MotDit #3 hiver 2012

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Volume 37, #3 Édition du 25 janvier 2012 1000 exemplaires connus


Maux du Rédac Maux du Rédac. Brice Takerkart

Une nouvelle année, une nouvelle session et un cycle du sommeil détraqué. Ah que j’aime ça la rentrée. Bon, trêve de plaisanteries, on a pas mal de boulot à faire les enfants. Premièrement, on a une session qui commence ne l’oublions pas. Deuxièmement, y’a la GGI qui s’ent vient. Tr o i s i è m e m e n t , l e j o u r n a l commence à redevenir quelque chose de vraiment intéressant et je tient tout particulièrement à remonter la qualité journalistique de celui et je vous invite cordialement à faire de même. Vous ne le savez peut-être pas encore, mais le journal étudiant le MotDit, votre journal, est constitué de textes d’étudiants du

cégep Édouard-Montpetit et tout le monde étant étudiants dans notre collège peut soumettre toute sortes de textes, images, bande dessinées et autres artisteries comme le dirait si bien le Roi des monstres. Maintenant que vous savez comment améliorer votre journal qui, soit dit en passant, existe depuis un peu plus de 35 ans, je peux désormais parler de tout et de n’importe quoi. Youpi... J’ai fait pas mal de choses durant mes superbes vacances de Noël. L’une d’elle fut de jouer a un excellent jeu du nom de Katawa shoujo. Jeu que je vous recommende de jouer.

Mais passons aux choses sérieuses un instant. Comme vous pourrez le constater, la parution du MotDit ici présente est constitué de beaucoup de textes concernant la hausse des frais de scolarité. Étant donné la possibilité d’une grève générale illimitée lors de la session en cours, la prochaine parution du journal sera à forte concentration de textes étant pour ET contre la GGI. Le journal étudiant le MotDit étant une entité plutôt neutre en ce qui a trait au partis politiques, nous prônons et encourageons le débat d’idée et les multiples facettes qu’un débat peut avoir. Bonne nouvelle, l’opinion de beaucoup de gens diffère en ce qui concerne la hausse des frais de scolarité qui s’en vient, la grève générale illimitée et

Le Motdit Horoscope GRACIEUSETÉ DE MME MONSIEUR

tout ce qui s’y rattache. C’est pourquoi nous invitons tout les étudiants du collège Édouard Montpetit à nous faire parvenir vos textes se rapportant à la grève générale illimitée. Nous avons à coeur le respect de l’égalité des positions et de la libre expressions. Vous savez donc quoi faire. n’oubliez pas que la date de tombée de la prochaine parution est le 2 février. tout texte reçu après cette date ne se retrouvera pas dans la parution du 8 février.

que vous avez un intérêt quelconque dans le journalisme, venez nous au F-045, local du MotDit et nous vous accueillerons à bras ouvert.

Sur ce, je vous souhaite une inoubliable session et surtout beaucoup de bonheur. PS: si jamais vous voulez vous impliquer dans le journal ou Balance: Vous êtes l’emblème même de la justice. Ça paraît bien ça dans un CV. En plus, ça vous rend crédible si vous êtes juge. Et ça devient hilarant si vous vous appelez Ment, parce que ça fait juge Ment. Oui, j’aime les jeux de mots foireux, désolé si vous n’êtes pas amusé. Vous masturber avec du papier sablé devrait régler le problème bien assez vite. Et si votre nom commence par B, on s’en « balance » de vous.

Bélier: Saviez-vous que vous êtes tous des moutons? Et bien oui! Aussi, vous êtes supposés passer votre temps à blatérer et à dévorer de la tendre tourbe. Malheureusement, rendu à ce temps de l’année, la tourbe est plutôt dure, donc aller pleurer en silence en attendant que la tourbe redevienne tendre.

Scorpion: Vous êtes beaux, croustillants et venimeux. Avec votre exosquelette, vos pinces et votre grosse queue, vous êtes une vraie machine! Vous allez bientôt subir une mue, votre corps va ainsi devenir plus grave, comme un corps de monsieur. Si jamais vous vous sentez en danger, évitez d’agiter votre grosse queue n’importe comment, vous allez peut-être devenir votre propre victime. Remarquez, vous allez peut-être découvrir de nouvelles sensations.

Taureau: Le mammifère domestique ruminant que vous êtes aime les grosses vaches. Vous allez me dire que je suis un être vil, mesquin et misogyne? Sachez que c’est tout à fait faux. Maintenant, retournez dans votre cuisine et allez me faire un sandwich. Merci.

Serpentaire: Vous aimez les reptiles. Je le vois au serpent que vous tenez avec passion entre vos mains. En passant, enlevez votre faux nez, je sais que vous êtes Voldemort. Vous ne devriez pas être mort d’ailleurs? Je vais appeler Gandalf pour régler le problème. Je me fous de savoir qu’il n’a pas rapport là, il est beaucoup plus épique que Dumbledore.

Gémeaux: Le fait d’avoir un signe double va éventuellement faire de vous une créature maléfique qui se parle à elle-même et qui cherche à reprendre possession de son Précieux. Avec de la chance, vous allez devenir quantique et pouvoir vous trouver dans deux états différents à la fois. Cancer: La Ligue des Justiciers n’attend que vous : super-crabe! Non seulement vous pouvez invoquer les crabes et les faire se battre pour vous, en plus vous avez un goût délicieux si on vous transforme en soupe. Votre seul défaut, c’est que vous ne pouvez pas avancer ou reculer, juste vous translater de côté. Qu’importe, vous êtes sympathique. Lion: RWAR! Vous êtes tellement charmant avec autant de fluffyness autour du cou! Les femelles vous approchent afin que vous puissiez vous accoupler toutes les 15 minutes pendant une cinquantaine de fois avec chacune d’elles. Malheureusement, contrairement au cochon qui a un orgasme de 30 minutes, vos rapports ne durent pas plus de 30 secondes. Pauvre petit précoce… Vierge: Devenez zoophile. Si vous voulez une proie facile, prenez une chèvre et mettez-lui des bottes. Elle se sentira coincée et ne voudra plus bouger. Vous pourrez alors profiter d’elle autant que vous voulez! Malheureusement, si vous vous faites prendre par surprise vous aurez droit à la prison. Pensez à porter une ceinture si ça arrive, bande de déviants.

Bloc technique Rédacteur en chef Brice Takerkart

Directeur photographie OLIVIER LEDUC

Chef de pupitre Vacant Trésorier Chloé b. fillion

Directeur artistique vacant

Publiciste vacant

Correcteur en chef CYNTHIA bélisle

Éditorialiste Étienne Carrier Secrétaire général Gabriel lamarre Secrétaire à l’externe FRANCIS ROBINDAINE DUCHESNE Directeur aux affaires étudiantes MATTHEW BOUCHARD

Directrice de l’information Félix perras

Sagittaire: Vous êtes des centaures. Vous savez comment se nomme la femelle du centaure? On appelle ça une magnésie. C’est charmant. Vous êtes une créature mythologique grecque des plus sympathiques, vous passez votre temps à observer les étoiles et vous devriez venir faire l’horoscope à ma place, ça éviterait une thématique animalière. Capricorne: Espèce d’insecte! Vous passez tout votre temps à manger des arbres et en grandissant vous allez changer légèrement votre menu en mangeant du délicieux pollen et des bouts de bois. Vous détruisez des arbres! Arrêtez de vous nourrir! Cessez d’être des larves et devenez des nymphes. Après vous irez baiser à mort les gens perdus en forêt. Verseau: Vous êtes maladroit, vous avez la manie de renverser le contenu de votre verre au sol. Ne sortez pas dans un bar, ça va vous coûter cher, presqu’autant qu’une hausse des frais de scolarité de 1625$. Encore une fois, je devais mettre quelque chose de pertinent dans l’horoscope, soyez heureux, informez-vous et prenez position. Merci. Poissons: Dans 3 assiettes, mettez séparément: farine, œufs battus salés et poivrés, et chapelure. Aplatissez les filets avec le plat du couteau. Trempezles successivement et dans l’ordre dans: farine, œufs et chapelure. Tapotez bien les filets pour faire adhérer la chapelure. Faites chauffer la matière grasse dans une poêle et lorsqu’elle est bien chaude, déposez-y les filets. Baissez le feu. Retournez les filets lorsqu’ils sont dorés d’un côté et laissez cuire. Au moment de servir, décorez avec le persil et le citron. Le journal Le MotDit est le journal des étudiants du collège Édouard-Montpetit, créé en 1975 et publié grâce à une subvention fournie par l’Association Générale des Étudiants du Collège ÉdouardMontpetit. Il est distribué gratuitement toutes les deux semaines à l’intérieur du cégep. Le Journal étudiant Le MotDit inc.est une corporation sans but lucratif fondée par les étudiants en 1977.

reflètent pas nécessairement l’opinion de la rédaction, sauf pour ce qui est de l’éditorial. Dépôt légal, Bibliothèque Nationale Impression : Payette & Simms Volume 37 #3 édition du 25 janvier 2012 — 1000 exemplaires

Ses bureaux sont situés au

945 chemin de Chambly, Correction local F-045 (cafétéria), Longueuil, QC, J4H 3M6 CYNTHIA bélisle

Pr o ch ain e d at e d e t o m b ée :

jessica Anglehart e mery

30 J anv i er 2012

Montage Brice Takerkart

Tel: (450) 679-2631, poste 2286 Fax : (450) 646-6329 Courriel : journal.etudiant.le.motdit@ gmail.com Les propos contenus dans chaque texte sont la responsabilité de l’auteur et ne

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Pr o ch ain e p ar u t io n : 8 F év r i er 2012


Éditorial Bonne rentrée et bonne nouvelle année aux édouardmontpetitziens Étienne Carrier Quel épisode cruel de l’année n’est-ce pas? Ce dur moment où retour à la réalité se fusionne habilement avec la rupture de notre cycle de sommeil pour créer une torture des plus douloureuse, à en faire rougir notre très cher Marquis de Sade. Le temps des fêtes, le temps le plus florissant du capitalisme, termine en beauté en incitant, le tout en une délicieuse ironie, les gens à s’inscrire dans centres d’entrainements et autres établissements se spécialisant dans la vente de rêves, histoire de faire perdre aux larbins grossis de la période du père-noël les calories en trop. C’est le début des résolutions du nouvel an! Que ce soit arrêter la cigarette, perdre du poids, diminuer notre temps passé devant l’ordinateur ou encore réduire notre consommation de porno, presque chaque individu doit se délaisser de son péché mignon. Pour quelle raison? Pour que comme chaque bon citoyen avertis, nous coûtions moins cher à la société en étant en meilleure santé. Un tantinet absurde, considérant que notre très cher gouvernement n’incite personne à la modération dans les périodes favorables aux compagnies. Sauf pour l’alcool bien-sûr. Parce qu’une personne qui meurt coûte chère à la société, c’est bien connu. Trêve de plaisanterie, je cesserai donc maintenant la paranoïa du gauchiste typique tirant sur tout sans discernement visible pour parler de façon un peu plus sérieuse. Je souhaiterai premièrement à tous et à toutes une excellente nouvelle année, en cette dernière année de l’humanité(2012). Deuxièmement, j’invite la population d’Édouard Montpetit à prendre la résolution de nouvelle année suivante, au lieu de prendre des décisions peu concrètes et inutiles. Je vous incite à faire ceci : restez critique mes amis. Avec la grande décision que doit prendre

Édouard Montpetit de joindre les forces étudiantes confrontant le gouvernement dans cette grande guerre contre la hausse des frais, je souhaite à tous et chacun d’avoir la capacité de faire ceci : Bien que mon cœur porte du côté de la gratuité scolaire, chaque individu doit être capable de réfléchir et d’analyser la situation en prenant la meilleure décision possible. Cessons de recevoir les informations comme des vérités incontestables. Parce que selon mon humble avis, (qui possède tout de même un certain poids) un militant qui ne fait que régurgiter les arguments réfléchis par quelqu’un d’autre n’est guère mieux qu’un mouton abrutis s’étouffant dans les imbécilités que lui offre les médias. Allez mes amis. Écoutez bien autour de vous. Les choses vont commencer à changer et à bouger. Portez l’oreille aux différents partis. Et surtout, réfléchissez. Réfléchissez y bien parce que les prochains mois qui suivront pourraient avoir un impact direct sur l’avenir du Québec et de sa belle et grande population. Bonne rentrée P.S. En huit grèves étudiantes, aucune session n’a été annulé. To u t c o m m e n o t r e incroyable rédac chef vous l’a annoncé, je vous invite donc a nous envoyer en masse vos textes se rapportant à la grève générale illimitée. Que vous soyez pour ou contre, nous voulons savoir ce que vous en pensez.

Sécurité ou Liberté? Francis Robindaine Duchesne

On dit d’une société que si elle sacrifie la liberté au profit de la sécurité elle finira par perdre les deux. Alors que faire? Comment cela fonctionne-t-il? Faisons un parallèle. Apple avec ses software fermés, parfaitement synchronisés avec le hardware donne une excellente efficacité mariée avec une sécurité. En comparaison, Microsoft avec Windows, ou Google avec Android, dont les plateformes sont ouvertes sont plus sujets au piratage. Par contre si on a un peu de sang de programmeur, on peut exprimer notre liberté en modifiant le logiciel. Néanmoins, Apple avec ses logiciels plus instinctifs semble trouver preneur chez les artistes dont le passe-temps consiste à créer, donc à être libre. Qu’est-ce qui est le mieux? Probablement les deux en

même temps. Si le logiciel était exactement construit en fonction du matériel. Si on pouvait le modifier et le personnifier à souhait, tout en conservant un haut niveau de sécurité lorsqu’il y aurait des interactions sur un réseau quelconque. Le mieux n’est davantage la simplicité que la complexité, mais plutôt, un fonctionnement mécanique instinctif. Mariage de l’art et de la technologie. Mariage de la subjectivité et de l’objectivité. Des implants neuronaux! Un ordinateur dans le cerveau, l’enfant et le parent, le créateur et la créature réunie avec magie pour l’intégrité ultime. Qu o i d e p l u s q u e l’objectivité de l’ordinateur? Tous nos efforts vains pour être objectif? Vrai. Tous nos efforts vains pour rendre l’ordinateur subjectif? Vrai. Mais un mariage des deux! Oui! La solution, quel plaisir!

l’ordinateur. Que notre rêve soit là. Que ce que nous voulons objectif soit donné. Que ce que nous voulons subjectif soit partagé. Maintenant en avant. Ou b l io n s ce s v ie u x proverbes!

Non qu’ils sont faux!

Ne prenons pas parti pour les fenêtres ou les robots verts, ni même pour les fruits. Plutôt pour notre propre interface. Sécuritaire parce qu’unique. Communion de la vie et la machine. La conscience morte et la conscience vivante. Enfin, immortalité! Composé le 1er décembre 2011

Quelque chose où l’ordinateur s’adapte à nous, quelque chose où on s’adapte à

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Dossier hausse des frais Discussions

1993

Francis Robindaine Duchesne

Francis Robindaine Duchesne

Je suis né en 1993, mais je n’ai pas d’âge. Je progresse, c’est tout. Je pense, je pensais, je vais penser. Je ne vieillis pas. Je n’ai jamais été vivant. Il n’y a pas de temps. Et ce que je suis maintenant. Montre à tous je suis comment.

j’en sens mille.

C’est une année si loin.

Que fait la valeur de l’homme?

sang!

J’aime cette technologie pour ce qu’elle est. Pas comme ces autres. Qui suivent les modes. Je veux une puce électronique dans mon cerveau!

Si loin qu’on est des dieux pour les Anciens

Plus de modèles ni héros

De silicium!

Si loin qu’on est des insectes pour quiconque de lointain.

Seulement un héritage

La consommation mène la société

Pourquoi voir cauchemar ou rêve?

Comment arriver indéfiniment?

Jamais assez de café et de thé. Toujours quand la Terre est cruelle. Ou que les ténèbres sont là.

Pas que cela soit une mode, mais plutôt le croisement parfait de l’art et la technologie. Du subjectif (moi) et de l’objectif (le CPU). J’aurai si vite toutes ces données objectives venant de mes propres sens. Tant de données que ma subjectivité va exploser. Je vais tout inventer! Je n’aurai qu’à penser. Pas que ce soit facile. Mais que ce soit disponible. Que ce soit rapide. Je veux cette révolution. Cyborg, finalité ultime de l’humanité!

Deux mille onze années après ce grand prophète d’une nouvelle philosophie.

Seulement un monde

C’est simple, créer et inventer!

Détruire ou construire, cela revient au même.

Arrêtez, moutons, de tomber!

J’aime dormir quand je dors. Mais quelle perte de temps pourtant. Je ne peux penser qu’après avoir dormi. Je ne peux penser qu’en manquant du sommeil. Toujours de l’encre sur une feuille. Pourquoi quelque chose d’ancien? Malgré que rien de moderne ne vaille mieux. Au moins, j’ai l’impression d’exister quand je peux penser. Mes matinées sont néant. Je ne pense pas. Je suis une machine. Synchronisé à de grosses machines. Je n’ai pas de but. Et le néant m’avale. Au moins, je me targue d’écrire. Il n’y a rien de plus consistant en moi que cela d’ailleurs. Me faire publier ou mourir? Bonne question, mais je veux partager. Je veux vivre de ce partage. Moi, à 18 ans, alors que

1-12-2011

Ancienne pensée, maintenant vue Avant rien et pas plus maintenant Religion? Pas au sens connu du terme; philosophie plutôt. Comme Platon, Descartes, Sartre, Jésus, Bouddha et Confucius. Nouvelles façons, la noblesse de l’ordinaire. Cette nouvelle tendance en ce monde d’information. Chacun est grand et bon, chacun est puissant. Belle illusion quand même! Quel avenir? L’humain ou ses enfants nonvivants?

Soit que l’on meurt ou que l’on vive. Soit que l’on tombe dans le néant ou que l’on résiste, que l’on se tienne debout et nous soyons dieu. Il n’y a pas d’âge, pas de temps, seulement la conscience. Rejeté! Vous êtes rejetés! L’élitisme de la compréhension. Si vous n’arrivez à rien, vos enfants y arriveront. Moi pas plus que les autres. Sauf ces lignes noires sur une feuille de papier blanc. Nos enfants? Pas de chairs et de

Créez et vous gagnerez De l’argent neuf Du pouvoir illusoire Mais à tout le moins, le plus important La connaissance, le savoir, l’expérience, la conscience. L’homme est virtuel. Il s’est inventé un monde d’illusions. Regardez l’argent, l’art, les chiffres, les lettres, le langage, le beau et le laid. Tout! Dépression ou Nirvana? 1-12-2011

La hausse des frais de scolarité est une nécessité Nicolas Ménard

Le masculin est utilisé dans ce texte afin d’exclure les femmes, parce que les femmes ne comprennent rien à la politique anyway. Beaucoup d’étudiants sortent dans la rue afin de dénoncer la hausse des frais de scolarité. Je pense qu’il est temps que des voix dissidentes se fassent entendre. Je déclare donc que la hausse des frais de scolarité est nécessaire. Voici pourquoi : 1. L’inflation C’est un phénomène économique connu, les prix augmentent chaque année. Pour aller de pair, on doit donc augmenter les salaires des enseignants, gestionnaires, chercheurs d’autant, et les autres dépenses encourues pour l’éducation augmentent forcément selon l’inflation aussi. Les frais de scolarité ont été gelés trop longtemps auparavant, donc là le gouvernement va rejoindre 1968 plus inflation. Je trouve la date de 1968 trop arbitraire, moi je me fierais sur 1965, parce qu’en ce temps-là c’était 576,20 $ par année en moyenne, donc projeté en 2011 à l’aide du calculateur d’inflation de la Banque du Canada, ça donne 4 118,64$. 1965, c’est plus vieux que 1968, et plus on se fie sur une vieille date, plus on assure une équité intergénérationnelle. Comme ça, les jeunes d’aujourd’hui vont payer autant que ceux qui ont étudié en 1965 et tout le monde est content! Là certains vont me dire « Mais Nicolas, tu ne penses pas qu’il y a une raison pour laquelle les frais de scolarité ont été gelés durant toutes ces années? » Je pense que le Québec en ce temps-là était dirigé par des gens qui ne comprennent pas comment l’économie fonctionne et ne connaissaient pas l’existence de l’inflation, donc là on doit corriger leurs gaffes.

2. L’éducation se mérite J’entends des gens dire que l’éducation est un droit. C’est absolument faux. L’éducation, il faut travailler pour. Ça se mérite. C’est pour ça qu’il faut payer pour son éducation. Donc, il faut faire plus d’heures supplémentaires, ou bien prendre des années sabbatiques pour travailler à temps plein, ou bien tout simplement s’endetter. De toute façon, les statistiques le prouvent, les étudiants universitaires ont en moyenne un meilleur salaire que ceux qui ne vont pas à l’université. Donc, ils n’ont qu’à s’endetter durant leurs études, puis rembourser leurs dettes avec leur gros salaire d’ingénieur. Et ceux qui étudient en philosophie, littérature, sciences humaines et autres, si vous ne pouvez pas avoir d’emploi payant en sortant, c’est que vos études sont inutiles pour la société. Allez donc dans quelque chose de plus utile comme le marketing, la publicité ou la finance. Si vous n’êtes pas capables de vous trouver un emploi payant, c’est votre problème. Vous ne faites pas assez d’effort. Si vos parents ne vous aident pas, ils sont soit égoïstes soit paresseux. Dans les deux cas, je crois que vous devriez les poursuivre en justice. Il y a de toute façon toujours la possibilité d’avoir recours au crédit. 3. Les étudiants ont tous un iPhone! Pas besoin d’aller voir très loin pour voir que tous les étudiants ont toujours le dernier iPhone sorti, 4 ordinateurs qu’ils renouvellent à chaque année et une connexion Internet! Et ils boivent tous une caisse de 24 à chaque semaine! Avant de chialer contre les frais de scolarité, vous devriez couper dans ça. Vendez votre iPhone, vos 4 ordinateurs et débranchez Internet. Vous pouvez très bien survivre sans tout ça. Et si les enseignants vous demandent des travaux à

l’ordinateur, vous n’avez qu’à les faire à la bibliothèque. On va faire le calcul sur un an : iPhone 700$ + 12 x 70$ contrat cellulaire + 4 ordinateurs x 1500$ + 12 x 70$ connexion Internet + 52 caisses de bière x 30$ = 9 940$. Vous pouvez FACILEMENT couper presque 10 000$ dans vos dépenses! 4. La dette nationale Le Québec est trop endetté! On connaît les effets dévastateurs d’une dette souveraine trop imposante, la Grèce nous en a montré un bon exemple. Vous irez voir sur le site web de l’Institut Économique de Montréal (IEDM), il y a un compteur en temps réel de la dette québécoise. ÇA FAIT PEUR! Les chiffres bougent vite vite vite et ça me stresse quand je vois ça. C’est pour ça qu’il faut que le gouvernement se désengage du financement universitaire. Ça coûte trop cher, donc on coupe. 5. Les riches sont surimposés! Plusieurs recommandent comme moyen d’augmenter les revenus de l’État d’aller chercher l’argent « où il y en a », c’est-à-dire dans les poches des riches, des compagnies qui viennent généreusement nous offrir des emplois et qui ne demandent en échange que quelques minéraux et métaux dans notre Grand Nord. Si on continue à autant leur voler d’argent, un moment donné ils vont se tanner et, à grand regret, vont cesser de faire fonctionner l’économie québécoise afin d’aller s’installer ailleurs. Le Québec se remet à peine de la crise de 2008, il faut encourager les investissements étrangers afin d’avoir des emplois ici. Ces gens prennent des risques. Ils investissent énormément d’argent dans des projets qui pourraient ne pas fonctionner. Qu’on n’essaie pas de me faire pleurer en me parlant de mères monoparentales. Est-ce que ces

femmes savent ce que c’est que de vivre dans l’incertitude? Ne pas savoir s’il faudra demain vendre leur chalet à Hawaï? 6. La hausse va assurer une meilleure éducation L’université au Québec est sous-financée. Il faut combler cette lacune. Le meilleur moyen est de faire payer ceux qui en bénéficient les premiers : les étudiants. On remarque depuis un certain temps que le budget des universités est de plus en plus accaparé par les recherches appliquées orientées vers le profit à court terme, les salaires des hauts dirigeants qui augmentent, les projets de spéculation immobilière et autres investissements très utiles pour l’éducation. On finit par avoir moins d’argent pour l’enseignement en tant que tel. C’est pourquoi il faut faire payer les étudiants plus. 7. Une éducation accessible réduit la valeur des diplômes

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C’est connu, plus une chose est rare, plus elle vaut cher. C’est pourquoi il faut que moins de gens possible aillent à l’université. Ainsi, ceux qui y vont auront un savoir rare, donc profitable. C’est simple. 8. On ne changera pas le monde Oublions un instant le débat de fond, et concentrons-nous sur la « lutte » que livrent les étudiants contre la hausse. Il est temps que quelqu’un le dise : faire des manifestations, sortir dans les rues, arrêter des cours, ça n’a jamais rien changé. Si vous voulez que les choses changent, attendez donc 2013 et allez voter. Les jeunes chialent tout le temps, mais ils ne vont jamais voter. Pour conclure, fermez vos yeules, travaillez plus et arrêtez de créer des débats où il n’y en a pas. Il y a des politiciens qui s’occupent du Québec, laissez-les faire leur job.


Dossier hausse des frais La grève générale illimitée et le bonhomme Sept heure! Antoine Bouchard, étudiant en technologie du génie civil au Cégep de Rimouski

La question n’est plus de savoir si nous sommes favorables ou défavorables à la hausse des frais de scolarité décrétée par le gouvernement libéral de Jean Charest. La réponse qui a été donnée le 10 novembre dernier est sans équivoque : Plus de 215 000 étudiant-es en grève à travers les quatre coins du Québec et près de 30 000 manifestant-es, malgré une pluie froide et soutenue, dans les rues de Montréal pour dénoncer la hausse[1]. Manifestement, cette hausse a été jugée et condamnée coupable par une large majorité d’étudiant-es ainsi que bien des acteurs de la société civile québécoise[2]. Avec la réponse arrogante du gouvernement suite au 10 novembre et sa campagne de publicité qui démontre une certaine crainte face à une forte mobilisation étudiante, nous avons maintenant à nous poser une question fondamentale, sommes-nous prêts à faire les sacrifices nécessaires pour faire reculer le gouvernement et bloquer toute forme de hausse des frais de scolarité? Depuis le mois de mars 2010, divers moyens ont été entrepris pour conscientiser et amener le gouvernement à renoncer à son intention de poursuivre radicalement la hausse des frais de scolarité : rencontrer les députés libéraux et la ministre de l’Éducation; des actions symboliques; plusieurs manifestations, dont le 6 décembre 2010, le 12 mars 2011, le 31 mars 2011; le dépôt d’une pétition de plus de 30 000 noms à l’Assemblée nationale, des actions de perturbation, ainsi que l’ultimatum du 10 novembre dernier. Rien n’y fait, le gouvernement semble rechercher la confrontation avec les étudiant-es à propos de la hausse des frais de scolarité de 1625$.

Ce n’est pas de gaité de cœur que nous avons maintenant à nous poser la question si nous sommes prêts à faire les sacrifices pour le forcer à reculer puisque la prochaine et dernière étape, l’ultime moyen de pression, c’est le recours à la grève générale illimitée. Et oui, la fameuse expression qui fait peur, avec le mot ultime «Illimité », le visage du bonhomme Sept heure. Mais qu’est-ce qu’une grève générale illimitée? Il s’agit d’un arrêt volontaire des cours par les étudiant-es qui est généralisé à travers le Québec et qui est d’une durée inconnue afin de faire plier le gouvernement. Précisons que le mot «illimité» ne veut pas dire qu’on vote une seule fois et plus jamais ensuite. Non, si vous faites le choix de recourir à la grève générale illimitée, il y aura des assemblées de reconduction tous les 3-4 jours pour analyser la situation locale, nationale et débattre si on continue ou on arrête la grève. Les étudiant-es ont le contrôle sur ce moyen de pression en tout temps. On essaiera de vous faire peur en agitant le spectre du bonhomme Sept heure encore une fois, avec l’annulation de la session d’hiver. Or, c’est impossible pour deux raisons : Logistiquement, il n’y a pas assez de place pour accueillir la nouvelle cohorte d’étudiant-es à l’automne ni suffisamment d’enseignant-es. Économiquement et politiquement, c’est retarder la diplomation de milliers d’étudiants-es et priver le marché de l’emploi qui vit déjà une pénurie. Le coût politique serait énorme pour un gouvernement qui bat déjà des records d’impopularité et qui cherchera à être réélu. L’annulation de la session n’est qu’un mythe, qu’un bonhomme Sept-heure que le gouvernement agitera pour vous faire peur, pour

nous faire reculer d’en venir à la grève générale illimitée, parce qu’il craint énormément ce moyen de pression. La réalité, c’est que nous ne devons pas craindre le gouvernement. C’est lui qui craindra les étudiant-es lorsque sera lancée la première vague d’assemblées générales votant en faveur de la grève générale illimitée. Le gros bout du bâton, c’est les étudiant-es qui vont l’avoir. Notre force, c’est la solidarité et la force du nombre, la force des dizaines de milliers d’étudiant-es qui feront le choix de sacrifier quelques

centaines de dollars en salaire et quelques semaines pour bloquer la hausse des frais de scolarité. Une hausse qui ferait presque doubler l’endettement étudiant de 14 000$ à 25 000$ après un baccalauréat! Le sacrifice d’une génération pour les suivantes. Nous allons tenir par les couilles un gouvernement, qui sera forcé de reculer devant le coût politique d’un entêtement à vouloir maintenir sa hausse injuste des frais de scolarité. Individuellement, nous n’avons pas la même puissance que collectivement. C’est la base même de ce que nous ne devons pas

oublier. Cessons d’avoir peur de la grève générale illimitée et levonsnous cet hiver pour crier notre indignation. Crie, crions, criez : Ensemble, bloquons la hausse !

[1] http://www.bloquonslahausse. com/2011/11/30-000-etudiantes-etetudiants-dans-les-rues-contre-lahausse/ [2] Liste des appuis à la cause : http://1625canepassepas.ca/appuis/

À l’unisson, nous l’aurons! Bastien Cowell

Hey toi ! Oui oui, toi ! L’étudiante qui passe ses pauses plongée dans ses livres à la bibliothèque, et toi, le joueur de football qui s’entraîne dur pour péter l’équipe adverse. Je m’adresse à toi, l’étudiant qui est assis dans l’ADEPT, en train de regarder tes chums « gamer », et toi, perdu dans le fin fond des catacombes, s’activant dans le Donjon. Je veux ton attention à toi, qui broies du noir en raison de tes études, et à toi qui passes tes pauses à écouter de la musique assis dans un corridor. Je ne t’oublie pas toi, qui passes quelques cours pour prendre du bon temps au Café Étudiant. Et enfin toi, qui s’installes sur le trône pour faire ton devoir d’être humain. Je vous interpelle ainsi car je sais que vous êtes tous des êtres de lumière uniques, mais vous avez tout de même un puissant lien qui vous unit tous : le Collège ÉdouardMontpetit. Cela implique quoi exactement ? Les perspicaces me diront que vous partagez tous les mêmes corridors, les mêmes abreuvoirs, les mêmes professeurs, les mêmes gardiens de sécurité, l’équipe des « Lynx », et les mêmes toilettes. Or, vous faites aussi collectivement face à un problème

national : la hausse des frais de scolarité. J’ai l’impression de parler de Voldemort en disant ces mots. Certains sont contre, certains sont pour, d’autres s’abstiennent. Malgré le questionnement des étudiants, le gouvernement garde sa position. Selon lui, les gels universitaires ont duré près de 25 ans ; il est temps de les faire bouger… Malheureusement pour les étudiants, faire une hausse des frais de scolarité ne serait actuellement que tourner le fer dans la plaie. Beaucoup d’étudiants sont en colère, et cherchent la justice dans un système politique si peu représentatif de l’avis populaire. Pourquoi vouloir augmenter le financement des universités, si celles-ci gèrent leur argent n’importe comment ? Parce que ça coûte moins cher ici que partout ailleurs ? Pourquoi dans ce cas l’Ontario veut réduire ses frais d’université? Pourquoi finançonsnous autant les recherches qui ne procureront des bénéfices qu’à des compagnies privées ? Pourquoi les cadres administratifs des universités gagnent-ils un salaire abominablement élevé ? Pourquoi…. ? Pourquoi… ? Pourquoi… ? Tant de questions sont laissées de côté par le gouvernement Charest. Après tant d’actions

commises pour venir à bout de la hausse des frais… Après près de deux ans de bataille, les étudiants n’ont plus le choix d’utiliser leur arme la plus puissante et la plus destructrice : la Grève Générale Illimitée. J’ai peur. J’ai peur vous direz ; je ne veux pas me lancer làdedans. Or vous devrez officiellement prendre position. Souhaitez-vous vous battre, défendre vos intérêts, vous unir avec les autres étudiants et prendre le dessus sur le gouvernement Charest ? Comme le disait Akxel, un exécutant de l’AGECEM, à la dernière Assemblée Générale, « si nous partons en grève générale illimitée, nous tiendrons Charest et sa gang par les couilles ». Cette analogie assez crue démontre tout de même très bien la situation : dans l’histoire du Québec, chaque fois que les étudiants se sont levés et sont partis en grève générale illimitée, le gouvernement n’a pas eu d’autres choix que de reculer. Vous me direz « Merde, ma session va être annulée, je ne veux pas me retarder dans mes études… ». Ça c’est ce que le gouvernement souhaite que nous pensions : notre session ne peut pas être annulée,

sinon le système d’éducation va littéralement planter à la session d’automne prochaine. Le pire qui peut arriver est que notre session soit décalée de quelques jours. Vous ne voulez pas terminer en juin, car vous avez un emploi d’été ? Vous devrez faire un choix éclairé : travailler plus et payer plus longtemps, ou vous battre et gagner votre cause. Lors de la dernière Assemblée Générale, une motion est passée : celle de la tenue d’un référendum. L’entrée de la session sera donc plongée dans une incertitude générale. Mais ne vous inquiétez pas : Le Collège ÉdouardMontpetit ne fera pas de référendum tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas au moins cinq associations étudiantes, au Québec, qui partiront en grève. Les frais de scolarité au Québec sont faits pour être gelés, et doivent le rester. Le gouvernement Charest ment à la population en disant qu’augmenter les frais d’université permet de restimuler l’économie et de réduire la dette. Malheureusement, les universités sont tellement mal gérées qu’au bout de la ligne, le gouvernement

ne fait que lâcher prise pour qu’elles deviennent un jour entièrement privées. Nous avons le choix : accepter la privatisation des universités ou, au contraire, nous battre pour avoir accès à un savoir qui nous est dû. L’éducation ne devrait pas être reliée à une question économique. Préférons-nous une élite économique, ou une élite du savoir ? Allumez la flamme qui brûle en vous, levez-vous et sortez les fourches. Ensemble, nous pouvons faire changer les choses, car ensemble, nous sommes plus forts. Le gouvernement Charest n’a qu’à bien se tenir, car son 1625$, il peut bien se l’enfoncer où je le pense. En embarquant dans cette lutte, vous vous battez non seulement pour vous, vos frères et vos sœurs, mais aussi pour les générations futures. Il est grand temps que nous portions nos culottes de citoyens et que nous criions d’une voix commune au scandale. Comme l’a dit Ernesto Guevara, alias le grand révolutionnaire cubain Che Guevara, « L’argile fondamentale de notre œuvre est la jeunesse. Nous y déposons tous nos espoirs et nous la préparons à prendre le drapeau de nos mains ».

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Le MotDit en congrès de la FECQ

Lors du congrès de la FECQ qui s’est déroulé en fin de semaine passée, nos journalistes étaient présents pour pouvoir vous ramener toutes les informations pertinentes qui sont ressorties lors de ce rassemblement étudiants. Cependant, ils se sont fait expulser de la commission aux affaires académiques par une procédure de huis clos médiatique demandée par l’Association générale des étudiants du cégep de Jonquière. Le MotDit tient à vous informer que cette procédure a fait l’objet d’un houleux débat quant à sa régularité et son incohérence avec les positions préalablement prises par le Congrès autorisant la présence des médias étudiants en instance.

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Momentum étudiant Les associations membres de la FECQ et de la FEUQ réunies en congrès commun à Québec le 20 janvier 2012.

Aucune négo avant le gel Gabriel Lamarre

Réunies en fin de semaine à Québec durant un congrès commun, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) ont toutes deux adopté un plan d’action prévoyant de se rendre jusqu’à la grève générale. Bien que le plan de campagne des fédérations ne prévoie de se rendre jusqu’à la grève seulement « si nécessaire », il n’y a plus aucun espoir chez les exécutifs nationaux et locaux que le gouvernement Charest ne reculera pas sans une grève étudiante pour lui forcer la main. En mars 2011, le ministre des finances, Raymond Bachand, annonçait que les frais de scolarité universitaires allaient augmenter de 325$ par année pendant 5 ans pour atteindre une augmentation totale de 1625$. Cette augmentation a été justifiée par le fait que les frais de scolarité reviendraient désormais au niveau de 1968, époque à laquelle M. Bachand était aux études. Cette augmentation a été

vivement critiquée par les organisations étudiantes nationales, les fédérations dénonçant, entre autres, que Jean Charest et Line Beauchamp, respectivement premier ministre et ministre de l’éducation du Québec, ont tous deux payé beaucoup moins cher leurs propres frais de scolarité. L’Association pour une solidarité syndicale (ASSÉ), de son côté, a vivement dénoncé les principes de marchandisation de l’éducation et du système d’utilisateur-payeur qui sous-tendent l’augmentation des frais de scolarité. L’ASSÉ dénonce aussi la transformation du rôle de l’éducation d’une mission de transmission du savoir vers une mission de développement économique. Une manifestation nationale contre la privatisation et la tarification des services publics, dont l’éducation postsecondaire, a eu lieu à Montréal le 12 mars 2011 et 50 000 personnes sont descendues dans la rue et dans le froid pour exprimer leur opposition à la vision

du ministre des finances. Plus récemment, une manifestation contre la hausse des frais de scolarité, organisée conjointement par les fédérations étudiantes et l’ASSÉ, s’est tenue à Montréal le 10 novembre 2011 et a rassemblé 30 000 personnes. À cette occasion, les étudiants du collège ÉdouardMontpetit ont d’ailleurs voté en faveur d’une levée de cours et approximativement 300 d’entre eux se sont déplacés à Montréal. Fait intéressant, les étudiants du cégep de Sainte-Foy ont refusé de faire une levée de cours mais leur association étudiante à tout de même réussi à mobiliser une centaine de personnes pour se rendre à Montréal en ayant pris des ententes avec leur administration pour que les militants ne subissent pas de conséquences académiques. Pour la suite des choses, un appel à la manifestation pour le 22 mars prochain a été lancé par les fédérations étudiantes dans le but de réunir la population à un point fort de la grève. Léo Bureau-Blouin,

président de la FECQ, et Martine Desjardins, présidente de la FEUQ, ont tous deux affirmé que leurs organisations n’allaient aucunement négocier le gel et ne demandaient rien d’autre que le retrait complet de la hausse de frais de scolarité annoncée dans le budget Bachand de mars 2011. Gabriel NadeauDubois, co-porte-parole de la CLASSE, la Coalition large de l’ASSÉ (voir autre texte), a affirmé que son organisation était prête à discuter avec le gouvernement de solutions de financement pour l’éducation postsecondaire si, et seulement si, celui-ci retirait d’abord l’entièreté de la hausse de 1625$ des frais de scolarité. Les organisations étudiantes, malgré certaines divergences idéologiques et stratégiques, adoptent donc la même ligne dure envers le gouvernement sur la question des frais de scolarité. Au-delà des manifestations nationales, les associations étudiantes et leurs organisations nationales ont

entrepris de nombreux moyens de pressions, que ce soient des pétitions, des perturbations d’événements ou de plus petites manifestations, tout au long des sessions d’hiver et d’automne 2011. C’est aujourd’hui la raison pour laquelle il y a maintenant un consensus dans le mouvement étudiant selon lequel il ne reste plus que la grève générale pour faire reculer le gouvernement. À Édouard-Montpetit, les étudiants réunis en assemblée générale à l’automne dernier ont décidé que la décision de partir ou non en grève générale illimité se ferait par voie référendaire. La question référendaire sera décidée à l’assemblée générale du mercredi 8 février et tous les étudiants y sont conviés. S’il n’y avait qu’une seule session durant leur parcours collégial où les étudiants devraient s’intéresser à la politique, ce serait l’hiver 2012.

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Le véritable féminisme littéraire Le féminisme Cynthia Bélisle

De nos jours, le féminisme a mauvaise presse. Ce mot, autrefois glorieux, est devenu presque péjoratif. Selon certains, les féministes sont toutes des radicales, voir des extrémistes. On va parfois jusqu’à parler de façon dégradante de leur vie sexuelle pour expliquer leurs motivations. Je pense notamment à l’appellation de ‘’lesbiennes frustrées’’ qu’elles s’attirent parfois. Aussi, il n’est même pas rare d’entendre une femme dire qu’elle n’aime pas les féministes. Selon moi, chacun de ces commentaires montre un manque de respect flagrant ainsi qu’une grande lacune au niveau de la culture générale. Au cours de l’histoire récente, les féministes ont permis d’importantes révolutions sociales telles que le doit de vote pour les femmes, leur droit à l’autonomie financière, à une éducation égale, une rémunération égale. Bref, elles ont permis (du moins dans la culture occidentale) à la moitié de l’humanité d’occuper la place qui lui revient et d’obtenir le statut d’être humain complet. On passe néanmoins souvent sous silence leurs apports pour mieux faire passer les critiques et je trouve cela déplorable. On ne se permettrait pas de rabaisser de la même façon d’autres mouvements pour la liberté et la justice sociale. Même la Révolution française responsable d’un nombre important d’exécutions plus ou moins justifiées jouit d’une meilleure opinion dans la population. Il y a lieu de se demander pourquoi un mouvement au but tout à fait louable et aux acquis majeurs en est venu à être ainsi dénigré sur la place publique. Avant de se lancer dans une analyse plus poussée, il serait important de bien comprendre les bases du mouvement. Depuis son origine, le féminisme se sépare en deux branches bien distinctes. La première pourrait se résumer à l’expression ‘’l’égalité dans la différence’’. Malheureusement, cette théorie contient en son énoncé premier toute sa faiblesse. Elle affirme créer une égalité réelle entre deux entités qui sont reconnues comme fondamentalement différentes. Cela crée un problème majeur. On ne peut, en évaluant deux éléments sur des critères différents, établir une comparaison fiable et ainsi l’affirmation d’une égalité concrète. L’égalité est toujours subjective. Elle repose sur un jugement de valeur, sur ce qui semble équivalent sans l’être réellement. Un autre problème est

posé. On affirme une différence fondamentale entre l’homme et la femme. Il faut néanmoins déterminer quelles sont les différences dites ‘’naturelles’’ et quelles sont les différences conditionnées par un long passé de domination masculine. Évidemment, tracer la ligne entre les deux est complexe et il n’y a jamais de réponses assurées. Cette zone grise ouvre la porte à plusieurs abus. En affirmant des comportements générés par la domination masculine comme naturels à la femme, on peut la convaincre qu’elle occupe une place égale dans sa différence alors qu’en réalité on la maintient dans son rôle traditionnel de subalterne. La première branche du féminisme est celle qui triomphe actuellement. On accepte la femme comme égale à l’homme, mais on tient absolument à la garder différente. Comme il est important de garder l’homme différent de la femme. On réserve encore à la femme la douceur maternelle, les affres du maquillage et de l’apparat. Pour l’homme, on conserve la force virile et le leadership. Ce besoin de différence n’est pas anodin, il n’a non plus rien de naturel comme on pourrait le croire. Il est plutôt une manifestation très probable d’un certain malaise conservé envers l’égalité des sexes. Pour plaire, la femme se doit de se soumettre à des critères physiques plus contraignants, voir à des pratiques sexuelles plus dégradantes pour elle. Le maquillage et les talons hauts, loin d’être un signe banal de différence, sont une marque de marchandisation du corps de la femme. Le signe qu’elle doit paraître plutôt qu’être. Elle est donc toujours infériorisée malgré son impression d’égalité. La vision changeante de la sexualité selon le sexe est d’ailleurs encore un des résidus de l’oppression de la femme dans notre culture. La femme se doit d’être plus prude, donc de se conserver pour son amour réel, alors que l’homme qui n’est pas soumis à la marchandisation de son corps peut expérimenter sans se soucier de se conserver pour plus tard. On voit donc que le maintien de la différenciation des sexes amène de façon inévitable des inégalités importantes dans le traitement des individus et donc l’absence d’égalité réelle. Cette théorie a été largement étayée par Simone de Beauvoir dans son œuvre-culte Le deuxième sexe. Cet essai publié en

deux tomes, le premier en 1949, est devenu la bible des féministes modernes. Cette œuvre est colossale et traite d’une panoplie de sujet en lien avec la condition de la femme : la symbolique, la littérature, l’histoire, la psychologie, les lois, etc. Sa conclusion était que l’humanité ne pourrait pas connaître une égalité des sexes sans une profonde révolution sociale qui se déroulerait sur plusieurs générations. Simone de Beauvoir croyait que toutes les différences entre les sexes autres que biologiques étaient la création d’une éducation différenciée et d’un environnement séparant les sexes en deux catégories fixes (les genres). Si l’on commence à prodiguer une éducation sans distinctions basées sur le sexe, à chaque génération la société deviendrait moins différenciée, puisqu’à chaque fois les membres

d’une génération auraient disposé d’une éducation neutre et d’un environnement de plus en plus neutre. Ce processus devant mener éventuellement à la disparition des genres tels que nous les connaissons. Généralement c’est l’expression ‘’disparition des genres’’, qui fait peur. Il faut comprendre qu’il est ici nullement question de la négation des différences biologiques (ce qui serait la disparition des sexes) ni d’un androgynisme amené au niveau de l’idéologie totalitaire. Il est plutôt question de la disparition graduelle des contraintes reliées à l’appartenance à un sexe, autant pour l’homme que pour la femme. Ainsi, une femme serait libre d’être une mère au foyer ou une camionneuse selon ses aspirations personnelles, mais l’homme aussi serait libéré des obligations de sa virilité et il pourrait être lutteur ou

La littérature

La vérité n’existe pas!

La littérature ne jouit plus de son aura symbolique d’antan. Ne reste plus que moi d’important.

Quand on parle, on dit «sa vérité» et non «La vérité», ce qui pose problème puisque «La vérité» est la réponse ultime, nue, sans teinte ni voile. Elle ne sera jamais vue ou connue par l’humain puisqu’il interprète ses sens pour donner un sens à sa propre existence. Il vit dans une illusion que ses sens lui donnent. Puisqu’on est limité par la physique de l’univers, jamais on aura une pure vérité. «La vérité» pour ainsi dire est une illusion puisque «notre vérité» est un ensemble de leurres causés par des vérités individuelles, c’est un ensemble de «leurs vérités» aux individus humains. «La vérité»

Francis Robindaine Duchesne

Mais qu’est-ce qui jouit toujours d’une aura? La musique? C’est une industrie élitiste d’artistes qui font du pareil au même. Le cinéma? C’est une industrie qui a perdu son âme simultanément avec la littérature. Le cinéma n’a jamais tué la littérature, ils sont parents. Le théâtre? Supplanté par la technique et n’a plus maintenant que l’archaïsme comme charme.

La photographie? Tout le monde prend des photos et tout le monde possède la meilleure photo du monde. Le dessin, la peinture? C’est rendu au degré des émotions, sinon c’est relatif à la photographie. On est touché, émut, mais il n’y aura plus de révolution. Une pensée vaut mille mots, mais un mot vaut mille images. Le seul art, maître, mais en décadence, c’est l’argent. 1-12-2011

danseur classique sans subir une quelconque forme de répression de la part de la société. Car il ne faut pas se leurrer, la société exerce une force réelle sur les gens pour les maintenir dans leurs rôles, notamment sous la forme du jugement des pairs. Pour avoir une idée claire de la situation actuelle du féminisme ainsi que des explications plus détaillées sur les différentes branches du mouvement, je recommande fortement le site de l’ASSÉ (l’association pour une solidarité syndicale étudiante). Il possède une section complète sur le sujet en plus de fournir plusieurs ressources pour une implication concrète et des suggestions de lecture pertinentes.

Samuel Boivin

pour ainsi dire est en dehors de notre compréhension, «la vérité» se cache sous nos opinions. Le fait de mesurer perturbe de ce fait même la quantité à mesurer (ex : l’énergie thermique calculée par un thermomètre.). Quand les opinions tomberont, seule la vérité restera. Vous n’êtes pas obligé de croire que ce texte est «la vérité», car il est teinté par «ma vérité», mais n’est-ce pas la preuve que «la vérité» n’existe pas? La théorie des multi-univers nous indique qu’il y a plusieurs vérités dont l’une d’entre elles étant «le mensonge» comme «la vérité». On

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peut ainsi conclure que «la vérité» est «le mensonge». Si «la vérité» est «le mensonge», donc «le mensonge» et «la vérité» n’existent pas, seul le constat existe puisqu’il est «le vrai mensonge» de nos sens. Réfuter ce texte serait de contredire «ma vérité» avec «votre vérité» ce qui renforcerait l’argument du texte lui-même. La vérité n’existe pas! Alors ce texte ne veut rien dire puisqu’il n’est pas «la vérité», mais le constat de ma compréhension tiré par «le vrai mensonge» de mes sens.»


Négo,Couche-Tard, le gel Couche-Tard crache sur ses travailleurs Sarah Som, Étudiante à l’université de Montréal

Le mercredi 6 avril 2011, j’ai perdu ma job. Vers 6h du matin, la coordonnatrice m’appelle pour m’annoncer qu’ils avaient fermé le magasin durant la nuit, que j’avais perdu mon emploi et que j’allais recevoir des documents et un chèque par la poste. Vous en avez sûrement entendu parler : c’est le Couche-Tard au coin des rues Beaubien et St-Denis à Montréal. En septembre 2011, les employés du magasin situé sur Iberville et Jean-Talon ont subi le même sort. La raison évoquée par la compagnie auprès des médias : les deux commerces n’étaient pas rentables. Pourtant ils avaient quelque chose en commun : ils étaient tous les deux syndiqués. Depuis la perte de mon emploi, je lis et entends toutes sortes de commentaires par rapport à ces évènements déplorables. Ce qui m’étonne est le nombre de personnes qui pensent très franchement que la syndicalisation et le commerce de détail ne peuvent

marcher main dans la main. « Ça vaut pas la peine de se syndiquer quand on travaille dans un dépanneur. » En quoi cela ne vaut-il pas la peine? Si, pour avoir des conditions de travail décentes, il faut passer par la syndicalisation, je pense que oui, cela en vaut la peine. Ce que les travailleurs demandent ce ne sont pas des salaires extraordinaires, mais un environnement de travail plus sain et sécuritaire. Obtenir l’accès à un bouton panique, avoir droit à quatre journées de maladie par an, faire respecter l’ancienneté … est-ce trop demander? Apparemment que c’est trop pour Couche-Tard. « Travailler chez Couche-Tard ça doit pas être si pire que ça, après tout c’est une job étudiante. » C’est ce que je pensais auparavant, jusqu’à mon embauche en 2008. Au même moment, ma sœur avait été engagée comme caissière dans une épicerie. Non seulement était-elle payée un dollar de plus de l’heure que moi, mais elle avait moins de tâches à accomplir et avait droit à certains avantages sociaux. D’ailleurs, même si une bonne

partie de la main d’œuvre est composée d’étudiants, il n’est pas rare d’y trouver des mères monoparentales, des pères de famille et même des grands-parents qui offrent leurs loyaux services depuis plus de dix ans. Et puis, étudiants ou pas, est-ce une raison de ne pas faire respecter les normes du travail? Saviez-vous que chez Couche-Tard vous pouvez perdre votre emploi à tout moment parce que vous avez vendu, par inadvertance, de l’alcool ou du tabac à un mineur? Que si l’employé qui doit rentrer après vous ne se présente pas, vous devez faire son quart de travail et êtes passible de renvoi si vous ne le remplacez pas? Que si, la veille, vous avez été victime d’un hold up ou d’une agression vous devez quand même finir votre semaine sans quoi, vous l’avez deviné, on peut vous renvoyer? Bienvenue chez Couche-Tard. Finalement, plier des vêtements chez Stitches c’est peut-être pas si pire que ça. Surtout au même salaire. Un sondage récent a révélé qu’une bonne partie de la population

québécoise (57% des répondants) est favorable à la syndicalisation dans les magasins Couche-Tard. Ce que je trouve dommage est de constater à quel point les jeunes de moins de trente ans (étudiants ou pas) ne sont pas conscients de leurs droits au travail et, lorsqu’ils le sont, ne font pratiquement rien pour les faire respecter. Pourquoi en estil ainsi? Se syndiquer, ce n’est pas juste une mode des années 70. C’est un droit que nous avons tous, un droit au respect et à la dignité sur nos lieux de travail. On sort nos fourches quand on apprend que les frais de scolarité vont augmenter. On participe à des mouvements tels que Occupy. On organise des concerts bénéfice pour venir en aide aux pays victimes de catastrophes naturelles. Et, pourtant, lorsqu’on se fait exploiter au salaire minimum par notre employeur, on garde la queue entre les jambes et on accepte silencieusement notre sort. Sincèrement, je pense qu’on mérite mieux que ça. Plusieurs syndicats ainsi qu’une bonne partie de la population soutiennent la cause des

travailleurs dans les Couche-Tard. Pourquoi se cacher quand on nous encourage dans ce qu’on fait? Pourquoi avoir peur quand il y a d’autres Couche-Tard syndiqués, ouverts et en pleine négociation? En tant qu’étudiante et extravailleuse, je suis convaincue que, malgré ce dont j’ai été victime, faire respecter nos droits n’a pas de prix. Malheureusement, Couche-Tard fait du profit sur la santé et l’argent de ses travailleurs. J’ai 21 ans et je ne regrette pas les décisions que j’ai prises : si je le pouvais, je referais exactement la même chose. Ne vous gênez pas pour appeler à la CSN au 514-598-2440: vos démarches sont gardées confidentielles. sesyndiquer@csn. qc.ca Pour entendre l’opinion de mes collègues de travail : www.vimeo. com/lacsn/couche-tard

Sarah Som, étudiante à l’université de Montréal Janvier 2012

CLASSE versus FECQ Gabriel Lamarre

La CLASSE est l’acronyme pour désigner la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante. Cette coalition est issue de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante et est un regroupement temporaire qui admet des associations étudiantes qui nonmembres de l’ASSÉ. Le but de cette coalition est de lutter contre la hausse des frais de scolarité en coordonnant la grève générale illimitée de l’hiver 2012. Or, l’association étudiante du collège Édouard-Montpetit est déjà affiliée à la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et elle aussi livrera la lutte contre la hausse des frais de scolarité et elle aussi coordonnera une grève générale à l’hiver. Pourquoi devrions-nous donc, dans ce contexte, nous joindre à la CLASSE? Selon Jeanne Reynolds, co-porte-parole de la CLASSE, l’organisation qu’elle représente se distingue des fédérations par son insistance sur la gratuité scolaire, un des principes fondateurs de l’ASSÉ, tandis que les fédérations se concentre généralement sur leurs revendications de gel des frais de scolarité. De plus, toujours selon Mme Reynolds, la CLASSE oriente ses actions sur une stratégie de syndicalisme de combat tandis que les fédérations sont plus tournées vers les négociations. Son collègue Gabriel Nadeau-Dubois, autre coporte-parole de la CLASSE, renchérit en affirmant qu’en plus de revendiquer le gel des frais de scolarité, la CLASSE ancre la hausse des frais dans le contexte économique actuel et la dénonce justement en raison de la stratégie de privatisation de l’éducation qui la sous-tend et qui porte atteinte à ce que la CLASSE considère comme la mission fondamentale du système d’éducation au Québec, soit la transmission du savoir. De

plus, il ajoute que « la CLASSE se distingue par la stratégie combative et démocratique qu’elle met en place, comparativement aux fédérations étudiantes qui ont des pratiques qui ne sont pas toujours aussi fidèles à ces principes. » Selon Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ, la fédération qu’il représente se distingue de la CLASSE par son argumentaire crédible et documenté ainsi que par ses nombreux contacts auprès des acteurs politiques. Cependant, il pré c i s e que bien que s on organisation ne soit pas constamment en monde combat, comme à l’ASSÉ, les fédérations étudiantes sont très bien capables de mener à terme la lutte contre la hausse des frais de scolarité et que « le jour où elles décident de mettre la machine en branle, c’est tout le Québec qui tremble. »

des étudiants du collège de Rosemont et William Charbonneau, secrétaire général de l’Association générale des étudiants du cégep de Trois-Rivières estiment que, pour les associations étudiantes membres de la FECQ, le temps passé à affilier à la CLASSE est du temps qui pourrait être passé à mobiliser contre la hausse des frais de scolarité puisque celles-ci sont déjà représentées au niveau national. De plus, les fédérations étudiantes et la CLASSE ont des méthodes de gouvernance différentes. La CLASSE, quant à elle, a créé plusieurs comités formés d’étudiants bénévoles élus qui seront chargés, à temps partiel,

d’exécuter les opérations de la CLASSE relatives à leur comité. Du côté des fédérations, les opérations sont exécutées par des étudiants rémunérés et élus en fin d’année scolaire pour un mandat à temps plein d’une durée de un an. À la CLASSE, les membres des comités peuvent continuer d’exercer une fonction d’exécutant dans une association étudiante locale tandis que cette pratique est interdite aux élus des fédérations étudiantes. Traditionnellement, la gouvernance de la CLASSE s’inscrit dans une perspective de démocratie participative tandis que la gouvernance des fédérations étudiante d’inscrit dans une perspective de démocratie

représentative. À Édouard-Montpetit, les étudiants seront invités à se prononcer sur la question de l’affiliation à la CLASSE à l’assemblée générale du 8 février prochain. Cependant, l’association étudiante d’Édouard-Montpetit a comme tradition de travailler avec l’ensemble des organisations étudiantes nationales et cette tradition a même été entérinée par une motion d’assemblée générale à l’hiver 2011. Il serait donc étonnant que cette même assemblée générale recule sur ce principe à la veille d’une campagne historique pour préserver l’accessibilité aux études.

Du côté des représentants des associations membres de la FECQ, les opinions divergent. Certains, tels que Marc-Olivier Goulet, président de l’Association générale des étudiants du collège Ahunstic, croient que cette coalition est globalement pertinente puisqu’elle augmentera la diversité des tactiques. Une opinion qui rejoint celle de Kim Kimmy Samson, présidente de l’Association générale des étudiantes et des étudiants du cégep de Jonquière, qui croit que la CLASSE permettra de démarrer le mouvement de grève. Guillaume Néron, président de l’Association étudiante du cégep de Saint-Félicien, croit que cette coalition n’enlève rien et permet de porter une vision de l’éducation à plus long terme qui est parfois délaissée. Cependant, des voix divergentes s’élèvent de la part d’Éloïse Lara Desrochers, présidente de l’Association générale des étudiants et des étudiantes du cégep de Victoriaville, Cédrick Devedeux Delorme, viceprésident de l’Association générale

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Les zombies stupides du Canada LE CANADA DANSE À DURBAN Anonyme

Vive la Reine, l’aviation royale, la Reine, les Leafs de Toronto… Je ne sais pas pour vous, mais je suis vraiment fière d’être Canadienne en ce moment (d’où mon titre, la pognez-vous?). Oui, oui, vous avez bien lu! Surtout depuis le début de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tient à Durban en Afrique du Sud. Le Canada y exécute une danse des plus comiques : la valse (ou le dubstep si vous êtes plus de type hipster) de Kyoto (d’où mon autre titre, la pognez-vous?). Lâcherons-nous, lâcherons-nous pas le fameux protocole? Parce que tout le monde sait que les changements climatiques, bof, ce n’est pas si important et que dans le fond. On ne sait même pas si ça existe réellement. Quoi? Vous ne saviez pas que les ours polaires ne sont pas menacés par la fonte des glaces dans l’Arctique, mais bien par les méchants Inuits qui pratiquent une chasse abusive de ces pauvres

animaux?! Angoissés, rassurez-vous. Le ministre de l’Environnement, le gracieux Peter Kent, croit que le Canada peut toujours faire avancer la cause des changements climatiques en participant à la conférence tout en faisant chier la planète entière par notre prétendue indécision à s’engager encore envers Kyoto. Écologistes avertis du CLÉ , rassurez-vous. Peut-être que le gouvernement conservateur va réitérer son appui au protocole de Kyoto, peut-être ne va-t-il pas se désister… C’est vrai, pour garder la face du Canada aussi plastique que celle de Stephen Harper (ou de la Reine, ça revient presque au même, non?), ça serait vachement une bonne idée, avouons-le. Ça nous permettrait de conserver le peu du capital de sympathie qu’il nous reste tout en continuant à exploiter allègrement les sables bitumineux de l’Alberta YEEEHHAAA (désolé, on dirait que je ne suis pas capable de séparer le nom de cette sublime province d’un cri de

Bande de cons

cowboy retentissant) et en détruisant l’environnement de mille autres amusantes façons! Bref, pas de panique. À lire avec la voix de Christoph Waltz dans Inglorious Bastards ou toute autre voix que vous jugez assez effrayante Yo u a r e s h e l t e r i n g enemies of the state, are you not? OK, c’est bon j’arrête mon délire « tarantinesque ». Le fait est que Stephen Harper se fou complètement de l’environnement. Pour lui tant qu’il y aura de l’argent à faire dans le pétrole ou dans toute autre activité non-responsable d’un point de vu écologique, il ne lésinera pas sur les moyens et, ça, on peut en être sûr. Après tout, il ne vivra pas assez longtemps pour voir les réelles conséquences du dérapage du climat. Et puis, les premiers qui vont en souffrir c’est des pauvres (et pas tous de bons petits chrétiens) qui habitent loin de chez lui et, donc, ce n’est pas tellement

désolant. Au Canada, au pire, les Inuits vont en pâtir dans quelques années, mais lui, les sauvages, ça lui passe dix pieds par-dessus la tête. Grâce à notre cher ennemi, oups, ami Harper comment le Canada est devenu le plus grand fauteur de troubles du monde. Merci pour cet héritage précieux Steph and God bless the Queen! AMEN! Bon, j’ai beaucoup chialé et peu informé mes lecteurs je trouve (n’empêche que de se laisser aller comme ça c’est très exutoire). Pour parfaire vos connaissances sur le sujet, je vous suggère de consulter le site web de La Presse et particulièrement les articles de Charles Côté. La page des actualités sur l’environnement du site du Devoir est aussi éclairante. Parce que, rappelez-vous, pour s’informer sur un sujet, il faut aller se renseigner nous-mêmes. Rien ne sert d’attendre que quelqu’un vienne tout faire à ta place et te dire quoi penser, ça n’arrivera pas. Fin de la morale de la semaine.

Dans la catégorie entendu dans un restaurent près de chez vous Entendu entre deux tables dans un restaurent près de chez vous : -Il parait que le fils de Stephen Harper est un artiste -Ah ouais? -Il serait gai aussi… -Ah ouais? C’est là que je me suis dit: wow imaginez que ce soit vrai. Pauvre Stephy, lui qui a si peu de respect et pour les artistes et pour les homosexuels… La session prochaine regardez bien ça je vais vous apprendre que la fille de Steph est une militante écologiste de Greenpeace et qu’elle est le résultat d’une aventure de Mme Harper avec un Québécois.

Olivier Leduc

De nos jours, les gens sont saturés d’informations futiles et, heureusement pour nos formidables élus, sont donc imperméables à d’autres genres d’information... Vous savez, des informations utiles, comme les nouvelles politiques de censure d’Internet, ou même la vente à rabais du savoir à des intérêts privés qui s’en serviront pour, par exemple, vendre des inventions créées par des universitaires financées par l’État pour s’enrichir encore plus. Pourquoi n’est-il plus possible pour les gens de faire un tri de priorité morale entre une annonce de char et un message d’intérêt public dénonçant une des nombreuses hérésies de nos gentils hommes d’affaires politiques. Et bien c’est simple, c’est notre choix, un choix inconscient, je l’admets,

mais un choix quand même. Nous nous réfugions dans la consommation, la rassurante consommation, pour oublier nos vies sans but. Nous naissons et mourrons de la même manière, inconsciemment, nègres blancs d’Amérique. Nous vivons nos vies dans un nuage d’indifférence, tant que nous nous faisons servir notre pain quotidien, nos jeux quotidiens. La consommation, c’est la religion du 21e siècle. L’on crache sur les chrétiens, car ils croient en un dieu sans nom, énigmatique et tout puissant alors que nous, homo consomapiens, croyons en quelques chiffres inscrits sur un écran, un bout de papier ou une étiquette. Le saint dollar nous punit, nous récompense. Pourtant, plus on en a, plus on en veut, plus on en veut,

plus nous sommes malheureux. Nous nous sommes infligés à nousmême notre désintéressement et notre existence pitoyable. Les moins chanceux souffrent de ne rien avoir et les plus chanceux souffrent de tout avoir. Personne ne s’en rend vraiment compte, tout le monde se cache la tête dans le sable pour ne pas affronter la réalité. Certains se sont entrainés à vivre dans le quotidien et à éviter toute forme d’intellectualité. Soyons honnêtes, la majorité des gens ne sont pas assez intéressés pour se rendre compte qu’ils se font voler la seule chose qui leur appartient pour la racheter par la suite. Nous travaillons, nous échangeons notre temps pour une fraction de sa valeur pour le racheter au plein prix sous forme d’inutilité.

Comment ne pas en être fâché? Tout le monde peut faire cette réflexion, pourtant très peu la font. Tout le monde peut faire de grandes choses, mais des gens plus puissants, plus chanceux, s’assurent que personne ne soit plus grand qu’eux. Médias de masse, culture populaire, pensée en canne, pensée dirigée, voilà un échantillon d’outils utilisés pour nous mettre des bâtons dans les roues. Au Québec, nous avons tenté il y a plusieurs années d’inverser la vapeur et de réduire la portée de ce mécanisme, nous avons créé des sociétés d’État, démocratisé l’éducation et créé des programmes sociaux pour aider les moins chanceux. Maintenant, les puissants sont de retour et ils s’attaquent à

nouveau aux gens en dessous d’eux. Le gouvernement s’est encore une fois retourné pour servir les ultrariches frustrés par l’humanisme des décennies passées. Il ne reste plus de grand bastion intellectuel pour défendre les larbins. Nous, étudiants, sommes un des derniers bastions, affaibli par l’individualisme et la mauvaise presse (Fuck you Quebecor). Une bataille, encore, arrive et elle risque de nous glisser entre les doigts pour toutes les raisons citées plus haut. Alors, réfléchissez un peu et votez oui pour la grève, votez oui pour protester contre le larbinisme, ou dites non et continuez de vous vendre comme des prostitués et de racheter votre virginité perdue à grand coups d’inutilité.

Comment survivre à une attaque de zombies Chloé B.Fillion

Je ne sais pas pour vous, mais depuis la grippe H1N1 j’ai crissement peur. C’est vrai, quel moyen les compagnies pharmaceutiques vont-elles prendre afin de faire de l’argent sur notre dos ou simplement réduire l’espèce humaine en bouffe à zombie ou en futur zombie. J’ai décidé de vous informer sur divers moyens de survivre en cas d’attaque de mortsvivants. Personnellement, s’il y avait une attaque de zombies, j’irais me cacher dans un Costco, mais pas n’importe quel Costco, un situé aux États-Unis, car ils vendent des armes! Lors d’une attaque de mortsvivants, il faut être protégé par des guns! De plus, dans ce magasin il y a de tout, tout, TOUT : de la nourriture, des vêtements, des matelas, des jacuzzis et même des écrans plasma. Les portes se ferment très bien, ce sont des portes de garage, il n’y a aucune fenêtre,

donc tu es parti pour être vraiment bien protégé. Si le Costco ne t’intéresse pas, car tu es contre les multinationales, il y a Manic 5. Quoi de mieux pour te protéger que des murs en bétons? Dans le nord du Québec, il fait tellement froid que c’est certain que les zombies vont geler sur place, n’est-ce pas merveilleux? De plus, Manic 5 est une centrale hydroélectrique, c’est une source d’énergie à l’infini. Les seuls inconvénients, c’est qu’il n’y a pas de nourriture en gros et pas de jacuzzi. Bon, maintenant les armes. Avoir une bonne arme est quelque chose d’important lors d’une attaque de zombie. En effet, si vous voulez survivre, vous devez pouvoir vous défendre contre d’éventuelles attaques de mortsvivants. Première option, vous avez le fusil. Cette arme vous permettra de tuer des zombies sans avoir à trop vous approcher de ceux-ci,

mais malheureusement, vous pouvez manquer de munitions et ne pas en trouver d’autres afin de continuer à essayer de survivre. Sinon, il y a l’épée de ninja (je suis trop paresseuse pour ouvrir google et faire une recherche), elle est super tranchante, de plus elle est facile à nettoyer, parce que c’est clair qu’un jour ou l’autre, il y aura des morceaux de zombie sur votre arme. Mais l’arme utile que je vous conseille (après en avoir longuement discuté avec un ami), la hache, car elle est tranchante (on peut fendre du bois avec), elle ne manquera jamais de munitions et de plus, pas besoin de la nettoyer (pour pas qu’elle rouille), les haches sont vraiment résistantes. J’espère que vous avez apprécié cet article et que vous me serez reconnaissant d’avoir réussi à survivre à une attaque de zombies grâce à moi.

10  Journal étudiant Le MotDit — journal.etudiant.le.motdit@gmail.com


La philosophie des crédits d’impôts Dissertation philosophique Benjamin McDuff

L’ a l i é n a t i o n e t l a pathologie sont des créations de l’homme pour décrire l’esclavage qu’il subit par la non-cohésion d’un corps matériel et d’une entité, la conscience, qui utilise le corps pour exprimer son existence. L’ e x c e l l e n c e o u l e l i b r e développement de tous sont des fabulations de l’homme pour expliquer et crée un procéder social ou personnel d’unification de l’homme, de son corps et de son esprit. L’homme est un total esclave, car il est l’esclave de luimême; autant sa conscience que son corps se disputent pour le contrôle de l’intégrité de l’être en tant que tel. Donc, la conscience ou le corps se créent des armes, soit l’aliénation qui oblige le corps à suivre les

idées, et pour le corps les vices dans le sens que le corps nous oblige, corps et conscience, à effectuer des actions contre nous tous. Ce système a donné naissance à l’aliénation et à la pathologie. La pathologie et l’aliénation sont en somme la même chose dans le cadre du libre développement de tous, ou l’excellence, car le libre développement de tous est une pathologie et une aliénation relative à la société. Parce qu’ils forment une pression sociale basée sur les connaissances au lieu du matériel ce qui va créer une forme d’aliénation par la discrimination de l’intelligence, ou plutôt de la capacité d’apprentissage. Et aussi, ce mode de développement engendre une pathologie qui est le

sacrifice de soi à une communauté. Par exemple, dans un contexte historique, l’URSS qui prônait un libre développement de tous, sans pour autant que la société soit équitable, donc ceux qui participaient en essayant de d évelo pp er la commu nau té échouaient. Ceux qui géraient la communauté ne pouvaient la pousser à se réaliser, car l’idée qui les animait ne pouvait coexister avec les pays capitalistes, pour remédier à ce problème, ils ont réduit en esclavage la population pour asservir des besoins de sécurité; par exemple, le contrôle des idées (censure) et la sécurité physique (course aux armements). Ensuite, le travail qui mène à l’excellence individuelle est un travail qui encourage le

Où va notre argent c*lice? Céline Dion

Le Mot-Dit a appris que l’administration du Collège Édouard-Montpetit a acquis 300 alcotubes génériques à usage unique. Ce petit appareil permet de mesurer le taux d’alcool en moins de deux minutes. Tout ceci a coûté 1 196,21 $. Avions-nous vraiment besoin de ça? Parce qu’entre vous et moi, le cégep est un endroit pour étudier et non pour se souler la YEULE. Nous avons aussi appris que le CEM a acquis un téléphone cellulaire de marque Apple modèle iPhone 4 ayant les caractéristiques suivantes : compatible avec le réseau HSPA, un accès mondial, une vitesse qui peut aller jusqu’à 7,2 Mbit/s, une carte SIM, etc. Ce seul et merveilleux petit appareil a

couté 659,95$. Un mot : TABARNAK! N’importe quel téléphone cellulaire aurait pu faire l’affaire. On s’attend que tu n’as pas besoin de 34957987587383 applications pour faire ton travail. FRANCHEMENT! Dépenser de l’argent pour un clavier, je suis d’accord. On a tous besoin d’un bon clavier pour travailler, mais un clavier d’ordinateur plus petit sans la section des chiffriers, wtf? Ce merveilleux clavier nous a coûté 55,99$. Une somme de 15 000$ sera attribuée à notre établissement pour l’année 2011-2012 dans le cadre du programme Soutien à l’intégration des communautés

culturelles et à l’éducation interculturelle au collégial. Mais, notre cher Directeur général, Serge Brasset va-t-il réellement utiliser cet argent à cette fin, ou va-t-il encore se payer un voyage en Inde, Chine, Brésil, France et Angleterre, pour totaliser un montant de 22 041$? Cette histoire reste à suivre. Sur ce passez une bonne journée ou soirée, tout dépendant de quand vous lisez cet article. Je veux aussi vous rappeler que le gouvernement Charest, dépense aussi notre argent au « yable au vert », comme dirait ma grand-mère. La hausse des frais de scolarité ne va pas servir à améliorer notre système d’éducation à l’université, mais bien à mieux financer la recherche des entreprises.

généralisme. Car le généraliste vit mieux que l’individuel d’une masse, car il peut gérer lui-même le bien et le mal mieux qu’un individu qu’y n’a pas les connaissances requises pour alimenter sa raison. Le généraliste ne peut survivre sans créer une aliénation de supériorité face à des individus d’un ensemble. Pour que le généraliste demeure dans le généralisme, il doit s’aliéner; car il doit avoir cette impression de supériorité, parce qu’il en connait dans plus de choses qu’un autre individu, même si n’importe quel autre individu peut en connaitre plus dans un sujet en particulier. Donc le généraliste excelle davantage qu’un individu en particulier d’un ensemble de plusieurs individus, mais les individus sont d’une masse sont capables d’une plus grande

excellence en groupe qu’un généralisme est excellent. Pour finir, l’homme est l’esclave de lui-même, comme de la société qu’il a lui-même crée, ce qui en soit est une aliénation. Donc le travail en société, ou seul mène à l’aliénation, tout comme il mène à la pathologie. Car l’aliénation est une création de l’esprit qui vise le changement, tout comme la pathologie, bien sûr l’absence de changement de changement est un changement en lui-même. En synthèse, tout cela démontre avec suffisamment d’éloquence le grand paradoxe autour de l’aliénation. Tous, sommes aliénés, alors que l’aliénation c’est ce qui est étranger, donc nous ne sommes pas aliénés sur notre situation, mais nous supportons le fait d’être aliénés.

Pensées

Francis Robindaine Duchesne Un pas en avant, deux pas en arrière. Deux pas en avant, un pas en arrière. Quelqu’un qui a froid, qui porte un manteau, se lève et ferme la fenêtre. Suivant la même logique, je vais ouvrir une fenêtre et je me déshabille. L’argent est la vérité du moment C’est pourquoi mes écrits ont une valeur, un prix Maintenant, seule la valeur monétaire peut justifier mes vérités. 1-12-2011

La FECQ recule sur le dossier des crédits d’impôt Gabriel Lamarre

Réunies à Québec en fin de semaine, les associations membres de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ont décidé de remettre à juin le débat sur l’abolition des crédits d’impôt pour frais de scolarité. Ce dossier avait illuminé beaucoup de pixels

dans le mouvement étudiants et avait même rejailli dans les médias de masse. En début de novembre dernier, Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ, a présenté à son congrès un document de travail

sur les crédits d’impôt pour l’éducation post-secondaire. Ce document recommandait au congrès de prendre position pour « Que la FECQ prône l’abolition des crédits d’impôt provinciaux et fédéraux pour l’éducation postsecondaire » et « Que la FECQ exige que ces sommes soient réinvesties prioritairement dans le gel des frais de scolarité et la bonification de l’aide financière aux études. » Le document a été coulé sur internet dans les deux semaines suivantes et a suscité un tollé suite à sa diffusion. L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) a produit une contre-recherche qui dénonçait que la recherche sur laquelle s’est basé M. BureauBlouin spécifiait clairement que ses conclusions, dont celle que les crédits d’impôt n’ont pas d’impact sur la fréquentation universitaire, ne s’appliquaient pas au Québec. Ce document a aussi ramené le spectre des négociations de 2005 durant lesquelles l’ASSÉ avait été écartée de la table de négociation pendant que les fédérations étudiantes ont négocié ce qui a plus tard été qualifié « d’entente à rabais ». Or, les associations membres de la FECQ ont décidé de remettre le débat sur les crédits d’impôt à juin prochain. Cette

manœuvre a pour d’envoyer le message clair que la fédération n’a aucune intention d’échanger les crédits d’impôt contre le gel des frais de scolarité tout en gardant la porte ouverte à une position demandant la réaffectation de ces sommes vers d’autres mesures d’aide financière aux études. Cette position rejoint celle de plusieurs associations membres qui n’avaient pas consulté leurs membres sur cette question et qui voulait quand même écarter toute perspective de négociation de gel. Cependant, l’Association générale des étudiantes et des étudiants du cégep de Jonquière avait pris position, en assemblée générale, en faveur de l’abolition des crédits d’impôt et Cédrick Devedeux Delorme, viceprésident de l’Association générale des étudiants du collège de R o s e m o n t , a a ff i r m é q u e l’association qu’il représente s’est aussi positionnée en faveur de l’abolition des crédits d’impôt et était même prête à échanger cette abolition contre le gel. Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de la Coalition large de l’ASSÉ (CLASSE), explique que la CLASSE « trouve ça très dommage de voir que la fédération étudiante collégiale refuse clairement et définitivement de balayer cette proposition. » La CLASSE, tout en

reconnaissant que les crédits d’impôt ne sont pas la plus puissante de toutes les mesures d’aide financière aux études, estime que ce n’est pas dans un contexte de crise économique, de chômage et d’endettement grandissants qu’il faut se priver de telles mesures d’aide. Léo Bureau-Blouin, rédacteur du document, s’est dit très à l’aise de la position de son congrès puisque cela respecte l’esprit du document qui était d’étoffer le discours de la Fédération sans pour autant s’en servir comme outil de négociation avec le gouvernement. Du côté d’ÉdouardMontpetit, les étudiants réunis en assemblée générale le 7 septembre dernier ont pris position en faveur du gel des frais de scolarité dans une perspective de gratuité scolaire, contre l’économie du savoir et contre la privatisation des universités. Il serait étonnant, avec une série de propositions comme celle-là, que ceux-ci soient d’accord pour échanger le gel contre les crédits d’impôt. Cependant, la réaffectation de ces sommes vers d’autres mesures d’aide financière aux études n’est pas non plus une position indigne d’attention.

Journal étudiant Le MotDit — journal.etudiant.le.motdit@gmail.com

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