L' EDITO MAGAZINE #1

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Numéro 01

le bimestriel de luxe gratuit {www.leditomagazine.com}

01 Black Color

L’EDITO magazine




Cover

le

NOIR—

COULEUR ou NON-COULEUR ? Scientifiquement parlant, le noir, au même titre que le blanc, n’est pas admis en tant que couleur puisqu’il en est à la fois la somme et l’absence. Considéré bien trop souvent comme neutre, passif, agressif ou vide, il peut aussi être fort et brut. Bien plus que sa représentation négative et froide, figée dans l’esprit collectif, le noir est un symbole intemporel et universel. Il repose sur des contradictions, engendrant malgré-lui un conflit perpétuel entre peur primaire et attirance irrésistible. C’est l’antithèse absolue. Mais au delà de son aspect conceptuel, le noir a dû chercher sa place et c’est en matière de mode qu’il s’est imposé comme définitivement indispensable et irremplaçable. C’est par cette porte qu’il est entré dans l’art et la création, pour devenir en quelques siècles, un élément incontournable, aussi simple que surprenant, utilisable et re-modelable à l’infini. Du prêt-à-porter à la haute couture, en passant par la décoration ou l’ameublement, le noir est désormais apprécié à sa plus simple expression, en tant que couleur à part entière. C’est un mélange de sobriété et d’extravagance, de pureté et de confusion, de dureté et de douceur, de conformisme et de rébellion. Il incarne autant l’élégance et le raffinement, que la violence et l’intimité profonde. Mais quoi qu’il en soit, le noir ne laisse personne indifférent. Les oppositions, qui en émanent, attirent la curiosité et éveillent les esprits. Alors qu’il soit couleur ou non-couleur, le noir est éternel. Il a ce pouvoir de se fondre dans tous les univers et rien ne pourrait remettre en cause son surprenant pouvoir de séduction. {Nelly Giordano}

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Edito

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Rencontre

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Cover

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Dressing

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L’As

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Edito

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Top 5

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Face to face

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L’envie

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Editorial Mode

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Vue d’intérieur

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Vitrines

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Gabriel

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Portrait

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Podium

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Jeune créature

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Créateur d’ailleurs

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Zoom

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Convoitise

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Vide ton cabas

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Haut en couleur

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Modscope

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Mily Mix Beauty

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Carnet d’adresses

70

Electric nights

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La veuve noire

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La chute d’Icare

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Art 118

Jet d’encre


Ours

Directeur général, directeur de la publication & directeur de création Christian Biyiha christian@leditomagazine.com Directrice de publicité Susie Vanacker susie.vanacker@leditomagazine.com Responsable Diffusion Vivien Bossut Conception graphique et maquette Franziska Uhlig Rédactrice en chef Valérie Defournier redaction@leditoredaction.com Rédactrice en chef mode Sandrine de Carvalho redaction@leditoredaction.com Rédactrices Chloé Dussère, Juliette Plouseau, Nelly Giordano, Jessica Morineaux, Marion Visoianu Stylistes Sandrine Goncalvès, Chris Madlein, Manon David Assistants mode Anne Cécile Meignan, Zoé David, Louiz Sanchez, Oward Smith, Sébastien Badin, Lola Delamarre, Biyiha Loic Kevin, Webdesigner Olivier Beining Graphiste Sikko Baltus Illustrations Franziska Uhlig Impression Sib Imprimerie Boulogne-sur-Mer Photogravure Sib Imprimerie Contributeurs Photographes Cyril Lagel, Guillaume Lechat, Valentina Frugiuele, Bruno Sabastia, Hayt Dinah, Cécile Guyenne, Marc O’Sullivan

Nous remercions tout particulièrement: Karin models Paris, Crystal models, Véronique Zucca, Eléonore de Fournas, Benjamin Burtschell (Paule Ka), Cristina Marangoni (Cerruti), Daphnée Secretan (Céline), Marie Moatti (Brioni), Virginie Bergeron (Gaspard Yurkievich) Mylène Garcia Aknin (Akris), Maud Michel (Martin Grant), Stephanie Larre (BCBG MAXAZRIA GROUP), Caroline et Delphine (L’Appart ), Catherine Miran , Station Service, 2e-Bureau, Stephane Lo Iacono et Dimitri Parpeix (Press Mixer Communication), Olivier Séguret, Alice Morgaine, Florence Müller, (la maison Louis Vuitton), Robin FournierBergmann (fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent), Anne Forest (musée Christian Dior de Granville), Alexandra Derouin (Jean Charles de Castelbajac), Aurélie Fiolleau (Ungaro), Anne Olivieri (Nina Ricci), boutique IGLAÏNE Paris, boutique Chez maman. Boutique Brigitte Campagne. Pour nous contacter: Siège Social 6 rue Jeanne Hachette 75015 Paris Tél: 01 48 28 63 22 / 06 03 29 55 29 Site internet www.leditomagazine.com e-Mail: christian@leditomagazine.com Dépôt légal à parition RCS Paris 508 152 931 SARL capital 1500 Euros d’une durée de 99 ans L’Edito Magazine decline toute responsabilité quant aux manuscrits et photos qui lui sont envoyés. Les articles publiés n’engagent que la resposabilité des auteurs. Tous droits de reproduction réservés.

Styliste Stéfanie Miano

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Retoucheur Damien Boschi, Max Laho

Hair & Make Up Virginie Dubois, Sonia Sologaïstoa, Mily Serebrenik, Laurent Dy, Stephane Clavier, Hélene Bidard, Nicolas Petiot

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Edito

01 Le noir est mon refuge, le noir est un trait sur une page blanche. Yves Saint Laurent

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L’envie

L’envie d’expositions Texte Valérie Defournier

Quand Dutko révèle le plus beau meuble

d’Eugène Printz Dans le milieu du mobilier Art Déco Parisien, on parle souvent de lui, l’antiquaire galériste amoureux des meubles des années trente, de la peinture du XXe siècle et de l’art primitif. Il est donc normal que l’on oublie de souligner l’amour qu’il porte à l’œuvre d’Eugène Printz. Parce que voilà : depuis le mois de septembre le galeriste Jean-Jacques Dutko a décidé de révéler son plus beau meuble à savoir une sublime bibliothèque à caissons pivotants d’une longueur de 315 cm et d’une hauteur de 135 cm. Créé dans les années 30, il est principalement réalisé en palmier rehaussé de colonnes de métal patiné aux motifs géométriques. Du coup, lorsque vous apprenez que Printz n’a jamais reçu d’enseignement scolaire, il vous vient une petite envie de voir de vos propres yeux le fruit, ou plutôt le génie de son œuvre…

Le futurisme célébré à Beaubourg Le Centre Pompidou célèbre le centenaire de la publication du Manifeste du futurisme de Filippo Tommaso Marinetti, poète italien et chef de file du Futurisme en 1909. Pour rendre hommage au mouvement futuriste, essence de nos sociétés modernes et mesurer l’impact sur le cubisme, le Centre Pompidou a rassemblé pour l’occasion plus de 200 œuvres et documents. Un voyage dans la peinture futuriste qui se prolongera dans les Écuries du Quirinal à Rome au printemps prochain et à la Tate Modern de Londres à l’été 2009. Le Futurisme à Paris—une avant-garde explosive Du 15 octobre 2008 au 26 janvier 2009 Centre Pompidou, Paris

Galerie Jean-Jaques Dutko Ile Saint-Louis « Eugène Printz » Exposition du 11 septembre à décembre 2008 4 Rue de Bretonvilliers, Ile Saint Louis, Paris 4ème

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Aimez-vous les tissus du monde ? Si tel est le cas égarez-vous au Quai Branly à la découverte des collections textiles du musée, dans le cadre de l’exposition Chemins de couleurs—Teintures et motifs du monde. Ici, il s’agit de se familiariser avec les tissus teints à réserves : à savoir les tissus traités de façon à ce que certaines portions soient mises hors d’atteinte de la teinture. La teinture, les gammes chromatiques, le décor, mais aussi les matériaux utilisés en Asie, Amérique, Afrique ou encore Océanie, viennent appuyer la clé de l’exposition : le rôle social des tissus à travers le monde.

Kasimir Malévitch Aviator {L’Aviateur} 1914 Huile sur toile / 125 x 65 cm Musée national russe, Saint-Pétersbourg© 2008 State Russian Museum, St. Petersburg

Chemins de Couleurs — Teintures et motifs du Monde Du 14 octobre 2008 au 4 janvier 2009 / Musée du Quai Branly

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L’envie

L’envie d’expositions Texte Valérie Defournier

Le Kitch de Koons invité de Versailles Polémique il y eut lorsque le roi du Kitch, Jeff Koons, s’installa le temps d’une exposition dans le Château de Versailles, classé au patrimoine mondial de l’Humanité. Mais rapidement cette polémique déclenchée par l’intrusion dans les murs du château de seize sculptures géantes, elle prit fin avec le succès du nombre de visiteurs lors du premier week-end de l’ouverture au public : 10.000 personnes par jour, soit « deux fois plus que la moyenne en temps normal » selon Jean-Jacques Aillagon, président du domaine de Versailles. Alors que certains crient à l’outrage de Louis XIV, d’autres s’émerveillent encore devant le homard rouge, accroché tête en bas dans le Salon de Mars ou encore face à Rabbit, qui trône au beau milieu du salon de l’Abondance, entres autres œuvres décoratives, imaginées par l’américain Koons. Jeff Koons Versailles jusqu’au 14 décembre 2008 (www.chateauversailles.fr)

Picasso et les maîtres en forfait exposition Il fallait y penser. Concorde Hotels et Resorts propose un forfait qui ravira les amateurs d’art tout comme les curieux de passage à Paris. Il s’agit de découvrir l’exposition Picasso et les maîtres au Grand Palais et ses quelques 210 oeuvres issues de collections privées et de musées français et étrangers. Le forfait propose pour 230 euros un hébergement dans l’un des sept établissements du groupe (L’Hôtel Crillon, Le Lutetia, L’Hôtel du Louvre, L’Ambassador, Les Concorde Lafayette, Saint-Lazare, Montparnasse), deux tickets coupefile pour rentrer dans le musée, un petit déjeuner et un cadeau. Concorde Hotels & Resorts Forfait Exposition Picasso et les Maîtres Renseignements et Réservations au 08 00 05 00 11 www.concorde-hotels.com Picasso et les Maîtres 8 octobre 2008 – 2 février 2009 {Grand Palais} Picasso / Delacroix. Femmes d’Alger 9 octobre 2008 – 2 février 2009 {Musée du Louvre} Picasso / Manet. Le Déjeuner sur l’herbe 8 octobre 2008 – 1 février 2009 {Musée d’Orsay}

© Jeff Koons Rabbit {1986} Acier inoxydable / 104,1 x 48,3 x 30,5 cm Photo Laurent Lecat / Éditions Xavier Barral Salle d’exposition : Le salon de l’abondance {Grand Appartement du Roi}

De +DM± à 5<MCJG au Luxembourg

Tom Wesselmann Great American Nude #52 {1963}

Si l’après

Tchernobyl

Miro, Warhol, Soulages, Riopelle, Stella et bien d’autres : José Berardo, homme d’affaires fortuné portugais, les collectionne depuis vingt ans. Il était donc temps de découvrir dans la capitale parisienne une partie de « la collection Berardo », qui compte 862 oeuvres, que l’on peut voir car il y a deux ans, l’entrepreneur a décidé de partager son amour pour l’art avec le public, en signant un partenariat avec l’Etat portugais. Pour mieux comprendre les mouvements artistiques majeurs du XXe siècle quatre thèmes seront représentés : le surréalisme, l’abstraction de 1910 à l’immédiat après-guerre, le Nouveau réalisme et le Pop art tout comme la création Post–1970, en tout donc plus de soixante-dix oeuvres. +DM± ¤ 5<MCJG *< !JGG@>ODJI @M<M?J à Paris Du 16 octobre 2008 au 22 février 2009 Musée du Luxembourg

m’était conté…

C’est en ce mois « européen » de la photobitants de Tchernobyl. Dans ce volet, le rapport de graphie que Guillaume Herbaut va présenl’homme à la nature est mis en exergue. Du coup, ter « Slavoutich », le quatrième volet de son ce sont 18 images, pour le moins difficiles à accepœuvre photographique de sept parties, prenant comme sujet la mé- ter, qui révèlent un quotidien fait de contamination, zone d’ombres et moire du drame. Avec « Slavoutich », le photojournaliste nous pré- passé douloureux. Un regard critique, qui vaut le détour. sente un couloir qui est celui de la gare de Tchernobyl, reliant la zone désertée de l’accident nucléaire à la ville nouvelle de Slavoutich, là Guillaume Herbaut 4/7 Slavoutich où vivent des travailleurs, au milieu de la tourmente et du chaos, sim- Exposition du 8 novembre au 20 décembre 2008 Vernissage le vendredi 7 novembre, 17 h – 21 h plement parce que cette ville est l’endroit où furent relogés les ha-

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L’envie

L’envie de détente Texte Valérie Defournier

Cavalli Club

SPA by Algotherm Le bien-être et le luxe se conjuguent à merveille, la preuve avec la Thalasso de Deauville devenue Thalasso et Spa by Algotherm. Le principe est simple : bénéficier des soins Algotherm (massage et esthétique) en Spa, en même temps que des soins marins (Thalasso), le tout en fonction de nos envies : d’une heure à cinq jours. Pourquoi ? Pour le côté « bonnes résolutions » de la rentrée et l’arrivée des fêtes de Nöel, qui incitent à prendre soin de soi et a fortiori dans le magnifique cadre qu’est l’Hôtel barrière dans lequel divers programmes et cures sont mis à disposition. Quelques exemples de programmes ? La cure « Reprise du sport » pour reprendre en douceur une activité sportive, ou la cure « Récupération et vitalité » pour celles et ceux qui voudraient tonifier leur corps tout en douceur. Pour plus d’informations : www.thalasso-deauville.com

Courant novembre ouvrira dans le prestigieux Fairmont Hotel de Dubaï, le premier Cavalli Club, un nouveau concept proposé par le designer toscan Roberto Cavalli. Il s’agit de créer un temple de luxe de 2500 m2 regroupant mode, gastronomie, déco & night life. La « Cavalli Touch » apparaîtra jusque dans le sol (en quarts noirs) et dans les murs de six mètres de hauteur, recouverts de cristaux Swarovski. La ville de Florence devrait être la prochaine « invasion » du Cavalli Club, la deuxième d’une longue liste de villes dans le monde.

L’envie de s’evader

Le Corbusier Le Grand

Plaisirs de parfums

On lui devait au moins ça. Une biographie complète, visuelle aussi « géante » que sa vision de l’architecture et de l’urbanisme du XXe siècle. Résultat : un ouvrage merveilleux de 42 centimètres de haut sur 32 centimètres de large. Le tout pèse 7 kilos, c’est pour vous dire. Le livre, divisé en 10 chapitres mêle vie privée et vie publique et nous aide à mieux connaître cet architecte, urbaniste mais aussi peintre, passionné par toutes les formes d’expression de l’art.

Béatrice Boisserie retrace l’histoire des parfums du monde depuis le XIXe siècle mais aussi le monde des parfumeurs créateurs mieux connus comme étant des « nez »…. Les mêmes qui font le succès des plus grandes fragrances mais qui restent dans l’ombre. L’ouvrage aux nombreuses illustrations, revient sur la composition d’un jus et nous invite par la même à découvrir les parfums disparus, mais aussi l’histoire des grands parfums. Parce qu’il faut comprendre, pour sentir.

{Editions Phaidon—Conçu par les éditeurs de Phaidon}, Essai introductif de Jean-Louis Cohen, Introductions de chapitres de Tim Benton

Plaisirs de parfums de Béatrice Boisserie sous la direction artistique de Coco Tassel {Editions Paja}

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L’envie

L’envie de musique Texte Valérie Defournier Envie Pop

Envie Indie Pop/Rock

Picci

Marianne Faithfull

Pour faire de la (bonne) musique, on n’a pas besoin de grands moyens. Prenez le cas de Picci [pitchi], un frenchy d’origine italienne ayant enregistré ses chansons dans une usine réhabilitée. Oui, une de celles qui n’a rien à envier aux grands studios d’enregistrement. Le résultat obtenu est une pop épurée, teintée de vintage et de sonorités que l’on a envie de garder en tête. De l’humour et de l’amour, (Jumping Frog), de l’optimisme (Something better), le tout en chanson. Côté influences on cherchera du côté des Beatles, des Kinks, et côté voix, on appréciera la ressemblance avec l’aîné Costello, qui pour un artiste français chantant en anglais, est plutôt encourageante !

Cat Power, Nick Cave, Keith Richards, Sean Lennon du beau monde qui figure parmi la liste des pointures musicales qui ont participé au nouvel opus de la légendaire Marianne Faithfull, chanteuse et comédienne, successeur de Before The Poison, sorti en 2005 et acclamé par la critique. Le producteur Hal Wilner est en charge de la réalisation de cet album enregistré dans le prestigieux Sear Sound studio de New York. Easy Come Easy Go est un mélange de reprises de classiques de Dolly Parton à Bessie Smith en passant par Billy Holliday mais aussi de morceaux plus contemporains. Une version standard de 10 titres et une édition Deluxe qui incluera des bonus audio (8 titres en plus), ainsi qu’un documentaire signé Anne Rohart. Petit plus, la photo de la pochette est signée JeanBaptiste Mondino, que l’on ne présente plus.

Picci « Double Dutch » {Modulor}

Marianne Faithfull « Easy Come Easy Go » {Naïve}

Envie Variété Française

Vincent Delerm Le voilà de retour avec un quatrième album, précisément « quinze chansons ». Qu’on se le dise, quand on évoque le cas Delerm, il y a ceux qui aiment et ceux qui ne se sont toujours pas fait à sa voix qu’ils jugent « plus parlée que chantée ». Mais pas seulement. D’une autre manière, il y a aussi ceux qui (re)découvrent justement par ces quinze titres le côté théâtral (mais dans le bon sens du terme) des paroles de l’homme, la douceur de sa voix justement à la Gainsbourg ou à la Miossec, tout comme la folie de ses arrangements… et au fond tout simplement le déroulement, imprévisible de ses chansons. Tout est dans l’écoute... prenez Dans tes bras, qui devient alors une chanson légère mais drôle, que l’on veut mettre dans ses oreilles, en marchant dans les rues de Paname.

Envie Rock

The Cure Le groupe mythique des années 80-90 revient en force avec un treizième opus qui succède à The Cure sorti en 2004. Les quatre titres disponibles sont The Only One, Freakshow, Sleep When I’m Dead, The Perfect Boy. Pour le reste, le mystère reste entier, la sortie du disque ayant été décalée à deux reprises et étant voulue pour le 13, chiffre hautement symbolique pour le groupe. Peu importe car une chose est sûre : la tonalité et la qualité du disque, risquent de faire s’émouvoir les fans en France et dans le monde...

Vincent Delerm « Quinze Chansons »

The Cure « 4:13 Dream » {Polydor} / disponible

L’envie de dénicher un talent

Slimmy sur Myspace C’est un peu notre Lily Allen, l’alcool en moins. Parce que pour le reste, la voix de Slimmy, fut–elle masculine, nous rappelle la chanteuse anglaise. Depuis Saint–Etienne et du haut de ses vingt printemps, ce jeune homme armé de grosses lunettes flashy, d’un

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jean slim soulignant son physique longiligne, mais surtout d’un organe vocal à faire pâlir certains artistes du top 40, risque de faire parler de lui. Mais pour l’heure, Slimmy n’a pas encore signé chez un label… Slimmy {http://www.myspace.com/sliimysing}


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Réalisation Christian Biyiha Texte Jessica Morineaux

L’L’ L as

A dix huit ans, Louise est une jeune fille déjà pleine de projets, une bouffée d’humour et de fraicheur. Cette année, le bac en poche, elle débute une carrière de comédienne, en même temps qu’une formation en arts appliqués à Paris, au sein de l’école Estienne. Louise se voit bien en artiste bohème à multiples facettes. Elle s’intéresse à tout, veut tout connaître, mais toujours en s’amusant. Son domaine de prédilection? La création. Depuis sa plus tendre enfance, elle est – entre autres – passionnée de mode. A six ans déjà, elle dessinait ses premières silhouettes et rêvait de devenir styliste. A l’époque, ses références – Jenyfer et Roussev – n’étaient pas des plus flatteuses, mais témoignaient déjà de son attirance pour la diversité. Aujourd’hui, ses goûts ont changé, mais cet écléctisme se remarque toujours lorsqu’elle évoque ses stylistes favoris, Marc Jacobs et le regretté Yves Saint Laurent. Louise, c’est avant tout un mélange des genres à elle toute seule. D’ailleurs, quand je lui demande de définir son propre style, le premier terme qui lui vient à l’esprit est « changeant ». Elle m’explique que « ça oscille entre cowboy, tyrolien et parfois pin-up ». Pour elle, le pire serait de passer inaperçue ou de susciter l’indifférence. Elle avoue rêver de s’offrir une paire de bottes en python vert émeraude. Lorsqu’elle choisit un nouveau vêtement, Louise privilègie avant tout la di-

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mension humoristique. Ses tenues doivent être le reflet de son esprit fantasque. L’aspect esthétique passe en deuxième. Ses influences sont également diverses et variées, allant d’Axl Rose à Casimir, en passant par son Papa, sa Maman et Siouxsie Sioux ! Elle aime le surréalisme de Vian, et les univers oniriques et irrationnels de « Sailor et Lula » de Lynch (1990) ou de « Mon voisin Totoro » de Miyazaki (1988). Née en 1990, Louise n’en est pas moins fan des années 1980 et cultive une certaine nostalgie pour cette époque qu’elle n’a pas connue. En ce moment, elle écoute principalement de la musique issue de cette prolifique décennie, comme la bande originale de « Footloose » ( 1984 ) ou « Don’t you ever leave me » D’Hanoi Rocks, groupe finlandais qui connut son heure de gloire à la même époque. De même, Louise achète rarement des vêtements neufs, préfèrant plutôt se réapproprier de vieux trésors trouvés au fond de ses placards. Je lui demande comment elle s’imagine dans dix ans. Elle se voit bien jeune maman, et avec « plein de planches et de projets à finir », habitant toujours Paris, avec les mêmes amis, et « peut-être même une maîtresse »... Son rêve? Être publiée, que ce soit pour ses bandes dessinées, carnets de voyage ou romans... et s’offrir une Buick LeSabre en bonus !


Perfecto en cuir verni, Jefen, Chaussures compensées en cuir noir Jefen, Gants en cuir noir Cerutti, Chaussures sandales montantes en cuir et python argent Jean Luc Amsler, Boots à lacets en cuir noir, semelle blanche Fatima Lopes, Robe 3 trous en paillettes noires Cerruti, Robe en mousseline de soie noire rebrobée de sequins noirs Jasmin Santanen, Robe à paillettes tricolore Jasmin Santanen, Chaussures Estelle Yomeda, Escarpins vernis noirs Cerutti, Longue robe décolletée dans le dos, brodée de paillettes multicolores Paule Ka, Longue doudoune en nylon laqué cobalt Paule Ka, Robe en lurex lamé rose recouverte de tulle noir Paule Ka, Sac velour vert et cuir verni noir Paule Ka

Réalisation Christian Biyiha, Photographe Valentina Frugiuele

ROBE * DU * SOIR

F9GG=B Dressing

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Dressing

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Top 5

%9G H9ADG AC89FB9G glamour & décadence

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Texte Sandrine de Carvalho

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L’editorial mode

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ÇA COMMENCE PAR UNE IDEE, UN PROJET, UNE ENVIE. / LA MACHINE SE MET EN MARCHE : EMAILS, COUPS DE FIL, CHOIX, VISITES DES SHOWROOMS , SHOPPING… / LE STRESS AUSSI PARFOIS : NORMAL, ON N’A JAMAIS ASSEZ DE TEMPS. / ET L’EXCITATION SOUVENT : DE SENTIR LES MATIERES CRISSER SOUS LES DOIGTS, TOUCHER LE VERNIS D’UN ESCARPIN VERTIGINEUX, SOULEVER DES ROBES PLUS GRANDES QUE SOI. / ET PUIS VIENT LE JOUR, LA COURSE, NE PAS ETRE EN RETARD AU RENDEZ–VOUS. RENCONTRER L’EQUIPE, ECHANGER DES NOUVELLES, PREPARER LE SET, LES FRINGUES, LA FILLE. / UN PEU DE MUSIQUE ET C’EST PARTI. ON EST HEUREUX : LA FILLE BOUGE BIEN. ON SE REMEMORE CERTAINES SEANCES MOINS FACILES. L’EXTERIEUR, L’ORAGE, ON EN RIT ENCORE AUJOURD’HUI. / LES SILHOUETTES S’ENCHAINENT, LES PAUSES, LE COCA… LES CIGARETTES AUSSI. TOUT LE MONDE FUME MAIS DIT BIENTOT ARRETER, COMME A CHAQUE FOIS D’AILLEURS. MAIS TOUT LE MONDE CONTINUE. / LES PREMIERES PHOTOS DEFILENT SUR L’ECRAN DU MAC, PAS MAL. / LA JOURNEE SE TERMINE ET LA TENSION RETOMBE COMME CA, D’UN COUP. ON RANGE LE MATERIEL MACHINALEMENT. LES CONVERSATIONS NE SONT PLUS QUE DE PETITES BRIBES DE PHRASES SANS IMPORTANCE. / LA FATIGUE EST LA. / DERNIERE PAUSE. DERNIERE CIGARETTE. MERCI TOUT LE MONDE ET AU REVOIR. / ON RECOMMENCE QUAND ? {Sandrine de Carvalho}

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CHEN E

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Chemise blanche en coton Cerruti, Gilet dos matelassé ocre Baptiste Viry, Veste ceinture cuir dos matelassé ocre et marine Baptiste Viry, Pantalon cavalier prince de galles noir et beige en laine vierge et acrilyque Miki Mialy, Derby en chèvre velours talonnette 2 cm plateau et talon en cuir vernis noisette Repetto

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Réalisation Christian Biyiha, Photographe Valentina Frugiuele, Styliste Manon David, Maquillage Sonia Sologaïstoa, Coiffure Stéphane Clavier, Retoucheur Max Laho, Mannequin Sarka {Crystal models}

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Chapeau Gaspard Yurkievich, Body en résille noire et drap de laine gris Paule Ka, Veste grise Jean Paul Knott, Pantalon à pinces en satin laqué noir IFI, Longs gants cuir vert d‘eau pression intérieur du bras Buscarlet


A gauche Veste noire Marc Le Bihan, Veste en lurex brun Paule Ka, Tunique silex en tulle de soie avec application vison AKRIS, Pantalon en laine marron Cerruti, Bottines en cuir verni beige ALBINO A droite Caban laine et alpaga à carreaux écru – noir, grand col fermeture 2 boutons Miky Mialy, Echarpe alpaga noir et vert Explora Paris

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Chapeau Gaspard Yurkievich, Ceinture en cuir marron Vintage, Robe courte 100% satin de soie caramel – gazon – brique – camel Manoush, Caban Gris foncé en lainage Nesi avec liseret blanc et bande noire sur les rebords Dévastée, Pantalon en laine stretche grise Paule Ka, Boots en chèvre crispée métal zippée lacets postiches Repetto


A gauche Chemise en coton blanc Marc Antoine Barrois, Gilet en laine Cathy Pill, Zizi Richelieu en cuir verni blanc Repetto A droite Chemise en soie Jean Paul Knott, Veste Gaspard Yurkievich, Foulard Gaspard Yurkievich, Pantalon de smoking blanc Martin Grant, Chaussures Gaspard Yurkievich

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Montre en cuir marron Rolex, Bandeau gros noeuds tartan de laine vierge & cachemire brun–gris bordé de noir Mikaella Assouline, Chemise de soie verte Fatima Lopes, Veste du soir noire satin effet froissé MAXAZRIA, Zizi Richelieu en cuir verni vert Repetto, Pantalon noir Gaspard Yurkievich, Gants courts cuir vison lacets écru Buscarlet


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jeune créature Fraîchement diplômé de l’atelier Chardon Savard à Paris, Victor Carril est un tout jeune créateur qui ose la différence avec une ligne hybride et androgyne, basée sur les contrastes entre matières, formes et couleurs. Il mêle ainsi l’univers post rock-punk aux influences japonaises, constamment à la recherche d’un équilibre entre rigide et déstructuré, net et flou, trash et élégance, noir et blanc… Après sa sélection au festival des jeunes créateurs de Dinard en 2007, il lance sa propre marque de vêtements et bijoux de luxe, permettant ainsi à la femme d’exprimer subtilement ce qu’elle a de plus intime, toujours à la limite de la violence et de la décadence, sans perdre un soupçon de raffinement. Texte Nelly Giordano Photographe Valentina Frugiuele Maquillage & coiffure Sonia Sologaïstoa Retoucheur Damien Boschi Mannequin Gabriela {City models}

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Face to face

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Propos recueillis par Valerie Defournier Photographe Valentina Frugiuele 38


Face to face

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lle est arrivée en France il y a huit ans et figure aujourd’hui parmi les grands mannequins de l’agence Crystal Models à Paris, mais est aussi la comédienne qu’on déjà dirigé François Ozon ou Gilles Benizio. Nous avons voulu savoir qui se cachait derrière la poupée russe aux cheveux d’or et aux yeux bleus saisissants... L’Edito a découvert l’attachante Anna Sherbinina : la plus française des femmes slaves qui parle avec humilité et sans tabou de la Russie, de l’anorexie et de son amour inconditionnel pour la comédie. Une personnalité au regard à la fois mature et cocasse, qui croque la vie sans en perdre une miette...

livrer, faire corps avec le rôle. Je suis de l'école slave, une femme qui vit les personnages. Ça n'a pas toujours été facile, notamment lorsque je devais jouer la folie.... mais je crois que j'ai trouvé l'équilibre dans le déséquilibre. E Quels sont les metteurs en scène, réalisateurs, qui vous touchent ? AS Je suis admirative de beaucoup de personnes, il est donc difficile d'arrêter mon choix à une seule personne, mais je dirais que j'adore le travail de François Ozon. D'autre part, je dois dire que François Truffaut m'a donné envie de faire du cinéma : son côté authentique, son grand cœur, sa façon de voir la vie et ce même dans la souffrance, me touche tout particulièrement... J'en perds mes mots. Pour les rôles disons que j'aime interpréter des rôles d'hommes... je dois être un garçon manqué ! Regardez-moi, j'ai une veste d'homme et pas de maquillage… (rires). E Dans votre cas pourrions-nous dire que le mannequinat et la comédie sont complémentaires ? AS Je ne m'imaginais pas poser, comme ça, juste pour poser. A chaque shooting j'avais besoin de raconter une histoire, jouer avec les personnages : la femme enfant, la femme fatale, la femme paysanne. Je voulais que l'on puisse s'identifier... être aux antipodes de la femme glaciale.

Anna Sherbinina chez « Angela » {Rue Rivoli, 75001 Paris}

L’Edito Comment avez-vous été propulsée dans le milieu de la mode, de la comédie ? Anna Sherbinina Je rêvais de faire tout autre chose. J'étais étudiante en Sciences Politiques, à l'Ecole Nationale d'administration en Russie. J'étais très studieuse et sérieuse, je vivais à une époque où mon pays était en pleine mutation. J'ai rencontré un designer à Moscou, dont je suis tombée amoureuse. Il était Russe et passionné par la France, il me parlait de son histoire, de sa culture. Puis il a obtenu un poste à Paris et il m'a dit qu'il devait partir seul... et il est parti. Une semaine après j'ai entendu parler d'un grand casting dont le prix final était un départ pour la France. Je me suis préparée, j'ai fait un peu attention à moi. J'ai finalement été la seule fille à signer un contrat en exclusivité avec une agence, et ai été repérée par celui qui avait découvert Jerry Hall. Il m'a dit « je ne sais pas si tu es faite pour être Top Model mais tu as quelque chose, tu pourrais être actrice, je veux que tu viennes à Paris. » C’est comme ça que du jour au lendemain, j'ai quitté mon pays. J'avais cet espoir secret de rejoindre l'homme que j'aimais... Je suis partie pour trois mois et cela fait huit ans que je suis en France. En parallèle du métier de mannequin je faisais des essais, passais des castings. Puis j'ai fait le cours Florent. J'y ai passé trois merveilleuses années. Lorsqu'on est mannequin il y a cette image Glamour qui se dégage et pour le théâtre, il faut savoir l'enlever, aller jusqu’à l'enfermer pour se

E Vous êtes née en Russie et habitez à Paris depuis huit ans, vous sentezvous française ? AS En arrivant ici je ne parlais pas un seul mot de français. Je me promenais avec un dictionnaire et je soulignais tous les mots que j'entendais puis les apprenais (rires). Je n'avais jamais voyagé, auparavant. J'ai passé mon enfance au Kazakhstan alors venir en France c'était comme si j'avais fait mes premiers pas sur la lune ! Je me souviens que j'étais bouleversée par la beauté de Paris, son architecture. C'était magique. Aujourd'hui je suis toujours touchée par la beauté saisissante des quais de Seine. C'est très difficile de devenir française lorsque l'on n'est pas née ici. Même si huit années se sont écoulées depuis mon arrivée à Paris, on me fait toujours remarquer mon accent russe et l'on me soutient que je suis différente. J'aurais aimé me sentir française parce que même si j'ai de belles propositions à Hollywood et dans le monde, c'est en France que je me sens à la maison. A tel point que lorsque je vais en Russie on me demande d'où je suis, et on m'affirme que je ne fais pas locale !

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Face to face

« Et puis vous savez j’adore la gastronomie française, le Bordeaux, et aujourd’hui si j’ai peut-être quelques kilos en trop et bien tanpis. » l'époque. Parallèlement à ce manque de liberté de parole je me souviens que sous le régime tout était gratuit : la santé, l'école, il n'y avait pas de notion d'argent. Du coup, je vivais dans une utopie. Je me revois à cinq ans

E La polémique autour de l'anorexie dans le monde de la mode est malheureusement toujours d'actualité , comment le vivez-vous ? AS C'est vrai que c'est un problème. Pour l'avoir vécu, lorsque l'on vous dit « tu es grosse, il faut que tu perdes trois kilos en une semaine », à partir de cet instant précis vous devenez obsédée par votre poids, vous tombez dans la maladie. Je me souviens plus précisément de ma colocataire, une russe magnifique... son repas quotidien reposait sur un croissant et un coca-cola light. Vous rendez-vous compte ? On vous impose le diktat de la taille zéro et vous vous sentez seule et mauvaise. C'est bien grâce à mon goût pour la course à pied que j'ai réussi à ne pas franchir cette frontière. Courir, je peux le dire, ça m'a sauvée. Dans le rythme de la course, on se libère et on se rend compte de la chance que l'on a d'être en vie. Et puis vous savez j'adore la gastronomie française, le Bordeaux, et aujourd'hui si j'ai peut-être quelques kilos en trop et bien tanpis. Cela fait partie de mon changement, de l'exemple que j'ai envie de donner aux autres filles. Maintenant lorsque je fais des essayages et qu'il m'arrive de ne pas rentrer dans les tailles 0, j'entends crier « ramenez deux tailles de plus pour Anna », et ça, c'est une belle victoire... E Comment vivez-vous les bouleversements géopolitiques de votre pays ? AS Il est très difficile d'admettre tout cela. La Russie change et pas toujours en bien malheureusement, notamment en matière de liberté de la presse. (Nous sommes interrompues par Jacques Héripret, grand photographe de Brigitte Bardot, notamment, qui laisse sa carte à Anna pour une éventuelle collaboration). Je représente mon pays ici en France du coup c'est très délicat de parler de la Russie pourtant il y a encore quelques siècles nos deux pays étaient très proches. Souvenez-vous au XIX siècle en Russie les Nobles parlaient français et les pauvres Russe. Ce lien fort est aujourd'hui perturbé. Il ne faut cependant pas s'arrêter sur les clichés ou évoquer les oligarques russes qui dépensent à l'étranger. Il faut aller au delà de tout cela, rappelons-nous de Tolstoï et tous les autres. Et il existe toujours cette proximité dans l'art n'est-ce pas ? Comment expliquez-vous alors le succès et l'admiration des gens face à Eugène Onéguine de Tchaïkovski, il y a encore quelques jours à l'Opéra Garnier ?

quand les magasins étaient vides, et qu’il n'y avait plus à manger, en train de chasser des poules. De ma chasse dépendait le repas de la famille. Je me souviens aussi de mes études supérieures à l'école d'administration, il y avait les entraînements militaires et ce bruit des armes, des kalachnikov, puis les explosions... J'étais plus jeune que les autres, j'avais 1 an et demi d'avance sur ma scolarité et j'ai vécu tout ça de près... Vous me parliez de rôles à incarner, je pense que si l'on me proposait un rôle pour Nikita, je ferais l'affaire (rires)... Et sinon, oui il y a quelque chose qui me manque énormément de mon pays : c'est le Banya. C'est le sauna à la mode slave : on jette beaucoup d'eau sur le poêle ou les pierres, puis on se fouette avec des branches de bouleau pour finir par se jeter dans l'eau glaciale. C'est comme une renaissance du corps et de l'âme... et c'est un rituel que je ne retrouve que dans le Little Russia, à New York.

E Qu'est-ce qui vous manque le plus de la Russie ? AS L'âme slave... La folie de l'âme slave alliant grande tristesse et immense bonheur. J'ai grandi dans l'Oural, une région entre l'Europe et l'Asie, à cheval entre deux cultures complètement différentes. Les hivers étaient très rudes, nous allions à l'école alors que le thermomètre affichait moins trente degrés, avec le froid qui transperçait nos vêtements. Mais c'était agréable, ça nous donnait un état d'esprit très chaleureux... un peu comme la glace et le feu ensemble. J'ai cette impression d'avoir vécu 1000 vies. Je viens d'une famille qui incarnait un peu l'intelligentsia locale. A la maison il y avait souvent des philosophes, des politologues et donc un accès aux livres, à la culture, mais aussi à toute une série de discussions interdites à

E Après tout ce vécu, ces expériences : qu'est-ce que l'on peut encore vous souhaiter ? AS Que les gens me disent : « Tu es française ! ». Ma maison est ici mais tous les jours les gens s'évertuent à me rappeler que je ne suis pas d'ici. Pourtant, je suis incapable de vivre ailleurs. Tous les jours j'apprends quelque chose sur ce que signifie « être français » : une tradition, un comportement, l'art de vivre... C'est fascinant. Sinon vous pouvez me souhaiter de trouver un rôle où je pourrais me nourrir de mes expériences, de mon vécu, de tous ces changements.... et peut-être devenir « bankable » (rires)

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Convoitise

Le Kaméléon

Cabas Ka en poulain imprimé léopard et drap de laine anthracite, Paule Ka

Cabas Ka signé Paule Ka

Comme le caméléon s’adapte à toutes les situations, le Cabas Ka signé Paule Ka se transforme au gré des envies de celles qui le porteront cet hiver. Sac de ville le jour, pochette minimaliste le soir, la dernière création de Serge Cajfinger joue tous les rôles. En veau imprimé léopard côté pile et flanelle anthracite côté face, le Cabas Ka se plie pour se faire tout petit. Avec les touches d’or, d’argent et de rouge écarlate qui parsèment sa robe, l’animal affiche un souci du détail qui l’érige au rang de roi du bestiaire. Et pour s’assortir aux belles qui l’adopteront cet hiver, le Cabas Ka compte de nombreuses espèces : bicolores en cuir naturel et cuir froissé vermillon, ou unies – noir, taupe ou chocolat. Pour les baroudeuses, une variante avec bandoulière permet même de le porter à l’épaule. A mettre entre toutes les mains… Texte Chloé Dussère, Réalisation Christian Biyiha, Photographe Valentina Frugiuele

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Vitrines

Chantal Thomass

Isabel Marrant

Ungaro

Divins dessous

Safari urbain

Antique & Graphique

Un stylo-bille qui rime avec bas résille, un parapluie précieux, des souliers d’or et des cousins parfumés pour embaumer les penderies : la vitrine de Chantal Thomass a tout l’air d’un inventaire à la Prévert. Dans ce boudoir capitonné de rose, temple des coquettes, se nichent les spécialités de la maison : froufrous, dentelles et autres tissus fins. Les amoureuses des dessous chics sont ici chez elles, prêtes à succomber aux menus plaisirs inventés par la maîtresse des lieux. Bustiers drapés, motifs fleuris, roses de satin : tout rappelle un autre temps et se porte pourtant bien au présent. Immuables ressorts de la séduction... {Chloé Dussère}

Préparez vos passeports, embarquement rue de Saintonge à bord du vol Isabel Marant. Billet Open en main, petit tour du monde en Afrique, au Canada et au Mexique... « Clic Clac », les images sont dans la boite...Des cactus par ci, des chevaux par là...Oh la jolie robe aux motifs ethniques, et cet ensemble chemise à carreaux / boots en daim couleur chocolat tout droit sorti d’une cabane de Vancouver, et là ce lampion japonais en papier de riz...Notre chef de bord Isabel Marant à le chic pour nous faire planer... Les deux pieds à Paris mais toujours la tête dans les nuages. {Juliette Plouseau}

La mode est art. Ungaro nous le prouve une fois de plus avec la nouvelle vitrine de sa boutique avenue Montaigne. Il nous présente des tenues très graphiques, sculpturales, qui remodèlent le corps des mannequins. Des robes qui se jouent de formes rondes, de reliefs inattendus, de drapés gracieux et d’associations improbables de matières. Des modèles façonnés dans les couleurs de saison comme l’ocre, le beige, le brun doré ou encore le gris perlé. Le génie d’Emmanuel Ungaro réside dans l’association du naturel et du sophistiqué. Il crée ainsi un univers unique où se mêle raffinement et délicatesse. Un façonnage que l’on ne peut retrouver que sous les coups de ciseaux du sculpteur qui taille une déesse grecque… Et pourtant, l’art d’Ungaro reste résolument moderne…. {Marion Visoianu}

Chantal Thomass Paris 211, rue Saint Honoré 75001 Paris Tél.: 01 42 60 40 56

Isabel Marrant 47, rue de Saintonge 75003 Paris Tél.: 01 42 78 03 09

Emanuel Ungaro Paris 2, avenue Montaigne 75008 Paris Tél.: 01 53 57 00 00

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Vitrines

Hugo Boss

Repetto

Nina Ricci

Peinture fraîche

60 années de rêve

Jeux d’automne, jeux de formes

Au numéro 115 de l’avenue des Champs Elysées, quelques mannequins jouent les Jackson Pollock en version « black and white ». Maculant les murs virginaux de la boutique Hugo Boss à grands renforts de peinture noire ébène, ces silhouettes composent une scène figée aux contrastes saisissants. Munie d’un porte-voix, l’une d’entre elles ordonne le chaos. Mais au milieu de cette scène, incarnation du chamboulement provoqué par l’arrivée du créateur belge Bruno Pieters au sein de la maison Boss, une silhouette laquée de blanc tente de résister à l’assaut. Sa chemise immaculée, scindée en deux par une fine cravate noire empruntée à ses acolytes masculins, ne restera sans doute pas en si parfait état… {Chloé Dussère}

Levé de rideau sur la boutique Repetto de la rue du Four...Dans sa vitrine-écrin, un tutu brodé de fil d’or est prêt. Dans les coulisses les petites danseuses se préparent pour la première. Elles ajustent leurs ballerines. Fermez les yeux, tendez l’oreille, oubliez le bruit de la rue... Vous entendrez peut-être la mélodie du Lac des cygnes de Tchaikovsky. Lumière douce et raffinée. Un, deux, trois, pointes et arabesques, c’est déjà l’heure de la représentation... Pour le final, des centaines de petits morceaux de tulles entourent le précieux tutu comme une pluie d’étoiles. Bon anniversaire Repetto. {Juliette Plouseau}

Nina Ricci Paris habille sa boutique tout d’or et de blanc. Un décor somptueux dans lequel trône des matières fines. Des étoffes riches, des coupes élégantes, une vitrine qui exhale la féminité. Celle-ci se fait délicate et sensuelle, discrète, révélée par la richesse des tissus, la qualité de la griffe. La vitrine s’est parée de couleurs automnales, d’ocre, de sable, de chocolat que subliment des touches soyeuses de bleuté ou d’orangé. L’hiver approche, fini de dénuder ses bras. On les couvre de vestes aux larges épaules, ouvertes sur la taille, qu’on porte avec des pantalons cigarettes, pour une silhouette qui se joue des formes. Une géométrie qui s’inverse avec des robes toutes en fluidité qui s’élargissent à mesure qu’elles tombent sur le corps. De quoi redessiner nos traits à notre grès. {Marion Visoianu}

Hugo Boss Paris 115, avenue des Champs Elysées 75008 Paris Tél.: 01 53 57 35 40

Repett o Paris 22, rue de la Paix 75002 Paris Tél.: 01 44 71 83 12

Nina Ricci Paris 39, avenue Montaigne 75008 Paris Tél.: 01 40 88 45 45

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HAUT EN Réalisation Christian Biyiha, Photographe Valentina Frugiuele, Styliste Chris Madlein, Maquillage Laurent Dy, Coiffure Nicolas Petiot, Retoucheur Damien Boschi, Mannequin Marika

{Crystal models}

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Maillot de bain une piece Linde, Plastron pailleté Jen Mood, Chaussures Dahos‘s by Cyd Jouny {vintage}, Lunettes Histoire de Voir

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Maillot de bain Linde, Collier perles de verres Hélène Zubeldia, Ceinture Vintage, Manchette Jen Mood, Chaussures Dahos‘s by Cyd Jouny {vintage}

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A gauche Maillot de bain bustier Linde, Collier perles de verres Hélène Zubeldia, Manchette crystal rouge Hélène Zubeldia, Visiére silver Histoire de Voir, Jouny Vintage, Chaussures Dahos‘s by Cyd Jouny {vintage}, A droite Maillot de bain Linde, Long sautoir perles de verres Hélène Zubeldia, Manchette pailletée Jen Mood, Jouny Vintage, Chaussures Dahos‘s by Cyd Jouny {vintage},

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Chaussures Dahos‘s by Cyd Jouny {vintage},

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Maillot de bain une pièce Linde, Maillot de bain bandeau Linde, Top dentelle manches longues Jasmin Santanen, Bracelels argent Soaz

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MM ILIX BE A YUTY Photographe Dinah Hayt, Coiffure et maquillage Mily Serebrenik, Stylisme Stéfanie Miano, Mannequin Lydie {IMG}, Sacs Vivienne Westwood Bijoux Paule Ka

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Photographe Dinah Hayt Coiffure et maquillage Mily Serebrenik Stylisme Stéfanie Miano Mannequin Constanze {IMG} A gauche Robe Sophia Kokosalaki A droite Robe Tsumori Chisato Jupe et ceinture Paule Ka Chaussures Sophia Kokosalaki

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Photographe Dinah Hayt, Coiffure et maquillage Mily Serebrenik, Stylisme Stéfanie Miano, Mannequin Lydie {IMG}, Soutien george en cuir Paule Ka, Chausures Paule Ka, Legging et ceinture Vivienne Westwood

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Photographe Dinah Hayt Coiffure et maquillage Mily Serebrenik Stylisme Stéfanie Miano Mannequin Lydie {IMG} Visière Histoire de Voir A droite Photographe Dinah Hayt Coiffure et maquillage Mily Serebrenik

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Photographe Dinah Hayt Coiffure et maquillage Mily Serebrenik A droite Photographe Bruno Sabastia Coiffure et maquillage Mily Serebrenik

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Vue d’intérieur

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Vue d’intérieur

PAO AO AO AH EL IN Une visite chez l’artiste

par Sandrine de Carvalho /Photographe Mark O’Sullivan

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Vue d’intérieur

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rbaine, piquante et dotée d’un véritable sens du style, la belle est un personnage intriguant, un mélange entre grande élégance et attitude rock n’ roll. Je me souviens très bien de notre première rencontre, de la manière dont, conquérante, elle avait bravé les pavés de la rue de Lappe sur des talons Miu-Miu hauts à n’en plus finir. Si son assurance apparente intimide, son travail révèle une personnalité bien plus complexe qu’il n’y parait. Sa peinture bouscule, dérange, amuse et touche ; le tout à la fois. Elle fait cohabiter des sentiments antinomiques voyageant très facilement de la douceur à la violence, à l’image du tableau Vendetta où un petit brin de femme vous fixe les yeux plein d’amour, un bâton de dynamite à la main. Paola serait-elle comme ses personnages qu’elle peint : tout en rondeurs, attrayants, apprêtés mais prêts à vous dévorer ? Dans son grand appartement, les pots de pinceaux côtoient des pièces de mobilier ethnique comme « marqués au fer » de traits de peinture rose bonbon. Personne ne sort indemne d’une rencontre avec Paola, ni les gens, ni les meubles. La couleur est omniprésente, les teintes sont celles que l’on retrouve sur ses toiles : du rouge, du noir, de l’or, du rose aussi, beaucoup de rose. Drôle ou agaçant ? C’est selon. J’imagine que tout dépend du mois et du temps. Mais au fond, l’important est que même un bout de mur vous pousse à vous poser mille questions. La chambre par exemple est peinte en noir. Pourquoi du noir ? Et pourquoi pas ? Paola ne répondrait sans doute même pas, trop amusée à laisser planer les interrogations. Elle ne dévoilera jamais tout d’elle-même ni de son travail et laissera les toiles inachevées tournées face au mur. Elle préfèrera mettre en scène ses objets décoratifs, dignes d’Alice au Pays des Merveilles, faisant de cet appartement un grand théâtre hallucinogène. Poupées, dessins et lithographies vous regardent et vous racontent leurs petites histoires. Paola, cette artiste que l’on imagine sérieuse voire grave, s’amuse de ces petites régressions enfantines. Elle rit mais les toiles crient des mots durs, des mots que l’on ne s’attend pas à entendre dans la bouche des jeunes filles.

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Vue d’intérieur

Après La Voix des Mantes —sa première exposition personnelle qui a eu lieu du 2 ou 4 Octobre à la Culée secrète du Pont Alexandre III à Paris, Paola Hivelin sera présente à Naples pour une exposition collective du 5 décembre 2008 au 12 janvier 2009. www.paola-hivelin.com

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Portrait

Comme un Coco(o)n...

Propos recueillis par Valérie Defournier Photographe Cécile Guyenne 66


Portrait

E

n 2006 ils étaient loin de se douter que leur « passe-temps » puisse devenir « le » disque de chevet de toute une génération. Voilà qu’en 2008, après quelques 60 000 disques vendus et des concerts à guichets fermés, le duo français Cocoon est devenu un véritable phénomène qui s’exporte. Sa marque de fabrique ? Une musique folk mélodique teintée d’élégance et une image : celle de deux personnages aux influences esthétiques qui les rendent incontournables. Rencontre.

Il est 17 heures trente, dans les hauteurs de Montmartre. Nous avons rendez-vous avec Mark Daumail et Morgane Imbeaud, alias Cocoon, chez Sober and Gentle, le label de leur producteur. Nous voilà dans une des trois chambres de la maison, à l’étage. Morgane 22 ans est au clavier, Mark 19 ans à la guitare, et nous, sur le lit, un bloc de notes à la main. Ils sont en pleine composition de leur prochain album, à paraître fin 2009. C’est que ces deux-là ont plutôt réussi leur premier album My friends all died in a crash plane, vendu à plus de 60 000 exemplaires. Une surprise pour ces deux jeunes clermontois, qui ont pourtant « ramé » avant de connaître une telle notoriété. En 2006, Mark décide de diffuser ses chansons sur Internet puis se met à chercher une chanteuse pianiste. Sa rencontre musicale avec Morgane, sera décisive. Ensemble, ils font les premières parties de groupes de la scène indépendante tels que

Jude, Aaron et finissent par remporter le prestigieux concours des Inrocks CQFD puis se retrouvent en finale du Tremplin des Eurockéennes en 2007. Le phénomène Cocoon est né. Leur premier album My Friends All Died in A Plane Crash diffusé le 22 octobre de la même année, fait un malheur. Du coup aujourd’hui, un an après le carton de leur premier opus et après avoir asssuré quelques centaines d’interviews de tous types de médias (de Elle aux Inrocks en passant par L’Express et l’Officiel Hommes) l’ambiance est plutôt détendue. Le duo est devenu « phènomène »... Avec la sortie mondiale de leur album, ce sont des tournées au quatre coins du monde, des plateaux télé qui s’enchaînent et des « phoners » de médias étrangers qui vont rythmer leurs journées. Leur disque, entièrement écrit en anglais, attire les regards, réveille les esprits, suscite toutes les convoitises. « Un journaliste australien nous a ap-

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pelé l’autre jour, il m’a demandé si je parlais français » raconte Mark, le sourire aux lèvres. Le sourire, ils peuvent l’avoir : des grandes marques se les arrachent pour qu’ils portent leurs vêtements, pour qu’ils « incarnent » leur image. Modeste, Morgane se souvient encore de l’avant et de l’après Cocoon. « On m’a proposé d’aller dans des show-room, j’ai même eu droit à une relookeuse, et bien sûr j’ai accepté, j’ai eu une sorte de transition vestimentaire, je suis devenue Morgane ». Les deux artistes se remémorent avec humour leur look passé... hum... pas très glamour disons-le. Pour Morgane c’était plutôt « cheveux rouges & compagnie, style punk » et pour Mark un style volontairement « skater ». Alors pourquoi ce changement dans l’apparence ? « Sur scène, et parce que l’on porte certains jolis noms de la mode, on a l’impression de représenter quelque chose dans le bon sens, d’être à la mode, d’avoir


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une certaine prestance... d’être à l’aise » reconnaissent-ils. Paul Smith, Jesus, American Apparel figurent parmi les noms qui ont voulu miser sur le duo à l’oeil vif et au visage des beaux jours. De leur côté, il y a aussi l’approche engagée de porter une marque. Mark reconnaît qu’il tient particulièrement à porter « ses basket Veja », pour « encourager le commerce équitable et tout le côté éthique que cela implique ». Les voici donc à mille lieues de leurs cheveux fous, pantalons larges... et ça plaît ! Un peu trop même. Avec la célébrité ils ont beaucoup de fans, ce « qui est positif mais parfois effrayant ». Tous les jours, aux côtés des lettres d’encouragement, de soutien et de compliments, se glissent « des lettres enflammées », qui font parfois peur. « Ca un côté flatteur mais c’est flippant » explique Mark. Du reste, la célébrité ne les effraie pas, ils prennent encore le temps de répondre aux courriers des

fans, aux mails et commentaires Myspace. Ils ne mesurent pas encore leur célébrité, ou plutôt ils ne se laissent pas dépasser par elle, pour l’instant....et tant mieux si ça dure. « Remplir les salles, découvrir un public, apprendre d’autres cultures, c’est excitant » s’enthousiasme Mark. Il semblerait bien que le côté star system n’ai pas encore fait enfler leurs mollets. « Nous venons de familles simples, ma première guitare, c’est moi qui me la suis payée... puis on s’est fait nous mêmes, notre entourage est très sain » poursuit le jeune homme. Ils ont pourtant dû faire le tri dans leurs relations, se méfier de certains amis, fuir les intéressés, vivre avec certains aléas de cette nouvelle célébrité. Leur vie est maintenant à Paris du coup Clermont, ils « n’aiment plus du tout ». Outre son côté « mignon », ils n’aiment plus du tout plus le « côté village » de la ville où tout se sait, se voit. Mais à Paris avec le côté phènomène, c’est un

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quotidien fait d’ interviews, de séances photos, concerts, showcases, émissions télévisées qui remplit leurs journées, quand ils ne composent pas. Mais ils sont conscients qu’ils doivent confirmer le succès de leur premier opus. « C’est très stressant, lorsque le premier album a marché de savoir que l’on nous attend au tournant ». Car s’ils sont toujours dans leur univers de Pandas (ils s’amusent d’ailleurs, pendant l’interview à se jetter des peluches) cette fois Mark et Morgane ont tourné la page : le duo se prépare à un album plus « mûri ». Non pas que leur premier album ait été enfantin, loin de là, puisque la traduction française du nom de l’album signifie Mes amis sont tous morts dans un crash aérien, et que ce n’est pas juste un titre, mais un vécu qui englobe beaucoup de moments difficiles. Ils nous révèlent que leur deuxième album comportera neuf chansons dont Sushi, une chansons « plus forte »


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qui leur tient particulièrement à coeur. Mais pas seulement. Le sourire aux lèvres, Mark nous confie qu’il a écrit une chanson tout spécialement pour la chanteuse Micky Green, dont le hit Oh a fait le tour du monde. Pour cette jolie blonde, Mark a écrit Micky Blue. Il lui a envoyé les paroles par email, pour l’instant, elle n’a pas encore répondu... En attendant, Cocoon rêve de faire un album avec pleins d’invités de leur même univers; des aînés qu’ils admirent tels que CocoRosie ou Chris Garneau. Un rêve pas si lointain puisqu’ils vont collaborer avec MGMT, un groupe très en vue de la scène indé. De quoi ravir ces deux jeunes gens, qui se prêtent avec amusement au shooting photo organisé par une des photographes de notre magazine. L’idée d’une séance photo dans la salle de bains, dans la baignoire précisémment, ils adorent. Mark prend sa gui-

tare et s’installe sur le rebord de la baignoire, de profil, en regardant Morgane, qui elle est assise à l’intérieur. Ils ont décidé d’être eux-mêmes, et de jouer sur la dérision. En une fraction de secondes, le temps de préparer les lumières pour le shooting, les voilà armés de jouets d’enfants, « pour rigoler ». La photographe les shoote, ils s’amusent puis se mettent spontanément à chanter... pas seulement leur musique mais aussi celle des autres. Comme pour les vêtements, le groupe aime, écoute, reprend le travail de ceux et celles qu’ils apprécient. Cette fois dans la baignoire ce n’est pas Outkast qu’ils reprennent mais Bon Iver, « la » révélation de la folk indé US. C’est leur coup de coeur du moment. Le résultat est plutôt troublant, pourtant la tonalité de Bon Iver est plutôt du genre inaccessible. Alors les deux enfants qui se chamaillaient gentiment, deviennent des adultes ou mieux de véritables

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artistes qui oublient l’appareil photo, les lumières, les flashs et la journée lourde d’interviews pour se plonger dans ce qu’ils savent faire de mieux : la musique. On saisit mieux leur Coco(o)n, sans pour autant réussir à le pénétrer entièrement, simplement parce que c’est leur univers à eux, peuplé de mélodies envoûtantes et intimistes, de regards complices amicaux, de respect musical, et d’un même fil conducteur. Il est 19 heures passées, bientôt l’heure du dîner qu’ils ont prévu avec des amis, dans le sixième arrondissement de Paris, mais il faut descendre au milieu du mur de CDs du label, pour faire une toute dernière série de photos. Si la fatigue commence à se sentir, la magie du Coco(o)n, étrangemment, elle, continue d’opérer... Cocoon : My Friends All Died in A Plane Crash (Sober & Gentle)


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Jupe portée en robe bustier Xuan Thu Nguyen Couture

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Pull Joseph Font Couture

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Robe en rubans d’organza blanc, haut en tulle blanc Paule Ka Veste en lapin noir et vynil noir Betsey Johnson Bottes Céline

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A gauche Robe Reinhard Luthier Casque vintage Iglaïne A droite Jupe en cuir bleu Dupré Santabarbara Couture Top en mousseline de soie Gaspard Yurkievich

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Robe en velours sanguine & jersey de laine anthracite Paule Ka

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A gauche Robe Ivana Helsinki Chaîne metale vintage Iglaïne Montre Chez Maman Bottines en daim Louboutin A droite Pantalon Xuan Thu Nguyen Couture Veste Fatima Lopes Gilet—costume 3 pièces bleu marine Cerruti Bottines en daim Louboutin

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Veste en cuir effet croco noir Jean Luc Amsler Collants Gaspard Yurkievich

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Podium

Brilliant Paule Ka

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Pour briller au bureau ou en soirée, on tente les PAILETTES toute la journée. Une petite TOUCHE DE GLAM’ dans la vie, sur une écharpe ou sur un sac, et l’hiver paraît moins gris. {Texte Juliette Plouseau} 84


Podium

Vivienne Westwood

Dries van Noten

Martin Grant

Martin Grant

Gaspard Yurkievich

Martin Grant

Vivienne Westwood

Carreau

Pour ne pas rester sur le carreau cette saison, on assortit ses yeux de biche à ce motif SO BRITISH. Pour les plus chics, pas de hic, LE TARTAN est conciliant et reste très élégant. {Texte J.P.} 85


Podium

Kenzo

Issey M

Couleurs

Un peu de couleurs pour ne plus broyer du noir... Les couleurs envahissent les placards. En total look ou avec parcimonie... ROUGE, BLEU, VERT et bien sûr le VIOLET, de rigueur cette saison. Quoi de mieux pour passer l’hiver, que des couleurs sur un imper’ ou des bottes cavalières. {Texte J.P.} 86


Podium

Fourrure

Lanvin

Gaspard Yurkievich

Vivienne Westwood

Dries van Noten

Escada

Vanessa Bruno

Martin Grant

FIDELE COMPAGNON, la fourrure s’impose cette saison et réchauffe les corps et les coeurs... Qu’il soit FLASHY, nature, à poil ras ou à poil long, le PRECIEUX PELAGE nous fait un hiver sans ombrage. {Texte J.P.} 87


Podium

Tailleur

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Akris

Lanvin

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Jupe ou pantalon. Coupe évasée ou crayon. Le tailleur fait SENSATION. Sur peau nue ou avec une chemise, c’est une pièce des PLUS EXQUISES. L’espace d’un instant, goûtez à la mode version SAINT-LAURENT! {Texte J.P.} 88


Podium

Robe longue

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La robe longue déménage des tapis rouges. CLASSE ou GIPSY, elle s’installe dans votre penderie. Et pour les filles plutôt minis, on garde espoir, elle cohabite avec la fameuse petite robe noire. {Texte J.P.} 89


Variations autour du costume de la fin du XIXe siècle / Collection printemps-été 2008

RIC ARD ODO URA DO par Sandrine de Carvalho

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L’été 2009 ne sera certainement pas en reste avec une collection qui s’annonce ultra féminine et sophistiquée, inspirée du mysticisme des Mães de Santo (Mères de Saint) de Salvador de Baia. Cotons légers et soie se déclinent en grands volumes et les tons à prédominance blanche et argent se voient saupoudrés de bleu. Lever de rideau cet automne. http://ricardodourado.blogspot.com/

« O Laboratorio » / Collection printemps-été 2007 « Dresses for rain » / Collection automne-hiver 2007/2008 Variations autour du costume de la fin du XIXe siècle / Collection printemps-été 2008

Il revisite cet hiver l’uniforme d’écolier qu’il déconstruit pour mieux reconstruire, y injectant par la même occasion de petites doses d’humour pop et décalé emprunté à l’univers du manga. Si son style se rapproche résolument de la tendance streetwear, la richesse de la réflexion et le travail des matières lui apporte un petit côté « couture » très appréciable.

« Regresso ao Uniforme Colegial » / Collection automne-hiver 2008/2009

Créateur jusqu’au bout des ongles, il multiplie également les implications dans des domaines variés ; participant à la création de costumes pour une compagnie de danse ou jouant les stylistes photo pour Search Magazine. Plusieurs marques de prêt-à-porter ont par ailleurs déjà fait appel à son talent de directeur artistique. Son prochain défi ? S’attaquer à la sphère du design de mobilier. Côté mode, l’Europe lui fait les yeux doux et, depuis 2005, ses pièces sont présentées en Allemagne, Autriche, Italie et Espagne. Même la presse nationale est conquise et n’a de cesse de vanter l’originalité et la cohérence de chacune de ses collections.

« Dresses for rain » / Collection automne-hiver 2007/2008

U

n nom qui fait sensation dans le paysage de la mode lusitanienne. Ses armes, il les fait au CITEX de Porto jusqu’en 2003 puis auprès des stylistes Lidija Kolovrat et Helena de Matos. Le lancement de ses collections personnelles le propulse sur le devant de la scène et il est aujourd’hui, à vingt-huit ans, une des figures de proue de ModaLisboa, la Fashion Week portugaise.

« Regresso ao Uniforme Colegial » / Collection automne-hiver 2008/2009

Créateur d’ailleurs

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De la

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Des manteaux Klimt de John Galliano pour Dior aux sacs Louis Vuitton co-réalisés avec l’artiste japonais Takashi Murakami, les résonances de l’art dans la mode se sont récemment emparées des podiums. Qu’il soit simple allusion ou incarnation en chair et en tissus de l’œuvre, le phénomène n’est pas nouveau ; Yves Saint Laurent, Jean-Charles de Castelbajac, ou encore Christian Lacroix, citaient régulièrement les peintres dans leurs créations. Et inversement, au début du siècle

dernier, l’artiste Sonia Delaunay se consacrait à la réalisation de tissus et de vêtements, au même titre que Gustav Klimt qui dessinait ses propres tenues de travail ainsi que les robes de sa compagne, Emilie Flöge ; elle-même créatrice de mode. « Depuis l’effervescence artistique qu’il y a eu autour de la villa Noailles dans les années 20, les milieux créatifs se sont toujours côtoyés », confirme Alice Morgaine, directrice artistique de la Verrière Hermès à Bruxelles.

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Pour celle qui fût pendant dix-huit ans la rédactrice en chef du regretté Jardin des modes, difficile d’envisager que les stylistes trouvent dans l’art et la peinture de quoi combler un quelconque manque d’imagination. « Tous les créatifs ont le sentiment qu’il y a plus de liberté ailleurs, poursuit Alice Morgaine. L’artiste, qui n’a pas de contrainte de temps ou d’argent, est libre. Les autres disciplines se frottent à lui pour prendre une part de son total esprit de liberté. »


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Au-delà d’un sentiment d’émancipation, l’art semble ouvrir à Marc Jacobs, directeur artistique de Louis Vuitton, les portes de la transgression. Pour bâtir la collection de sacs de cette saison, le styliste a fait appel au peintre Richard Prince qui a apporté couleurs et relief au célèbre monogramme. Ce faisant, Prince a touché à l’intouchable, tel Marcel Duchamp représentant la Joconde affublée d’une moustache. Oeuvre transgressive par excellence et citée par Marc Jacobs lui-même pour qualifier sa collaboration avec le peintre.

Le recours à l’art dans la mode offre une autre piste d’interprétation liée cette fois à l’éternel sentiment d’infériorité des stylistes par rapport aux peintres. Sur ce thème, une fois encore, le « cas » Jacobs est éloquent. « J’ai toujours été intimidé par le monde de l’art, explique-t-il à Loïc Prigent dans son remarquable documentaire*. Je pensais que dans la hiérarchie de la création, l’art était tout en haut, et la mode, tout en bas. (…) Quand je vois comment certains artistes vivent et voyagent, je trouve leur existence tellement

1 Dior : Robe Orphée 2 Louis Vuitton : Nurses du Défilé Femme Printemps-Eté 2008 portant 12 sacs de la ligne Monogram Jokes créés par Richard Prince 3 Louis Vuitton : Speedy 35 en Toile Monogramouflage - Vue de 3/4 4 Yves Saint Laurent : Robe Mondrian, défilé Yves Saint-Laurent, automne-hiver 1965 5 Paule Ka : Masque brodé façon Klimt 6 Dior : Manteau Klimt 7 Photographie de l’artiste Ben 8 Robe LouLou Picasso

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belle et créative qu’elle représente une forme de pureté. » Ce sentiment d’infériorité, Florence Müller, historienne de la mode qui enseigne à l’IFM**, n’y croit pas. « Tous les couturiers ont toujours eu ce complexe mais le fait de l’exprimer est une forme de coquetterie intellectuelle, une marque de politesse, affirme-t-elle. En réalité, les gens de mode sont précisément ceux qui dénichent les nouveaux artistes. En faisant table rase du passé deux fois par an pour bâtir leurs collections, ils ont une certaine acuité visuelle qui leur permet de repérer les talents ». Vecteur de liberté, d’humour, d’admiration, l’art campe tous ces rôles pour la mode. Mais qu’est-ce que la mode pour l’art ? « Les artistes sont titillés par le vêtement, mais restent toujours techniquement démunis quand il s’agit de passer de l’objet plat à l’objet tridimensionnel, conclut Florence Müller. Si l’artiste est libre, il ne faut pas oublier que le couturier doit composer avec la limite du corps et celles de la production et de la fabrication. Ce travail ne s’improvise pas. » * Marc Jacobs et Louis Vuitton, Arte Vidéo ** Institut français de la mode


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LA

VEUVE NOIRE Réalisation Christian Biyiha Photographe Cyril Lagel Stylisme Manon David Maquillage et coiffure Mily Serebrenik

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Coiffe Joseph Font Couture Chapeaux Brigitte Campagne

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Turban cachemire noir détail central ancien pierre de rhin Mikaella Assouline Coiffe Joseph Font Couture

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Coiffe Joseph Font Coiffure Chapeaux Brigitte Campagne

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Noeud velour noir sur lien de satin Mikaella Assouline Chapeaux Brigitte Campagne

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Chapeau Brigitte Campagne Coiffe Joseph Font Couture

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Robe bustier longue en satin plissé, bustier plissé motifs coquillages

Özlem Süer

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Réalisation Christian Biyiha Photographe Valentina Frugiele

Stylisme Manon David & Sandrine Goncalvès Maquillage Virginie Dubois Coiffure Hélène Bidard Retoucheur Max Laho Mannequin Yasmina {Crystal models}

la CHUTE

D’ICARE 105


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A gauche Robe 3 trous en chévrette de carbone, gris métal Cerruti, Robe « cape » brocade Martin

Grant

A droite Robe blanche imprimés fleurs bleues, haut voile brodé et bas plume bleues Joseph Font Couture, Chaussures sandales noires ouvertes

Fatima Lopes

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A gauche Robe longue grise col rouge Hervé Léger, Chaussures sandales noires ouvertes Fatima Lopes

A droite Robe bustier en laine, Martin Grant, Coiffe portée collier Joseph

Font Couture,

Chaussures sandales noires ouvertes Fatima Lopes

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Chaussures sandales montantes en cuir et python argent Jean Luc Amsler, Robe en tweed anthracite Benefi, Bolero en soie brodée bleue, attache cou et épaules boules

Joseph Font Couture

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A gauche Veste en laine bleue découpée guirlande

Xuan Thu Nguyen Couture A droite

Robe longue noire boule plissée, dos nu, application rond strass noir Özlem Süer

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Robe bijoux en toile de laine noire, sur base de collier en argent massif Cerruti, Petit top zippé manches boules Ivana Helsiniki, Chausures sandales montantes en cuir et python argent

Jean Luc Amsler

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Robe longue jaune à vollants

Joseph Font Couture

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Jet d’encre

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Illustrations Franziska Uhlig

Jet d’encre

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Vide ton cabas

Sac 48 heures en tweed motif «Prince de Galles » et cuir Cerruti, Chaussures Brahms, Chèvre crispée noir, écusson noir Accesoire Diffusion, Casquette Jean Paul Knott, Livre Fashion Now 2 editions Taschen, I pod 3G & I Phone2, Soin minceur parfumé « For her » Narcisco Rodriguez, Parfum « Envy me » Gucci, Montre D&G, Vaporisateur «J’adore » Dior, Casque AKG, Parfum « Fleur du Mâle » Jean-Paul Gaultier, Parfum Max Mara, Poudre Dior, Vernis splendide color 205 natural & Rouge à lèvre 167 flamboyant Lancôme, Poudre fixatrice Dr. Feelgood, Poudre dermophile stérilisée T. Leclerc Paris, Lunettes solaires Chloé, Sandales en cuir vernis chair, détail velours sanguine Paule Ka, Ceinture en milano violet Paule Ka, Pochette noeud en patchwork de cuirs façon galuchat Paule Ka, Top en cashmere camel Paule Ka

Réalisation Christian Biyiha, Photographe Valentina Frugiuele, Texte Nelly Giordano

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Modscope

Portrait chinois

Si vous étiez

une CHAUSSURE ? Pas facile de répondre à cette question. Il y a tellement de possibilités. Un jour réservée et sérieuse, un brin garçonne sur les bords. Le lendemain des envies plus frivoles et me voici glamour avec un soupçon d‘excentricité... Et si à l‘image des multiples chaussures dont déborde mon placard, j‘étais un peu tout ça ? Un peu ballerine et stiletto à la fois... Texte Juliette Plouseau Illustrations Franziska Uhlig

La mutine—Quand la jeune fille timide et sage sort enfin de sa cachett e, c’est pour mieux enfiler ses petites ballerines.

L’optimiste—Qu’il pleuve, qu’il neige, elle voit toujours la vie en rose.

Ballerines « MIU MIU »

Boots « Louboutin »

La créative—L’art, elle le vit jusqu’au bout des pieds!

La BCBG—Coincée? Non, elle a juste un peu de mal à lâcher la bride.

Derby Fitoni « Cosmo »

Escarpins « Kenzo »

La romantique—Petite pensée pour jeune fille en fleur. Escarpins Sumia « Cosmo »

La Rebelle—Branchez les guitares, les talons claquent, la rebelle débarque! « Guess » chaussures

L’équilibriste—Même quand elle prend de la hauteur, elle n’a jamais le vertige.

L’ambitieuse—Cett e femme là est vernie, à coup sûr elle obtiendra ce qu’elle veut.

Escarpins « Marni »

Bott ines en cuir vernis « Lanvin »

La garçonne—Jolie androgyne, plus derby que talons aiguilles!

L’executive Women—En rouge et noir, c’est une femme de pouvoir.

L’excentrique—Cett e femme plutôt gonflée ne craint pas les préjugées!

La Naturelle—Rat des villes, rat des champs...Naturellement bien dans ses bott es en daim.

ZIZI « Repett o »

Escarpins « MIU MIU »

Escarpins « MIU MIU »

Boots « Cut Blondie »

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Carnet d’adresses

A

F

Accessoire Diffusion 01 45 48 36 08 Adamence 0 800 627 636 Akris 01 47 20 47 49 Albino 01 42 33 93 18

Fatima Lopes 01 44 55 04 70

B Baptiste Viry 09 54 20 97 41 BCBG 01 43 12 55 20 Benedi 01 42 33 93 18 Betsey Johnson 01 44 55 04 70 Brigitte Campagne 01 43 55 11 98 Brioni 01 40 70 01 80 Buscarlet 01 42 33 40 46

C Calvin Klein 01 56 88 12 12 Cathy Pill 01 42 33 93 18 Céline 01 56 89 07 91 Cerruti 01 53 30 18 81 Chantal Thomass www.chantalthomass.fr Chloé 01 44 94 33 00 Christian Dior Parfum 01 40 73 73 73 Christian Lacroix 01 42 68 79 04 Christian Louboutin 01 42 22 33 07 Cosmo 04 42 84 60 82

D Dahos’s by Cyd Jouny 01 44 88 25 25 Dévastée 01 47 86 14 97 D&G 01 42 86 00 44 Dries van Noten 01 42 74 44 07 Dupré Santabarbara Couture 01 44 55 04 70

E Explora Paris 01 40 41 00 33 Estelle Yomeda 01 44 59 80 33 Emanuel Ungaro 01 53 57 00 00 Escada 01 49 70 15 17

G Gaspard Yurkievich 01 42 77 42 48 Gucci 01 44 94 14 70 Guess Chaussures 01 53 45 81 81

Marni 01 56 88 08 08 Martin Grant 01 42 71 39 49 Max Mara Parfum 01 49 52 16 00 Mikaella Assouline 06 15 21 99 12 Miki Mialy 01 43 57 12 12 Miu Miu 01 53 63 20 30

H Helene Zubeldia 01 55 34 35 02 Hervé Léger 01 42 60 02 00 Histoire de voir 01 48 06 48 32 Hugo Boss 01 44 17 16 70

I If I Chez Maria Luisa 01 47 03 95 15 Iglaïne 01 42 36 19 81 Isabel Marant 01 49 23 75 40 Issey Miyake www.isseymiyake.com Ivana Helsinki 01 44 55 04 70

J Jasmin Santanen 01 45 08 12 83 Jean Luc Amsler 01 44 55 04 70 Jean-Paul Gaultier Parfum 01 72 75 83 14 Jean Paul Knott 01 42 33 93 18 Jefen 01 42 33 93 18 Jen Mood Paris 01 46 24 73 70 Joseph Font Couture 01 44 55 04 70

K Kenzo 01 40 39 72 03

L Lancôme www.lancome.fr Lanvin 01 44 71 31 73 Linde O1 44 88 25 25

N Narcisco Rodriguez 0 800 10 55 01 Nina Ricci Paris 01 40 88 64 39

O Özlem Süer 01 44 55 04 70

P Paule Ka 01 42 97 57 06 Prada 01 53 23 99 40

R Repetto 01 44 71 83 10 Rolex 01 44 29 01 50

S Soaz 01 45 20 87 14 Sophia Kokosalaki www.sophiakokosalaki.com

T Tsumori Chisato 01 55 28 34 43

V Vanessa Bruno 01 40 26 70 15 Vivienne Westwood 01 49 27 00 23

X Xuan Thu Nguyen Couture 01 44 55 04 70

M Manoush 01 44 88 97 97 Marc Le Bihan 09 52 63 05 18

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Paris 49, Avenue Montaigne 01 47 20 47 49 Paris 54, Rue du Faubourg Saint-Honoré 01 47 42 24 54 Monte Carlo Avenue des Beaux Arts 93 25 34 04 www.akris. ch

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