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GEORGES DUVAL, UN ARCHITECTE DES MONUMENTS HISTORIQUES, AU SERVICE D'UN GRAND ENSEMBLE DE LOGEMENTS COLLECTIFS REPRÉSENTATIF DES ANNÉES 1960 Le Grand-Ensemble de Hauteville de Lisieux (1961 – 1981)
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Sous la direction des professeurs Marie Gaimard, Amandine Diener, Anne Bondon et Laurence Bassières
Léa PONTIER MASTER 2 ENSAPLV . 2016-2018
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MÉMOIRE DE MASTER
École Nationale Supérieure d'Architecture Paris La Villette Séminaire Histoire et pratique des transformations du cadre bâti.
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Marie Gaimard, Amandine Diener, Anne Bondon et Laurence Bassières
Georges Duval, un architecte des monuments historiques, au service d'un grand ensemble de logements collectifs représentatif des années 1960.
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Le Grand-Ensemble de Hauteville de Lisieux (1961 – 1981).
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REMERCIEMENTS Les recherches pour l'élaboration de ce projet ont fait l'objet d'un travail de grande envergure qui n'aurait pas été possible sans l'aide de plusieurs personnes que je tiens particulièrement à remercier individuellement. Merci à Mme Aurélie Bouchinet-Desfrieches, animatrice du patrimoine du Pays d'Auge, qui a pris le temps lors de notre rencontre de comprendre le travail qui allait s'étendre sur une période de deux années et de définir une orientation précise à mon sujet. Nous avons pu nous orienter ensemble vers l'architecture de Georges Duval au sein du grand ensemble de Hauteville. Cette étude est à la fois un sujet intéressant à traiter pour l'élaboration d'un mémoire et également utile pour le label, en mettant en exergue ce patrimoine du XXe siècle, ce fut le point de départ d'un projet important ;
Un très grand merci, à Mr Deshayes, président de la Société Historique de Lisieux qui a eu la patience de répondre à mes nombreuses questions tout au long du travail entrepris. Il m’a également accordé une confiance absolue en me permettant l’accès des archives privées de Georges Duval dès que je le souhaitais pour consulter les documents sur place et de me prêter des ouvrages appartenant à l’association, d’une grande aide pour l’élaboration de mon étude.
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Je souhaite également remercier Mme Daniel Moureu, chargée de la valorisation patrimoniale et du développement territorial à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Normandie (DRAC). Elle a pris le temps de me recevoir pour cerner de façon plus net mon sujet. Elle a pu m’éclairer également sur quelques notions administratives et politiques que je devais préciser lors de la rédaction ;
Je me suis rendue dans de nombreuses archives pour entreprendre les recherches utiles à l’élaboration de mon sujet : les archives départementales du Calvados, les archives architecturales du XXe et les archives Nationales. Je remercie par conséquent chaque personne m’aillant orienter au sein de celles-ci, car il n’est pas aisé de trouver les documents qui nous intéressent. Il est indispensable de remercier également les professeurs encadrant le séminaire ‘’Histoire et pratique des transformations du cadre bâti’’ que j’ai choisi pour travailler ce mémoire, Mme Valérie Nègre et Mme Karen Bowie qui nous ont encadrées la première année avant de partir vers d’autres horizons. Mme Marie Gaimard, Mme Laurence Bassières, Mme Anne bondon et Mme Amandine Diener qui ont eu la patience de m’orienter, de lire à plusieurs reprises mes écrits et de soutenir mon sujet. Il me paraît également important d’avoir une pensée pour ma famille et mes amis qui ont été d’un grand soutiens lors de cette période et surtout à l’écoute des nombreuses interrogations qui ont donné fruit à ce projet.
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Merci, à l’entreprise Lagrive de m’avoir donné des précisions sur leur méthode de travail, la conception des briques et des anecdotes sur la construction du grand ensemble de Hauteville.
SOMMAIRE
INTRODUCTION (p 8 à 19) I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX (1944-1961). (p 20 à 46)
SOMMAIRE
A. Vers la reconstruction de la ville au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1944-1949) par l’architecte Robert Camelot. (p 20 à 34) 1/ La Mise en place du MRU: Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. 2/ La constitution du dossier administratif pour le plan définitif. 3/ Une ville sinistrée en attente. 4/ Les idées majeures du plan directeur. 5/ L’organisation des architectes. 6/ Techniques, aspect et façades. 7/ Un tournant dans la Reconstruction.
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B. Le rôle d’un grand homme, le député-maire Robert Bisson, pour l’annexion d’un territoire, l’extension de la ville. (p35 à 46) 8/ Les premières orientations de l’après-reconstruction. 9/ L’annexion, un des travaux majeures de Robert Bisson. 10/ Une évolution des limites au fil des siècles: la morphologie de la ville actuelle. 11/ Les nouvelles limites de la ville. 12/ Une nouvelle organisation. 13/ Une importante visite à Lisieux. 14/ Vers une extension de la ville...
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II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ SUR LES HAUTEURS DE LA VILLE DE LISIEUX. (p47 à 67) C. Une évolution du logement social, création de la ZUP de Lisieux: une réponse à la crise du logement. (p47 à 55) 15/ Qu’est-ce-qu’une ZUP? 16/ La place de la ZUP du Plateau Saint-Jacques. 17/ Un architecte en chef pour la ZUP. 18/ Création d’une ZAC dans le prolongement de la ZUP. D. Implantation d’un urbanisme organisé au sein de la ZUP sur le plateau Saint-Jacques. (p56 à 67) 19/ Sur les hauteurs de la ZUP du plateau Saint-Jacques. 20/ Un lien visuel très fort au sein de la ville. 21/ Connexion physique à la ZUP du plateau Saint-Jacques. 22/ Composition interne du grand ensemble. 23/ Unités de voisinage. 24/ Une circulation piétonne agréable au sein du quartier. 25/ Une liaison par les espaces verts.
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX (1961-1981). (P68 À 96) E. Un programme de logements étudiés. (p68 à 79) 26/ Une monotonie évitée par la diversité. 27/ La répartition des logements. 28/ Les logements en quelques dates. 29/ Les organismes aménageurs et constructeurs. 30/ Le travail des entreprises locales. F. Un programme d’équipements pensés. (p80 à 96) 31/ L’objectif du programme. 32/ Des équipements divers au sein de la ZUP. 33/ Les centres commerciaux. IV. UN TITRE D’ARCHITECTE EN CHEF DES MONUMENTS HISTORIQUES CARACTÉRISTIQUE (p 97 à 105)
34/ L’utilisation des matéraixu 35/ Les toitures pointues 36/ Des édifices monumentaux
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G/ Les caractéristiques architecturales du quartier de Hauteville. (p 97 à 104)
H/ Le travail de Georges Duval (p105)
SOURCES (p110 à 113) BIBLIOGRAPHIE (p 114 à 115) ANNEXES (p116 à 120)
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CONCLUSION (p106 à 109)
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INTRODUCTION
INTRODUCTION
Illustration n°1, photographie: Lisieux après les bombardements en 1944, photographie extraite de l’exposition «Sortir de la guerre, de la Bataille de Normandie à la Reconstruction», Normandie, 2014.
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La construction de ce grand ensemble est aussi la conséquence d’une reconstruction d’après-guerre qui n’a pas été suffisante. La Normandie est une des zones les plus touchées lors des combats de la libération sur les côtes Normandes: en 1944, la ville de Lisieux est détruite à 80%, soit près de 3/4 de sa superficie2. Entièrement dévasté, le centre-ville est reconstruit par l’architecte Robert Camelot3 (1903-1992), 900 logements sont construits entre 1954 et 1960 mais le plan définitif engagé n’est toujours pas suffisant. Dans les années 1950, la population continue de croître notamment à cause de plusieurs phénomènes comme l’exode rural, le baby-boom ou encore les rapatriés de la guerre d’Algérie. Il faut maintenant penser à construire au-delà des limites territoriales de Lisieux, qui doit désormais s’étendre vers l’est.
INTRODUCTION
Notre étude porte sur le grand ensemble de Hauteville, construit par l’architecte Georges Duval de 1963 à 1981 à Lisieux en Normandie. Hauteville est un ensemble caractéristique de la politique urbaine entreprise par l’État dans les années 1960 en France. Le décret ZUP1 (« Zone à urbaniser en priorité ») du 31 décembre 1958 a pour objectif de créer de nouveaux quartiers comprenant logements, équipements et commerces et de répondre à la très forte demande en logements sur le territoire français.
1 Décret N°58-1464 du 31 décembre 1958 relatif aux zones à urbaniser par priorité (ZUP) (Annexe 1). 2 Chiffres extraits de l’exposition permanente du Musée d’Art et d’Histoire de Lisieux, Lisieux, 24 Février 2017. 3 Fiche biographique de Robert Camelot, architecte (Annexe 2).
INTRODUCTION GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
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Ainsi, le 8 juin 1961, la ZUP de Hauteville voit le jour sur le plateau SaintJacques, situé à 1,5 kilomètre à l’est de la ville de Lisieux, annexé deux ans auparavant. Un ambitieux projet peut être imaginé sur ces 150 hectares dont 90 sont constructibles, il prévoit un ensemble de programmes très nombreux et de différentes natures comme des logements de diverses typologies (tours, barres, pavillons), des groupes scolaires, une église, des commerces ou encore des équipements sportifs. En tout environ 4 500 logements et de nombreux équipements vont être construits sur une période de vingt ans de travaux. Le député-maire de Lisieux, Robert Bisson (1909-2004), confie l’ensemble de la conception et de la réalisation du grand ensemble au cabinet de Georges Duval (1920-1993), installé Boulevard Fournet à Lisieux, architecte Lexovien4 détenant les titres d’Architecte des bâtiments civils et palais nationaux et d’Architecte en chef des monuments historiques depuis 1956. Georges Duval est diplômé depuis une dizaine d’années au moment où le projet débute et est Architecte des monuments historiques depuis cinq ans. Hauteville est le plus grand projet urbain qu’il réalisera durant sa carrière.
Illustration n°2, photographie aérienne d’une partie du quartier de Hauteville, LETERREUX, Frédéric, «Rénovation urbaine. Hauteville dans les 200 qualifiés», L’Éveil Lisieux, 2014. Dernière consultation le 23 Novembre 2017. https://actu.fr/normandie/lisieux_14366/renovation-urbaine-hauteville-dans-les200-qualifies_1966497.html /
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Nom donné aux habitants de Lisieux.
Il est important de faire un point sur les termes utilisés pour bien comprendre de quelle nature est le sujet que nous étudions. L’agglomération de Lisieux après l’annexion qu’elle a entreprise en 1959 sur le plateau Saint-Jacques à l’est de la ville est d’abord appelé ZUP du plateau Saint-Jacques. Quelques années plus tard, en 1965, elle change de nom et est baptisée « Hauteville ».
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À partir de 1959, le décret ZUP a pour but de résoudre les problèmes d’insalubrité des centres-villes et de répondre aux besoins de croissance démographique. Le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) entreprend la construction de ce que l’on appelle les « grands ensembles » qui vont transformer les périphéries des villes. C’est dans ce contexte que le grand ensemble de Hauteville est construit.
INTRODUCTION
Le logement est une question prioritaire dans l’histoire de l’architecture contemporaine. Depuis la révolution industrielle, les politiques de construction de cités ouvrières, HBM, logements sociaux se sont multipliées mais ont été, jusqu’ici, insuffisantes pour loger l’ensemble de la population. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), la question du logement n’a jamais été aussi présente dans les politiques publiques. Une population se retrouve sans habitations et la précarité est omniprésente. Il devient urgent de réagir. Pour la première fois, l’État endosse un rôle actif dans le financement et la construction de logements comme en témoignent la loi du 11 octobre 1940 ou plus encore les directives du Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU), créé, en 1944, pour la construction d’Immeubles Sans Affectation Individuelle (ISAI). Il est prévu que chaque village et ville soient pourvus d’un Plan de Reconstruction et d’Aménagement (PRA). Les centres-villes sont reconstruits en priorité, mais cela ne suffit pas.
L’idée de travailler sur ce sujet est venue d’un intérêt personnel pour la Normandie, région que je connais particulièrement bien depuis mon enfance puisque j’y ai grandi et qui est riche d’un patrimoine architectural très diversifié. Mes recherches sont orientées à la suite d’un entretien avec Aurélie Bouchinet-Desfrieches6, animatrice du patrimoine, en charge de la valorisation du patrimoine et de la communication du Pays d’Auge. Dans un premier temps, je voulais traiter la question de la labellisation du Pays d’Auge en «Pays d’Art et d’Histoire » et de comprendre la nature exacte de celle-ci, dans toute sa diversité, car il s’agit de rassembler au sein d’un même label, architectures industrielle, balnéaire, ou encore rurale. Il s’agissait aussi de comprendre comment les communes ont été regroupées au sein de ce label, comment il s’est développé au fil du temps, et comment certains aspects ont été mis en avant et pas d’autres. Durant cet entretien, nous avons pu définir des points importants de ce label : Georges Duval est apparu comme un personnage clé et dont l’œuvre a été jusqu’ici très peu étudiée. 5 Définition du service de l’Inventaire du ministère de la Culture Français, dans l’ouvrage: GAUTHIEZ (dir.), Bernard, Espace urbain, vocabulaire et morphologie, Paris, édition du patrimoine, 2003. 6 Entretien avec Aurélie Bouchinet-Desfrieches, Musée d’Art et d’Histoire de Lisieux, 24 février 2017.
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Un grand ensemble est l’ensemble d’un « aménagement urbain comportant plusieurs bâtiments pouvant être sous la forme de barres et de tours, construit sur un plan-masse constituant une unité de conception »5; la ZUP étant la procédure administrative qui fixe les limites.
Plusieurs raisons majeures sont à mettre en avant pour justifier de l’intérêt de ce sujet. Le projet de Hauteville est dans la carrière de Georges Duval, un projet exceptionnel où il a fallu concevoir un quartier entier, réfléchi avec des logements et des équipements sur une période longue de vingt ans ; tandis que le reste des projets de l’architecte s’est concentré sur des restaurations ou des rénovations d’églises, d’abbayes, de châteaux. Il est à noter aussi que le grand ensemble de Hauteville est remarquable par l’utilisation de matériaux régionaux comme la brique associée à l’ardoise et au béton peint, et un soin tout particulier apporté aux savoir-faire locaux et à l’identité normande. C’est un aspect que l’on ne voit pas forcément au sein des autres grands ensembles construits en France dans le même temps.
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INTRODUCTION
Le quartier de Hauteville fait pourtant l’objet de nombreuses visites guidées qui permettent au grand public de comprendre son histoire, son architecture ou encore son développement urbain.
Illustration n°3: Une des propositions de plan masse de la ZUP du plateau Saint-Jacques réalisé par Georges Duval. Centre d’archives d’architecture du XXe siècles . Fonds Dossiers d’œuvres de la direction de l’Architecture et de l’Urbanisme (DAU). 133 IFA. Duval, Georges.
Au début de la création des grands ensembles, il s’agissait de proposer à la population un confort jusqu’ici encore réservé aux couches les plus aisées de la société. Le regard porté sur cette architecture a beaucoup changé au fil du temps. Dans les années 1960-1970, beaucoup d’habitants des grands-ensembles en sont partis, tandis que les plus pauvres sont restés. Aujourd’hui, ces grands ensembles sont encore souvent stigmatisés, considérés comme des lieux de trafic et de violence. On leur a très vite reproché également leur «gigantisme », leur « rigidité » et leur « monotonie ». La question de la réhabilitation ou la destruction des grands ensembles est souvent évoquée. Il s’agit d’un enjeu majeur d’actualité politique, comme on le voit avec l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine), créée en 2003 par l’État par l’article de la loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine.
Le premier ouvrage sur la reconstruction que nous pouvons évoquer est L’architecture de la reconstruction11 de l’historien Gilles Plum. 7 Ces informations sont tirées d’un article en ligne: BRICOMBERT, Yann-Olivier, «Hauteville retenu parmi les quartiers prioritaires», Ouest-France, 25 Mars 2017. Dernière consultation le 12/04/2017. https://www.ouest-france.fr/normandie/lisieux-14100/hauteville-retenu-parmi-les-quartiersprioritaires-3061280/ 8 Ministère de la Culture, Label Patrimoine du XXe siècle, 2015. Dernière consultation le 12/04/2017. http://www.culturecommunication.gouv.fr/Aides-demarches/Protections-labels-etappellations/Label-Patrimoine-du-XXe-siecle/ 9 Entretien avec Danièle Moureu, DRAC Caen, 31 Mars 2017. 10 Décret du 28 Mars 2017 relatif au label « Architecture contemporaine remarquable », Legifrance, 23 Avril 2017. Dernière consultation le 12/04/2017. https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/3/28/MCCB1633582D/jo/texte/ 11 PLUM, Gilles, L’architecture de la reconstruction, Paris, Éditions Nicolas Chaudun, 2011.
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L’état de l’art nous fait constater qu’aucune recherche n’a été menée sur le grand ensemble de Hauteville. Seuls quelques ouvrages l’énoncent sans pour autant approfondir à propos de sa composition, de son implantation ou de son évolution. Toutefois les nombreux ouvrages portant sur la reconstruction d’après-guerre nous ont permis de comprendre le contexte qui a laissé place aux grands ensembles. D’autre part, les ouvrages sur les grands ensembles nous ont permis de donner un cadre comparatif à Hauteville et d’en saisir les différentes facettes.
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La préoccupation pour le patrimoine du XXe n’a été effective que dans les années 1970, l’intérêt pour cette architecture fut très tardif à l’exception de quelques réalisations comme la cité radieuse de Le Corbusier, seul architecte dont certains bâtiments furent reconnus durant son vivant. Le label « Patrimoine du XXe siècle » a vu le jour en 1999, par le ministre de la culture et de la communication. Il est ainsi décerné « aux réalisations architecturales et urbanistiques considérées comme remarquables et étant un ensemble de biens matériels ou immatériels du XXe siècle »8. Nous avons pu apprendre lors d’un entretien avec Madame Danièle Moureu9, chargée de la valorisation patrimoniale et du développement territorial à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Normandie (DRAC), que ce label vient d’être soumis à des modifications, il est substitué à un nouveau label appelé « Architecture contemporaine remarquable » selon le décret du 28 mars 201710. Il s’agit de mettre en avant ce patrimoine du XXe pour qu’il soit pris en considération, reconnu dans un premier temps et pourquoi pas protégé par la suite. Est-il possible de l’attribuer au grand-ensemble de Hauteville dans un avenir proche ? Telle est l’une des questions soulevées dans ce mémoire.
INTRODUCTION
Lui aussi soumis à cette question, Hauteville fait l’objet d’une grande rénovation prévue pour 2018 par le biais d’un plan de rénovation urbaine de quartier. Des démolitions et des reconstructions vont être entreprises même si pour l’instant aucun projet concret n’a été annoncé ou dévoilé. Quelques opérations ont déjà eu lieu de manières partielles sur certaines barres imaginées par l’architecte Georges Duval et son équipe, en venant isoler par l’extérieur le bâtiment, cachant ainsi l’architecture caractéristique de ce quartier. Le quartier de Hauteville, dont le nombre d’habitants se porte aujourd’hui à 8000, est le seul de Basse-Normandie à être retenu pour ce plan ANRU d’une porté nationale7.
INTRODUCTION
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Il explique comment s’est organisée la reconstruction, et comment les architectes se sont emparés de cette question. Différents exemples sont évoqués, mais ce sont les opérations les plus importantes qui sont mentionnées comme Caen, Dunkerque ou Saint-Malo. La ville de Lisieux, dont la reconstruction est plus modeste, n’apparaît pas. Si l’on regarde des ouvrages plus spécifiques, La reconstruction de la Normandie12, de l’historien d’art et de la photographie, Didier Mouchel, les projets se restreignent à une situation géographique moins large telle que celle d’un département. C’est à travers une série de photographies issues du fonds du MRU que le livre expose, comme un témoignage du passé, les destructions laissées par la guerre, les chantiers entrepris et les villes reconstruites. Ces photographies en noir et blanc relatent de façon chronologique l’ampleur des destructions (1945) jusqu’à la reconstruction (1952) mais celles-ci restent infimes et ne montrent pas tous les aspects de la ville. Il évoque les cinq départements normands; des photographies de Lisieux viennent s’y glisser. Il n’y a pas d’ouvrage portant exclusivement sur la reconstruction de Lisieux comme on peut en trouver pour le Havre ou Saint-Lô, alors que celle-ci a été une des plus touchées par la guerre. À l’échelle du département, Lisieux est étudié un peu plus en profondeur, comme dans l’ouvrage L’architecture et l’urbanisme de la reconstruction du Calvados: du projet à la réalisation13, écrit par Patrice Gourbin, docteur en histoire de l’architecture et enseignant à l’école nationale supérieure d’architecture de Normandie. Pour la rédaction de cet ouvrage, il fut missionné par le CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement), un organisme investi d’une mission d’intérêt public, né de la loi sur l’architecture du 3 janvier 197714. Il s’agit ici de voir et comprendre les projets d’urbanisation et de reconstruction qui ont été prévus avec plans à l’appui des architectes en charge de cette reconstruction. Dans le cas de Lisieux, ce sont les plans de Robert Camelot qui sont étudiés. Il est expliqué à travers différents chapitres thématiques (modernité, matériaux, technique, volumétrie) les partis pris des architectes et des politiques. La dernière partie de l’ouvrage montre la réalisation de certains bâtiments en s’appuyant sur des photographies. Considérons maintenant les travaux portant sur les grands ensembles, ils abordent tous, la définition même de l’identification et la qualification d’un grand ensemble. L’ouvrage Vivre dans les grands ensembles15 de René Kaes, évoque, sur le plan social, comment les gens vivent au sein de ces quartiers. Dans l’ouvrage Les grands ensembles. Des discours utopiques aux « quartiers sensibles »16, Pierre Merlin, ingénieur géographe, urbaniste, professeur à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne), nous montre l’évolution de ces quartiers au fil du temps d’un point de vue social, culturel et économique. 12 MOUCHEL, Didier, La reconstruction de la Normandie, Archives photographiques du MRU, Rouen, Éditions des Falaises, 2014. 13 GOURBIN, Patrice, L’architecture et l’urbanisme de la Reconstruction dans le Calvados: Du projet à la réalisation, Caen, C.A.U.E du Calvados, 2011. 14 Site officiel du CAUE. Dernière consultation le 23/12/2017. http://www.fncaue.com/quest-ce-qu-un-caue/
15 KAES, René, Vivre dans les grands ensembles, Paris, éditions les ouvriers, 1963. 16 MERLIN, Pierre, Les grands ensembles, Des discours utopiques aux «quartiers sensibles», Paris, La documentation française, 2010.
La revue Art de Basse-Normandie20 a consacré en 1984-1985 quelques pages sur « Lisieux, cinquante ans d’urbanisme et d’architecture 1930-1980 ». Celle-ci évoque comme son nom l’indique l’évolution de la ville de Lisieux de 1930 à 1980 d’un point de vue de l’urbanisme et de l’architecture. La création du quartier de Hauteville est par conséquent une partie importante de cette histoire de la ville puisqu’il s’agit de son extension directe sur ces hauteurs dans les années 1960. La partie parlant de Hauteville a été écrite par Georges Duval. Le point de vue de l’architecte est particulièrement intéressant, mais celui-ci se réduit seulement à quelques phrases qui restent générales. Ses propos viendront ponctuer ce mémoire et feront l’objet d’une étude plus approfondie. Il aurait été intéressant d’en avoir davantage et surtout d’avoir de la part de l’architecte plus de détails sur la conception de son grand ensemble, son ressenti par rapport au travail entrepris, mais les documents manquent. Les acteurs du quartier de Hauteville sont aujourd’hui assez peu connus. 17 GRAVELAINE (De), Frédérique, MASBOUNGI (dir.), Ariella, Régénérer les grands ensembles, Paris, Éditions de la Villette, 2005. 18 Architecture et construction, (dir.), La réhabilitation des grands ensembles, l’exemple des opérations habitat et vie sociale, Paris, éditions OREP, 1980. 19 AUTIER,(dir.) Jean, Faut-il protéger les grands-ensembles?, France, Ministère de la culture et de la communication, direction de l’architecture et du patrimoine, Comité des prix nationaux de l’architecture, 2008. 20 DUVAL, Georges, « Lisieux cinquante ans d’urbanisme et d’architecture 1930-1980 », Art de Basse-Normandie, n°89-90-91, hiver 1984-1985.
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Quelques publications traitent tout de même du quartier de Hauteville. Il s’agit principalement d’ouvrages écrits par des locaux, relatant les faits historiques, l’histoire de la création du quartier sans pour autant dégager de véritable problématique. Ces publications présentent le sujet de différentes manières. Elles ne sont pas centrées exclusivement sur la ZUP du plateau Saint-Jacques; la ville de Lisieux et le centre-ville sont omniprésents. Il est à ce titre important de connaître l’évolution de la ville de Lisieux pour comprendre le quartier, ce qui a mené à son extension et à la création même du grand ensemble.
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On note que les grands ensembles ont beaucoup été étudiés sous différents aspects (urbanistique, sociologique, historique). Il est intéressant de les mettre en lien avec notre objet d’étude, voir si celui-ci fait partie des grands ensembles caractéristiques ou au contraire s’il se détache des autres. Il existe aussi des monographies qui se consacrent exclusivement à un grand ensemble comme celui de Rennes ou de Marseille qui peuvent nous être utiles d’un point de vue méthodologique ou pour offrir des points de comparaison.
INTRODUCTION
Notamment, comment ils sont passés d’un symbole du relogement d’aprèsguerre, d’un eldorado à une image négative de quartiers marginalisés. Il y a également le devenir de ces grands ensembles qui est évoqué au travers de divers ouvrages: Régénérer les grands ensembles17, La réhabilitation des grands ensembles, l’exemple des opérations habitat et vie sociale18 ou encore Faut-il protéger les grands ensembles?19. Ces trois ouvrages s’interrogent sur ce qu’il faut faire de ces quartiers. S’agit-il de les rénover, de les détruire? Quels sont leurs avantages et leurs défauts? Ces ouvrages s’appuient également sur de grands ensembles caractéristiques connus mais n’évoquent pas Hauteville.
INTRODUCTION
L’architecte Georges Duval n’a pas fait l’objet d’une étude, même s’il s’agit d’un architecte reconnu qui a participé à de nombreuses rénovations et restaurations du patrimoine, principalement en Normandie comme sur la restauration du château de Gaillon au début des années 1980. Duval a aussi participé pour son dernier projet en 1987 à l’élaboration des jardins qui relient la Cour Carrée à l’Arc de Triomphe du Carrousel du Grand Louvre. Il est particulièrement intéressant de mettre en avant cette personnalité dans notre étude. Toutefois ses écrits sont rares: le seul livre dont il est l’auteur porte sur La restauration et la réutilisation des monuments anciens21, un ouvrage totalement indépendant du grand ensemble de Hauteville. La société historique de Lisieux22 est une association fondée en 1869 qui organise des conférences et publie des bulletins deux fois par an sur l’histoire de la région Lexovienne. Certaines de ses publications nous sont particulièrement précieuses. La société dispose également d’un fonds d’archives sur la ville de Lisieux, sur sa construction et son évolution. Le bulletin n°7223 du deuxième semestre de 2011 de la société historique de Lisieux, présente une partie dédiée à Robert Bisson, député-maire de la ville de Lisieux au moment de la construction du quartier de Hauteville. Il y a ainsi une brève biographie sur celui-ci puis suivent les grandes étapes de ses mandats comme l’annexion de plusieurs villages pour élargir Lisieux, la décentralisation, l’expansion industrielle et la création de nouveaux équipements municipaux, le centre hospitalier ou encore ce qui nous intéresse, la création de Hauteville.
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L’histoire de Hauteville peut se faire aussi par le biais d’hommes qui ont des rôles déterminants dans l’aboutissement et la création du quartier. Le seul ouvrage parlant spécifiquement du quartier de Hauteville s’intitule Tranches de vies à Hauteville, un quartier à Lisieux24, écrit par Yves Robert en 2015, un ancien journaliste vivant à Hauteville depuis 1978. On découvre Hauteville à travers des interviews et des portraits de personnes ayant vécu dans le quartier. Des rappels de la construction de celui-ci viennent ponctuer cet ouvrage et nous rappellent son histoire en énonçant les acteurs ayant participé comme Robert Bisson et Georges Duval. Cet ouvrage a pour but de donner à la fois une vision historique, administrative mais également un regard sensible dû aux différents portraits: celui d’instituteur ou créateur d’association. On comprend aussi mieux les spécificités du quartier à l’époque de sa construction, et son évolution. À la fin de l’ouvrage, des images d’archives, telles que des photographies de Hauteville avant son implantation, durant les travaux, ainsi que de courts extraits de OuestFrance nous permettent de comprendre l’implantation et la genèse de ce quartier. Cet ouvrage est un point de départ important pour l’élaboration de notre étude. Aux études historique et sociale doit aussi être abordé le quartier de Hauteville sous ses dimensions morphologiques. 21 Id., Restauration et réutilisation des monuments anciens, techniques contemporaines, Liège, Pierre Mardaga éditions, 1990. 22 Archives de la Société historique de Lisieux, Daniel Deshayes, Tour saint Laurent, Lisieux. 23 COIRRE, Jean-Pierre, «Robert Bisson député-maire de Lisieux», Société historique de Lisieux, Bulletin n°72, Lisieux, 2011. 24 ROBERT, Yves, Tranches de vies à Hauteville, un quartier à Lisieux, Cabourg, Editions des Cahiers du temps, 2015.
Dans une deuxième partie, nous analysons la constitution du grand ensemble de Hauteville, son programme précis, le nombre de bâtiments, la date de construction de chacun de ces bâtiments. Il s’agit de comprendre la place de Hauteville par rapport aux autres grands ensembles français. Puis nous étudions son implantation par rapport à la ville (topographie, accès) et sa composition interne: les typologies, la circulation, l’aménagement urbain et la densité, dans le but de comprendre la place qu’Hauteville a prise dans le paysage urbain Lexovien (rupture ou continuité avec le reste de la ville) et son fonctionnement. Nous nous intéressons ensuite à la spécificité des matériaux utilisés, à la composition des façades, de l’architecture de Georges Duval, une architecture régionaliste mais qui utilise comme les autres grands ensembles, le béton. Nous verrons si ce grand ensemble présente une richesse architecturale particulière, s’il y a un intérêt véritable à ce patrimoine du XXe et s’il s’agit d’une œuvre caractéristique de l’architecte Georges Duval. Pour entreprendre ce travail, notre principale source a été le fonds d’archives privé de l’architecte Georges Duval26. L’ensemble du fonds est rassemblé dans le sous-sol de l’Église Saint-Désir de Lisieux. Il appartient à la Société Historique de Lisieux (SHL)27.
Par courrier du 3
25 TOURPIN, Julia, Analyse morphologique de Lisieux, mémoire sous la direction de Bernard Paurd, École d’architecture de Paris-Belleville, 2000. 26 Fonds privé de l’architecte Georges Duval, Eglise Saint-Désir, Lisieux. 27 Archives de la Société Historique de Lisieux (SHL), Daniel Deshayes (président de l’association), Tour saint Laurent, Lisieux.
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Ainsi, comment la ville de Lisieux a-t-elle mis en place sa nouvelle politique pour la création de la ZUP. L’ensemble s’appuie sur des recherches historiques issues d’ouvrages et de l’exposition permanente du Musée d’art et d’histoire de Lisieux; des plans anciens de la ville provenant du fonds de la société historique et de la bibliothèque municipale puis des articles de journaux datant de l’époque, consultables aux archives départementales du Calvados. Le tout relate avec précision les évènements passés, il a été question de recroiser et de synthétiser toutes ces informations pour constituer la première partie.
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À travers cet état de l’art, nous pouvons voir que l’histoire de Hauteville a été traitée à diverses reprises mais de façon assez superficielle. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons consacrer notre première partie à une étude plus approfondie de ce quartier. Nous souhaitons repartir des lendemains de la Seconde guerre mondiale et de la reconstruction par Robert Camelot. Nous souhaitons également revenir sur le rôle majeur qu’a joué Robert Bisson pour l’extension de la ville par l’annexion d’un territoire, la création d’une ZUP, et la construction du grand ensemble par l’architecte Georges Duval.
INTRODUCTION
Une étudiante de l’école d’architecture Paris-Belleville, Julia Tourpin, s’est intéressée pour son mémoire en 2000 à l’analyse morphologique de la ville de Lisieux25. Elle se tourne principalement vers le centre-ville mais évoque dans une partie intitulée « Lisieux contemporaine », la ZUP de Hauteville. Là encore, on y lit un bref historique de la création de la ville, mais il s’agit surtout dans ce mémoire de parler de la morphologie, de la composition du quartier. Bien entendu, la partie sur Hauteville reste lacunaire. Mais la méthode employée est particulièrement intéressante, nous aimerions nous en inspirer pour notre propre étude; afin de comprendre la morphologie, l’implantation du quartier de Hauteville.
INTRODUCTION
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septembre, Madame veuve Duval a informé le président de l’association de l’époque , Michel Cottin, qu’elle souhaitait confier les archives de son mari, ce qui a été fait. Les locaux ne permettant pas de les entreposer dans le petit local de la SHL, la municipalité a stocké ces archives dans différents locaux au cours des années passées, en fonction de ses disponibilités. Ce n’est que ces derniers mois grâce à notre sollicitation pour la réalisation de ce mémoire que les cartons ont été en totalité regroupés et rangés dans l’Eglise. Il existe 408 cartons d’archives et plans de Georges Duval et 78 cartons de l’architecte Lexovien Georges Courel, provenant également du fonds d’archives de Georges Duval. Une nouvelle convention a été établie par la ville, précisant clairement que ce local et la Tour Saint-Laurent, siège de l’association, étaient à la disposition de l’association. Ce fonds comprend tous les projets de Georges Duval aussi bien ceux de Normandie, que ceux aux alentours, ou réalisés à l’étranger. On peut y trouver les études de marché, les courriers d’échanges avec les entreprises, les mémoires définitifs, les plans, les coupes, les élévations des projets et des articles de journaux. Il s’agit d’un outil indispensable puisqu’un total de plus de quatre-vingts cartons concerne le quartier de Hauteville et celui-ci n’a jamais été exploité depuis qu’il a été cédé, il y a vingt-quatre ans. Le premier travail d’une ampleur considérable fut de consulter les quatre-vingts cartons concernant les bâtiments de Hauteville. Un inventaire sous forme de liste avait été constitué par un stagiaire il y a quelques années pour connaitre le contenu de chacun. La majeure partie est bien indiquée comme étant directement localisée à Hauteville mais d’autres non, il a donc fallu regarder également les autres cartons pour être sur de ne pas oublier un bâtiment de la ZUP. Nous avons ainsi pris en photo les différents documents présentant un intérêt pour notre étude. Il fut nécessaire de classer de manière rigoureuse les documents récoltés pour que ceux-ci nous servent par la suite et qu’il soit aisé de les retrouver. Des fiches sur chaque opération sont constituées comportant le nom de l’opération, le maître d’œuvre, le maître d’ouvrage, le numéro du carton, l’unité dans laquelle il se trouve, un descriptif du programme, les dates clés de l’opération, les entreprises ayant réalisé les travaux et la liste des documents que l’on trouve en photo (plans, élévations, coupes). Chaque bâtiment ou ensemble d’opérations a ainsi pu être quasiment recensé. Tout ceci dans le but de restituer l’ensemble du quartier sous forme d’une carte, car aucune carte du quartier complète existe. Celle-ci fut possible notamment grâce aux plans-masses et aux plans d’implantations de chaque programme qui sont remis bout à bout puis redessinés. La carte permet d’identifier et différencier les programmes qui se côtoient au sein du projet et les espaces urbains. Tout cet ensemble ne fut qu’un premier travail préparatoire pour la constitution du mémoire. Dans un deuxième temps, les informations sont recroisées avec une seconde source importante de documentations: les articles de journaux datant de l’époque soutiennent à l’appui les données déjà récoltées et mettent en lumière les évènements importants qui ont eu lieu qu’ils soient positifs ou négatifs en rapport avec le grand ensemble. Les principaux journaux consultés sont le Lexovien libre et Paris-Normandie, consultables aux archives départementales du Calvados. Il a fallu regarder un par un chaque journal en ligne sur une période de vingt ans pour ainsi repérer un article sur le grand ensemble d’Hauteville. Le questionnement qui conduit notre recherche tout au long de cette étude est la suivante:
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Une fois l’importance du travail de Duval montré à travers les parties qui suivent, la question actuelle du patrimoine XXe et la rénovation engagée font l’objet d’une partie de la conclusion de ce mémoire. Différents enjeux contemporains ont lieu, ainsi il faut prendre en considération en temps réel ce qui se déroule et les décisions qui sont prises pour l’avenir du quartier. Le sujet est contraint car il prend en compte des évènements qui se déroulent en ce moment même et qui vont se dérouler par la suite; la rénovation du quartier débute et pose de nombreuses questions. Les évènements ne sont pas figés dans le temps comme des faits historiques. Quel est le devenir de ce quartier ? Que va devenir cet héritage du logement social ? Quels sont les projets existants pour le quartier ?
INTRODUCTION
Quelles sont les grandes caractéristiques du travail de Duval, au sein de l’aménagement et de la construction de son grand ensemble? En effet, il s’agit de comprendre comment un Architecte aux titres des bâtiments civils et palais nationaux et Architecte des monuments historiques a mené l’élaboration de toute une zone à urbaniser avec la construction de nombreux programmes différents alors que le reste de son travail a principalement porté sur des rénovations de monuments.
Illustration n°4: Photographie d’un immeuble de logements de type barre dans le quartier de Hauteville, 1965. @Centre d’archives d’architecture du XXe siècles . Fonds Dossiers d’œuvres de la direction de l’Architecture et de l’Urbanisme (DAU). 133 IFA. Duval, Georges.
À travers la première partie de notre étude, il est question de retracer l’histoire de la ville de Lisieux à partir de la Seconde Guerre mondiale en évoquant quelques grands projets qui ont permis qu’elle se reconstruise et de voir émerger le grand ensemble de Hauteville dans les années 1960. A. VERS LA RECONSTRUCTION DE LA VILLE AU LENDEMAIN DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE (1944-1949) PAR L’ARCHITECTE ROBERT CAMELOT. Pour la rédaction de cette sous-partie historique sur la reconstruction de la Seconde Guerre mondiale, il est indispensable de s’appuyer sur des ouvrages pour nous aider à retranscrire les faits avec exactitude. Le fil directeur de notre propos est basé sur un livre en particulier, L’architecture et l’urbanisme de la Reconstruction dans le Calvados, du projet à la réalisation1. Viennent s’ajouter à celui-ci d’autres écrits plus ponctuels tels que le mémoire Analyse morphologique de Lisieux2, la revue « Lisieux cinquante ans d’urbanisme et d’architecture 1930-1980 »3, et l’article « Réflexions sur un plan d’urbanisme »4 .
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I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
I. À L'ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX (1944-1961).
1
GOURBIN, Patrice, op. cit., p.14.
2
TOURPIN, Julia, op. cit., p.17.
3
DUVAL, Georges, op. cit., p.15.
4 N.G., « Réflexions sur un plan d’urbanisme », Ouest-France, janvier 1949.
Illustration n°5: photographie Ville de Lisieux détruite après les bombardements, @Mémorial de Caen.
« Sur les 3 158 maisons de l’agglomération 300 seulement peuvent être considérées comme intactes; 1 318 immeubles et établissements industriels, 32 bâtiments publics, deux églises, trois monastères sont totalement détruits »6.
5 Chiffres relatés dans l’article en ligne : BLANCHARD-LAIZE, Anne, « Le 23 Août 1944, Lisieux était libérée », Ouest France. Dernière consultation le 11 Octobre 2017. https://www.ouest-france.fr/normandie/lisieux-14100/le-23-aout-1944-lisieux-etaitliberee-4430985 6 Données énoncées par Georges Duval dans l’article « Lisieux cinquante ans d’urbanisme et d’architecture 1930-1980 », Art de Basse-Normandie, n°89-90-91, hiver 1984-1985.
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
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La Seconde Guerre Mondiale s’achève après la Libération. Le pays entier est entièrement bouleversé, on parle de « Nation ruinée ». La Normandie fut une des régions les plus heurtées notamment avec le débarquement des Alliés sur ses côtes, mais aussi par les années d’occupations. La ville de Lisieux, capitale du Pays d’Auge, est durement touchée durant cette période avec les nombreux bombardements aériens qui frappent la nuit du 6 au 7 juin 1944 et l’incendie qui suit. Ceux-ci sont les plus destructeurs avec un tiers de la ville détruite ; et les plus meurtriers avec plus de 800 civils morts5.
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
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Il faut aussi avoir conscience que toutes les formes de bâti sont touchées à cette époque que ce soit l’architecture agricole, religieuse, publique ou domestique. Cette conséquence est due en partie à la place stratégique qu’occupe Lisieux en termes de géographie : la ville est un nœud ferroviaire et routier qui dessert des villes importantes de la région telles que Caen, Deauville, Paris, Le Havre ou encore Alençon. La ville est libérée le 23 août 1944. Le bilan est tragique. Un des constats les plus amers est la destruction quasi-totale du centre-ville de Lisieux, et par conséquent, la disparition du patrimoine de la ville du « Vieux Lisieux ». Le côté pittoresque avec ses maisons à pan de bois n’est plus. La ville était surnommée la « Capitale du bois sculpté ». La périphérie présentant moins d’édifices en bois fut plus épargnée.
Illustration n°6: Dessin du baron Joseph Tardif de Moidrey7: - 1 et 3, Rue des Boucheries, en 1866, [boutiques] d’après un dessin aquarellé de R. Bordeaux. - 9, Place Victor Hugo en 1922 (au 7, plaque commémorative de L. F. Dubois) @Médiathèque de Lisieux
Avant la guerre, la France est principalement rurale ; après la guerre, ce sont des questions très urbaines qui vont submerger le pays et les villes à reconstruire. Il faut contrôler l’urbanisation qui s’accélère dans la hâte, l’expansion des villes, résoudre les problèmes de logements insalubres et de circulation notamment dans les centres-villes anciens. 1/ La mise en place du MRU (Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme) Il faut penser très vite à la reconstruction, mais la reconstruction définitive apparaît comme une utopie, car l’économie de la ville est au plus bas comme le reste du pays. Le gouvernement doit penser en priorité à remettre en état les infrastructures et les industries pour relancer le pays et plus largement l’économie. Le gouvernement provisoire de la République du général de Gaulle, créée en novembre 1944, un ministère chargé de la procédure réglementaire et administrative de la reconstruction, appelé MRU (Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme). La ville de Lisieux est déclarée officiellement sinistrée le 3 mars 1945. Ses dommages sont très importants comparés à ceux des autres villes. Un Plan de Reconstruction et d’Aménagement (PRA) peut ainsi être pensé, il est indispensable pour la ville d’en disposer et de le soumettre à l’administration du MRU pour pouvoir prétendre à un financement des opérations au nom de l’État. 7 Manuscrit du « Pan de Bois Lexovien » réalisé par le baron Joseph Tardif de Moidrey en 1822, à voir en annexe 3
Illustration n°7: photographie Robert Camelot, au premier plan avec son chapeau et ses lunettes, lors de la cérémonie qui marqua la fin des travaux de gros œuvre du deuxième immeuble collectif d’État, rue Fleuriot. @Société historique, prise par Alcide Goupil11. «Robert Camelot, l’homme qui a reconstruit Lisieux», Ouest France, publié le 14/07/2014. Dernière consultation le 25/10/2017.
https://www.ouest-france.fr/normandie/lisieux-14100/ robert-camelot-lhomme-qui-reconstruit-lisieux-2701083
8
Extrait de l’ouvrage : GOURBIN, Patrice, op. cit., p.14.
9
La fiche biographique de Robert Camelot se trouve en annexe 2.
10 RAGOT, Gilles, Robert Camelot : Architecte des Palais de la céramique et du CNIT, Paris, Éditions Mardaga, 1995. 11 Alcide Goupil (né en 1882), journaliste de presse, fait revivre à travers ses photographies la reconstruction et la vie quotidienne de la ville qu’il publie dans les journaux le Lexovien Libre et Paris-Normandie. Un fonds de photographies sur plaques de verre existe aux archives départementales du Calvados.
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Robert Camelot9 (1903–1992) est nommé architecte de la reconstruction de Lisieux et plus largement architecte en chef de la zone 2 du Calvados qui englobe également la ville de Pont-l’Évêque. Il s’agit d’un architecte parisien diplômé des Beaux-Arts et ayant reçu le second prix de Rome en 1933 (il le remporte en présentant un projet sur le thème de la basilique). Cette fonction n’a pas de conséquence sur son travail et ses projets qui auraient pu le contraindre à renoncer à une clientèle locale s’il était de la région. Il est urbaniste et architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux et des monuments historiques depuis 1945. Il est aussi connu pour avoir participé à l’élaboration des premiers plans de la Défense et à la conception et construction du Centre National de l’Industrie et des Techniques10 (CNIT) avec les architectes Jean de Mailly et Bernard Zehrfuss puis avec Nervi et Prouvé.
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Le PRA est l’ancien Plan d’Aménagement Extension et Embellissement (PAEE) mis en place par la loi Cornudet de 1919, pendant l’entre-deux-guerres pour les villes de plus de 10 000 habitants et différentes agglomérations spécifiques. Celuici est devenu plan d’aménagement en 1940. Le PRA voit plus largement, il prend en compte l’extension et le remodelage de l’agglomération dans sa globalité. Pour réaliser ses plans, il est indispensable de faire appel à une architecte ou un urbaniste. Là encore, celui-ci doit être soumis à l’agrément du MRU. Un formulaire leur est adressé pour leur rappeler que « cette tâche entraîne pour (eux) l’obligation de renoncer dans la localité pendant la durée de la reconstruction à toute participation à des études ou à des travaux d’architecture privée ainsi qu’à la préparation de tout dossier de réparation ou de reconstruction à titre de dommages de guerre dans cette localité »8.
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Le travail est considérable : « Quarante-quatre îlots étaient à remembrer, soit 1 197 parcelles détruites concernant 664 propriétaires. La surface au sol sinistrée était de 311 000 m2 et un développement de façade de 12 600 m que l’élargissement des voies et la création d’espaces verts ramenèrent à 220 000m et 9 900 de façades»12. 2/ La constitution du dossier administratif pour le plan définitif L’objectif de Robert Camelot est de constituer un dossier administratif pour faire accepter le plan directeur pour la ville de Lisieux. Dans un premier temps, il faut effectuer un inventaire pour évaluer les besoins de la ville. Il sera aidé pour cette tâche de Robert Courel, architecte de la municipalité. S’ensuit la constitution d’un « plan d’état actuel » qui montre l’état du bâti de l’agglomération en 1944. Celui-ci est qualifié de trois façons : intact, détruit ou endommagé. D’autres études sont réalisées pour comprendre notamment l’histoire, l’industrie, l’infrastructure, et plus largement l’identité de la ville pour délivrer un plan directeur de reconstruction cohérent. Cette partie d’ « enquête documentaire » est le point de départ à la constitution du plan directeur. Un plan directeur n’est pas un projet d’exécution d’architecture, il s’agit d’un plan indicatif soutenu par des textes qui tracent les lignes de conduite à suivre pour la reconstruction : il s’agit de « la nature des différentes zones et les règles qui s’y appliquent »; des « prescriptions architecturales » comme la « hauteur des constructions, les règles de prospect (rapport de proportion entre le volume bâti et les espaces libres qui l’entourent), ou encore les retraits d’alignement ». Le plan définit également « les tracés des voies, le périmètre des zones, l’emplacement des différents services publics et les servitudes ». De plus, « un rapport justificatif » vient s’ajouter en dernier lieu, il définit les grandes lignes du projet13. Les premières études du dossier à constituer ont lieu en 1945, mais il aura fallu un peu plus d’un an pour l’élaborer. Le plan définitif de Lisieux n’est validé que le 23 janvier 1947 ; depuis les bombardements deux ans et demi se sont écoulés ; il est le premier à être déclaré d’utilité publique dans le Calvados. Le dernier validé est celui de la ville de Vire en janvier 1951 (quatre ans après celui de Lisieux). La validation se fait dans un premier temps par l’adhésion du Conseil municipal qui impose parfois des modifications qu’il juge nécessaire puis par arrêté préfectoral où le document est soumis à la signature du préfet. Le Conseil municipal est unanime envers le travail de Robert Camelot en déclarant qu’il tenait « à renouveler à M. l’architecte en chef ses félicitations pour le travail extrêmement judicieux qui lui est présenté »14. Ainsi, les désaccords entre le Conseil municipal et l’architecte ne sont pas une obligation ; au contraire, la ville de Lisieux constitue une bonne organisation d’échange. Des sous-commissions extra-municipales composées d’élus, de notables et de représentants d’habitants sont organisées pour mettre en avant des débats constructifs et des propositions pour la ville que l’on soumet à l’architecteurbaniste en charge de la reconstruction. 12
DUVAL, Georges, op.cit., p.15.
13
Extrait de l’ouvrage : GOURBIN, Patrice, op. cit, p.14.
14
Ibid.
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Mais il faut tout de même organiser les maisons provisoires en fonction de la futur Reconstruction définitive pour limiter les frais d’aménagements et surtout ne pas gêner l’élaboration du plan d’urbanisme en cours d’étude. De plus, les villes non sinistrées ont accueilli les habitants des villes alentour et se sont retrouvées ellesmêmes en manquent de logement. Les maisons provisoires auraient pu être construites sur les terrains d’extensions des villes sinistrés pour que celles-ci soient remplacées par les maisons définitives lors de la Reconstruction ; tous les aménagements nécessaires auraient été prévus comme l’eau, l’électricité et les égouts. Cela aurait également permis au plan définitif d’être vu plus largement en intégrant des terrains des communes voisines pour étendre la ville. Robert Camelot dresse en 1946, un plan de groupement de 50 maisons américaines provisoires sur le plateau Saint-Jacques, commune limitrophe surplombant Lisieux ; chacune disposant d’un terrain de 250m2. Malheureusement, cela n’a pas abouti pour des questions de limites communales.
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3/ Une ville sinistrée en attente En attendant, il faut vivre dans une ville sinistrée : sans eau, ni électricité, ni gaz. Les habitants se regroupent dans les bâtiments encore debout, dans les baraquements préfabriqués, importés principalement des États-Unis (du type UK 100), ils sont au nombre de 750 pour environ 3 000 sinistrés15 ou encore dans des édifices construits avec les matériaux disponibles sur place, en pierres ou en briques. Les conditions de vie sont précaires, tout se fait dans l’urgence, mais surtout ses constructions ne sont que provisoires ; la reconstruction n’a pas été immédiate.
Illustration n°8: Projet de Robert Camelot, implantation de maisons américaines sur le coteau Saint-Jacques. @Robert Camelot, 7 février 1946, Paris, Centre d’archives d’architecture du Xxe siècle, 040 IFA, B. 127.
15
TOURPIN, Julia, op. cit., p.17.
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I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
En parallèle, l’État finance le déblaiement et le déminage de la ville ; ceux-ci débutent en août 1945, pour s’achever l’année suivante. Durant cette étape, le sol est fouillé très soigneusement. Il faut, d’une part, retrouver les corps enfouis durant les combats et d’autre part, récupérer les matériaux qui seront réutilisés. Selon les termes de la loi, ceux-ci sont propriétés de l’État et pourront activement servir pour la Reconstruction.
https://www.ouest-france.fr/normandie/lisieux-14100/apres-lesbombardements-la-reconstruction-2752464/ Dernière consultation le 12/10/2017.
Illustration n°9, photographie: Les terrassements sont en cours d’achèvement sur ce vaste quadrilatère, qui s’inscrit entre les rues HenryChéron, Pont-Mortain, aux Fèvres et la place VictorHugo, avec en bordure les baraquements. @Société historique, prise par Alcide Goupil. « Après les bombardements, la Reconstruction », OuestFrance, publié le O9/08/2014.
Avant les destructions, la ville de Lisieux est une ville restée «moyenâgeuse» prise dans l’enceinte de ses murs de fortification avec des rues étroites, sombres, des logements insalubres disposés les uns sur les autres et des cours dégradées. Nous étudions le tissu ancien de la ville dans la partie suivante. Le remembrement des premiers îlots n’a pas été suffisamment étudié et s’est effectué dans la précipitation, ainsi, on voit émerger des îlots fermés avec des rues bordées de maisons disparates, sans recherche d’orientation.
« Si l’on ne rompt pas avec les anciens errements, on va construire une vieille ville. Et vos enfants dans 15 ans auront retrouvé les taudis et vous le reprocheront »16. « Pour éviter le retour aux errements du passé, il faut, dans la reconstruction des villes détruites, envisager des espaces libres, sources d’air, de lumière, de santé »17.
16
N.G., « Réflexions sur un plan d’urbanisme », Ouest-France, janvier 1949 (Annexe 4).
17 E.T., « Pour éviter le retour aux errements du passé », Paris-Normandie, janvier 1949 (Annexe 5).
Robert Camelot, de par son goût pour les vieilles pierres (rappelons qu’il est architecte des monuments historiques), souhaite valoriser le patrimoine rescapé des ravages de la guerre comme l’église Saint-Jacques qui va être restaurée. Les bâtiments historiques témoignent de l’histoire de la cité. Il faut s’assurer que les matériaux utilisés pour les nouvelles constructions soient en harmonie avec les édifices préservés. Lisieux est également une ville de pèlerinage, il s’agit d’une composante importante dans les choix engagés pour la Reconstruction ; l’organisation des espaces et des liaisons autour de la basilique et de la cathédrale créent des débats. Le MRU préconise d’élaborer le projet à partir du zonage des villes. Lisieux est découpée en trois zones. La première est la zone de construction en ordre continu, c’est-à-dire que les immeubles doivent être construits « en continuité ». À Lisieux, elle correspond à l’ancien intra-muros de la ville fortifiée, elle comprend également le quartier de la gare et les terrains situés le long des Boulevards Fourret et Demagny. Elle regroupe les fonctions dédiées au commerce et à l’habitat, l’industrie est exclue pour éviter les nuisances. Il s’agit de la zone centrale, entourée d’une zone plus homogène purement résidentielle (seconde zone). La dernière zone est la zone industrielle, isolée de celle des habitations.
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- La priorité est d’assainir la ville par la mise en place des différents réseaux qui font défaut à la ville : le raccord au tout-à-l’égout, l’eau courante, l’électricité et le gaz. - Il faut créer une structure de la ville globale et plus raisonnée où tous les éléments qui constituent la ville et qui font que celle-ci fonctionne doivent être pensés ensemble pour être cohérent. - Le centre-ville est un enjeu, il doit être plus aéré. Il faut lui redonner une vraie centralité vivante. L’utilisation de matériaux divers contribue à souligner le cœur du centre de Lisieux. La brique rouge est utilisée pour les immeubles du centre-ville, lorsque l’on s’éloigne de celui-ci, c’est l’alternance de brique et de moellon blanc qui vient ponctuer les façades en créant une polychromie originale. En périphérie, c’est le blanc qui domine avec l’utilisation de pierre calcaire et de béton. - Les axes de circulation doivent être plus larges, tout en reprenant les anciens cheminements. On ne peut pas reconstruire de rien et faire « table rase » du passé. À Lisieux, les liaisons existantes permettent de relier les parties non détruites de la ville situées plus en périphérie, il est donc indispensable de les conserver et de remodeler ces tracés viaires et hydraulique existants. - Les axes sont bordés par des boutiques et des magasins en rez-dechaussée parfois surmontés d’un étage pour les logements commerçants. Dans le centre-ville, la densité doit être moindre ce qui implique une densification au nord et au sud de la ville avec un parcellaire entièrement restructuré. - La ponctuation d’espaces verts tels que des parcs verdoyants allant jusqu’au cœur de l’agglomération vient donner une respiration supplémentaire à cet ensemble urbain.
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
4/ Les idées majeures du plan directeur Robert Camelot met en avant dans son plan directeur plusieurs idées majeures à suivre, pour construire une ville nouvelle, moderne, saine et accueillante avec de l’air, de la lumière, de la verdure et des immeubles confortables.
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Illustration n°10: Plan de la commune de Lisieux, Département du Calvados, Plan de reconstruction, réalisé par Robert Camelot, architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux – urbaniste daté du 10 janvier 1946. Fond privé Duval, Eglise St-Désir, Urbanisme (MRU) architecte Robert Camelot, Carton 2S271.
Au moment où Robert Camelot élabore son plan, Robert Courel fait lui aussi des propositions qui n’ont pas pour but d’être réalisées, mais qui regroupent les différents enjeux de la ville ayant émergé lors des débats municipaux.
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
5/ L’organisation des architectes L’architecte en chef de la reconstruction peut être secondé par des adjoints. Robert Camelot est secondé par Luc Sainsaulieu, un architecte parisien installé à Lisieux. Il existe également des « architectes chef d’îlot » responsables à l’échelle de l’îlot. Ils coordonnent des « architectes d’opérations » chargés des plans des immeubles, mais également de l’exécution des projets. Trente et un architectes d’opérations travaillent sous les ordres de Robert Camelot, chacun étant chargé de la reconstruction d’un certain nombre d’îlots, de quartier de Lisieux. On peut citer Georges Duval, un architecte très impliqué dans la reconstruction qui jouera un grand rôle dans l’évolution de la ville de Lisieux après la Reconstruction ; Robert Courel, architecte de la municipalité déjà évoqué auparavant puis Delatour, architecte des congrégations religieuses de la ville.
Basilique
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Centre hospitalier
Cathédrale
Halle
Usine à gaz
Gare routière
tennis et piscine
Illustration n°11: Robert Courel, Plan d’urbanisme pour la ville de Lisieux. Sur ce plan ne sont visibles que les bâtiments importants de la ville (centre hospitalier, cathédrale, basilique, gare..) ainsi que le réseau viaire. @Centre d’archives d’architecture du Xxe siècle, Archives IFA, Robert Courel
Les travaux démarrent officiellement le 26 décembre 1947, soit maintenant trois ans et demi après les destructions ayant frappé la ville. Le tout premier ensemble reconstruit, située boulevard Sainte-Anne est conçu par Robert Camelot lui-même.
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Mairie
Le MRU préconise l’équilibre des commandes faites aux différents architectes. Bien entendu, l’intervention de ceux-ci est importante et indispensable au sein de la Reconstruction, mais il faut également penser au rôle des entreprises. Les plans de reconstruction et d’aménagement de la ville reconstruite subissent quelques remises en cause durant la durée de la réalisation par rapport au projet d’origine. Mais les grandes lignes sont tout de même conservées au détriment de quelques ajustements et quelques compromis. Ce travail exécuté par Robert Camelot n’est que préliminaire et la ville reconstruite ne correspond pas aux schémas dessinés par celui-ci. La question architecturale est venue s’ajouter à cela. En effet, le plan directeur même s’il donne quelques directives sur les règles architecturales à suivre, ne définit pas la forme des immeubles, ni l’organisation parcellaire, ni le choix des matériaux, ni les techniques constructives à utiliser. Ces paramètres se font sur place après différentes négociations entre les acteurs du terrain comme les techniciens, les élus, les habitants et les architectes. Le MRU doit là encore approuver les choix qui sont pris.
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I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Illustration n°12: Élévation immeuble ISAI à Lisieux Boulevard Sainte-Anne, R. Camelot architecte.
Illustration n°13: Photographie d’un immeuble de logements lors de la Reconstruction. @Centre d’archives d’architecture du XXe siècles . Fonds Dossiers d’œuvres de la direction de l’Architecture et de l’Urbanisme (DAU). 133 IFA. Duval, Georges.
Robert Camelot souhaite une architecture assez régionaliste. Il est impossible de retrouver l’architecture des pans de bois caractéristique d’avant-guerre, car celle-ci est trop coûteuse et il y a une pénurie de bois. L’architecte préconise des matériaux d’architecture ancienne tels que la brique, la pierre et l’ardoise. La brique est fabriquée ou récupérée sur place par les entreprises locales, la pierre est de la pierre de Caen, quant aux ardoises, elles sont importées d’Espagne ou des Vosges.
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Il faut adapter cette technique à celle du monde contemporain de la vie actuelle et des moyens de construction moderne. Par exemple, pour la construction des immeubles boulevard Sainte-Anne réalisés par Robert Camelot, les murs de façade sont constitués de pierre de taille, mais on trouve tout de même une structure interne en béton armé qui vient doubler le mur de façade.
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
« Toutes les imitations de matériaux naturels, fausses pierres, fausses briques, faux marbres, faux pans de bois, etc. Ne sont pas considérés comme tels les stucs et pierres reconstituées »18.
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6/ Technique, aspect et façades L’architecture de la Reconstruction présente une homogénéité formelle, il est question de créer une unité de la ville, pour éviter l’expression juxtaposée individuelle de chaque architecte. C’est pour cela que des lignes directrices existent. Cette Reconstruction fortement encadrée par l’État entraîne un caractère semblable des villes reconstruites. La principale technique utilisée lors de la Reconstruction est le mur porteur massif et les poutrelles en béton armé, une construction lourde présentant de nombreux murs pleins pour des questions de solidité, de pérennité et de confort thermique.
Illustration n°14, photographie de chantier: Lisieux, immeuble en construction boulevard Sainte-Anne réalisé par l’architecte en chef Robert Camelot. Murs de façade en pierre de taille avec structure interne en béton armé. @Archives départementales du Calvados, prise par Alcide Goupil. 18
Extrait de l’ouvrage : GOURBIN, Patrice, op. cit., p.14.
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I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
« Les bétons apparents seront ravalés. Les enduits des façades seront de tonalité claire, il en sera de même pour les badigeons . Toute peinture distincte de la tonalité générale de la construction est interdite si elle n’est pas motivée par la disposition même des lignes de l’architecture »19. Toujours boulevard Saint-Anne à Lisieux, ce sont les éléments peints qui amènent une touche colorée à la façade comme les volets en bois peints couleur ocre ou les garde-corps en vert.
Illustration n°15, photographie: Polychromie des matériaux, peinture des menuiseries et des gardes-corps, immeuble ISAI, boulevard Sainte-Anne. @GOURBIN, Patrice, op.cit., p.14.
7/ Un tournant dans la Reconstruction En 1949, il s’agit d’une deuxième étape dans la reconstruction sous le ministère d’Eugène Claudius-Petit20 (1907-1989), on constate que les programmes dit ISAI (Immeuble sans Affectation Immédiate) ne sont pas concluants. On s’oriente vers les Immeubles Rationnels Préfinancés (IRP) ; les associations syndicales assurent la maîtrise d’ouvrage. Pour aider les associations syndicales qui ont maintenant plus de responsabilités, Lisieux fait appel à un bureau d’études pour coordonner techniquement les architectes. Il s’agit d’un bureau parisien appelé Omnium Technique de l’Habitation (O.T.H). Architectes, entreprises et bureau doivent travailler ensemble. Leur intervention rend les constructions plus économiques. En ce qui concerne l’aménagement intérieur, les pièces de services sont disposées sur la rue alors que les pièces de vie se situent côté cour et sont exposées Sud. Les loggias et les balcons apparaissent ce qui permet aux architectes de venir travailler l’épaisseur de la façade. Dans les journaux Ouest-France21 et Paris-Normandie22 de janvier 1949, date à laquelle il faut le rappeler, le plan d’urbanisme est déjà approuvé par le MRU, un article est publié pour expliquer aux Lexoviens la nécessité de repenser l’organisation urbaine, car ce sont les habitants qui choisissent. Ils se réunissent en sociétés coopératives de reconstruction ; il est important de leur montrer ce qu’il est possible de faire. D’autant plus, que chaque propriétaire souhaite récupérer sa parcelle de terrain à l’endroit où elle était à l’origine, mais cela n’est pas une solution. 19 Ibid., p.30. 20 Homme politique et figure de la Résistance, ayant été nommé ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme dans le gouvernement Queuille, le 11 septembre 1948. 21 Article « Réflexions sur un plan d’urbanisme », op. cit., p.26. (Annexe 4). 22 Article « Pour éviter le retour aux errements du passé », op.cit., p.26.(Annexe 5).
Différentes réflexions sur le plan d’urbanisme sont entreprises par Robert Camelot : quatre croquis viennent à l’appui dans les articles de presse24 ; on peut reconstruire de différentes manières avec des principes similaires : Le premier schéma, ci-après, montre ce qu’il ne faut absolument pas faire, mais ce qu’il risque d’arriver si le projet de reconstruction est poursuivi sans modification; c’est ce qui a été fait pour les premiers îlots reconstruits. On voit clairement des îlots fermés avec des rues sombres et des espaces publics pauvres qui ne permettent pas à l’air de circuler, ni à la lumière de pénétrer au sein de ceux-ci. Les îlots sont repliés sur eux-mêmes, il n’y a pas de liens.
Illustration n°16: Schémas réalisés d’après ceux de Robert Camelot publiés dans les journaux Ouest-France25 et Paris-Normandie26. Les premiers schémas sont à l’échelle de la ville, on voit comment les bâtiments sont disposés dans l’ensemble du plan de la ville. La deuxième série de schémas est à l’échelle de l’îlot, à l’aide de flèches, on met en évidence les relations, les ouvertures.
Le schéma 1 montre la concentration d’habitations en certains points. Les constructions sont hautes au centre des îlots ainsi, on observe un maximum d’aération. La ville est complètement ouverte et laisse une place importante aux espaces publics. 23
Ibid.
24 Ibid. / Article « Réflexions sur un plan d’urbanisme », op. cit., p.26. (Annexe 4). 25 Article « Réflexions sur un plan d’urbanisme », op. cit., p.26. (Annexe 4). 26 Article « Pour éviter le retour aux errements du passé », op.cit., p.26.(Annexe 5).
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Les trois études suivantes sont la nouvelle organisation prévue par Robert Camelot en conservant le plan d’origine:
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
« Alors ? La solution ? Comprendre ce qui est bien, ensuite le vouloir. Que ceux qui ont la responsabilité de reconstruire, aillent de l’avant. Il y a autre chose à faire qu’à rendre à chacun sa pauvre petite parcelle de terrain»23.
Il a fallu dix années pour reconstruire la ville de Lisieux. Les enjeux de la reconstruction sont de trois types : améliorer les conditions de vie de la population, relancer la machine économique en créant des emplois et penser en termes d’urbanisme pour avoir une cohérence de la construction et des espaces publics. La ville de Lisieux subit un tournant avec cette Reconstruction, une ville moderne émerge qu’on veut plus proche des hommes que ce soit en matière d’échelle, mais aussi de confort. Celui-ci est un nouveau paramètre qui évolue au fil du temps et qui est différent selon les personnes. La reconstruction de Lisieux comparée à d’autres villes comme Caen, semble manquer d’unité même si la végétation, les espaces verts viennent harmoniser, relier l’ensemble.
Les communes voisines de Lisieux telles que Beuvilliers, St-Désir, Ouilly-levicomte ou encore St-Jacques présentent un attrait particulier de par leurs réserves foncières, mais les limites communales sont un obstacle à la constitution d’un plan plus cohérent. En effet, la notion de réserve foncière « est définie comme l’acquisition progressive de terrains ou de bâtiments, dans l’intérêt général, afin d’anticiper des actions ou opérations d’aménagement telles que définies à l’article L.300-1 du code de l’urbanisme. »27. Cela aurait permis au centre-ville de s’étendre et de constituer un plan plus large. Il est question de voir comment est gérée cette après-reconstruction, comment la ville de Lisieux évolue. La partie suivante a pour but de répondre à ses questions et de comprendre ce que a mené précisément à la création du grand ensemble de Hauteville.
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I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Le schéma 2 présente des habitations moins élevées, donc plus nombreuses à occuper le sol ; il y a une recherche sur la bonne orientation des bâtiments pour des questions d’air et de lumière. Les îlots commencent à s’ouvrir, les formes de construction sont simplifiées puisqu’elles sont basées sur un plan rectangulaire, ce qui rend le paysage construit un peu monotone. Cette solution est économique. Le schéma 3 reprend le principe précédent, avec une recherche de disposition des bâtiments plus agréables, une libération de l’implantation. Les îlots sont complètement ouverts, on rompt avec la monotonie précédente.
27 CERF: Comité d’échanges et de ressources foncières _ Qu’est-ce qu’une réserve foncière ? Consulté le 12 Juin 2017. http://www.cerfra.org/articles/qu-est-ce-qu-une-reserve-fonciere-221-1.html
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Pour l’élaboration de cette sous-partie, nous nous sommes appuyé sur la publication « Robert Bisson députémaire de Lisieux »1 de la Société historique de Lisieux. C’est à travers les différentes interventions de cet homme que la ville de Lisieux se construit. D’autres documents viennent enrichir la rédaction de cette partie comme la revue Art de Basse-Normandie2 et l’article de journal, le Lexovien Libre3.
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
B. LE RÔLE D'UN GRAND HOMME, LE DÉPUTÉMAIRE ROBERT BISSON, POUR L'ANNEXION D’UN TERRITOIRE, L'EXTENSION DE LA VILLE.
1 COIRRE, Jean-Pierre, « Robert Bisson député-maire de Lisieux », Société historique de Lisieux, Bulletin n°72, Lisieux, 2011. 2
DUVAL, Georges, op.cit., p.15.
3 « Le projet d’extension de la ville de Lisieux est approuvé », Lexovien Libre, 15 janvier 1960.
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I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
La Reconstruction s’effectue sous la municipalité d’André Carles (19092006), un homme politique français qui fut également sénateur du Calvados. Robert Bisson (1909-2004), son successeur dont il a été l’adjoint en novembre 1948, gère l’après-reconstruction et modifie le visage de la ville de Lisieux avec de profonds changements et évolutions positives. Tout ceci s’effectue sur une période de 24 ans puisqu’il est réélu 5 fois d’affilé avant d’être battu au second tour des élections, le 20 mars 1977. Son engagement pour la ville est considérable. 8/ Les premières orientations de l’après-reconstruction Robert Bisson a suivi une formation scientifique et littéraire. Il choisit d’abord la voie de la science en s’installant en tant que pharmacien à Lisieux (en reprenant la pharmacie Bidet située à l’angle de la place Thiers (aujourd’hui place Mitterand) et de la rue Henry Chéron). Il exerce ce métier jusqu’en 1981. En parallèle, il commence à s’investir dans la vie politique de la ville. Il est dans un premier temps conseiller municipal en octobre 1947 puis adjoint au maire l’année suivante et conseiller général du deuxième canton de Lisieux à partir de 1949 jusqu’en 1981. Sa fonction prend un tout autre tournant le 6 mai 1953; il est élu maire de Lisieux. Durant son premier mandat qui s’étend de 1953 à 1959, il poursuit la politique de Reconstruction de la ville déjà engagée par l’ancien maire avec plusieurs projets de construction. On peut évaluer la durée de la Reconstruction à une dizaine d’années. Malheureusement, le constat que l’on peut faire dans les années 50 est que tout ceci n’aura pas suffi à reloger toute la population, il manque 1 000 logements après la Reconstruction. La démographie continue d’augmenter, plusieurs facteurs en sont la cause. Il y a d’abord le phénomène du baby-boom, il s’agit d’une vague de naissance importante qui survient après la fin de la Seconde Guerre mondiale alors que la natalité est jusqu’ici constamment en baisse depuis 1880. Celui-ci fait suite à des perspectives d’avenir optimiste retrouvées d’après-guerre et une amélioration du niveau de vie générale. De plus, l’économie est relancée progressivement. Le deuxième facteur est les rapatriés de la guerre d’Algérie (1954-1962). Le général De Gaulle signe les accords d’Évian, le 18 mars 1962 pour marquer la fin de la guerre, mais les tensions sont toujours aussi présentes. Près de 650 000 personnes vont quitter l’Algérie, 500 000 vont s’installer dans la métropole. Il est difficile de subvenir aux besoins immédiats de cette population nouvellement arrivée. Puis le dernier facteur qui vient s’ajouter est l’exode rural. Il s’agit d’un fort déplacement de la population des zones rurales (campagnes) aux zones urbaines (villes). En effet, la France est en forte mutation. D’autant plus, le vieillissement des habitats réalisés se fait déjà sentir et ceuxci apparaissent comme vétustes. Il devient indispensable d’en créer davantage, mais la rareté des espaces dédiés à la construction devient de plus en plus d’actualité. Il faut faire avec les espaces disponibles ou qui ont été mal utilisés au sein de l’agglomération. La question de l’extension de la ville et de l’annexion des terrains en périphérie n’a jamais été aussi omniprésente qu’elle ne l’était lors de la reconstruction. Celle-ci sert en quelque sorte d’essai pour les années 60, elle n’a pas fait preuve d’une réelle audace architecturale, mais a permis de dépasser la méthode de construction d’avant-guerre. En attendant, une opération de 868 logements est lancée, elle s’étend sur plusieurs rues de l’agglomération.
La seconde préoccupation de Robert Bisson est la politique de réindustrialisation. Son objectif est de faire venir à Lisieux des entreprises décentralisées de la région parisienne au nord de la ville. Une entreprise décentralisée signifie que l’autorité est partagée en plusieurs responsables. Elle s’étend jusqu’aux directeurs des usines, ainsi celles-ci sont autonomes, elles gèrent leurs achats, l’ingénierie et leurs coûts. Il existe différents avantages majeurs : une meilleure réponse à la clientèle, l’allègement de la charge des dirigeants et des expériences tournées vers la localité. Il faut savoir que Lisieux est auparavant une agglomération très industrialisée notamment avec la présence très développée des industries textiles. En effet, avec la culture du lin et de la laine, il s’agit de la première industrie de la ville ; la seconde étant la mouture du grain, puis la fabrication de papier et le broyage du tan. L’industrie a doublé depuis la Révolution. Vingt-huit moulins sont présents le long des cours d’eau (l’Orbiquet et la Touques) largement utilisés. L’industrie continue son apogée jusqu’au XIXe siècle avec l’essor industriel ; époque où la mécanisation se met en place. Mais ceci est de courte durée, car cette mécanisation marque également le début non pas d’un effondrement brutal, mais d’un déclin progressif de l’industrie textile jusqu’ici omniprésente. Les industries disparaissent peu à peu. Il faut trouver d’autres secteurs d’activités comme l’industrie alimentaire avec ses ressources locales : le lait, le cidre ou encore le fromage, mais celles-ci ne sont pas suffisantes pour combler les pertes économiques. Une autre industrie se développe également, l’industrie touristique notamment avec la construction de la Basilique Sainte-Thérèse (date de construction 1929-1954) par l’architecte Louis Marie Cordonnier. Elle prend sa place sur les hauteurs de la ville. Ainsi, la question de l’industrie est toujours aussi présente qu’elle ne l’est déjà au moment de la reconstruction. 4 DUVAL, Georges, op.cit., p.15.
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Toutes ces appellations de logements sont différents types de H.L.M. Les LOPOFA se sont mis en place par l’arrêté du 23 novembre 1955. Ce sont des logements populaires et familiaux, il s’agit de la catégorie A des HLM (les HLM ordinaires étant de catégorie B). Ils présentent une surface supérieure à ce que l’on peut trouver auparavant et peuvent bénéficier d’un confort supplémentaire tel que le chauffage central selon quelques modalités. Les logements PSR sont mis en place par arrêté du 24 mai 1961. Il s’agit d’une catégorie de HLM qui dépend d’un mode de financement spécifique. Ces normes sont réduites par rapport à celle des HLM ordinaires. Leur mise en place fait suite à la destruction de l’habitat précaire et insalubre.
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La première opération est réalisée sur le terrain Adeline (situé à la limite avec St-Désir) avec la création de 232 logements. S’ensuivent ensuite différentes opérations de plus petites tailles telles que : - 170 logements H.L.M. ordinaires (habitations à loyer modéré) et LOPOFA (logements populaires et familiaux) situés sur le boulevard Nicolas Oresne ; - Rue Orival, 90 logements LOPOFA ou d’urgences voient le jour ; - De nouveau, un ensemble de 170 logements CILCI prend place rue Paul Doumer, rue du Docteur Degrenne et rue Bon Ange ; - Puis 32 H.L.M rue de Coquainvillers ; - Et pour finir 152 logements P.S.R (programme social de relogement), rue Creton et rue d’Orival4.
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I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
9/ L’annexion, un des travaux majeurs de Robert Bisson En mars 1959, Robert Bisson est réélu pour la deuxième fois consécutive. L’extension territoriale de la ville par voie administrative est sa priorité. Il n’y a plus de place pour construire au sein de l’agglomération. L’extension territoriale tant attendue depuis des années est enfin confirmée par le Conseil d’État en 1960. Le décret du 29 janvier 1960 portant extension du périmètre de la commune est signé par le premier Ministre et le ministre de l’Intérieur. Cette annexion a lieu après différents essais ayant échoué au fil des années. 10/ Une évolution des limites au fil des siècles : la morphologie de la ville actuelle Le Lisieux de la période Gallo-Romaine reste pendant une longue période la limite du Lisieux intra-muros. C’est à cette époque, que l’on édifie une enceinte de fortifications autour de la cité.
Illustration n°17, plan : Noviomagus Lexoviorum Lisieux. Époque de l’Empire romain. Nom de la capitale du peuple des Lexovii, à l’emplacement de la ville actuelle de Lisieux. @Source:https://fr.wikipedia.org/ wiki/Noviomagus_Lexoviorum#/ media/File:Plan_galliou_romain.svg/
Le dessin de la ville est simple, on retrouve les principaux édifices caractéristiques à cette époque (thermes, domus, nécropole). L’enceinte de la ville est représentée par un trait rouge (castrum) qui comprend la cathédrale Saint-Pierre et l’église Saint-Jacques. Le Lisieux intramuros est très peu étendu, on visualise comment la ville se structure, s’étend par la suite avec les axes routiers et le réseau hydraulique.
De nombreux évènements se succèdent comme la prise et la destruction de la ville par les Saxons à la fin du IVe, ou encore les guerres durant la période du roi Henri I (roi de France) et Guillaume le Conquérant (duc de Normandie), notamment en 1047 où les seigneurs normands se soulèvent contre l’autorité du duc de Normandie. Au Moyen-Age, l’évêque Herbert, qui occupe le siège épiscopal de Lisieux, fait abattre une partie des murailles, pour bâtir la cathédrale. En 1135, l’évêque Jean Ier rebâtit une nouvelle enceinte.
PORTE DE LA CHAUSSÉE
PORTE DE CAEN
PORTE DE PARIS
PORTE D’ALENÇON
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Au début du XVIIIe siècle, la ville conserve ses fortifications, elles comportent 17 tours, il est possible d’entrer dans la ville par quatre portes : Porte de Paris, Porte d’Alençon, Porte de Caen, et Porte de la Chaussée. L’emprise de la ville est limitée par les cours d’eau (la Touques, l’Orbiquet)5.
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Depuis cette époque jusqu’au XVIIIe siècle, plusieurs guerres se succèdent : la guerre de cent-ans où la ville est prise et ravagée par les Anglais, les guerres de la Ligue et les guerres de Religions qui ont lieu après la réunion de la Normandie à la France. En parallèle, des travaux sont continuellement entrepris sur les fortifications.
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Illustration n°18: Plan du XVIIIe siècle _Fortifications autour de la ville de Lisieux. Issu de la revue Art de Basse Normandie,1984-1985.
Illustration n°19: Gravure datant du XVIIIe siècle _Fortifications autour de la ville de Lisieux. Issue de la revue Art de Basse Normandie.
5 « Lisieux cinquante ans d’urbanisme et d’architecture 1930-1980 », Art de BasseNormandie, n°89-90-91, hiver 1984-1985.
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
40 GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Avant 1789, le système de division du territoire se fait par paroisses. Avec la Révolution, les paroisses donnent naissance aux communes actuelles selon la « loi relative à l’organisation des communes du royaume de France », décret de l’Assemblée nationale du 14 décembre 1789. Ainsi, la localité constituée de trois paroisses : Saint-Pierre, Saint-Jacques et Saint-Désir donnent naissance à trois communes distinctes. Celle de Saint-Pierre devient la commune de Lisieux. Le plan du centre-ville n’a pas subi de grandes transformations hormis la destruction des remparts qui ont lieu successivement. Un nouveau rapport avec la périphérie est créé. Les limites de la commune restent pratiquement celles des anciens remparts, seules l’église Saint-Jacques et l’église de St-Désir viennent s’y ajouter. Lisieux est la plus petite commune du Département, mais la plus peuplée des cinq départements normands. À partir de cette époque, plusieurs tentatives ont lieu pour agrandir les limites de la ville. Mais celles-ci n’ont jamais abouti. Ce n’est qu’en 1875 que la première annexion s’établit sous la municipalité de Monsieur Prat. Le Lexovien libre du 15 janvier 1960 rappelle les faits6. On y apprend que: En 1812, une nouvelle délimitation est souhaitée par la municipalité Lexovienne, mais celle-ci est refusée. C’est le début de nombreux autres échecs qui se succèdent avec une nouvelle demande en 1819 rejetée en 1822, les industries en périphérie sont une préoccupation plus grande et un recul des limites de la ville leur donnerait à supporter de nouvelles charges trop importantes. Deux autres essais infructueux ont lieu en 1832 puis en 1842. En revanche, cette annéelà, on constate que l’agglomération a changé, ses fortifications ont totalement disparu et le territoire s’étend en périphérie dans les communes suburbaines. En effet, durant les périodes successives d’industrialisations, la ville s’est étendue le long de ses cours d’eau tels que la Touques et l’Orbiquet ainsi que leurs affluents. Ce développement s’est effectué principalement selon un axe Nord / Sud avec la construction d’usines et de logements principalement ouvriers. Cet axe est le plus favorable pour une extension en termes de topographie. En 1860, le projet d’extension vers les communes suburbaines est repris, mais cette fois-ci pas seulement à l’échelle du conseil Municipal, mais à celle du préfet du Calvados. La demande devient plus officielle, on pense à la nécessité de réunir les communes. D’autant plus, qu’une gare est construite sur la commune de Saint-Jacques avec la création de lignes de chemin de fer, elle permet de rejoindre Pont-l’Evêque puis Deauville-Trouville vers 1963. Lisieux va ainsi créer l’actuelle rue de la gare à ses frais pour rejoindre la gare. Malheureusement, il n’y a là encore pas de suite à ce projet d’annexion de la totalité des communes de Saint-Jacques et de Saint-Désir. Un nouveau maire prend sa fonction en 1872, il s’agit de Monsieur Prat. Il remet en avant le fait que la ville est toujours la plus petite du Département avec une superficie d’environ 48 hectares avec la population la plus élevée de Normandie soit 12 520 habitants, ce qui fait 140 habitants par hectare. Ce constat est supérieur aux villes de plus grandes importances comme Rouen avec 56 habitants par hectare, le Havre avec 102 habitants par hectare, ou encore Caen avec 19 habitants par hectare.
6 «Le projet d’extension de la ville de Lisieux est approuvé», Lexovien Libre, 15 janvier 1960..
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Illustration n°20: Le schéma reprend les grands principes du plan situé ci-dessous. Les grands-axes de la ville sont visibles : cours d’eau et voie ferrée. Le premier contour (rouge bordeaux) est celui du Lisieux intra-muros où l’on retrouve le tracé viaire, la cathédrale et l’église (pour se repérer par rapport au plan du XVIIIe). Le second tracé (rouge) montre les nouvelles limites de la ville en 1875. La zone rouge claire montre toute la surface supplémentaire acquise par la ville. L’axe Nord – Sud est fortement présent.
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En 1875, l’annexion est enfin acceptée par le Conseil général. Les nouvelles limites de la ville sont définies par le décret du 21 mars 1875, du maréchal Mac Mahon, président de la République à cette époque. La ville s’étend en partie nord, au sud et à l’ouest avec l’annexion de St-Jacques et de St-Désir ainsi que les lignes de chemin de fer.
Illustration n°21: Il s’agit du nouveau plan de Lisieux depuis l’Annexion des communes de St-Jacques et de St-Désir avec tous les changements et augmentations survenues jusqu’à ce jour. Plan réalisé par M. Bailleul, Agent-Voyer d’Arrondissement et E. Mack, Editeur – Lithographe. @Plans de Lisieux (XIXe-XXe siècles) – plan numérisée en ligne par le médiathèque de Lisieux. Consulté le 20/12/2017. http://www.bmlisieux.com/galeries/planlx03/planlx03.html/
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11/ Les nouvelles limites de la ville L’annexion qui a lieu en 1959 vient requalifier l’axe est-ouest, jusqu’ici assez peu dessiné, inexistant au sein de la morphologie de la ville. Les nouvelles limites de la ville sont ainsi définies ; il s’agit de rattacher à la ville la totalité ou une partie des communes voisines, notamment des sites industriels. Le Lexovien Libre datant du 15 janvier 1960, officialise cette annexion en publiant une carte qui montre parfaitement l’extension du territoire. L’annexion se fait sur quatre communes limitrophes de la ville, «sont rattachés : - Saint-Jacques (2e canton): La totalité de la commune, sauf le hameau de Grais, rattachée à Beuvilliers ; - Saint-Désir (2e canton) : La partie comprise entre le ruisseau Cirieux et la voie ferrée comprenant l’usine SAVIEM, le lotissement de terrain Adeline et le cimetière ; - Ouilly-le-Vicomte (1er canton) : Les quartiers du Petit-Bon-Dieu, de la cité Suédoise, la zone industrielle, la station d’épuration, les terrains contigus au stade ; - Beuvilliers (1er canton) : L’usine Nestlé»7.
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De 1875 à 1943, la ville gagne peu en superficie. Le centre historique de Lisieux est toujours celui des anciennes fortifications et n’a presque pas évolué. Il est le noyau à partir duquel la ville s’est développée par la suite. Son développement s’est fait légèrement vers le nord-ouest avec la création de la Basilique sur les limites des hauteurs de la ville et au sud-ouest avec la cité-jardin Paul Doumer. Le relief présent à l’est et à l’ouest de la ville ainsi, que les cours d’eau sont des éléments topographiques forts qui sont une barrière naturelle à l’extension de la ville. Celle-ci s’est donc faite principalement selon un axe nord / sud, le fond de vallée étant plus facile à aménager que les coteaux de part et d’autre.
Illustration n°22: Le plan est le projet d’extension de la ville de Lisieux de 1959. @ « Le projet d’extension de la ville de Lisieux est approuvé », Lexovien Libre, 15 janvier 1960.
9 8
1
Sur la carte, les limites du nouveau Lisieux sont figurées par une ligne épaisse discontinue ; au centre, une zone blanche signifie l’ancien Lisieux.
2 3 5 4 7
7
Ibid.
6
1_ Quartier du «Petit-Bon-Dieu». à l’Es, la «dite» Suédoise. 2_ Lotissement du terrain Adeline. 3_ Usine SAVIEM. 4_ Usine Nestlé. 5_ Usine Leroy. 6_ Parcelle de Glos. 7_ Parcelle de StMartin-de-la-Lieue. 8_ Stade municipal. 9_ Zone industrielle. Station d’épuration.
OUILLY-LE-VICOMTE
SAINT-DÉSIR
SAINT-JACQUES
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
ROCQUES
La ville passe ainsi, d’une superficie de 235 hectares à 1 212 hectares, soit 5 fois plus grande et d’une population de 17 302 à 20 521, soit environ 17 habitants par hectare8. Cette extension permet l’implantation d’industries et d’habitations qui favorisent la prospérité de la ville. 12/ Une nouvelle organisation Lisieux est la capitale du Pays d’Auge située dans le département du Calvados. Elle est également le chef-lieu de nombreux cantons qui l’entourent. Ceux-ci étant des divisions administratives. Glos, Beuvilliers, Rocques et Ouillyle-Vicomte sont les premiers cantons de Lisieux ; Saint-Désir et Saint-Jacques, second canton de Lisieux. Après l’annexion, les cantons restent les mêmes à part celui de Saint-Jacques qui n’existe plus contenu de son ‘‘absorption’’ par la commune de Lisieux. « La séparation aura lieu sans préjudice des droits d’usage ou autres qui peuvent avoir été acquis ». « Un arrêté préfectoral déterminera les modalités financières et patrimoniales de ce rattachement »9. 8
Ibid.
9
Ibid.
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Illustration n°23: Le schéma reprend le Lisieux tel qu’il et en 1875 et qui n’a pas vu ses limites bougées jusqu’à la grande annexion de 1959, visible par la grande surface rouge pâle. La commune s’est considérablement agrandie principalement à l’ouest, mais également au nord et au sud.
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BEUVILLIERS
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
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I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Les communes de Lisieux et de Saint-Jacques maintenant fusionnées, les conseils municipaux des deux communes sont dissous en janvier 1960. Il faut procéder à une nouvelle élection. Il s’agit du début du troisième mandat de Robert Bisson, réélu le 6 mars 1960. En revanche, les conseils municipaux des autres communes : Rocques, Glos, Beuvilliers, St-Désir, Ouilly-le-Vicomte et Hermivalles-Vaux, sont maintenus en fonction. Cette annexion offre à la ville plusieurs avantages. La première est les réserves foncières. Cette acquisition de terrains permet à la ville de s’étendre de part et d’autre avec des industries et des logements. Dans un second temps, la ville jouit de rentrées fiscales10 avec la présence d’usines en périphérie. Puis pour finir l’agglomération perçoit sur la taxe des salaires. Le docteur Bisson peut ainsi disposer de tous les avantages de l’annexion pour créer des projets favorables à la ville. L’extension de la ville est une des réformes majeures qu’il entreprend durant son exercice en tant que maire de la ville. Il déclare que « pendant ces 5 années, Lisieux va fixer son destin et faire disparaître les derniers stigmates de la guerre, en terminer avec la reconstruction, doter la cité d’établissements de tous ordres et assurer l’expansion économique nécessaire, etc... »11. 13/ Une importante visite à Lisieux Robert Bisson cumule durant son activité politique, différentes fonctions ; en 1958, il devient député du Calvados de la deuxième circonscription Lisieux – Falaise, en battant Joseph Laniel aux élections législatives. Il exerce cette fonction jusqu’en 1981. Le député-maire accueille le général de Gaulle au sein de la ville de Lisieux. Il s’agit d’un événement important qui se déroule le 9 juillet 1960. Le général entreprend un voyage en Normandie d’une durée de cinq jours ; il ira de Caen à Lisieux, Bernay, Evraux, Gaillon, Les Andelys puis Rouen. Les deux hommes prennent la parole respectivement et reviennent sur les dommages de la Seconde Guerre mondiale encore présente dans les esprits, d’autant plus que la guerre d’Algérie est omniprésente dans l’actualité. Dans chacune de leur intervention, les deux hommes se citent mutuellement pour se féliciter de leur travail. Dans son discours Robert Bisson énonce: « que nos populations vous sont aussi fidèles et sont disposées aux efforts nécessaires. Elles l’ont prouvé depuis seize ans en relevant cette cité anéantie aux trois quarts, lourd tribut payé pour la libération de la France, sacrifice suprême que d’autres villes du Calvados ont également accompli avec la même abnégation, telle Falaise, qui, elle aussi, aurait tant aimé vous recevoir.. »12.
10 Les rentrées fiscales sont les sommes encaissées par la municipalité au titre des impôts qu’ils soient directs ou indirects. 11 COIRRE, Jean-Pierre, «Robert Bisson député-maire de Lisieux», Société historique de Lisieux, Bulletin n°72, Lisieux, 2011. 12
Ibid.
Cette visite est une reconnaissance pour le travail de Robert Bisson mais également pour les habitants de Lisieux qui ont dû faire face à des années de vie difficiles. 14/ Vers une extension de la ville... Avant 1959, l’opération de construction de logements de grande envergure n’est pas envisageable, à cause, de l’étroitesse des limites territoriales de Lisieux et les constructions de seulement 50 ou 100 logements ne peuvent pas répondre à un accroissement naturel de la population. De plus, les unités de constructions s’édifient sans aucune coordination, on voit apparaître une «anarchie urbanistique». Le nombre de logements augmente, mais les programmes d’équipements publics ou de commerces ne sont pas pensés, ce qui crée un manque de ces infrastructures. Aujourd’hui, avec l’annexion entreprise, il est possible d’envisager de nouveaux projets, la ville ayant vu sa superficie quintuplée. 13
Ibid.
I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
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Illustration n°24, photographie: Le 9 Juillet 1960, comme en 1944, c’est à l’occasion d’une tournée tournée en Normandie que le général de Gaulle, premier Président de la toute jeune Ve République, fit halte à Évreux lors d’un marathon qui devait l’emmener dans la même journée dans d’autre ville Normande comme Lisieux. @ Collection Geneviève Nespoulous, Consulté le 27/10/2017. https://www.commeon.com/sites/default/files/styles/projet_image_principale_angular/public/ Photo%20Page%20Projet%20-%20Commeon%20CDG%203.jpg?itok=3m38o2fx
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Le général répond : « C’était un peu un test Lisieux. Démolie, effondrée comme elle fut après avoir vu tomber toutes ses maisons, tous ses bâtiments, et presque tout son caractère de cité magnifique, de cité historique, on pouvait se demander comment elle revivrait et, comme vous le dites, elle a vécu. Je viens de m’apercevoir, du reste je le savais, que de ces ruines, c’est une ville nouvelle qui s’est levée et, cependant, j’en suis sûr, la ville a gardé toute sa tradition. Je crois que cela c’est un peu un symbole de ce que doit être notre pays. Nous venons de loin, nous sommes ce que nous sommes, il faut rester nous-mêmes, voilà un premier point (…)»13.
L’aménagement d’une zone à urbaniser par priorité est imaginé. Une réunion de délibération municipale de la ville de Lisieux a lieu le 25 novembre 1960, à cette date un projet de ZUP est à l’étude. Celle-ci doit comprendre 3 000 logements. L’étude devient réalité ; la ZUP (Zone à urbaniser par priorité) est créée par arrêté du ministère de la construction en date du 8 juin 1961 sur le plateau Saint-Jacques à l’est de la ville. La création d’un grand ensemble peut ainsi être imaginée avec des équipements adéquats. Nous allons voir dans la partie suivante ce qu’est précisément une zone à urbanisé en priorité et comment elle a été mise en place et par qui?
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I. À L’ORIGINE DE LA CRÉATION DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
De plus, le professeur Brunet, professeur à l’institut démographique du Calvados, projette qu’en 1970, la ville de Lisieux regroupera un total de 30 000 habitants.14 Cela permet de se projeter et de définir un nombre de logements à envisager. Mais le nombre d’habitants a légèrement été surestimé.
14
Ibid.
Maintenant que tous les moyens sont présents, il est question de penser à implanter une zone à urbaniser par priorité (ZUP). Regardons dans la partie qui suit ce qu’est une ZUP? Comment elle peut répondre à cette crise de logement et surtout qu’elle place prend-elle dans le paysage urbain de la ville? C. UNE ÉVOLUTION DU LOGEMENT SOCIAL, CRÉATION DE LA ZUP DE LISIEUX: UNE RÉPONSE À LA CRISE DU LOGEMENT.
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Cette partie est principalement basée l’ouvrage Les zones à urbaniser par priorité1, il est le fil conducteur de notre propos pour comprendre avec exactitude la mise en place d’une ZUP et comment elle est créée. Vient s’ajouter à cela une présentation de l’architecte en chef de la ZUP, Georges Duval, le personnage clé de notre étude.
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ SUR LES HAUTEURS DE LA VILLE DE LISIEUX.
1 JAMOIS, Jean, Les zones à urbaniser par priorité, Éditions Berger-Levrault, Paris 1968.
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
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La ZUP du plateau Saint-Jacques (plateau situé à 1,5 Km à l’est de la ville de Lisieux) est créé le 8 juin 1961 selon le décret n°58-1464 du 31 décembre 1958 relatif aux zones à urbaniser par priorité1. Le décret est signé par le Conseil du général De Gaulle puis par le Ministre de la construction Pierre Sudreau. Elle comprend une superficie totale de 150 hectares dont 90 sont considérés comme constructibles. Au début, il s’agit d’imaginer construire 3 500 logements sur une période de dix ans, il s’agira en réalité d’un total de 4 500 logements sur deux décennies2. Celle-ci s’inscrit dans une « nouvelle politique » qu’entreprend la ville dans les années 60 dans la construction des grands-ensembles, mais également à l’échelle Nationale dans la mise en perspective d’un « renouvellement urbain ». Ceci dans le but de sortir la France d’une crise du logement, afin d’offrir à la population le confort et des logements neufs pour laisser les logements insalubres créés dans l’urgence. 15/ Qu’est-ce-qu’une ZUP ? Une ZUP est une « Zone à urbaniser par priorité », cette procédure administrative permet à de nombreuses communes françaises entre 1959 et 1967 de résoudre la demande croissante de logement et les problèmes fonciers. Elle est un outil pour l’aménagement du territoire et de l’urbanisation. Sur le plan administratif, il s’agit d’une zone d’aménagement concerté, c’est-à-dire que l’unité d’action se fait au sein de la zone. Tous les programmes comportant un minimum de 100 logements doivent être réalisés à l’intérieur de la ZUP. Des plans et des programmes précis sont réalisés, les procédures sont contrôlées par l’administration. D’un point de vue technique, les travaux dans leur globalité doivent être confiés à un maître d’ouvrage unique. Sur le plan financier, un plan de financement unique doit être élaboré, la ZUP engage les finances de l’État. Le Fonds National d’Aménagement du territoire peut effectuer un prêt pour les travaux d’infrastructures de la ZUP. La ZUP permet d’accélérer l’offre des terrains à bâtir. Ceux-ci doivent à la fois présenter une qualité du sol viable à supporter les édifices et leur fondation à un coût raisonnable. De plus, l’obtention d’un permis de construire doit être possible en respectant le Code de l’urbanisme et de l’habitation. L’annexion effectuée par la ville de Lisieux permet d’avoir une réserve foncière qui permet aux constructeurs d’avoir des terrains à prix accessibles. Les organismes aménageurs peuvent acquérir les terrains de deux manières différentes : soit par droit de préemption, soit par acquisition des terrains. Puis d’un point de vue social, l’ordonnance architecturale doit être telle que les immeubles d’habitation et les équipements collectifs rendent l’ambiance urbaine agréable, qu’il y est une véritable vie de quartier favorable à tous les habitants. Pour créer une ZUP, un dossier doit être constitué avec un certain nombre de documents3. - Un plan de situation à grande échelle avec repérage de la localisation de la zone ; - Un plan à moyenne échelle avec délimitation de la zone ; 1
Consultation du décret en annexe 1.
2
DUVAL, Georges, op.cit., p.15.
3 JAMOIS, Jean, Les zones à urbaniser par priorité, Éditions Berger-Levrault, Paris 1968.
Illustration n°25, photographie : Vue de la ville de Lisieux lors de la construction de la ZUP sur les hauteurs de plateau Saint-Jacques. On aperçoit au loin sur un plateau vert à gauche de l’imposante basilique, symbole de la ville, et la construction des ensembles de la ZUP, des grues sont visibles. @Archives Départementales du Calvados, Côte : 18_fi_363_0055
16/ La place de la ZUP du Plateau Saint-Jacques Au 1er janvier 1966, un bilan est effectué sur la création des ZUP réalisées jusqu’ici. Elles sont au nombre de cent cinquante-six, avec une surface totale d’environ 21 700 hectares pour un potentiel de 730 000 logements4. 4
Ibid.
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Les constructions de la ZUP viennent transformer le paysage urbain de la ville, il s’agit de créer un nouveau quartier avec une organisation interne précise sans que celle-ci ne devienne une « ville nouvelle », mais une extension comportant une structure rationnelle qui s’intègre parfaitement avec le reste de la ville. À Lisieux, la ZUP du plateau Saint-Jacques est construite sur des terrains situés sur le haut du plateau de la ville, en surplomb. Une étude a lieu pour voir l’implantation de la ZUP par rapport au plan directeur de l’agglomération.
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
- Une note sommaire regroupant plusieurs points importants comme la situation (implantation géographique), la superficie (ses dimensions), les liaisons existantes ou à créer avec l’agglomération, justification de la zone, nombre de logements et équipements prévus (densité, répartition), réseaux et voiries (présentes et prévues) ; - Une étude financière ; - Les délibérations des Conseils municipaux ; - L’avis du préfet. Il est ensuite soumis au ministère de l’Équipement ; ainsi, si tout est favorable, la ZUP est créée par arrêté du ministre de la construction puis par décret en Conseil d’État.
Val, le Bois. 1971, une nouvelle équipe La nouvelle équipe municipale, constituée de représentants d’associations de quartiers, réactive la dynamique d’aménagement, pour obtenir de l’Etat le respect de ses engagements et rétablir financier. Dès elle obtient maîtrise ZUP de l’opération et rediscute le contrat Ill’équilibre est intéressant de1972, regarder leslaautres qui ont été créées en de Basseconcession. La conception des quartiers et de leurs équipements se poursuit, en concertation avec Normandie à la même époque pour comprendre la place de la ZUP de Lisieux, les habitants, qui vont ainsi orienter certains choix en matière de construction et de répartition des espaces (circulations, verts, aires l’importance qu’elleespaces a par rapport à de cejeux). qui a été fait dans les autres villes.
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
CALVADOS Lisieux _ ZUP Plateau Saint-Jacques
08/06/61
150 Ha
4500 logements
Georges Duval
Caen _ Quartier du Chemin Vert
19/10/60
120 Ha
4 000 logements
Marcel Clot
Hérouville-St-Clair
19/10/60
318 Ha
10 000 logements
Union des Architectes et Urbanistes de Paris
21/07/60
126 Ha
3 233 logements
Paul Vimond
Alençon_ ZUP Saint-Paterne
22/11/60
95 Ha
2 000 logements
Flers_ Quartier Saint-Sauveur
19/04/63
64 Ha
1 060 logements
MANCHE Cherbourg / Octeville _ Quartier des Provinces ORNE
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Tableau comparatif des différentes ZUP de Basse-Normandie, 1966.
La ZUP de Lisieux est la deuxième plus grande opération qui a eu lieu en BasseNormandie à cette époque. La première étant située à Hérouville-St-Clair, agglomération de Caen avec une ZUP qui fait le double en superficie de celle de Lisieux, 318 Ha; le nombre de logements étant par conséquent plus du double également, 10 000 logements. La ZUP du quartier du Chemin Vert situé à Caen, est l’opération qui se rapproche la plus de celle de Hauteville avec une superficie de 120 Ha pour 4 000 logements.
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Il aurait été plus intéressant d’avoir davantage d’informations, mais il est difficile d’en obtenir précisément sur chaque opération. Mais cela nous permet déjà de constater qu’à cette époque bon nombre de ville ont suivi ce plan pour créer des ensembles de logement cohérents, qu’elle est une superficie de 10 Km2 comme Hérouville ou une de 26 Km2 comme Caen (presque 2,5 fois plus grande). On constate qu’Hérouville est la ville la plus petite et donc celle qui permet la création de la plus grande ZUP, la plus grande extension puisqu’elle n’est à l’origine pas très étendue. En revanche, une ville comme Flers d’une superficie de 21 Km est déjà bien étendue et permet une extension très faible, 64 Ha. 17/ Un architecte en chef pour la ZUP5 Pour penser le plan, la construction d’un si grand ensemble, la direction doit être confiée à un architecte d’envergure. Le député-maire, Robert Bisson toujours en poste, confie le rôle d’architecte en chef de la construction et de l’aménagement de la ZUP du Plateau Saint-Jacques à Georges Duval (1920 – 1993). 5 Éléments de biographie de G. Duval, consulté dans l’ouvrage, Tranches de vies à Hauteville, op.cit. p.16. et au sein du centre d’archives d’architecture du XXe. 133 IFA. Duval, Georges.
Celui-ci est un architecte qui fut très actif au côté de Robert Camelot lors de la Reconstruction de la ville. Il a toujours porté un grand intérêt à la ville de Lisieux dans laquelle il a grandi. Son père étant lui-même architecte à Lisieux, il a débuté à ses côtés. Son sujet de thèse pour le concours des Architectes des monuments historiques, fut la cathédrale de Lisieux. Il porte ainsi, les titres d’architecte des bâtiments civils et palais nationaux et architecte en chef des monuments historiques depuis 1956. Lorsqu’il est choisi pour l’élaboration du projet de Hauteville, cela fait 5 ans qu’il détient ce titre, celui-ci aura une influence sur son travail. Il est un architecte des monuments historiques au service d’un grand ensemble de logements propre des années 60, nous verrons dans les parties suivantes les caractéristiques de ce grand-ensemble. Il installe son cabinet à Lisieux, Boulevard Fournet où une quarantaine de collaborateurs exercent à ses côtés. L’agence est d’une grandeur relativement importante à l’époque puisqu’il s’agit d’une période favorable pour la construction. Nous avons pu entendre que Georges Duval était une personne très exigeante et dure, mais qui savait récompenser le travail bien fait et transmettre aux autres. Le projet de Hauteville est un projet urbain d’envergure dans sa carrière puisqu’il s’étend sur une période de vingt ans (1960 - 1980). Il s’agit d’un projet d’urbanisme et de construction neuve sur un terrain vierge, ces principales autres réalisations sont des rénovations de bâtiments anciens tels que des églises, des abbayes et des manoirs. En effet, c’est le seul projet de constructeur véritablement qu’il entreprend durant son exercice, mais il faut avoir conscience que cela s’étale sur une période très longue. Il ne peut pas multiplier davantage les projets de constructions, car il faut activement suivre les chantiers déjà nombreux au sein de la ZUP, c’est pour cela qu’il réalise un parallèle bon nombre de restaurations et réhabilitations. Son travail se concentre principalement en Normandie et ses alentours même si deux réalisations se trouvent également à l’étranger (Haiti et Kerouan). Son dernier travail se détache lui-aussi des précédents, il s’agit de l’aménagement des espaces verts qui relient la cour Carrée à l’Arc de triomphe du Carrousel du Louvre .
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
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@https://actu.fr/normandie/lisieux_14366/georgesduval-larchitecte_1894486.html
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Illustration n°26, photographie : Portrait de Georges Duval, Paru dans l’article en ligne: ROBERT, Yves, « Georges Duval, l’architecte », L’Eveil de Lisieux, publié le 31/08/2013. Consulté le 02/04/21.
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II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
Un avant-projet est constitué par l’architecte en chef par le biais d’un planmasse pour expliquer comment est aménagé l’espace à concevoir, jusqu’ici vierge et le rendre cohérent. Georges Duval réalise également une maquette de la première unité de la ZUP. Son travail a reçu un avis favorable du Conseil Supérieur de l’Architecture. Bien entendu, la durée de la construction globale de la ZUP s’étendant sur une période longue de vingt ans, les programmes et les implantations ont subi des changements au cours des années, de ce qui était initialement prévu.
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Illustration n°27: Plan masse-ombré de la ZUP du Plateau Saint-Jacques réalisé à partir des plans-masse de chaque programme provenant des archives privés de Georges Duval _ église Saint-Désir. Carton 2S271.
Illustration n°28: Maquette de la ZUP du Plateau Saint-Jacques réalisée par le cabinet Duval. @Centre d’archives d’architecture du XXe siècles . Fonds Dossiers d’œuvres de la direction de l’Architecture et de l’Urbanisme (DAU). 133 Ifa. Duval, Georges.
Bien entendu, l’architecte en chef même s’il est en charge de la totalité de l’organisation de la ZUP, il n’est pas seul. Il y a une collaboration « multidisciplinaire » entre différents corps de métier pour arriver à l’élaboration.
Georges Duval est également nommé (en plus d’architecte en chef de la ZUP de Lisieux) Architecte-Conseil de la ville à compter du 1er Octobre 1965; l’arrêté du 25 juin 1965 ayant mis fin aux fonctions de l’architecte de la municipalité, M. Robert Courel à partir du 30 septembre 19656. Cette nouvelle fonction lui permet de donner son avis sur tous les problèmes liés à l’architecture et à l’urbanisme de la ville ainsi que sur les demandes de dossier de permis de construire. Il est chargé de l’élaboration des projets neufs ainsi que la direction des travaux. Pour les réparations et entretiens des édifices communaux de la ville, il doit collaborer avec l’ingénieur directeur des services techniques de la ville. La première intervention sur le terrain de la ZUP est la construction de la première tranche de 200 habitations H.L.M sur les 3 000 logements envisagés (4 500 seront finalement construits). Ceux-ci doivent être réalisés sur des terrains appartenant à l’hôpital. Au cours de la séance de délibération municipale du 27 janvier 1961, la commission administrative de l’hôpital-hospice de Lisieux a accepté la vente de ses terrains d’une superficie d’environ 9,5 hectares sur la base de 142 500 NF (nouveau franc) fixés par l’Administration des Domaines. La direction des opérations de la construction est confiée à l’Office d’Habitation à Loyer Modéré (O.H.L.M). Cette première intervention est le début de nombreuses autres qui vont avoir lieu sur une période de vingt ans avec des programmes différents les uns des autres7. 6 Arrêté du 25 juin 1965 de la ville de Lisieux. Archives privées G. Duval. Carton 2S272. 7 Délibérations municipales 1960-1964, archives départementales du Calvados.
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La ville de Lisieux ne peut pas à elle seule se charger des travaux d’infrastructure, car elle ne dispose pas des moyens financiers, ni des moyens administratifs nécessaires. Il est donc nécessaire de le confier à une autre société, la Société d’Équipement de la Basse Normandie (S.E.B.N). Elle procède ainsi aux études pour l’aménagement de la zone d’habitation déclarée de la ZUP. Elle est l’organisme - aménageur. La S.E.B.N joue un grand rôle au côté de l’architecte en chef dans l’aménagement de la ZUP.
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Au sein du Cabinet Duval de nombreux collaborateurs sont aux côtés de l’architecte pour suivre les différents projets et chantiers qui ont lieu en même temps dans le quartier. On peut citer plusieurs personnes comme M. Letur, M. Combes, M. Provost, M. Poulain, M. Houssaye, M. Lemenuel ou encore M. Letellier. Les noms de ceux-ci sont visibles sur les différents rapports de chantier rédigés à la suite des visites de chantier que l’on trouve dans le fonds privé de Duval. Il s’agit des personnes dont le nom est récurrent, qui ont donc participé activement aux différents projets aux côtés de l’architecte en chef.
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
L’architecte collabore avec des sociologues, des ingénieurs, des programmateurs financiers, et des géologues, en partie pour l’élaboration du programme. Il doit s’entourer de tous les experts nécessaires. Puis lorsque les travaux de la ZUP sont lancés, d’autres corps de métier viennent soutenir le travail de Duval comme un aménageur d’espaces verts, un conseiller technique (bureau d’études) et des peintres-sculpteurs pour la réalisation d’éléments décoratifs. Il faut noter que pour la ZUP du plateau Saint-Jacques, il n’y a pas eu d’architectes d’opérations, Georges Duval fut le seul architecte à réaliser l’intégralité des constructions présentes dans la ZUP. Il s’agit d’une caractéristique forte de cette élaboration, car le quartier est très étendu (150 Ha).
18/ Création d’une ZAC dans le prolongement de la ZUP De nombreux constats sont faits à la suite de la création des nombreuses ZUP. Le modèle des grands ensembles montre des limites, les ZUP vont malheureusement être représentées par une architecture standardisée avec une omniprésence de l’habitat social. Ainsi, les ZUP sont remplacées par les ZAC, Zones d’Aménagement Concerté. Celles-ci sont créées par la loi d’orientation foncière n°67-1253 du 30 décembre 1967 en vertu du code de l’urbanisme. Il n’est plus possible à partir de 1969, de créer des ZUP. Ainsi, en 1979, l’aménagement de la ZUP de Lisieux en construction depuis les années 60 est bien avancé et sur la fin. Cependant une partie du plateau SaintJacques n’est pas aménagée, alors que celui-ci peut être construit, d’autant plus que la zone industrielle se trouve un peu plus à l’est.
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II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
Nous étudions en détail dans les parties suivantes, le grand ensemble de Hauteville. Il est question de regarder avec attention si la qualification et l’approche patrimoniale de l’architecte ont influencé dans un sens la qualité du projet.
Illustration n°29: Plan de l’agglomération de Lisieux avec repérage de l’emplacement de la future ZAC de l’Espérance en rouge. @Archives privées de Georges Duval. Carton 2S272. ZAC de Hauteville.
Il est question de créer une ZAC (nouvelle opération publique) pour permettre l’aménagement de cette zone dans le prolongement de la ZUP. Elle prend le nom de ZAC de l’Espérance. Une étude8 est menée en octobre 1979 par la BETURE sur la demande de la S.E.B.N, pour déterminer le programme de logements à envisager à moyen terme à Lisieux, à la fois sur les terrains qu’ils restent à urbaniser dans la ZUP de Hauteville et dans la ZAC de l’Espérance. Les propositions sont établies en prenant en compte plusieurs phénomènes : 8 Consultable aux archives privées de Georges Duval. Carton 2S272. ZAC de Hauteville (1978 -1985).
Le programme proposé prévoit sur trois ans, 180 à 225 logements individuels en accession et éventuellement, 70 logements locatifs aidés en immeuble collectifs. Le lancement du projet est favorisé par l’ouverture du centre commercial qui prend place au centre. Georges Duval est en charge de l’élaboration du projet du centre commercial ‘Leclerc’. La ZAC vient prendre place autour de celui-ci.
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
- les besoins en logements neufs dans l’ensemble de l’agglomération (évolution démographique et économique), - le rythme de construction dans le passé, l’état du marché immobilier dans le secteur de Lisieux (évaluer la concurrence) - et l’image de Hauteville au sein de l’agglomération.
Maintenant que la mise en place de la ZUP est effective, et que nous avons pu voir comment elle a vu le jour ; regardons comment elle a pris place par rapport à la ville de Lisieux déjà existante. Si celle-ci s’intègre parfaitement et si les liaisons sont réelles, où si comme bon nombre de grand ensemble celui-ci est replié sur lui-même en bordure de la ville de Lisieux.
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Illustration n°30: Emplacement de la ZAC dans le prolongement de la ZUP avec repérage du centre commercial au centre. @Archives privées de Georges Duval. Carton 2S272. ZAC de Hauteville (1978 -1985).
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Centre commercial Leclerc
À travers cette partie, nous allons comprendre comment le grand ensemble s’est implanté sur les hauteurs de la ville, et les liaisons qui existent avec celle-ci. Ainsi, que la circulation interne au sein de la ZUP.
Commune de OUILLY-le-VICOMTE
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II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
D. IMPLANTATION D’UN URBANISME ORGANISÉ AU SEIN DE LA ZUP SUR LE PLATEAU SAINT-JACQUES.
ZONE D’ACTIVITES
CENTRE-VILLE DE LISIEUX
Plateau SAINT-JACQUES Hôpital
QUARTIER D’HAUTEVILLE Centre-commercial Commune de SAINT-DESIR
Basilique Gare
Commune de BEUVILLERS
Illustration n°31: Carte avec repérage de la position des différentes parties de la ville de Lisieux actuelle, réalisé d’après Cad mapper.
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
Les noms successifs donnés au quartier, renforcent cette idée de hauteur sur la ville de Lisieux. En effet, la ZUP est nommée ‘‘ZUP du plateau Saint-Jacques’’ dès sa création en 1961, il s’agit véritablement d’un plateau qui domine tel un « belvédère » le reste de la ville. Puis quelques années plus tard en 1965, elle prend le nom de « Hauteville », ville haute en opposition à la ville basse, soit l’ancien Lisieux. Tout ceci laisse penser à une véritable coupure entre la ZUP nouvellement créée et le centre-ville de Lisieux. Mais plusieurs éléments montrent le véritable lien qu’il existe entre l’ensemble et l’agglomération.
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19/ Sur les hauteurs de la ZUP du plateau Saint-Jacques La ZUP est implantée éloignée du centre-ville, puisque l’on construit sur les terrains hors des limites passées de la ville, nouvellement annexés, sur l’ancienne commune de Saint-Jacques. La topographie vient s’ajouter à cela et hisse le quartier sur les hauteurs de la ville. Ainsi, la forte présence de la topographie créée une pente pour accéder à la ZUP depuis la ville basse de Lisieux. Il faut s’appuyer sur une carte topographique pour visualiser comment est implantée la ville de Lisieux dans la vallée puis regarder les courbes de niveau pour voir les coteaux qui s’étendent de part et d’autre de la ville (voir la carte cicontre). En effet, on voit très clairement la ville s’étendre tout en longueur selon un axe nord/sud, elle prend place dans la vallée en contournant les coteaux qui l’entourent de chaque côté, en particulier à l’est et à l’ouest, ce qui avait jusqu’ici limité son expansion.
LÉGENDE Délimitation coteaux Rails de chemin de fer
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La ZUP du plateau Saint-Jacques est intégrée dans un site naturel complètement vierge et rural : l’urbanité doit y être amenée. L’enjeu de l’architecte Georges Duval est d’apporter à cet ensemble un caractère spécifique, bien à lui, sans pour autant qu’il devienne une « ville-satellite » ou une « ville nouvelle » à l’agglomération de Lisieux déjà existante. Il s’agit d’imaginer une extension de la ville qui doit s’harmoniser et être connectée au centre-ville ancien (le cœur de la ville). Il est question de créer une vie collective au sein de cet ensemble pour que les habitants est une vie de quartier de proximité, qu’il puisse disposer de tout ce qu’ils ont besoin pour vivre à côté de leur logement, sans avoir à faire un trajet conséquent.
Sens de la topographie
20/ Un lien visuel très fort au sein de la ville Les tours de Hauteville comprennent quinze niveaux ; de par leur grande hauteur, elles sont devenues un symbole visible à plusieurs points de la ville, caractéristique de l’ensemble de Hauteville. Lorsque l’on arrive par différents endroits de la ville, on aperçoit les tours.
Hauteville
Illustration n°32: Plan dessiné à l’aide des photographies aériennes en 1958 par un géomètre Expert, A. RAPIN. @Archives privés de Georges Duval _ Carton 2S273 _ Urbanisme: Plan de la ville de Lisieux.
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II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
Hauteville
Illustration n°33: Photographie prise depuis l’Avenue du 6 Juin, on aperçoit les trois tours de Hauteville. Google maps _ 01/12/2017
Basilique
Hauteville
Illustration n°34: Photographie depuis la D613, on aperçoit la basilique, Hauteville et les rails (chemin de fer). Google maps _ 01/12/2017
Celles-ci ont modifié le paysage urbain et viennent faire écho à d’autres symboles de la ville que l’on voit de loin et qui dominent le paysage, de véritables repères visuels au sein de la ville. On peut citer le dôme de la Basilique et l’hôpital Robert Bisson. La basilique Sainte-Thérèse de Lisieux est un édifice religieux de style néobyzantin, fortement inspiré du Sacré-Coeur de Montmartre situé à Paris, celui-ci étant également un emblème de Paris sur les hauteurs de la butte Montmartre. De la même façon, la basilique de Lisieux a pris place sur une hauteur à la limite de la ville de l’époque, telle une enclave dans la pente. La construction s’est étendue de 1929 à 1954. Il s’agit du deuxième lieu de pèlerinage le plus important en France après Lourdes. La Basilique est un patrimoine important de la ville de Lisieux.
Illustration n°35: Un jour, une ZUP, une carte postale: Hauteville (Lisieux). On voit la basilique de Lisieux en confrontation avec Hauteville en deuxième plan. Consulter le 01/12/2017. http://pbs.twimg.com/ mediaCa1EPsXIAA2hhh.jpg/
HAUTEVILLE
Illustration n°36: Dessiné à l’aide des photographies aériennes en 1958 par un géomètre Expert, A. RAPIN. @Archives privés de Georges Duval _ Carton 2S273 _ Urbanisme: Plan de la ville de Lisieux.
Illustration n°38: Centre hospitalier Robert Bisson @Centre d’archives d’architecture du XXe siècles . Fonds Dossiers d’œuvres de la direction de l’Architecture et de l’Urbanisme (DAU). 133 Ifa. Duval, Georges.
Tous viennent construire l’identité de la ville. Ils sont tous les trois regroupés vers l’est de la ville. Il y a un véritable attachement à ses entités. La relation s’opère visuellement. Hauteville
Illustration n°39: Coupe urbaine de la ville de Lisieux où l’on voit le relief. Document PFE _ Lisieux: Ville de pélerinage réalisé par Guillaume CASTEL en 2010.
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Illustration n°37, maquette: Centre hospitalier Robert Bisson @Centre d’archives d’architecture du XXe siècles . Fonds Dossiers d’œuvres de la direction de l’Architecture et de l’Urbanisme (DAU). 133 Ifa. Duval, Georges.
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
L’hôpital est un des nombreux travaux entrepris durant le mandat de Robert Bisson et également un des plus importants. Ce sont deux architectes qui ont occupé le rôle d’architecte de la ville successivement qui réalise ce projet : il s’agit de Georges Duval et Robert Courel en collaboration avec le ministère de la Santé. Il est inauguré en 1971. L’hôpital est une grande entité, un bâtiment très étendu qui vient créer une rupture entre le haut et le bas de la ville. Cette grande barrière verticale agit comme un mur, situé à l’endroit précis de l’articulation entre les deux plateaux de la ville : la ZUP et le centre-ville. La connexion aurait pu être traitée plus subtilement.
21/ Connexion physique à la ZUP du Plateau Saint-Jacques La connexion la plus directe à la ZUP se fait par la rue Roger Aini qui prend naissance au niveau de l’hôpital depuis la rue de Paris. La rue Roger Aini, nous conduit jusqu’au cœur du quartier de Hauteville depuis la ville ancienne de Lisieux. Elle sera évoquée plus tard dans la constitution interne du quartier.
BLD
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
T RNE
FOU
PORTE DE PARIS
RUE DE PARIS VERS ZONE INDUSTRIEL
HÔPITAL
RUE ROGER AINI
VERS CENTREVILLE DE LISIEUX
BLD
NNE
JEA
RC
D’A
AVENUE JEAN XXIII (D 267) BASILIQUE
ROCADE
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Illustration n°40: Repérage des axes routiers à partir du plan Google maps
Ilutstration n°41: Avenue Jean XXIII avec la Basilique visible au loin et les pavillons du quartier de Hauteville en bordure (à droite). Google maps.
Illustration n°42: Rue de Paris, On arrive dans le centre de Lisieux, avec l’hôpital sur la gauche un peu plus bas. Google maps.
La ZUP est ceinturée au nord par la rue de Paris et au sud par l’avenue Jean XXIII (D 267), celles-ci viennent définir les limites définitives du quartier de Hauteville, il apparaît impossible de construire hors des limites de ses axes routiers, qu’il est difficile de traverser. Ces deux rues présentent des connexions rares avec la ZUP, seules quelques rues ou allées secondaires permettent de pénétrer au sein de celle-ci, à quelques points précis. Le quartier reste ainsi un peu replié sur luimême en limitant les accès, mais permet aux habitants de rejoindre facilement les grands axes de circulation (départementale).
Une rocade est ainsi créée selon la délibération Municipale du 10 Juillet 19621, il s’agit d’une voie périphérique qui vient contourner par une voie de circulation rapide la zone urbaine. Mais, il n’est pas question que celle-ci soit prise en charge par les aménagements généraux de la ZUP, car l’actuelle D267 est suffisante pour les futurs usagers. Il n’est pas question non plus que la Ville de Lisieux réalise, à ses frais, la rocade puisque la plupart des voitures ne font que passer dans la Ville, la quasi-totalité de ces véhicules se rendant dans les différentes localités de Département, Caen et les plages de la côte fleurie, par exemple. Il est donc normal que cette voie soit départementale. Elle permet ainsi de venir décongestionner le centre-ville et également les passages au sein de la ZUP. 22/ Composition interne du grand ensemble À l’intérieur de la ZUP, la rue Roger Aini traverse de part en part dans toute sa longueur, le quartier. Il s’agit d’une véritable « épine dorsale »2 de la ZUP comme l’a baptisé Georges Duval. Elle est élargie et aménagée lors de la création de la ZUP, elle fait partie intégrante de celle-ci et vient la structurer. Cette voie est essentielle pour relier le centre de Lisieux en passant devant l’hôpital et rejoindre la future zone industrielle qui prendra place à l’est de la ZUP. Elle est donc une véritable voie de traverse, une voie rapide essentielle. De plus, les nombreux bâtiments sont conçus autour de cet axe dominant.
1 Délibérations municipales: «Création d’une rocade de contournement du carrefour de la Porte de Paris. Consultation en ligne archives Départementales du Calvados, le 10/11/2017. 2 DUVAL, Georges, op.cit., p.15.
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Le carrefour de la « porte de Paris » dessert sur la droite, le boulevard Fournet, c’est-à-dire la circulation à destination de Deauville et sur la gauche, le boulevard Jeanne d’Arc avec la circulation à destination de Caen et Cherbourg. Le problème majeur de ce carrefour est qu’il est peu dégagé. La convergence d’affluence entraîne de nombreux embouteillages qui s’étendent au-delà de la porte de Paris. De gros problèmes de circulations sont constamment omniprésents. Il faut trouver un moyen de maîtriser cela et résoudre le problème en pensant à une déviation qui viendrait contourner la porte de Paris. Cette déviation était déjà inscrite au plan d’aménagement et d’urbanisme de Lisieux datant de 1947. Mais Lisieux a vu son expansion démographique augmenter avec la création de la ZUP avec comme axe principal de liaison la D 267 (rue Roger Aini) qui est en lien direct avec la RN 13 (rue de Paris). Ainsi, une fonction supplémentaire lui est attribuée en tant que voie de desserte de la ZUP, en plus de voie d’accès à Lisieux.
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La départementale D267 permet de contourner la ZUP par le Sud, on emprunte ainsi l’axe qui nous conduit tout droit vers la Basilique, et le centre-ville, mais avec un accès latéral vers l’est de la ville. Là encore, il est possible d’éviter complètement le centre-ville. En revanche, la rue de Paris située au nord de la ZUP est un véritable enjeu depuis des années. En effet, la route nationale n°13, dont une partie passe par la rue de Paris, est empruntée à la fois par la circulation Paris-Caen-Cherbourg et par la circulation Paris-Deauville. Il s’agit donc un axe de « grand itinéraire ».
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
Leur présence permet également d’éviter de traverser le quartier, il est ainsi possible de le contourner. On peut relier facilement le centre de Lisieux et l’actuelle zone industrielle qui prendra place plus tard.
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
Elle permet de desservir toutes les rues et allées secondaires perpendiculairement à l’intérieur même de la ZUP. On peut rejoindre les ensembles de logements, les équipements et activités situés plus en périphérie ou au centre des unités. Les rues ne desservent pas chaque bâtiment, mais des ensembles de logements, ce qui permet de garder des accès exclusivement piétons en privilégiant les parkings aux abords des différentes opérations.
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Illustration n°43: Plan de la ZUP ne comportant que le tracé viaire. Google maps.
Illustration n°44: Plan masse d’une opération de 277 logements avec repérage des cheminements piéton (jaune) et des parking extérieurs, le long des axes routiers (rouge).
C’est par la rue Roger Aini que la majorité des connexions s’établissent à la fois avec la ville de Lisieux (connexions externes) et avec l’ensemble du quartier (connexions internes). 23/ Unité de voisinage Les différents logements et équipements sont répartis en ce que l’on appelle « unité de voisinage », les logements ne forment pas qu’un seul et unique groupe. Ces unités sont au nombre de trois (unités A, B et C), elles ont toute le même centre de vie commune qui fait partie de l’unité A, la plus étendue. Elles sont raccordées entre elles par les circulations piétonnes et automobiles.
UNITÉ C
L’unité A est celle qui est conçue en tout premier lieu, notamment pour la constitution du dossier de la ZUP. Elle est la partie la plus proche du centreville de Lisieux. Son plan-masse n’a pas beaucoup évolué, les travaux de cette première tranche débute dès le début des années 60. Elle est la plus développée et celle qui comprend le centre de la ZUP. Il s’agit du noyau central attractif du quartier. Elle s’ouvre aux deux autres et est l’amorce de l’articulation (la zone formant comme un huit légèrement déformé). Les autres unités sont pensées plus tard, plusieurs modifications d’aménagements ont eu lieu les concernant. Ces trois unités s’inscrivent autour de la Rue Roger Aini et sont reliées principalement par elle. 24/ Une circulation piétonne agréable au sein du quartier Le parcours du piéton au sein de la ZUP est pensé, de façon à ce qu’il soit aisé de rejoindre les différents programmes qui se côtoient au sein de l’ensemble. Les trottoirs et les allées sont assez larges pour permettre au piéton de pouvoir circuler librement sans difficulté. Le principal enjeu est de permettre à l’habitant du grand ensemble de rejoindre sans prendre son véhicule, les différents points attractifs du quartier comme les équipements scolaires, les équipements sportifs, les centres commerciaux, par exemple. Pour rendre le parcours attractif, des bas-reliefs en terre cuite sont imaginés et incorporés aux murs de soubassement ou de rez-de-chaussée des immeubles et équipements. Les murs de soubassement étant construits en briques de pays et rejointoyés au mortier de chaux ou de ciment mettent parfaitement en valeur la tonalité différente des briques, la terre cuite colorée ou l’acier corten qui s’y incorpore d’une façon très harmonieuse et constitue un décor vivant et varié. Cette décoration est implantée le long du cheminement piétons et aux points d’attraction principaux de la ZUP : comme l’entrée principale du centre commercial, de l’église, des tours de la S.C.I.C ou encore des établissements scolaires. Ces bas-reliefs représentent des évènements liés à la Normandie ou des images plus féerique faisant référence aux fables ou aux contes. On retrouve parfois des similitudes avec le graphisme de la tapisserie de Bayeux réalisée par la Reine Mathilde.
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UNITÉ B
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UNITÉ A
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Illustration n°45: Repérage des différentes unités au sein de la ZUP du Plateau Saint-Jacques.
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Illustration n°46: Motifs en terre-cuite présent au sein de la ZUP du Plateau Saint-Jacques. Issus de l’ouvrage ROBERT, Yves, Tranches de vies à Hauteville: un quartier de Lisieux, op.cit.
Regardons quelques exemples précis de ces bas-reliefs:
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Les travaux de décoration pour le groupe scolaire Jules Verne (groupe scolaire n°4) font l’objet de plusieurs expérimentations de décors sur papier, à l’aquarelle. Il s’agit de créer un ornement sur un mur de 3m*4m80, sur le thème d’un des romans de Jules Verne (nom donné à l’école): ‘Robur le conquérant’. Le sculpteur Philippe Kaeppelin3 est chargé de la réalisation. Il finit par imaginer un navire volant à hélices, représenté dans les nuages.
Illustration n°47: Expérimentation de décoration pour le Groupe scolaire Jules Verne. Navire volant sur nuages réalisé par Philippe Kaeppelin le 5/5/1981. @Archives Privés de Georges Duval. Carton 2S107 _ Groupe scolaire n°4.
Il utilise comme matériaux des plaques de laiton repoussées et soudées, formant cinq bas-reliefs séparés et découpés. Chaque pièce est montée sur une armature en acier inox et scellée en légère avancée sur le mur de briques vernissées. Le cuivre est oxydé en vert-de-gris et, par endroits, rehaussé de dorure à la feuille4. Pour ce qui concerne la décoration du CES Laplace, le travail est confié dans un premier temps au sculpteur Claude Gruer. Celui-ci est imaginé réalisé en terre cuite le mouvement des planètes autour du soleil symbolisé par un vaste cadran solaire. 3 Philippe Kaeppelin est un sculpteur né au Puy en velay le 22/10/1918. Il est diplômé de L’E.N.S.A des beaux-arts. 4 Informations issues des délibérations de marchés et courriers échangés entre le sculpteur et le cabinet Duval. Fonds d’archives Georges Duval. Carton 2S107 _ Groupe scolaire n°4...
Illustrations n°49 et 50: Expérimentations de décoration pour le CES 600 Simon de Laplace. Signal en acier Corten, imaginé par Michel Petit pour la Façade. @Archives Privés de Georges Duval. Carton 2S142 _ CES 600 1970-1977.
De nombreux autres projets sont réalisés au sein de la ZUP, ils font partie intégrante de l’identité du quartier. Ils viennent donner au caractère unique aux bâtiments sur lequel il se trouve. Ceux-ci rendent également la promenade piétonne attractive, le piéton s’amuse à chercher et retrouver les décors. 5 Informations issues des délibérations de marchés et courriers échangés entre le sculpteur et le cabinet Duval. Fonds d’archives de Georges Duval. Carton 2S142 _ CES 600.
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Mais le projet est finalement refusé et confié à Mr Michel Petit. Il conçoit un signal réalisé en acier-Corten, il s’agit d’éléments entrecroisés et superposés. Il vient s’inscrire très largement dans la surface du mur destinée à le recevoir. Sa hauteur est d’environ huit mètres et sa largeur d’environ 4,5 mètres. L’ensemble est décollé du mur d’une dizaine de centimètres. Chaque élément de tôle est rigidifié à l’intérieur par des profilés de Corten et un retour de tôle de 5 cm de large est soudé tout autour de chaque forme lui donnant ainsi son volume et sa rigidité5.
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Illustration n°48: Expérimentation de décoration pour CES 600 Simon de Laplace. Mouvement des planètes autour du soleil _ Cadran solaire, imaginé par Claude Gruer. @Archives Privés de Georges Duval. Carton 2S142 _ CES 600 1970-1977.
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
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25/ Une liaison par les espaces verts Lorsque l’on regarde le plan-masse de la ZUP, une grande surface verte vient harmoniser l’ensemble. La végétation est très présente; des arbres plantés sont disposés le long de tous les axes qu’ils soient principaux ou secondaires. Ceuxci viennent créer deux sensations différentes qui s’opposent ; ils sont à la fois un lien d’harmonie entre les différents axes, il apporte de la végétation au sein d’un quartier fortement bâti et minéral. L’apport de végétation est indispensable et souhaitable pour rendre plus agréable et redonner une petite place à la végétation qui a complètement été éradiquée lors de l’urbanisation du plateau Saint-Jacques. La végétation permet également de créer des zones d’intimités au sein du quartier, d’isoler les espaces les uns des autres. Notamment de créer une barrière à la fois visuelle et sonore avec les axes routiers qui peuvent être envahissant et une nuisance au sein du quartier. Mais la trop forte abondance d’arbres, la répétition le long de chaque axe empêche les véritables percées visuelles sur certains bâtiments publics qui devraient être facilement visible depuis les axes routiers par le conducteur. De plus, les arbres sont des masques solaires importants qui amènent des zones d’ombre importantes à certains endroits. Ils cachent l’apport de la lumière sur les espaces extérieurs.
Illustration n°51: Espaces verts, végétation au sein de la ZUP, Carte google maps, consulté le 03/01/2018.
Il y a également tous les abords des équipements et des immeubles et tours qui présentent des bordures végétalisées. Ces ensembles d’arbres et de verdure viennent harmoniser l’ensemble de la ZUP et créer une continuité entre les espaces qui peuvent parfois paraître disparates. L’espace public est caractérisé par ses espaces verts. Cela permet aux îlots de ne pas être repliés sur eux-même, de se connecter les uns aux autres et de créer un vrai fil, une vraie liaison au sein du quartier. En revanche, il n’y a pas de grands espaces verts publics tels que des parcs, jardins publics ou grandes places au sein de la ZUP. Ceux-ci sont présents dans la ville de Lisieux à différents endroits de l’agglomération. La seule grande surface verte publique du quartier est l’aménagement sportif avec les terrains de sport situés au Nord de la ZUP. Puis il y a tous les jardins des nombreux pavillons implantés sur la ZUP qui représentent une grande partie de ces espaces verts, mais ceux-ci sont bien entendus des espaces privés réservés à chaque pavillon. Celui-ci pouvant profiter de son espace vert personnel.
La ville de Lisieux présente donc un léger éclatement urbain qui n’a pas pu être évité dû à la création de la ZUP. De plus, la zone industrielle s’est installé à l’Est de la ZUP, ainsi celle-ci est prise entre l’hôpital et la zone industrielle. Le quartier apparaît comme un vrai enjeu géographique encore aujourd’hui avec la réflexion sur les connexions.
II. MISE EN PLACE D’UNE ZONE À URBANISER PAR PRIORITÉ
Le vœu de Georges Duval est véritablement de ne pas mettre la ZUP à distance de la ville de Lisieux, qu’elles ne soient pas isolées l’une de l’autre. Malheureusement, le résultat est partagé. La ville est dans un premier temps en connexion avec l’agglomération visuellement avec les trois tours qui font signe sur les hauteurs. Puis il y a les liens par l’axe routier de la rue Roger Aini qui vient créer une jonction entre le centre, la ZUP et la zone industrielle. Une liaison à la fois extérieure et intérieure à la ZUP, elle présente une double fonction. Mais la ZUP est radicalement coupée physiquement du reste de l’agglomération en partie à cause de la forte topographie qui la hisse sur un plateau haut en opposition avec la ville basse de Lisieux; la présence de l’hôpital renforce la barrière physique. Puis deux grands axes routiers situés au Nord et au Sud viennent ceinturer l’ensemble et définir les limites radicales, nettes avec le reste des espaces qui entourent la ZUP. La connexion se fait principalement selon l’axe Est-Ouest, la longueur de la ZUP.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
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Si la connexion entre le quartier et la ville ancienne de Lisieux n’est pas un franc succès, il faut reconnaître le grand travail qui a été fait sur l’organisation interne de la ZUP, et un programme très complet.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
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III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
III.
ÉTUDE URBAINE ENSEMBLE DE DE LISIEUX
DU GRANDHAUTEVILLE (1961-1981)
Les travaux de la ZUP sont les deuxièmes plus importants réalisés dans la ville de Lisieux au cours du XXe siècle après ceux de la reconstruction. Nous étudions dans la partie qui suit le grand ensemble de Hauteville, pour comprendre précisément son implantation et son programme. E. UN PROGRAMME DE LOGEMENTS ÉTUDIÉS. . La partie est rédigée à partir des nombreuses informations récoltées au sein des archives privées de Georges Duval, qui regroupent bons nombres d’opérations réalisées par celuici. Les supports sont principalement tous les documents graphiques (plans, coupes, élévations), les études de marché, les programmes, les courriers d’échanges avec les entreprises, par exemple.
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26/ Une monotonie évitée par la diversité La diversité des volumes des bâtiments qui composent le quartier empêche la monotonie. Il faut considérer les bâtiments d’habitations très nombreux au sein de la ZUP ; ceux-ci présentent des volumes divers. Ils se présentent sous trois formes différentes : on trouve des pavillons individuels avec leur jardin privatif, ils comportent un niveau (RDC) ou deux niveaux (R+1); il y a également des immeubles collectifs de type barres (édifices longitudinaux) qui s’étendent entre deux et huit étages et il y a des tours (édifices plus haut que large et dont la base est au sol), au nombre de trois qui font signal au sein du paysage qui s’élèvent sur 15 niveaux.
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
La ZUP du plateau Saint-Jacques présente un programme parfaitement défini et pensé. Il est question d’intégrer un minimum de 500 logements lorsque l’on crée une ZUP. L’ensemble de Hauteville comprend un total de 4 500 logements de types différents. La construction de tant de logements rend nécessaire la création d’équipements collectifs divers et de commerces pour les habitants du quartier. Ceux-ci doivent être disposés de façon à être accessibles par tous les logements où qu’ils soient dans la ZUP.
Tours collectives R+15
Immeubles collectifs (barres) R+2 / R+8
Illustration n°52: Différentes typologies de logements que l’on retrouve au sein de la ZUP du plateau Saint-Jacques en élévation.
Les logements sont repartis de telle façon à ce que les pavillons se situent en périphérie des unités. Ils bordent les grands axes routiers qui définissent les limites de la ZUP. Ils ont plus d’espace ce qui leur permet d’avoir un jardin privatif. Au centre des unités, on trouve les immeubles de logements collectifs et plus à l’est dans l’unité A, les trois tours. Ainsi, plus on se rapproche du centre de la ZUP, plus la densité des logements augmente. La ZUP est un véritable quartier, il est par conséquent aménagé comme tel avec un centre dynamique, avec une densité plus élevée, s’étendant vers une banlieue représentée par les pavillons.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Pavillons individuels RDC / R+1
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BARRES
TOURS
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Illustration n°53: Plan de la ZUP _ Repérage des pavillons, des barres et des tours au sein de la ZUP.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
ÉQUIPEMENTS
PAVILLONS
Tours collectives R+14
Pavillons individuels RDC / R+1
Illustration n°54, photographie: Lisieux ZUP Hauteville _ années 70. Vue aérienne d’une partie de l’unité A de la ZUP du Plateau Saint-Jacques. Différentes typologies. Consulté le 03/12/2017. Source: https://i.pinimg.com/originals/08/2b/9f/082b9f9cba901b9c9f9c546a09ed8d88.jpg/
Illustration n°55, Coupe sur la ZUP, opération 213 logements, confrontation des différentes typologies. Fonds d’archives Georges Duval, Carton 2S191 / 2S192.
Illustration n°56, Coupe sur la ZUP, opération 205 logements, confrontation des différentes typologies. Fonds d’archives Georges Duval, Carton 2S262.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Équipement scolaire
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III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Immeubles collectifs (barres) R+2 / R+8
Malgré la diversité, l’harmonie est présente au sein de la ZUP. Sur la photographie ci-avant, on note les différences de typologies, mais l’uniformisation par les matériaux, les couleurs, et les tracés.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
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III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
27/ La répartition des logements Le quartier comprend 4 500 logements, ceux-ci sont distribués dans les trois unités qui composent la ZUP: l’unité A comprend 1 970 logements, l’unité B, 1 210 logements et l’unité C en compte 1 3201. Les logements sont assez uniformément répartis au sein de la ZUP, sachant comme nous l’avons déjà évoqué auparavant que l’unité A est la plus étendue, ainsi, elle est celle qui comprend le plus de logements. Mais elle est également celle qui comporte le plus d’équipements comme nous le verrons dans la partie suivante ainsi, les opérations de logements qui la composent sont principalement des barres et des tours, ce sont ses formes de bâti qui amène la densité. On trouve davantage dans les autres unités (B et C) des pavillons avec au centre une opération d’immeubles collectifs majeure. Regardons le tableau récapitulatif des opérations et leur répartition par unité, cicontre. Puis regardons de plus près quelques opérations ayant été réalisé au sein de la ZUP. Les tours: une opération de 208 logements2 La première opération qu’il est intéressant de présenter est celle comprenant les trois tours, les seules de la ZUP. Elles font partis d’une opération de 208 logements au sein de l’unité A, avec des plans réalisés en 1963. L’organisme constructeur est la Société Anonyme Immobilière d’Économie Mixte du Plateau Saint-Jacques. Les 208 logements sont répartis en cinq immeubles de la façon suivante : les trois tours (A1, A2 et A3) sont constituées de la même manière avec 56 logements dont 28 logements de 3 pièces et 28 logements de 4 pièces. Elles comprennent 14 niveaux habitables dont chacun comporte 2 appartements de 3 pièces et 2 appartements de 4 pièces. Chacun des niveaux est constitué de la même façon. La circulation est située au centre de l’édifice, les logements sont ainsi monoorientés ou d’angle (double orientation). L’immeuble F4 admet 26 logements dont 6 logements de 3 pièces, 12 logements de 4 pièces et 8 logements de 5 pièces sur un total de 5 niveaux habitables. Puis le dernier immeuble G7, comprend sur 4 niveaux habitables, 14 logements dont 8 logements de 3 pièces et 6 logements de 4 pièces. Si l’on effectue un total général des logements de l’opération, on constate qu’elle comprend 98 logements de 3 pièces, 102 logements de 4 pièces et 8 logements de 5 pièces. La répartition est assez équilibrée entre les T3 (environ 65m2) et les T4 (environ 80m2), il s’agit principalement de logements pouvant accueillir des familles avec enfants. Ce sont également ses typologies que l’on retrouve le plus au sein de la ZUP. Les T5 sont plus rares, mais les grandes familles de trois enfants ou plus aussi, ce qui explique ce ratio.
1 Données issues du fonds d’archives privé de Georges Duval. Carton 2S90. 2 Données issues du fonds d’archives privé de Georges Duval. Carton 2S262.
Illustration n°57, Plan avec repérage des 5 immeubles de l’opération de 208 logements.
G7
A1
Illustration n°58, Coupe _ 5 immeubles de l’opération de 208 logements. Carton 2S262 _ Fonds d’archives privé de Georges Duval.
A3
A1
F4
A2
A3
73
G7
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
A2
F4
Prenons comme exemple une opération de 135 logements. Les 135 logements sont répartis en 6 immeubles au sein de l’unité B:
A
B
C
- Bâtiment A - Bâtiment B - Bâtiment C - Bâtiment D - Bâtiment E - Bâtiment F
D T1 T2
E
F
T3 T5
_ 20 logts _ 20 logts _ 20 logts _ 20 logts _ 20 logts _ 35 logts
_ PLR _ PLR _ PLR _ PLR _ PLR _ HLM
_ R+4 _ R+4 _ R+4 _ R+4 _ R+4
Illustration n°59: Plan de répartition des logements de l’opération de 135 logements. @ Archives privées de Georges Duval. Cartons 2S201 / 2S202.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Immeubles collectifs: plusieurs opérations différentes Les immeubles collectifs sont répartis au sein de toute la ZUP selon des opérations différentes. On trouve deux types d’édifices : des barres longues, peu larges ce qui permet d’avoir des logements traversants et des immeubles rectangulaires assez épais, les circulations sont au centre et les logements sont d’angles.
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
1 seule cage d’escalier qui dessert 3-4 logements: des logements d’angles (double orientation).
Plusieurs cages d’escalier qui desservent 2 logements: des logements traversants.
Illustration n°60: Schémas de répartition des logements au sein des édifices.
Ainsi, les logements au sein de la ZUP sont de qualités puisqu’ils présentent des orientations diverses, ce qui permet de profiter de la lumière naturelle une bonne partie de la journée : soit pour les barres, une exposition Nord-Sud ou Est-Ouest et pour les édifices rectangulaires des expositions Nord-Est, Nord-Ouest, Sud-Est et Sud-Ouest principalement. De plus, l’offre des typologies est diverses au sein d’une même opération, ce qui permet d’accueillir des familles, des personnes seules : une certaine mixité intergénérationnelle puisqu’il s’agit de logements sociaux.
74
Les autres opérations sont constituées de la même façon:
C2
C3
E C1
B4 D
A
B3
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
B2
B1 B5
Illustration n°61: Plan opération de 277 logements.
Illustration n°62: Plan opération de 257 logements.
Les pavillons sont de deux types. On trouve d’une part, des logements avec garage intégré dans le plan du logement, ce qui donne un plan net et rectangulaire (75 pavillons). En revanche, le deuxième type présente une petite excroissance sur le côté, il s’agit du garage attenant à la cuisine, au cellier (40 pavillons).
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Les pavillons individuels Tous les pavillons sont attenants les uns aux autres, ils sont mitoyens, ils peuvent être répétés à l’infini. Les pavillons présentent deux côtés: un côté rue avec l’entrée et le garage et le côté jardin avec les pièces de vie qui donnent dessus pour profiter de la vue sur celui-ci. Les pièces de vie sont situées au rez-de-chaussée et les pièces de nuits au premier étage. Les logements sont des logements de 4, 5 ou 6 pièces. Ils présentent tous la même organisation, les pièces viennent s’ajouter en fonction de la typologie.
75
Extrait du plan masse avec répartition.
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4 logements mitoyens. RDC
Façade côté
Illustrations n°63 à 66: Opération de 73 pavillons. L’organisme aménageur est la S.A. d’H.L.M. du Pays d’Auge. Fonds d’archives privé de G.Duval. Carton 2S211.
Illustrations n°67 à 70: 40 pavillons. L’organisme aménageur est la S.A. d’H.L.M. du Pays d’Auge. Fonds d’archives privé de G.Duval. Carton 2S259.
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
76 GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
28/ Les logements en quelques dates Les premiers logements pensés sont ceux de l’unité A, les appels d’offres sont effectifs dès le début des années 60, vers 1962. Le journal le Lexovien Libre3 de juin 1964 annoncent que les 54 premiers locataires de la ZUP ont pris possession de leur logement. 202 autres suivront entre les mois de juillet et décembre 1964. Les constructions avancent rapidement, il faut donc ériger au même moment les équipements pour répondre aux besoins des premiers habitants déjà sur place, nous verrons dans la partie suivante comment les équipements sont implantés au sein de la ZUP. Les constructions de l’unité B et C commencent toutes deux au même moment, mais seulement lors de la deuxième décennie de travaux, les appels d’offres sont lancés vers 1973. 29/ Les organismes aménageurs et constructeurs La Société d’Équipement de Basse-Normandie (SEBN), conformément à la mission qui lui a été confié (rappelons qu’il s’agit de l’organisme aménageur de la ZUP), poursuit l’acquisition des immeubles et droits immobiliers compris dans la zone et effectue les travaux d’infrastructures nécessaires au lancement des logements de l’unité A, pour laquelle elle a demandé à M. le Préfet du Calvados l’autorisation de diviser en lots cette unité et de vendre ces dits à des organismes constructeurs. La ville de Lisieux cède à cette société, la propriété des immeubles et droits insolubles lui appartenant dans le périmètre de la ZUP en vertu de l’ordonnance d’expropriation rendue par M. le Juge à l’expropriation du Calvados4. Les organismes constructeurs qui achètent les terrains sont au nombre de quatre en ce qui concerne l’aménagement de Hauteville. Deux se partagent les opérations de logements collectifs au sein de la ZUP. Il s’agit d’une part de la Société Anonyme d’Habitation à Loyer Modéré du Pays d’Auge5 et d’autre part, de l’Office Public d’Habitation à Loyer Modéré du Calvados6. Les diverses opérations de logements sont des logements sociaux, ils comprennent des logements H.L.M, dit d’Habitation à Loyer Modéré; des logements PLR, dit de Programme à Loyer Réduit et des logements ILM, dit d’Immeuble à Loyer Moyen. Les PLR sont plus avantageux que les HLM alors que les ILM présentent des loyers plus élevés que les HLM. Tous, sont des logements gérés par l’organisme d’habitation à loyer modéré lui-même. Celui-ci peut être public ou privé et bénéficie d’un financement public partiel pour la création de ses logements. En ce qui concerne les pavillons individuels, les organismes constructeurs sont toujours la S.A. d’H.L.M du Pays d’Auge puis viennent s’ajouter la Société Civile Immobilière du Leuvin et du Calvados7 et la Société Anonyme Immobilière d’Économie Mixte8. 3 « 54 premiers locataires de la ZUP ont pris possession de leur logement », Lexovien Libre, juin 1964.
4 Délibérations municipales de 1964 : « Acquisition de terrains par la SEBN ». Consultation en ligne archives Départementales du Calvados, le 10/11/2017.
5 Société Anonyme d’Habitation à Loyer Modéré du Pays d’Auge (S.A d’H.L.M du Pays d’Auge) dont le directeur est M. Ronne. Le siège est situé au 78, rue du général Leclerc à Lisieux (14). 6 Office Public d’Habitation à Loyer Modéré du Calvados (O.P.H.L.M du Calvados). Le siège est situé au 7, Place Foch à Caen (14). 7 Société Civile Immobilière du Leuvin et du Calvados (SCI). Le siège est situé au 78, rue du Général Leclerc à Lisieux (14). 8 Société Anonyme Immobilière d’Économie Mixte (SAIEM). Le siège est situé au 56, rue de Lille à Paris (75).
« Au cas où le dit organisme, pour quelque motif que ce soit, ne s’acquitterait pas des sommes dues par lui aux échéances convenues, ou des intérêts moratoires qu’il aurait encourus. La ville de Lisieux s’engage à effectuer le paiement en ses lieu et place, sur simple demande de la Caisse des Dépôts adressée par lettre missive, sans jamais pouvoir opposer le défaut de mise en recouvrement des impôts dont la création est prévue ci-dessous, ni exiger que la Caisse des Dépôts discute au préalable l’organisme défaillant. Le Conseil Municipal s’engage, pendant toute la durée de la période d’amortissement, à créer, en cas de besoin une imposition directe suffisante pour couvrir le montant de l’annuité qui s’élève à 7.899,72 frs »9. Ce système permet aux organismes aménageurs de construire des logements en empruntant de l’argent : on leur avance les fonds qu’ils ne peuvent pas mettre sur- le-champ. Ils pourront rembourser grâce aux locations des appartements. 30/ Le travail des entreprises locales Les entreprises réalisant les travaux au sein de la ZUP, sont des entreprises locales choisies par le cabinet Duval. L’architecte a dans la mesure du possible gardé les mêmes d’une opération à l’autre. Une fois une bonne entreprise trouvée, il est plus aisé de travailler avec elle dans les meilleures conditions possibles. L’ensemble des travaux est divisé en une dizaine de lots pour chaque opération exécutée selon le type de bâtiment. Chaque lot est décrit au sein de pièces écrites. Les principaux sont : 9 Délibérations municipales de 1964 : « Société anonyme d’H.L.M. du Pays d’Auge - Garantie emprunt pour la construction de 264 logements sur la ZUP ». Consultation en ligne archives Départementales du Calvados, le 10/11/2017.
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La Caisse des Dépôts étant une institution financière publique française créée en 1816. On peut donner comme exemple la demande d’emprunt formulée par la Société Anonyme d’H.L.M du Pays d’Auge pour le financement de la construction de 264 logements sur la ZUP. Le Conseil Municipal de la ville de Lisieux, après en avoir délibéré, décide que la ville de Lisieux accorde sa garantie à la Société d’HLM du Pays d’Auge pour le remboursement d’un emprunt à la Caisse des Dépôts pour le financement d’une part de la construction d’une première tranche de 164 logements et d’une deuxième tranche de 100 logements. Le premier emprunt s’élève à 465.140 frs et le deuxième à 269.840 frs pour un taux de 1% sur une période de 45 ans.
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L’organisme aménageur peut également emprunter de l’argent pour la construction des logements à la Caisse des Dépôts avec pour garantie la ville de Lisieux.
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
La principale difficulté est d’obtenir les financements nécessaires à la réalisation des opérations. Celles-ci sont pensées dans leur globalité, mais sont souvent constituées de plusieurs tranches de travaux par manque de financement. Une première tranche est lancée avec seulement une partie des logements en construction, on en compte en général, une centaine. Puis la réalisation des autres immeubles ou pavillons inclus dans le marché engagé font l’objet d’une ou plusieurs autres tranches, en fonction des autorisations de financement données par le Ministère de la construction.
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
78 GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
LOT 1 _ Gros oeuvre LOT 2A _ Charpente LOT 2B _ Charpente métallique LOT 3A _ Couverture ardoise LOT 3B _ Étanchéité LOT 4A _ Menuiseries extérieures LOT 4B _ Blocs portes LOT 4C _ Menuiseries intérieures LOT 5 _ Stores / volets LOT 6 _ Sols LOT 7 _ Serrurerie LOT 8 _ Plomberie LOT 9 _ Electricité LOT 10 _ Peinture - Vitrerie LOT 11 _ Aménagement des cours LOT 12 _ Clôtures Chaque entreprise se déclare directement et personnellement responsable vis-àvis de la S.E.B.N de tous les travaux compris dans la part du Marché dont elle est chargée d’assurer l’exécution. Les entreprises sont le fil conducteur des réalisations au sein de la ZUP, c’est grâce à leur travail que le chantier se finit dans les temps ou qu’il prend du retard. En effet, en lisant les différents échanges de courriers entre le cabinet Duval et les entreprises, présent dans le fonds d’archives privées de Georges Duval, nous constatons que les entreprises ont une grande responsabilité et sont souvent la cause des retards encourus. La première cause est la mauvaise réalisation de l’ouvrage. Le cabinet Duval vient constater l’avancement des travaux tout au long du chantier et réalise à la fin de chaque visite un compte-rendu de chantier en citant tous les représentants présents lors de cette visite. C’est à ce moment qu’il constate les problèmes qu’il peut y avoir au sein du chantier, il demande ainsi à l’entreprise de reprendre l’ouvrage, car le travail n’est pas satisfaisant. Cela peut créer du retard dans le programme de chantier établi avant le début du chantier. Il y a également le constat à la fin du chantier lors de la réception des travaux, le cabinet peut établir des réserves et demander aux entreprises de reprendre, corriger certains travaux qu’il juge non conformes au contrat signé avec l’entreprise avant le début des travaux. Cela retarde également la réception du chantier puisqu’un autre rendez-vous doit être pris à la suite des modifications. La levée de réserves doit se faire maximum 60 jours après la date de la réception définitive. On trouve dans les documents souvent plusieurs dates de réception (provisoire et définitive), on comprend donc que des réserves ont été effectuées pour ce chantier. Cette pratique est quasi instantanée. Les entreprises ont également l’obligation de réparer les dommages pouvant affecter la construction pendant une durée de 10 ans, il s’agit de la garantie décennale. De plus, les entreprises peuvent faire faillite et ne plus assurer les travaux, les marchés sont cassés, il faut trouver une nouvelle entreprise capable de reprendre le travail déjà commencé.
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Illustration n°71: Schéma _ réception des travaux https://www.pseau.org/outils/ouvrages/parasismique/croix-rouge-frconstruction-et-rehabilitation/Pagesweb/Etapes_construction/Chantier/ reception_travaux.html Consulté le 5/01/2018
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Les principaux problèmes que l’on peut trouver au sein des travaux de la ZUP sont le travail avec les entreprises qui comprennent divers problèmes qu’il faut résoudre au fur et à mesure. La démarche est la même est ce qui concerne les équipements, regardons maintenant leur programme et implantation dans la partie suivante.
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F. UN PROGRAMME D’ÉQUIPEMENTS PENSÉS. La partie a été rédigée à partir des nombreuses informations récoltées au sein des archives privés de Georges Duval, qui regroupent bons nombres d’opérations réalisées par celui-ci. Les supports sont principalement tous les documents graphiques (plans, coupes, élévations), les études de marché, les programmes, les courriers d’échanges avec les entreprises, par exemple.
« En fait l’architecture, le programme doit répondre à la règle des sept pour : - Pour qui ? - Pourquoi ? - Pour quoi ? - Pour quand ? - Pour combien de temps ? - Pour combien d’argent ? - Pour quel devenir ? » Son contenu est ainsi défini : « Un programme de construction doit éclairer l’architecte sur : (a) L’objet du projet, les buts à atteindre et les besoins à satisfaire ; (b) Les moyens financiers et les étapes prévues pour le financement, que nous classons immédiatement après l’objet, pour tenir compte de l’importance de ces éléments de contrainte ; (c ) L’organisation des fonctions et leur importance relative au sein de la construction projetée ; (d) Le site choisi et les raisons du choix ; (e) Les caractéristiques du sol et du tréfonds ; (f) Les servitudes pesant sur le site et les nuisances éventuelles ; (g) Les possibilités du site eu égard aux réseaux existants ; (h) Les conséquences pour les abords, de l’introduction du nouvel ouvrage ; (i) Le planning des études de l’appel d’offres, et les phases de l’instruction administrative du dossier ». 1 CAZEAUX, Yves, DUFAU, Pierre, Programme et prospective dans la construction, éd. Berger-Levrault, 1969.
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31/ L’objectif du programme Dans leur ouvrage, Programme et prospective dans la construction1, Pierre Dufau (1908-1985), architecte et Yves Cazeaux, définissent ainsi l’objectif de ce qu’est un programme :
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Avec les nombreux logements implantés au sein de la ZUP, il est indispensable de construire des équipements et commerces pour faire vivre le quartier. Regardons de plus près tous les équipements qui se côtoient, pour comprendre leur implantation par rapport aux différents logements et leur programme pour voir ce qu’ils offrent exactement aux habitants en terme de loisirs et de services.
Cette extrait présent dans un des cartons du fonds privé de G.Duval, nous montre que le cabinet Duval a été particulièrement attentif à ces questions pour imaginer un quartier cohérent avec des équipements et des commerces qui répondent précisément aux besoins des habitants.
Regardons dans un premier temps sur une carte globale leur implantation et leur emprise par rapport aux logements.
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III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
32/ Des équipements divers au sein du quartier Les équipements sont de différents types, il y a les équipements scolaires, sportifs, religieux, puis les services collectifs.
Listes des bâtiments de la ZUP classé par programme Ecoles et groupes scolaires 1. Groupe scolaire n°1 _ Jean de la Fontaine 2. Groupe scolaire n°2 _ Jean Moulin 3. Groupe scolaire n°3 _ Saint Exupéry 4. Groupe scolaire n°4 _ Jules Verne 5. Collège Supérieur Secondaire _ CES Pierre Simon Laplace Type 600 6. Locaux E.M.T _ Enseignement Manuel et Technique
Unité A Unité A Unité A Unité C Unité A
1965 – 1966 1967 – 1968 1969 – 1978 1975 – 1982 1970 – 1975
Unité A
1983
Listes des bâtiments de la ZUP classé par programme Ecoles et groupes scolaires 1. Groupe scolaire n°1 _ Jean de la Fontaine 2. Groupe scolaire n°2 _ Jean Moulin 3. Groupe scolaire n°3 _ Saint Exupéry 4. Groupe scolaire n°4 _ Jules Verne 5. Collège Supérieur Secondaire _ CES Pierre Simon Laplace Type 600 6. Locaux E.M.T _ Enseignement Manuel et Technique
Illustration n°72: Plan de la ZUP _ Unité A 1965 – 1969 Repérage des équipements / logements au sein de la ZUP. Unité A 1966 – 1969
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Eglise / Presbytère 7. Eglise Saint-François-Xavier 8. Presbytère
Equipement sportifs 9. Mini-Club Extension 10. Gymnase Lionel Terray 11. Bassin d'apprentissage 12. Vestiaires et aires de jeux 13. Extension vestiaires et salle de judo Listes des bâtiments de la ZUP classé par programme 14. Salle de gymnastique_ CES Laplace
Unité A Unité A Unité A Unité A Unité A Unité A
Listes des équipements / commerces de la ZUP
1966 – 1969 1972 1967 – 1971 1976 – 1979 1974 – 1977 1975 – 1977 1983
Ecoles et groupes scolaires Résidences et foyers 1. Groupe scolaire n°1 _ Jean de la Fontaine 15. Résidence pour personnes âgées (RPA) 2. Groupe scolaire n°2 _ Jean Moulin et Foyer du jour ''Val d'Or'' 3. Groupe scolaire n°3 _ Saint Exupéry 16. Résidence pour personnes âgées (RPA) 4. Groupe scolaire n°4 _ Jules Verne et Centre Social St Ursin 5. Collège Supérieur Secondaire _ 17. Foyers jeunes travailleurs (FJT) CES Pierre Simon Laplace Type 600 Extension 6. Locaux E.M.T _ 18. Abri à vélo _ FJT Enseignement Manuel et Technique 19. Cuisine centrale et cantine scolaire
Unité A Unité A Unité A
1965 – 1966 1974 – 1980 1967 – 1968 1969 – 1978 1969 – 1972 1975 – 1982 1970 – 1975 1974 – 1981 1982 – 1984 1983 1979 – 1980 1968 – 1969
Eglise / Presbytère Divers 7. Eglise Saint-François-Xavier 20. Chaufferie Centrale 8. Presbytère 21. Château d'eau
Unité A Unité A Unité A Unité B
1965 – 1969 1967 – 1976 1966 – 1969 1964 – 1965
Equipement sportifs Centres commerciaux 9. Mini-Club 22. Centre commercial n°1 _ 1ère tranche Extension 23. Centre commercial n°1 _ 2e tranche 10. Gymnase Lionel Terray 24. Centre commercial n°2 11. Bassin d'apprentissage 12. Vestiaires et aires de jeux 13. Extension vestiaires et salle de judo 14. Salle de gymnastique_ CES Laplace
Unité A Unité A Unité A Unité A Unité B Unité A Unité A Unité A Unité A
1966 – 1969 1967 – 1977 1972 1972 – 1975 1967 – 1971 1977 - 1980 1976 – 1979 1974 – 1977 1975 – 1977 1983
Unité A Unité A Unité A Unité A Unité Unité C Unité A Unité A
Eglise / Presbytère 7. Eglise Saint-François-Xavier 8. Presbytère Equipement sportifs 9. Mini-Club Extension 10. Gymnase Lionel Terray 11. Bassin d'apprentissage 12. Vestiaires et aires de jeux 13. Extension vestiaires et salle de judo 14. Salle de gymnastique_ CES Laplace Résidences et foyers 15. Résidence pour personnes âgées (RPA) et Foyer du jour ''Val d'Or'' 16. Résidence pour personnes âgées (RPA) et Centre Social St Ursin 17. Foyers jeunes travailleurs (FJT) Extension 18. Abri à vélo _ FJT 19. Cuisine centrale et cantine scolaire
Unité A 1965 – 1966 Unité A 1967 – 1968 Unité A 1969 – 1978 ÉQUIPEMENTS Unité C 1975 – 1982 Unité A 1970 – 1975
LOGEMENTS
Unité A
1983
Unité A Unité A
1965 – 1969 1966 – 1969
Unité A
1966 – 1969 1972 1967 – 1971 1976 – 1979 1974 – 1977 1975 – 1977 1983
Unité A Unité A Unité A Unité A Unité A
Unité A
1974 – 1980
Unité
1969 – 1972
Unité A Unité A Unité A
1974 – 1981 1982 – 1984 1979 – 1980 1968 – 1969
Divers 20. Chaufferie Centrale 21. Château d'eau
Unité A Unité B
1967 – 1976 1964 – 1965
Centres commerciaux 22. Centre commercial n°1 _ 1ère tranche 23. Centre commercial n°1 _ 2e tranche 24. Centre commercial n°2
Unité A Unité A Unité B
1967 – 1977 1972 – 1975 1977 - 1980
15. Résidence pour personnes âgéesque (RPA) Unité A 1974 – 1980 équipements sont présents au sein de On remarque globalement, les et Foyer du jour ''Val d'Or'' 16. Résidence pour personnes âgées (RPA) Unité 1969 – 1972 l’ensemble de la ZUP, mais avec une dominance de leur implantation sur l’unité et Centre Social St Ursin 17. Foyers jeunes travailleurs (FJT) Unité A 1974 – 1981 Extension 1982 – 1984 A 18.: Abri laà plus étendue et celle qui comprend le coeur de la ZUP, la jonction entre les vélo _ FJT Unité A 1979 – 1980 19. Cuisine centrale et cantine scolaire Unité A 1968 – 1969 différentes unités. De même, beaucoup d’équipements se trouvent le long de la Divers 20. Chaufferie CentraleAini, cela permet Unité A qu’ils 1967 – 1976 rue Roger soient facilement accessibles et visibles. 21. Château d'eau Unité B 1964 – 1965 Résidences et foyers
Centres commerciaux 22. Centre commercial n°1 _ 1ère tranche 23. Centre commercial n°1 _ 2e tranche 24. Centre commercial n°2
Unité A Unité A Unité B
1967 – 1977 1972 – 1975 1977 - 1980
Les écoles2
GS 4 Collège CES
Les groupes scolaires sont au nombre de cinq au sein de la ZUP. Il y a quatre écoles maternelles / primaires du type « R », il s’agit d’établissements d'éveil, d'enseignement, de formation, centres de vacances ou centres de loisirs sans hébergement. Les différents groupes scolaires sont : le groupe Jean de la Fontaine (n°1), le groupe Jean moulin (n°2), le groupe Saint-Exupéry (n°3) et le groupe Jules Verne (n°4). Ainsi qu’un collège supérieur secondaire de type 600, le collège Pierre Simon de Laplace. Les groupes sont situés de façon à ce que tous les enfants placés de toutes parts de la ZUP puissent accéder facilement à un établissement scolaire. Trois des écoles maternelles / primaires sont situées dans l’unité A de la ZUP. Le groupe scolaire n°1, Jean de la Fontaine, fut le premier à être construit en 1965, il est placé au Nord-Ouest de l’unité et s’adresse principalement aux logements situés au sein de l’unité A. Le groupe scolaire n°2, Jean moulin, est la deuxième école construite en 1968, elle est située au Sud vers le milieu de l’unité, elle s’adresse là encore à une partie des logements de la première unité (A). Et le groupe scolaire n°3, Saint Exupéry, voit le jour en 1969, il est situé à l’extrémité Est de l’unité. Il a pour vocation l’accueil des enfants du dernier programme de 600 logements construits et des enfants logés dans les premiers immeubles de la seconde unité (C). L’école est plus grande que les autres puisqu’elle permet d’accueillir à la fois des enfants habitant au sein de l’unité A et C. Le dernier groupe scolaire est implanté au sein de l’unité B en 1978 plus de 10 ans après les autres puisque la seconde et troisième unités sont construites bien après l’unité A. Il s’agit du groupe scolaire n°4, Jules Verne. Ainsi, tous les groupes scolaires maternels et primaires sont répartis de manière stratégique et uniforme pour répondre à la demande. Ils couvrent l’ensemble de la ZUP. Le collège d’enseignement secondaire qui comporte une section d’enseignement spécialisé de type 90 est intégré dans le programme de la ZUP. Il est situé en bordure de la rue Roger Aini, l’artère principale et à l’intersection des trois unités qui groupent les 4500 logements qui seront édifiés. Sa surface est de 11 000 m2. Outre l’avantage de se trouver au centre des unités d’habitation, ce terrain se trouve à proximité immédiate du gymnase et de l’ensemble sportif, et des installations de la cuisine centrale. Cette dernière disposition permet de ne prévoir, pour les salles de restaurant, que l’aménagement d’une cuisine relais. En ce qui concerne les programmes, les groupes scolaires primaires et maternelles sont tous constitués sur le même principe, elle comporte une partie école maternelle, une partie école primaire où l’école des filles et l’école des garçons est distinctes, et quelques logements. 2 D’après la consultation du fonds privé de George Duval. Cartons: 2S105_ Groupe scolaire n°1 / 2S106 _ Groupe scolaire n°2 et 3 / 2S107 _ Groupe scolaire n°4 / 2S142 _ CES 600.
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
GS 3
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GS 2
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
GS 1
GROUPE SCOLAIRE N°1 _ JEAN DE LA FONTAINE
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III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Six classes de 56m2 pour l’école primaire de garçon. Six classes de 56 m2, pour l’école primaire de filles.
Trois logements (deux F4 et un F3) font partis du groupe, ils sont situés dans un bâtiment séparé situé à l'extrémité ouest du groupe primaire de garçons.
Une salle de jeux de forme circulaire s’ouvre sur une cour bordée de grands arbres. Quatre classes de 56 m2 pour l’école maternelle qui s’étend en rdc, elles sont disposées en peigne autour d’une circulation centrale séparées les unes des autres par des petites cours plantées pouvant utilisées comme cour de récréation particulière à chacune des classes. Ecole primaire + logements R+2
Salle de jeux RDC
Ecole maternelle RDC
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Carton: 2S105_ Groupe scolaire n°1
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
GROUPE SCOLAIRE N°2 _ JEAN MOULIN L'école primaire de filles et celle de garçons comporte cinq classes de 56m2 chacune. Il y a également un préau, une cour de récréation et une classe polyvalente de 72 m2.
L'école maternelle comporte cinq classes de 56 m2 en rdc disposées autour d'une circulation centrale donnant sur une cour à patio, il y a également une salle de repos, une salle de jeux et une aire de jeux.
Trois logements de cinq pièces avec garage sont situés à l'extrémité sud du terrain dans un immeuble indépendant. Ecole maternelle RDC
Ecole primaire R+2
Logements R+1
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Carton: 2S106_ Groupe scolaire n°2.
GROUPE SCOLAIRE N°3 _ SAINT ÉXUPÉRY
L’école maternelle A comprend quatre classes de 56 m2 disposées autour d'une circulation centrale et orientées à l'est et à l'ouest. Elle comprend de la même façon une deuxième école maternelle B de quatre classes de 56 m2. Elles comportent également une salle de repos de 60 m2 et une salle de jeux de 150 m2. Section supplémentaire que l'on appelle enseignement spécial (enfance inadaptée) avec une classe de perfectionnement de 56 m2 et une salle audio-visuel de 90 m2.
Ecole maternelle RDC
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Ecole élémentaire R+2
Les logements sont des pavillons, disposés de façon à assurer une certaine indépendance les uns des autres. On compte deux logements de quatre pièces avec garage et un logement de cinq pièces avec garage.
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
La section élémentaire comprend 12 classes de 56 m2 et deux classes polyvalentes de 72 m2.
GROUPE SCOLAIRE N°4 JULES VERNE
L'école maternelle présente 4 classes (3 salles d'exercices et une salle d'exercice petits). Les salles d'exercices sont séparées par l'atelier pouvant être utilisé pour des activités diverses, par l'une ou l'autre de ces salles. L'école primaire comporte 10 classes primaires, 2 salles de perfectionnement et 5 ateliers. Les logements sont sous forme de pavillons, ils sont au nombre de deux. Ecole primaire RDC
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Carton: 2S107_ Groupe scolaire n°4.
Ecole maternelle RDC
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Elévation. Fonds privé de G. Duval. Carton: 2S106_ Groupe scolaire n°3.
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
L’ensemble des constructions forme un L, ouvert au sud et à l’est protégeant ainsi les cours de récréation et les aires de détente. Un tableau récapitulatif, nous permet de voir que les écoles primaires et maternelles peuvent accueillir à peu près la même capacité d’élèves compte tenu du nombre de classes dont elles disposent (15-16 en moyenne). Seule l’école Saint-Exupéry située au centre de la ZUP, à l’intersection des unités, comporte une capacité supérieure avec un programme d’enseignement spécialisé, en plus. L’école Jules Verne étant construite plus tard, l’enseignement primaire filles et garçons n’est pas distinct. Nom
Unité
Situation
Groupe scolaire n°1 Jean de la Fontaine
A
Nord-Ouest 16 classes + 3 logements
Programme Ecole de garçons Ecole de filles Ecole maternelle
Groupe scolaire n°2 Jean Moulin
A
Sud
15 classes + 3 logements
Ecole de garçons Ecole de filles Ecole maternelle Cabinet médical
Groupe scolaire n°3 Saint-Exupéry
A
Est
22 classes + 3 logements
Ecole maternelle A Ecole maternelle B Enseignement élémentaire Enseignement spécialisé Cabinet médical
Groupe scolaire n°4 Jules Verne
B
Sud
16 classe + 2 logements
Ecole primaire Ecole maternelle
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Les écoles maternelles sont des bâtiments à rez-de-chaussée avec une forme caractéristique ; circulaire au niveau du plan avec une toiture très haute ou courbe que nous verrons plus en détails dans la partie suivante. Les écoles primaires s’étendent sur 3 niveaux (R+2) selon un plan simple rectangulaire. CES LAPLACE
Des logements sont prévus à l'ouest de l'établissement sous forme de pavillons. RDC
Le programme CES et le programme Enseignement Spécialisé ont été répartis séparément autour d'une cour centrale divisée par un espace vert permettant une certaine indépendance. L’enseignement général comprend 6 classes de 64,12 m2, cinq classes de 50,76m2, cinq classes de 39,68m2 puis de nombreuses salles plus spécifiques telles que la salle de musique, de dessin, de sciences...
R+2
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Carton: 2S142_ CES 600.
R+3
La situation du collège au centre de la ZUP, permet à tous les élèves d’en profiter. Ainsi, les enfants ont une école de proximité au sein de la ZUP jusqu’à la troisième, ce qui est un luxe considérable. Les équipements sportifs3
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Les équipements sportifs sont nombreux au sein de la ZUP, ils sont également disposés dans l’unité A. Ils sont concentrés en un point central de la ZUP, une situation stratégique qui permet aux différentes unités d’en profiter. Zone activités sportives
Le deuxième gymnase d’une dimension plus petite que le précédent, 40*20 est également situé dans l’enceinte du terrain sportif de Lisieux-Hauteville, implanté près du gymnase Lionel Terray. Il est dédié plus spécifiquement aux élèves du CES Pierre Simon de Laplace qui se situe à proximité. Il présente une surface utile totale de 1 200 m2. GYMNASE LIONEL TERRAY
GYMNASE CES
3 D’après la consultation du fonds privé de George Duval. Cartons: 2S31 et 2S32_ Gymnase rue Roger Aini / 2S132 et 2S133 _ Gymnase / 2S138 _ Bassin d’apprentissage / 2S144 _ Equipements sportifs / 2S145 _ salle de judo.
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Deux gymnases sont construits l’un à côté de l’autre en bordure de la Rue Roger Aini : Le premier étant le gymnase Lionel Terray (1967-1971), un équipement sportif et socio-éducatif de type C. Il s’agit d’un gymnase scolaire non prévu pour des manifestations publiques ou championnats. Il est constitué d’une aire avec terrain de basket-ball / handball, vestiaires et locaux matériels. Il fait partie des équipements subventionnés de 1966 à 1970 par le ministère de la Jeunesse et des Sports.
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Plan de la ZUP de Hauteville avec repérage des équipements sportifs.
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Carton: 2S31_ Gymnase rue Roger AINI.
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Carton: 2S143_ CES 600, salle gym
Le plan des gymnases est simple rectangulaire puisqu’ils accueillent seulement un terrain pluridisciplinaire ainsi que l’organisation des vestiaires. Les deux gymnases sont facilement accessibles et visibles depuis l’artère principale qu’ils bordent. L’architecture du gymnase Lionel Terray est caractéristique de l’architecture sportive, on distingue parfaitement qu’il s’agit du gymnase principal. Le second gymnase présentant une architecture plus spécifique avec une toiture pointue en forte pente. Les gymnases ont été implantés durant la première période de la construction, le reste de l’aménagement s’est fait au cours de la seconde dizaine de travaux.
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Un bassin d’apprentissage est construit en 1979 au sein de la ZUP dans l’unité A. Il est desservie à l’ouest par le boulevard Winston Churchill, voirie périphérique desservant une zone pavillonnaire. Il fait l’objet d’une mise en appel d’offres de la Ville de Lisieux pour la construction de deux bassins d’apprentissage
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L’un sera situé sur le terrain de sport de la ZUP de Lisieux-Hauteville et l’autre sur un terrain situé à proximité du Stade Louis Bielman (rue Paul Cornu et rue de la Touques à Lisieux). Le bassin d’apprentissage est couvert et chauffé, sa superficie est de 12,5*6,00 avec adjonction d’un bassin de plein air de 25,00*12,00 sur le terrain réservé à l’équipement sportif sur la ZUP de Hauteville représentant une surface d’environ 45 000 m2. BASSIN D’APPRENTISSAGE
Elévations. Fonds privé de G. Duval. Carton: 2S138_ Bassin d’apprentissage
Là encore, le plan est simple puisqu’il s’agit d’une piscine rectangulaire, en revanche la toiture est caractéristique par une double pente pointue
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Carton: 2S144 _ Equipements sportifs
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La construction de vestiaires et d’aires de jeux est aménagée en 1977 dans la zone des équipements sportifs de l’unité A lors de la 1ère tranche. Les aires de jeux comprennent un terrain de football de 100*68, une piste droite de 120 m avec 6 couloirs, un plateau d’évolution combiné hand-ball (1) basketball (2), un plateau d’évolution comportant deux terrains de basket-ball, une aire de saut en hauteur, une aire de saut en longueur, une aire de lancer et un atelier de grimper. Lors de la 2e tranche, les vestiaires ont subi une extension. Le bâtiment constitué de travées régulières de 4 mètres a été augmenté de 4 travées supplémentaires.
VESTIAIRES
Il y a également la construction d’une salle de judo, un bâtiment annexe relié au Gymnase Lionel Terray par une galerie afin de disposer des vestiaires de celui-ci. Le bâtiment comporte la salle de judo recevant un tapis de 10*10 et la galerie de liaisons reliant la salle de judo au gymnase.
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Le plan est simple et constitué de travées, ce qui permet de modifier facilement l’espace des vestiaires, de les agrandir en ajoutant des travées ou de les rétrécir en enlevant des travées. La toiture des vestiaires présente une forte pente.
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Carton: 2S145 _ Salle de judo
Le plan de chaque équipement sportif est simple et rectangulaire. Les équipements sont caractéristiques par leur toiture à forte pente pointue. L’ensemble est imaginé de la même façon. Les deux gymnases forment une barrière avec l’artère principale ce qui permet d’apprécier à l’arrière l’ensemble des autres équipements qui ne présente pas une grande hauteur. Cela reste des équipements de proximité.
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SALLE DE JUDO
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Equipement religieux4 Le programme de l’église fut élaboré dès 1964, avec l’accord de Mr l’évêque de l’association diocésaine de Bayeux. Le curé de Hauteville étant M. l’abbé Godefroy. Il fut convenu qu’on avait à faire une « paroisse nouvelle », telle qu’on venait d’en réaliser à Caen (Guérinnière, Grâce de Dieu ou St André) c’est-à-dire une église ‘traditionnelle’, avec des salles de catéchisme et un presbytère. L’église est située au centre de la première unité sur laquelle près de 2 000 logements seront construits. Elle est toutefois légèrement déportée vers l’Est de façon à pouvoir desservir, dans un premier temps, une partie des deux autres unités représentant au total 2 500 logements. EGLISE SAINT-FRANÇOIS-XAVIER
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Elévation. Fonds privé de G. Duval. Cartons: 2S56 et 2S57 _ Eglise St F-X.
De forme triangulaire, elle comprend une surface de lieu de culte d’environ 600 m2, soit une capacité d’environ 800 places pouvant être portée à 1100 à l’occasion des cérémonies importantes. Les places sont distribuées entre la nef proprement dite, une tribune accessible directement de l’entrée et trois chapelles s’ouvrant sur le volume principal : la chapelle d’hiver, la chapelle des fonts Baptismaux et la chapelle mortuaire. Au sous-sol, se trouve un ensemble de 4 salles de catéchisme, deux salles de réunion, une sacristie des enfants de choeur, d’environ 20 m2, une salle paroissiale de 300 m2, une sous-station du chauffage central et deux groupes sanitaires, soit 500m2 en tout. L’accès ordinaire de l’église se fait par l’intermédiaire d’un plan incliné bordé d’un patio de façon à réserver un temps de calme et de silence entre l’activité et le bruit de la rue et le recueillement indispensable à l’église. Pour les cérémonies importantes une sortie principale et un parvis sont prévus à l’Ouest. La ville de Lisieux prend en charge les terrains et l’entretien des espaces verts autour de l’église dont l’aménagement est réalisé par la Société d’équipement de Basse-Normandie. Au sein du projet, il n’y a aucun vitrail à personnages par économie, il s’agit de verre antique de couleur. La construction du presbytère a lieu en 1969, elle est située à la suite du programme de 123 pavillons réalisé par la Société Civile Immobilière Saint Ursin et à proximité de l’emplacement de l’Eglise. Ses caractéristiques architecturales sont semblables à celles des pavillons déjà réalisés. 4 D’après la consultation du fonds privé de George Duval. Cartons: 2S56 et 2S57_ Eglise Saint-François-Xavier.
La première résidence pour personnes âgées (RPA) commandée par la société anonyme d’habitation à Loyer modéré « nouveau logis », est combinée à un foyer du jour appelé ‘’Val d’Or’’, situé dans l’unité A, en bordure de la rue Roger Aini. Elle est construite en 1977. Le foyer du jour ‘Val d’Or’ comprend des services collectifs tels qu’un restaurant pouvant accueillir 40 personnes et un foyer pour 20 personnes avec un logement de direction (F3). La résidence pour personnes âgées comprend 74 logements orientés à l’Est et à l’Ouest dont 4 F1 (21,56m2), 50 F1 bis (32,86m2), 10 F1 bis A (32,22m2) et 10 F1 bis B (34,06m2), le tout montant en R+4.
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Services collectifs Deux résidences pour personnes âgées sont implantées sur la ZUP. Des prescriptions s’appliquent pour l’implantation de ce type de bâtiment. Les établissements doivent toujours être implantés dans des agglomérations suffisamment importantes pour permettre d’éviter aux personnes âgées un trop grand isolement et d’accueillir, par un recrutement local, un pourcentage suffisant de ressortissants du régime général. Les personnes âgées doivent être intégrées à l’agglomération et pouvoir participer à la vie de la cité. Toutefois, les personnes âgées ayant besoin d’un certain calme, il ne faut pas situer les établissements près d’une voie ferrée, d’une route à grande circulation ou d’un aéroport. Pour éviter une trop grande concentration de personnes âgées, il est demandé de ne pas dépasser 80 résidents (normes de capacité). Le promoteur devra s’engager à ne pas modifier ultérieurement cette capacité sans avoir obtenu d’accord préalable de la caisse Régionale de Sécurité Sociale, toute infraction à cette disposition entraînant le remboursement immédiat des sommes versées. Les logements doivent essentiellement être de type F1 bis d’un minimum de 28 m2 et comprendre une pièce principale, un salle d’eau, un W.C., un rangement et une cuisine permettant à leurs occupants de vivre de façon indépendante et en particulier, de préparer leurs repas.
III. ÉTUDE URBAINE DU GRAND ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
L’église est véritablement un signe religieux fort au sein de la ZUP de par son plan triangulaire et cette grande hauteur sous plafond qui vient chercher la lumière.
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RPA + FOYER DU JOUR
Résidence pour personnes agées
Foyer du jour
Élévation. Fonds privé de G. Duval. Cartons: 2S165, 2S166 et 2S167 _ RPA ‘Nouveau logis’
Le second bâtiment est construit en 1972 et
présente une résidence pour
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personnes âgées (RPA) réalisé selon la norme H.L.M locatif et dans le cadre juridique S.E.M de la ville de Lisieux et un centre social Saint-Ursin éxécuté pour le compte de la C.A.F du Calvados. Il est situé Avenue de Tounton et rue Roger Aini, dans l’unité A, vers les deux autres unités. La résidence pour personnes âgées comporte 62 logements dont 55 F1 bis (studio) et 7 logements F2. Le centre social présente trois salles-foyers. La surface totale habitable est de 1 710 m2.
RPA + CENTRE SOCIAL
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Cartons: 2S170, 2S171 et 2S172 _ RPA / Centre social
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Centre social
Résidence pour personnes agées
La caractéristique de ce programme est l’association de la résidence pour personnes âgées avec un centre social et un foyer du jour. Les résidences comportent 5 niveaux puisqu’ils intègrent l’ensemble des chambres. Alors que les programmes annexes sont exclusivement en rez-de-chaussée puisqu’il s’agit d’une salle unique. La Zup comprend également un foyer pour jeunes travailleurs dont le maître d’ouvrage est la société HLM du Pays d’Auge, représenté par M. Ronne. Il est implanté au 5 boulevard Winston Churchill, tout au nord de la ZUP en face de la zone des équipements sportifs. Celui-ci a fait l’objet d’une extension en 1977. Le restaurant est agrandi de 40 places supplémentaires, de la cuisine et de la réserve.
FOYER JEUNES TRAVAILLEURS (FJT)
Agrandissement
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Cartons: 2S86 _ Foyer jeunes Agrandissement du restaurant.
travailleurs:
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MINI CLUB
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Un mini-club a été implanté en 1969 à proximité du CES Simon de Laplace sur la ZUP dans le cadre de l’opération « Mille Clubs des Jeunes », due au nombre important d’enfants le fréquentant. Le plan standard a été agréé par le ministère de la Jeunesse et des sports. Au mois de juin 1966, le Ministère de la Jeunesse et des Sports a lancé un concours pour la construction de locaux-clubs préfabriqués pour les jeunes. D’une superficie totale de 150 m2, mais prévus pour pouvoir être facilement agrandis, ces bâtiments ont une disposition intérieure très souple, comprenant à l’origine une grande salle de réunion et quatre salles plus petites destinées à servir d’ateliers et de rangements, qui peuvent être aisément modifiées par les usagers. Enfin, et c’est là un de leurs aspects essentiels, ils peuvent être entièrement montés par les jeunes eux-mêmes. Le ministre de la jeunesse et des sports annonce la fabrication de 500 clubs étalés sur les années 1967-68-69 et 70. La SEAL (Société d’Exploitation des Alliages Légers) obtient le marché avec sa technique de fabrication de menuiserie métallique et de fenêtres en alliage léger de divers modèles. Le Mini-club de Hauteville subit une extension de trois travées de 1,20 mètres.
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Cartons: 2S78 _ Mini Club: extension
CUISINE CENTRALE
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Cartons: 2S80 / 2S109 _ Cuisine centrale
Construction également d’une chaufferie centrale de 1967 à 1976. Le bâtiment comporte essentiellement le hall des générateurs pouvant recevoir trois générateurs et un bloc auxiliaire comportant un sous-sol et un rez-de-chaussée ouvert sur le hall des générateurs.
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Une cuisine centrale et une cantine scolaire sont créées au sein de l’unité A en 1969, à proximité des équipements sportifs, elles pourront servir au collège d’enseignement supérieur, le CES Laplace.
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CHAUFFERIE
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Cartons: 2S81 _ Chaufferie centrale
L’ensemble des équipements est regroupé au sein de l’unité A. On a pu voir que l’implantation de chaque programme est pensée pour être accessible facilement et à proximité de toutes les habitations. De plus, les bâtiments sont caractéristiques selon le plan, la façade ou la toiture. La prochaine partie a pour but de montrer cela. 33/ Les centres commerciaux Deux centres commerciaux sont prévus pour desservir les habitants des unités d’habitation : l’un pour l’unité A (centre commercial n°1, centre principal), l’autre pour les unités B et C (centre commercial n°2, centre secondaire). Plusieurs études sont menées pour évaluer les besoins de la ZUP. La difficulté majeure de l’étude vient du fait que 2 000 logements sont d’abord prévus et qu’une extension d’au moins 1 000 logements (en réalité 2 500 de plus) est prévue, mais dans un délai indéterminé. Il est décidé qu’un seul centre principal doit être édifié, le second sera une extension du premier. Cette décision permet d’agrandir l’offre pour les habitants. La composition « traditionnelle » du centre consiste à grouper de nombreux « petits » magasins. La réalisation d’un équipement commercial soulève des problèmes financiers d’autant plus difficiles à résoudre qu’il ne bénéficie pas comme les logements d’une aide de l’Etat. Les locaux commerciaux du centre commercial de Lisieux Hauteville sont vendus par la S.E.B.N. sous le régime de la co-propriété. Les terrains sont cédés aux candidats qui s’engagent à édifier les commerces jugés nécessaires aux emplacements et suivant les normes imposées par l’architecte. La circulaire du 24 Août 1961 indique que : « S’il s’agit de réaliser un centre commercial dans le cadre d’une opération de construction d’un ensemble d’habitation, il est préférable qu’un promoteur unique - (S.E.B.N dans le cas de la ZUP de Hauteville) - acquiert et aménage la totalité des terrains compris dans le périmètre de cet ensemble. Ce promoteur pourra céder par la suite les terrains équipés destinés aux centres commerciaux à un organisme constructeur spécialisé, offrant les mêmes garanties que ci-dessus et sous réserve de l’acceptation par l’autorité compétente, en vertu des dispositions du décret ci-dessus visé, d’un cahier des charges suffisamment précis concernant les conditions de construction et d’affectation des commerces ainsi que de gestion du centre et de ses annexes. »
Un article « Vie difficile des centres commerciaux » publié dans l’écho, permet au cabinet Duval de comprendre la place des centres commerciaux de la ZUP, face aux grands centres commerciaux. Il s’agit d’une étude menée par le centre d’étude du commerce et de la distribution, établissement public créé par les Chambres de commerce. Elle analyse avec le plus grand soin la situation des établissements commerciaux de détail implantés dans les centres des zones nouvelles d’habitation (Z.U.P. = zone à urbaniser en priorité) afin de déterminer leurs chances de succès face aux grandes unités de vente actuelles ou futures. L’enquête est effectuée en 1967 auprès de 1 000 commerçants de 83 centres commerciaux nouveaux (ouverts depuis plus d’un an au moins et jusqu’à 5 ans environ). En effet, au sein de la ZUP de Hauteville, il est important d’implanter les bons commerces de proximité pour que les habitants s’en servent et n’aillent pas dans la zone industrielle située à proximité dans le centre commercial Leclerc ou dans le centre-ville de Lisieux.
COMMERCES 1
Elévation. Fonds privé de G. Duval. Cartons: 2S126 / 2S127 _Centre commercial n°1
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Le centre de l’unité A est réalisé en premier lieu ; en deux tranches. Il est situé au centre de celle-ci, orienté nord-sud et construit en bordure de l’Avenue René Coty, limité à l’Est par l’immeuble collectif C1, à l’Ouest par la Tour A3 et l’immeuble F6, au Sud par l’immeuble collectif C2. L’Avenue René Coty est pourvue à cet emplacement d’une importante surface de parking permettant le stationnement aisé des voitures des acheteurs . Les bâtiments sont composés d’un rez-de-chaussée sur sous-sol. L’accès des véhicules aux locaux du sous-sol sera assuré par une voie souterraine longeant la façade Nord des constructions. Le centre commercial n°1 est composé d’une dizaine de cellules commerciales à usage de boulangerie, supérette, boucherie, pharmacien, librairie-journaux, blanchisserie, coiffeur hommes/dames, bazar, P.T.T ( Bureau de poste et télécommunixation) et Fleuriste.
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Les travaux restant à la charge des acquéreurs qui comprennent notamment : 1°- L’équipement des locaux privés 2° Les installations intérieures suivantes : eau, chauffage, électricité, gaz, téléphone, et tous les équipements privés correspondants. 3° fourniture et pose des compteurs de gaz, électricité et des appareils d’utilisation, et tous autres travaux non énumérés dans les prestations de la S.E.B.N. Les projets d’aménagement des magasins établis par les architectes, décorateurs ou installateurs de magasins devront obligatoirement être soumis à l’approbation de l’Architecte du Centre Commercial (G. DUVAL Architecte en chef des B.C.P.N. et des M.H. Tous les magasins seront desservis par des galeries marchandes couvertes, réservées à la circulation des piétons.
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Plan. Fonds privé de G. Duval. Cartons: 2S126 / 2S127 _Centre commercial n°1
Tous les programmes que se soient ceux des logements, soient ceux des équipements, commerces, tous furent parfaitement pensés et réfléchis. Le cabinet s’est appuyé sur des études déjà menées. Il faut apprendre des erreurs des autres ZUP crées ou de certains quartiers. La ZUP est un quartier résidentiel, mais avec une mixité fonctionnelle forte liés à la présence des équipements publics et des deux pôles commerciaux. Regardons dans la partie suivante les grandes caractéristiques architecturales du grand ensemble et notamment le travail de Georges Duval.
DU
La partie a été rédigée à partir des nombreuses informations récoltées au sein des archives privés de Georges Duval, qui regroupent bons nombres d’opérations réalisées par celui-ci. Les supports sont principalement tous les documents graphiques (plans, coupes, élévations), les études de marché, les programmes, les courriers d’échanges avec les entreprises, par exemple.
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G. LES QUALITÉS ARCHITECTURALES QUARTIER DE HAUTEVILLE.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
À travers cette dernière partie, il est question de montrer la nature singulière du grand ensemble, comment la vision patrimoniale de l’architecte en chef a participé à créer un tel projet d’envergure et caractéristique.
IV. UN TITRE D’ARCHITECTE EN CHEF DE MONUMENTS HISTORIQUES CARACTÉRISTIQUE
IV. UN TITRE D’ARCHITECTE EN CHEF DES MONUMENTS HISTORIQUES CARACTÉRISTIQUE
IV. UN TITRE D’ARCHITECTE EN CHEF DE MONUMENTS HISTORIQUES CARACTÉRISTIQUE
98 GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Le programme de Hauteville et son implantation sont globalement bien pensés par le cabinet Duval, on peut seulement mettre un bémol sur sa relation avec la ville de Lisieux et les axes qui la ceinture, mais il s’agit globalement d’un problème lié au grand ensemble en général et Hauteville n’échappe pas à cette constatation. En revanche, une des autres caractéristiques majeures des grands ensembles est sa monotonie et l’utilisation du béton comme matériaux dominant, ce qui confère aux grands ensembles un caractère identique. Comment se place Hauteville par rapport à cela? Présente-t-il des caractéristiques particulières? Lorsque l’on regarde l’aspect des bâtiments construits à Hauteville plusieurs caractéristiques sont frappantes et constitue l’identité du quartier. On voit au premier coup d’œil s’il s’agit d’un édifice faisant partie de la ZUP. 34/ L’utilisation de matériaux caractéristiques Pour la construction du grand ensemble de Hauteville, Georges Duval utilise des matériaux naturels tels que la brique et l’ardoise en plus du béton peint (matériau caractéristique de tous les grands ensembles) qui proviennent dans la mesure du possible des alentours, de Normandie. La proximité des matériaux permet une économie sur le transport et surtout de faire marcher les entreprises locales, l’économie locale. Ces matériaux reprennent ceux qui ont été également utilisés lors de la reconstruction, quelques années auparavant. L'harmonie architecturale avec le centre de Lisieux est respectée, il n'y a pas de rupture entre les matériaux, seulement avec les typologies. On entre ainsi dans l'architecture traditionnelle Lexovienne. En tant qu'Architecte des monuments historiques, il souhaite apporter une qualité architecturale à son grand ensemble, c’est notamment pour l’utilisation de la brique qu’il y parvient. La qualité du projet provient de l'utilisation spécifique en façade de ses briques, surtout des soubassements des édifices. Elle donne une identité spécifique au grand ensemble, on reconnaît immédiatement si le bâtiment appartient au grand ensemble de part le traitement de la façade. Les briques de pays proviennent d'une briqueterie située à Glos, une commune à 2 kilomètres de Lisieux; il s’agit de la briqueterie Lagrive. Le travail sur la brique fut très important. Nous avons pu avoir contact avec cette entreprise, qui est encore en activité et ceux depuis 4 générations. Ils ont pu nous confier quelques éléments sur la fabrication des briques et notamment, quelques spécificités sur le grand ensemble de Hauteville. La fabrication des briques est issue de la transformation de l’argile. Il faut d’abord extraire la terre d’argile de la carrière et la transporter jusqu’au lieu de stockage où elle est mise à sécher. La terre est ensuite tamisée et mise dans un moule pour être compressée à sec. De même, elles sont acheminées et déposées un à une, manuellement, de nouveau dans un endroit où elles sécheront à l’air libre. À partir du mois de novembre, les briques vont être cuites. Elles sont entreposées dans le four Hoffmann selon une disposition particulière, permettant à l’air et au feu de circuler librement. Le four Hoffmann est un four circulaire mesurant 95 mètres de circonférence, comportant 16 compartiments avec une chambre de cuisson et de défournement. Le charbon est introduit en poudre au milieu des briques à cuire, par des orifices percés dans la voûte du four, pour la cuisson.
Les premières briques posées à Hauteville sont des briques à l'ancienne, c'està-dire issus des presses d'avant-guerre, elles sont disposées sur les bâtiments situés tout le long du Boulevard Kennedy au sein de la première tranche. En 1962, l’établissement se modernise, un nouvel atelier de façonnage et construit et est doté de nouvelles machines. Ce sont donc des briques dites « calibrées » qui sont utilisées dans un deuxième temps dans le quartier, de type G1 (dimensions 6*11*22cm) avec un mélange de coloris (clair, rouge, foncé). Le mélange de couleurs pour le grand ensemble fut appelé ''le mélange Duval''.
IV. UN TITRE D’ARCHITECTE EN CHEF DE MONUMENTS HISTORIQUES CARACTÉRISTIQUE
La phase de cuisson et de refroidissement dure 3 semaines. Les couleurs varient selon la disposition et le temps de cuisson des briques. Elles sont ensuite triées et palettisées, là encore manuellement en fonction de leur couleur.
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Illustration n°72: Schéma fonctionnement des fours Hoffmann @Site internet: Briqueterie Lagrive à Glos. Consulté le 03/01/2018. http://briqueterielagrive.com
BRIQUES A L'ANCIENNE Dimensions : ± 5 × 10,5 × 21,5cm Coloris : Clair, Rouge, Lie de vin, Flammée
BRIQUE G1 calibrée Dimensions : 6 × 11 × 22cm Coloris : Clair, Rouge, Flammée, Lie de vin ou Parisis(noir) Illustration n°73: Différentes briques utilisées pour la réalisation du grand ensemble de Hauteville. @Site internet: Briqueterie Lagrive à Glos. Consulté le 03/01/2018. http://briqueterielagrive.com
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Aujourd'hui, les mêmes briques utilisées sont toujours en fabrication (même terre, même presse, même mode de cuisson, et mêmes coloris).
llustration n°74: Fragment de l’élévation d’une tour du quartier. Consultation aux archives privées G. Duval. Carton 2S262.
Illustration n°75: Photographie d’une barre de logements de la ZUP. Centre d’archives d’architecture du XXe siècles . 133 IFA. Duval, Georges.
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IV. UN TITRE D’ARCHITECTE EN CHEF DE MONUMENTS HISTORIQUES CARACTÉRISTIQUE
La majeure partie des bâtiments présentent des soubassements en brique que se soient les logements: barres, tours ou pavillons, les équipements ou encore les commerces.
Illustrations n°76: Fragments de différentes élévations de barres, issus de diverses opérations. Consultation aux archives privées G. Duval. Carton 2S181 / 2S192 et 2S262.
IV. UN TITRE D’ARCHITECTE EN CHEF DE MONUMENTS HISTORIQUES CARACTÉRISTIQUE
Les murs présentent une disposition des briques particulières en façade. Celles-ci créés un effet très graphique sur les façades, c’est cela qui est reconnaissable. Une des disposition que l’on peut voir est les murs en briques comportant de petites ouvertures de façon à former des claustras. Les murs sont ainsi doublés par une cloison en briques creuses de 5 d’épaisseur hourdées au mortier n°1. La façade se dessine entre les différentes teintes des briques, les creux et la couleur blanchâtre du mortier.
Illustrations n°79: Photographies des soubassements spécifiques en briques (motifs) des édifices. Prises le 25/11/2017.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Les murs de briques sont des briques pleines de pays de dimension 6*11*22 hourdées (liaisonner les matériaux) au mortier n°1 (dosage spécifique). Le mortier est un ciment mélangé à du sable fin, une fois l’eau ajoutée. Selon les pièces écrites, il est demandé aux entrepreneurs d’employer des briques de tonalité varié et d’aspect vernissé de bonne qualité. Les tonalités étant répartis par assises horizontales. La teinte est soumise à l’approbation de l’architecte.
101
Illustrations n°78: Plan des élévations du centre commercial n°1 et du centre social. Consultation aux archives privées G. Duval. Carton 2S172 / 2S126.
IV. UN TITRE D’ARCHITECTE EN CHEF DE MONUMENTS HISTORIQUES CARACTÉRISTIQUE
35/ Les toitures pointues Chaque bâtiment possède sa propre forme, lorsque l’on regarde le plan masse, on distingue ce qui est relève du logement, de ce qui relève des équipements. Les logements collectifs présentent un plan rectangulaire simple et les pavillons sont rectangulaires accolés les uns aux autres. Les équipements ont une forme plus caractéristique : comme une forme triangulaire pour l’église ou circulaire pour les écoles maternelles.
Mais ce n’est pas en plan qu’il faut s’attarder sur la forme, mais dans le paysage visuel de Hauteville, sur les toitures, lorsque l’on se déplace au sein de celleci. En effet, les équipements présentent tous des toitures originales pointues : que se soient les équipements sportifs, les écoles, ou les commerces. Chacune des toitures à sa propre caractéristique, il ne s’agit pas des mêmes sur chaque bâtiment, mais cela leur confère une caractéristique commune qui fait signe dans le paysage de la ZUP.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
102
Illustrations n°80: Plan du groupe scolaire n°1 et de l’église François-Xavier. Consultation aux archives privées G. Duval. Carton 2S105 / 2S56.
Illustrations n°81: Photographies des toitures caractéristiques que l’on trouve au sein de la ZUP. Prises le 25/11/2017.
Illustrations n°82: Plans élévations des écoles maternelles. Consultation aux archives privées G. Duval. Carton 2S105 / 2S107.
IV. UN TITRE D’ARCHITECTE EN CHEF DE MONUMENTS HISTORIQUES CARACTÉRISTIQUE
Ces toitures viennent également apporter une lumière spécifique à l’intérieur des édifices qui vient par le haut: lumière zénithale. Avec les différentes pentes de toit la lumière est moins directe et est diffuse au sein des édifices, ce qui est appréciable dans des établissements recevant du public.
Illustrations n°83: Plans élévations des équipements sportifs. Consultation aux archives privées G. Duval. Carton 2S138 / 2S144.
Les équipements sportifs ont en revanche une faible hauteur sous plafond, il ne s’agit pas d’édifices monumentaux. Mais leur pente est caractéristique et se détache des autres bâtiments de la ZUP, par une forme très triangulaire qui descend jusqu’au sol.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
103
Les écoles maternelles circulaires présentent des toitures très hautes. Les enfants ont ainsi un volume conséquent pour s’épanouir, qui l’aspect donne une impression de chapiteau de cirque.
IV. UN TITRE D’ARCHITECTE EN CHEF DE MONUMENTS HISTORIQUES CARACTÉRISTIQUE
36/ Des édifices monumentaux Certains édifices sont caractéristiques par une forme spécifique qui fait signe au sein de la ZUP. Le château d’eau fait parti de ce type d’édifice, peu haut, mais très large.
Puis il y a la chaufferie centrale avec cette grande colonne, visible de loin qui borde la rue Roger Aini.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
104
Illustrations n°84: Photographie de la maquette du château d’eau de Hauteville. Consultation au centre des archives du XXe siècle. 133 IFA. G. Duval.
Illustrations n°85: Perspective de la chaufferie centrale de la ZUP. Consultation aux archives privées de G. Duval.Carton 2S81.
Hauteville est ponctué de spécificités architecturales subtiles. Cela est en partie dû au cursus de Georges Duval et de l’influence des rénovations qu’il entreprend au même moment.
On peut citer, par exemple, parmi tant d’autres: - l’abbaye aux Dames à Caen; - les monastères du Bec-Hellouin, de Bernay, de Saint-Wandrille, de Fécamp, de Saint-Pierre sur DIves et de Saint-Georges-de-Boscherville; - les châteaux de Gaillon et de Bénouville; - les cathédrales de Rouen et du Havre.
Illustration n°86: Nef de l’abbaye de SaintMartin de Boscherville
Illustration n°87: Château de Gaillon
Illustration n°88: Cathédrale Notre-Dame Illustration n°89: Monastère du Becà Rouen. Hellouin.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
105
Il a eu une activité très importante. Bons nombres de documents de ces restaurations sont également conservés au sein des archives personnelles de G. Duval à Lisieux, mais ceux-ci peuvent faire l’objet d’une étude plus approfondie. Tous ces projets ont fortement participé à construire son identité personnelle et architecturale. Son approche patrimoniale lui confère une sensibilité différente des autres architectes qu’il a essayé de transcrire au sein de l’élaboration, de la construction du grand ensemble dont il avait la charge.
IV. UN TITRE D’ARCHITECTE EN CHEF DE MONUMENTS HISTORIQUES CARACTÉRISTIQUE
H. LE TRAVAIL DE GEORGES DUVAL Comme nous l’avons déjà évoqué, Georges Duval a réalisé de nombreuses rénovations. Il a laissé son empreinte sur une multitude de monuments importants.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
106 CONCLUSION
CONCLUSION
Ce qui peut faire défaut à ce grand ensemble est sa situation qui apparaît en retrait par rapport à la ville. Là aussi, il s’agit d’un aspect récurrent des grand ensemble qui sont souvent mis en retrait de la ville, sans que les liaisons soient fluides. Mais cette situation de la ZUP est en partie due à la topographie, qui le hisse sur les hauteurs de la ville, mais il n’y avait pas d’autres solutions, car les terrains annexés de grande surface étaient forcément juchés sur les coteaux étant donné que la ville s’était déjà développée dans la vallée. De plus, elle est ceinturée par le nord et le sud ce qui marque une barrière physique avec la ZUP . Le seul lien véritable est la rue Roger Aini, l’épine dorsale qui traverse la ZUP qui part du centre-ville jusqu’à la zone industrielle. De part, sa situation, Hauteville est un véritable lien visuel au sein de la ville, les tours sont visibles à différents points de la ville. D’autant plus, les matériaux utilisés sont les mêmes que ceux de la reconstruction, ce qui permet d’harmoniser l’architecture du grand ensemble avec celle du centre cille, il y a une continuité architecturale malgré les différences de typologie. L’architecte en chef Georges Duval est responsable de la totalité de la conception de la ZUP, une des caractéristiques fortes, il n’y a pas d’architectes d’opérations, c’est entièrement le cabinet Duval qui réalise la conception, le suivis, la construction de chaque bâtiment édifié sur la ZUP sur les prêts de 90 ha constructibles. En effet, nous l’avons déjà évoqué, Georges Duval a réalisé de nombreuses réhabilitations et rénovations en Normandie, cela est notamment dû au fait que la construction du grand ensemble à pris une place considérable dans sa carrière d’architecte, une période de 20 ans. Son travail de constructeur s’est donc concentré sur celuici.
107
Le grand ensemble de la ville a été pensé comme tout les autres avec une organisation interne très précise avec de nombreuses fonctions urbaines différentes ; des logements collectifs, individuels constitués de barres, de tours et de pavillons, ainsi que des équipements et commerces pour répondre au besoin de cette nouvelle population. Il s’agit d’un véritable quartier résidentiel avec une mixité fonctionnelle liée à la présence des deux pôles commerciaux et des nombreux équipements publics. La végétation y est très présente avec des arbres en bordure des axes routiers. Les espaces piétons ont été également réfléchis avec des bas-reliefs qui viennent ponctuer la promenade.
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Mais ce qui nous intéresse particulière est le grand ensemble de Hauteville luimême et surtout l'architecte en chef de la ZUP, Georges Duval. Le quartier a pris une place considérable au sein de la ville, il s'agit du deuxième pôle urbain de Lisieux après le centre-ville, il comprend près de 1/3 de la population totale. Au travers de ce mémoire, il s'agissait en partie de comprendre comment un homme au titre d'architecte en chef des monuments historiques s'est mis au service d'un grand ensemble de logements représentatif des années 60.
CONCLUSION
Au fil de notre étude nous avons pu revenir dans un premier temps sur les évènements qui ont eu lieu au cours de la deuxième moitié du XXe siècle et qui ont amené les villes à répondre à une crise du logement. Nous avons retracé tout le cheminement de la ville de Lisieux pour comprendre comment le grand ensemble de Hauteville a vu le jour : de la reconstruction à la création administrative de la ZUP en passant par l'annexion de commune voisine et du rôle important joué par le député-maire de la ville Robert Bisson.
108
CONCLUSION
Il a donc voulu lui apporté une identité, qui se détache des autres grand ensemble caractéristique que l’on connaît. En tant qu’architecte des monuments historiques Georges Duval présente une sensibilité particulière aux vieilles pierres et à l’identité des villes anciennes. Cette sensibilité a participé activement à l’élaboration du grand ensemble, il s’est inspiré des projets de rénovation et de restauration qu’il entreprenait à côté pour construire un grand ensemble spécifique. Le grand ensemble est caractéristique par les motifs que l’on retrouve sur les soubassements des édifices de la totalité de la ZUP que se soient les logements, les équipements ou les commerces. Ces motifs sont dessinés à l’aide de la disposition particulière des briques et de leurs coloris différents. De plus, les nombreuses toitures pointues des équipements et commerces et de la forme originale de leur plan permettent de les différencier facilement des logements qui ont des plans rectangulaires simples. L’approche patrimoniale de l’architecte en chef a bien influencé la qualité du projet de Hauteville. Malheureusement, aujourd’hui, ce travail tant à disparaître puisque le quartier de Hauteville est très présent dans l’actualité avec notamment depuis décembre 2014, la figuration du quartier parmi les 200 quartiers prioritaires d’intérêt national. Les quartiers retenus se partagent la somme de 4,2 milliards d’euros du fonds public de l’ANRU Il s’agit d’une amorce pour un renouveau complet pour le quartier, mais surtout pour le territoire entier, la ville : l’objectif est le projet « Lisieux 2025 »1. À partir de ce moment, il y a 10 ans pour changer l’image de la ville dans une vision globale à long terme. HAUTEvILLE DEvENIRdu UNrenouvellement écOqUARTIER Un protocole devA préfiguration urbain fut signé. Il représente les nombreuses phases dederéflexion quiplus ontd’un eutiers lieu pour définir avec soin les Hauteville est le 2e pôle urbain Lisieux, avec objectifs de ce renouvellement point deIlvue stratégique pour le quartier, mais de la population et un cinquième d’un de Lintercom. a besoin d’être désenclavé, rénové, requalifié,etvalorisé. C’est de un projet en cohérence avec les attentes l’évolution la ville de Lisieux. Le quartier doit essentiel pour Lisieux. être désenclavé, rénové, requalifié et valorisé. Axe majeur structurant : rue Roger Aini Liaisons vertes Accès à la zone commerciale
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Accès aux zones économiques
Illustration n°90: Hauteville va devenir un écoquartier. La rénovation de Hauteville. «Lisieux 2025». Consultation le 05/01/2018. https://www.ville-lisieux.fr/upload/PDF/hauteville_va_devenir_un_ecoquartier.pdf 1 Conforter Informations relatées lors de Un l’exposition «Lisieux 2025», maisons de projet Hauteville, le les centralités enjeu d’habitat Désenclaver le quartier 28/12/2017. existantes • Reconstruire ou rénover des loge- • Création de nouvelles liaisons • Améliorer les parcours piétons existants. • Conforter les équipements existants. • Valoriser l’environnement naturel
ments. • Renouveler l’offre de logements. • Transformer Hauteville en écoquartier.
avec les autres quartiers de la ville • Tracer des chemins piétons et des pistes cyclables. • Améliorer l’accès au centre-ville, la desserte de la gare et les liaisons
Une dizaine de partenaires se lie pour ce projet et ont signé la protocoel : l’état, l’ANRU, la ville de Lisieux, LINTERCOM de Lisieux, la caisse de dépôts, l’agence régionale pour l’habitat social, Calvados habitat, Partélios habitat, SAGIM et le Conseil régional de Normandie. Dans le projet, l’avenir pour Hauteville est de devenir un écoquartier. Sa rénovation est un véritable enjeu pour l’habitat. Il s’agit de renforcer l’axe majeur qui la structure : la rue Roger Aini, les liaisons vertes, les accès à la zone commerciale, créer de nouveaux chemins piétons et vélos, rénovés les logements, revalorisés les espaces publics. Il s’agit également de rééquilibrer les densités de population et de renforcer la structure économique, associative et institutionnelle du quartier.
109 GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
Aujourd’hui, des opérations disjointes sont réalisées et viennent isoler certaines barres de logements par l’extérieur. Ainsi, un nouvel aspect de la façade est donné. En venant créer de nouvelles façades modernes avec des panneaux colorés, on perd d’une part le travail d’un grand architecte, mais on vient également créer une rupture que l’on souhaite éviter avec le centre-ville, puisque les matériaux étaient en harmonie. On prend les caractéristiques de ce grand ensemble et le travail sur la brique entreprit par George Duval. Imaginons un renouvellement urbain en mettant en valeur le travail d’un architecte qui a joué un rôle important à cette époque et qui est à l’origine de nombreuses réalisations à Lisieux, mais plus largement en Normandie. Cette architecture fait partie de l’identité de la ville de Lisieux, de son histoire, d’autant plus que nous avons déjà rappelé qu’il occupait une place importante au sein de la ville. Il serait donc de bonne augure de mettre en avant cette architecture et de la conserver. Cette étude nous a permis d’avoir un nouveau regard positif sur ce grand ensemble.
CONCLUSION
À l’époque de sa construction, Hauteville était un quartier moderne, il est question de lui redonner cette image aujourd’hui, mais également un écoquartier exemplaire en matière de renouvellement urbain.
SOURCES
Exposition Exposition permanente du Musée d’Art et d’Histoire de Lisieux, Lisieux, 24 Février 2017 Archives I. Archives publiques
SOURCES
1.1 Archives Nationales (AN) 19770687/37, Calendrier des réalisations des zones d’aménagement concerté (Z.A.C), zones à urbaniser en priorité (Z.U.P.), zones d’habitat _ Basse Normandie. 19770687/6, Fiches de prévisions de constructions de logements, classées par régions _ Basse-Normandie 19770687/19, Programme de logements aidés _ Basse-Normandie AJ/52/1290, Dossier d’élève AJ/52/1111, Feuille de valeurs incomplète
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
110
1.2 Archives Départementales du Calvados → Consultation numérique aux archives du journal Le Lexovien Libre, articles concernant Hauteville: Le Lexovien libre, Janvier 1960, p 6-7 Le Lexovien libre, Juin 1964, p 3 Le Lexovien libre, Avril 1965, p 19 Le Lexovien libre, Octobre 1965, p 13 Le Lexovien libre, Novembre 1966, p 7 Le Lexovien libre, Juin 1968, p 5 Le Lexovien libre, Septembre 1968, p 7 Le Lexovien libre, Octobre 1968, p 7 Le Lexovien libre, Octobre 1968, p 17 Le Lexovien libre, Mars 1969, p 1 Le Lexovien libre, Septembre 1970, p 15 Le Lexovien libre, Mars 1971, p 17 Le Lexovien libre, Juin 1971, p 7 Le Lexovien libre, Octobre 1971, p 1 Le Lexovien libre, Septembre 1971, p 15 Le Lexovien libre, Avril 1972, p 15 Le Lexovien libre, Mars 1972, p 23 Le Lexovien libre, Novembre 1972, p 9 Le Lexovien libre, Décembre 1972, p 17 Le Lexovien libre, Février 1973, p 17 → Consultation numérique aux archives des Délibérations Municipales Entre 1956 et 1960 Entre 1960 et 1964
II. Archives privées 1.1 Société Historique de Lisieux Archives de la Société historique de Lisieux, Daniel Deshayes, Tour saint Laurent, Lisieux DUVAL, Georges, « Lisieux cinquante ans d’urbanisme et d’architecture 19301980 », Art de Basse-Normandie, n°89-90-91, hiver 1984-1985.
1985 - 1986
Boîte
Salle Saint-Désir
Gymnase rue Roger AINI : Plans
1986 - 1987
Boîte
Salle Saint-Désir
2S56
Eglise Saint-François-Xavier
1965
Boite
Salle Saint-Désir
2S57
Eglise Saint-François-Xavier et presbytère
1965-1975
Boite
Salle Saint-Désir
2S69
Mairie Annexe de hauteville
1977-1985
Boite
Salle Saint-Désir
2S78
Miniclub : extension (Hauteville)
1972
Boite
Salle Saint-Désir
2S80
Cuisine centrale ZUP Hauteville : A0, Courriers, Mémoires définitifs
1968 _ 1980
Boîte
Salle Saint-Désir
2S81
Chaufferie Centrale ZUP Hauteville : A0, Plans, Courriers
1967-1976
Boîte
Salle Saint-Désir
2S86
FJT : Plans, Courriers Agrandissement du restaurant
1974 – 1981 1982 - 1984
Boite
Salle Saint-Désir
2S87
FJT : Abri à Vélo (DG et PC)
1977 - 1981
Boite
Salle Saint-Désir
2S90
Bibliothèque annexe de Hauteville : projet d'aménagement, courriers
1982
Boite
Salle Saint-Désir
2S105 Groupe scolaire n°1 (ZUP plateau St-Jacques) : Plans
1965 - 1966
Boite
Salle Saint-Désir
2S106
Groupe scolaire n°2 : A0, plans entreprises, plans marché, marché Groupe scolaire n°3 _ Saint-Exupéry : Plans, plans entreprises
1965 – 1968
Boîte
Salle Saint-Désir
2S107
Groupe scolaire n°4 : Bordereaux des prix, Plans entreprises, Plans A, marchés, décomptes, plans, courriers, décoration, mémoires
1975 - 1981
Boîte
Salle Saint-Désir
1970 - 1978
2S108
Groupe scolaire n°5
1977
Boite
Salle Saint-Désir
2S109
Cuisine centrale
1969
Boite
Salle Saint-Désir
2S121
Banque _ Caisse d'épargne : A0, Plans
1971 - 1978
Boite
Salle Saint-Désir
2S123
Banque_ Société générale : PC, plans
1973
Boite
Salle Saint-Désir
2S126
ZUP centre commercial : A0 (Appel d'offres), plans architecte, plans entreprises, dossier général
1963 - 1977
Boîte
Salle Saint-Désir
ZUP centre commercial : Dossiers divers commerce, 1962 - 1977 PC, marchés, listes entrepreneurs, mémoires définitifs, courriers
Boite
Salle Saint-Désir
1967 - 1981
Boite
Salle Saint-Désir
2S127
2S132
ZUP Gymnase : A0 (Appel d'offres) et courriers
2S133
ZUP Gymnase : Plans entreprises
1969
Boite
Salle Saint-Désir
2S138
Bassin d'apprentissage : PC, marchés, plans
1976 - 1980
Boite
Salle Saint-Désir
2S142
CES 600 : Etude, A0, plans, mémoire définitif, décoration, travaux de sécurité, escalier, projet d'extension
1970 - 1977
Boîte
Salle Saint-Désir
2S143
CES 600 : Salle de gymnastique / Locaux EMT
1980 - 1983
Boîte
Salle Saint-Désir
2S144 Equipements sportifs : Plans, marché, dossier général
1974 - 1977
Boite
Salle Saint-Désir
2S145
1970 - 1975
Boite
Salle Saint-Désir
Salle de Judo
111
Gymnase rue Roger AINI : Concours, A0
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
2S31 2S32
SOURCES
1.1 Fond Georges Duval Fond privé de l’architecte Georges Duval, Eglise Saint-Désir, Lisieux
architecte, plans entreprises, dossier général 2S127
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
112
SOURCES
2S132
ZUP centre commercial : Dossiers divers commerce, 1962 - 1977 PC, marchés, listes entrepreneurs, mémoires définitifs, courriers ZUP Gymnase : A0 (Appel d'offres) et courriers
Boite
Salle Saint-Désir
1967 - 1981
Boite
Salle Saint-Désir
2S133
ZUP Gymnase : Plans entreprises
1969
Boite
Salle Saint-Désir
2S138
Bassin d'apprentissage : PC, marchés, plans
1976 - 1980
Boite
Salle Saint-Désir
2S142
CES 600 : Etude, A0, plans, mémoire définitif, décoration, travaux de sécurité, escalier, projet d'extension
1970 - 1977
Boîte
Salle Saint-Désir
2S143
CES 600 : Salle de gymnastique / Locaux EMT
1980 - 1983
Boîte
Salle Saint-Désir
2S144 Equipements sportifs : Plans, marché, dossier général
1974 - 1977
Boite
Salle Saint-Désir
2S145
Salle de Judo
1970 - 1975
Boite
Salle Saint-Désir
2S165
Résidence personnes âgées : le Nouveau Logis A0, PC, Plans entreprises, plans, marché, mémoires def
1972 - 1977
Boite
Salle Saint-Désir
2S166
Résidence personnes âgées : le Nouveau Logis Courriers
1974 - 1980
Boite
Salle Saint-Désir
2S167
Résidence personnes âgées : le Nouveau Logis Dossier Général
1975
Boîte
Salle Saint-Désir
2S170
Résidence personnes âgées : plateau Saint-Jacques Marchés
1965 - 1972
Boîte
Salle Saint-Désir
2S171
Résidence personnes âgées : plateau Saint-Jacques Plans (A0), Chauffage
1965 - 1966
Boite
Salle Saint-Désir
2S172
Résidence personnes âgées et centre social SaintUrsin Marchés, plans
1980
Boite
Salle Saint-Désir
2S176
Centre social : marché et DGD
1966 - 1972
Boite
Salle Saint-Désir
2S177
ZUP Hauteville : 595 logements VRD, espaces verts
1965 - 1967
Boite
Salle Saint-Désir
2S178
ZUP Hauteville : Château d'eau (3000m3)
1964 - 1965
Boîte
Salle Saint-Désir
2S179
ZUP Hauteville : 264 logements A0, plans
1962 - 1963
Boite
Salle Saint-Désir
2S180
ZUP Hauteville : 264 logements Plans, PC, relevés
1980
Boite
Salle Saint-Désir
2S181
ZUP Hauteville : 277 logements ( 45 / 112 / 120) A0, projet, marché du parking, PC
1972 - 1979
Boite
Salle Saint-Désir
2S182
ZUP Hauteville : 277 logements ( 45 / 112 / 120) DG (plans, relevés), plans (fluides), DG, marchés, PV récep
1974 - 1978
Boite
Salle Saint-Désir
2S183
ZUP Hauteville : 277 logements ( 45 / 112 / 120) Plans, plans entreprises, plans (parking, centre commercial)
1972 - 1978
Boîte
Salle Saint-Désir
2S184
ZUP Hauteville : 277 logements ( 45 / 112 / 120) Plans archi, entreprises, plans commerces, RV de chantiers
1975 - 1980
Boîte
Salle Saint-Désir
2S185
ZUP Hauteville : 277 logements ( 45 / 112 / 120) Plans Margraz
1976 - 1978
Boite
Salle Saint-Désir
2S186
ZUP Hauteville : 277 logements ( 45 / 112 / 120) Courriers
1977 - 1978
Boite
Salle Saint-Désir
2S187
ZUP Hauteville : 277 logements ( 45 / 112 / 120) Courriers
1978 - 1981
Boite
Salle Saint-Désir
2S188
ZUP Hauteville : 277 logements ( 45 / 112 / 120) Plans de récollement, bordereaux de prix, plans, PC
1975 - 1978
Boîte
Salle Saint-Désir
2S189
ZUP Hauteville : 277 logements ( 45 / 112 / 120) Plans de récollement : 112 logements
1976
Boîte
Salle Saint-Désir
2S190
ZUP Hauteville : 277 logements ( 45 / 112 / 120) 45 et 112 logements : plans et situations
1978 - 1980
Boite
Salle Saint-Désir
2S191
Lisieux ZUP plateau St-Jacques Sté HLM du Paysd'Auge : 213 logements : A0, plans
Boite
Salle Saint-Désir
2S192
Lisieux ZUP plateau St-Jacques Sté HLM du Paysd'Auge : 213 logements : Plans
Boite
Salle Saint-Désir
2S196
Lisieux ZUP SA d'HLM de Pays d'Auge : 134 logements (82 / 20 / 32) : Plans
1971 - 1972
Boite
Salle Saint-Désir
2S197
Lisieux ZUP SA d'HLM de Pays d'Auge : 134 logements (82 / 20 / 32) : Plans
1972 - 1973
Boite
Salle Saint-Désir
2S198
Lisieux ZUP SA d'HLM de Pays d'Auge : 134 logements (82 / 20 / 32) : Plans, situations
1972 - 1973
Boite
Salle Saint-Désir
2S201
Résidence du parc (plateau St jacques) : 97
1966
Boite
Salle Saint-Désir
2S191
1978 - 1980
Boite
Salle Saint-Désir
Lisieux ZUP plateau St-Jacques Sté HLM du Paysd'Auge : 213 logements : A0, plans
Boite
Salle Saint-Désir
2S192
Lisieux ZUP plateau St-Jacques Sté HLM du Paysd'Auge : 213 logements : Plans
Boite
Salle Saint-Désir
2S196
Lisieux ZUP SA d'HLM de Pays d'Auge : 134 logements (82 / 20 / 32) : Plans
1971 - 1972
Boite
Salle Saint-Désir
2S197
Lisieux ZUP SA d'HLM de Pays d'Auge : 134 logements (82 / 20 / 32) : Plans
1972 - 1973
Boite
Salle Saint-Désir
2S198
Lisieux ZUP SA d'HLM de Pays d'Auge : 134 logements (82 / 20 / 32) : Plans, situations
1972 - 1973
Boite
Salle Saint-Désir
2S201
Résidence du parc (plateau St jacques) : 97 logements ZUP 135 logements : marchés
1966 1973
Boite
Salle Saint-Désir
2S202
ZUP 135 logements : plans
1972
Boite
Salle Saint-Désir
2S204
Construction de 75 pavillons Plans, PC, Marchés, DG, Courriers
1963 - 1981
Boite
Salle Saint-Désir
2S205
Lisieux Hauteville : 40 pavillons Marché, PC, Plans, DG, RV de chantiers
1974 - 1980
Boîte
Salle Saint-Désir
2S206
Lisieux Hauteville : 40 pavillons Courriers, situations
1976 - 1981
Boite
Salle Saint-Désir
2S207
Lisieux Hauteville : 100 logements (SAIEM du plateau St-Jacques) A0 et plans
1975 - 1976
Boite
Salle Saint-Désir
2S208
Lisieux Hauteville : 110 logements (SEM/SCIC plateau St-Jacques) Marchés et divers
1975 - 1977
Boite
Salle Saint-Désir
2S209
Lisieux Hauteville : 110 logements (SEM/SCIC plateau St-Jacques) A0 et plans
1977
Boite
Salle Saint-Désir
2S210
Lisieux Hauteville : 73 pavillons (SA HLM du Pays d'Auge) Courriers, plans
1974 - 1982
Boite
Salle Saint-Désir
2S211
Lisieux Hauteville : 73 pavillons (SA HLM du Pays d'Auge) Marché, PC, avenants
1974 - 1978
Boite
Salle Saint-Désir
2S215
Lisieux Hauteville : 5 Pavillons
1974 - 1978
Boite
Salle Saint-Désir
2S216
Quartier Saint-Hyppolite : 5 pavillons de gardiens Bordereaux prix, plans, mémoires définitifs
1977 - 1980
Boite
Salle Saint-Désir
2S217
Quartier Saint-Hyppolite : 5 pavillons de gardiens DG
1973 - 1981
Boite
Salle Saint-Désir
2S218
ZUP Hameau de Glatigny : 46 logements PC, courriers, plans
1975 - 1984
Boite
Salle Saint-Désir
2S219
ZUP Hameau de Glatigny : 46 logements DG, courriers, pavillons
1960 - 1983
Boite
Salle Saint-Désir
2S220
Bureaux OPAC : 112 logements GD, etude
1975 - 1986
Boite
Salle Saint-Désir
2S221
Hauteville : 40 pavillons 2T RV de chantiers
1979
Boite
Salle Saint-Désir
2S259
SCI Les Coteaux
1970 - 1979
Boite
Salle Saint-Désir
2S262
ZUP SCIC : 208 logements
1961 - 1965
Boite
Salle Saint-Désir
2S263
ZUP SCIC : chaufferie, plans
1965 - 1969
Boite
Salle Saint-Désir
2S264
ZUP SCIC : chaufferie, dossier général
1964 - 1977
Boite
Salle Saint-Désir
2S265
SCI Les Mirandes, plans, courriers, A0
1973 - 1981
Boite
Salle Saint-Désir
2S266
SCI Les Mirandes, Dossier général
1973 - 1978
Boite
Salle Saint-Désir
2S271
Urbanisme MRU / Architecte Robert Camelot Aménagement urbain du Plateau Saint-Jacques (Hauteville)
1946 - 1950
Boite
Salle Saint-Désir
2S272
ZAC de Hauteville
1978 - 1985
Boite
Salle Saint-Désir
2S273
Urbanisme : Plan de la ville de Lisieux
Boite
Salle Saint-Désir
2S274
Urbanisme _ Parkings Hauteville
Boite
Salle Saint-Désir
2S281
Agence Duval _ Divers études
Boite
Salle Saint-Désir
1965 - 1996
113
ZUP Hauteville : 277 logements ( 45 / 112 / 120) 45 et 112 logements : plans et situations
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
2S190
SOURCES
Plans de récollement : 112 logements
BIBLIOGRAPHIE Architecture de la reconstruction BAROT, Sylvie, ETIENNE, Claire, Le Havre Auguste Perret, le centre reconstruit, Itinéraire patrimoine 78, Haute-Normandie, Inventaire générale, 1994
BIBLIOGRAPHIE
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114
GRIMBERT, Benoit, LAISNEY, François, Normandie : paysages de la reconstruction, Cherbourg-Octeville, Le point du jour – Centre d'art Éditeur, 2006 MOUCHEL, Didier, La reconstruction de la Normandie, Archives photographiques du MRU, Rouen, Éditions des Falaises, 2014 PLUM, Gilles, L'architecture de la reconstruction, Paris, Éditions Nicolas Chaudun, 2011
GRAND-ENSEMBLE DE HAUTEVILLE DE LISIEUX
PLUM, Gilles, Saint-Lô La reconstruction de la Manche, Itinéraire patrimoine 62, Alençon, Inventaire générale, 1994 VOLDMAN, Danièle, La reconstruction des villes Françaises de 1940 à 1954, Histoire d'une politique, L'Harmattan, Paris, 1997 Une renaissance au 20e siècle, La reconstruction de la Manche (1944-1964), Saint-Lô, Juin-Décembre 2011, Cully, Orep éditions, 2011 L’architecture du Xxe COHEN, Jean-Louis, L’architecture du Xxe siècle, modernité et continuité, Paris, Éditions Hazan, 2014 Urbanisation / Administratif HEYMANN, Arlette, L’extension des villes, Paris, Presse universitaire de France, 1971 JAMOIS, Jean, Les zones à urbaniser par priorité, Paris, Éditions Berger-Levrault, 1968
Les grands ensembles FROMENTIN (dir.), Frédérique, PALLIER (dir.), Yveline, Grands ensembles urbains en Bretagne, Rennes, Éditions Apogée, 1997 GAUTIER,(dir.) Jean, Faut-il protéger les grands-ensembles ?, France, Ministère de la culture et de la communication, direction de l’architecture et du patrimoine, Comité des prix nationaux de l’architecture, 2008
KAES, René, Vivre dans les grands ensembles, Paris, Éditions les ouvrières, 1963 MERLIN, Pierre, Les grands ensembles, Des discours utopiques aux « quartiers sensibles », Paris, La documentation française, 2010
BIBLIOGRAPHIE
GRAVELAINE (De), Frédérique, MASBOUNGI (dir.), Ariella, Régénérer les grands ensembles, Paris, Éditions de la Vilette, 2005
PRETECEILLE, Edmond, La production des grands ensembles, Paris, édition Ehess / Mouton, 1973
Lisieux / Hauteville
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Architecture et construction, (dir.), La réhabilitation des grands ensembles, l’exemple des opérations habitat et vie sociale, Paris, éditions OREP, 1980
COIRRE, Jean-Pierre, «Robert Bisson député-maire de Lisieux», Société historique de Lisieux, Bulletin n°72, Lisieux, 2011.
TOURPIN, Julia, Analyse morphologique de Lisieux, mémoire sous la direction de Bernard Paurd, École d’architecture de Paris-Belleville, 2000 Publication de l’architecte DUVAL, Georges, Restauration et réutilisation des monuments anciens, techniques contemporaines, Liège, Pierre Mardaga éditions, 1990
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ROBERT, Yves, Tranches de vies à Hauteville, un quartier à Lisieux, Cabourg, Éditions des Cahiers du temps, 2015
Annexe 1: Décret n°58-1464 du 31 décembre 1958 relatif aux zones à urbaniser par priorité.
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116
ANNEXES
Annexe 7: Décret n° 58-1564 du 31 Décembre 1958 relatif aux zones à urbaniser par priorité
Annexe 2 : Biographie de Robert Camelot (1903, Reims - 1992, Paris) Architecte de la Reconstruction de Lisieux Robert Edouard Camelot est né à Reims le 20 mai 1903, il fait les Beaux-Arts de Paris en 1920 puis travaille par la suite dans l’agence de Pierre Patout à partir de 1924. Pierre Patout (1879-1965) étant un architecte et décorateur représentatif du mouvement Art Déco avec l’influence du « style paquebot » qui lui est propre.
Après la Seconde-Guerre mondiale, c’est la fin de la collaboration de l’agence CamelotHerbé. Mais pour Robert Camelot, c’est le début de postes à plus hautes responsabilités et officiels comme celui d’architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux et des monuments historiques, titre qu’il obtient en 1945. Il s’exprime à ce moment-là, à la fois en tant qu’urbaniste et en tant qu’architecte. C’est ainsi, qu’il participe au premier plan de reconstruction et d’aménagement du quartier de la Défense, à partir de 1958 à Paris mais aussi à la conception des plans de Lisieux, Reims, Nanterre et Chartres. Il est surtout connu pour sa collaboration en 1958 avec les architectes Jean de Mailly et Bernard Zehrfuss ainsi que Nervi et Prouvé, pour la conception et la construction du Centre National de l’Industrie et des Techniques (CNIT) à La Défense. Il s’agit d’un grand palais d’expositions construit selon un plan triangulaire libre de tout point d’appui. Une double coque en béton armé de 6 cm d’épaisseur vient recouvrir ce plan, en forme de paraboloïde hyperbolique : l’ingénieur étant Nicolas Esquillan. Il réalise également en 1959 en collaboration avec Jean-Claude Rochette, le bâtiment de l’Agence France-Presse (AFP). Un programme moderne est pensé ainsi qu’un travail sur le contraste bâti ancien et contemporain. Dernière consultation des liens le 12/11/2017 https://www.ouest-france.fr/normandie/lisieux-14100/robert-camelot-lhomme-qui-reconstruitlisieux-2701083 http://archiwebture.citechaillot.fr/fonds/FRAPN02_CAMRO http://archiwebture.citechaillot.fr/pdf/asso/FRAPN02_CAMRO_BIO.pdf
117
Robert Camelot est récompensé pour son travail en 1933, en obtenant le second prix de Rome. La même année, il fonde l’agence Camelot-Herbé où il s’installe dans son propre cabinet en association avec Jacques et Paul Herbé. De nombreux projets vont naître de cette collaboration, notamment des projets d’architecture: l’école professionnelle des jeunes filles de Beaume (1933-1935), le Pavillon de la manufacture nationale de céramique de Sèvres (exposition universelle de Paris, 1937), le Pavillon de la France à la foire de Zagreb ou encore le Pavillon de l’exposition universelle de New York en 1939.
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De retour à Paris, il entre à l’Institut d’urbanisme pour y suivre les cours de Jacques Gréber (1882-1962), un architecte français spécialisé dans l’architecture du paysage et dans le design urbain, dans l’atelier d’Emmanuel Pontremoli (1865-1956), architecte français.
ANNEXES
Par la suite, Robert Camelot entreprend un voyage aux États-Unis puis au Canada de 1931 à 1932 où il devient professeur pendant un semestre en remplaçant Jacques Carlu au MIT Institute (Massachusetts Institute of Technology), à Cambridge. Il s’agit d’une université-institut de recherche américaine, spécialisée dans les domaines de la science et de la technologie.
Annexe 3 Le Manuscrit du « Pan de bois Lexovien » _ Ms 158 Manuscrit commencé le 1er mai 1922 et terminé le 30 avril 1923, réalisé par le baron Joseph Tardif de Moidrey, au moment de sa retraite. « Tombé amoureux de la ville, il arpente les rues, son carnet à la main et croque les façades au crayon, à l'encre, la plupart rehaussées à l'aquarelle. Il en résulte une collection de 100 croquis. » Le manuscrit est conservé précieusement à la Médiathèque de Lisieux, où les soins que requiert sa valeur patrimoniale lui sont prodigués. La bibliothèque électronique de Lisieux nous permet d'avoir accès en ligne à ses croquis.
ANNEXES
ANNEXES
En voici quelques extraits, Consultation en ligne le 21/12/2017 Source: http://www.bmlisieux.com/galeries/moidrey01/index.html
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Place Victor Hugo. D'après Raymond Bordeaux (Bibl. Nat. F.R.N.A. 22063).
À droite : Restes des Lambris rdc de l'immeuble de Jean de la Reüe et de Thomas de la Reüe et de Guillemète Guédin sa femme. Aujourd'hui 45, Place Victor Hugo (jadis place des Boucheries). À gauche : A.- Restes de la décoration de la façade du n°39, Place Victor Hugo (l'autre part est cachée sous les ardoises). B.- Détails des panneaux de la porte d'entrée. Ces deux immeubles appartiennent à Mme Bouvier.
À droite: 43, Place Victor Hugo (des Boucheries). Où était le café "Au Rendezvous des Chasseurs" (1890). À gauche: Maison de Thomas de la Reüe et de Guillemete Guédin en 1501. Bienfaiteurs de l'église St Jacques (N°45, Place Victor Hugo).
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ANNEXES
N.G., « Réflexions sur un plan d'urbanisme », Ouest-France, janvier 1949
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Annexe 4 :
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ANNEXES
Annexe 5 : E.T., « Pour éviter le retour aux errements du passé », Paris-Normandie, janvier 1949
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