ANN GUILLAUME
La règle de l’induction Le mot «modèle» provient du terme italien «Modello», il désigne une figure destinée à être reproduite et aussi de «Modulus», module, ou moule. L’expression est utilisée quand il s’agit d’une forme destinée a être reproduite en nombre et souligne que la forme modèle requiert un degré de perfection ultime. La nature elle-même copie, se copie, répète et se répète. Les «lusi naturae», jeux de la nature, ont toujours été considérés. Si on suit la pensée de L.A. Blanquis (1), ces curiosités sont naturelles à l’évolution et font partie de formes qui pour être produites (après épuisement des combinaisons initiales), doivent répéter celle déjà existantes. Sur ces pierres apparaissent des taches se transformant en scènes ou formes figuratives pour l’homme qui les regarde. Léonard de Vinci dans son Traité de la Peinture conseillait aux peintres de «regarder des murs maculés de diverses taches ou des pierres de couleurs mélangées afin d’y voir l’image de divers paysages ornés de montagne, fleuves, rochers, arbres grandes plaines vallées, collines » . Ici, la création est encore suggérée par le pouvoir de l’interprétation qui se présente d’abord comme une opération d’appropriation. L’homme a ce besoin naturel de transformer ce qu’il voit en une figure qu’il reconnaît. Voltaire (2) s’est penché sur la question et dit avoir vu des pierres sur lesquelles on décèle un visage ou une maison. Il finit par dire que «c’est impossible que l’arbre ou la maison aient laissé l’empreinte de leur image sur la pierre» . La nature qui répète les figures animales, végétales, le quotidien ou des scènes nous intéresse ici car c’est dans l’image ou la forme que le processus de création par la répétition agit. Paul Combes, en 1905, pense de ce qu’il nomme «Prosopolithes» (du grec : prosôpon «figure» et lithos «pierre») qu’elles ont été retouchées par nos ancêtres afin de renforcer la ressemblance avec des figues connues. Cela voudrait dire que nos ancêtres voyaient en elles les mêmes figures que nous. L’archéologue Jacques Boucher de Crève Coeur de Perthes s’est intéressé aux pierres figures à forme d’animaux, d’humains... Il a inventé une méthode pour s’assurer qu’elles soient bien des concrétions naturelles, ou alors des artefacts découlant de la main de l’homme. Sa méthode est fondée sur la répétition comme preuve. « Ce n’est jamais sur un exemplaire unique que j’admets une espèce type ou l’intention qu’a eu l’ouvrier antique de la caractériser, je ne crois que si ces types se répètent 10, 15, 20 fois ». Le meilleur moyen de ne pas se tromper est alors de comparer les objets trouvés avec d’autres afin de prouver leur valeur scientifique par le nombre, par le processus de répétition. Enfin, ces «pierres figures» appelées encore «mimétolytes» par Thomas Orzo Mac Adoo expriment à merveille leur particularité par leurs noms, qui sont parfois hérités de leur ressemblance avec un prétendu modèle : la rose des sables, l’oeil du tigre... 1 - Louis Auguste Blanquis - L’Éternité par les astres, 1872 2 - Jean Loic Lequellec, Des Martiens au Sahara, Chronique d’Archéologie Romantique, Actes sud - Errence - Histoire
Centre
Cet obscur objet
Maniement
Greek stones look as though they’d flowed - into molds of figures, fluting, leaf forms - scrolls - a sensed and sensible world turned stony - hard and - durable, medusaed to hold and be true - as figure carving holds an impress pressed -an the carver’s eyes by a visible form whose grace - and harmony his hand lays hold ans holds - This way of handling stones is ti say of world - it is workable, and yielding an full to hand - and their quarring quarried a rich world William Bronk , Life supports, New and colllected Poems les pierres grecques sont telles - qu’elles semblent s’être liquéfiées et avoir été coulées - dans divers moules pour venir épouser diverses formes - feuille d’arbre, volutes, cannelures - un monde vivant, sensé et sensible - comme soudain soumis au regard de Médusa afin - qu’il demeure et témoigne - un monde pétrifié et durable - comme la forme sculptée persiste sur la rétine du sculpteur - empreinte visible de la grâce et l’harmonie laissée par le passage de ses mains - cette manière d’entreprendre la matière dit du monde qu’il est malléable parlant -souple et prêt à s’offrir - de l’extraction de ces pierres naquit un monde riche.
Paysages archĂŠologiques
Orientation bibliographique et table des illustrations Montage d’une planche de gravure p 134 - Les Vosges avant l’histoire - 1890 - couverture et dos - I - Centre Photographie d’un sarcophage de Gondrecourt le Chateau - 55130 - collection J.Guillaume Texte par Ann Guillaume Photographie préventive aérienne -site protohistoirque - collection J. Guillaume Photographie - monnaies Wisigothes - collection J. Guillaume Dessin de Chopper -Andre Leroi-Gourhan - Préhistoire de l’art ocidental, ed Mazenod - Fig. 25 Dessin de l’ «Omplalos» sur papier - A.Guillaume - II - Cet obscur objet Gaulois Mourant - Musée du Capitole - Rome - collection J-C Brenon Extrait - Les Dites Cariatides - Agnes Varda - 1984 -«j’aime les statuts servant de colonnes humaines» Extrait - Voyage en Italie - Roberto Rossellini - 1954 Photographie de l’entrée du tombeau mycéen d’Atrée - Musée archéologique de Delphes - A. Guillaume Atrée et son frère Thyeste assassinèrent leur demi-frère Chrysippe - Atrée tua les fils de Thyeste et les fit cuire, ne conservant que leurs mains et leurs pieds - il les donna à manger à son frère lors d’un dîner - Ensuite un Oracle annonça à Thyeste que s’il avait un fils avec sa propre fille Pélopia - ce fils tuerait Atrée - Egisthe est le nom du fils de Thyeste et Égisthe tua Atrée - III - Maniement Photographie - pierres taillées - époque Haut Moyen-âge - collection J.Guillaume Carte postale - pro Alesia - collection J.C Brenon Musée de Glozel - Etagères avec vases décorés du masque néolithique sans bouche- Idole - Tablette avec inscription - En 1924, l’affaire Glozel fut célèbre car le matériel archéologique ne semblait pas authentique - des doutes planent toujours sur certains objets ainsi que sur l’identité des faussaires - Delcampe. fr Edition - Les Vosges avant l’histoire - 1890 Le saint d’Héricourt, pierre taillée ou concrétion naturelle ? - trouvée à 3 m 50 sous le sol Heinrich Schlimann. En 1870 il débute des fouilles archéologiques en Grèce et en Asie Mineur cherchant à prouver que les lieux qui sont décrits dans les poèmes d’Homer ont bien existés. A Hissarlik, révèle les ruines d’une ville qu’il associe à Troie. A force de ne chercher que les traces des dieux antiques, Schlimann détruit tout le reste - collection A. Guillaume Dessin de silex en forme de Mirage 2000 - A.Guillaume. - IV - Paysages Archéologiques détail d’une scène de la grotte de Lascaux modifiée - fait référence à l’interprétation des points des grottes et à la comparaison aux plus anciennes cartes celèste du monde -http://grottedelascaux. wordpress.com -A.Guillaume Photographie d’un chantier de fouille, (collection J. Guillaume) ayant subit une rotation de 45 degrés - A-G - la mire, sur le terrain sert à mesurer la hauteur de la stratigraphie fouillée Extrait d’un dessin de stratigraphie - modifié - A.Guillaume Glozel - La commission examine la tablette découverte - au milieu le Dr Morlet - A.G Photographie - Diagnostic archéologique - Fouille de dieu sur Meuse en 1979 - collection J.Guillaume Cités Mortes et Lieux dits Maudits de France - Henry Paul Eydoux - Plon - 1959
JET LAG #9 Lovely Stones
Collection Jet Lag isbn : 978-2-917427-20-0 5â‚Ź