Le Bilingue Et Bilingue et Artistes
First combined Edition
War & Peace November 2018
Ecole Jeannine Manuel Paris Student Newspaper
Letter from the Editor Edito Chers lecteurs, chères lectrices, En ce retour de vacances, nous sommes heureux de vous présenter cette nouvelle édition qui regroupe à la fois Le Bilingue et le Bilingues & Artistes sous un nouveau format. Cette édition, que nous avons réalisée conjointement avec une nouvelle équipe, a pour thème “Guerre et Paix”, du nom du célèbre roman de Tolstoï, en souvenir de la Première Guerre Mondiale, dont nous commémorons actuellement le centenaire. En plus de changer d’équipe, le magazine fait peau neuve et change de formule en fusionnant les équipes des magazines Le Bilingue et le Bilingues & Artistes pour présenter chaque trimestre un seul magazine à la fois culturel, artistique, contemporain, tourné vers le monde et ce, bien entendu réalisé par les lycéens de l’école ! Pour conclure, plus personnellement, nous sommes heureux d’avoir pu développer le Bilingues & Artistes à vos côtés pendant un peu plus d’une année et d’avoir pu également superviser et participer à ce numéro spécial avec une nouvelle équipe motivée et talentueuse à qui nous passons le flambeau pour les éditions à venir… Sur ce, nous vous souhaitons une excellente lecture et espérons vous voir au rendez-vous pour les prochaines éditions. Nikolas K. et Gabrielle M., Rédacteurs en chef
Content sommaire The Symbolism of Poppies
4
Bella Ciao!
5
Reportage Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux
Bella Ciao!
6-8
Heroism in Art
9
Les mémoires
10-11
Réfugiés & migrants d’hier et d’aujourd’hui
12-15
Les ecoles Pendant la Guerre
16
A Changing World
17
Songs of War
18-19
madame, vous allez m’emouvoir
20-21
The War by Women
22-23
Poèmes de Guerre
24-25
The Symbolism of Poppies le symbolisme des coquelicots By valentine s. In 1915, Canadian Lieutenant Colonel John McCrae released a poem called “In Flanders Field” which inspired a throng of people to mobilize themselves to make the poppy into the symbol of peace and remembrance it now is. For the first time since the battles, an infinity of blooming flowers covered the churned and labored ground where not long before tens of thousands of soldiers had fallen to their deaths. These flowers were poppies. They grew on the field of the Somme in France (where the deadliest battle of the whole war took place) and on Flanders field in Belgium. The poppies’ redness was a reminder of the blood that had been shed on those very fields; they were even said to have bloomed from the lost soldiers’ hearts, like reincarnations of the blood they spilled. “In Flanders Field” is narrated by the soldiers who died there; its opening line is “In Flanders fields the
the poppies grow, between the crosses row on row” which refers to the dead soldiers’ tombstones. The poem’s closing line delivers a powerful message as the soldiers say: “us who die we shall not sleep, though poppies grow in Flanders fields.” Their action was never forgotten thanks to Moina Michaels who, In 1918, wrote an answer poem called “We shall keep the faith”. In it, she vows to always wear a poppy on her heart as a sign of remembrance of the soldiers’ death (which she faithfully did by wearing a silk poppy). She even started a movement to adopt the poppy as a symbol of remembrance. The National American Legion adopted the symbol thanks to her. These brave soldiers’ memory is celebrated each year, particularly in Britain where proud citizens bear the meaningful flower over their hearts on Remembrance Day, the eleventh of November.
photo by Illustration by Valentine S.
Bella Ciao! Par nikolas k. Devenue en quelques mois le tube de l’été 2018, le chant révolutionnaire « Bella Ciao » est désormais entonné sans relâche dans la rue. Mais ce chant des partisans version italienne à une histoire bien plus riche que ce que la version chantée par Maitre Gims laisse entendre. À l’origine un chant d’indignation entonné par les mondines, les travailleuses des rizières italiennes, elle va être repris en 1944 par certains résistants italiens. Cependant, Fischia di viento, un autre chant résistant, plus universel à toute l’Italie va plutôt s’imposer après-guerre comme le chant de la libération italienne. Mais ce chant, aux paroles explicitement communistes va, durant la guerre froide, peu à peu être éclipsé par le gouvernement italien, à l’époque pro-américain, pour mettre en avant le chant des résistants du Nord de l’Italie, Bella Ciao. En 1962, au lendemain de la crise de Cuba, Yves Montant, chanteur français d’origine italienne va brillamment la réinterpréter et va lui donner un nouveau souffle. Le chant, à l’origine antifasciste, va devenir le symbole international de la lutte communiste et anarchiste, notamment grâce au chanteur soviétique Muslim Magomayev qui va contribuer à populariser ce chant.
Mondine italienne (1949)
Résistants italiens (1944)
Char de la résistance italienne
Il a été repris en 2017 par la série espagnole “La Casa de Papel” qui raconte comment un groupe de cambrioleurs organise le braquage de l’Imprimerie Nationale de la Monnaie et du Timbre à Madrid. Retranchés à l’intérieur du bâtiment, les gangsters “résistent” à leur façon et leur chant de ralliement n’est autre que “Bella ciao”. Peu après cela, Maitre Gims profite du succès planétaire de la chanson et interprète sa propre version, déformant totalement les paroles et laissant de côté le message politique pour en faire une chanson d’amour. “Tout comme Le Temps des Cerises, (chanson qui symbolise la défaite de la commune de Paris), Bella Ciao est condamné à perdre son message politique au profit de son rythme entrainant. C’est le triste sort des chanson patriotiques.”
“Bella Ciao” Maitre Gims (2018)
“Casa de Papel” (2017)
Reportage
Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux Par gabrielle m.
A l’occasion du prochain centenaire de la “Grande Guerre”, j’ai visité le musée de Meaux, le plus grand musée d’Europe entièrement consacré à la guerre de 14-18.
Ce musée est situé dans un havre de paix, à l’écart de la ville, dans un lieu empreint de dignité, propice au devoir de mémoire. Ce lieu fut choisi car la première bataille de la Marne en 1914 s’y déroula. En pénétrant dans l’enceinte du musée, nous sommes plongés dans une autre époque, entourés d’un mur de béton percé de trous d’obus, qui nous évoque les tranchées. On entend une chanson de l’époque : “Auprès de ma blonde, il fait bon, fait bon dormir…”. Composé d’une énorme structure métallique, l’édifice du musée rappelle de manière très sobre, l’étendue de ce conflit mondial, la première véritable “guerre totale”, et donc nous laisse entrevoir les millions de vies sacrifiées.
A l’intérieur, un gigantesque parcours de visite nous attend.
La visite débute en 1870. On apprend qu’après la défaite contre la Prusse, l’École de la République française participa grandement à insuffler l’idée de sacrifice aux écoliers afin de les préparer à défendre leur patrie. En effet, au début du XXème siècle, la nostalgie des provinces perdues, l’Alsace et la Lorraine, était grande. Dans les esprits, une revanche n’était pas à exclure…
De fait, l’éducation servait à exalter un patriotisme chez les écoliers tel un outil de propagande. Par exemple, dans les dictées un discours très partisan était tenu : “Chacun de nous, grand ou petit, fait acte de bon patriote quand il s’acquitte consciemment de la tâche dont il est chargé”. Par ailleurs, j’ai découvert que les écoliers méritants recevaient des croix scolaires du mérite, similaires aux décorations militaires officielles attribuées aux soldats valeureux. Des bons points exaltant l’attachement des Français à leurs provinces perdues leur étaient également accordés.
Les tranchées
On arrive soudain devant une reconstitution saisissante des tranchées, composées d’un réseau complexe de boyaux. Les soldats dormaient, mangeaient là, vivaient dans les tranchées dans des conditions de vie très dures : peu d’hygiène, faisant face au danger permanent (grenades lancées, explosions, attaques au gaz)...
Les tranchées et leur cuisine roulante
Des moyens de communication assez novateurs pour l’époque étaient utilisés dans les tranchées tel le téléphone de campagne, qui était cependant parfois inutilisable dû aux bombardements. Des pigeons voyageurs, une méthode plus traditionnelle, étaient également utilisés.
En traversant cette galerie, j’ai découvert les uniformes des “poilus”.
Ce qui est particulièrement remarquable dans ce musée, c’est la multitude d’objets rassemblés, qui révèle la volonté de présenter à tous la réalité du quotidien des combattants. En effet, depuis les années 90, les historiens ont adopté une nouvelle façon d’étudier la Grande Guerre, “l’histoire du bas”, avec le développement de la culture de guerre. Cette dernière consiste à s’intéresser de façon plus précise au vécu des combattants et civils, contrairement à l’approche la plus courante qui se focalise sur les grandes batailles et décisions des hommes politiques durant la guerre. L’excellent ouvrage du Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux, que l’on retrouve tout au long de la visite, révèle bien cette approche récente des historiens concernant ce conflit.
Feature
the great war museum in meaux La propagande
De nombreuses affiches de propagande sont exposées. En effet, celle-ci a joué un rôle essentiel dans cette guerre de longue durée. La propagande a permis une déshumanisation complète des combattants ennemis, tels les Allemands représentés commes des barbares assoiffés de sang par les Français dans une affiche qui dit “Souvenez-vous des crimes commis”. Elle était également employée pour motiver les troupes et s’assurer de la participation des civils dans cette guerre totale, comme par exemple avec les “war savings” ou les emprunts de la défense nationale. A gauche une affiche incitant les Britanniques à rejoindre l’armée après l’invasion de la Belgique et l’entrée en guerre du Royaume-Uni le 4 août 1918. En effet, il n’y avait pas de conscription obligatoire jusqu’en 1916 au Royaume-Uni. Concernant les Etats-Unis, suite à leur entrée en guerre en 1917, le “Committee on Public Information” est créé par le gouvernement du président Wilson. Une propagande très sophistiquée est alors développée massivement. On peut voir ci-dessus une affiche très saisissante et même agressive pour les yeux destinées à la population américaine.
Techniques de combat
On arrive ensuite devant une grosse maquette d’un avion de chasse français très utilisé pour les combats aériens : le Spad XIII conduit notamment par “l’As des As”, René Fonck. On peut également observer un mortier impressionnant, à la grande capacité de destruction...
Quelques informations méconnues sur la guerre 14-18 que j’ai pu découvrir au fil de la visite. - Les restrictions alimentaires subies par les civils au cours de cette guerre totale. Il faut savoir qu’avec le blocus imposé par les Alliés sur l’Allemagne, la population allemande est affamée à la fin de la guerre . A l’Ouest, on souffre moins des restrictions alimentaires grâce aux importations de vivres en provenance des colonies. Ce n’est pas le cas en Allemagne ou même en Russie, qui pour sa part ne possède pas de colonie. - Une “guerre des images” véhiculée par le cinéma et la photographie est menée initialement à des fins de propagande. Par la suite, des informations sur le quotidien des combattants seront transmises aux populations. - Les critères de sélection des soldats ont évolué au cours de la guerre. De fait, au début du conflit la taille minimale pour intégrer l’infanterie en France, en Allemagne et au Royaume-Uni était de 1m60. Cependant, avec l’arrêt de la guerre de mouvement et le début de la guerre de position, le besoin en combattants s’étant accru, les critères de sélection des soldats furent assouplis. La taille minimale passa ainsi à 1m50. - La puissance de l’Etat a grandi pendant la guerre. Ainsi, Hélène Drion, une institutrice pacifique est jugée “défaitiste” par le Conseil de Guerre en mars 1918 et condamnée à trois ans de prison ! -Le terme de “race” était déjà employé, et même en France. Sur une affiche de la Direction d’Infanterie du Ministère de la Guerre, on peut lire : “Assurez l’avenir de la Race et la défense de la Patrie.” - Il est également intéressant de remarquer que les Néo-Zélandais et les Australiens se sentent très concernés par le devoir de mémoire lié à ce conflit et commémorent avec implication le centenaire.
On voit ici une petite reconstitution d’un match de rugby organisé entre la Nouvelle-Zélande et la France au Parc des Princes en 1918 pour raviver le moral des troupes alliées après la grande défaite de Passchendaele, appelée aussi la 3ème bataille d’Ypres. De nombreuses commémorations sont organisées au Musée de la Grande Guerre pour le centenaire.
Au sortir du musée, une belle vue s’offre à nous : un symbole d’espoir et de paix.
Reportage Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux
Ce musée est émouvant, ce qui est bien compréhensible; la Première Guerre Mondiale fut un conflit d’une violence inouïe : 74 millions de soldats venus du monde entier mobilisés en 4 ans, 9 millions de civils tués, 310 000 combattants alliés venus des empires coloniaux tués, la liste n’en finit pas…
Un siècle nous sépare d’eux, il faut que ce conflit qui ne fut pas finalement “la Der des Der” nous serve de leçon, et que la mémoire de ces valeureux combattants et civils ne soit pas oubliée. Car aujourd’hui que les derniers poilus ont disparu, nous devons perpétuer le souvenir de la Grande Guerre, et ce musée nous y invite.
Pour finir, de nombreux évènements sont organisés par le musée pour le centenaire.
Je vous encourage à y aller et j’espère que mon article vous en donnera envie. Je pense sincèrement que c’est important de se rappeler, de comprendre et surtout de réaliser l’horreur vécue par les “poilus” et par les civils durant cette guerre totale.
Pour plus d’informations, visitez www.museedelagrandeguerre.eu
Heroism in Art l’heroisme dans l’art By gabrielle m.
What has being a hero meant at certain points in History ? And how has it evolved ? The portrayal of Greek heroes :
During the Antiquity, and centuries later during the Renaissance, artists portrayed their heroes as fierce, fearless and athletic men.
Neptune by Coysevox (1705)
1) The Red Baron
David by Michelangelo (1501-1504)
For the First World War centenary, let’s look at Heroism during WW1 :
Why was he considered to be a real “hero” ?
Manfred Albrecht Freiherr von Richthofen, known as the “Red Baron”, was a fighter pilot with the German Air Force during World War I. He was officially credited with 80 air combat victories before being shot on the 21th of April 1918 at Vaux-sur-Somme, which led him to be considered as a legendary figure throughout the decades.
The Red Baron was brave and ready to sacrifice himself for the sake of the German Empire, two qualities valued by leaders throughout history. Indeed, the figure of this war hero has been used by the German war office during WW1 to boost national morale. Later on, the Nazi propaganda presented him as the embodiment of the “Aryan superiority”, to stress the complete devotion and strength that German men were required to possess on the eve of WW2.
He inspired many movies and literature : The Red Baron (2008)
2) Propaganda in the UK
However, propaganda could also become a tool to morally blackmail young men into enlisting, such as this famous poster showing Lord Kitchener. Some posters were also aimed at women (mainly wives and daughters), urging them to participate to the war effort.
During the first two years of WW1, enlistment was voluntary in Britain, unlike what happened in France and Germany. Conscription would only be introduced in 1916. Thus, the British government relied heavily on propaganda, reminding people of chivalric figures such as George and the dragon, and to increase the appeal of behaving heroically. British propaganda posters
Recruiting needed to be made attractive, especially due to the unexpected duration of the war. Thus, in 1914, the army was not very selective due to the necessity of mass mobilization, claiming that anyone could become a hero...
Les mém
memo
«V
par nikolas k.
erba volant, scripta manent », (les paroles s’envolent, les écrits restent) aurait dit Titus dans un discours au sénat romain. En effet, les acteurs historiques ont très tôt compris l’intérêt de la littérature pour faire entrer leurs noms dans l’histoire et rapidement, l’ecriture de « mémoires » s’imposa comme d’un moyen d’ancrer dans l’histoire sa version des faits. Une des premières mémoires et peut être une des plus connue est l’Annabase de Xénophon, écrit en 355 av J.C. Elle raconte le périple des Dix-Mille, un corps expéditionnaire de 10 000 mercenaires grecs engagés par le prétendant au trône de Perse Cyrus le Jeune dans sa lutte contre son frère Artaxerxés II. Ce récit magnifique, en plus de nous plonger au cœur d’une épopée pleine de rebondissement, stigmatise la faiblesse de l’Empire perse, ce qu’Agésilas II et plus tard Alexandre le Grand n’oublieront pas. Mais bien plus que tout cela, il permet à ce que plus de 2 000 ans plus tard, nous n’aillons pas oublié le courage de ces mercenaires grecs et de l’auteur.
M
ais si les grecs écrivaient des mémoires, les romains, fervent héritiers de l’art de vivres grecs vont reprendre la coutume en les baptisant « commentaires ». Il vont être très nombreux à expliquer leurs choix politiques dans ces larges œuvres autobiographique. Ceux de Valère Maxime, Procope et bien sûr César sont parmi les plus connus. Et bien sur, comment évoquer les mémoires sans parler des commentaires sur la guerre des gaules de César. Les Commentaires sont constitués de notes rédigées au fur et à mesure de la guerre, dans lesquelles il relate ses opérations militaire. L’œuvre, à l’origine à visée informative, va progressivement se transformer au fil de l’ascension du futur dictateur en une œuvre de propagande servant à convaincre du bien-fondé de l’invasion de la gaule. Ecrit dans un style clair et concis, il sera loué par les grands orateurs romains tel Cicéron ou Quintilien. Durant le moyen âge, bien que les mémoires continuent d’être très populaires, ce ne sont plus les hommes qui font l’histoire qui vont les écrire mais les spectateurs de cette dernière. C’est le cas durant la 4eme croisade, entre 1202 et 1204, durant laquelle les premières mémoires en langue française vont être écrite par Geoffroi de Villehardouin. Cependant, cela n’empêchera pas les mémoires de s’imposer comme un genre noble et certaines, comme celles de Blaise de Montluc, seront même louées par des hommes aussi célèbres qu’Henri IV qui dira de ces dernières qu’elles sont une « bible du soldat ». Cependant, à la renaissance, des personnages plus historiques se mettent à écrire leurs mémoires comme Marguerite de Valois, plus connu sous le nom de « la Reine Margot » ou Sully, ministre d’Henri IV. Sous l’ancien Régime, les mémorialistes.
Portrait de
Vercingetorix r
Napoléon
moires
oirs
S
e Xenophon
rendant les armes
à St. Helène
ous l’ancien Régime, les mémorialistes s’en donnaient à cœur joie pour conter la fronde ou encore la montée en puissance du jeune roi Louis XIV. C’est le cas notamment de celles de La Rochefoucauld, qui sont unanimement applaudies par la critique de l’époque. Mais comme le montre les mémoires du cardinal de Retz, ces œuvres littéraires peuvent être entreprises à la demande d’un puissant, Madame de Sévigné pour ces dernières. Cette abondance de mémoires en fait un genre très varié avec certaines très factuels comme celles de Françoise de Motteville, femme de chambre d’Anne d’Autriche ou certaine plus complète, comme celle du cardinal de Retz, qui, partant d’une simple autobiographie, font alterner portraits, études psychologiques, récit d’événements, analyses politiques afin de créer un ouvrage qui continue toujours aujourd’hui de jouir d’une grande réputation pour ses qualités littéraires. Il faudra attendre la révolution française et les mémoires de Paul Barras pour que les mémoires redeviennent ce qu’elles étaient sous la Rome Antique, c’est-àdire des glorificateurs de carrière pour les générations futures.
M
ais comment parler des mémoires françaises sans parler des plus célèbres
d’entre elles : les mémoires de Saint Helene. Le mémorial de Saint Helene fut écrit par par Emmanuel de Las Cases, dans lequel celui-ci a recueilli les mémoires de Napoléon au cours d’entretiens quasi quotidiens avec l’Empereur, lors de son exil à Saint Hélène. Le récit débute le 20 juin 1815, au surlendemain de Waterloo et il contient l’essentiel des réflexions de Napoléon sur sa jeunesse, le récit de ses campagnes ainsi que sur sa captivité à Sainte-Hélène. Las Cases y est particulièrement critique de la politique du gouverneur Hudson Lowe, ce qui lui vaudra de voir son manuscrit saisi lors de son départ de l’île en fin 1816. Il ne lui sera restitué qu’après la mort de Napoléon en 1821. Mais bien plus qu’une simple réflexion, ce mémorial pose les bases du bonapartisme et a eu un réel impacte historique et politique puisqu’il a empêché, lors de sa publication en 1823, la dissolution de la mouvance bonapartiste. Bien entendu, Napoléon n’est pas le seul à dicter ses mémoires de l’Empire. Le général Hugo (père du célèbre écrivain), Fouché, le Général de Caulaincourt ou encore la reine Hortense. Devant le succès de ces ouvrages, des personnages moins célèbres, tel que des valets ou des cuisiniers de l’Empire vont également prendre la plume. Tout ce fourmillement littéraire va aboutir aux fameuses Mémoires d’Outre-tombe de Châteaubriand, publiés à titre posthume en 1848. Mais si les mémoires ont connu une reconnaissance sans précèdent au XIXe siècle, les personnages politiques et historiques du XXe siècle laisseront également de belles œuvres. C’est le cas de Charles de Gaulle avec ses Mémoires de Guerre, publiés en 1954 ou de Winston Churchill, lauréat du prix Nobel de littérature en 1953.
Réfugiés & migrants Refugees & migrants
Par gabrie Aujourd’hui, on entend tous les jours parler des migrants, sans pouvoir toujours bien définir cette expression. Ce terme désigne en effet ceux qui quittent leur pays, en quête d’une meilleure vie ailleurs, que ce soit pour des raisons économiques, suite à des catastrophes naturelles, ou bien comme ceux qu’on nomme les “réfugiés”, pour fuir un régime politique instable, des persécutions ou une existence dangereuse.
Je voudrais parler ici des réfugiés, et des migrants économiques d’hier et d’aujourd’hui. Les réfugiés :
Boat-people
Bien que “la crise des réfugiés” ait pris aujourd’hui une ampleur sans précédent, telle que l’on n’en n’a pas vu depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, malheureusement ce n’est pas la première fois que des personnes, et même des familles entières doivent quitter leur patrie, souvent dans des conditions très difficiles, au péril de leur vie. Un exemple lointain : les “Huguenots” ou Protestants, persécutés sous l’Ancien Régime au XVIIème siècle et fuyant en Suisse ou en Angleterre étaient déjà considérés comme des “réfugiés”.
L’Aquarius
D’Hier : les boat-people A la fin des années 1970, “les boat-people” fuyaient le régime autoritaire communiste du Vietnam par la mer sur des embarcations précaires, d’où leur nom. Ce fut le cas en 1979 lorsque plus de 120 000 réfugiés arrivèrent en France, après la fin de la Guerre du Vietnam en 1975.
s d’hier et d’aujourd’hui of today and yesterday
elle m. De nombreux films à ce sujet furent réalisés depuis et montrent bien la dureté de la vie au Vietnam à cette époque, ce qui poussait de nombreux habitants à émigrer, comme Boat People, passeport pour l’enfer (1982), un film hong-kongais de Ann Hui.
Sur le sujet, la pièce “Saigon” de Caroline Guiela Nguyen évoque également la guerre d’Indochine, les boat-people, et leur vie en France, notamment à Paris des années après.
Et d’aujourd’hui : Migration, une oeuvre gigantesque d’Antoine Brodin exposée à la galerie Collection à Paris.
Cette construction de verre et de métal, à l’aspect mi-humain, mi-animal porte des messages très actuels, d’écologie et de sauvegarde de l’environnement mais aussi sur la crise des réfugiés. Bien sûr cette “barque-squelette” rappelle les embarcations précaires utilisées depuis longtemps par les migrants, pour traverser la Méditerranée par exemple. Cette mer est maintenant souvent appelée par les médias “The European graveyard”, ou “Le Cimetière de l’Europe”. Des termes forts qui font réfléchir... De fait, cette immense oeuvre révèle bien l’omniprésence de la question des réfugiés, du “mass flight” aujourd’hui, qu’on s’y intéresse ou non... ce qui est le cas de trop de personnes, qui pensent pouvoir vivre sans y prêter attention, sans vouloir aider ou tout du moins sans même adopter une attitude plus ouverte ! A l’ère de la mondialisation, dans un monde si connecté, cela peut sembler étonnant !
Réfugiés & migrants d’hier et d’aujourd’hui Réfugiés syriens, afghans, & autres : Une crise mondiale : 2 septembre 2015, Alan Kurdi, un petit Syrien d’origine Kurde de 3 ans, retrouvé sans vie. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les médias et toute l’opinion publique commencent enfin à réagir ouvertement à la crise migratoire suite à la guerre en Syrie. Alan fit partie de ces nombreuses personnes victimes des longs conflits et guerres dans leur pays, que ce soit évidemment en Syrie, en Somalie ou plus largement au Moyen-Orient. Le livre ”The Return of History” de Jennifer Welsh est à lire pour ceux que la question intéresse. Il explore les enjeux politiques et relations internationales du 21ème siècle, en particulier la crise migratoire, de manière passionnante. Street art de Banksy : Un symbole d’espoir revisité que j’avais déjà mentionné dans un article précédent sur le street art : “La petite fille au ballon rouge” à Londres (2002)
Banksy a revisité son oeuvre plusieurs fois, notamment lors du 3ème anniversaire de la guerre en Syrie.
graffity a clacton-on-sea
L’artiste dénonce clairement ici le rejet des migrants qui a lieu trop souvent de la part des populations locales et se moque ainsi des discours anti-migrants.
gabrielle m.
Conclusion Des définitions floues : On ne peut pas accepter tout les migrants? Qui accueillir et qui rejeter ? En effet, tous ne sont pas égaux devant la loi pour obtenir le droit d’asile et la possibilité de rester légalement dans le pays de leur choix… Comme les boat-people avant eux, les réfugiés politiques peuvent bénéficier du droit d’asile. Quant aux migrants économiques n’étant pas considérés par la loi comme étant en danger de mort, ils ne peuvent pas en bénéficier. Mais la frontière est si fine!! Certains migrants économiques mouraient peut-être de faim dans leur patrie d’origine !! Et parmi les réfugiés, combien d’entre eux se voient refuser le droit d’asile !! Et certains gouvernements de l’Union Européenne ne respectent pas les accords de Dublin de 2013 en n’accueillant pas le quota de réfugiés qu’ils s’étaient engagés à accepter !! Ce qui en pousse plus d’un à chercher refuge ailleurs de manière illégale. D’un autre côté, le premier pays qu’atteint les arrivants n’est pas toujours celui où ils aimeraient s’installer mais juste une étape de leur périple.. comment les forcer à y rester? Il faut comprendre aussi les Etats qui ne peuvent accueillir tous les migrants... Rien n’est blanc ou noir… c’est une question compliquée qu’il faut traiter avec peut-être plus d’humanité mais toujours de manière réaliste.
Les ecoles Pendant la Guerre Schools during the war par massimiliano a. Nous célébrons cette année 100 ans de la fin de la 1ere Guerre Mondiale, souvent appelée « La Grande Guerre ». En France, un fort sentiment de patriotisme a atteint chaque français : ceux qui sont partis pour combattre mais aussi ceux qui sont restés. L’école se mobilise pour défendre une patrie en danger. Tout le support et les consignes de l’éducation s’orientent autour de la guerre. La Guerre envahit l’espace de la classe : en géographie, la carte de France est étudiée à travers le récit et l’itinéraire des combats. En calcul le mot « obus » a remplacé celui de « pièce », en rédaction on se doit d’écrire sur le retour d’un père ou frère blessé ou de sa mort. On peut pleurer un mort mais on doit tout d’abord en être fier. Les bons points et images de récompenses font l’apologie de la Patrie et de ses héros. L’imagerie patriotique se retrouve dans les ouvrages de littérature et en histoire. Tout parle de la PATRIE.
Mais évidemment il ya beaucoup d’école buissonnière, des enfants qui n’accèdent plus à l’école et des enseignants partis combattre au front dans les tranchées et qui ne peuvent être remplacés. En dehors de l’école les jeunes enfants jouent à la guerre un peu partout dans les rues. Les magasins de jouets vendent toutes sortes d’uniformes de guerre et des fusils.
A Changing World un monde changeant by joonyoung p. What has changed in the hundred years since the cessation of world war I? The day 11 November 2018 will be the centennial commemoration day of the end of the First World War. After Germany had signed on the agreement of truce with the Allied Nations(US, GB, France, etc.) at the Mirror room of the Versailles Palace on 28 June in 1918, Germany definitively surrendered on 11 November 1918 and the war with the most number of casualties finally ended. Due to the insufficient postwar process, it resulted in the second world war in less than thirty years; however, the foundation of the today’s world order is originated from this war.
The biggest change derived from the First World War to the global society is that the many newly independent countries are born. In order to cure the scars of war and to recover the new world order, the US president Wilson proposed the fourteen points of principles of peace at the Peace Conference at Paris in 1919. It is called ‘Principle of National Self-determination’ and it argues that the people in the colonized or occupied territories should exercise self-determination on their own political future with freedom, fairness and equality. Under this principle, many countries can enjoy their independence from the pre-war huge empire. (Independence of Hungary from the Austrian-Hungary empire, Independence of Egypt from GB, an active movement for independence in Korea colonized by Japan and in India governed by GB, etc.) Also, the League of Nations was established in order to maintain world peace, succeeded by the current United Nations.
Secondly, the social status differenting the noble class from the common people was totally disrupted by The Great War and the social status of the common people has been prominently upturned. The large amount of conscription makes people enjoy the perfect equality in the face of machine guns and this inevitably resulted in the settlement of universal suffrage. (1920 in US, 1928 in GB, 1931 in Spain etc.) Also, during the war period, many women could not help coming out of the house in order to replace the men’s roles. Therefore the social activities of women have been also facilitated significantly.
Lastly, we should point out the impact on the technological development. As we know, one of the main characteristics of the First World War is ‘trench warfare’. The first tank invented in GB is developed to surpass the trench of the enemy. Besides, the machine gun(GB), U-Boat(Germany), the high-angle gun(Austria), the combat plane(France, GB) also developed during the first world war period. These war technologies resulted in the mass damage of human life and leaded to the fast technological development in civil society during post-war period as well. Today, we all knows that some of the key technologies of industries (Silicon Wafers for semi-conductors, Internet technology, etc.) is originally introduced for the military use. The First World War has such a big influence on our society in last 100 years. However, can we say yes if we are asked whether our society has progressed in positive terms or not during that period? That would be our question to be answered.
Songs o
chansons d
butcher’s tale the zombies This song written by Chris White, guitarist of the band The Zombies in 1968 is considered to be one of the first rock songs inspired by the First World War. It is an anti-war song, which some took as a metaphor for the Vietnam war, which was a hot topic at the time. The lyrics describe a soldier’s point of view during notable moments of the war Notable lyrics: “ My arms won’t stop shaking My mind won’t stop shaking I want to go home Please let me go home”
Paul McCartney
Some mother’s son the kinks
The Zombies
Pipes of peace Paul McCartney
Another anti-war song written by ex-member of The Beatles Paul McCartney, as he sings about teaching peace to the children of the world as to not create any more conflict. The music video for this song was a recreation of the famous 1914 truce between German and British troops during Christmas. During this truce the battle was momentarily halted so that both parties could take a break and enjoy Christmas together with a game of football. Notable lyrics: “Help Me To Learn Songs Of Joy Instead Of Burn, Baby, Burn Won’t You Show Me To Play The Pipes Of Peace”
This universally understandable song describes the death of soldiers during World War One through the use of the grieving mothers. The lyrics of this song are the most touching ones out of this whole list. They were written by rock musician Ray Davies in 1969 Notable lyrics: “ Some mother’s son lies in a field Someone has killed some mother’s son today Head blown up by some soldier’s gun While all the mothers stand and wait Some mother’s son ain’t coming home today Some mothers son ain’t got no grave” Harry patch
The Kinks
radiohead
A song written in memory of the last First World War survivor when he passed away. Thom York from the band was deeply touched by the story of th ex-soldier which then inspired him to release this song in 2009. Notable lyrics: “I am the only one that got through The others died wherever they fell” Radiohead
of War
Compiled by elina b. & nikolas K.
de guerre
one metallica This song by metal band Metallica was inspired by a book on World War One called Johnny got his gun describing the story of a soldier injured in battle who ends up trapped in his own body. Notable lyrics: “Now that the war is through with me I’m waking up, I cannot see That there is not much left of me Nothing is real but pain now”
Metallica
la chanson de craonne unknown The Song of Craonne (named after the village of Craonne) is a protest song, sung by French soldiers during the First World War, between 1915 and 1917, and became the symbol of antimilitarism during the waves of mutinies of 1917. As the Russian revolution rages, this explicitly communist song will be censored by the French government, which wants to prevent the spread of antimilitarism Notable lyrics: “Adieu la vie, adieu l’amour, Adieu toutes les femmes C’est bien fini, c’est pour toujours De cette guerre infâme Craonne C’est à Verdun, au fort de Vaux Qu’on a risqué sa peau ” tu n’en reviendras pas
aragon & Léo Ferré
“Tu n’en reviendra pas” is a poem of Aragon, published in 1956 in Le Roman inachevé poetic work in which is also the famous “Strophes pour se souvenir”. Set to music by Léo Ferré, this song highlights the sad conditions of soldiers’ lives Notable lyrics: “On part Dieu sait pour où Ça tient du mauvais rêve On glissera le long de la ligne de feu Quelque part ça commence à n’être plus du jeu Les bonshommes là-bas attendent la relève” Léo Ferré
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madame, vous allez m’emo “La guerre n’est pas finie” A hundred years after the end of World War I, its effects are engraved in our culture and our daily lives whether they are visible or not. A descendant of a wartime doctor, Lucie Tesnière, decided to delve further into her family’s past after discovering a series of letters between the wartime doctor and his wife.
On October 10th, Lucie Tesnière released her first novel, Madame, vous allez m’émouvoir; a novel with the capacity to truly move your heart. Ms. Tesnière is a francophone author who was instantly inspired to write a book as she discovered the love letters that amount to approximately 750 pages written between her great-grandfather Paul from the trenches and his wife Juliette, dating from 1914 to 1916. In this book, she was able to depict both the World Wars vividly by looking through the lens of her family members, originating from her great-grandfather Paul Cabouat, a medic in the Resistance during the First World War. Madame, vous allez m’émouvoir by Lucie Tesnière
At the beginning, Ms. Tesnière’s mounting curiosity towards her family’s past prompted her to take an initial seven-month sabbatical to research her family history and its ties with the World Wars. The research began with her interviewing her family members with which she successfully created a genealogical family tree that allowed her to retrace their footsteps. Later on, she consulted various sources on the internet, as well as historical archives all over France. This process took approximately four and a half years during which Tesnière had many surprising revelations about her family. In total, it took her six years until the completion of her final masterpiece: Madame, vous allez m’émouvoir. Author Lucie Tesnière
One of the most remarkable stories she came across was of her great-grandfather Paul who assisted a German Jew, Albert O. Hirschman to forge documents in order for him to flee France in 1940. Later, he was evaluated by “The Economist” as a figure worthy of receiving the Nobel Prize for Economics. Ms. Tesnière was able to procure all such information thanks to Mr. Hirschman who had kept all the false identification documents signed by Juliette, her great-grandmother. Juliette’s achievements were recognised by “Le Monde” as the false identification cards were released in the media.
ouvoir
History and geography teacher Mr. Javello
madam, you’re going to move me
by anna k. & diya B.
Mr. Javello, a history and geography teacher at EJM Paris, recounted his impressions of the book. He had encountered Ms. Tesnière for the first time four years ago and invited her to talk to the 3e students about her methods of historical research. Throughout the years, the two kept in touch and Ms. Tesnière occasionally went to Mr. Javello for assistance when it came to giving historical context to research data that she found. When asked about the originality of the book, Mr. Javello notes that it shows a fresh perspective on the war rarely seen in literature nowadays: not that of soldier’s repetitive dayto-day life, but of a doctor, seeing the true violence and
horrors of the war. Ms. Tesnière adds that there was no need to exaggerate any part of the book, for often times the stories she found surpassed fiction, not lacking any elements of romance, cruelty, nor devastation. Despite being a medic for France, in his letters, Paul still expresses his pity and sympathy for the enemy, showing the existence of humanity that so many war novels lack.
It is a work of great personal importance to her, as well as to her family and many others, as illustrated by an anecdote about how her book’s title originated. During her research, she called an old colleague of her great-grandfather’s in order to ask about their wartime activities. As she finally got a hold of him, she introduced herself as Paul Cabouat’s great-granddaughter. There was a long silence on the other end, and then the reply: “Madame, vous allez m’émouvoir”. Author Lucie Tesnière presenting her book
-The next presentation of the book & book signing will take place on Thursday the 8th of November at 18h30 at librairie L'Emile, 136 avenue Emile Zola-
The War by
les femmes da
Women working in an ammunition factory
Woman assembling a cannon
Women working in a gun factory
Women in arms factory
WW1 was set to be an uncommon war. As the 20th century dawned, European countries mobilised their respective forces, for what they expected to be a quick, violent but decisive war. It did not quite turn out that way. As each separate country demanded the general mobilisation of the population and a couple thousand volunteers, they were greeted with an overwhelming positive response from the young men full of ideals, happy to go fight for their country. As the men left by wagonfuls, the civilians were left behind to hold up the country. The story of the First World War has been told over and over, in all possible ways and the role of the civilians has been praised and remembered by all generations. However, this role was not purely held during wartime. Zooming in on women, during and especially after the Great War, I cannot help but notice the great change that this war brought in the lives of women and therefore the rest of the population. At a time where women were considered as wives and mothers, they take up the literal reins of their countries, whether it is in Germany, France, or Britain, and begin taking up the frightful task of replacing the men. At a time where women were considered weak homemakers, they were sent to factories to assemble bombs and ammunitions, as well as take care and feed their families. By the end of the war women were the opposite of what their time defined them as and expected of them. Such a transformation was bound to have an impact on the society of the 20th century. As the Germans were defeated and the surviving soldiers returned home, each of the European countries faced a serious deficit in population numbers and birth rate, as well as in the ratio of men and women: there were many more women. Which naturally meant women would continue working, in factories and fields though the purpose of this work had changed. Throughout the European countries, women begin to take full measure of their growing essential role in society. How come it took them so long? How come it takes a war to make women and men to realise the role a woman has in society is not simply being a wife and mother?
y Women
by anna k. & diya B.
ans la guerre It takes a transformation, a shocking revolution to make traditional societies change. But they eventually change. Women thus started empowering and emancipating from the strict rigid beliefs of their troubled times. By 1920, many families were led by the mother, the father being dead or completely injured and unable to work. Many feminist movements see daylight in this hesitant yet determined revolutionary years in between the two wars. Indeed, many emancipatory movements sprouted and grew, gaining more and more weight as women spoke out against the unequal society in the midst of which they lived. The first government to recognize the right of vote for women was Germany, which is startling considering that they have just come out of a defeat that almost ruined their country. This may well be a reason, due to the role women played during the war. In 1928, the right of vote was granted to women in the UK, which is surprising considering the government is one of the oldest and last monarchies. The following European countries quickly followed, finding that women’s arguments were actually completely lucid, but more importantly out of a certain political and social interest, seeing that women were now the main reproductive force. Bearing in mind the population was in critical decline, the government was also keen on satisfying women so they could continue growing families as well as working. Pushed as such, many feminist movements met in clubs for discussion all around the modern world. The most outspoken and active being the French movements; “the suffragettes” led by Louise Weiss particularly manifested in the streets and demanded over and over for their rights of vote as well as reforms in laws concerning women. The most prominent change was the legalisation and regulation of prostitution, later abolished, which was like and speaking openly about the biggest taboo of the time. The Great War was not named such solely because of its disastrous impact, but also for its impact, the fact that it represents such a barrier of change and ground-breaking transformations.
announcement us for them At the beginning of this year, Us for Them has launched its fourth edition! It is a 100% student based and student led organisation with especially terminale and première students from both the IB and the OIB. This year’s leaders of the organisation Nisrine B. (T° L) , Ghazwa K. (T° ES) and Loïc D. (T° L) are very happy to announce that there are more than 60 volunteers involved in the project and that is a growing number. The association has a simple goal: helping as much as possible the 2300 refugees and asylum seekers that live in the streets of Paris. Through bake-sales, collects, concerts and the selling of other products (sugar canes, roses, chocolates, etc.) they collect their resources. Then working alongside Science-Po Refugee Help students go at Porte de la Chapelle or at Porte d’Aubervilliers in the 18th arrondisemment and distribute clothes (hats, gloves, socks, underwear, shirts) and sanitary products ( toothbrushes, toothpaste, soap, brushes, shaving kits) directly to the refugees. Student part of Us for Them have the opportunity of a touching and unique experience in which they have contact and brighten the lives of people that have suffered oppression in their country. This organisation tries its best to make Paris a better place and encourage students that are in 3ème and above to send an e-mail to usforthem.ejm@gmail.com and sign-up!
Poèmes d
poems o
Voici quelques poèmes qui portent sur la Première Guerre Mondiale, un sujet cent trent le terrible impact global causé par cette guerre, dans tous domaines. J'espèr
Si je mourais là-bas…
Guillaume Apollinaire, Œuvres poétiques (1915)
Si je mourais là-bas sur le front de l’armée Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt Un obus éclatant sur le front de l’armée Un bel obus semblable aux mimosas en fleur Et puis ce souvenir éclaté dans l’espace Couvrirait de mon sang le monde tout entier La mer les monts les vals et l’étoile qui passe Les soleils merveilleux mûrissant dans l’espace Comme font les fruits d’or autour de Baratier Souvenir oublié vivant dans toutes choses Je rougirais le bout de tes jolis seins roses Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants Le fatal giclement de mon sang sur le monde Donnerait au soleil plus de vive clarté Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l’onde Un amour inouï descendrait sur le monde L’amant serait plus fort dans ton corps écarté Lou si je meurs là-bas souvenir qu’on oublie — Souviens-t’en quelquefois aux instants de folie De jeunesse et d’amour et d’éclatante ardeur — Mon sang c’est la fontaine ardente du bonheur Et sois la plus heureuse étant la plus jolie Ô mon unique amour et ma grande folie 30 janvier 1915, Nîmes. La nuit descend On y pressent Un long destin de sang
Po Eugène Dabit, écri
J'ai été soldat à dix-huit-ans Quelle misère De faire la guerre Quand on est un enfant. De vivre dans un trou Contre terre Poursuivi comme un fou Par la guerre. J'usais mon coeur Aux carrefours crucifiés Oh mourir dans la plaine Au soir d'une sale journée. J'ai connu des cris, La haine Des souffrances longues comme une semaine. La faim, le froid, l'ennui.
Trois années ivres de démence Plus lourdes à porter qu'un crime Ma jeunesse est morte en France Un jour de désespérance. Tous mes amis ont péri L'un après l'autre En quelque lieu maudit Est notre amour enseveli.
de Guerre
of war
compilé & écrit par angelina z.
tral de cette édition de notre journal. J’ai choisi des poèmes qui, à mon avis, illusre qu'ils vous plairont aussi.
oème it durant la guerre
e
Défunt Lequel le parisien, Masse et Guillaumin d'Amiens, Pignatel dit le marseillais Tous endormis à jamais. On les a jetés dans un trou N'importe où D'en parler mon coeur saigne Ah que la mort est cruelle Mon Dieu était-ce la peine De tant souffrir. Las je reviens humble et nu Comme un inconnu, Sans joie sans honneur Avec ma douleur Les yeux brûlés D'avoir trop pleuré Pour mes frères malheureux A ceux qui sont aux cieux Contre la guerre
Pour un cœur abattu
Avant la guerre, comme en signe de trouble Un ciel tourmenté annonce le mauvais temps, Alors qu'une chaleur accablante redouble L'effroi, détruisant la joie et les champs. Pour un cœur abattu, il est souvent si dur, Dans un vaste milieu de nature mourante, De chercher parmi la noirceur une verdure, Pour retrouver l'éclat d'une victoire écœurante. Une fumée ravageuse se pose donc sur l'écorce Des arbres. Il parait ce n'est que de la suie. Mais peut-être est-ce une cruelle amorce Pour attirer une paix désirée qui s'enfuit... Les années se poursuivent. Le monde, agacé, Peut renaître enfin. Rien ne sera pareil, cependant. La peur commence à s'effacer, la guerre est passée Elle est passée!... Pleures-tu encore, maman?
The Team Notre Equipe Nikolas K. Co-Editor in Chief Gabrielle M. Co-Editor in Chief Joonyoung P. Reporter Anna K. Reporter/Photographer Diya B. Reporter/Photographer Chiara J. Layout Valentine S. Reporter/Graphics Claire S. Reporter Elina B. Reporter Laure S. Photographer Angelina Z. Reporter Sofia M. Reporter Massimiliano A. Reporter
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