Un Mois, un personnage: Ada Lovelace, Première programmeuse .p. 19

Le travail d’Ada fut longtemps ignoré, et pour cause : c’est une femme de l’ere victorienne. À l’époque, on considérait que ces dernières ne peuvent àla fois étudier et enfanter. En effet, il était communément admis par les médecins que l’activité intellectuelle nuisait à la santé des femmes, les rendant trop fragiles pour mener à bien des grossesses. Pourtant, Ada, se maria, et eut trois enfants, ce qui n'empêche pas le corps médical de la diagnostiquer du syndrome de « l'utérus sauteur ». D’après eux, son utérus se déplacerait dans son abdomen, ce qui expliquerait son tempérament scientifique. Sa passion pour les courses hippiques, où elle dilapide une partie de sa fortune lui fut aussi reprochée, et brandi en étendard comme argument prouvant l’incapacité des femmes à rester saines en pratiquant la science. Au-delà des apparences, c’est pourtant lors de ces courses qu’elle développe le premier prototype de machine dotée d'algorithmes, et capable de prédire quel cheval gagnerait la prochaine course. Ada mourut le 27 novembre 1852, à l’âge de 36, d’un cancer de l’utérus mal diagnostiqué puis mal soigné. Au 20ème siècle son nom tomba une fois de plus dans l’oubli, lorsque, en découvrant sa correspondance scientifique avec Babbage, l’on s'accorde à dire qu’elle était en réalité sa maîtresse, et que, pour la séduire, ilnomma ses découvertes et inventions d’après son nom. Par la suite, les historiens démentent la rumeur, et remettent à l’honneur le travail d’Ada. C’est ainsi qu’en 1978, l’armée américaine donna son nom à un langage de programmation.

Aujourd’hui, l’Ada Lovelace Day, célébré chaque année le deuxième mardi du mois d’octobre, commémore le travail des femmes en sciences, et son nom est enfin passé à la postérité, comme celui de la première personne qui posa les bases de la programmation moderne, et permit à Alan Turing d’élaborer, presque un siècle plus tard, le premier ordinateur, devenu un outil incontournable de nos sociétés modernes. On pourrait finir sur les mots d’Ada Lovelace elle-même :

Gravurede “lamachineanalytiquedeBabbage” -Banqued’imageShutterstock