussée horizontale dans le murs latéral; et on provoque une poussée horizontale dans le sens inverse dans la colonne.

Nouvelle structure Avec la nouvelle structure du projet, on vient récupérer la poussée horizontale dans les colonnes, ce qui leur rend leur stabilité. La poussée horizontale dans le mur latéral reste réduite. La structure vient s’appuyer sur le murs latéral avec un appui glissant, ce qui provoque l’ajout d’une poussée verticale dans ce mur et redresser la résultante, améliorant sa stabilité.

0

50


Coupe transversale CC’ sur la nef

La structure qui prend place à l’intérieur de l’église est composée d’un assemblage de portiques tridimensionnels en acier et de section cruciforme. La section cruciforme a été choisie parce qu’elle répondait à la demande d’élancement de la structure et qu’elle permettait une finesse dans les assemblages. Ces portiques permettent de recréer une voûte centrale, un nouveau ciel composé d’ondulations, où la lumière entre et crée des jeux d’ombres à l’intérieur de la nef. Le but est également d’habiter la partie concave et la partie convexe de la voûte.

Le rez-de-chaussée comporte la halle de marché. L’étage intermédiaire est celui de la promenade extérieure. Le niveau supérieur est celui de la serre. Le volume entre la serre en haut et le rezde-chaussée de l’église est clos par des vitrages qui suivent le plancher de la serre puis descendent le long de la structure pour atteindre le plancher intermédiaire.


Structure en portiques tridimensionnels

Promenade extĂŠrieure

Coupe longitudinale DD’

Volume de la serre


maquette 1:200


maquette 1:50



Hors et entre les murs Projet de fin d’études Réalisé en binôme pour la partie IACOBUS avec Adeline MARÉCHAL


RECONNAISSANCE ANTÉRIORITÉ église médiévale

rempart du 15e

HÉRITAGE

XXIème siècle Le collège est désaffecté. Seule une partie de l’aile Est est occupée par les Finances publiques. Un incendie endommage l’aile Sud. Une charpente en fermettes et une toiture en bacs acier provisoires sont mises en place. Les ouvertures sont murées. Le site est inscrit à l’inventaire supplémentaire des M.H. en 2002.

XIXème siècle Les militaires occupent le collège. Une surélévation est construite sur les 3/4 du collège. La charpente et les toitures sont refaites. Le volume de l’église est remanié: ajout de planchers, percements modifiés sur la façade Nord, destruction et reconstruction de la façade sud, de la charpente et de la toiture.

XVIème siècle Les Jésuites s’installent à Billom. Ils construisent le collège entre 1556 et 1562. Ils s’appuient sur la présence d’une petite église à laquelle ils ajoutent un bâtiment en quadrilatère avec une cour centrale puis d’autres corps de bâtiments, suivant une architecture tramée et régulière.

Moyen-Age Une petite église est présente. Elle serait de petite taille et aurait des bas-côtés.

MÉMOIRE

Qu’est ce que l’on reconnait comme patrimoine ?

Le thème de l’antériorité s’intéresse à ce qu’il y avait avant l’implantation des jésuites à Billom. C’est l’identification des limites entre lesquelles se sont installés les jésuites. L’église médiévale est la genèse de l’implantation des jésuites sur ce site. Nous portons un intérêt à son emprise seule (qui est ainsi mentionnée dans l’arrêté de protection) car elle a défini l’orientation et l’implantation du collège. Les murs d’enveloppe qui persistent aujourd’hui matérialisent cette emprise. Le mur du chevet montre l’orientation de l’église et abrite la partie qui était la plus sacrée. Deuxième limite spatiale, le rempart du 15ème siècle. Le thème de l’héritage s’intéresse à ce qu’il nous reste aujourd’hui de l’architecture du collège des jésuites : de quoi est-ce qu’on hérite ? D’un bâtiment occupé par plusieurs usagers au fil des siècles qui a subi beaucoup de transformations. L’identité des principaux usagers du site (à savoir les jésuites puis les militaires) est reconnaissable. Pour les jésuites, l’architecture est caractérisée par la rigueur : régularité des façades (notamment visible dans la cour où elles ont subi le moins de modifications), cour carrée avec sa galerie distributive voûtée, accès est/ouest qui renforcent l’aspect central de cet espace extérieur. Ce sont ces caractéristiques que nous reconnaissons comme héritage et que nous choisissons de mettre en valeur. L’architecture des militaires est également caractérisée par la rigueur mais dans une logique pragmatique, fonctionnelle et efficace, ne tenant pas compte d’une qualité architecturale existante. Nous ne reconnaissons pas leurs modifications comme héritage car elles ne font pas sens par rapport au fait historique qui nous intéresse : l’implantation des jésuites à Billom. Dernier thème, la mémoire, au travers de plans anciens qui permettent de recontextualiser l’édifice construit par les jésuites. Les tracés anciens démontrent que le collège faisait partie d’une organisation spatiale complexe avec une partie habitations dans l’édifice encore présent aujourd’hui et une partie enseignement qui se trouve dans les édifices détruits. Les deux parties de ce programme s’articulaient autour de la rue qui était réservée aux étudiants à l’époque des jésuites.

IACOBUS


POSTURE PATRIMONIALE

Nous avons porté un intérêt particulier au fait historique que représente l’arrivée des jésuites à Billom dans la seconde moitié du XVIe. Ce fait historique a engendré une architecture reconnaissable et a influencé l’architecture jésuite de la région. Le collège de Billom est d’autant plus important car il s’agit du 1er collège jésuite de France. Notre posture patrimoniale est de reconnaitre et rendre visible l’édification du premier collège jésuite de France. Retrouver un volume unique dans l’église Nous supprimons toutes les interventions des militaires, à savoir : la charpente, la toiture, les percements des façades est et ouest, ainsi que les planchers. Ces planchers ont coupé les percements à double embrasure de la façade nord ; nous restituons ces percements dans toute leur hauteur. La façade Sud a probablement été détruite puis reconstruite par les militaires pour y faire de nouveaux percements adaptés au changement d’usage qu’ils ont opéré dans le volume de l’église. Nous détruisons ce mur sur une large partie en faisant des coupes franches mais sans le supprimer entièrement car il matérialise l’emprise de l’ancienne église. Nous mettons en scène le rempart (aujourd’hui disparu) dans l’espace public, afin de redonner une lecture de cette limite qui a contraint l’expansion des jésuites sur le site.

RETROUVER UN VOLUME UNIQUE

CRÉER UNE UNITÉ DE TOITURES

Créer une unité de toitures Nous déposons la surélévation, la charpente et la toiture des militaires afin de retrouver trois niveaux d’élévation sur les façades extérieures du collège. Elles retrouvent ainsi leur correspondance avec les façades sur cour, qui ont été les moins modifiées. Nous posons une nouvelle toiture symétrique sur les ailes est sud et ouest pour unifier l’ensemble du corps du bâtiment. Construire au dessus des traces Nous redéfinissons une rue piétonne correspondant à l’ancienne rue d’entrée, ce qui redonne de l’importance à l’axe qui desservait jadis l’ensemble des différents bâtiments qui composaient le collège. Sur les tracés anciens, au sud, nous construisons une extension. Il ne s’agit pas d’une restitution mais d’une interprétation de ces tracés anciens. Cette construction est possible car aucun bâtiment n’existe aujourd’hui. Au contraire les autres tracés sont désormais recouverts par d’autres constructions.

IACOBUS

CONSTRUIRE AU DESSUS DES TRACES


Plan masse

IACOBUS


élévation ouest

Coupe EE’

jardin au nord

espace public à l’est

espace public au sud

rue piétonne à l’ouest

IACOBUS


Hors les murs

Le projet « hors les murs » permet notamment d’aborder le thème de l’accroche à l’existant et plus précisément de la rencontre entre deux volumes à la géométrie et à l’orientation différentes, en venant s’accrocher au dehors des murs du collège des jésuites. Ce volume vient s’implanter au-dessus des traces archéologiques du bâti ancien, sans volonté de restitution d’une forme historique mais dans une logique d’interprétation du schéma d’implantation jésuite. Le volume est décollé du sol, ce qui permet de garder une circulation dans l’espace public et de ne pas perturber la lecture du volume du collège des jésuites. Le volume vient à la rencontre de l’existant en mordant l’angle. Le terme de mordre exprime une accroche particulière à l’existant : il ne s’agit pas d’un encastrement dans l’angle du collège, ni d’un décollement par rapport aux murs existants. A l’inverse, à l’intérieur du collège des jésuites, l’intervention est mesurée, visant simplement à une remise en état des espaces et des matériaux. C’est un coworking qui prend place dans l’extension et dans le premier étage de l’aile ouest du collège. Pour y accéder on peut entrer par l’ancienne entrée principale du collège, à l’ouest, puis monter l’escalier, et pousser la grille. Cette grille nous provient directement des jésuites et nous replace dans l’histoire : on reproduit un geste qui a été pratiqué par les jésuites il y a plusieurs siècles.

P.F.E.


Hors les murs

*1

*I

N

Plan de représentation des rez-de-chaussée 0

5

Élévation Ouest

P.F.E.

10 m


Hors les murs

*II

N

Plan niveau 1

Coupe DD’

P.F.E.


Hors les murs

N

Plan niveau 2

P.F.E.


Le bloc contre le collège est un volume fermé par des panneaux translucides qui cachent la structure sur laquelle s’appuient les deux poutres. Ce bloc exerce une fonction de seuil : il met en scène le franchissement depuis l’espace public jusqu’à l’intérieur du collège en amplifiant cette sensation de franchir. Il devient un bloc lumineux la nuit, participe à l’éclairage de la sous face de l’extension et permet de valoriser l’entrée dans le bâtiment pour les usagers. A l’intérieur du collège, l’ancien couloir qui liait autrefois le collège à son extension est conservé car il est un élément architectural essentiel pour comprendre le développement du collège des jésuites ainsi que l’implantation du projet. Au sol, il s’habille d’un dallage en pierre volcanique, comme au temps jésuite, dans le prolongement de la galerie. Au rez-de-chaussée il se termine par un vitrage sur toute la hauteur et la largeur du passage. La menuiserie de ce vitrage se trouve en retrait, pour recréer la sensation d’épaisseur du mur d’enveloppe mais le dallage en pierres se poursuit jusqu’au nu du mur extérieur afin d’apporter l’idée du prolongement spatial qui existait auparavant. Au premier étage le franchissement est également mis en scène grâce à ce bloc, qui n’est plus un volume fermé mais qui s’exprime notamment par un traitement différent au sol : on passe d’un sol en béton lisse et uniforme dans le coworking à des panneaux d’acier, puis à un dallage en pierres volcaniques qui se prolonge dans la galerie. Il s’agit d’affirmer la discontinuité entre les espaces.

Détail structurel Coupe EE’

P.F.E.


Coupe BB’ et élévation Est

Détail de pose au sol Coupe DD’

P.F.E.

Détail d’accroche à l’existant Coupe FF’


La galerie rĂŠhabilitĂŠe au rez-de-chaussĂŠe (photomontage)

Photomontage avec la maquette au 50e

P.F.E.


Le coworking - photo de la maquette au 50e

maquette 1:50

P.F.E.



CO 23 Lorenzo GRECCHI, Léa JOANNY

IER PREM

PRIX

Appel à idées «l’habitat du futur» Organisé par l’association DEVENIR AIX EN PROVENCE 2018


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Années 2080 Le désir matérialiste de la propriété privée a eu pour conséquence la consommation excessive d’espace naturel et agricole et la détérioration des ressources naturelles. Aujourd’hui il est désormais impossible, car interdit par la loi, de construire hors des emprises déjà construites. Le sol est considéré comme une denrée à préserver. Avec la disparition progressive des énergies fossiles, le prix à la pompe a augmenté jusqu’à mettre en péril la capacité des européens à se déplacer individuellement en voiture mais également à poursuivre des activités de production industrielle. Les routes et autoroutes, inutilisables, ont disparu des cartes. Les déplacements se font collectivement, en train ou en bateau. Au quotidien, on se déplace à pied et en vélo. Les kilomètres carrés de tissus pavillonnaires monofonctionnels sont devenus inaccessibles depuis que les voitures ne circulent plus. Les humains ont maintenant besoin de cultiver pour se nourrir, et donc de vivre proche des terres cultivables. L’autonomie alimentaire est la première nécessité. Les mentalités changent. On revient à une vie plus simple. L’économie capitaliste basée sur la consommation s’est effondrée et avec elle est mort le besoin de promouvoir l’administration au travers de grands projets. En plus de conditions climatiques moins tempérées, qui tendent vers le tropical, et d’un format économique et social en évolution, l’humain doit apprendre à s’intégrer dans le déjà-là, lieux déjà construits, contenants; paramètres qui l’obligent à penser différemment son mode d’habiter. On change souvent de place, selon les opportunités de travail, selon les saisons, et selon les loisirs que l’on pratique à tout âge de la vie. Ce n’est plus le titre de propriété qui définit le droit d’habiter un lieu mais le fait d’habiter aujourd’hui et maintenant dans un lieu qui crée le « chez soi ». Avec la chute du capitalisme, la planification urbaine a évolué : elle ne répond plus à des dynamiques de marchés économiques mais à des besoins réels. Les architectes se libèrent de la dictature de l’image et du désir de reconnaissance. L’architecture devient non-figurative, il s’agit de créer des expériences spatiales et d’en promouvoir la qualité constructive et l’intelligence technique. L’architecture n’est plus jetable, elle doit incrémenter un lieu, valoriser la qualité du site et du déjà-là et l’adapter aux besoins de moment présent.

Container 23 Avant, à Lavéra, il y avait un entreprise de pétrochimie qui a tout pollué. Après le choc pétrolier de 2040, les prix du pétrole ont tellement augmenté que les entreprises de pétrochimie ont fait faillite, et ce site a été longuement abandonné. Avant de partir, les entreprises ont dû payer de grosses sommes pour dépolluer tant bien que mal le site. Et la végétation a finalement repris ses droits. Aujourd’hui, en 2084, Lavéra apparaît comme une réserve foncière qualitative. Les containers de pétrole et d’huile, désaffectés et dépollués depuis bien longtemps forment aujourd’hui de rares emprises que l’on peut réutiliser. Avec vue sur la mer, bien connecté à la méditerranée et à l’étang de Berre grâce à son port, et bien connecté aux terres grâce au réseau de chemin de fer hérité de l’ère pétrolière, le site de Lavéra dispose de qualités nécessaires en terme de mobilité, mais aussi en terme de paysage. La base de la ville jusqu’aux années 2020, c’était l’addition, parfois très distendue, entre espace privé (logement) et espace public (place). La ville se pensait en termes d’accumulation, juxtaposition, multiplication, rentabilité. L’habitat était une notion confondue avec le logement. Avec C O 2 3, une proposition d’architecture non figurative, il s’agit de déconstruire le concept, la structure spatiale et surtout mentale, de l’habitat. Nous explosons ces constructions pour réorganiser la relation entre privé et public. Le privé demeure mais il est réduit à son minimum, jusqu’à la cellule. L’espace privé est rationalisé selon les besoins. Le privé se comprime pour laisser place au public. Le public devient le lieu de la vie familiale, le lieu de télé-travail, le lieu de rencontre collectif et riche, là où on mange, là où l’on travaille. L’habitat devient concrètement l’imbrication entre le privé et le public. Les containers abritent chacun des fonctions différentes et des expériences différentes. Certains se trouvent comme C O 2 3 dans une fonction d’habitat tandis que d’autres accueillent des équipements de santé, de culture ou de sports. Ils sont complémentaires entre eux. Et chaque container est un résultat aléatoire de densité d’usages et fonctions. Cette ville se construit sur la base de dynamiques sociales.


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logements, qui fo s, lesoins des familles. Lrment le é v i ar es c pr o es n les tbsouvent,ssseéldenr lues opporteulationonto c s a n o n o n p l ogem ité au ur h de le p l e ent s de « a lu s esles sloegemst plus l ma tr ch bit e t le ab e n’e c is d a v ez é d d ce n n s e n e l ail, so u e so io ng nt ’ha le i » e dit ha rta bi s c po te m

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1:2000

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Formes fortes CHLM 2

Marien BEAUCOURT, Caroline NIEL, Halima NEIJJAR, Léa JOANNY, Marc Antoine ROUSSEAU


Formes fortes A Montpellier, le projet a pour territoire le quartier d’une ancienne école militaire avec le parc Montcalm qui constitue la dernière vaste réserve foncière de la ville. L’enjeu est de désenclaver ce site en autarcie, de dynamiser le quartier et de le densifier en créant du logement collectif. Notre approche a commencé à l’échelle de la ville, par un repérage de ce que nous avons choisi d’appeler « formes fortes ». Ce sont des formes singulières en plan, qui se caractérisent par un principe de composition affirmé, et une géométrie de formes orthogonales indépendantes de leur contexte. Nous nous sommes posé la question des connexions qui existent ou non entre ces « formes fortes » et des interstices qu’elles créent avec leur contexte. A l’échelle du quartier nous avons repéré deux formes fortes : l’ensemble de l’école militaire (désaffecté, difficile à conquérir pour les habitants, peu agréable pour le piéton) et l’ensemble Mas Drevon (un ensemble de logements sociaux construits entre 1960 et 1970 où l’on observe une vie de quartier active et animée). La problématique de la connexion entre ces formes fortes nous est apparue comme une évidence : comment prolonger l’attractivité commerciale et sociale de Mas Drevon vers l’ancienne école militaire et le parc ? Dans le quartier, les espaces dédiés à l’automobile sont particulièrement vastes et restreignent les espaces piétons, autant en terme de quantité qu’en terme de qualité. Les espaces publics statiques sont très pauvres. Comment créer des l’espaces publics générateurs de vie de quartier ?



ECOLE MILITAIRE

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MAS DREVON

Un quartier dessiné autour des formes fortes, à l’image de la métropole


Nous avons procédé par une analyse de barrettes perpendiculaires à notre axe fédérateur, afin de faire émerger des situations de densification et d’implantation de programmes et de donner des limites à notre intervention sur l’espace public. Nous nous sommes orientés vers un projet de sols afin de nous focaliser sur l’espace public. Nous avons imaginé une plateforme malléable qui puisse aussi bien accueillir des usages dessus et dessous. Nous avons travaillé sur des différences de granulats pour les sols minéraux, afin qu’ils renseignent sur les usages. Nous avons pris le parti de densifier en frange du parc sur l’axe fédérateur mais de ne pas construire au-delà de la limite donnée par l’existant, afin que le parc Montcalm devienne le « poumon vert » de Montpellier. Notre intervention sur l’espace public débute de l’ensemble Mas Drevon et se termine en longeant l’ancienne école militaire, avec des ramifications vers l’intérieur de celle-ci, avec des percements dans le mur d’enceinte afin de la désenclaver.


Plan guide

Notre programme comprend une frange à vocation sportive (terrains de sports, locaux pour différents clubs, etc) qui donne sur le parc, réaménagé, pour améliorer sa qualité paysagère et sa qualité d’usage (rassemblement des terrains sportifs pour dégager une partie libre de tout aménagement). Sur la rue nous avons favorisé des équipements de quartier: crèche, halle de marché, maison des associations, cafés. Les espaces publics sont variés et se déclinent en skatepark, miroir d’eau, terrasses, aires de jeux, place de marché, promenade, piste cyclable, parvis de l’école de journalisme, boulodrome…


Plan masse



Éclats de voix + Tout ce qui nous lie + Comme un accord

COLLECTIF BAHIA

Chloé BERNAL, Marlène HALBGEWACHS, Léa JOANNY, Morgane MARIN

EXTRAITS CHOISIS

2017-2018 - IUAR





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Eclats de voix + Tout ce qui Aménagements éphémères, support à la concertation avec les habitants (projet étudiant sur commande réelle, maîtrise d’ouvrage publique) Manosque 2018


nous lie + Comme un accord


Boîte à livres Conception d’une boîte à livres en concertation avec les habitants (AE) Quartier d’Encagnane - Association EASI pour tous et ville d’Aix-en-Provence Inauguration en mai 2019






Lieux de cultes reconvertis en musées : quelle relation avec le contexte ?

Mémoire de fin d’études en architecture Résumé


Lieux de cultes reconvertis en musées : quelle relation avec le contexte ? Prenant le cas particulier de deux lieux de cultes reconvertis en musées, ce mémoire propose une méthode d’analyse de la relation entre l’édifice et le contexte.

Tolède - église-mosquée Cristo de la Luz

Les mécanismes qui entourent la reconversion d’un lieu de culte en musée ont tout d’abord un impact à l’échelle architecturale. A Tolède, l’intérieur de l’église a été modifié au niveau du sol, avec l’excavation de restes archéologiques et au niveau des entrées, avec la mise en place de claustras. Il s’agit d’une part d’enrichir la valeur historique perçue de l’édifice, en montrant qu’il est extrêmement ancien, et de lui donner une puissance documentaire. Le monument devient un objet de savoir, un « point d’accès »1 à une connaissance. Ce phénomène explique la montée en puissance de la visite touristique culturelle. Dans l’Allégorie du patrimoine2, Françoise Choay énonce que le monument historique est « constitué en objet

de savoir et intégré dans une conception linéaire du temps : sa valeur cognitive le relègue dans le passé, ou plutôt dans l’histoire (...) » puis que le monument peut « en tant qu’œuvre d’art, s’adresser à notre sensibilité artistique, à notre «vouloir d’art» : dans ce cas il devient partie constitutive du présent vécu, mais sans la médiation de la mémoire ou de l’histoire ».

l’art contemporain. Cela change complètement le rapport à l’édifice. Il est un contenant au sens propre : il contient des expositions contemporaines. Il devient alors « partie constitutive du présent vécu »3 pour reprendre la formule de Françoise Choay, mais d’une autre manière. Sa capacité à assurer une fonction de support le projette dans le présent. La modification de l’intérieur de la synagogue a été radicale avec la peinture en blanc de tous les murs et des plafonds. Cela traduit le détachement de la valeur historique, qui aurait préconisé la conservation des décors et matériaux visibles comme témoignage. L’édifice historique apporte une plus-value aux expositions contemporaines, car il leur offre un cadre exceptionnel par son ancienneté et la valeur symbolique qu’il transmet. La réciproque est également vraie : les expositions apportent une plus-value à l’édifice car elles lui permettent d’être utilisé au présent, en plus d’être un support de témoignage du passé.

Les reconversions de ces deux objets d’étude ont enLa vocation donnée aux édifices anciens est alors de gendré la création d’un nouvel édifice, dont la fonction est rattémoigner d’un passé, de nous donner des informations sur tachée au musée. A Tolède, il s’agit d’une billetterie, à Delme ce passé, et parfois de toucher notre sensibilité artistique. d’une résidence d’artistes. Cette différence entre les fonctions proposées montre une différence dans l’appréhension La synagogue de Delme offre cependant une nouvelle du monument : possibilité au patrimoine. Reconvertie en musée, elle n’a A Tolède, l’église-mosquée est le but de la visite, pas pour finalité de s’exposer elle-même mais d’exposer de ce monument est l’intérêt unique et final de l’opération qui l’entoure. 1 2

Idem 1 CHOAY, Françoise. L’Allégorie du patrimoine. Édition revue et corri-

gée, Paris, éditions du Seuil, coll. « La couleur des idées », 1999, p21.

3

Idem 3


Delme - synagogue

A Delme, le monument est utilisé comme média pour proposer une nouvelle activité qui diversifie celles du village. Le but de la visite à Delme est à la fois l’édifice qu’est la synagogue en tant que monument historique, et les expositions artistiques à l’intérieur ; mais aussi l’architecture de l’extension, très particulière et contemporaine qui peut donc attirer les curieux et les amateurs d’architecture, et la résidence qui fait venir les artistes. Cette pluralité d’usages, de motifs de visite et de types de visiteur est très riche au niveau urbain. La reconversion de l’église-mosquée et celle de la synagogue en musées ont aussi provoqué des modifications de l’espace public qui les entoure. A Tolède, un travail de redéfinition des limites a été réalisé. L’objectif est de rendre visible et accessible le monument afin de le mettre en valeur et d’y attirer le public. L’espace public est défini comme un espace de transition qui permet d’accéder au monument. Le but est d’inciter le touriste à entrer. L’extension publicise le monument et crée une fermeture dans l’espace public. L’habitant est mis de côté. A Delme, l’espace public reste fluide, il est librement accessible, on peut faire le tour de la synagogue sans s’acquitter d’un droit d’entrée. L’extension, en retrait par rapport au monument mais visible depuis la rue, avec son architecture surprenante, invite le visiteur, touriste ou habitant sans discrimination, à venir la regarder. Il s’agit d’offrir un nouveau lieu de rencontre entre artistes en résidence, visiteurs et habitants. C’est un espace public statique, où l’on peut s’arrêter et pas seulement circuler.

Françoise Choay l’affirme, « Les abords du monument sont avec lui dans une relation essentielle »4. Les opérations sur le contexte d’un monument méritent autant d’intérêt que celles sur le monument en lui-même. L’espace public fait le lien entre le monument et les habitants. Il doit en même temps mettre en valeur l’édifice historique et le rendre accessible aux visiteurs et permettre la circulation et l’appropriation des habitants.

C’est là que se joue un enjeu primordial : comment les habitants peuvent-ils y trouver leur place ? Il s’agit de les prendre en compte, car ils pratiquent l’espace public dans leur vie courante. Cette attention donnée au riverain est nécessaire pour que la ville conserve ses possibilités d’appropriation par les habitants et puisse se régénérer. Le danger est de créer des espaces publics qui soient uniquement à vocation des touristes. 4

Idem 3, p149.


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