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Le défi des réseaux sociaux d’entreprise 14 18 21 22 26 30 32 35
dossier
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Des réseaux humains aux réseaux sociaux d’entreprise (et vice versa) Arnaud Rayrole , le conseil 2.0 Besoins opérationnels et besoins stratégiques
Réseaux d’intelligence intelligence des réseaux
Passer à la veille 2.0
Emmanuel Douaud, Révéler les talents Connaissez-vous Alban Ryviair ?
Le livre, le réseau social d’entreprise
dossier coordonné par Christophe Deschamps
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(•••dossier•••)
Des réseaux humains a sociaux d’entreprise (e «Beaucoup d’entreprises ayant créé un département centralisé d’intelligence économique ont échoué dans leur démarche. Il s’avère que les capacités de comprendre et de savoir liées à l’intelligence économique se diffusent de façon informelle et s’apparentent à un processus. L’action d’une structure centralisée ne produit pas l’intensité de connaissances suffisantes pour l’appréhension effective d’environnements complexes, ni ne permet sa diffusion rapide. »
Internet progressait lentement mais, bravant les obstacles que France Telecom et les pouvoirs publics multipliaient pour protéger le Minitel, il finirait par s’immiscer définitivement dans les organisations à l’aube du XXIème siècle et par y tenir une place qui évolue depuis autour de trois axes.
Par Christophe Deschamps Internet comme outil d’influence au service de la stratégie offensive des organisations : du buzz marketing à la déstabilisation de la concurrence par attaque informationnelle en passant par l’eréputation.
1. ous pensez que vous venez de lire une partie de l’argumentaire marketing d’un des éditeurs présenté dans ce numéro spécial réseaux sociaux d’entreprises ? Vous avez tort. Il s’agit d’un extrait du rapport Martre « Intelligence économique et stratégie des entreprises » publié en 1994. Il nous rappelle qu’à cette époque et pendant quelques années encore, le responsable de veille allait devoir compter en premier lieu sur son réseau de « capteurs » humains, c'est-à-dire être capable de l’étendre, de le faire vivre et de l’animer grâce à quelques tactiques de communication et pas mal d’entregent.
V
2. 3.
1994 c’était aussi l’année ou le premier fournisseur d’accès internet (FAI) ouvrait en France.
• Veille magazine • Novembre / Décembre 2010 • 14
Internet comme source d’information pour les services de veille. Le protocole TCP-IP sur lequel il repose, utilisé en interne pour créer des intranets et amener ainsi vers plus de communication, de collaboration et de coopération, avec comme objectif l’entreprise apprenante, condition sine qua non de l’entreprise agile.
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ns aux réseaux e (et vice versa)
décrypagess
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Première différence notable : les outils type RSE ne sont pas issus du monde des éditeurs de logiciels pour l’entreprise mais de la grande vague du web 2.0 avec pour modèle un Facebook, un LinkedIn ou un Viadeo mâtiné de Twitter.
l’entreprise apprenante, condition sine qua non de l’entreprise agile Vers l’intelligence collective Ce dernier axe évolue à grande vitesse sous l’effet des réseaux sociaux d’entreprise (R S E). Jusqu’à l’an dernier, lorsqu’on évoquait le sujet on parlait plutôt de blogs, wikis, outils de microblogging et réseaux sociaux tout court. Le terme « réseaux sociaux d’entreprise » semble toutefois s’être fixé durant l’année 2010 et recouvre une réalité différente puisqu’il n’est plus simplement juxtaposé aux outils cités ci-dessus mais les a, en quelque sorte, phagocytés. Logique puisque c’est ici que l’individu vient cré er un profil détaillé susceptible de servir de pivot pour tous les autres outils, notamment en terme d’identification et de gestion des droits. Dit ainsi on pourrait croire à une version renouvelée des outils de gestion des connaissances, sauf qu’il n’en est rien.
Or que constate t-on ? Qu’initialement, ces services ont souvent été conçus soit par un développeur isolé ayant plaisir à innover et à démontrer ainsi son savoir-faire, soit pour permettre aux individus de mettre en valeur ce qu’ils sont, et bien souvent les deux à la fois. Ici la démarche du développeur et l’objectif assigné au service vont dans le même sens, celui de l’égo. Est-ce un mal ? Non, c’est une chance ! Depuis quand un employé collabore t-il avec ses collègues pour le simple plaisir de collaborer ? La dynamique individuelle, depuis longtemps analysée par Maslow, fait qu’il a besoin de mettre en avant ses idées et en attend de la reconnaissance, or, avec les RSE chaque action qu’il effectue dans le système est rattachée à son profil.
“Servir l’individu au niveau de ses besoins personnels (mettre en avant son expertise, trouver l’expert interne, l’information utile,…) est donc l’un des principes sur lequel les RSE sont bâtis et c’est tant mieux.”
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“Lorsqu’on utilise un RSE on n’a pas besoin de faire du KM, on fait son travail habituel et on laisse le système capitaliser, classer, indexer, signaler à qui aura mis en place des alertes adéquates, etc. L’informel a ainsi tout loisir de devenir un élément différenciant fort.” L’informel comme levier de différenciation Une fois dit cela on n’a toutefois pas épuisé le sujet. Il faut en effet passer d’une simple addition d’égos à une intelligence collective en actes. Or, les RSE renouvellent le genre de manière e f f i c a c e . L’un des problèmes majeurs des outils de KM de première génération venait en effet de la nécessité pour un employé de dupliquer l’information : j’envoie le fichier par email à mon groupe projet puis je l’enregistre dans le système de KM de l’entreprise. Cela assurait en général
qu’il passerait presque tout son temps à travailler par email et quasiment pas à partager l’information en faisant des retours à l’organisation . Certains des outils intégrés dans les RSE, tels les wikis, règlent le problème en permettant à la fois de rédiger un texte, de le stocker et de notifier son existence ou sa modification à son groupe projet. Ils évitent ainsi la dispersion dans les boîtes aux lettres personnelles et la multiplication des versions. Conséquence de ce fonctionnement : en laissant vivre ainsi l’information les RSE deviennent les réceptacles de bribes d’informations potentiellement riches car renfermant le fameux « informel » évoqué dans le rapport Martre : questions, réponses, commentaires, notes, éléments de synthèse, tout cela relié aux individus, experts reconnus ou en devenir, qui les ont émis. Comprenons bien que ces systèmes signent l’arrêt de mort du knowle dge management tel qu’on le concevait alors. Lorsqu’on utilise un RSE on n’a pas besoin de faire du KM, on fait son travail habituel et on laisse le système capitaliser, classer, indexer, signaler à qui aura mis en place des alertes adéquates, etc. L’informel a ainsi tout loisir de devenir un élément différenciant fort.
à télécharger sur veillemag
Réseaux sociaux dans l’entreprise, un levier pour le management des connaissances ? par Lionel GOUJON, Septembre 2010
Les technologies du WEB 2.0 ont permis l’apparition des réseaux sociaux. Leurdéveloppement a été spectaculaire, l’internaute est remis au centre de la toile. L’usageprofessionnel de ces médias sociaux permet à l’entreprise d’écouter ses clients et également ses non-clients. Ce sujet ne fait plus débat. Mais quels sont les enjeux et opportunités à en développer les usages en intern auprès de ses collaborateurs, en particulier dans l’amélioration de leur capital savoir ? Et que peuvent apporter les réseaux sociaux au développement du capital savoir de l’entreprise étendue (l’entreprise avec ses partenaires) ? Enfin, quelles sont les conditions de réussite d’un tel projet ? Source : Communauté USEO (www.useo.fr) A télécharger sur www.veillemag.com rubrique Sources/Travail Collaboratif
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Des pratiques de veille renouvelées
Un livre blanc nickel ! Un livre blanc collectif certes mais surtout un vrai livre qui affiche quand meme 150 pages. Coordonné par Anthony Poncier, bloggeur notoire (poncier.org/blog) et consultant chez Useo, ce travail impressionne d’abord par le soin éditorial et l’esthétique de l’ouvrage qui bien que téléchargeable sous format pdf n’a rien a envié aux publications de librairies. Ensuite, le sommaire fait le tour du ‘Tout 2.0” français ! Une superbe brochette qui ferait pâlir d’envie tout organisateur de salon. Je pense biensûr à ICC (tant qu’à faire !)
En terme de veille les RSE bouleversent également les choses puisqu’ils permettent à chaque employé d’enregistrer les résultats de sa veille personnelle et de la partager facilement et selon des modalités variées (avec un collègue, son service, un groupe projet, une communauté de pratique,…). Certains responsables de veille pourront craindre, à juste titre, que cette veille qui « colle » au plus près des besoins des utilisateurs vienne créer un dispositif parallèle concurrençant l’existant. Ils devront donc prendre l’initiative en lançant eux-mêmes ces projets ou en s’y rattachant au plus tôt. Mais ils devront surtout renouer avec la fonction d’animation de réseaux de capteurs humains, un terme qu’on aurait presque envie de mettre entre guillemets tant il sonne bizarrement après 10 années de veille « tout-internet » (ou presque).
sommaire Préface par Pascal Daloz •Formation par Claire Leblond •Positionnement dans le SI par Cécil Dijoux
Cette fonction a entre temps été rebaptisée commu nity manager et désigne plutôt les relations avec les clients ou clients potentiels. Pourtant, une fois orientée vers l’interne, il s’agit bien du même portefeuille d’activités relationnelles déjà évoquées au début de cet article. On fera donc moins de veille à l’intérieur de la cellule de veille (un terme qui en dit long) qu’en s’ouvrant aux professionnels de l’organisation et en essayant de tirer parti du flux de leurs interactions avec le système. On exploitera également les experts connectés pour nous aider à analyser au plus vite les données remontées et à les traduire en décisions/actions. Ainsi « la pratique de l’intelligence économique permet(tra) non pas de réduire la complexité, mais de l’appréhender de telle sorte que les liens essentiels entre des individus, des évènements et des technologies soient mis en évidence. ». Dixit encore Le rapport Martre… Toutefois, un tel dispositif ne fonctionnera à plein régime que sous certaines conditions : tirant partie d’individus qui acceptent de jouer le jeu de la collaboration, il devra s’accompagner de processus d’animation très humains et d’un management qui devra l’être autant… Collaboratif et contrainte ne feront jamais bon ménage.
Christophe Deschamps
• Plateformes collaboratives par Arnaud Raynole • ROI par Bertrand Duperrin • Conduite du changement par Frédéric Charles • Relations sociales par Vincent Berthelot • Gouvernance et management par Anthony Poncier • Veille par Aref Jdey • Gestion des connaissances par Christophe Deschamps • Storytelling par Camille Alloing • Social learning par Frédéric Domon • Innovation participative intégrée et responsable par Muriel Garcia • Communautés internes et RSE par Fabrice Poiraud-Lambert • BtoB par Alain Garnier • Personal Branding par Fadhila Brahimi • Génération Y par Julien Pouget • Marque employeur par Franck La Pinta • Social CRM par Mark Tamis • Médias sociaux par Emilie Ogez
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