Epic catalogue Festival photoreporter Edition 2016

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EPIC

stories

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stories

HORS SÉRIE SPÉCIAL FESTIVAL

EPIC-stories

epic

Hors-Série Photoreporter

Anne AckermAnn ArnAu BAch GlennA Gordon ed kAshi kAzumA oBArA iAAn Teh cris ToAlA olivAres GAël Turine PAco

12 € REVUE TRIMESTRIELLE DE PHOTOJOURNALISME


EPIC-stories, la revue est éditée par les Éditions EPIC Directeur de la publication Jean-Matthieu Gautier Secrétaire de rédaction Frédéric Pascal

Maquette Théophane Colin Contact contact@epic-stories.com 0787161188 www.epic-stories.com

EPIC-stories 3 rue du Petit Paramé 35400 SAINT-MALO

Imprimé en France Par Roudenn Grafik Saint Brieuc

Abonnement annuel : 48€

Hors série spécial Festival Photoreporter en baie de Saint-Brieuc ISBN : 979-10-93391-08-3 ISSN : 2426-9476 CPPAP : 0517K92726 Dépot légal : À parution


Donner

les moyens aux photojournalistes

De montrer le monDe Dans sa Diversité

C

haque année, depuis 2012, le Festival international PHOTOREPORTER concrétise l’ambition d’informer le grand public par des photoreportages sur des sujets du monde entier.

En réponse à un appel à projets lancé par le Festival chaque début d’année (mars), sans thème prédéfini, 250 à 300 dossiers de photoreporters français et étrangers sont étudiés par le jury du Festival présidé par Marc Prüst, Directeur artistique du Festival. Chaque automne, en Baie de Saint-Brieuc, le public découvre une dizaine de reportages exclusifs et inédits sur des sujets dont on parle peu dans les médias. Le Festival se positionne en cela tel un média d’information grâce auquel il est possible de prendre le temps de regarder, d’observer, de lire les légendes, de comprendre au fil des photographies des situations qui se déroulent à deux pas ou à des milliers de kilomètres de chez nous. Donner les moyens aux photojournalistes de montrer le monde dans sa diversité et sa complexité afin de contribuer à donner les moyens du libre arbitre des citoyens ; rendre accessible l’information au plus grand nombre;

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c’est ce qui anime le Festival et ses partenaires privés et publics, tous engagés dans une aventure depuis déjà 5 années. Véritable fenêtre sur le monde, le Festival propose au public de tout âge un nouveau rapport à la photographie par des rencontres-débats avec les photoreporters, par une approche de l’exposition photo qui mêle esthétisme et apport de connaissances sur des thèmes qui animent diverses régions du monde. L’originalité du Festival repose également sur son mode de financement. Si Saint-Brieuc Agglomération et le Conseil Départemental des Côtes d’Armor soutiennent l’évènement, la production et la réalisation des photoreportages sont financées grâce au premier fonds de dotation des Côtes d’Armor : le Fonds Photoreporter en Baie de Saint-Brieuc. Il unit une quarantaine de partenaires privés qui soutiennent le Festival et son leitmotiv : proposer un évènement photographique qualitatif en termes de contenus qui contribue à la diffusion et la production de l’information, et dans le même temps, assure le rayonnement et l’attractivité de la Baie de Saint-Brieuc.


Bruno JonCour P r é s i d e n t d u F e s t i va l P h o t o r e P o r t e r en Baie de saint-Brieuc, P r é s i d e n t d e s a i n t - B r i e u c a g g l o m é r at i o n , maire de saint-Brieuc.

Jean-JaCques Le Guern P r é s i d e n t d u F o n d s d e d otat i o n d u F e s t i va l PhotorePorter en Baie de saint-Brieuc P r é s i d e n t d e s c o B at

Prendre le temps d’apprendre et de comprendre

Chaque automne depuis maintenant 5 années, le Festival Photoreporter en Baie de Saint-Brieuc invite le public à découvrir le monde dans sa diversité. Les histoires narrées au fil des photographies apportent une connaissance parfois plus accessible que celle transmise par les médias traditionnels. Nos visiteurs prennent le temps, s’attardent sur certains clichés qui les touchent, qui les révoltent ou les fascinent. Ils prennent le temps d’apprendre et de comprendre, quelque soit leurs âges. L’éveil des consciences passe par un nouveau rapport au temps que la photographie permet.

Écrire un nouveau model économique dédié à la production de contenus

À l’heure où les territoires se cherchent une identité qui les fera sortir du lot, l’agglomération de Saint-Brieuc s’est singularisée naturellement en se rapprochant de ses entreprises. C’est en fluidifiant leurs liens que l’agglo et le fonds de dotation (composé de TPE et de PME locales et régionales) se sont unis pour défendre le métier de photojournaliste en devenant producteurs de contenus à valeur ajoutée. En tant qu’acteur économique local, j’ai tenu à m’engager personnellement pour faire rayonner Saint-Brieuc, aux côtés des autres chefs d’entreprises mobilisés dans le fonds. Cette ambition n’est pas seule puisque nous souhaitons aussi et surtout proposer au public de découvrir des his- toires dont on ne parle que très peu. Notre volonté est aussi d’écrire un nouveau modèle économique dédié à la production de contenus. Nous voulons faire émerger à Saint-Brieuc et sur son agglo une industrie culturelle qui permettra de révéler au public de nouvelles histoires.

Saint-Brieuc Agglomération est fière d’unir ses forces avec celles du fonds de dotation Photoreporter afin de produire et présenter des contenus présentés à Saint-Brieuc pour la première fois au monde. Au-delà d’un Festival de photographies classiques, Photoreporter se veut être un media à ciel ouvert, gratuit et accessible à tous 7 jours sur 7, y compris aux scolaires. Cette année, le Festival investit le Légué à Saint-Brieuc : un site portuaire requalifié, lieu de balade des habitants et touristes de l’agglomération. Je remercie vivement toutes les entreprises de notre agglomération et celles issues d’autres territoires qui s’engagent à nos côtés dans le fonds de dotation pour défendre le rôle majeur des photoreporters dans notre société.

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aLexandre soLaCoLu c o - d i r e ct e u r d u F e st i va l

LénaïCk HéMerY co-directrice

en charge de la

F e st i va l P h oto r e P o r t e r saint-Brieuc

F e s t i va l P h o t o r e P o r t e r

en charge

d u m é c é n at e t d e s Pa r t e n a r i at d u

c o o r d i n at i o n e t l a c o m m u n i c at i o n d u

Un territoire engagé pour l’accès à l’information au plus grand nombre.

en

Baie

de

Complexité, subtilité et émotion

Dans un monde troublé, il est nécessaire de donner aux citoyens les clés de compréhension du monde pour qu’ils puissent vivre et agir en conscience.

Loin des clichés souvent attribués aux expositions photographiques, le Festival veut ouvrir ses portes le plus largement possible. Il est vrai que le décorum culturel de certains lieux peut freiner la démarche de visite d’une exposition quelle qu’elle soit. Aussi, nous avons souhaité installer le Festival dans un lieu populaire, un lieu de balades apprécié des habitants et des touristes : Le Port du Légué à Saint-Brieuc. Le Festival fait réagir le public, engage des échanges, des débats, des commentaires sur des évènements ou des faits dont ils n’avaient pas connaissance, ou du moins pas sous l’angle proposé par le photographe.

Dans un monde où l’explication la plus simple, voire la plus simpliste, l’emporte médiatiquement, il est d’autant plus important d’apporter un regard complexe et subtil sur les choses. Mais ce regard ne doit pas être hermétique et réservé à une élite. Il doit pouvoir être partagé et compris par le plus grand nombre. Je ne vois pas de meilleur medium que la photographie documentaire. Celle qui ne se contente pas d’illustrer mais qui provoque une émotion. Et quand je parle d’émotion, je ne parle pas de sensationnalisme. Je parle de celle qui vous pénètre au plus profond de votre âme pour vous permettre de sentir le monde au travers du regard du photographe. C’est ça Photoreporter !

Toute l’équipe du Festival est très fière de travailler avec les entreprises de notre agglo pour contribuer à éveiller les consciences, à informer le public, à provoquer des interactions entre personnes d’horizons différents, à favoriser la mixité autour de récits photographiques qui, à n’en pas douter, feront encore parler d’eux dans la presse nationale dans les semaines et mois à venir.

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MarC PrÜsT directeur artistique marc Prüst

c o n s u lt a n t e n P h o t o g r a P h i e e t c o n s e r v a t e u r .

i l e n s e i g n e e t o r g a n i s e d e s at e l i e r s e t d e s m a s t e r c l a s s e s .

auteur de livres Photo, i l a c c o m Pa g n e d e s P h o -

to g r a P h e s ta n t d a n s l e u r s t r ava u x q u e d a n s l e P r o c e s s u s d e c o m m e r c i a l i s at i o n de ces derniers.

l’ e x P o s i t i o n P e r s P e c t i v e s n o r d - c o r é e n n e s , d o n t i l é t a i t P i l o t e , 2015 au musée de la PhotograPhie contemPoraine à chicago. en Plus de Plusieurs Projets de moins grande amPleur. i l e s t é g a l e m e n t c o o r d i n at e u r d e l a g a l e r i e d e n o o r d e r l i c h t a u x P ay s - B a s . a é t é i n s ta l l é e e n

C

e Festival ne parle pas de photographie, ni de photographes. Ce Festival narre des histoires qui nous donnent une vision sur le monde. Et oui, les auteurs de ces histoires que nous présentons sont des photographes qui utilisent la photographie, l’un des plus puissants mediums et quasiment universel. Les histoires que nous produisons ne montrent pas uniquement la beauté du monde, mais révèlent les défis et les difficultés que nous devons affronter dans notre société. Il s’agit pour nous de proposer au public un évènement culturel qualitatif et plaisant mais qui peut également interroger, surprendre par des points de vue qui nourrissent le sens critique de chaque visiteur. C’est dans cette logique que nous avons sélectionné les neuf photoreporters de cette édition. Un des projets mérite une mention spéciale cette année : la résidence d’Arnau Bach à Saint-Brieuc. C’est la concrétisation d’un souhait de longue date projeté par le Festival. Le Festival a traversé plusieurs étapes de développement au cours des quatre dernières années. Pour cette nouvelle édition, un nouveau cap stimulant sera franchi : nous concentrons les expositions sur le site du port du Légué. Une zone portuaire particulièrement intéressante qui nous permet de mettre en place une scénographie originale qui épouse l’architecture singulière de ce lieu. Grâce au partenariat noué avec l’association MORE, nous sommes fiers de présenter cette année une partie des expositions en plein air. Cela apportera sans nul doute une interaction différente avec le public. Nous sommes fiers de vous inviter à la cinquième édition du Festival Photoreporter afin de célébrer les sujets que nous avons produits grâce aux partenaires privés de l’agglomération de Saint-Brieuc.

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F o n d at e u r &

J e a n - M aT T H i e u G a u T i e r

rédacteur en cheF de la revue e p i c -stories

j o u r n a l i s t e & P h oto g r a P h e , j e a n - m at t h i e u g a u t i e r P o u r l ’ a g e n c e c i r i c ( B aya r d - P r e s s e ) . e n t r e d e u x

est également

a lt e r n e t r a v a u x P e r s o n n e l s o u c o m m a n d e s P o u r d e s m a g a z i n e s .

il

est Basé à

Photo-éditeur ePic, il

numéros de la revue

st malo.

À

l’origine d’EPIC-stories, il y avait la volonté de montrer des photographies qu’on ne voyait pas ou plus assez dans les magazines. Les photojournalistes passent parfois des semaines, des mois ou des anneés à concevoir des sujets qui ne donneront parfois lieu qu’à des publications d’une demie page, au mieux 6 pages dans un magazine. EPIC-stories entend donner une place plus importante à ces travaux, montrer certains d’entre eux - qui n’ont jamais été publiés, ou d’autres qui l’ont été... mais qui méritent mieux, tout simplement. Voilà pourquoi la revue EPIC publie chaque trimestre quatre reportages de quatre photographes différents. Le plus souvent documentaires, leurs sujets sont sélectionnés en fonction d’un critère simple : le coup de coeur - un coup de coeur étant donc un sujet qui parle autant à l’oeil, qu’au coeur et à l’esprit. Déclinées sur dix-huit pages en images, leurs histoires ont la place qu’elles méritent. Elles sont, de surcroit, accompagnées d’un texte rédigé par les photographes eux-mêmes. Ce sont eux qui prennent la plume et nous expliquent les coulisses de leurs reportages, les raisons qui les ont amenés à se lancer dans un sujet, etc., Ces raisons peuvent être multiples mais dans tous les cas elles interrogent sur le métier de photoreporter et sa fonction essentielle de rapporteur de réel, de raconteur d’histoires vraies.

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DERRIÈRE LE VOILE & LES MURS Les femmes dans Le petit mogadiscio

Anne AckermAnn



Derrière

le voile et les murs

> Ayan, 19 ans et Abdullah, 20 ans, ne sont pas mariés mais vivent ensemble dans une petite pièce. Ils attendent un bébé et essaient de s’en sortir malgré les difficultés financières, car aucun d’entre eux n’a de famille en Ouganda.

Anne Ackermann - 12


Derrière

le voile et les murs

> Hamdi est femme de ménage pour des familles somaliennes exhilées comme elle à Kampala. Elle a subi des violences de la part de l’un de ses employés mais la police n’a rien voulu faire pour lui venir en aide. Elle a fui la Somalie après l’assassinat de son mari par les islamistes d’Al Shabbab. Le jour de son enterrement, des terroristes ont lancé des bombes sur la famille de Hamdi rassemblée. Elle est l’une des seules à avoir réchappé à cet attendat.

Anne Ackermann - 13


Derrière

le voile et les murs

> Fartuma se marie pour la deuxième fois après un divorce, Tout comme son futur époux, plus âgé qu’elle. Se marier et devenir parents sont des éléments très importants de la culture somalienne. Chercher son futur (sa future) époux (se) est une façon populaire d’envisager un avenir pour de nombreux Somaliens. Dans la diaspora, les partenaires les plus convoités sont ceux habitant à l’Ouest car ils offrent la possibilité de déménager et de vivre un avenir plus serein.

Anne Ackermann - 14


Derrière

le voile et les murs

> Kaddra, 18 ans, est arrivée de Nairobi avec sa sœur et sa grand-mère il y a seulement 8 mois. Elles habitaient avec leur tante. Lorsque celle-ci a déménagé en Europe, elles ont dû trouver un nouveau domicile. Aujourd’hui, elles s’occupent des trois enfants de leur tante qui attendent de la rejoindre en Europe. Leur mère paie les loyers et la nourriture en leur envoyant de l’argent depuis la Suède. En retour, elles s’occupent de ses enfants. Kaddra a perdu sa mère dans un accident de voiture tandis que son père est mort dans un attentat à la bombe à Mogadiscio. « Ce n’est pas notre vie. Lorsque ces enfants seront en Suède, nous n’aurons plus d’endroit où vivre. J’ai peur. Je suis déjà brisée, je ne peux plus l’être à nouveau, explique-t-elle. »

Anne Ackermann - 15




kegt

PhotograPhe documentaire allemande actuellement basée en Ouganda, Anne Ackermann a étudié la Communication Visuelle et le Photoreportage à Hambourg, Buenos Aires et Aarhus (Danemark). Elle a commencé à travailler en tant qu’indépendante en 2008 et a reçu une Bourse de recherche de l’Europe de l’Est de Friedrich Ebert Foundation (2009). Elle a été nommée à Joop Swart Masterclass en 2010. En 2011, AnnE AckErmAnn a été choisie pour la Photographie Noorderlicht Masterclass et a reçu une subvention de VG BILDKUNST pour «le Projet de Gulu» sur les conséquences de la guerre en Ouganda du Nord. On lui a aussi attribué le 1er prix pour son travail sur l’intersexualité en 2012. En 2015, elle a été présélectionnée pour Hansel Mieth, prix prestigieux en Allemagne. Son trAvAil a été largement exposé : the New York Photo Festival, PhotoGrafia Festival Rome, Angkor Photo Festival, Belfast Photo Factory, Triennial of Photography Hamburg, F-Stop Festival Leipzig, Goethe Institute Ecuador, OPEN Photo in Cape Town and et diverses galeries dans le monde.


kegt Plus de 20 ans après le début du conflit en Somalie, près de

1,5 millions de Somaliens sont, à ce jour, réfugiés. Ils ont peu d’espoir de revenir un jour dans leur pays puisque ils en sont à la troisième génération. Parmi les 60 000 Somaliens réfugiés en Ouganda, 18 000 sont concentrés dans un quartier de Kampala, la capitale, qui se nomme Kisenyi. la situation des femmes et des filles y est très difficile car les contraintes culturelles, notamment la domination masculine, est un poids. Elles ne peuvent d’ailleurs pas quitter le « petit Mogadiscio » sans être accompagnées par un homme. Les femmes souffrent en silence.

Pourtant, ces femmes se créent des espaces de liberté qui sont autant d’actes de résistance. Des actions qui de l’extérieur semblent insignifiantes mais qui ont pourtant une très grande portée. anne ackerman souhaite pouvoir témoigner et faire témoigner ces femmes sur le monde qu’elles se créent derrière « le voile et les mûrs ». Elle veut mettre en valeur le contraste entre leur monde intérieur, leurs aspirations et leur condition de vie de réfugiées à Kampala.


AGGLO ArnAud

bAch



agglo

Arnaud Bach - 22


agglo

> Légende. Légende. Légende.

Arnaud Bach - 23


agglo

Arnaud Bach - 24


agglo

> Légende. Légende. Légende.

Arnaud Bach - 25




kegt arnau Bach est né à Barcelone en 1981. Autodidacte, il intègre l’Université de Barcelone pour y suivre

des cours de photographie documentaire. Après six ans au Daily News et dans des journaux espagnols, il décide de produire son propre travail en tant que photographe indépendant. Cette nouvelle étape dans sa carrière initie en 2006 un essai sur la vie quotidienne en banlieue parisienne, travail qui sera complété en 2012. En 2016, Arnau a rejoint le « VII Mentor Program » à l’agence photo VII où il a pu bénéficier du parrainage de Christopher Morris.Il est actuellement basé entre Barcelone et Paris. son

travail

a été largement exposé : the New York

Photo Festival, PhotoGrafia Festival Rome, Angkor Photo Festival, Belfast Photo Factory, Triennial of Photography Hamburg, F-Stop Festival Leipzig, Goethe Institute Ecuador, OPEN Photo in Cape Town and et diverses galeries dans le monde.


kegt Poursuivant son travail sur l’exploration des marges

physiques et sociales de villes européennes, Arnau Bach tient une résidence à Saint-Brieuc durant l’été 2016. il y plonge dans un territoire complètement inconnu pour explorer les frontières géographiques de l’agglomération de Saint-Brieuc et documentera ses caractéristiques visibles physiques et émotionnelles. avec pour points de départ l’Océan et la rivière du

Gouët, Arnau Bach proposent une étude sur les limites naturelles de la ville. Il souhaite en faire ressortir une analyse photographique mettant en exergue la relation entre les paysages et les gens qui y habitent.


INDONÉSIE

LA FIN N’EST QUE LE DÉBUT Glenna Gordon



inDonésie,

la fin n’est que le Début

> À Sumba et Toraja, les funérailles sont souvent planifiées des années à l’avance afin d’économiser de l’argent en vue d’organiser une procession élaborée, de rassembler les proches et d’atténuer la douleur de la perte avec des adieux plus longs et progressifs. Lorsqu’une personne décède, son corps est embaumé et conservé au domicile. On offre au défunt des cigarettes, du thé, des collations et autres friandises.

Glenna Gordon - 32


inDonésie,

la fin n’est que le Début

> En pays Toraja, les processions funéraires sont des événements à la fois violents et magnifiques. Le buffle domestique est sacrifié pour honorer les défunts et les conduire dans leur voyage vers l’au-delà. Les restes des animaux, très abondants, sont divisés et partagés équitablement.

Glenna Gordon - 33


inDonésie,

la fin n’est que le Début

> Les ancêtres sont vénérés, et conduire les défunts à leur dernière demeure, dans une grotte, une forêt, ou dans un cimetière temporaire où ils seront exhumés plus tard pour être incinérés, constitue l’un des rites les plus symboliques pour les familles.

Glenna Gordon - 34


inDonésie,

la fin n’est que le Début

> (Double page suivante) : Au terme de la plupart des processions funéraires à Bali, les restes sont jetés à la mer avec d’autres offrandes. Le Dieu de la mer viendra étreindre l’âme des défunts.

Glenna Gordon - 35




kegt glenna gordon est une photographe documentaire et photojournaliste américaine régulièrement publiée dans the New York Times, Time Magazine, Wall Street Journal, le Monde... Elle a reçu le prix World Press en 2015 et a été sélectionnée pour de nombreux autres prix tel que le Grand Prix LensCulture. Elle enseigne également à la «new School» à New York. elle

a commencé

sa carrière en Ouganda en 2006,

où elle a vécu et travaillé comme auteur pendant plusieurs années. Après après avoir longtemps travaillé en Afrique, elle vient de démarrer de nouveaux projets en Indonésie. sa

monograPhie

«Diagram of the Heart», éditée aux

éditions Red Hock en février 2016, a été sélectionnée par le New York Times dans le cadre du POYi (Pictures of the Year international).


kegt en indonésie, la mort n’est pas appréhendée comme dans les sociétés occidentales.

En pays Toraja, de nombreuses familles conservent le corps de leur défunt près d’eux, des semaines, des mois voire des années... Contrairement à la majorité des occidentaux qui craignent la mort, ces familles indonésiennes n’ont pas du tout le même rapport à la mort et en font un épisode de l’existence humaine comme la naissance ou le mariage...



SRI LANKA

MAL MYSTÉRIEUX Ed Kashi


sri

l a n k a , u n m a l m y s t é r i e u x p o u r l e s t r ava i l l e u r s a g r i c o l e s

> (Double page précédente) : Dans le village de Kongahanagama, dans la province du Centre-Nord du Sri Lanka, un agriculteur verse des herbicides sur ses champs de riz avant de planter. Les pesticides sont considérés comme la première cause de CKDu (maladie chronique du rein), qui touche principalement les agriculteurs travaillant sous la chaleur dans les pays pauvres. > (Ci-dessus) : Terrance Gamini De Silva, riziculteur et militant pour la CKDu s’occupe de ses rizières biologiques à Rajanganaya, Sri Lanka, le 3 juillet 2016

Ed Kashi - 42


sri

l a n k a , u n m a l m y s t é r i e u x p o u r l e s t r ava i l l e u r s a g r i c o l e s

> P.D. Kumaraskinghe, 47 ans, souffre de la CKDu (maladie rénale chronique d’étiologie incertaine) depuis trois ans mais continue de travailler dans sa plantation de riz.

Ed Kashi - 43


sri

l a n k a , u n m a l m y s t é r i e u x p o u r l e s t r ava i l l e u r s a g r i c o l e s

> K.A Sureky Adman, 40 ans, est la fille aînée de V. Aushadahami, 74 ans. Ce dernier cultivait le riz avant d’être atteind du syndrome de CKDu. Il est depuis incapable de travailler et a besoin de soins quotidiennement.

Ed Kashi - 44


sri

l a n k a , u n m a l m y s t é r i e u x p o u r l e s t r ava i l l e u r s a g r i c o l e s

> Des médecins examinent une radio à l’hopital univesitaire d’Anuradhapura. > (Double Page suivante) Senerath, 30 ans, a commencé à repiquer le riz à 10 ans. Il souffre de la CKDu depuis 4 ans. Il vit désormais avec sa fille âgée de 5 ans, sa mère et son frère qui prennent soin de lui. Sa femme l’a quitté il y a un an.

Ed Kashi - 45




kegt ed kashi

est un Photojournaliste,

cinéaste et éduca-

teur qui se consacre à l’exploration des questions sociales et politiques qui définissent nos temps. Son travail est emprunt d’une relation intime à ses sujets et de son œil sensible. memBre de l’agence Photo vii depuis 2010, Kashi a été reconnu pour ses images complexes et sa vision de la condition humaine. En plus des missions de rédaction, de tournage et de projets personnels, Ed Kashi est enseignant en photographie et participe activement aux forums et cours sur le photoreportage, la photographie documentaire et le multimédia. en 2002, ed kashi fonde avec sa femme, Julie Winokur, Talking eyes media, une association à but non lucratif dont l’objectif est la production de court-métrages, d’expositions, de livres et de pièces multimédia explorant des questions sociales.


kegt comme

dans de nomBreux Pays d’asie du

sud, les pra-

tiques agricoles se sont considérablement modernisées au Sri Lanka depuis les années 60.

Parallèlement

à l’émergence

de cette agriculture en

partie dépendante des engrais chimique, une maladie mystérieuse du rein s’est développée chez les agriculteurs. 20 000 personnes soufriraient d’une insuffisance rénale sévère sur les 20 dernières années. même

si cela n’est Pas officiel,

on présume que c’est

l’impact des engrais et pesticides manipulés et utilisés par les agriculteurs. ed kashi

veut révéler

l’impact de cette maladie au Sri

Lanka, dans son aspect multi générationnel et porter un regard global sur la situation critique des communautés agraires dans le monde.



JAPON

L’HÉRITAGE NUCLÉAIRE kAsumA ObArA


Japon,

l ’ h é r i ta g e n u c l é a i r e

> Kasuma Obara a voulu montrer l’histoire des marins irradiés lors des essais nucléaire au large de l’île de Bikini au travers d’une fable. Il a souhaité raconter cette histoire en montrant les lieux qui ont compté pour la fille de l’un de ces marins, qui s’est suicidée après avoir brûlé les documents qui apportaient la preuve de la catastrophe, et du fait que l’on avait sciemment minimisé son ampleur.

Kazuma Obara - 52


Japon,

l ’ h é r i ta g e n u c l é a i r e

> Le photographe a fait le choix de réaliser son projet en utilisant l’appareil photo du marin irradié. Un appareil qui date des années 50.

Kasuma Obara - 53


Japon,

l ’ h é r i ta g e n u c l é a i r e

> Dans les années 50 au Japon, comme dans le reste du monde, la télévision n’est pas encore le média populaire qu’il s’apprête à devenir. Les informations sont diffusées dans les salles de cinéma, avant les films. À cette époque, la propagande est très importante et vante les mérite du nucléaire.

Kazuma Obara - 54


Japon,

l ’ h é r i ta g e n u c l é a i r e

> Images de propagande publiées à l’occasion d’une exposition pro-nucléaire “Atom for Peace” organisée au musée de la paix d’Hiroshima par les gouvernement Japonais et Américains pendant les années 50.

Kasuma Obara - 55




kegt kazuma oBara est un photojournaliste basé au Royaume-Uni et au Japon. Après le tsunami et le désastre nucléaire de Fukushima en 2011, il a commencé à s’informer sur la région sinistrée, photographiant l’intérieur de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, qu’il a été le premier à montrer. en 2014, il s’est concentré sur les victimes de la deuxième Guerre mondiale au Japon et autopublie le livre-photo «Histoires Silencieuses», présélectionné à Paris Photo. kazuma oBara a également réalisé un travail auprès des ouvriers de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Depuis 2015, il étudie à l’Université de Londres en master Photoreportage et Photographie Documentaire. Il est membre de l’agence photo suisse Keystone. Ses photographies paraissent régulièrement dans The Guardian, Courrier International, ZEIT, El Mundo, la BBC, CNN, NHK et DAYS


kegt le Projet de kazuma oBara est issu du partenariat entre le World Press Photo et le Festival Photoreporter en Baie de Saint-Brieuc. La sélection de ce sujet a été réalisée par Lars Boering, directeur du World Press Photo, institution internationale dédiée au photojournalisme et Marc Prüst, Directeur Artistique du Festival Photoreporter. kazuma oBara retrace l’histoire des tests nucléaires réalisés par le gouvernement américain au Japon dans les années 50 au large des îles Bikini. Son sujet « l’héritage nucléaire», propose une démarche originale qui sort du photojournalisme classique. sur un Bateau de Pêche jaPonais, 26 marins ont été reconnus victimes de radiation à la suite de ces tests. Des documents publiés voilà seulement 3 ans, révèlent qu’en réalité 10 000 personnes ont été directement irradiées à la suite de ces essais. le Projet de kazuma oBara montre les effets de cet héritage caché au travers de l’histoire d’une femme. Sa mère s’est suicidée après avoir confié à sa fille qu’elle détenait des documents confidentiels. Quelques jours seulement après le suicide, le père les a tous brûlés. Obara utilise l’appareil photo acquis en 1955 par le pêcheur pour documenter les lieux clés de cette histoire.


ICELAND

VOLCANO’S C r i s T o a l a o l i va r e s



icelanD

volcano’s

> Le Lagon bleu est une station thermale, l’une des plus grandes attractions touristiques d’Islande. La station thermale est située dans une plaine de lave près de Grindavík, sur la péninsule de Reykjanes, au sud-ouest de l’Islande. La station se trouve à environ 20 km de l’aéroport international de Keflavík et 39 km de la capitale, Reykjavik. En 1976, un bassin s’est formé sur le site, alimenté par les eaux usées de la centrale géothermique qui venait d’être construite. En 1981, les gens ont commencé à s’y baigner après que le bassin a commencé à être connu pour ses vertus curatives (SIc). En 1992, la Blue Lagon Company a été fondée et a ouvert une station balnéaire sur le site. Aujourd’hui, le Lagon bleu est la dixième attraction touristique la plus populaire d’Islande ainsi qu’une marque largement diffusée de produits de beauté, de santé et de luxe.

Cris Toala Olivares - 62


icelanD

volcano’s

> Le paysage couvert et parsemé de mousse de l’Eldhraun entoure la longue fissure du Laki dans les Hautes Terres d’Islande. C’est là que des coulées de lave gigantesques de l’éruption volcanique de 1783 se sont propagées et ont refroidi dans des endroits où la masse fondue luisante a provoqué l’évaporation subite des eaux souterraines. Des explosions se sont produites et des petits geysers se sont formés à proximité les uns des autres.

Cris Toala Olivares - 63


icelanD

volcano’s

> Légende. Légende. Légende.


icelanD

volcano’s

> Le volcan Maelifell (à gauche) est à cheval entre le glacier Myrdalsjökull et l’Islande. Dans le Sud de l’île, le cône volcanique est fait de cendres et de projections solidifiées de lace. Il a été créé par une des nombreuses éruptions qui se sont produites sous la glace du Myrdalsjöskull. Le Maelifell a émergé d’un ancien glacier il y a environ 10 000 ans à la fin de la dernière ère glacière. Il est maintenant baigné par des torrents d’eau dûs à la fonte des glaces. Ce cône parfait se dresse à 200 mètres au-dessus de la plaine et est couvert de grimmia, une mousse qui pousse sur la lave qui a refroidi et a changé de couleur, d’un gris argenté à un vert brillant selon l’humidité du sol. La mousse est une des plantes qui peut pousser en Islande. L’île est en effet caractérisée par une certaine pauvreté botanique puisqu’elle compte moins de 1 300 espèces de plantes (dont 500 espèces de mousses). Seulement 40 % du territoire est couvert par une végétation permanente.

Cris Toala Olivares - 65




kegt

cris toala olivares est un photographe néerlando-équatorien né en 1982 à Manta (Equateur). Il est diplômé en médecine en 2008 à Amsterdam, où il est actuellement basé. Photographe indépendant, son travail a été publié dans de nombreux magazines internationaux tels que National Geographic, Geo, Der Spiegel... Ses photographies ont reçu plusieurs récompenses internationales et ont été exposées dans de nombreuses galeries et musées. en aout 2015, Cris Toala Olivares, assiste à une importante éruption alors qu’il travaille sur les flancs du volcan Cotopaxi sur ses terres natales, en Equateur, qui l’oblige à évacuer avec les habitants. cette exPérience lui permet de mesurer la relation particulière qui existe entre cette montagne active et les gens qui y vivent. Cette expérience l’amène à étudier les interactions entre les Hommes et les volcans aux quatre coins du monde : en Italie, en Indonésie... Cris Toala Olivares poursuit son travail d’investigation dans 6 destinations dont l’ISLANDE. Pour chaque voyage, il se concentre sur la relation particulière qui existe entre le volcan et les Hommes : croyances religieuses, tensions géopolitiques, recherches


kegt cris toala olivares travaille depuis plusieurs années

sur les relations qu’entretiennent les autochtones avec le volcan à côté duquel ils vivent. les

volcans, que l’on associe

plutôt à des images

liées à la préhistoire et aux dinosaures, font en réalité partie du quotidien de millions de personnes dans le monde. au cours de ses différentes investigations, CrisToala Ol-

ivares s’est rendu compte qu’il y avait une très forte affection des habitants pour « leur » volcan. Mais pour autant la vie s’organise différemment en fonction des pays et des cultures. Pour

le

festival PhotorePorter, Cris Toala Olivares

étudie ces interactions en Islande, une île qui a la particularité d’avoir environ 30 volcans actifs dont l’énergie est exploitée durablement par la population.



À LA RENCONTRE DU GR 34 Paco


Ă la rencontre Du gr34

> Silence

Paco - 72


Ă la rencontre Du gr34

> Vertige

Paco - 73


à la rencontre Du gr34

> Dualité

Paco - 74


Ă la rencontre Du gr34

> Éveil

Paco - 75




kegt originaire

des

côtes d’amor, plus précisément de la

baie de Saint-Brieuc, Jean-François Le Bescond (alias l’œil de Paco) est venu à la photographie très jeune. fort

de ses exPériences

professionnelles notamment

en tant que garde littoral, et nourri de ses multiples voyages au Vietnam et dans les Balkans, il s’est orienté vers un travail poétique plus que vers la maîtrise technique. de

retour en

Bretagne depuis 2012, Jean-François

Le Bescond a développé des activités de prestations photographiques. en

Parallèle,

il continue de raconter la Bretagne en

images au fil de ses reportages.


kegt

le gr 34 – ou « sentier des douaniers » – longe sur plus de 1 800 km l’ensemble des côtes bretonnes, offrant constamment d’imprenables vues sur la mer. Pointes rocheuses, côtes sauvages, marais, dunes, plages, criques, faune et flore diverses, riche patrimoine historique... À chaque virage, une nouvelle carte postale s’offre à vous. Arpenter le GR 34 est l’un des meilleurs moyens de capter l’esprit de la Bretagne, en ressentant le souffle vivifiant du grand large. Baie du Mont Saint-Michel, côtes d’Émeraude et de Granit Rose, Abers de la pointe du Finistère, presqu’île de Crozon, côte de Cornouaille et Pointe du Raz, Finistère Sud, Golfe du Morbihan... on vient s’y Promener en voisin ou de l’autre bout du monde. On vient y courir, y randonner, y photographier... Mais on vient aussi s’y ressourcer. La randonnée pédestre est aujourd’hui une activité plébiscitée par les touristes mais également par les habitants de la Baie de Saint-Brieuc qui ne se lassent pas d’admirer la force de leurs côtes, la sérénité qu’elles dégagent et la palette de couleurs qui inondent ces paysages maritimes.



ŠU T K A

L A C A P I TA L E L A B O R AT O I R E

DES

ROM

Gaël Turine


sutka,

l a c a p i ta l e l a b o r at o i r e D e s r o m

> Mille Fazli, 61 ans, a obtenu un diplôme de l’académie de musique il y a plus de quarante ans. Il était membre de plusieurs groupes de musique Rom. Il a deux enfants qui vivent en Italie et qui lui envoient de l’argent de manière irrégulière parce qu’il ne perçoit pas d’aides sociales. Il collecte les bouteilles en plastique pour vivre et jouer de l’accordéon est devenu un loisir.

Gaël Turine - 82


sutka,

l a c a p i ta l e l a b o r at o i r e D e s r o m

> Des amis se retrouvent dans un club de domino de Shutka où la télévision câblée permet de diffuser des émissions de toute la région, ainsi que de Sutel TV, la seule chaine de télévision en langue Rom et qui émet depuis Shutka où est installé leur studio.

Gaël Turine - 83


sutka,

l a c a p i ta l e l a b o r at o i r e D e s r o m

> Un jeune garçon emmène une piscine gonflable chez un voisin qui a suffisamment d’espace pour la placer dans la cour. Les températures grimpent régulièrement au dessus des 35°C en été et les enfants cherchent à se rafraichir autant que possible.

Gaël Turine - 84


sutka,

l a c a p i ta l e l a b o r at o i r e D e s r o m

> Une jeune femme profite du réseau internet mobile pour chater, depuis son jardin, avec des amis partis vivre en Allemagne. > (Double page suivante): Une famille aisée a loué le terrain de sport de la ville pour célébrer le mariage de l’une de leurs filles. Des dizaines d’invités sont issus de la diaspora Rom. Beaucoup d’habitants de Shutka sont venus assister au mariage pour le spectacle offert.

Gaël Turine - 85




kegt né à nieuPort, en Belgique, en 1972, Gaël Turine a étudié la photographie à l’école des Arts Plastiques du 75 de Bruxelles. diPlômé en 1997, il entame alors une série de reportages au long cours. En 2001, son travail sur les coopératives pour aveugles en Afrique de l’Ouest, est publié sous le titre Aveuglément (Photo- Poche). Son livre “Avoir 20 ans à Kaboul” est publié en 2003 (Éditions Alternatives). En 2004, lauréat du « Aftermath Grant Project » (Etats-Unis), il repart en Érythrée et termine son projet débuté en 1998. En 2006, le Prix du « Trèfle d’or » lui permet d’aboutir son projet sur les traces du culte Vaudou. Le livre « Voodoo » paraît en 2011 (Éditions Lannoo). un travail de 3 ans sur 25 malades guéris du cancer aboutit en 2009 à la parution de « Aujourd’hui c’est demain » (Éditions Delpire). son travail le mur et la Peur sur le mur entre l’Inde et le Bangladesh est produit et exposé à Saint-Brieuc en 2012 dans le cadre du Festival Photoreporter et réexposé en couleur à Perpignan en 2014 dans le cadre du Festival Visa pour l’Image. Le livre paraît en 2014 dans la collection Photopoche. Pour ce travail, il a également été primé en 2013 avec le « Shortlist de l’Anthropographia Awards for Human Rights », dans la catégorie « Still Photography ».


kegt

Šutka est une ville à Proximité de skoPje en Macédoine. Elle est caractérisée par une forte concentration de population Rom. Elle s’est structurée administrativement en ayant notamment mis en place un système scolaire. la

ville est considérée comme la caPitale des

roms.

Mais c’est une ville pleine de contradictions pour les

Roms car elle est tant leur véritable fierté qu’une ville ghetto. l’intention

du PhotograPhe

est de montrer la situation

unique et complexe des Roms en Europe. Ce sujet permet d’aborder un certain nombre de questions comme le traitement des minorités, la ghettoïsation et l’autogestion des communautés, les identités et la ségrégation dans une Europe en recul et effrayée.


fleuve jaune

PAY S A G E E N T R A N S I T I O N Ian Teh



f l e u v e J a u n e , pay s a g e e n t r a n s i t i o n

> Usine de pétrochimie. Dongying, Shandong, Chine. 2016 Ce grand complexe pétrochimique est situé près d’un village agricole. La croissance de l’industrie pétrochimique en Chine a été fulgurante au cours des 15 dernières années. En 2013, les produits chimiques représentaient une part de marché mondiale de 33% et le taux de croissance annuel était de 23% entre 2005 et 2013. La Chine, qui était auparavant un grand importateur est aujourd’hui un grand producteur d’une vaste gamme de produits pétrochimiques. Les médias ont récemment relayé des cas de

Ian Teh - 92


f l e u v e J a u n e , pay s a g e e n t r a n s i t i o n

pollution et d’accidents environnementaux qui ont souligné l’importance d’une plus grande règlementation et de meilleures mesures de sécurité, un enjeu majeur pour le gouvernement et la population. Dans les médias, il n’est pas rare de voir des exemples d’usines construites, quasi opérationnelles avant que le projet ne soit validé. Des estimations actuelles prévoient une part de marché globale de 40% d’ici 2020 - même à un taux de croissance du PIB de 6-7 pour cent - la Chine restera le moteur essentiel de la croissance en termes de demande mondiale de produits chimiques.

Ian Teh - 93


f l e u v e J a u n e , pay s a g e e n t r a n s i t i o n

> Chantier abandonné à Wetlands, Dongying, Chine. 2016. Derrière le chantier abandonné, on distingue une résidence relativement neuve avec des personnes y vivant. Le gouvernement n’a pas publié d’information officielle concernant le taux de vacance d’immeubles des régions très peu peuplées, spécialement celles qui se sont récemment développées. Baidu, l’équivalent de Google en Chine utilise les données de localisation de 770 millions d’utilisateurs chinois pour avoir un aperçu de la population de ces villes

Ian Teh - 94


f l e u v e J a u n e , pay s a g e e n t r a n s i t i o n

et voir où les Chinois vivent. Les résultats de l’étude ont été publiés en novembre 2015 mais n’ont pas été validés. L’étude montre que les plus grandes villes fantômes, couvertes par les médias, comme Kangbashi dans la nouvelle région d’Ordos, sont aujourd’hui assez peuplées, pendant que les banlieues se sont vidées. Il a aussi été révélé que les villes fantômes inconnues auparavant, comme Dongying, ont connu un fort développement grâce à l’industrie du pétrole.

Ian Teh - 95


f l e u v e J a u n e , pay s a g e e n t r a n s i t i o n

> Volière dans le delta du Fleuve Jaune. La réserve naturelle nationale de delta du fleuve Jaune a été créé en 1992 pour protéger le plus grand écosystème des zones humides dans le nord de la Chine. Situé près de l’embouchure de la rivière, la réserve couvre une superficie de 153.000 hectares. Les fonctions des écorégions comme un ravitaillement critique arrêtent pour les oiseaux migrateurs le long de la voie de migration Siberian-Australasie. La mer de Boha envahit progressivement la paririe qui devient alors une immense vasière. Au cours des dernières années, le

Ian Teh - 96


f l e u v e J a u n e , pay s a g e e n t r a n s i t i o n

développement rapide dans les zones situées autour de la mer de Bohai a apporté de graves dommages à l’écologie locale. Au-delà de la réserve naturelle, il n’y a pas de mesures de protection en place pour atténuer les menaces qui pèsent sur les espèces et les habitats. A côté de la réserve naturelle nationale du delta du fleuve Jaune se trouve le deuxième plus grand champ de pétrole en Chine : Shengli Oilfield. L’industrie pétrolière est le secteur primaire de la ville de Dongying.

Ian Teh - 97


kegt

la préoccupation de Ian Teh pour les problématiques sociales, environnementales et politiques est évidente dans la majeure partie de ses photographies. Parmi ses travaux sélectionnés, ses séries, The Vanishing : Altered Landscapes and Displaced Lives, démontrent l’impact dévastateur du barrage des Trois Gorges sur la rivière chinoise Yangtze. Dans des travaux ultérieurs, tels que Dark Clouds, Tainted Landscapes et Traces, il explore les plus sinistres conséquences de l’économie florissante de la Chine. En 2011 il obtient le « Emergency Fund from the Magnum Foundation ». Son travail a également été nominé par le prix Pictet en 2009 et il a été reçu à la Joop Swart Masterclass en 2001. En 2014, il gagne la première édition du Abigail Cohen Fellowship in Documentary Photography. Ian Teh a exposé aussi bien en Chine qu’aux ÉtatsUnis, ou aux Pays-Bas. Son travail a fait l’objet de trois monographies : Undercurrents (Timezone 8, China, 2008), Traces (Deep Sleep Editions, UK, 2011) et Confluence (Monsoon Masterclass, Malaysia, 20


kegt

le

fleuve

jaune, également connu sous son nom

Huang He, est, avec ses 5 464 km, le deuxième fleuve le plus long de Chine. son

nom Provient

de sa couleur boueuse liée à une

forte turbidité car il charrie de grandes quantités de limons qui fertilisent la grande plaine du Nord du pays. le

fleuve

jaune est à la Chine ce que le Nil est à

l’Egypte, à la confluence de l’histoire d’un peuple, de son développement économique et de son rapport à la nature.

à l’instar de la

chine et des paysages qu’il traverse, le

fleuve Jaune est lui-même en pleine mutation. le

PhotograPhe

interroge en quoi l’évolution d’un tel

cadre reflète les transformations d’une nation toute entière.



partenaires

La production des photoreportages présentés à l’occasion du Festival «Photoreporter en baie de Saint Brieuc» est financée grâce au concours d’entreprises partenaires réunies dans le Fonds de Dotation Photoreporter en Baie de Saint-Brieuc créé en octobre 2011.

Donner De

les moyens aux photojournalistes

montrer

le

monDe

Dans

sa

Diversité

Le Festival Photoreporter est un événement financé par :

Instagram : @ bsbphoto F a c e b o o k : @ p h o t o r e p o r t e r. F e s t i v a l Tw i t t e r : @ b s b p h o t o




E P I C -stories à m i c h e m i n e n t r e m a g a z i n e e t l i v r e d ’a r t, l a revue epic publie chaque trimestre 4 photore p o rtag e s d é c l i n é s s u r 1 8 pag e s c h ac u n e t co m p l é t é s pa r 4 pag e s d e t ex t e s ré d i g é s pa r le photographe lui-même. Maîtres de leurs histoires, les photographes mettent des mots sur leurs images. Ils expliquent comment sont nées leurs reportages, comment ils se sont déroulés et ce qu’ils en ont retirés. En somme cette revue n’invente rien de n o u v e a u , e l l e s e c o n t e n t e d ’a p p l i q u e r u n e formule simple et efficace en racontant le m o n d e e n i m a g e . ( To u t c e l a s a n s p u b l i c i t é ) .

104


ENS

DOMBASS, UN CONFLIT DANS L’EST - Capucine Granier-Deferre

FAUBOURG TREME - Alexis Pazoumian WAKALIWOOD, POUR L’AMOUR DU CINÉMA OUGANDAIS - Eugénie Baccot AU REVOIR HASANKEYF - Engin Güneysu

12 € AT THE END OF THE WORLD

Engin Güneysu

Laetitia Vancon

Aude Osnowycz

epic

Julien Pebrel

ARGENTINE, JOIE-AMÈRE

stories

12 €

LA MAISON DE SACHIE

Nicolas Datiche

REVUE TRIMESTRIELLE DE PHOTOJOURNALISME

REVUE TRIMESTRIELLE DE PHOTOJOURNALISME

REVUE TRIMESTRIELLE DE PHOTOJOURNALISME

EPIC

#7 hiver 2015-2016

stories

Joan Bardeletti

EPIC

EPIC

#6 automne 2015

QUINCEAÑERA J E C O K E / / R E T O U R À L’ E S S E N T I E L

Delphine Blast

Delphine Blast

-

Gwenn Dubourthoumieu

-

Kasia Strek

B A N G L A D E S H I M PA C T L O C A L MARSEILLE ALLOGÈNE UNE PRISON EN SYRIE

#5 - été 2015

Gwenn Dubourthoumieu

Les grands moyens - Joan Bardeletti

From England with love - Jérôme Lorrieau

EPIC-stories

EPIC-stories

#7 - hiver 2015-2016

JECOKE

Le village - Cyril Marcilhacy

Cuba sous le vernis - Jeoffrey Guillemard

Grand entretien : Jeoffrey Guillemard REVUE TRIMESTRIELLE DE PHOTOJOURNALISME

R E T O U R À L’ E S S E N T I E L

Kasia Strek

REZA

12 €

www.epic-stories.com

epic stories

REVUE TRIMESTRIELLE DE PHOTOJOURNALISME

REVUE TRIMESTRIELLE DE PHOTOJOURNALISME

OUI, je m’abonne à EPIC-stories, la revue pendant un an Nom :

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Je joins un chèque de 48 € à l’ordre de « Éditions EPIC », et je renvoie l’ensemble à : EPIC-stories 3 rue du petit Paramé 35400 Saint-Malo

#5 été 2015

stories

stories

QUINCEAÑERA

Cyril Marcilhacy

mars-avril-mai 2016

les possibilités d’une île - Corentin Fohlen // les derniers soviets - Aude Osnowicz Argentine, joie-amère - Julien Pebrel // La maison de Sachie - Nicolas Datiche //Marie Dorigny - Armelle Canitrot

avec le soutien de la

LES DERNIERS SOVIETS

WITH LOVE Jérôme Lorrieau

RNIS

EPIC

stories

#8 - maris-avril-mai 2016

Neal Badache

MEA SHEARIM

stories

Corentin Fohlen

#8

les possibilités d’une île - Corentin Fohlen // les derniers soviets - Aude Osnowicz Argentine, joie-amère - Julien Pebrel // La maison de Sachie - Nicolas Datiche //Marie Dorigny - Armelle Canitrot

EPIC-stories

epic

#9 - juin-juillet- aout 2016

avec le soutien de la

Kalel Koven

LES POSSIBILITÉS D’UNE ÎLE

juin-juillet- aout 2016

stories

EPIC-stories

Eugénie Baccot

EPIC

#9

les possibilités d’une île - Corentin Fohlen // les derniers soviets - Aude Osnowicz Argentine, joie-amère - Julien Pebrel // La maison de Sachie - Nicolas Datiche //Marie Dorigny - Armelle Canitrot

9 791093 391052

NEW-YORK ENTRE NOUS

Alexis Pazoumian

Jérémie Jung

septembre-octobre-novembre 2016

KIHNU, L’ÎLE DES MÈRES VEILLEUSES

#10 - septembre-octobre-novemre 2016

ANDAIS

EPIC Capucine Granier-Deferre

EPIC-stories

S L’EST

#10

stories



EPIC

stories

9 791093 391083

stories

HORS SÉRIE SPÉCIAL FESTIVAL

EPIC-stories

epic

Hors-Série Photoreporter

Anne AckermAnn ArnAu BAch GlennA Gordon ed kAshi kAzumA oBArA iAn Teh cris ToAlA olivAres GAël Turine PAco

12 € REVUE TRIMESTRIELLE DE PHOTOJOURNALISME


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