Le monde de la Truite n°6

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L e m a g a z i n e d e l ’ a s s o c i a t i o n « P ê c h e d e l a Tr u i t e »

Les origines de la pêche à la mouche Appâts naturels: la sauterelle Vairon: en été, pêcher léger

Littérature: Léonce de Boisset

Leurres: UL et cuillers, les origines

N°6 - juin, juillet, Août 2008


Edito Le monde de la Truite est un magazine électronique édité Par l’association « Pêche de la truite » http://association.pechedelatruite.com association@pechedelatruite.com

Un espoir associatif…

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l suffit parfois de peu pour que les choses bougent… A l’heure actuelle, nombre de critiques vont à l’enconRédacteur en chef tre de la gestion du patriJérôme Aussanaire moine halieutique français. jerome@pechedelatruite.com Ces «voix» qui s’élèvent fustigent le mauvais état Adjoint de rédaction des cours d’eau ainsi que la Christophe bouet pauvreté des prises… Ces réactions, tout le monde les a entendus un jour au cours d’une discussion mais pour Ont collaboré à ce numéro autant l’aggravation des milieux est-elle la faute des bénévoles des AAPPMA…? Jérôme Aussanaire Parfois, la gestion est mauvaise mais doit-on pour autant Christophe Bouet Alphonse Arias dénigrer le travail accompli par ces personnes qui, pour Xavier Hudry certaines, passent plus de temps à faire bouger les choses Jean-Denis Pouget qu’à véritablement pêcher… Et tout cela, sur leur temps Christophe Chambon de loisirs puisque le principe associatif s’appuie sur le béArnaud Gény névolat et la bonne volonté d’une poignée d’irréductibles Frank Faubert qui se démènent du mieux qu’ils le peuvent. Patrick Guilhot J’ai énormément de respect pour ces personnes de l’ombre qui participent au nettoyage des ruisseaux, aux pêAbonnement ches électriques, posent des filets anti cormorans, couhttp://www.pechedelatruite.com/article. pent les adipeuses des truitelles alevinées afin de suivre php3?id_article=327 les résultats, nettoie les berges des immondices laissées par les autres pêcheurs, ceux qui souvent se plaignent Photo de couverture mais ne font rien… Les exemples ne manquent pas... Jérôme Aussanaire Lorsque je vois des jeunes nettoyer des ruisseaux abandonnés, écouter leur «professeur» de pêche rencontré au bord de l’eau et suivre leurs conseils, je ne peux qu’avoir un espoir et cette année, le nombre de pêcheurs repart à la hausse, alors la situation ne peut que s’améliorer ! De même, se dire qu’à une poignée de doux rêveurs rencontrés sur www.pechedelatruite.com, nous avons en quelques années : - Créé NOTRE association qui chaque année voit de nouveaux membres l’enrichir de leur savoir et leur amitié, - Fabriquée de toutes pièces NOTRE revue gratuite, lue à chaque numéro à plusieurs milliers d’exemplaires, - Produit NOTRE 1er DVD «La Truite» qui a tout pour réussir au vu des 1ers retours Finalement, mon côté habituellement pessimiste laisse place à un sentiment d’espoir car si quelques personnes peuvent faire cela, imaginez des dizaines de milliers de pêcheurs faire de même et là nous aurons peut-être enfin une chance de faire entendre autour de nous la lamenLa reproduction totale ou partielle des tation des rivières et des poissons qui se meurent et pas photos et des manuscrits est interdite, celle des éternels geignards pour qui rien n’ira jamais! sauf accord avec la rédaction et/ou avec Plaignez-vous en pensant à naguère, moi je souris à leur auteur respectif. l’avenir! Le monde de la Truite

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Sommaire Editorial Page 2

Humour Page 6

Nouveautés Page 7

La rubrique du Tocqueur Page 8

Rubrique Appâts: le grillon Page 11

Appâts naturels: Pêchez à la sauterelle Page 12

La pat(te) de mouche Page 19

Littérature: Les mouches du pêcheur de truites Page 21

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Mouche: petit historique de la pêche à la mouche Page 27

Infos: Etat concernant la loi sur l’eau et les milieux aquatiques Page 30

Matériel: nouveautés G.Loomis Page 35

Infos: Pëcheur.com de l’intérieur Page 40

Leurres: UL et cuiller tournante, les origines Page 42

Internet: Mouche-fr Page 48

Vairon: en été, pêchez léger Page 49

Association: 1er rendez-vous membres 2008 Page 54

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Humour Les Fondus de la pêche © Bamboo Édition – Cazenove, Richez & Seron

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Nouveautés 2008 La gamme déjà très riche du catalogue Devaux s’étoffe d’une nouvelle série de nymphes pour pêcher dans les rivières puissantes où il faut aller chercher le poisson parfois sous plusieurs mètres d’eau. Cette série est constituée d’imitations de gammares fabriqué à partir d’un corps moulé en tungstène permettant à la nymphe de pêcher là où les nymphes classiques sont inefficaces. Distribuée par Devaux.

Le 1er DVD de l’association «Pêche de la truite» vient de voir le jour. Au menu, des images magnifiques des 2 côtés du miroir de la rivière qui vous permettront de découvrir la truite sous toutes les facettes de sa vie! Une véritable invitation au coeur du quotidien des truites comme vous ne l’avez jamais vu. A visionner de toute urgence! Prix: 19 euros DVD vidéo 43 minutes - 4/3 couleur son Stéréo - Multizones Chapitrage - Bonus (8 minutes) En vente exclusive sur:

http://www.pechedelatruite.com/DVD/ et: «Au Martin Pêcheur» 36 Bd Albert Buisson 63500 Issoire

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La rubrique du tocqueur Les appâts d’été Le printemps tire à sa fin, l’été approche. Cette période est une de celle qui accepte la plus grande diversité d’esches. Chaque sortie réserve son lot de surprises. Temps pluvieux, soleil magnifique, eaux mâchées ou très claires, températures basses ou au contraire très chaudes ; les variations sur une même journée peuvent être grandes jusqu’à la mi mai. Le pêcheur averti saura préparer sa sortie, quelle type de rivière, quelle altitude et surtout surveillera la météo avec soin. Malgré toutes ces incertitudes et le soin mis à la préparation de votre journée, certains appâts sont incontournables.

Texte & Photographies: Jean-Denis Pouget

Le ver Il est inutile à ce stade de présenter cette indispensable esche. Sur les périodes d’avril à la fin août, je l’utilise dans des situations bien particulières. Sur petits ruisseaux, très tôt le matin quand le soleil ne me chauffe pas encore les reins, je le prends plutôt court, 4 à 5 cm et je le monte sur un hameçon de 12 bleu renversé, bas de ligne en 10/100 de 25 à 30 cm. J’aurai alors une plombée très simplifiée, un plomb de touche n°7, puis un plomb n°5 monté 10 cm plus haut. Je pèche surtout le long des berges, sous les herbes ou alors près de chaque obstacle (rocher, troncs …). Je pose mon ver le plus amont possible et le laisse dériver vers l’endroit sélectionné. Surveiller son fil, car les touches sont très sensibles, la moindre modification de la dérive que ce soit la vitesse ou le sens, indique une activité du poisson. Le ferrage doit être court, sec et sans hésitation. Sur ce type de ruisseau le combat dure peu. Ou alors j’utilise le ver juste après un orage dans des rivières plus conséquentes en taille. J’attends le moment où l’eau quitte sa couleur marron sombre pour passer à café au lait puis retrouver progressivement sa limpidité. J’utilise alors des vers un peu plus gros, 5 à 8 cm, piqués sur des hameçons de 10, à tiges longues type Delacoste, et montés sur un bas de ligne en 14/100 de 40 à 50 cm. La plombée sera plus conséquente, un plomb de touche n°7, 2 à Le monde de la Truite

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3 plombs n°5 situés à 10 cm, puis 3 cm puis tous les centimètres. Si les eaux sont vraiment fortes, il m’arrive soit d’ajouter un quatrième plomb n°5 ou alors de mettre à la place du troisième n°5 un plomb n°2. Cette plombée un peu massive va entrainer très rapidement le ver au fond de la rivière et surtout le faire rouler sur ce même fond. Je profite des moindres ralentissements dus aux obstacles (rochers, troncs …) pour poser mon appât. Je me sers en particulier de toutes les parties situées à l’aval des rochers, même celles situées à deux mètres de moi. Ce n’est pas mon ami Armand qui me contredira, lui qui n’a pas voulu faire ce joli trou l’année dernière dans les gorges du diable sur la Dunière. Pourtant la belle était là… Les touches sont souvent brusques et violentes et les truites très combatives. Elles utilisent tous les artifices possibles et en particuliers le courant qui devient pour nous pécheurs un adversaire redoutable. La teigne En été, c’est une esche que j’utilise uniquement le matin quand la fraicheur est encore là et avant que le soleil ne pointe ses rayons ou alors en fin de soirée. Par expérience, je la préfère au ver et j’obtiens de meilleurs résultats lorsque la rivière est claire et son niveau normal pour la saison. J’utilise la petite teigne appelée achroia grisella, montée sur un hameçon de 10 à tige longue type Delacoste, bas de ligne en 10 ou 12/100 de 30 à 40 cm. La plombée sera réduite à un plomb de touche n°7, et 10 cm plus haut un plomb n°5, et si le courant est un peu plus fort un deuxième plomb n°5 à 3 cm. Avec cet appât, je pèche plutôt les grosses caches et les courants un peu forts. Je laisse rouler la teigne surle fond et surveille de très prêt le comportement de mon fil. C’est lui plus que le toc, toc qui me prévient de la touche. Sinon, dès que le soleil fait son apparition, je sors mes appâts fétiches. La mouche vivante Pour moi c’est l’appât roi. Dès le mois d’avril ; quand le soleil est à son apogée, à partir de 11h et jusqu’à 16h, ou alors dès le mois de mai, du matin jusqu’au coucher, rien ne vaut une mouche vivante. Je m’en sers plutôt en noyée, avec un hameçon de 12, bleu reversé, bas de ligne en 10, 12 ou 14/100 de 30 à 40 cm environ selon la taille du poisson, la grandeur et l’encombrement de la rivière. Pour la plombée, un plomb n°7 en plomb de touche et 5 ou6 cm plus haut un plomb n°5. Je promène plus particulièrement mon esche le long des bordures, des rochers et je fais tous les remous. Parfois, quand il y a beaucoup de fond, je rajoute un plomb n°5 et je pèche directement en plein courant. J’insiste assez peu, deux ou trois passages au même endroit car j’ai remarqué que la truite prend rapidement ce type d’appât ou ne le prend pas. En cas de refus, vérifier sa mouche et ne pas hésiter à la changer souvent car la truite est très très sélective. Si la mouche est mâchouillée, abimée … dame fario fera la fine bouche. Et adieu …. Je les pique derrière la tête et fait ressortir la pointe ou alors par en dessous. Les touches sont franches et rapides. Attention certaines truites sont des spécialistes de la mouche et peuvent vous en chiper plusieurs sans que vous puissiez les prendre. Je vous conseille alors de trouver une façon non-orthodoxe de les accrocher (sur le coté par exemple), cela peut réussir. Pour l’élevage et le transport de nos amies les drosophiles, reportez-vous au n°2 du « monde de la truite ». Le monde de la Truite

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Le grillon ou la sauterelle Le grillon est aussi un appât de choix. Malheureusement, il a tendance à déserter nos campagnes, aussi depuis quelques années, par choix écologique, j’évite son utilisation. Il reste sa cousine la sauterelle. Je les utilise toutes, les vertes à l’abdomen jaune, les beiges, les petites comme les grosses. J’en prends même de très grosses de couleur verte qui ont un dard et que mon père appelle « couteaux ». je les ramasse le matin, en me rendant au bord de mon cours d’eau, à l’aurore, lorsqu’elles ne sont pas très actives. Puis je me sers sur les berges tout au long de ma journée. Pour les normales, je me sers d’un hameçon n°10, bleu reversé, bas de ligne en 12 ou 14/100 de 20 à 30 cm. Je mets un plomb n°5 à 2 ou 3 cm de l’hameçon. Comme la mouche, je pèche toutes les bordures, tous les obstacles et remous. Parfois je laisse dériver assez aval ma sauterelle, et même si je viens de passer par cet endroit, il m’arrive d’avoir quelques surprises. Je les pique derrière la tête et je fais ressortir la pointe de l’hameçon après le corset. Certaine fois cette technique ne fonctionne pas et les truites me volent mes sauterelles sans que je puisse les attraper. Alors je change radicalement d’accroche. Je coupe mon fil, traverse la sauterelle de part en part avec une aiguille, fait ressortir le fil sous l’abdomen, remonte mon hameçon et rentre la hampe dans l’abdomen la pointe en bas. Vous verrez, si cette technique peut paraître un peu fastidieuse, elle est assez performante. Petite astuce personnelle : lorsque je me sers de mouches ou de sauterelles, je les pose sèchement sur la pellicule de l’eau afin qu’elles frappent celle-ci. Cela ressemble à une pêche à la surprise et attire les truites. La nymphe He oui, quand rien ne va, ou que le temps est un peu frais, ou que j’ai l’humeur badine et que dame fario est d’accord pour jouer le jeu, je pèche en nymphe au toc. J’utilise 2 ou 3 modèles en principe en hameçon de 14, voir 12 ; une pheasant tail classique, une pheasant tail avec bille laiton ou tungstène et tête rouge et une oreille de lièvre. Je les monte sur un bas de ligne en 14/100 minimum depuis la fois ou, dans le Guil (Queyras), j’ai laissé mes 4 nymphes en moins d’une demi-heure dans la gueule de truites dont je n’ai pas réussi à voir la dorsale. Selon la nymphe (plombée, laiton ou tungstène), la profondeur de la rivière, le courant … je plombe avec 2,3 ou 4 plombs n°5 à 5cm, puis 10cm et tous les cm. Maintenir le fil tendu et ferrer au moindre changement dans la course de la bannière. C’est une pèche formidable, je dirais même que c’est une chasse. Quand je pèche ainsi 2 ou 3 heures, je suis tellement à l’affut, tendu et excité, que je suis épuisé. Enfin ; juste pour le plaisir, il m’arrive de partir avec 3 ou 4 sauterelles dans une boite et d’utiliser tous les insectes et autres bestiaux que m’offre dame nature. Je fouille les troncs pourris, les dessous de pierres, les bouses … et prends en fonction des besoins l’animal dont j’ai besoin. C’est une pèche que je pratique à l’occasion et que j’affectionne quand j’ai le temps et l’envie. En effet, je passe beaucoup de minutes à chercher une esche acceptable et « volontaire » pour nous servir ma partenaire et moi. Mais rien ne vaut ces instants de pur plaisir, loin de toute modernité, qui demandent une bonne connaissance de la nature et de notre activité ainsi qu’une grande empathie avec les truites. Bien la connaître c’est prévoir ce qui lui plaira. C’est dans ces moments là que je me sens le plus proche de la nature et en harmonie avec elle.

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Un appât méconnu: Le grillon

Texte & Photographie: Xavier Hudry

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êcher la truite n’est pas seulement une affaire de commerce, si beaucoup d’entre nous doivent acheter leurs appâts par obligation, d’autres devraient se servir de ce que la nature fournie. Il existe une multitude d’appâts que l’on peut utiliser à la belle saison, qui sont gratuits et ne demande qu’un petit effort pour la récolte. Prenons un grillon, tout le monde en as déjà vu, mais combien de pêcheurs l’utilisent ? Pourtant, la pêche de surface, dans les bordures, procure une sensation des plus excitantes. Le fait de voir une truite se saisir de votre grillon, bien souvent avec rapidité et une certaine violence, devrait faire oublier les appâts de fond certains jours. Le principal inconvénient, c’est la « chasse »de cette petite bestiole. Vous l’entendez chanter, mais dés que vous vous approchez, plus un bruit, il a senti les vibrations de vos pas, il arrête alors de frotter ses élytres les une contre les autres, ce qui donne ce « cricri cri » caractéristique. Vous pouvez le saisir lorsqu’il est en plein champs, mais le plus facile, c’est de trouver son trou, qui mesure environ 15MM de diamètre, il vous suffit alors

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de chatouiller avec une brindille le locataire des lieux pour le faire sortir, ou de remplir le trou d’eau, vous pouvez ainsi les cueillir dès leur sortie. Une fois cette chasse terminée, vous avez dans votre boîte une dizaine de grillon, ce n’est pas beaucoup, mais suffisant pour ce faire plaisir dans un premier temps, surtout que la récolte des grillons n’est pas toujours aisée. Si vous pêchez le matin de bonne heure, les appâts courants seront de mise, et dès que le soleil aura réchauffé l’atmosphère, le grillon prendra la relève. La technique n’est pas très difficile, c’est une pêche à la surprise, ou la discrétion et l’approche sont déterminantes, mais par contre, lorsque vous laissez tomber votre appât, n’hésitez pas a le faire depuis une bonne hauteur, de manière à attirer l’attention de la truite en poste. Un hameçon fort de fer sera nécessaire, il traversera le grillon juste derrière la tête pour ressortir à la naissance des ailes. Un bas de ligne en 12/100ème est un minimum, et une canne fil intérieur de bonne facture sera l’outil idéal pour faire tomber votre grillon entre les branches…

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Appâts naturels L’ETE PÊCHEZ MALIN ET EFFICACE PÊCHEZ A LA SAUTERELLE ! Dans cette société où le genre humain n’a plus le temps et où le pêcheur achète systématiquement ses appâts, je vous propose de troquer ces derniers contre un appât de saison : la sauterelle. Extrait du nouveau livre: «Toutes mes techniques aux appâts naturels» d’ Alphonse ARIAS

Texte : Alphonse Arias Photographies: Jean Denis Pouget

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lle est reconnue par les pêcheurs d’antan comme un piège à truites. Quelque peu délaissée à tort, la pêche à la sauterelle se révèle d’une étonnante efficacité lorsque les appâts classiques passent sans succès. Suivez moi dans la traque estivale des sublimes mouchetées. De belles émotions vous attendent …. LE MATERIEL A UTILISER. - Canne classique toc. Elle aura une action souple et de pointe et une longueur entre 3,60 et 4,40 m. Personnellement, 3,90 me conviennent bien. Je privilégie le passage du nylon à l’intérieur de la canne, afin d’éviter les démêlés avec la végétation environnante, surtout en ruisseaux et moyens cours d’eau encombrés d’arbres et d’arbustes. Pour rappel, j’utilise personnellement un entretoisage et un montage FIQUET synonymes de qualité pour un coulissement bon et durable. L’action de pêche peut se dérouler avec la même plombée qu’avec un appât naturel classique. Une plombée plus légère est souvent meilleure. Cependant le pêcheur peut supprimer les plombs et lancer uniquement grâce au poids de l’insecte et de l’émerillon. Une tenue de canne haute peut permettre une pêche en surface.

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- Canne télescopique, téléréglable ou téléblocable. Il en existe de très longues, 10m et plus. Entre 6 et 8m cela me semble un bon compromis: Elles permettent une bonne approche et un confort de pêche assez correct. Cette technique est moins élégante. Elle permet surtout par eau basse une approche plus facile. Le pêcheur n’utilise que 2 ou 3 m de fil, parfois moins, et pose la sauterelle dans les postes de chasse. Pour la pêche « en noyée », 2 plombs de 6 peuvent suffire. Pour la pêche « en surface », elle est facilitée par une pêche sous la canne. Malgré quelques avantages je ne pêche à la longue canne que peu de temps. Cette pêche est fatigante. Elle manque de confort et peut provoquer des maux de dos. Il y a lieu de rajouter à cela un coût élevé ainsi que les risques d’électrocution dus aux lignes électriques, quand on utilise des matériaux conducteurs. - Canne à mouche de 3 m. Il est évident que la pêche à la sauterelle avec une canne à mouche bénéficie d’un lancer aisé grâce à l’inertie de la soie. Mes amis les moucheurs ne me tiendront pas rigueur d’utiliser une canne à mouche pour pêcher avec un appât naturel. A utiliser de préférence dans les grands cours d’eau ou les petits et moyens s’ils sont dégagés. COMMENT SE PROCURER LES SAUTERELLES ? Il existe différentes manières plus ou moins connues de se les procurer, pièges, couvertures…Mais le charme de faire ses propres appâts ne me semble pas mal du tout. Je préfère les cueillir de façon traditionnelle, à la main. Cependant, pour plus de confort, il est souhaitable de les ramasser le matin à la fraîche avec la rosée ou même en soirée. Les insectes sont alors engourdis et leurs sauts sont de faibles amplitudes. Cependant, si vous les cherchez trop tôt où trop tard alors qu’il fait vraiment froid, les insectes seront rares. En effet, cachés, vous ne les verrez pas. Le matin, le bon moment pour les cueillir facilement se situera quand la température commencera à se réchauffer. Mais attention, dépêchez vous d’en faire la provision car elles vont très vite se dégourdir…Vous avez environ ¼ de cueillette facile. Dites vous bien : Sauterelles faciles, truites difficiles !... Dès que vous ne supporterez plus votre tricot ce sera la galère pour attraper les insectes. Généralement les truites aussi auront senti le radoucissement …Ne les faites pas attendre !... Sauterelles difficiles, truites faciles !... Profitez également des changements de temps en cours de journée. Certaines journées chaudes d’été tournent brusquement à la pluie ou à la bruine. Les insectes sont alors surpris en pleine activité et sont quasiment paralysés par l’humidité et le changement de température. Faites en ample cueillette ! Enfin, vous pouvez faire des heureux parmi les gamins ou les gamines plus adroits que les adultes et motivés par quelques centimes d’euros la sauterelle. - Où stocker les sauterelles ? J’utilise personnellement des bouteilles en plastiques de 33 cl, de préférence carrées, perforées, avec un goulot assez gros. A l’aide d’une cordelette attachée au goulot de la bouteille et passée autour du cou ou de la ceinture, j’ai à portée de main mes appâts. Pour les saisir, j’introduis l’index dans le goulot, je renverse la bouteille et je coince ainsi une sauterelle. Vous pouvez, si vous en avez l’autorisation, mettre une bouteille contenant des insectes dans le bas de votre frigo. Pour que cela soit plus pratique, en partant à la pêche, versez les sauterelles dans un boîtier que vous porterez à la ceinture et qui disposera d’une ouverture large. Mettez le boîtier, durant le transport dans votre glacière portative qui doit contenir de Le monde de la Truite

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la glace. Vous disposez alors d’un temps de pêche appréciable avant que les insectes ne retrouvent leur vigueur si tant est que le froid ne les ait pas sclérosés définitivement. Vous les saisissez alors aussi facilement qu’une teigne. Il y a un avantage incontestable de les mettre au froid. Elles ne sautent plus et par conséquent restent vivantes bien plus longtemps car elles ne se blessent pas. Moins elles sautent, plus elles se conservent. COMMENT ESCHER ? Saisissez l’insecte de façon à ce qu’il vous montre le dos. Piquez alors un hameçon bronzé, droit, n°10 ou 8 selon la taille de la sauterelle, derrière la tête et faites le ressortir au trois quart. Généralement, l’insecte reste vivant. La sauterelle vivante est plus attrayante, surtout celle qui possède des ailes et qui les utilise lorsque vous pêchez en surface. Cependant, même morte, bien souvent elle piège les belles truites !

QUELS COURS D’EAU PRATIQUER ? Tous les cours d’eau sans exception, surtout évidemment ceux qui ont la chance d’avoir pour voisines les sauterelles. Ces insectes, comme tant d’autres, à cause des engrais, des herbicides et pollutions diverses ont disparu dans pas mal d’endroits. Ceci dit, il est évident que les petits et moyens cours d’eau, généralement privilégiés des agressions diverses, (surtout en montagne), sont les plus porteurs. Cependant, dans les grandes rivières, le cul de sauterelle s’avère très efficace. Ne le négligez pas non plus dans les ruisseaux. Vous n’utiliserez alors que l’abdomen. L’avantage de pêcher les petits et moyens cours d’eau vient principalement du fait que les truites sont habituées, dès l’apparition des sauterelles, à les avoir au menu. La nature avec la complicité d’Eole et celle des agriculteurs lorsqu’ils fauchent, provoquent un «appâtage» naturel. Servez vous en !

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QUAND PECHER AVEC DE GRANDES CHANCES DE SUCCES ? - Meilleure époque. La date d’apparition des premières sauterelles dépendra de l’altitude et du temps, (été précoce ou tardif). Dès les beaux jours, au hasard de vos sorties pêches, prenez quelques instants pour observer l’herbe des près que vous foulez, en total respect envers les propriétaires riverains. Vous ne voyez rien ? Faites bouger l’herbe. Si vous êtes à l’ombre changez d’endroit et observez plutôt les zones bien ensoleillées et abritées du vent. Il est peut-être trop tôt. Persévérez dans votre recherche chaque fois que vous le pourrez. Vous arriverez à déceler un beau jour l’apparition des premières sauterelles. Elles sont alors encore inutilisables, minuscules. Mais elles arrivent. Le compte à rebours est donc commencé. Dès qu’elles obtiendront une taille suffisante (de 1 à 1,5 cm), pêchez. Quand les premiers cèpes, les premières morilles ou encore les premières cerises arrivent, vous avez hâte d’y goûter. C’est probablement la même chose pour les truites qui n’ont pas dégusté de sauterelles depuis l’automne dernier. Profitez en ! -Meilleurs moments. Bien souvent, les truites se mettront en quête de sauterelles lorsque l’herbe des près qui borde le cours d’eau sèche grâce à l’apparition du soleil et /ou du vent. Les insectes qui étaient en somnolence à cause de la fraîcheur et de l’humidité vont retrouver leur activité dès que la température et la disparition de l’humidité le leur permettra. Les truites connaissent ce moment privilégié et croyez moi attendent les insectes .Comme si elles se passaient le mot elles se mettent en poste, fréquemment, quelques instants avant le grand moment ! - Meilleures journées. Profitez des journées très chaudes, lourdes, avec un vent faible ou modéré qui fait onduler l’herbe près de l’eau. Bien sûr, le vent contrarie l’action de pêche mais pour la sauterelle, je pense que c’est un allié intéressant à condition toutefois qu’il ne soit pas du nord. Il va appâter les bordures, avec des sauterelles mais aussi avec tout ce qui tombera des arbres. Le monde de la Truite

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Les truites, soyez en persuadé, le savent et il y a de fortes chances pour qu’elles se mettent en chasse. Elles ont boudé toute la matinée ? Raison de plus pour ne pas décrocher et faire preuve de ténacité ! Vous ne supportez plus votre tee-shirt ? Tant mieux. Pêchez à la sauterelle ! - Meilleures heures. Le matin tôt n’est généralement pas un bon moment. Ce n’est pas, loin s’en faut, un moment favorable pour la pêche à la sauterelle. Toutefois, curieusement, quelques belles truites peuvent se laisser tenter en pêchant « en noyée ». Mais en l’absence de touche, il faut, je pense, changer d’appâts (vers, teignes, porte-bois…). Vous verrez bien si seule la sauterelle est boudée ou bien si le cours d’eau est fermé. Essayez cependant au cul de sauterelle. Ce dernier ressemble étrangement à une nourriture familière pour la truite, différentes larves verdâtres, cuques vertes, chenilles, etc… A mon avis, les sauterelles vertes et jaunes sont les meilleures. Celles possédant des ailes, souvent plus difficiles à attraper, sont également à privilégier. Ceci dit, entre 11 h et 16 h, c’est-à-dire pendant les heures les plus chaudes de la journée, le pêcheur à la sauterelle fera bien souvent bonne pêche. Ces heures correspondent à l’activité maxi des insectes. L’herbe est sèche, les sauterelles réveillées de leur engourdissement nocturne et matinal sautent. En effet, la nature les a pourvues de pattes arrière faites pour le saut. Elles s’en donnent donc à cœur joie. Celles qui se trouvent près des berges arrivent à tomber à l’eau. Elles mettent alors les truites en appétit. QUELS SONT LES MEILLEURS POSTES ? - En petits cours d’eau. Tous les postes classiques sont à pêcher qu’ils soient profonds ou maigres, rapides ou lents. A noter cependant que les fins de plages peu profondes sont d’ordinaires très porteuses. Un inconvénient majeur si les truites s’y trouvent, réside dans le fait que l’approche est excessivement difficile. Pour ma part, bien qu’il soit de bon augure d’apercevoir des truites dehors, donc apparemment en activité, je préfère que ces dernières se dissimulent tout en restant aux aguets. Vous devez être rapidement fixé. Vos premiers coups de ligne dans les coups marqués, aux abords des gros galets, des berges creuses, des souches, des racines chevelues vous indiqueront par les premières touches si les truites sortent de leurs caches pour chercher ou simplement voir les sauterelles. Dans cette hypothèse, si vous n’arrivez pas trop tard, ce sont les belles pêches qui s’ouvrent à vous car l’approche est facilitée. - En moyens ou grands cours d’eau. Tous les postes près des berges sont en général plus porteurs que ceux situés au milieu.

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LES TOUCHES. Les touches d’antan, sur des poissons sauvages, celles-là même qui sortaient la canne des doigts du pêcheur sont révolues. A la sauterelle, exceptionnellement, il arrive encore ce genre d’émotion à nulle autre pareille si j’excepte quelques touches au grillon ou au vairon. L’éducation des truites sauvages ne fait aucun doute. Tout arrive, même les touches les plus subtiles à la sauterelle. La délicatesse de l’approche surtout par petites eaux, la finesse de la plupart des touches, font que la pêche moderne à la sauterelle a rejoint , à mon avis , les autres pêches fines d’été. Si vous avez la chance d’avoir des eaux claires et une bonne vue, vous apercevrez parfois ces sublimes sirènes élégantes et racées s’approcher de votre insecte au ralenti. Vous les verrez aussi, merveilleuses images s’il en est, se laisser dériver par le courant à quelques centimètres de votre hameçon. Il en est qui ne résisteront pas à l’attrait de la sauterelle mais qui la goberont du bout de la gueule avec une extrême méfiance. D’autres, par contre s’éloigneront à la vitesse de l’éclair comme si elles avaient vu le diable ou bien, à l’inverse s’écarteront discrètement et on ne peut plus lentement. En conclusion, toute la gamme des touches peuvent se succéder, franches, timides, discrètes, imprenables.

Aujourd’hui et bien souvent dans les Pyrénées, même en pêchant à la sauterelle, «le toctoc» qui traduisait les fameuses touches du temps jadis ne sont qu’exception. La dénomination de pêche au toc, même ici, semble erronée. Elle ne demeure que par respect envers les anciens. Je pense donc que le ferrage doit se faire dès le moindre indice de la touche, en tout cas assez rapidement pour éviter qu’il se fasse dans le vide. EN GUISE DE JOKER. Ayez toujours pendant vos parties de pêche des imitations de sauterelles et le cas échéant d’insectes divers. Pour mémoire, cela vous servira si vous êtes pris au dépourvu, si la cueillette s’avère faible ou nulle, si vous avez oublié vos insectes ou s’ils se sont échappés par inadvertance. En cas de difficultés pour vous procurer des sauterelles artificielles chez les détaillants en articles de pêche, voyez un club mouche. Nos amis se feront un plaisir de vous faire des imitations. Les sauterelles peuvent se conserver par dessiccation. Elles sont bien sûr plus fragiles et moins pêchantes mais elles dépannent quand même.

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La Pat(te) de mouche

LA MOUCHE DE MAI Le mois de juin arrivant, la pêche en sèche commence à devenir de plus en plus intéressante. Mouche de mai très simple à réaliser, très prenante lorsque les grandes éphémères sont sur l’eau. Hameçon : TMC 102 Y n° 13 Soie : Grise Sima Tube body, grande éphémère jaune olive Dubbing: cd olive claire Ailes : deux plumes de cd jaune Tête : soie de montage.

Fixez la soie de montage à l’œillet, aller à la courbure et revenir au milieu.

Fixez le tube body.

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Faire un dubbing de cdc olive et l’enrouler très serré.

Fixez deux plumes de cdc jaune pour figurer les ailes, faire une tête fine et finir par un point de colle.

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Littérature

Les Mouches du pêcheur de Truites Étude Imitation Emploi Léonce de BOISSET – 1939 Texte: Arnaud Gény Le monde de la Truite

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L

a littérature halieutique relative aux salmonidés, plus particulièrement la Truite, possède comme toute discipline littéraire ses références. Après avoir évoqué Léon FOCH, nous poursuivrons notre visite du domaine avec un auteur tout aussi passionné : Léonce Valette dit «de Boisset». La richesse et la qualité de son oeuvre nous conduiront à le recroiser au cours d’articles futurs et de l’évocation d’autres ouvrages. Cet article ne sera consacré qu’à sa première prose, «Les Mouches du Pêcheur de Truites», paru en 1939. Avant tout développement sur le contenu ou la forme, je laisserai le soin au lecteur de s’imprégner de la biographie de l’auteur. Elle émane de son petit-fils, Jean-Claude Valette, que le hasard et l’intérêt pour l’œuvre de son grand-père m’ont permis de faire la connaissance. Il apparaissait tout à fait normal, et juste, que cet honneur lui revienne. En fin d’article, vous pourrez trouver la bibliographie de son grand-père qu’il a également établi. Je profite de ces quelques lignes pour lui renouveler tous mes remerciements et toute ma gratitude pour son concours, son aide précieuse et sa gentillesse.

Léonce de Boisset (1884 - 1968), par son petit-fils. Né le 25 août 1884 à Notre Dame de Boisset, un petit village près de Roanne dans la Loire, Léonce Valette était fils unique d’un propriétaire de vignobles. Le curé de son village, le remarquant, lui enseigna les richesses des langues française et latine tandis que Vent de bise l’initia à sa pêche dans le Rhins. Pensionnaire au collège des Jésuites à Saint-Étienne, bachelier à 17 ans, il entreprit des études de droit à Lyon et devient lauréat du concours général des Facultés de droit. Docteur en droit, il publia sa thèse «Du rôle de la coutume dans l’élaboration du droit privé positif actuel» en 1908, son premier livre... Avocat à la Cour d’Appel de Lyon, collaborateur du futur bâtonnier de Lyon, Benoît Faugier, il se maria en janvier 1908 avec sa fille. Ils eurent deux fils, Jean et Paul. Capitaine de cavalerie durant la guerre de 1914 1918, il s’installe après la guerre à Paris, rue de Sèvres, avec sa famille et travaille au Ministère de I’Industrie, dans le secteur des cuirs et des peaux. C’est à cette époque qu’il découvrit la pêche en Normandie. Épris d’indépendance, il revient à Lyon en 1923 pour développer ses nouvelles connaissances en cuirs et peaux et rachète tout d’abord une tannerie puis la fabrique de chaussure Le Loup Blanc. Il transforma cette entreprise lui donnant la spécialité de chaussures pour enfants de très haute gamme et médicalisées. Accompagné par ses deux fils pour gérer cette entreprise, il présidât pendant une dizaine d’années les destinées de la Fédération Nationale de l’Industrie de la Chaussure, du Conseil National du Cuir, relançant à la fin de la guerre 1940 - 1945 la fameuse semaine du cuir. Léonce Valette a été nommé commandeur du mérite agricole et Officier de la Légion d’Honneur. Habitant une villa avenue Esquirol, dans le Parc Chaussagne, il y voyait régulièrement ses amis, le Docteur Georges Massia, Charles Ritz, Tony Burnand, Monsieur et Madame de Chamberet, le Colonel Ogareff, Albert Pigasse... Son bureau du premier étage était rempli de livres dans d’immenses bibliothèques. C’est là qu’il y écrivit ses livres, dont le premier parût en 1939, Les Mouches du pêcheur de truites, sous le pseudonyme de Léonce de Boisset, et avec les dessins de son cousin germain par alliance, Louis Laffin.

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Après les Mouches, Léonce de Boisset publia : • • • • • • • •

L’ombre, poisson de sport Où et comment est-il permis de pécher La Truite, poisson de grand sport Les éphémères La pêche fluviale en France Poissons et rivières de France Réhabilitation de la mouche noyée L’évolution de la pêche à la truite

Chaque année en août, il partait avec son épouse à Champagnole, au Grand Hôtel Ripotot, où ils allaient rejoindre de vieilles connaissances. Durant un mois, il se livrait non seulement à la pêche à la mouche mais aussi aux bavardages du soir au coin de la cheminée, indispensables pour terminer une bonne journée de pêche. Il fit aussi quelques infidélités en retournant pêcher en Normandie ou en Autriche... Périodiquement, Léonce de Boisset donnait des leçons de lancer à certains de ses petits enfants. Ces séances se terminaient généralement avec une ligne coincée dans un arbre ou un hameçon accroché à un vêtement ! Ses petits enfants retiendront beaucoup plus les histoires qu’il aimait leur raconter et dont certaines se trouvent dans «Plaisir des jours» (1945), qui reçut un prix de l’Académie française, «Écrit le soir, bavardage d’un vieux pêcheur de Truite» (1953) ou «Femmes de pêcheurs» (1957). Certaines expressions font d’ailleurs partie de la culture familiale ! Mais si le lecteur découvre dans ses livres son style d’écrivain plein de lyrisme, ses petits enfants aimaient beaucoup entendre, lors de chaque réunion de famille, ses interprétations au piano de la Tosca, de la Veuve Joyeuse ou du Temps des Cerises. Et alors, il prenait pleins de liberté avec la partition qu’il ne regardait même pas pour mieux s’exprimer, romantique à souhait, pour le plaisir de tous. Léonce de Boisset avait aussi une autre passion qui le résumait aussi un peu : la reliure de cuir. Dans son antre, il y avait toujours une dizaine de livres en chantier. Naturellement, il lui fallait les meilleurs matériaux pour ensuite conserver ses livres dans ses bibliothèques et il en réalisa beaucoup, avec tant de minutie, en pleine peau bien sur, affectionnant tout particulièrement le marocain et le chevreau ! Léonce de Boisset était écologique avant l’heure. Déjà, il militait en faveur de la défense de l’environnement et la protection des rivières de France. Membre du Conseil supérieur de la pêche, il exprimât ses points de vue dans la revue Plaisirs de la Pêche, les lacunes de la réglementation française en matière de pêche et de gestion des eaux.

A la fin de ses jours, mon grand-père cherchait ses mots, et il s’est éteint le 9 janvier 1968.

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Jean -Claude Valette

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Revenons désormais à son livre, «les Mouches du Pêcheur de Truites», la passion pour la pêche à la mouche et les encouragements de ses plus proches amis ont éveillé chez Léonce de Boisset le besoin de rédiger un tel ouvrage. Celui-ci peut être qualifié de premier du genre dans la littérature française selon bien des critères. L’auteur l’a voulu non pas comme un traité didactique d’entomologie mais comme un guide, une trame, un document de travail à enrichir, à améliorer par chaque pêcheur au gré de ses observations, de son expérience ou encore de l’évolution de son art dans l’imitation des insectes naturels. Impliquant le lecteur sans tomber dans le futile, sans user de démonstrations magistrales ou rébarbatives sur un sujet aussi précis et complexe, Léonce de Boisset décrit l’ensemble des insectes susceptibles de figurer, un jour ou l’autre, au menu de notre salmonidé de prédilection. L’ouvrage s’attache de sa première à sa dernière page, à suivre le même fil conducteur : la pêche à la mouche. Préfacé par Tony Burnand, il est composé de quatre parties. La première est consacrée à définir les objectifs de l’œuvre, d’annoncer le contenu, d’en donner les limites et d’en déterminer le contexte. Elle est suivie d’une deuxième partie intitulée, « les insectes naturels et leurs imitations », sans conteste la plus conséquente. Après une présentation générale des insectes, l’auteur nous brosse les portraits de différentes espèces appartenant successivement aux Éphémères, aux Trichoptères, aux Plécoptères ou Perlides, aux Sialidés, aux Diptères, aux Coléoptères... Cette partie est essentielle à la bonne compréhension des phases d’évolution des insectes étudiés : larve, nymphe, subimago et imago. La thèse qui consiste en l’imitation parfaite de l’insecte naturel continue de passionner. Deux écoles s’affrontent depuis le XIXème siècle, elles s’affronteront encore pendant des lustres. Quelque soit la position qui vous sied, il faut admettre que la pêche à la mouche n’est pas une science et que, par conséquent, elle ne saurait être exacte et obéir à des lois immuables et fixées. Les observations et les expériences ont apporté de multiples réponses, sont-elles exhaustives, sont-elles juste ? Le chemin de la vérité est encore long. La Truite n’a pas fini de livrer ses secrets, aura-t-elle la gentillesse de nous les confier un jour ? N’oublions pas non plus les nombreuses figures ou planches hors texte qui illustrent son propos. Léonce de Boisset poursuit par un exposé sur ce qu’il nomme les Mouches d’ensemble, puis sur les Mouches noyées. Enfin il n’aurait pu conclure cette partie sans consacrer un chapitre aux Mouches à Ombre, pêche à la mouche par excellence selon lui. La troisième est entièrement consacrée à l’art du montage des mouches artificielles, au matériel et matériaux nécessaires. Le sens du détail et le sens pédagogiques sont présents du premier au dernier conseil. Les modèles classiques les plus courants sont ceux qui sont explicités. Les maîtres en la matière ne sont pas oubliés : Halford, G. de Chamberet, Ogareff, le Docteur Massia... Quinze modèles sont passés en revue, schémas de montage et astuces en sus. Quatre d’entre eux, présentés les premiers sont destinés aux débutants, catégorie dont je fais partie depuis peu. Ils permettent de se familiariser avec les techniques de base. En jouant sur les tailles, les couleurs, il y a déjà fort à faire et de quoi s’occuper durant l’intersaison. J’avoue éprouver des difficultés mais le plaisir et l’envie de réussir prennent le dessus. Au dire de l’auteur et selon ma progression, je devrais d’ici quelques mois me débrouiller et peut-être qui sait, prendre mes premières truites avec des mouches maisons… En attendant les imitations de certains distributeurs garnissent ma boite. Les onze autres mouches expliquées sont destinées à des fabricants avertis ou amateurs éclairés. Le Poisson vient nous conter son point de vue dans l’ultime partie de l’ouvrage et de loin la plus succulente. Quelles sont les raisons qui poussent la Truite ou l’Ombre à venir saisir les insectes en surface ? La faim, il arrive de prendre des poissons dont l’estomac est plein. Le monde de la Truite

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La gourmandise, ne mangeons-nous que lors que nous avons faim ? La Truite et l’Ombre ne seraient pas différents de nous. Certains jours, les Truites dédaignent certains insectes au profit d’autres, abandonnent crevettes au profit d’éphémères. Ne devons-nous pas déceler derrière ces attitudes les caractères de la gourmandise. Le but est de faire prendre conscience au pêcheur qu’il devra adapter son comportement, son matériel à celui du poisson, aux conditions atmosphériques, aux caprices et rites de Dame Nature. Je n’irai pas plus avant dans la description de ce livre. Je peux vous dire que j’ai pris un plaisir non caché à le lire et que j’en prends à chaque fois que je m’y plonge à la recherche d’un détail oublié ou d’un renseignement. De tous les récits faits par Léonce de Boisset, c’est le premier que j’ai compulsé. Il en existe quatre éditions, la seconde est augmentée d’un avertissement de l’auteur, la troisième est identique à la première ainsi que la quatrième. Cette dernière édition a la particularité de contenir une planche hors texte supplémentaire, identique à la jaquette, représentant le Doubs franco-suisse. Selon l’édition et l’état, vous trouverez cet ouvrage à un prix variant de 40,00 à 300,00 euros (cote pour un livre à l’état neuf). Certains tirages sont limités et numérotés, prix peuvent atteindre des sommes plus importantes. Pour vous aider dans vos démarches, vous pouvez vous référer à deux ouvrages de références en la matière :  «Bibliothèque d’un pêcheur à la ligne» de Charles Gaidy, éditions du Gerfaut (2004)  «Les Livres de Pêche en Français» de Pierre Affre, Philippe Lucas et Bernard Caminade, éditions du Pécari (1996, 1999 et 2006) L’œuvre de Léonce de Boisset ne s’arrête pas à ce simple ouvrage. Nous le retrouverons dans d’autres numéros du Monde de la Truite au travers d’autres œuvres, notamment «la Truite, Poisson de Grand Sport» ou «L’Ombre, Poisson de Sport». La liste de ses œuvres m’assure à elle seule les sujets des articles de quelques numéros à paraître. Cependant, il me faut laisser la place à d’autres auteurs et d’autres livres, références dans le monde la Truite. Je ferai donc faux bond à Monsieur Léonce de Boisset et vous emmènerai côtoyer Messieurs Albert Petit ou le Colonel Antoine Vavon.

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Mouche PETIT HISTORIQUE DE LA PECHE A LA MOUCHE

J’aime pêcher la truite. J’aime la pêcher toutes techniques confondues. Et puis, au fur et à mesure de mes apprentissages et surtout l’âge avançant, je me suis intéressé à l’histoire de la pêche de la truite et tout particulièrement de la pêche à la mouche.

Texte: Jean Denis Pouget Photographies : Jérôme Aussanaire & Lionel Armand Le monde de la Truite

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ersuadé que les références se situaient en Angleterre et plus particulièrement vers la fin du 18ième siècle, j’ai été surpris d’apprendre que Confucius (551-479 avant JC) péchait déjà avec « une canne en bambou refendu » et un boyau de ver à soie pour sa ligne. C’est de la que viendrait le nom de soie pour les lignes de pêche à la mouche. Puis Claudius Aelianus, dit Elien le Sophiste (175-235 après JC) donnait une idée plus précise de la pêche à la mouche artificielle en Macédoine dans son manuscrit « Natura Animalium ». La deuxième référence écrite fut faite par une femme, Juliana BERNERS (orthographe la plus courante) abbesse de l’abbaye de Sopwell. Dans son « livre de Saint Alban » rédigé en anglais en 1425, la troisième partie « traité de pèche à la ligne » a été imprimée pour la première fois en 1496. Dans cet ouvrage, Dame Juliana BERNERS décrit une canne de 6 pieds, en saule ou noisetier, muni d’un scion en genévrier auquel était accrochée une ligne grosse de neuf crins de cheval tissés de grosseur décroissante (la première queue de rat). Elle décrivait aussi 12 leurres artificiels imitant des insectes et appelés « mouches ». En 1625, dans « El manuscrito de Astorga », Juan de BERGARA, un espagnol, écrivait : « voici un livre de montage et de dressage des plumes pour pêcher les truites pendant quelques mois de l’année et en particulier janvier et février, et mars et avril et mai jusqu’à Saint Jean ». C’est au 17ième siècle que la littérature de la pèche à la mouche apparaît vraiment grâce aux travaux de Charles COTTON (1630-1687) et de Izaak WALTON (1593-1683). Charles COTTON est l’auteur des « instructions pour la pêche de la truite ou de l’ombre en eau claire », chapitre que l’on retrouve dans l’œuvre de WALTON « Le parfait pêcheur à la ligne » édité en 1676. Ils donnent à eux deux des montages de 65 mouches différentes. Ce livre marque le début de l’approche entomologique de la pêche à la mouche moderne. Izaak WALTON reste l’auteur halieutique qui a amené un certain état d’esprit, voir une philosophie qui associe respect de la nature, de l’environnement et apporte une touche mystique que l’on retrouve dans le film « Et au milieu coule une rivière ». En 1739, le sieur LIGIER nous décrit dans son ouvrage « Les amusements à la campagne ou les nouvelles ruses innocentes » deux mouches : « d’autres forment au mois d’avril une certaine espèce de mouche artificielle dont le corps est comme garni de soie rouge, qui a la tête verte et y mettent des plumes de poule rousse … . La mouche qu’ils inventent au mois de juin a le corps couvert de soie bleue et d’un jaune doré, la tête pâle et les ailes faites de plumes qu’on trouve sous les ailes de perdrix … ». Le monde de la Truite

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Mais surtout, j’essaie de m’attacher aux références de ma région. Le club de pêche sportive Forez Velay a retrouvé la trace d’une exposition en 1905 à Lyon de plusieurs collections d’artificielles créées par Jean-Marie JOURGET. Né en 1875, à BAS EN BASSET dans la Loire, il aimait à se promener sur les rives de l’Ance du Nord afin d’y observer les insectes et créer des modèles proches de la réalité. En 1939, Léonce VALETTE dit « DE BOISSET » car né à SAINT VINCENT DE BOISSET (près de ROANNE) publiait sa première œuvre « Les mouches du pêcheur de truites ». Jusqu’en 1962 il écrivt plusieurs ouvrages sur les mouches noyées, l’évolution de la pêche à la truite ou encore l’ombre, poisson de sport. Il eut la chance de rencontrer dans le département de la Loire un biologiste, le docteur MASSIAS et un créateur de mouches, Gérard de CHAMBERET. Pendant 5 années ils travailleront à identifier puis classer les familles d’insectes ; d’en faire des descriptions précises qui permirent à monsieur De CHAMBERET de créer 34 modèles de mouches. Cette série a été baptisée « série Gallica ». Elles ont été reproduites dès 1928 dans les ateliers de monsieur De CHAMBERET, ateliers situés dans le Doubs, dans le village de CHARRETTE et furent à l’origine de l’entreprise DE CHARRETTE. Cette fabrication artisanale dura une quarantaine d’année, vit la création de nombreux modèles et s’exporta dans le monde entier. Par la suite d’autres grands noms plus connus de nos jours sont venus enrichir cette longue liste. Mais la, il ne s’agit plus d’histoire mais du présent et j’aurais trop peur d’en oublier.

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Infos Etat concernant la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 (et ses textes d’application) Synthèse élaborée par le bureau des services déconcentrés et de la police de l’eau

La loi sur l’eau et les milieux aquatiques en chantier depuis le début de cette législature a été promulguée le 30 décembre 2006 (JO du 31/12/2006). Elle comprend 102 articles et réforme plusieurs codes (environnement, collectivités territoriales, santé, construction et habitat, rural, propriétés publiques ... ). L’ambition première de cette loi est de permettre d’atteindre les objectifs de la directive cadre européenne sur l’eau d’octobre 2000, en particulier le bon état des eaux d’ici 2015. En deuxième lieu, elle veut améliorer les conditions d’accès à l’eau de tous et apporter plus de transparence au fonctionnement du service public de l’eau. Enfin elle s’attache à rénover l’organisation de la pêche en eau douce. La loi apporte tout d’abord deux avancées conceptuelles majeures à notre législation : - La reconnaissance du droit à l’eau pour tous, dans la continuité de l’action internationale de la France dans ce domaine, - La prise en compte de l’adaptation au changement climatique dans la gestion des ressources en eau. La loi rénove l’organisation institutionnelle, notamment les agences de l’eau et le conseil supérieur de la pêche, dans le sens d’une meilleure efficacité Elle réforme les redevances des agences de l’eau, dans le sens d’une mise en conformité avec la constitution d’une déconcentration encadrée par le parlement et d’une simplification. Elle conforte et légitime les comités de bassin à approuver les programmes d’intervention des agences et les taux de redevances. Au niveau national, le conseil supérieur de la pêche est transformé en un Office de l’eau et des milieux aquatiques chargé des études et recherches de portée générale et de l’évaluation. Il apportera un appui technique aux services centraux et déconcentrés de l’État ainsi qu’aux agences de l’eau et assurera en cas de besoin les solidarités inter-bassin notamment l’outre-mer. La loi propose des outils nouveaux et efficaces pour lutter contre les pollutions diffuses Elle propose la mise en place de plans d’action sous forme de mesures contre les pollutions diffuses, bénéficiant d’aide, et pouvant devenir obligatoires dans les secteurs sensibles que sont : - Les zones d’alimentation des captages - Les zones humides d’intérêt particulier - Les zones d’érosion diffuse. Elle donne les moyens d’assurer la traçabilité des ventes des produits phytosanitaires et des biocides et instaure un contrôle des pulvérisateurs utilisés pour l’application de ces produits. La taxe globale d’activité polluante sur les produits phytosanitaires est transformée en une redevance au profit des agences de l’eau prenant en compte l’écotoxicité de ces produits.

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La loi permet la reconquête de la qualité écologique des cours d’eau Le respect du bon état écologique suppose que les milieux aquatiques soient entretenus en utilisant des techniques douces et que les continuités écologiques soient assurées tant pour les migrations des espèces amphihalines, que pour le transit sédimentaire. La loi prévoit également que le débit minimum imposé au droit des ouvrages hydrauliques soit adapté aux besoins écologiques et énergétiques et que leur mode de gestion permette d’atténuer les effets des éclusées. Elle donne les outils juridiques pour protéger les frayères, et précise les modalités de délimitation des eaux libres et des eaux closes. Elle permet une gestion collective des prélèvements diffus pour l’irrigation par la mise en place de structures ad hoc prenant en charge la gestion de quotas d’eau. Elle assouplit les règles de composition et de fonctionnement des commissions locales de l’eau chargées d’élaborer les schémas d’aménagement et de gestion des eaux et de suivre leur mise en oeuvre. Elle renforce également la portée juridique de ces schémas, les rendant ainsi plus opérationnels. La loi renforce la gestion locale et concertée des ressources en eau La loi simplifie et renforce la police de l’eau, La rendant ainsi plus efficace Elle unifie les outils issus de la législation sur la pêche et de la législation sur l’eau, de façon à ce que les rivières soient traité par un corpus réglementaire unique, en complément de l’ordonnance de simplification administrative du 18 juillet 2005 qu’elle ratifie. La loi donne des outils nouveaux aux mairies pour gérer les services publics de l’eau et de l’assainissement dans la transparente Elle accroît les compétences des communes en matière de contrôle et de réhabilitation des dispositifs d’assainissement non collectif ou des raccordements aux réseaux, ainsi que de contrôle des déversements dans les réseaux. Elle améliore la transparence de la gestion des services d’eau et d’assainissement et facilite l’accès à l’eau et à l’assainissement de tous les usagers. Elle crée un fonds de garantie visant à couvrir les dommages imprévisibles pour les terres agricoles liés à l’épandage de boues d’épuration. Elle donne aux communes Les moyens d’améliorer la maîtrise des eaux de ruissellement par la possibilité d’instituer une taxe locale spécifique et instaure un crédit d’impôt pour la récupération des eaux de pluie. La loi réforme l’organisation de la pêche en eau douce Elle modernise l’organisation de cette activité et responsabilise les pêcheurs amateurs et professionnels dans la gestion de leur activité.

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LES POINTS SAILLANTS DE LA LOI (Présentation non exhaustive)

Préservation des milieux aquatiques - L’autorisation d’installations hydrauliques est modifiée au plus tard en 2014 si leur fonctionnement ne permet pas la préservation des poissons migrateurs. Dans le même délai, ces ouvrages doivent, sauf exception respecter un débit réservé de 10% du débit moyen (2.5% aujourd’hui)  Art 5 LEMA / Art. 214-9 CE - Décret du 26 décembre 2007 relatif à l’affectation du débit artificiel des cours d’eau à certains usages - Des obligations de respect de la continuité écologique sont imposées aux ouvrages sur certains cours d’eau, pouvant aller jusqu’à l’interdiction d’implanter des ouvrages. - Des tranches d’eau peuvent être réservées dans les ouvrages dédiés à d’autres usages, notamment hydroélectriques, pour le maintien des équilibres écologiques et la satisfaction des usages prioritaires (eau potable, --.). - L’obligation qu’ont les riverains d’entretenir régulièrement les cours d’eau sans travaux néfastes pour les écosystèmes aquatiques et la capacité des collectivités locales à s’y substituer par le biais d’opération groupée par tronçons de cours d’eau.  Art. 8 et 8 LEMA / Art. 214-17, 214-18, 215-14 et 215-15 CE - Décret et arrêté du 14 décembre 2007 portant dispositions relatives aux régîmes d’autorisation et de déclaration au titre de la gestion et de la protection de l’eau et des milieux aquatiques, aux obligations imposées à certains ouvrages situés sur les cours d’eau à l’entretien et à la restauration des milieux aquatiques et modifiant le code de l’environnement - La délimitation des eaux libres et des eaux closes sera prise en tenant compte des conditions de circulation des poissons.  Art 89 LEMA / Art 431-4 CE - Décret no 2007-978 du 15 mai 2007 relatif aux eaux closes - La destruction des frayères est qualifiée de délit et le tribunal peut ordonner la remise en état du milieu aquatique et la publication du jugement. Leur définition et leur identification seront précisées par décret  Art 13 LEMA / Art. .432-3 CE - Décret identification des frayères en examen Conseil d’Etat le 19/02/2008 - La vente et rachat de poissons braconnés sont punis de 3 750 euros, amende portée à 22 500 euros lorsqu’il s’agit d’espèces protégées.  Art 17 LEMA / Art. 436-16 CE - Décret du 30 mars 2007 fixant la liste des espèces piscicoles mentionnées à l’article L. 436-16 du code de l’environnement - L’accès des piétons aux berges des cours d’eau domaniaux est facilité. - Un régime de transaction est institué pour les infraction& à la police de l’eau sous le contrôle du procureur de la république.  Art 12 LENA / Art 216-14 CE - Décret du 24 avril 2007 relatif à la transaction pénale en matière de police de l’eau et de police de la pêche en eau douce - La réglementation du stationnement ou de l’abandon des péniches sur le domaine public fluvial est renforcée. Le monde de la Truite

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Gestion quantitative - La répartition des volumes d’eau d’irrigation est confiée à un organisme unique pour le compte de l’ensemble des préleveurs dans les périmètres où un déséquilibre existe entre le besoin et la ressource.  Art. 21 LEMA / Art 211-3 Il 6° CE - Décret du 24 septembre 2007 relatif à l’organisme unique chargé de la gestion collective des prélèvements d’eau pour l’irrigation - La modification de certaines pratiques agricoles peut être rendue obligatoire dans des zones de sauvegardes quantitatives, en amont des captages d’eau potable  Art 21 LEMA / Art. 21 211-3 et 211-2 CE - Décret du 14 mai 2007 relatif à certaines zone# soumises à contraintes environnementales - Lorsqu’un ouvrage hydraulique présente des risques pour la sécurité publique. une étude de dangers doit être faite et l’interdiction d’aménager des terrains de camping ou de stationnement de caravanes peut être donnée.  Art. 21 et 22 LENA / Art. 211-3 III 1° à 3° et 213-22 CE - Décret du 11 décembre 2007 relatif à la sécurité des ouvrages hydrauliques et au comité technique permanent des barrages et des ouvrages hydrauliques et arrêtés du 1er février 2008 relatifs au CTPBOH

Préservation et restauration de la qualité des eaux - Les distributeurs de produits antiparasitaires doivent tenir un registre sur les quantités mises sur le marché.  Art 35 LEMA / Art 254-1 CR - Décret du 7 décembre 2007 relatif à l’agrément des distributeurs de certains produits phytopharmaceutiques et au registre prévus à l’article L. 254-1 du code rural - Les matériels de pulvérisation des produits antiparasitaires sont soumis à un contrôle périodique obligatoire.  Art. 41 LENA / Art. 256-1 et 256-2 CR - Consultation Conseil d’Etat en cours (décret) et concertation (arrêtés) - La modification de certaines pratiques agricoles peut être rendue obligatoire en amont des prises de captage et de certaines zones à protéger.  Art. 21 LENA / Art, 211-3 et 211-2 CE - Décret du 14 mai 2007 relatif à certaines zones soumises à contraintes environnementales

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Agences de l’eau - Elles financeront à hauteur de 14 Milliards d’euros pour les 6 prochaines années des actions liées au milieu et aux usages. Au moins un milliard d’euros sera consacré à la solidarité envers Les communes rurales.  Art. 82 LEMA / Art. 213-8, 213-8-1, 213-1, 213-9-2 CE - Décret et arrêté du 15 mai 2007 relatif aux agence de l’eau et décret du 15 mai 2007 relatif aux comités de bassin - Les redevances sont modulées en fonction des enjeux et des investissements.  Art. 84-2 à 84-8 LEMA / Art. 213-10 CE Décrets et arrêté du 5 septembre 2007 relatif aux modalités de calcul des redevances des agences de l’eau - La taxe piscicole est remplacée par une redevance pour la protection du milieu aquatique payée par les pêcheurs.

Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques Un Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA) se substitue à l’actuel Conseil supérieur de la pêche (CSP) pour renforcer la surveillance des cours d’eau sur le terrain, bâtir un pôle national d’étude et d’expertise et mettre en place un véritable système d’information sur l’eau et les milieux aquatiques ainsi que sur les performances des services publics de l’eau et de l’assainissement.  Art. 88 LEMA / Art. 213-2 CE - Décrets du 25 mars 2007 relatif à l’office national de l’eau et des milieux aquatiques et du 26 décembre 2007 sur la possibilité de recruter des contractuels

Organisation de la pêche en eau douce Une fédération nationale de la pêche en eau douce est créée ainsi qu’un comité national de la pêche professionnelle en eau douce.  Art. 91 LEMA / Art. 434-5 CE Arrêté du 15 mars 2007 modifiant l’arrêté du 5 février 2007 fixant le modèle de statuts de la Fédération nationale de la pêche  Art, 93 LENA / Art 434-7 CE Arrêté du 5 décembre 2007 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Comité national de la pêche professionnelle en eau douce

http://www.truitesetrivieres.com

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Matériel T

rois ans après avoir sorti ce qui allait devenir la gamme de canne à mouche la plus vendue de ces dernières années, les Stream Dance GLX, la société G.Loomis, leader sur son marché, décide pour cette 2008 de continuer sur sa lancée et de proposer quatre nouvelles cannes à mouches typées « truites » s’adressant à différentes populations de moucheurs: • • • •

La La La La

G.Loomis G.Loomis G.Loomis G.Loomis

Xperience EastFork Max GLX Whisper Creek

Pour les habitués de la marque G.LOOMIS, les «Stream Dance GLX» sont des cannes qui ont bouleversé un peu les standards de la célèbre marque américaine. En effet, fini le look sobre, voir presque austère des précédentes cannes et place à la couleur. Le blank est d’un très joli brun et la poignée, magnifique, est pratiquement un objet d’art, le liège et les composants de la canne étant de la meilleure qualité aujourd’hui disponible sur le marché. Ce revirement est d’autant plus marqué aujourd’hui avec ces nouveautés 2008.

L’Xperience est une canne d’entrée de gamme de G.Loomis amenée à compléter les gammes existantes déclinée en 10 modèles de 265 USD* à 345 USD*, soie n°3 à Soie n°12, 7’6‘’ à 9’. Elle est fabriquée à partir des mêmes graphites hauts modules ayant fait la réputation de la marque. Elle est disponible en 3 ou 4 brins selon la taille Elle a une action semie-progressive permettant d’assurer suffisamment de réserve de puissance et une mise en action rapide. Cette gamme s’adresse clairement à tout débutant à la mouche cherchant une canne performante à un prix réduit.

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La gamme EastFork déclinée en dix modèles (de 7’ à 10’, soie n°3 à 7) propose sur le marché un rapport qualité prix inégalé (385 à 435 USD*). Elle a été conçue en faisant appel aux meilleurs matériaux disponibles dont l’utilisation de graphite extra haut module permettant de proposer des cannes ultra légères, fines et malgré tout robustes. Un blank de couleur cabernet satin avec une action de pointe ultra rapide permettant un meilleur contrôle quelque soit les conditions de pêche. Ces cannes offrent aussi un atout esthétique supplémentaire, le porte moulinet de couleur bronze portant le logo de G.Loomis anodisé…

Pour mieux comprendre le positionnement des deux dernières gammes, il est nécessaire de revenir sur la gamme Stream Dance GLX. Les cannes de la gamme Stream Dance étaient au nombre de deux, la GLX et la METOLIUS (entrée de gamme de G.loomis arrêtée cette année). La GLX a été déclinée en trois types d’actions : • La GLX PRESENTATION, plus douce, d’action plus progressive et plus lente, que les autres GLX, est idéale pour effectuer des lancers précis et court. • La GLX MLS (MAX LINE SPEED) est une canne très typée et extrêmement rapide. • La GLX HLS (HIGH LINE SPEED) possède une action rapide permettant une distance de lancer impressionnante avec en prime une meilleure présentation à courte distance que l’ancienne GLX. Cette dernière représente l’action la plus polyvalente pour tout pêcheur à la mouche, les deux premières s’adressant à des moucheurs recherchant des cannes beaucoup plus pointues ou spécialisées dans leurs actions.

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En 2008, Les lanceurs souhaitant pêcher avec une G.Loomis d’action plus lente, plus douce, plus progressive permettant des posés plus délicats face à des poissons éduqués, choisiront la dernière née, la gamme Whisper Creek. Cette gamme succède à la GLX Presentation et se décline en sept modèles de 7’9’’ à 9’ et d’une soie n°2 à n°5. Les prix devraient se situer de 575 à 620 USD*. Le design et la couleur du blank ont été radicalement changés pour les différencier de la gamme Stream Dance GLX. La qualité des blank permet à la canne de se «charger» rapidement et offre à son acquéreur la pointe la plus fine du marché.

La gamme Max GLX est clairement la petite soeur de la Streamdance GLX MLS dont est elle est inspirée. Elle s’adresse particulièrement aux pêcheur recherchant une canne d’action de pointe, ultra rapide, rigide, haut de gamme, offrant la meilleure qualité des composants du marché. C’est ainsi la canne idéale pour ceux dont le lancer se caractérise par des boucles très rapides et tendues. Tout comme sa grande sœur elle est particulièrement adaptée à la pêche en bateau pour pêcher contre le vent ou pour à la nymphe avec indicateur. Elle est disponible en trois modèles de 9’, soie n°4 à 6. Un prix allant de 620 à 630 USD* selon le modèle.

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Pour vous faciliter votre choix, le schéma ci-dessous vous permet de situer les différentes gammes de canne G.Loomis les unes par rapport aux autres :

La marque G.Loomis enrichit ainsi sa gamme pour la rendre plus complète pour le plus grand plaisir des pêcheurs à la mouche. Texte & photographies: Frank Faubert * prix catalogue Amérique du Nord

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Infos Visite des nouveaux locaux de la société «Pecheur.com»

Texte & Photographies: Christophe Bouet

C

’est à l’occasion de l’inauguration des nouveaux locaux de la société FUGAM (pecheur. com) qui s’est déroulé le 6 juin dernier que nous avons pu nous rendre compte du chemin parcouru en seulement 6 ans du désormais leader européen de la vente d’article de pêche, de chasse et de l’outdoor sur le Net. Implantée depuis sa création à Gannat dans l’Allier, la SAS PECHEUR.COM devient désormais la SAS FUGAM dont la marque PECHEUR.COM reste néanmoins l’enseigne commerciale, maintenant connue et reconnue par tous. L’équipe dirigeante a souhaité donner à l’entreprise une véritable image de nature et de loisirs verts en remplaçant le nom très spécialisé et très évocateur de Pecheur.com par FUGAM, un mot latin qui signifie évasion ! Ce nom de FUGAM « colle » parfaitement à la société crée par Olivier Bernasson qui ne cache pas sont attachement à la protection de tous les écosystèmes afin de sauvegarder la biodiversité de notre beau pays. L’histoire d’une passion Tout a commencé en novembre 2000 où Olivier Bernasson et Pierre Ourliac lance officiellement PECHEUR.COM sur la toile. Les deux hommes, travaillent déjà depuis de longs mois sur ce projet. A la tête d’une entreprise de communication, ils utilisent Internet. Pour montrer leur savoir-faire, ils décident de construire un site sur le thème de la pêche, thème qui n’est pas retenu au hasard puisque c’est l’une des passions d’Olivier Bernasson. Très vite, ce site devient visible, les pêcheurs s’y retrouvent. La fréquentation augmente et du coup Olivier Bernasson et Pierre Ourliac enrichissent le contenu, tout en menant de front leur activité principale. Carnets d’adresses, lieux de pêche, conseils délivrés par des experts, des guides, des journalistes, petites annonces, des photos de prises réalisées par les pêcheurs, le site séduit. En 2001, la lettre du pêcheur et un forum viennent enrichir le contenu. Le monde de la Truite

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Le succès grandit et donne d’autres idées aux deux concepteurs : devenir un site marchand. D’autant qu’à cette date, il n’y a rien de véritablement structuré dans ce secteur là. En avril 2002, le site, jusque là communautaire devient marchand. Un démarrage en douceur avec le principe d’une galerie marchande exclusivement réservée aux livres et vidéos de pêche. Les résultats ne sont pas ridicules. La boutique grandit, le chiffre d’affaires aussi. Humblement, Olivier Bernasson souligne qu’il ne connaît pas tout de la pêche, en revanche toute la sphère Internet, il maîtrise. Pionniers dans le domaine, ils le sont, « nous sommes partis très tôt » explique le président de PECHEUR.COM. « Nous avons fait de l’ombre à personne » ajoute Olivier Bernasson. En 2004, avec l’arrivée de Paul-André Rascle, au poste de directeur général, la société PECHEUR.COM voit le jour. Il recrute un directeur commercial. Des financiers croient au projet de l’entreprise. Les fournisseurs font progressivement confiance à la PME et plusieurs gammes de produits sont proposées à la vente sur le site. Grâce à la ténacité des trois co-fondateurs, la recherche de partenaires financiers a pu aboutir. Ils convaincront à l’échelle régionale puis à Paris. Une levée de fonds d’un million d’euros permet d’accélérer le développement. Outre l’univers de la pêche, de toutes les pêches, PECHEUR.COM s’intéresse à plusieurs autres univers celui de la randonnée, du camping, du nautisme, de la chasse, mais aussi les animaux de compagnie. FUGAM – PECHEUR.COM, c’est aujourd’hui 50 000 références issues de 331 marques, et 22 emplois crées en 3 ans pour un chiffre d’affaires prévisionnel de 5 millions d’euros en 2008. SAS FUGAM L’inauguration ou nous avions donc été conviée ce vendredi 6 juin 2008 était non seulement le moyen de partager une réussite évidente, de visiter les nouveaux locaux plus grands et plus fonctionnels de cette entreprise leader dans son domaine mais aussi de fêter officiellement la naissance de FUGAM. L’ambiance y a été chaleureuse et conviviale et de nombreuses personnalités politiques départementales et régionales étaient présentes pour s’associer à cette réussite dans le monde du e-commerce. Un seul regret : que le monde de la pêche n’est pas été mieux représenté alors que la société FUGAM – PECHEUR.COM est désormais devenu un acteur incontournable dans le milieu de la vente d’article de pêche et dont les valeurs méritent à elles seules le déplacement. Notons toutefois la présence de Jean-Marc Chignard, directeur de la société Mouches de Charrette, de Jean-Yves Chastenet du site Internet Gobages.com, de Laurent Leloup, guide de pêche professionnel et de votre serviteur, Christophe Bouet, représentant le site pechedelatruite.com et l’association Pêche de la truite.

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Leurres ULTRA LEGER ET CUILLER TOURNANTE LES ORIGINES PRESENTATION GENERALE Avec cet article, c’est « retour aux sources » ! En effet, combien sommes- nous à avoir fait nos premières gammes de pêcheurs au lancer avec une cuiller tournante ? Combien sommes- nous à l’utiliser encore régulièrement ? Il s’agit là du leurre emblématique du pêcheur à l’ultra léger, de celui grâce auquel les autres pêcheurs nous ont affublés du surnom de « ferrailleurs »…..

Texte: Christophe Chambon Photographie: Christophe Chambon & Jérôme Aussanaire Car la cuiller n’a pas toujours bonne presse parmi le monde des pêcheurs de truite, pas pour le fait qu’elle soit souvent armée d’un triple (car alors que dirait-on des montures à vairon qui en ont souvent deux ?), non non, la raison est ailleurs : c’est parce que c’est un leurre d’une redoutable efficacité ! Il n’y a qu’à suivre un pêcheur à l’ultra léger à la belle saison pour s’en convaincre en voyant à quelle vitesse il pêche et le nombre d’attaques qu’il enregistre…. Revers de la médaille, et c’est là je pense le reproche qu’on peut lui faire, c’est un leurre peu regardant : avec lui, tout est bon, il est susceptible d’intéresser aussi bien la truitelle que la mémère. Il ne sera pas question ici de parler de technique de pêche, de stratégie, mais uniquement de présenter ce leurre –si tant est que ce soit nécessaire !- et de nous souvenir par là de nos débuts de « ferrailleurs », quand nous ne savions pas trop comment marche ce drôle d’engin….Nostalgie ! Car enfin, une cuiller tournante, c’est quoi ? Un axe métallique, plus ou moins lesté, une palette qui tourne autour, un hameçon, et voilà, le tour est joué…. Avant d’aller plus avant, il nous faut rendre hommage, et avoir une pensée pour quelques personnes, et je n’irai pas avec….le dos de la cuiller ! Ultra léger et leurres tournants, les origines Commençons par monsieur André Meulnart. Il s’agit de la personne qui, en 1938, inventa la cuiller tournante, rien que ça ! Nous lui sommes tous redevables ! Son invention a fait le tour du monde, elle est utilisée sur tous les continents, a fait prendre des milliers de poissons, et va continuer à le faire ! Le monde de la Truite

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Utilisée partout, toujours copiée, elle ne cesse d’évoluer : le spinnerbait, bien connu de pêcheurs de carnassiers n’est-il pas une évolution de la « basique » cuiller tournante dont il reprend le principe d’une palette tournant autour de son axe ? Et savez-vous comment ce monsieur baptisa son invention ? L’ Aglia , cela ne vous dit rien ? Mais si bien sûr ! C’est le nom de la cuiller numéro 1 de chez Mepps (Manufacture d’Engins de Précision pour la Pêche Sportive), la plus connue au monde ! Aglia est un mot d’origine latine que l’on retrouve dans les noms scientifiques de certains papillons (par exemple la Hachette a pour nom scientifique « aglia tau »). Quand on dit qu’une cuiller « papillonne »…… Mais cela ne s’arrête pas là, c’est une référence mondiale ! Sur certains site américains et canadiens, quand on parle de « la palette française » (french blade) on fait référence à la forme bien particulière de la classique Aglia…. Voilà une invention française qui est mondialement connue et utilisée par tous les pêcheurs aux leurres…. Précisons encore que monsieur Meulnart n’en était pas à son premier coup de génie…. En 1935, il avait mis au point le premier moulinet à tambour fixe français, qu’il avait baptisé « le Vamp ». Sans lui, point de « ferrailleurs » ! La deuxième personne à laquelle je pense en écrivant ces quelques lignes est un monsieur qui par ses ouvrages (Apprentissage du lancer ultra léger ; Secrets de montages des leurres, Lettres sur l’eau en Limousin…et ailleurs, Pêcher en Creuse, A contre courant …) et ses articles passés, présents, et nous l’espérons à venir pour encore longtemps, a contribué à la popularité, la divulgation de l’ultra léger,notamment à l’aide des cuillers tournantes. Il s’agit, vous l’aviez reconnu, de monsieur Daniel Taboury. La canne qu’il avait signée pour une grande marque reste une référence après bien des années…. Pour toutes ces raisons, j’ose écrire que monsieur Taboury est à l’origine du bonheur que je ressens à chaque fois que je promène mes leurres tournants à l’aide de mon fleuret sur mes ruisseaux du Limousin (ou ailleurs…) et que je ne dois pas être le seul dans ce cas là….. Voyons maintenant d’un peu plus près cette fameuse cuiller tournante.... Ce sera d’une manière très générale, succincte…. Les tailles: Le poids limite de l’ultra-léger étant fixé à 3 grammes, les tailles adaptées à ce mode de pêche seront donc peu nombreuses. Notre choix se portera sur les numéros 0 et 00 chez Mepps par exemple et 1 et 2 pour Panther Martin. A titre d’exemple, une Aglia n°0 pèse 2,5g., une Aglia Comet 2g. Une Panther Martin n°1 pèse 1/32oz (soit 0,8g) une n°2 pèse 1/16oz. (1,75g.). Par eaux basses et claires, les plus petits modèles auront souvent notre préférence, mais rien n’empêche de prendre un modèle un peu plus gros pour pêcher plus creux, ou à contrario d’utiliser un petit modèle pour pêcher canne haute, dans la pellicule quelle que soit la profondeur…. Le point important , c’est d’avoir des cuillers de qualité , en effet, il faut que la palette tourne dès la chute de la cuiller dans l’eau et le début de la récupération. Ceci est primordial, la truite est en effet susceptible de fondre sur la cuiller dès son « amerrissage » et cette dernière doit être pêchante de suite ! Il peut être judicieux de vérifier le bon fonctionnement de ses leurres avant de pêcher avec quand on les a achetés et d’éliminer ceux qui ne donneraient pas entièrement satisfaction. Je Le monde de la Truite

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ne sais pas pourquoi, mais j’ai parfois été déçu par certaines cuillers, surtout dans les tailles 00... Les palettes: Concernant les cuillers tournantes, il y a deux grandes familles : - les palettes montées sur étrier : chez Mepps: les Aglia, Comet, Streamepps, Aglia longue, Thunder Bug….. - les palettes percées dans lesquelles passe l’axe du leurre : Panther Martin par exemple…. Les deux systèmes sont valables : ça tourne! En fait, c’est la forme de la palette qui va déterminer le « degré » de papillonnement de la cuiller…. Passons sur les palettes montées sur l’axe (Panther Martin), elles ont toutes la même forme, ça papillonne du tonnerre de Dieu, d’entrée de jeu, et surtout, gros avantage dans certaines conditions : ça pêche creux…. Pour les palettes sur étrier, le choix est plus vaste : cela va de la forme « ongle » (assez arrondie donc) comme sur l’Aglia classique à la forme « feuille de saule » (allongée) avec l’Aglia longue, en passant par l’intermédiaire avec la Comet ou la Black Fury toujours chez Mepps. Une forme ongle tourne assez éloignée de l’axe, elle papillonne beaucoup, envoie de fortes vibrations et pêche moins creux que les autres modèles. Ce sera un modèle tout indiqué pour pêcher par eaux basses, dans la pellicule, en été avec des truites actives. La forme « feuille de saule » tourne , elle , près de l’axe en envoyant des vibrations plus régulières me semble-t-il, mais surtout pêche plus « creux » et tire moins sur la canne qu’une forme « ongle ». Elle sera donc très bonne en début de saison pour pêcher plus profond, ou en lançant vers l’aval vu son faible tirant d’eau…. La forme intermédiaire (Comet, Black Fury), est donnée pour pêcher «moyenne profondeur», mais je n’ai pas assez de recul pour en parler, préférant me cantonner aux trois modèles précédents : forme ongle, feuille de saule et palette sur l’axe….. Les couleurs: Vaste sujet ! L’ultra léger à l’aide de cuillers tournantes se pratiquant surtout « à la belle saison », il s’adresse en priorité aux poissons actifs, qui « en veulent » et qui sont capables de se déplacer pour se saisir du leurre. Dans ces conditions (eaux réchauffées, truites hyper actives), il arrive souvent que quelle que soit la cuiller utilisée, ça marche (si si, ça arrive…). Mais hors de ces jours « de folie », la plupart du temps, la truite peut se montrer chipoteuse, regardante et attaquer seulement du bout des lèvres. Le monde de la Truite

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Dans ce cas, il sera utile d’avoir un choix de coloris suffisamment étendu pour pouvoir trouver celui qui va provoquer des attaques plus franches. En général, les pêcheurs à l’ultra léger procèdent comme ceci pour faire leur choix: -

Temps sombre : palette argentée/ fire tiger/ fluo…. Temps ensoleillé : palette dorée/cuivrée…. Eaux teintées : palette fire tiger/ fluo…… Eaux claires : palette dorée/ cuivrée/ et toutes couleurs ternes…

Rien que ceci donne des combinaisons « casse tête » : par exemple, par temps sombre et eaux claires, va-t-on prendre en considération la couleur du ciel ou l’état de l’eau ?..... A moins de parfaitement connaître le parcours et le caractère de ses habitantes, c’est une situation pour laquelle il va falloir faire des essais…… J’ai laissé pour la fin un coloris que j’apprécie beaucoup dès que les beaux jours arrivent : le noir…. En plein été, par de chaudes journées, c’est quelques fois celui qui sera préféré par les truites. Est-ce parce qu’une cuiller de cette teinte ressemblerait à une sorte d’insecte sombre tombé à l’eau ? Je ne sais, mais c’est fort possible…. Les jours où les truites tapent dans la cuiller sans vraiment s’en saisir sont des jours désespérants où nos nerfs sont mis à rude épreuve…d’autant plus que s’il y a des tapes, c’est que les truites sont actives, qu’elles sont sensibles au leurre utilisé, alors ? Dans ce cas, je pars du principe que le leurre est bon, la taille est bonne, mais le coloris est à revoir…..et je m’en sors parfois en utilisant un coloris « agressif », comme l’humeur des truites : le rouge par exemple, ou le fire tiger…..

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La question de l’armement: C’est un sujet qui revient régulièrement dans les forums de discussion et lors de débats entre pêcheurs….. On sait que le gros reproche mis en avant quand il est question de la cuiller à l’ultra léger est son hameçon triple d’origine (sauf en ce qui concerne le « Streamepps, armé d’un simple dans l’emballage –cf. photo) qui blesserait, paraît-il, beaucoup de truitelles…. Je dirais que très franchement, c’est un peu exagéré….mis à part certains jours où les truites engament franchement, la plupart du temps, elles sont prises en étant piquées au bord des lèvres…. Pour palier au risque, on peut très bien adopter diverses solutions : - Soit couper une des branches du triple - Soit enlever le triple et mettre un petit anneau brisé avec un hameçon simple sans ardillon. On en trouve des spécialement conçus pour cet usage, je joins une photo pour donner une idée du résultat. Cette dernière solution est idéale pour qui a l’habitude de relâcher ses prises ou qui fréquente des parcours « no-kill » ouverts aux leurristes…. Dans ce cas, le nombres de loupés à la touche est peut-être un peu plus important, mais les truites sont remises à l’eau avec un minimum de « dégâts » …. Pour conclure… Je dirai simplement que la cuiller tournante à l’ultra léger est un leurre à avoir absolument dans ses boîtes. Que si certains ont cru pouvoir l’enterrer avec la venue des poissons nageurs nouvelle génération et autres leurres souples, ils se privent d’un outil formidable….. A la date à laquelle j’écris ces quelques lignes, nous devrions être en pleine période faste pour l’U.L, et la cuiller tournante devrait donner le meilleur d’elle- même, malheureusement, les épisodes orageux de ces derniers temps ont exagérément gonflé nombres de cours d’eau, et rendu les eaux peu compatibles avec ce mode de pêche…..mais gageons que ce n’est que partie remise, et tenons-nous prêts…..avec nos fidèles cuillers !

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Internet

http://www.mouche-fr.com

M

ouche-fr est un sîte communautaire dédié spécifiquement à la pêche à la mouche où règne une ambiance et une convivalité qui méritent d’être signalés! Du débutant ou pêcheur expérimenté, chacun peut trouver des réponses appropriées sur ce sîte très spécialisé. On aime:

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une rubrique vidéo tres variée et bien fournie un forum très dynamique un accueil chaleureux le principe associatif l’absence de publicités «parasites»

On aime moins:

- La charte graphique - L’impossibilité d’accéder au forum sans être préalablement inscrit

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Vairon Au vairon mort manié : En été, pêchez léger !

On a souvent l’habitude d’abandonner la pêche au vairon manié dès que les beaux jours arrivent pour favoriser des pêches comme la mouche artificielle ou la pêche aux leurres. Toutefois, en ignorant les préjugés ridicules et en modifiant un peu ses habitudes, on peut encore réaliser de belles pêches dans les eaux estivales les plus basses …… à condition de bien maîtriser sa pêche, le choix de sa monture et sa tactique.

Texte et photos de Christophe Bouet S’il est effectivement vrai que les poissons deviennent plus méfiants, plus difficiles et que les loupés sont plus nombreux lorsque l’eau est plus rare dans la rivière, l’intérêt de la pêche au vairon manié ne disparaît toutefois pas avec les beaux jours. Et contrairement aux idées reçues, la pêche au vairon mort manié continue de faire bouger les truites autant que lorsque l’eau est plus froide …. et peut être même d’avantage ! Cependant, s’il est incontestable que le comportement des poissons se modifie avec l’arrivée de température plus chaude, il parait aussi évident de s’adapter aussi et de changer également notre mode de prospection ainsi que notre technique de pêche. Vers l’amont … sinon rien ! Beaucoup de pêcheurs au vairon ne soupçonnent pas les ressources de cette technique en période d’étiage alors que les eaux sont basses et claires. Moyennant quelques petites adaptations dans sa manière de pêcher, vous pourrez rapidement constater qu’il y a encore de belles pêches à faire au cœur de l’été. Avant toute chose il faut maintenant oublier le fameux lancer trois-quart aval habituellement utilisé pour rechercher la truite. En effet, même si cette prospection est très efficace en début de saison, lancer ainsi et récupérer en animant quand le vairon décrit vers l’aval un arc de cercle est maintenant à proscrire. Car dans des eaux particulièrement basses, la première règle est la discrétion. Donc pas question de descendre la rivière en pêchant si vous ne voulez pas voir les truites s’enfuirent à votre approche, parfois même à des distances plus importantes que nos possibilités de lancer. Le monde de la Truite

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Certes, l’effet serait moins flagrant sur un poste très profond mais ce qui complique les choses c’est qu’en général ce type de poste est moins fréquenté en été que le reste de la saison et que s’il est occupé, la truite y est généralement totalement apathique. En effet, notre belle sauvage fréquente plutôt à cette période les bordures de courant, les débuts ou fins de radier et les lisses abrités par une végétation surplombante où elle est effectivement plus craintive mais aussi prête à engamer un vairon habilement et discrètement manié qui s’aventurerait sur sa zone de chasse. Une animation prudente Contrairement à ce qui peut se passer classiquement en début de saison, pour demeurer attractif par eaux basses, le vairon ne doit pas « trop en faire ». En effet, par expérience, j’ai constaté qu’il était prudent de ne pas trop animer le vairon et qu’il était nécessaire d’éviter les culbutes trop sèches et les vifs changements de direction si l’on ne veut pas effrayer les truites en poste. Car au contraire, nos belles mouchetées sont plus aptes en ces périodes chaudes à accepter un poissonnet animé mollement au ras du fond. Pour se faire, laissez tomber vos montures à plombée en tête et optez pour des montures avec des plombées uniquement internes de type « Plasseraud », « Lardy » ou « Clou ». Ce genre de monture permet au vairon d’avoir une action plus fluide et moins hachée qui convient parfaitement à la pêche vers l’amont sur des poissons particulièrement méfiants. Pêchez léger ! L’atout majeur de ce type de monture est sa légèreté et c’est pourquoi les lestages de 1 à 3 grammes au maximum dans le corps du vairon me semblent parfaitement adapté à la plupart des conditions de pêche par eaux basses. Ne faite pas plus, cela ne servirait à rien car la profondeur des postes les plus productifs n’excède que rarement les vingt ou trente centimètres. Pour les pêcheurs au vairon mort manié qui sont habitués aux montures lourdes et fortement plombées en tête, il y aura forcément une petite période d’adaptation car le contact qu’elles procurent est généralement plus franc qu’avec les montures qui nous intéressent en cette circonstance. La difficulté principale réside dans le contact avec la monture qui est ramenée vers soi. La récupération est en fait effectuée au moulinet pendant une phase d’abaissement progressif du scion de la canne. Entre ces phases d’abaissement ou le fils est récupéré, le relèvement de la canne permet de conserver le contact avec la monture tout en gardant le fils constamment sous tension. Pour faciliter les choses, la canne doit être tenue en position haute et une longueur de 3 mètres au minimum s’avère être un atout non négligeable. Dès lors, passé l’inévitable période d’adaptation, vous sentirez très vite le vairon se faufiler dans les plus petites veines de courant, glisser merveilleusement bien sous les berges creuses et filer aisément entre les blocs rocheux. En ce qui concerne la taille des vairons, choisissez les tout petits, entre 4 et 5 centimètres de long car j’ai également constaté que les résultats étaient plus réguliers avec des poissonnets de cette taille et que les touches étaient vraiment plus franches. Pour les mêmes raisons de discrétion, ne lancez pas à proximité d’un poste ou d’une truite que vous aurez observée car même si la monture est légère et le vairon petit, le bruit d’un poissonnet qui tombe dans l’eau restera toujours moins discret qu’une nymphe. Est-il besoin de vous rappeler qu’une truite à découvert peut être totalement paranoïaque et que le moindre doute peut la faire fuir. Le monde de la Truite

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Connaître ses aptitudes visuelles pour la pêcher ! Le champ de vision de la truite se recoupe d’environ 30° à l’avant et au dessus. Cette zone de vision binoculaire, où elle appréciera la perspective de la profondeur, sera alors une zone privilégiée pour l’attaque, favorisée également par la concentration des cônes sur sa rétine. Le seul point noir, c’est que notre belle mouchetée est affligée d’un angle mort de 30° juste derrière elle. Dans la pratique, il est possible d’approcher de très près une truite par l’arrière si l’on est discret. Mais la difficulté sera, lors du lancer dans sa zone d’attaque, d’éviter le passage du fil dans son angle de vision supérieur. La truite possède des yeux positionnés vers l’avant, sur les côtés, mais aussi légèrement vers le dessus de la tête. Il en résulte donc un champ de vision supérieur amélioré. La zone binoculaire s’étend donc vers le haut en formant un angle de 97,6° qui procurera un champ de vision plus ou moins important en fonction de la profondeur à laquelle se trouve la truite. Le cristallin de l’oeil de la truite présente un angle de vision de 180°. Grâce à sa rétine pourvue de bâtonnets bien répartis, notre belle mouchetée est capable d’accommoder son regard sur des objets répartis sur un vaste champ. La courte focale de son cristallin lui donne la possibilité d’avoir une profondeur de champ optimale : Entre 60 cm et l’infini, elle est capable de faire le point sur n’importe quel objet. Cependant, lorsque la truite concentre son attention et fait le point sur un objet très proche, quand elle s’alimente par exemple, elle discernera moins bien les objets plus éloignés. Pêchez les bordures En dehors de l’aube et du crépuscule ou les truites se postent en plein radier, le reste du temps les zones de bordures calmes et peu profondes sont souvent excellentes. Il faut surtout par précaution attaquer les secteurs favorables d’assez loin pour ne pas voir un poisson nous filer entre les jambes et rendre ainsi stérile plusieurs dizaines de mètres de rivière. Je ne saurais trop vous conseiller également de ne pas lancer directement sur le poste à pêcher mais bien au delà pour ne pas effrayer une truite en poste. L’idéal est de lancer deux ou trois mètres en amont dans une veine de courant et d’amener le vairon en l’animant avec parcimonie dans la zone favorable. Si rien ne se passe après deux ou trois lancers et que vous n’avez vu aucun poisson s’enfuir c’est que la truite est sur un poste de repos, cachée dans son abri. Tout n’est alors pas complètement perdu puisqu’il reste encore la solution de dandiner directement sur le poste supposé : amas de branchages, racines baignantes ou encore frondaison rasant la surface de l’eau. Il est parfois Le monde de la Truite

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surprenant de voir une truite, pourtant capable de nous repérer et de détaler à plus de vingt mètres lorsqu’elle est sur un radier se faire prendre pratiquement dans nos bottes quand elle est sous sa cache. En effet, le cristallin de l’oeil de la truite possède une courte focale qui lui donne la possibilité d’avoir une profondeur de champ optimale de 60 cm à l’infini donnant donc la capacité à dame fario de faire le point sur n’importe quel objet. Cependant, lorsque la truite concentre son attention et fait le point sur un objet très proche, quand elle s’alimente par exemple, elle discernera moins bien les objets plus éloignés : Ce qui explique que l’on puisse, même en été par eaux basses, prendre des poissons pratiquement à nos pieds. Toutefois, soyez logique : Si une truite vous a vu et a filé se cacher sous une cache à votre approche, inutile d’y dandiner votre vairon ! Des touches subtiles En début de saison en pêchant « trois quart aval » les touches sont généralement assez sèches, voir brutales, car la truite se déplace latéralement et vient directement taper sur la monture quand elle attaque. En pêche « amont » c’est un peu différent et il faut être particulièrement vigilant si l’on ne veut pas rater la majorité des attaques que l’on pourra avoir en pêchant ainsi. En effet, le plus souvent, la truite intercepte le vairon qui dérive dans le courant vers elle sans vraiment se déplacer. Dans ce cas, on ressent uniquement un petit toc, parfois un imperceptible gratouillis ou un léger arrêt. Pire encore, il arrive fréquemment à la truite de se laisser porter par le courant lorsqu’elle saisie sa proie et la touche devient alors très difficile à percevoir. Pour faire face à ces touches particulièrement subtiles, il faut ferrer fermement dès que l’on constate un bref ralentissement de la dérive ou une légère mollesse dans la ligne. Si vous avez le malheur, comme je le vois encore trop souvent, de tendre légèrement la ligne pour vérifier s’il s’agit ou non d’un poisson ou d’un accrochage avant de ferrer, vous n’aurez que le temps de sentir deux ou trois secousses dans la canne et de voir le soleil réfléchir sur le flanc d’une belle truite …. qui s’enfuit ! De toutes les pêches au vairon mort manié, c’est en pêchant vers l’amont en cette période estivale que cette technique révèle toute sa subtilité. C’est la version « light » d’une technique que l’on pratique volontairement moins finement en début de saison et qui permet de prospecter de grandes distances. On parcourt effectivement assez rapidement quelques centaines de mètres de rivière car il est inutile d’insister si la touche n’a pas eu lieu dès les premiers passages mais aussi parce que toutes truites misent en fuites accidentellement condamnent inévitablement plusieurs dizaines de mètres de rivière vers l’amont. Alors si vous aviez déjà remisé votre canne à manier, il est encore temps de la ressortir car en pêchant au vairon mort vers l’amont on a toutes les chances de passer une agréable journée d’été au bord de l’eau …. et de prendre encore quelques truites ! Le monde de la Truite

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Le monde de la Truite

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Association

Association 1er rendez-vous membres 2008 Le Tarn à Peyreleau (12).

L

e 19 avril dernier, les membres de l’association « Pêche de la truite » se sont retrouvés pour le premier rendez-vous de l’année tenu sur les berges du Tarn entre la Cresse et Peyreleau. Une destination nouvelle pour l’association et pour la plupart des membres présents, pratiquant différentes techniques qui permit de rencontrer pour la première fois de nombreux membres venant des 4 coins de la France ou presque et quelques moments inoubliables.

D’un point de vue halieutique, les conditions difficiles dues aux fortes précipitations des deux jours précédents ne permirent pas de pêche miraculeuse. Nous fîmes face à des niveaux très hauts et fortement colorés sur Tarn, le rendant impraticable, ainsi que ses affluents (Dourbie, Sorgue, Jontes, Cernon….) ne permettant pas de profiter de ces merveilleuses rivières qui ne laissèrent, la veille, qu’un léger aperçu de leurs potentiels qu’à quelques privilégiés. Mais ce n’est que partie remise…… Malgré cela, ce rendez-vous ne fit pas exception à ses prédécesseurs bien au contraire… Bonne humeur, excellents repas, franches rigolades furent au programme de cette journée et de la soirée qui s’en suivie. Demandez juste à nos colocataires, d’un soir, d’outre Rhin…. Qui doivent encore se demander où ils étaient tombés ! Le monde de la Truite

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