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Municipales

Le palmarès des promesses non tenues 2,80 %

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n° mars 2009 www.leravi.org

Intégristes

Pie X is not dead

Reportage

Portrait

À la fac chez les médiocres

Moi, Karim Zéribi


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Au sommaire al du mensuel régionesses qui tient ses prom

le Ravi n°61 mars 2009

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Contrôle technique de la démocratie

Conseil municipal de Menton (06)

5à9

Jean-Marie Le Pen nous quitte Jean-Charles Marchiani revient Le quizz

La grosse enquête

Municipales : le palmarès des promesses non tenues

10à13

Sommaire détaillé page 5

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Le CG13 privatise l'insertion Page

Concours pour rire Ce n’est pas parce qu’on est Ravi qu’on est inculte. Pour preuve, cette année, le « mensuel régional qui a des lettres » participe activement à la Semaine de la presse à l’école. Nos délicats dessinateurs et spirituels journalistes vont aller édifier la jeunesse dans les collèges et les lycées de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Tout cela est placé sous le haut patronage du ministère de l’Education nationale. Mais oui ! Celui dirigé, avant le prochain remaniement, par Xavier Darcos, l’homme persuadé que les instits dans les maternelles sont payés à changer les couches des enfants. Peu importe que pour être admis en petite section, la première condition est justement de ne plus dépendre de Pampers… N’accordons pas trop d’importance à ces histoires de pipi/caca qui n’intéressent que les deux millions de manifestants à nouveau attendus dans les rues ce 19 mars. Le ministre peut d’ailleurs participer à titre dérogatoire, s’il le souhaite, au concours de dessins satiriques que nous proposons aux minots et aux ados. On ne manque pas d’idées au Ravi ! Façon d’honorer un autre rendezvous, placé lui sous l’aile protectrice du ministère de la Culture, nous avons même envisagé de lancer un concours de versification. Car le Printemps des poètes est consacré ce mois-ci au rire. « Les gens qui ne rient jamais ne sont pas sérieux », affirme Alphonse Allais. La poésie n’est pas qu’austérité, spleen, et mélancolie. Faisons un essai. Sur la hausse historique du chômage en Paca par exemple : « Quand le ciel bas et lourd s’écrase comme un poids / Sur le chômeur gémissant en proie aux longs ennuis / Et que de l’horizon embrassant le Pôle emploi / Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits. » Ce n’est pas amusant ? Nouvelle tentative. A propos de l’expulsion d’un compagnon d’Emmaüs sans papiers : « Souvent pour s’amuser, les hommes politiques / Expulsent des étrangers, pauvres et exilés / Qui survivent indolents, compagnons mais mutiques / Dans l’Europe vieillissante, raciste et figée. » Franchement pas marrant ? N’est peut-être pas poète qui veut…

Notre belle région Page

é dito

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RGPP: la Vauzelle touch Européennes : des partis en pagailles Page

le Ravi

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Yapasquepaca

Tanger, génération perdue

14&15

Le grand reportage dessiné

Intégristes : Pie X is not dead

16à20

métropoles & trous jolis Page

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Avignon : les bons tuyaux de Veolia Page

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Toulon : l'étrange histoire du bottier fantôme Nice : une Éco Vallée pas très écolo Docu friction : Alerte aux antennes relais Page

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Vernègues : explosion démographique TGV Aix-en-Provence : HLM douillets pour cadres... Page

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La grand Tchatche : René Raimondi

21à26 RTT

Sommaire détaillé page 21

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Le reportage

À la fac chez les médiocres

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Poids lourd

Moi, Karim Zéribi

Infos & satire seront au rendez-vous du prochain numéro du Ravi chez les marchands de journaux dès le vendredi 3 avril. Ou chez vous, la veille, en remplissant le bulletin d’abonnement page 24.

le Ravi d e p lâtre

Sylvie Andrieux « Je suis une vieille bique de la politique et j’ai une bonne image », est convaincue Sylvie Andrieux (Cf La Provence, 10/02). Il est peut-être difficile de rendre chèvre la seule députée socialiste de la région Paca, mais elle se retrouve très exposée dans l’affaire des subventions détournées aux dépens du Conseil régional. Au total 700 000 euros auraient été versés à des associations fictives censées « réhabiliter l’image et l’environnement des infrastructures des cités Nord », la circonscription de Sylvie Andrieux. Son attaché parlementaire, Roland Balalas, figure parmi les mis en examen. Il est par ailleurs secrétaire général du groupe PS à la Région et fils de Théo Balalas, ancien de l’OAS, ancien fondateur du Front national à Marseille, désormais en charge des adhésions à la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône. A la demande de Michel Vauzelle, le Conseil régional s’est constitué partie civile. Sylvie Andrieux, vice-présidente chargée de la politique de la ville à la Région, « espère que les tricheurs seront sanctionnés » (Backchich 11/02). « Dans ce dossier, il y a des négligences administratives béantes. Moi, je suis complètement à l’aise (…) Quand on a 165 000 habitants dans sa circonscription, vous croyez que c’est une association qui va vous aider à gagner des élections ? », précise-t-elle encore (La Provence, 10/02). Blanche comme la chèvre de Monsieur Seguin. M.G. Si elle était un animal : Une bique Si elle était une chanson : « Non, je ne regrette rien » Si elle était un objet : Un fer à lisser Si elle était une devise : « Le mépris efface l’injure » Si elle était un film : « Blanche neige et les sept nains »


le Ravi n°61 mars 2009

« La crise,

Menton

9 ipal 16/02/200 conseil munic

c’est quand même mieux qu’une guerre par Jean-François Poupelin

19h12

Au dernier rang, enfoncé dans son fauteuil, Michel Rideau, élu de la liste « Menton démocratie » (PS), machouille un chewing-gum.

19h30 Jean-Louis Guibal

conclut face à une assistance à moitié assoupie : « J’ai été un peu long et pas forcément très clair. Il n’y a rien de très original, les objectifs sont les mêmes que les années précédentes. »

19h31 Parole à l’opposition. En

18h00

Le Jardin des lumières, animation phare de la 76e Fête du citron, ferme ses portes sur ses kitchissimes sculptures d’agrumes. Faute d’animation ce lundi soir, le centre ville s’éteint tranquillement.

18h36

L’entrée dans la salle du conseil de Jean-Claude Guibal, maire UMP de la capitale du citron, met instantanément un terme au chahut. Costard antracite, lunettes discrètes et coupe à la Valéry Giscard d’Estaing, sa première passion politique, le député sourit en ouvrant la séance : « Quel silence ! »

18h43

Délibération 1, débat d’orientation budgétaire. « Après quelques diapositives commentées, je vous donnerai la parole », annonce le député-maire d’une voix grave. Tourné vers un écran qui affiche des graphiques presque illisibles, JeanClaude Guibal insiste sur le « contexte difficile ». « Une phase creuse du cycle économique, résume l’ancien énarque. Les gens disent que c’est grave mais quand même mieux qu’une guerre. » Il cite Keynes - « Si j’épousais ma cuisinière, le PIB national baisserait » mais en bon chiraquien converti au sarkozysme louange le président : « La relance par l’investissement redonne confiance aux banques sans appauvrir le gouvernement... »

19h05 Regard tourné vers le

plafond très rococo de la salle du conseil, Jean-Claude Guibal cherche l’inspiration pour lancer la présentation de son budget 2009. En vain : débit posé et technocratique, le député-maire annonce une gestion évidemment saine, trois grands projets (musée Cocteau, rénovation de l’Hospice SaintJulien, mise aux normes de la station d’épuration), puis bredouille : « Pendant douze ans, nous n’avons pas augmenté les impôts locaux. » Une hausse est donc à prévoir...

l’absence de Pascale Gérard, chef de file des socialistes, Michel Rideau s’y colle. Visage fatigué égayé par des demi-lunes, le conseiller se relève légèrement, commence par dénoncer « un système libéral à bout » et ironise d’une voix puissante à l’accent marqué : « Vous-même ici, il y a peu, poussiez à la création de fonds de pension ! » Et de s’attaquer au budget : « Fin des CDD à la mairie, gel des subventions, pas de médiathèque, le logement disparaît, 9 millions d’euros pour rénover un hospice qui accueillera 50 élèves de Sciences po... » Conclusion : « Vous faites de Menton une ville blingbling ! »

19h52 « Effort massif ?! » Charly Julien, jeune conseiller socialiste, s’étrangle face à la promesse de JeanClaude Guibal de « poursuivre [sa politique] sur le logement. »

vieux Mentonais installé dans le public interpelle Jean-Claude Guibal. Petite réprimande : « Cette intervention s’est faite dans le cadre d’une interruption de séance désormais terminée. » L’ancien énarque tient visiblement au protocole.

20h25

L’accélération fulgurante dans l’ordre du jour est stoppée à la délibération 11 (attribution du marché de pièces détachées pour les véhicules municipaux au concessionnaire Renault de Menton). « Je ne vote pas ! Les tarifs indiqués en commission sont supérieurs à ce qui se fait ! Pour toute réponse, Madame Giudicelli (2) a affirmé que les patrons doivent faire leur marge ! », peste Michel Rideau. Qui menace : « On va aller au tribunal administratif. On gagne toujours... »

Michel Rideau, conseiller PS d’opposition

exemple intéressant de la bonne utilisation de « l’argent public » (1)...

20h48

Jean-Claude Guibal clos le conseil égal à lui-même, très poli : « Merci de votre participation et bonne soirée. » Josette Filippi l’est moins. Le visage grave, la conseillère UMP montre aux socialistes les coupures de La Provence évoquant l’affaire des subventions fictives. Ils ne s’attardent pas...

Le député-maire rigole : « Nous allons passer aux questions écrites... Y’en a une belle volée ! »

20h53

Charly Julien et JeanClaude Guibal s’empoignent sur

Menton (06) UÊ ÓÇÊÈÈxÊ >L Ì> Ìð « Fleur d’or » (quatre fleurs, le maximum) au concours des Villes et villages fleuris. Le maire : Jean-Claude Guibal depuis 1989. Ex-UDF, ex-RPR, UMP. Député depuis 1997. Vice-président de la Communauté d’agglomération de la Riviera française. Enarque, ancien dirigeant d’organisations professionnelles. 68 ans.

La majorité :

L’opposition :

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Le conseil municipal soumis au test du Ravi :

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21h03

20h33

fiche te chniq ue

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l’interdiction faite aux lycéens de Paul Valery d’utiliser un stade flambant neuf. « Il y a des réclamations des parents d’élèves et des voisins et certains élèves ne sont pas respectueux... », argumente le député-maire. « Avant de les enfermer ! », s’énerve le jeune élu. Nouvelles exclamations outrées dans la majorité. Retour d’un vieux dossier : l’audit de l’Office de tourisme. La commission d’accès aux documents administratifs vient de demander sa communication à l’opposition. Jean-Claude Guibal résiste : « Nous accompagnons notre appel du document (...) C’est loyal. » Et à l’attention de Marylène Negro, qui a formulé la requête : « Un jour, je vous expliquerai tout ça, mais ça ne mérite pas de publicité. » La jeune femme ne désarme pas : « Si vous êtes si sûr de vous, pourquoi ne portez-vous pas plainte ? » L’ancien chiraquien, grand seigneur : « Nous ne sommes pas comme ça. » Ca dépend ! En 2004, le député-maire a assigné le Ravi pour diffamation. Le tribunal administratif de Nice a débouté Jean-Claude Guibal soulignant « le sérieux de l’enquête » qui portait sur des avantages surprenants accordés par le maire à un promoteur...

Anne Mathé de Botton, conseillère socialiste, ponctue son intervention concernant « le rapport annuel sur le prix et la qualité du service de l’eau » (délibération 13) par une demande de remunicipalisation... et un joli tacle glissé : « Monsieur le maire, j’aimerais que vous mettiez la même énergie dans ce dossier que celle que vous avez mise pour faire chanter La Marseillaise à nos sportifs. » Des « Ohhhh ! » outrés montent de la majorité. Mielleux, Jean-Louis Guibal interroge : « Vous la chanteriez, vous ? » L’élue PS tombe dans le panneau : « Oui. »

19h45

Après quelques nouvelles secondes passées à admirer le plafond, l’ancien énarque lâche, profond : « Même si cette crise est jugulée, je suis certain que dans 20 ans nous en connaîtrons une du même type. » Commentaire d’un Mentonais : « Il est très fort ! »

»

19h55 Fin du débat d’orientation 20h16 Voix chevrotante, un budgétaire. Josette Filippi, conseillère UMP, sort du bois et persiffle : « Concernant les associations, nous on sait où va l’argent public. A Marseille, certains de vos amis sont cités et mis en examen...» L’opposition feint d’ignorer la pique sur l’affaire de détournement de subventions qui secoue le Conseil régional du socialiste Michel Vauzelle. Et oublie que la mise en examen pour prise illégale d’intérêt et faux de Gérard Grosgogeat, maire UMP de Villefranche-sur-Mer et suppléant de Jean-Claude Guibal à l’Assemblée nationale, aurait pu être un autre

3

21h10


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le Ravi n°61 mars 2009

il s'en va

il re v ient

Jean-Marie Le Pen

Jean-Charles archiani M

Ci-gît Jean-Marie Le Pen (1928-2010). Le breton d’extrême droite a donc officiellement décidé d’enterrer sa vie politique en Provence Alpes Côte d’Azur. Il conduira la liste du Front national lors des élections européennes en juin 2009 dans le « Sud Est » (qui regroupe Rhône-Alpes, Paca et la Corse). Il figurera également en 1ère position de la liste FN présentée en Paca aux régionales en 2010. Comme il se doit, Jean-Marie Le Pen s’est offert un nouveau dérapage en annonçant la nouvelle, le 7 février, lors d’une conférence de presse : « Il y a 300 000 musulmans à Marseille, le jour où ils seront 800 000, le maire ne s’appellera plus Gaudin mais peut-être Ben Gaudin (…) L’immigration de masse tend à prendre l’allure d’une véritable colonisation » (Cf Rue 89)…

Nicolas Sarkozy l’avait promis : une fois élu président de la République, il mettrait fin aux grâces collectives. C’est donc à titre « individuel » qu’il a gracié – collectivement – 27 détenus « méritants ». Parmi eux, Jean-Charles Marchiani, ancien préfet du Var, ancien député européen, ancien barbouze du clan Pasqua au RPR. Désormais ancien prisonnier donc, depuis sa sortie, le 16 février, de la maison d’arrêt de la santé où il séjournait depuis le 26 mai. Il y purgeait une peine de trois ans pour avoir perçu des commissions occultes dans le cadre de passation de marchés. Ce citoyen exemplaire a su tout de suite comment employer son temps libre : en assistant aux plaidoiries de son avocat devant le tribunal correctionnel de Paris. Car Jean-Charles Marchiani figure parmi les nombreux prévenus du procès de l’Angolagate. Une nouvelle peine de prison de trois ans, dont 18 mois avec sursis, a été requise contre lui. On le soupçonne d’avoir perçu des centaines de milliers de dollars à l’occasion de ventes d’armes en Angola. Le jugement est programmé à l’automne. Jean-Charles Marchiani retournera-t-il en prison ? Nicolas Sarkozy devra-t-il le gracier une seconde fois ?

Mais qui s’intéresse encore aux provocations du vieux tribun extrémiste ? le Ravi a été le seul média à relever une petite phrase lancée par Jean-Marie Le Pen lors d’une réunion publique de l’université d’été du parti populiste, le 21 septembre 2008. Méprisant ostensiblement les condamnations pénales dont il a fait l’objet, le président du Front national a fait mine de s’interroger : « j’ai dit que les chambres à gaz étaient un détail de l’histoire. Ce qui est vrai, n’est-ce pas ? » (le Ravi n°56). Alors que le FN, dont Le Pen a assuré qu’il en quitterait à 82 ans, la présidence pour le congrès de 2010, croule sous les dettes et les guerres internes de succession, notre belle région (g) devra donc supporter jusqu’au bout, la démagogie sans âge du parlementaire européen. Le pire c’est qu’il y sera probablement adoubé comme il l’espère par 10 % d’électeurs…

Le suspens est à son comble. Les paris sont ouverts. Tout le monde peut jouer. Même Jean-Marc Rouillan dans sa cellule aux Baumettes que l’ex militant d’action directe a retrouvé après la révocation de son régime de semi-liberté pour avoir accordé un entretien à l’Express où il refusait de renoncer à ses idées. En voilà un qui ne devrait pas attendrir le président de la République…

M.G.

M.G.

QU IZ Z

par Rackham

Qui a dit ? 1) « Je suis en paix avec ma conscience » a

2) « Mes 1200 employés sont mes 1200 enfants »

Sœur Emmanuelle, au paradis, en réponse à Saint Pierre toujours indigné par les confessions de la religieuse sur sa pratique intensive de la masturbation.

a Le comte de Castellane, en 1818, propriétaire de la concession du bassin minier de Gardanne (13), un grand philanthrope.

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c Eugène Caselli, président PS de Marseille Provence Métropole, au moment de donner le feu vert à l’incinérateur de déchets de Fos-surMer qu’il avait combattu durant la campagne des municipales.

Madame Irma, en 1827, tenancière de la maison close la plus réputée de Toulon et d’une demi douzaine d’établissements du même genre dans le Var, les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence, une grande philanthrope.

c Francesco Brescia, le 10 février 2009, le premier franchisé Mac Donald’s de l’hexagone en conflit pour le renouvellement de certains de ses contrats avec MacDo France, un grand philanthrope.

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a Célèbre réplique d’Indiana Jones, alias Harrison Ford, dans les aventuriers du temple du dernier crâne de cristal.

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b Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice, lors du conseil municipal du 13 février, s’adressant avec retenue et élégance à Patrick Allemand, le leader PS de l’opposition.

Lettre anonyme adressée aux cafetiers de Carpentras (84), capitale de la fraise, du Berlingot et de la profanation des cimetières. Nouveau dérapage verbal de Jean-Marie Le Pen, candidat aux élections européennes de 2009 dans le «Grand Sud-Est» pour lancer sa campagne.

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Nouveau dérapage verbal de Jean-Marie Le Pen, candidat aux élections régionales de 2010 en Paca pour lancer sa campagne.

c Le général De Gaulle, en 1968, lors d’une rencontre longtemps tenue secrète avec Daniel Cohn-Bendit, alors leader de la «chienlit» étudiante.

Réponses : 1 : c (20 minutes le 11 février) ; 2 : c (La Provence le 10 février) ; 3 : a (Le Dauphiné Libéré, le 13 février) ; 4 : b (letuyo.info le 14 février).

Kaing Guek Eav, dit Douh, Khmer rouge et directeur de la prison S-21, le tristement célèbre centre de détention et de tortures au Cambodge, lors de l’audience préliminaire de son procès.

3) « Ne plus servir à boire aux clients issus de l’immigration maghrébine »

4) « Vous mentez à l’aide de méthodes de falsification utilisées, durant l’Histoire, par ceux qui ont conduit aux plus grands drames de la planète. Je pense notamment à ceux qui officiaient en 39 »


le Ravi n°61 mars 2009

la grosse enquête Qu’ont fait de leurs engagements les 786 maires élus il y a tout juste un an ? Certains, qui avaient beaucoup promis, ont déjà dû faire machine arrière. Au risque de faire perdre toute valeur à leurs paroles et à leurs actes ?

Municipales

Le palmarès des promesses non tenues

U

ne année. C’est sans doute trop court pour évaluer sérieusement le bilan d’un mandat qui en compte six. Mais c’est déjà suffisant pour juger de la validité d’un certain nombre de promesses électorales. En mars dernier, 786 communes en Paca ont renouvelé leur maire. C’est ce scrutin, avec la présidentielle, qui suscite le plus de passion des électeurs. Notre dossier risque de déclencher aussi quelques réactions tranchées. « Un palmarès des promesses non tenues ? Bravo ! Y’en a marre de tous ces élus qui nous vendent des salades ! » Ou alors, dans un registre opposé : « Là, vous versez dans la démagogie. C’est pas si facile que ça de gérer une ville… »

Nos sondeurs sont formels. Les maires sont les hommes – beaucoup plus rarement les femmes – préférés des Français. Les chiffres produits par les études sont sans équivoque : interrogés sur l’action de leur 1er magistrat, plus de 70 % des administrés se déclarent satisfaits. Autre symptôme d’intérêt, voire d’empathie : 88 % connaissent le nom de leur maire, contre 58 % pour celui du député. Ah, les merveilleuses vertus de la proximité ! Pourtant, en particulier dans les petites villes et les villages où le statut de l’élu est précaire, les maires ont souvent du vague à l’âme. Face à la lourdeur de la tâche, de l’emploi du temps, des risques juridiques mais aussi devant la dilution des responsabilités dans le fameux « mille-feuille territorial », les vocations se raréfient. Et les promesses dans tout ça ? Force est de constater, surtout dans les grandes villes, que les programmes ressemblent de plus en plus à d’affriolants catalogues. Le marketing politique fait aussi ses ravages. Il faut faire « image », simple et court. Il faut être capable de susciter le désir comme le pot de yaourt en tête de gondole clignant de l’œil à la ménagère de moins de cinquante ans. Les recettes les plus traditionnelles du clientélisme se redéploient à la sauce de nos sociétés d’hyperconsommation. Les maires s’efforcent d’être de bons communicants. De nombreux électeurs sont devenus de simples spectateurs. Pas sûr que la démocratie y gagne à l’arrivée. Pas sûr non plus que les arguments avancés pour justifier les changements de cap, les petits reniements, les grands écarts avec les engagements solennels d’il y a quelques mois, redorent le blason de la fonction et de ceux qui l’assument. Rapide pot-pourri de la rhétorique de l’élu qui bat en retraite : c’est la faute à la crise, à mon prédécesseur, à l’Etat, aux autres (collectivités), à pas de chance… Une promesse, c’est un contrat. Celui qui le rompt prend le risque de faire perdre de la valeur à sa parole et à ses actes. Promettre, c’est aussi donner de l’espérance. C’est sans doute pour ça que les Pinocchios de la politique sont désespérants. Michel Gairaud

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Et les gagnants sont... C'était pas pour de vrai

Entretien : La promesse est un métier La tirade du nez... qui s'allonge

La promesse d'une vie meilleure Recyclage

Les cadeaux bonux

Tribune du maire du Thor (84) Promesses tenues, hélas !

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la grosse enquête

le Ravi n°61 mars 2009

Et les gagnants sont… Par Michel Gairaud

Est-ce un hasard ? En Paca, c’est dans les métropoles que l’on promet le plus. Et donc que l’on cocufie proportionnellement à plus grande échelle les électeurs. Marseille, Nice et Toulon gagnent ainsi haut la main notre concours des promesses « non tenues »…

1er prix : Marseille - Le tandem Gaudin/Guérini A Marseille, Jean-Claude Gaudin (UMP) et Jean-Noël Guérini (PS) ont rivalisé pendant la campagne dans une surenchère d’engagements. Mieux encore : si le premier a retrouvé son fauteuil de maire, son rival s’est emparé de la communauté urbaine en y plaçant un homme de confiance, Eugène Caselli. Situation inédite de cohabitation où les pouvoirs sont partagés, les bilans aussi.

Jean-Claude Gaudin Se moquant de son concurrent rebaptisé « père Noël », Jean-Claude Gaudin, fort de son expérience, a été plus prudent en évitant de trop chiffrer et dater ses engagements. Mais talonné dans les sondages, ses nerfs ont lâché entre les deux tours où il a exhibé une lettre signée Nicolas Sarkozy promettant mille merveilles pour Marseille. - « Ce serait une faute au regard de l’Histoire » que la LGV en direction de Nice ne passe pas par Marseille assure le président à son « cher Jean-Claude ». La décision est reportée au 30 juin, mais le préfet de région nommé par Sarkozy milite depuis, fermement, pour un tracé contournant la capitale régionale. - « La capitale française de l’Union pour la Méditerranée s’appellera Marseille. » Encore raté ! C’est Barcelone qui a été choisie. Mais les exégètes de la parole élyséenne font remarquer qu’il était dit « capitale française » et non « européenne ». En clair, Marseille devra se contenter d’un secrétariat technique. Comme sur les contrats d’assurance, il faut savoir lire de près les promesses électorales. - « L’effort de l’Etat en faveur de Marseille doit être à la hauteur. » Une formule fourre-tout. En un an, Marseille accumule de gros revers : le système de défiscalisation des zones franches, invention de Gaudin, est remis en cause par le gouvernement. Plus anecdotique mais humiliant, Patrick Devedjian venu distribuer des sous pour son plan de relance retoque le projet « campus Canebière » au motif qu’il « a un coût exorbitant, le record de France » !

Jean-Noël Guérini - « Je me donne six mois pour résoudre le problème de la propreté. » Or la gestion des ordures et des déchets ménager, le tri sélectif, sont de la compétence de Marseille Provence Métropole désormais gérée par les socialistes. Surprise ! Un an après, la ville ne resplendit toujours pas ! La situation s’améliore-t-elle ? Difficile d’en juger objectivement : le seuil de tolérance aux crottes de chiens, poubelles éventrées, balades noctures de rongeurs quadrupèdes, est assez subjectif. Une certitude, Jean-Noël Guérini avait promis de supprimer le « fini/parti », pratique qui autorise les éboueurs à quitter leur service une fois leur tournée terminée. Et peut-être à bâcler leur travail... Il n’est désormais plus question d’en finir avec cette tradition mais d’un dialogue « constructif » avec le puissant syndicat FO qui fait la loi chez les territoriaux depuis Gaston Defferre… - « Je prends l’engagement de mettre fin à l’incinérateur. » Jean-Noël Guérini a fait de ce dossier un des axes forts de sa campagne. Parce que cette technique « dégage de la dioxine et porte atteinte à la santé de nos concitoyens », il s’est engagé à obtenir un moratoire et à organiser un référendum. PS et UMP viennent de voter une délibération programmant la fin des travaux de l’incinérateur partiellement reconverti en usine de méthanisation (lire page 20).

Je prends l’engagement… 2ème prix : Nice - Christian Estrosi Il est phéno ! Il est phéno ! Il est phénoménal ! Christian Estrosi (UMP) a promis presque toutes les secondes durant sa campagne. Il a même continué à multiplier les effets d’annonce une fois plébiscité par les électeurs. C’est l’école Sarkozy. La méthode a un avantage : très difficile de lister les manquements aux engagements tellement ils se multiplient. - Un exemple symbolique, celui de la construction d’un grand stade pour Nice. Ce projet, sans cesse repoussé, s’est retrouvé au cœur des affaires judiciaires de l’ère Peyrat. Avec Christian Estrosi, on allait voir ce qu’on allait voir, cela n’allait pas traîner. Fin juillet 2008, le maire confirme que le stade sera réalisé « dans les trois ans à venir ». Fin octobre, il annonce solennellement une livraison « au plus tard en 2013 ». Deux ans de retard supplémentaires en trois mois ! - Pêle-mêle des promesses pas tenues : la prolongation de la ligne 1 jusqu’au quartier de l’Ariane ; 1 500 logements sociaux par an (seulement 352 ont été réalisés en 2008) ; l’ouverture des piscines dès la première semaine suivant son élection 7 jours sur 7, de 7 heures à 22 heures ; l’interdiction de la circulation des poids lourds en transit sur l’A8 aux heures de pointe…

3ème prix : Toulon Hubert Falco Notre secrétaire d’Etat régional à l’Aménagement du territoire est un petit joueur par rapport aux lauréats marseillais et niçois. Hubert Falco (UMP) a beaucoup, beaucoup promis mais avec la prudence qui le caractérise : en veillant à ne pas s’engager sur un calendrier précis ou bien en restant dans le flou. Exemple typique : sa plaquette de campagne présente « le transport en commun en site propre » comme un « projet majeur ». Le maire a depuis explicitement indiqué qu’il renonçait au tramway pour un bus électrique à l’horizon… 2014 ! In fine, sur un plan général, on peut donc aussi bien considérer qu’Hubert Falco a tenu au bout d’un an toutes ses promesses. Ou aucune !

entretien

Le sociologue Cesare Mattina nous explique ce que sont et à quoi servent - si elle servent ! les promesses électorales.

La promesse est consubstantielle au métier d’élu Peut-on définir la promesse électorale ? Elle va être différente selon le lieu où l’élu(e) s’exprime et sa position dans la hiérarchie politique. Pour les législatives et présidentielles, l’arène est très élargie. L’important ne sera pas la promesse en tant que telle, mais la réthorique sur la promesse tenue ou non tenue. Depuis que Lionel Jospin [ancien premier ministre de Jacques Chirac, Ndlr] a affirmé « je dis ce que je fais et je fais ce que je dis », il existe un vrai discours sur la réalisation de la promesse. C’est assez singulier.

Et si on remonte un peu dans le temps ? On est plus dans la complexité de la relation politique entre l’élu et l’électeur. Il pouvait y avoir un programme, mais personne n’était choqué si l’élu ne l’avait pas suivie. Ce dernier pouvait également faire des promesses claires à une catégorie de travailleurs, sans aucune certitude du résultat dans les urnes. Ce qui renvoit à l’échange clientélaire. Les élus doivent tout le temps se démener pour être disponibles, pour accuellir leurs électeurs, écrire une lettre de recommandation, passer un coup de fil, etc. Sans aucune assurance du résultat de leur démarche. A l’exception d’une seule : s’ils ne font pas ça, ils sont morts !

Quand on n’a pas les moyens de vraiment agir, comme Obama, on fait des promesses Quelle place tient la promesse électorale dans le discours politique ? Elle a une grande valeur symbolique. Elle a une capacité à rassurer, à faire croire en quelque chose, etc. Dans ces temps de crise, quand on n’a pas les moyens de vraiment agir, comme Obama par exemple, on fait des promesses. La promesse est consubstantielle au métier d’élu ! Les femmes et les hommes avancent eux-mêmes l’argument symbolique. C’est l’exemple des lettres inutiles, dont ils savent qu’elles ne déboucheront pas sur une embauche, mais qu’ils rédigent quand même, font suivre en mairie ou au chef de service de l’hôpital, et pour lesquelles ils exigent une réponse. A Marseille, la mairie centrale attache beaucoup d’importance à ce travail. Elle dispose d’un service très efficace comparé au Conseil régional.

Il y a différents types de promesses ? Il y a eu une évolution. Depuis les annes 90, les femmes et les hommes politiques sont de vrais entrepreneurs, des acteurs internationaux. Cette dimension est devenue importante. Mais en même temps, ils savent que pour gagner, ça se fait à l’ancienne. Surtout quand s’est serré.

L’affaire qui touche le Conseil régional illustre parfaitement l’évolution des promesses clientélaires C’est-à-dire ? Il y a les réunions élargies, classiques, où sont promis des équipements, des jeux pour les enfants, un terrain de sport, etc. Et il y a le clientélisme, inter-individus, avec aujourd’hui un déplacement des promesses d’emploi public non qualifié ou de logement social vers le secteur associatif. Comme la possibilité de stabiliser les aides des collectivités, de créer un emploi aidé, etc. L’affaire qui touche le Conseil régional (lire notre « Ravi de plâtre » page 2) l’illustre parfaitement. Enfin, il y a les promesses qui ne sont pas des promesses, faites lors du porte à porte. C’est un rituel où les électeurs sont préparés à répondre à l’éternelle question : « Quels sont vos besoins ? » L’équipe de l’élu(e) note une fuite d’eau, les problèmes du quartier, promet de transmettre et de donner des nouvelles. On ne peut plus symbolique !

Est-ce dommageable de ne pas tenir ses promesses électorales ? C’est difficile à cerner. Mais quand des femmes ou des hommes politiques dénoncent les promesses non tenues de leur prédécesseur, comme Sarkozy avec Chirac ou Jospin avec Balladur, on est dans la réthorique. Il y a une volonté de démarquation, de rupture. A un niveau plus modeste, si un électeur se fâche ou claque la porte pour un autre candidat, on n’est plus dans le cliéntélisme. On est dans un système purement intéressé.

Propos reccueillis par Jean-François Poupelin Cesare Mattina est maître de conférence à l’Université de Provence et auteur d’une thèse sur le clientélisme politique à Marseille et à Naples.


Municipales : le palmarès des promesses non tenues

le Ravi n°61 >ÀÃÊÓää ÊU

C’était pas pour de vrai !

La tirade du nez… qui s’allonge

Promis ! Juré ! Si je suis élu, je vous promets de le faire ! Un an après, il est déjà possible de dresser une première liste - très incomplète ! – des promesses non tenues.

Vous êtes maire. Vous avez beaucoup promis pour être élu. Comment annoncer à vos administrés que vous ne tiendrez pas parole ?

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Aix-en-Provence La belle endormie ne s’est pas encore réveillée pour mettre en place son plan local d’urbanisme. Maryse Joissains (UMP) a promis le « vote du PLU en 2010 dans la concertation avec la population ». Mais la maire d’Aixen-Provence (13) n’a toujours pas renouvelé les instances du conseil de développement à la Communauté du Pays d’Aix. Conseil qui doit pourtant jouer un rôle majeur dans cette concertation. Rien ne presse ?

Allauch Avec ses 2,6 % de logements sociaux, Allauch (13) figure toujours en bonne place dans le palmarès des communes qui ne respectent pas la loi « SRU ». Roland Povinelli, le maire (PS) a promis que chaque opération d’ensembles comporterait 20 à 30 % de logements sociaux. Promesse pour rire en 2008 puisque, comme presque toutes les années, il n’engage pas de programmes immobiliers…

Arles Depuis presque dix ans, la construction d’une nouvelle caserne des pompiers à Arles (13) est régulièrement programmée, déprogrammée, reprogrammée y compris par Hervé Schiavetti, le maire PCF. Toujours rien à l’horizon en 2009. Peut-être en 2010 ?

Avignon Problème numéro 1 à Avignon (84), le logement a été au centre de la campagne électorale. Marie-Josée Roig (UMP), députée-maire en course pour un troisième mandat s’est engagée à réaliser un « total de 6 500 logements afin de répondre aux besoins des 10 prochaines années pour une nouvelle population de 12 600 personnes. » Aucun n’a encore vu le jour. Il reste encore 9 ans...

Cannes Le problème avec les fils de pub, c’est qu’ils ne résistent pas à la formule qui fait « tilt ». Il y a Jacques Séguéla avec ses Rolex. Il y a aussi Bernard Brochand (UMP), ancien du métier. Le maire de Cannes (06) a promis de mettre en œuvre « dans les 100 premiers jours » de son mandat toute une série de mesures : créer un « grand conseil », distribuer 400 à 500 ordinateurs dans le quartier Ranguin, commencer à équiper tous les bâtiments de panneaux photovoltaïques… Et alors ? Finalement, 100 jours, c’est un peu court…

Je mènerai une politique de rupture Cuers « Je mènerai une politique de rupture avec les politiques qui ont fait de Cuers (83) une ville isolée. » Promesse de Gilbert Pérugini (UMP) qui a effectivement frappé fort : plainte « pour outrage au drapeau » et « dégradation de la voie publique » contre une comédienne de théâtre de rue, chasse aux sorcières contre les artistes d’Orphéon Théâtre, principale association culturelle de la ville…

Draguignan Annoncée depuis dix ans, promise, reportée de quelques mois en raison de la crise, envisagée dans le cadre du plan de relance gouvernemental, la construction d’un nouveau commissariat sur le site des anciennes casernes Chabran vient d’être renvoyée, début mars, aux calendes grecques par le gouvernement. Max Piselli (UMP), le maire de Draguignan (83), avait pourtant déposé une première pierre trois mois avant les municipales !

La Seyne-sur-Mer En vrai homme de gauche, Marc Vuillemot (PS) a promis en cas d’élection de revisiter « le rapport impôt / taxation des services dans le sens de la solidarité communale ». Résultat : un mois après sa prise de fonctions, le maire de la Seyne-sur-Mer (83) a annoncé une augmentation pour tous ses administrés de 9,79 % !

Agressif

Malicieux

Technocrate

« Vous n’êtes pas contents ? La prochaine fois, ne votez pas pour moi ou présentez-vous à ma place ! »

« C’est la faute au Conseil régional. »

« Il y a le temps de l’élection, puis celui de la gestion. »

Tendre

Repentant

« C’est la faute à Nicolas Sarkozy. »

« Les promesses sont pareilles aux vagues de la mer : elles meurent aussi vite qu’elles naissent. »

Amical

Pédant

Campagnard

« Vous savez bien que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. »

« Comme le disait Catulle, ce grand poète latin qui maîtrisait si bien les vers iambiques, les hexamètres dactyliques et les distiques élégiaques : « Une fois nos passions satisfaites, nous comptons pour rien nos promesses et nos errements ». »

« Brouillard en mars, annonce gelée en mai. Pourtant en Avril s’il tonne, c’est nouvelle donne. Comme mai froid, n’enrichit pas ; puisque septembre est le mai de l’automne ; compte tenu que pluie en février vaut du jus de fumier, ce n’est pas le soleil qui fait de l’ombre ! La vérité est fille du temps… »

Malin

Descriptif « Compte tenu des projets gouvernementaux de suppression de la taxe professionnelle et des pertes que cela va occasionner pour le budget communal, je suis au regret de vous indiquer que mes promesses sont caduques. »

Futé

Emphatique « Nous ignorons tous de quoi nous vivons, alors comment pourrionsnous rater quelque chose et avoir des regrets ? »

« C’est la faute aux 35 heures et à Martine Aubry »

« Je vous ai raconté des bobards. Je le regrette et je ne le ferai plus. »

Militaire « Pour gagner une guerre, il faut savoir battre en retraite. »

Pour gagner une guerre, il faut savoir battre en retraite

Curieux « Après tout, seules les promesses non tenues ont un avenir. »

Gracieux « Une campagne électorale, c’est comme un rêve éveillé avec ses milles merveilles. Il faut ensuite savoir prendre en compte les exigences du monde réel. Au principe de plaisir, succède toujours le principe de réalité. »

Rusé « C’est la faute au Conseil général. »

Roublard « C’est la faute à Bruxelles et à l’Union européenne. »

Dramatique « La crise économique que nous subissons n’épargnera personne. Je n’ai plus rien d’autre à vous offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur. »

Pratique « En cas de réclamation, adressez-moi le formulaire n°3666 que vous pouvez retirer à l’accueil au service de l’Etat Civil. »

Stratège « C’est la faute à l’intercommunalité. »

Vulgaire

Le Cannet

Gastronomique

Michèle Tabarot (UMP) anticipe les conséquences de la crise sur sa commune en prévoyant 5 % de diminution du budget en 2009. Le suspense est à son comble. Que va-t-elle devoir réviser à la baisse dans son programme ? En 2009, nous rassure la maire, Le Cannet (06) verra tout de même ses caméras de surveillance passer de 27 à 50. Des dépenses dispendieuses ne seront pas gaspillées pour respecter la loi sur le logement social, « irréaliste et illogique ».

« Comme la croûte des pâtés, les promesses sont faites pour être rompues. »

Lyrique « Le temps ne tient presque jamais ses promesses. »

« Arrêtez de me casser les couilles ! Rien à foutre de toutes ces fadaises ! »

Truculent

Naïf

Provençal

« Les promesses n’engagent que les imbéciles. »

« Des promesses, quelles promesses ? »

Listez les promesses non tenues de votre maire et envoyeznous vos commentaires. le Ravi, 11 boulevard national, 13001 Marseille. redaction@leravI.org.

Fataliste

Ordurier

« De toute façon, l’avenir c’est la trahison des promesses. »

« C’est la faute aux arabes. »

« L’esperanço es lou pan di miserable. »

Cyrano


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la grosse enquête

le Ravi n°61 mars 2009

tribune par Jacques Olivier

Jacques Olivier a été élu au 1er tour en mars dernier face au sortant UMP au Thor (8000 habitants) dans le Vaucluse. Conseiller régional Vert, il raconte sa découverte du mandat de maire.

Tous les matins de nouvelles aventures La fonction de maire demande beaucoup de travail. Si je m’y attendais, je n’avais pas imaginé que ce serait si intense. Il y a cependant beaucoup de satisfactions à travailler collectivement à la mise en œuvre de politiques pour l’intérêt commun. La tâche n’est pas facile tous les jours, mais les difficultés ne sont pas forcément là où je les attendais. Ayant siégé 15 ans dans l’opposition, je ne pouvais pas avoir connaissance de l’état de certains secteurs. J’ai ainsi découvert qu’il n’existait pas de politique de gestion du personnel. Tout était à l’abandon, conduisant à une situation déplorable. Nous sommes en train de rebâtir, de réorganiser tous les services, de remettre les personnels dans leur cadre statutaire. Une autre découverte concerne le budget : les impôts locaux n’avaient peut-être pas augmenté depuis des années, mais c’était au détriment des dépenses de personnel largement sous estimées – et aujourd’hui, il faut rattraper ; c’était aussi en utilisant des recettes exceptionnelles pour couvrir des dépenses ordinaires du budget de fonctionnement, ce qui ne pouvait pas durer. J’ai été également confronté à des imprévus d’un autre type. Par exemple, notre volonté de refuser la culture des plantes génétiquement modifiées sur le territoire du Thor. Combinée avec la décision du Tribunal administratif de Nîmes de rejeter la demande du Préfet de Vaucluse d’annuler notre délibération pour une commune sans OGM, elle nous a apporté une notoriété importante et de multiples sollicitations. Suivre ses convictions peut aussi parfois se retourner contre les intérêts de la commune. Maire et conseiller régional, je n’ai pas voulu cumuler la fonction de vice-président de la Communauté de communes du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse à laquelle nous sommes rattachés. Cette décision a eu pour conséquence un affaiblissement de notre influence dans le bureau exécutif, dans lequel siègent tous les autres maires, alors que Le Thor y est représentée par son premier adjoint et le conseiller municipal délégué à l’urbanisme !

Suivre ses convictions Avec mes colistiers, nous avions pris des engagements pendant notre campagne et les premières réalisations commencent à voir le jour. Nous avions annoncé que nous répondrions aux besoins des gens du voyage : une aire d’accueil sera opérationnelle d’ici la fin de l’année et des aménagements sont prévus pour ceux qui se sont sédentarisés sur la commune. En 2009, d’autres investissements seront réalisés : la transformation de l’ancienne nationale qui traverse la commune en boulevard urbain à la circulation apaisée, l’aménagement d’un plateau sportif, des aménagements dans les écoles attendus depuis de nombreuses années. En six ans, nous ne réaliserons pas tout le programme pour lequel nous avons été élus, mais tout sera engagé. Nous suivrons scrupuleusement ce qui a été dit, nous devrons parfois faire évoluer certains projets. Il faudra du temps, le temps de la démocratie, de la concertation avec les citoyens. Entre la décision d’un projet et sa réalisation, il faut compter en années. La difficulté, c’est de l’expliquer, en particulier à ceux qui nous ont soutenus et qui peuvent penser que les choses n’avancent pas. Il faudra aussi que les moyens dont dispose la commune soient à la hauteur. Or, le désengagement de l’Etat, la montée des précarités, la suppression annoncée d’une partie de la taxe professionnelle (par quoi sera-t-elle remplacée ?), tout cela aura des conséquences négatives sur le budget des communes. Entre 2007, année de rédaction de notre programme, et aujourd’hui, une crise mondiale est intervenue, économique, sociale et écologique, traduisant l’échec du capitalisme. Et nul ne peut dire de quoi demain sera fait. Etre maire c’est se préparer tous les matins à vivre de nouvelles aventures, pas toujours celles souhaitées ! Il y a ces piles de parapheurs à signer. Il y a les rendez-vous avec les concitoyens et aussi de très nombreux quémandeurs à recevoir. Il y a de multiples réunions qui se suivent l’une derrière l’autre sur des thèmes complètement différents demandant de s’adapter très rapidement. Sans compter le téléphone et la centaine de courriels à lire chaque jour. Tout cela je le fais avec bonheur, car c’est ce pour quoi je me suis battu pendant tant d’années.


Municipales : le palmarès des promesses non tenues

le Ravi n°61 mars 2009

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Les cadeaux bonux Pour faire rêver ou rassurer leurs électeurs, les candidats des dernières municipales ont rivalisé, ou pas, de génie ! Rappel.

Recyclage A court d’idées, un peu feignants ou simplement coupés dans un premier élan, certains candidats n’hésitent pas à recycler de vieilles promesses. D’autres, à piquer celles de leurs adversaires une fois élus... Ce qui n’est pas très sport, mais bien pratique et, dans tous les cas, écologique. Surnommé « Monsieur un projet par jour » par le socialiste Patrick Allemand, Christian Estrosi, députémaire UMP de Nice, fait partie de cette dernière catégorie. A son actif, la récupération du projet de son principal opposant de transformer les anciens abattoirs de la ville en friche culturelle. Chose faite dès l’été dernier grâce à un heureux concours de circonstances : le délogement de la Station (l’association d’art contemporain) de l’ancien asile du CHU de Nice, qu’elle occupait depuis 2003. Dans la foulée, et avec une belle dose de cynisme, l’ancien coureur motocycliste a offert la conduite du projet à la comédienne Sophie Duez, colistière de Patrick Allemand... Qui l’a acceptée. Dans la première catégorie, François Bernardini et Hubert Falco se tirent la bourre. Le premier, qui a retrouvé sa casquette de maire DVG d’Istres (13) en mars dernier, a récupéré moult promesses de son programme de 2001. En vrac et pour les plus marquantes : une salle de congrès et d’exposition, une piste de karting, un centre commercial en centre ville, un boîte de nuit, un parc dans le quartier du Prépaou. A sa décharge, l’ancien homme fort du PS des Bouchesdu-Rhône n’avait pas eu le temps de lancer ces projets : un an après son élection, sa condamnation pour abus de biens sociaux a été exécutée et l’a rendu inéligible. Le secrétaire d’Etat à l’Aménagement du territoire n’a (pour l’instant) pas ce genre d’excuses. Et à peine celle de la poursuite de son action. Pour faire rêver l’électeur de 2008, le maire UMP de Toulon a remis au goût du jour ses très sexy Zone franche urbaine et projet de rénovation du centre ville. Au ryhtme où il mène ces projets, Hubert Falco pourrait même les recycler en 2014. « En 2006, la Région lui avait provisionné 6 millions d’euros pour le centre ancien, il n’en a utilisé que 150 000 », assure Robert Alfonsi, son adversaire socialiste. Avant de reconnaître, désabusé : « Il n’a pas besoin de promettre grand-chose, il est arrivé après le FN. » Et a opéré un recyclage d’électeurs en quelque sorte.

J-F. P.

A droite comme désormais à gauche, la « sécurité des citoyens » est devenue un thème électoral central. Symbole de cette évolution, la promesse du communiste Hervé Schiavetti de créer une police municipale à Arles ! Argument du sortant : « L’évolution des missions de la police nationale [la] rend indispensable. » Curieux, mais moins audacieux que la géniale idée de Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice, en la matière : « Créer une « réserve civile citoyenne » qui donnera à chaque habitant la possibilité de servir sa ville autrement ». Initiative transformée début juillet avec la constitution du premier comité de « Voisins vigilants ». Les toujours très prisées caméras de vidéosurveillance (programmées à Istres, Aix-en-Provence, Le Canet, Allauch, etc.), auxquelles les élus sont devenus accros, vont bientôt devenir has been.

La promesse intenable A l’exception notable des UMP Maryse Joissains, à Aix-en-Provence, et Hubert Falco, à Toulon, les nouveaux maires se sont rarement aventurés il y a un an à parler impôts. Sage précaution : depuis, la plupart ont craqué. + 9,79 % à la Seyne-sur-Mer, + 15 % à Nice, + 11 % à Istres, Allauch, + 6,5 % à Avignon etc. Avec toujours la même excuse pour les nouveaux élus : le bilan de leur prédécesseur. L’UMP Jean-Claude Gaudin, qui ne va pas pointer son propre bilan à Marseille, envisage pourtant lui aussi « une hausse modérée ». Maryse Joissains et Hulbert Falco ont un second point commun. Ce sont les intercommunalités qu’ils président qui ont présenté la douloureuse : + 8 % pour le Pays d’Aix, + 440 %, s’il vous plaît, pour Toulon Provence Méditerranée. Exception qui confirme la règle : Jacques Bompard, l’ex-FN recyclé dans la chouannerie, poursuit sa baisse. Mais à quel prix ?

La promesse grand bâtisseur Entrer dans la postérité. A Marseille, l’UMP Jean-Claude Gaudin et le socialiste Jean-Noël Guérini ont rivalisé d’imagination avec des projets majestueux sur le port : des éoliennes sur la digue pour le premier, des thermes en plein air chauffés par des panneaux solaires pour le second. Défense de rire ! Plus terre à terre, Hervé Schiavetti, le coco d’Arles, avait imaginé un troisième pont sur le Rhône. Faute de cofinancement, il est en train de le ranger dans ses cartons. Enfin, les UMP Marie-Josée Roig (Avignon) et Christian Estrosi (Nice) ont laissé sur place leurs adversaires avec leurs rêves : un opéra de Sydney en zone inondable pour l’ancienne ministre de la Famille de Jacques Chirac, une piscine olympique sur le port de Nice (copie d’une réalisation monégasque) pour l’ex-sous-ministre de Nicolas Sarkozy. Heureusement, la crise est passée par là...

La promesse n’import’nawak Dans cette catégorie, Marc Vuillemot, le socialiste de La Seyne-sur-Mer, pourtant relativement sobre dans son programme, est sans égal avec sa proposition de « caddies© en libre service ». Rappel des origines de cette obscure idée calquée sur les fameux « Vélib » : « Faire du centre ancien un supermarché urbain ». N’importe quoi, à double titre !

Jean-François Poupelin

Des caddies© en libre service pour faire du centre ancien de La Seyne-sur-Mer un supermarché urbain

Promesses tenues, hélas ! Depuis mars 2008, tous les maires de Paca n’ont pas oublié leurs promesses. Pour le meilleur mais aussi pour le pire. Réélu il y a un an à Draguignan (83), Max Piselli (UMP), semble prendre le temps de la réflexion sur les grands dossiers qui l’attendent pour son troisième mandat : le logement et l’emploi. Comme pour les deux précédents d’ailleurs (1989-1995, 2001-2008). En attendant des idées révolutionnaires, le maire de l’ancienne préfecture du Var s’est attaqué à la réalisation de deux promesses électorales vitales pour sa ville : un boulodrome couvert et une fontaine. Des investissements conséquents - respectivement 900 000 euros et 150 000 euros -, mais de vraies réussites. Comme le reconnaît Patrick Boulet, un élu d’opposition socialiste, à propos du stade de boules : « Des malfaçons au bout de quelques mois, peu fréquenté, cher, un fiasco. » Vainqueur aux forceps du sortant et vieillissant Arthur Paecht (UMP), Marc Vuillemot (PS) n’est pas en reste à la Seyne-sur-Mer (83). S’il s’est dans un premier temps surtout amusé avec la révision du Plan local d’urbanisme de son prédécesseur, mettant par exemple à mal sa très controversée réhabilitation des anciens chantiers navals de la ville, l’ancien opposant n’a pas oublié ses promesses. En particulier son engagement de « respecter et associer les minorités » à la gouvernance de la ville : début février, il a embauché Patrick Martinenq, dissident socialiste local qui lui avait offert la victoire l’année dernière en se désistant à la dernière minute. Cette détermination à tenir ses promesses électorales est partagée par de nombreux collègues de Marc Vuillemot. A Allauch (13), l’éternel Roland Povinelli, maire socialiste tendance Sarkozy depuis 1975 et tout nouveau sénateur, poursuit son œuvre de faire de la petite voisine de Marseille un musée provençal moribond en installant les caméras de vidéosurveillance promises ; à Orange (84), le MPF et ex-FN Jacques Bompard s’échine à mettre en valeur le patrimoine de sa ville en lançant son projet de centre aquatique. A Nice, l’UMP Christian Estrosi améliore le quotidien de ses administrés en multipliant les petits travaux de proximité. A Arles (13), le communiste Hervé Schiavetti a posé la première pierre de son collège Mistral en prenant le risque de l’implanter en bordure d’une zone inondable. Une promesse est une promesse !

Ce respect des électeurs dérange l’opposition. A la Seyne-sur-Mer, Arthur Paecht hurle au renvoi d’ascenceur. En Camargue, le valoisien Serge Bertomieu feint l’inquiétude : « L’emplacement n’est pas très heureux, à la limite de la sécurité pour des questions d’inondations. Tout le monde était d’accord pour le faire ailleurs. » Quant à Patrick Allemand, le socialiste niçois, il accuse : « Christian Estrosi est un despote comme Sarkozy, mais formé à l’école locale. Il y a donc de plus en plus de décalage entre ses promesses, 2,5 milliards de projets, et ses réalisations. » Simple réaction de mauvais perdants ?

J-F. P.


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le Ravi n°61 mars 2009

Paca,

terre de ch^ omage. Notre région figurait parmi les moins touchées par le chômage. C’est term iné. En janvier, la hausse des dema ndeurs d’emploi a été, comme dans le reste de la France, « historique » selon la direction régionale du trava il : 4,3 %. La palme est décrochée par les Alpes-Maritimes, pourtant dépa rtement placé sous la haute protection de « l’omn isarkozyste » Christian Estrosi : + 6,4 %. Suivent dans l’ordre le Var (+ 4,4 %), les Hautes-Alpes (+ 4,2 %), les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse (+ 3,6 %). Dern ier havre de paix : les Alpes -de-Haute-Provence avec toutefois une hausse de 0,9 %. Un seul mot d’ordre : cap sur Gap ! vieux. Une étude de l’Insee Coup de jeune chez les e inaperçue. Elle annonce pourtant

notre belle région

rendue publique en janvier est passé des onze prochaines années. une petite révolution démographique au cour ite, soit 600 000 personnes en retra la à D’ici 2020, un actif sur trois partira issement des générations du Paca. Le phénomène est national, lié au vieill raison de la surreprésentaen « baby-boom ». Mais il est amplifié chez nous , 24 % des salariés de Paca 2005 (en nal régio tion des seniors dans l’emploi temps plus heureux pour les avaient plus de 50 ans). De quoi espérer des mes en cours - prolongation réfor les s « jeunes » chômeurs ? Pas sûr car toute ment des postes dans la fonction de la durée de la vie active, non renouvelle nt à minimiser les effets publique suite aux dépa rts à la retra ite - tende Sauf si trava iller moins pour er. espér rait positifs pour l’emploi que l’on pour idée à la mode... trava iller tous (et mieu x ?) redev ient une

e. C’est donc le e petite vite» ss Ligne à toutme concernant le ) (sic if init t un choix « déf

30 juin qu’on nous pro er Nice à gra nde vitesse » devant reli tracé de la fameuse « ligne à e. Par le blèm pro le ent nt ? C’est justem Paris via… Via où préciséme ecdir t çan tra en ou lon Tou rseille et nord ou par le sud ? Via Ma le rlo, Boo s oui le moyen Var ? Jea n-L i tement par le pays d’A ix et rav é ntr mo t s’es t, ven au tes grises ras min istre de l’Ecolog ie, bouclet is Par à de la réunion du 10 fév rier , com me à l’accoutumée lors juin 30 le que rez de Paca : « Vous ver sembla nt de nombreux élus . » L’Etat sera extraordinairement bien cé tra ce et cé on aura un tra con flits des it dép enterrer ce projet en a assuré sa volonté de ne pas acde mo nde gra la t c’es é. Com me qu’i l suscite et de son coût élev à la tête mé nom été a r teu dia mé , un tuellement au gouvernement rapport le t » pour préparer un nouveau d’un « secrétariat perma nen du même sion mis une né me a squer qui 15 juin. Il s’ag it de Yves Cou isir ! pla du est. On lui sou haite bien type pour le TGV du Sud-Ou

Dur, dur, Balladur. A peine publié, à peine enterré ? Le rapport d’Edoua rd Balladur sur la réforme des collectiv ités locales a suscité de très vives réactions avant même d’être officiellement remis au président de la République. Le toujours sémilla nt ancien premier ministre a été mission né pour simplifier « le mille-feuille de l’organisation territoriale en France ». Une proposi tion a fait l’effet d’une bombe : celle de ramener les régions de 22 à 15, en supprim ant au passage Poitou-Charentes (comme c’est bizarre, la région présidée par Ségolène Royal !), en fusionnant les deux Normandies, le Limousin et l’Auverg ne… Rien de précis concernant Paca. Michel Vauzelle n’a pas manqué toutefoi s de réagir. Le président socialiste du Conseil régiona l n’apprécie particu lièreme nt pas l’idée de regrouper l’élection des élus départementau x et régionaux en surppri mant les cantons. « Les Régions doivent ainsi être pleinement responsables et trouver

dans l’Etat un interlocuteur fiable, qui cesse de lui opposer des doublon s administratifs et des blocages politiques », a-t-il lancé le 20 février à l’issue de ses Etats générau x (lire page suivante). Mais il n’y a pas le feu au lac. La future loi doit être mise en place en 2014 ! C’est un des Feux les déchets et les promesses.Eugène Caselli,

dossiers les plus fumeux des Bouches-du-Rhône. Le 19 février, er avec le le président PS de Marseille Provence Métropole, a donc fait approuv brûler pour -Mer Fos-sur à teur incinéra d’un ction constru la soutien de l’UMP, ël Guérini, les déchets de l’agglomération à proxim ité de Fos-sur-Mer. Jean-No s’opposer à candidat socialiste aux municipales, avait promis de tout faire pour bien trop it coutera contrat le rompre que ais désorm ent expliqu Tous ce projet. destinée ne commu la de PS maire le di, cher : 500 millions d’euros. René Raimon et 3 Modem le Verts, les Seuls 20). page (lire fulmine s, à accueillir les bordille tion… élus communistes (sur 14) se sont opposés, en vain, au vote de la délibéra


notre belle région

le Ravi n°61 mars 2009

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Le CG 13 privatise l’insertion Comme tous les pays européens, la France devra avoir transposé dans sa législation la directive « services » à la fin de l’année. Au même titre que La Poste ou la santé, l’insertion pourrait être concernée. Le Conseil général des Bouches-du-Rhône l’applique déjà. Etat des lieux en Paca. Par Jean-François Poupelin

J

ean-Noël Guérini est un vrai petit docteur Folamour de l’insertion. Depuis que la décentralisation de 2003 a imposé aux départements cette compétence, le président socialiste du Conseil général des Bouches-du-Rhône en a fait son terrain d’expérimentation politique. Après la chasse aux Rmistes sans contrat d’insertion, après le Revenu de solidarité active de Martin Hirsch, le candidat malheureux à la mairie de Marseille lance la généralisation de la mise en concurrence de l’insertion. Apparus dans ses services à l’occasion de l’expérimentation du RSA sur Marseille, il y a un an et demi, les appels d’offres sont désormais systématisés dans ce secteur. L’accompagnement à l’emploi y a été soumis cette année, l’accompagnement social doit suivre en 2010, année d’ouverture du marché des services au niveau européen, la nouvelle directive Bolkenstein. A l’exclusion des Services sociaux d’intérêt général (SSIG), du logement social, de l’aide à l’enfance, aux familles et aux personnes dans le besoin, ainsi que les services d’intérêt général non économique de la police et de la justice (sic). « Comme l’insertion n’est pas incluse dans la liste des SSIG, nous avons une obligation légale », explique Lisette Narducci, adjointe PS à l’Insertion de Jean-Noël Guérini.

Insertion d’un mensonge Pas si sûr. Michel Vauzelle, président socialiste de Paca, fait le forcing pour que la formation, une de ses compétences, fasse partie de la liste. La porte est donc toujours ouverte... « Les services sociaux sont concernés à partir du moment où ils disposent d’un mandement d’une collectivité et d’une aide publique consolidée », explique Samuel Le Floch, chargé d’affaires européennes à la FNARS (1) et membre du Collectif SSIG, un lobby qui milite pour que les services sociaux ne deviennent pas les nouveaux plombiers polonais.Et Samuel Le Floch d’assurer : « L’appel d’offre est dans l’air du temps : il permet à l’élu de se protéger juridiquement, il impose aux structures de fonctionner avec un budget au plus près des frais réels, il permet de réduire le nombre d’opérateurs et de formater l’offre. En résumé : c’est une logique de performances qui conditionne le paiement qui remet en cause le travail d’innovation des associations qui ont influencé la législation et les pratiques. »

1 Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale. Pétition en ligne : http://www.mp4-champsocial.org.

L’appel d’offre de l’accompagnement à l’emploi pour la période 2009-2011 du Conseil général des Bouches-du-Rhône n’échappe pas à la rigueur budgétaire. Le Département impose un nombre précis de suivis d’allocataires et de réinsertions professionnelles (100 et

25) et un paiement à la pièce - comme dans l’hôtellerie ! - avec un prix pour chaque activité. Sans oublier des sanctions en cas de rendement trop faible ! « Cette volonté d’aller au moins disant renvoie à une autre actualité : la remise en cause de la convention collective des travailleurs sociaux, avec notamment l’individualisation des salaires. Les frais de structure des associations sont le seul poste sur lequel les départements peuvent agir s’ils ne veulent pas augmenter les impôts pour financer le social », analyse Bruno Mouret, éducateur spécialisé à Avignon et délégué CGT.

Entrisme dans l’insertion Les directions de structures sont partagées sur la question. Directrice générale du Centre départemental d’insertion sociale (Var), Josée Massi, appel d’offre ou pas, est sereine : « Il faut mieux connaître le territoire pour y intervenir, et nous sommes présents dans 153 communes. » Et pour cause ! Elle a le monopole sur le diagnostic d’entrée dans le RMI et l’accompagnement à l’emploi, par convention avec le Conseil général, qui gère de son côté l’accompagnement social. Moins sexy : la présidente de l’association est l’adjointe à l’Insertion d’Hubert Falco, maire UMP de Toulon et secrétaire d’Etat à l’Aménagement du territoire... Mais Josée Massi le jure : « Elle est la seule politique et n’en fait pas. » Mylène Chassang, sa consoeur de l’Association des centres de préformation Méditerranée (Marseille),

est de son côté plus mitigée. Si sa structure a fait partie des quatre lauréats à l’appel d’offre de l’expérimentation du RSA, elle assure : « Je préfère la convention, elle est plus adaptée aux SSIG et plus souple que l’appel d’offre, qui prend en compte le mieux disant financier à hauteur de 40 % ou 50 % et a un cahier des charges très précis : modalités de paiement, définition des missions, contenu des prestations, nombre d’heures, résultats attendus, etc. » Du côté des travailleurs sociaux des Bouches-du-Rhône, l’opposition est par contre totale. Mais la fronde va au-delà de la marchandisation de l’insertion. Depuis le début de l’année, ils s’opposent à l’ensemble de la politique de leur Département. « Depuis 2004, on est passé à une politique uniquement centrée sur le travail. Aujourd’hui, 70 % des nouveaux allocataires sont artificiellement orientés dès leur premier entretien vers l’emploi et ne seront plus suivis que par leur accompagnateur à l’emploi. Comme pour les Rmistes qui sortent du dispositif au bout de trois mois avec un contrat de 78h au SMIC, ils n’ont pas besoin d’accompagnement social. Ce qui justifie selon Lisette Narducci la suppression de 6 postes dans l’accompagnement social. Pourtant, ils reviennent nous voir car leurs problèmes de logement ou de santé n’ont évidemment pas disparu. Avec ce public, il y a besoin des deux formes d’accompagnement », dénonce Stéphane Montabone. Et de promettre : « L’appel d’offre va accentuer cette orientation en créant des allocataires de plus en plus

dépendants du projet d’insertion. Comme pour le RSA, ils devront coller aux emplois, de préférence non qualifiés. »

Félicitations du gouvernement A trois mois de la généralisation de l’œuvre de Martin Hirsch, la polémique s’ajoute à une situation ubuesque. 28 000 nouveaux allocataires (bénéficiaires de l’allocation parent isolé, travailleurs pauvres) sont attendus dans les Bouches-du-Rhône, 33 000 dans le Var, et les collectivités tout comme le Pôle emploi sont dans l’expectative. Personne ne sait qui gèrera quoi. Seule certitude : les effectifs ne sont pas au rendez-vous. « La CAF a demandé 2 000 agents supplémentaires, il y en a 867 de prévus ! Dans les Bouches-du-Rhône, 30,5 postes sont annoncés alors qu’il en faudrait quatre fois plus ! Sans compter que personne ne sait qui va prendre en charge l’accompagnement social », dénoncent Sabrina Jorda et Lionel Zaouatti, respectivement cadre et employé de la CAF et tous les deux à la CGT. Lisette Narducci n’en a cure. Le premier juin sera un peu aussi son jour de gloire, comme elle s’en félicite : « Même si je conçois les contestations, je maintiens qu’on peut avoir une politique de solidarité ambitieuse par la rigueur, la transparence et la justesse. D’ailleurs, notre processus d’entrée dans le RMI a été repris presque mot pour mot dans la réforme du RSA », se congratule l’élue. Reste à savoir s’il faut s’en réjouir avec elle.


colonne Maurice

GRENOUILLE

EN DIRECT DE BABEL MED LES 26 / 27 ET 28 MARS 2009 Pour la 5ème édition de Babel Med, Radio Grenouille déplace son studio mobile et vous propose des interviews, des show cases, des extraits de lives avec les acteurs des musiques du monde.

Grenouille sera en direct du forum les 26,27 et 28 Mars de 17 à 18h, et le 28 mars à partir de 20h30. Grenouille vous invite à plonger au cœur des concerts avec les artistes et les Djs résidents du 88.8 autour d’une émission en public et en direct des Docks des Suds.

Voyager autrement, imaginer l’ailleurs... Radio Grenouille 88.8 fm www.grenouille888.org

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notre belle région

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Des partis en pagaille Le 7 juin prochain, on vote ! Et les manœuvres préparatoires aux élections européennes ont déjà commencé dans le « Sud-Est », la grande circonscription incluant la région Paca.

Quoi de neuf lors des élections européennes le 7 juin prochain ? La région Sud-Est (Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Corse et Rhône-Alpes) devra appliquer la loi sur la parité. Autre nouveauté : l’abaissement du seuil de remboursement des frais de campagne de 5 % à 3 % des suffrages exprimés. Conséquence : la présence d’une ribambelle de groupuscules comme « Debout la République », du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, ou le fantomatique « Résistances » dont l’écologiste marseillais Victor-Hugo Espinosa pourrait conduire la liste. Scrutin difficile pour la droite (à peine 17 % en 2004 et trois députés sur treize dans le grand Sud-Est), l’UMP serre les rangs en s’alliant avec « Nouveau Centre ». La sortante Françoise Grossetête a été confirmée en tête de liste. Gaston Franco, maire de SaintMartin-en-Vésubie (06) est prévu en seconde position. La marseillaise eurodéputée sortante Dominique Vlasto est annoncée à la 3ème place. A l’extrême droite, Jean-Marie Le Pen, sera en tête de liste dans le SudEst, relativement la moins difficile pour lui. Le FN, se contente pour cette campagne de ressortir sa rhétorique vieillissante avec des affiches telles que « ma famille avant l’Europe ». Crédité de 6 % des intentions de vote par un sondage Ifop-Match le 19 février, le parti d’extrême droite espère toujours. « Les gens commencent à comprendre que Sarkozy les a bernés », affirme Jackie Blanc, secrétaire départemental du FN 13. Mais, exsangue, le Front national ne financera pas la campagne de ses candidats !

Jean-Luc Bennahmias, ex euro-député Vert, portera cette fois-ci les couleurs du Modem. Les Verts justement ont choisi de placer en première position Michèle Rivasi, fondatrice de la Crii-Rad (Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité). A la gauche de la gauche, le Nouveau parti anti-capitaliste d’Olivier Besancenot, ne s’est pas encore positionné. « Le contexte nous est favorable, mais nous sommes davantage mobilisés sur les luttes sociales », analyse Alain Castan du NPA 13. Le nouveau parti rejoindra-t-il la coalition unissant le parti communiste et le parti de gauche, créé par le dissident socialiste Jean-Luc Mélenchon ? Lutte ouvrière, dont la nouvelle porte-parole nationale Nathalie Arthaud sera tête de liste dans le Sud-Est, a déjà annoncé qu’elle préfère partir en solo. Et au PS au fait ? Martine Aubry, impose une « règle de non-cumul de mandats ». Ce qui en fait tousser certains. « C’est vrai qu’il faut beaucoup négocier au sein de l’appareil », avoue Jean-David Ciot, secrétaire fédéral adjoint du PS 13. Le marseillais Patrick Mennucci, proche de Ségolène Royal, a dû remiser dans sa poche ses ambitions. Pour la tête de liste du SudEst, il a fallu, comme en 2004 avec Michel Rocard, choisir un parachuté : le royaliste Vincent Peillon. La lyonnaise Sylvie Guillaume décroche le 2ème position et le marseillais Karim Zéribi (lire page 27), le 3ème rang. Un vote interne organisé le 12 mars doit officialiser cette délicate synthèse… Rafi Hamal

La Vauzelle touch Des « états généraux de la région » ont débattu de « l’avenir des services publics ». Une idée de Michel Vauzelle contre les réformes du gouvernement. Et pour renforcer son image… Le président de la Région a initié des « états généraux de la région » sur le thème « quel avenir pour les services publics de nos territoires ? ». Motif de cette poussée de fièvre : l’Etat ne prendrait pas assez en compte les collectivités locales. Du 19 janvier au 16 février, à l’initiative de Michel Vauzelle, six réunions se sont déroulées en Paca en présence d’élus du Conseil régional, de syndicalistes et représentants associatifs. « Ces forums sont organisés dans un souci d’éducation populaire, mais aussi d’alerte. Avec la « RGPP », le gouvernement installe un nouveau projet sociétal sans aucune concertation », martèle, Jean Marc Coppola, vice président communiste de la Région. « RGPP», voilà la source du problème ! Ces quatre lettres ne disent pas grandchose au grand public. Cette « Révision générale des politiques publiques » est un immense chantier qui doit s’achever début 2010. Mine de rien, elle va se traduire par une profonde réorganisation des services de l’État. On compte aujourd’hui une vingtaine de directions départementales : l’équipement, l’agriculture, la jeunesse et des sports, les affaires sanitaires et sociales... Dans un an, elles seront réunies. Et dans une région où les agents territoriaux pèsent 9 % de l’emploi salarié, soit près de 145 000 personnes, c’est plutôt mal vécu. « Tous les domaines de la vie quotidienne sont touchés : l’éducation, la santé, les transports, les services fiscaux, La Poste », explique Frédéric Larrivée, responsable CGT du

Trésor public dans les Bouches-du-Rhône. « Rationaliser les dépenses de l’Etat : dans l’esprit du chef de l’Etat, cela signifie dégraisser la fonction publique avec toute la violence que cela implique à la fois pour les agents et les citoyens », poursuit Jean David Ciot, secrétaire fédéral adjoint du PS 13. Point de vue que ne partage pas Roland Blum, député UMP des Bouches du Rhône : « la RGPP est nécessaire pour mieux répartir les effectifs, la réforme des collectivités locales va aussi simplifier les strates administratives, le contribuable et l’usager seront gagnants. » Dans les colonnes de La Provence, le 19 janvier, Michel Vauzelle a haussé le ton : « J’ai décidé de m’appuyer sur l’opinion publique pour éviter que l’État ne mène sa propre propagande et ne nous écrabouille. » Le président du Conseil régional s’est aussi offert une imposante campagne publicitaire dans la presse régionale et nationale : pour promouvoir ses états généraux mais aussi, photo à l’appui, lui-même. Michel Vauzelle ne fait pas partie des personnalités hautes en couleur que le grand sud produit en série. Sans accent, peu amateur de galéjades, sa visibilité politique repose sur d’autres stratégies. Le calendrier des réformes gouvernementales est donc aussi l’occasion idéale pour l’élu arlésien de ne pas rater le timing de son redéploiement politique en vue des régionales de 2010. R.H.


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Tanger, génération perdue Guérilla mondaine à Cuba Alors que Fidel Castro (82 ans) se meurt et que son frère, Raúl (77 ans), tente de perpétuer tant bien que mal et le plus longtemps possible le régime, Nicolas Sarkozy a envoyé un « émissaire spécial » à Cuba pour relancer le dialogue avec la France. Un vent d’optimisme et de jeunesse a aussitôt soufflé sur l’île. Car cet homme providentiel chargé de porter haut et fort le drapeau tricolore dans la patrie du Che n’est autre que Jack Lang. A 70 ans, l’ancien ministre de l’éducation de François Mitterrand est un véritable minot au regard des caciques de la bureaucratie cubaine. Il regorge d’enthousiasme, notamment pour la politique internationale de notre omniprésident. Des Antilles à l’Hexagone, le suspens est à son comble. Quel poste dans quelle institution l’Elysée va-t-il offrir à Jack pour le faire définitivement basculer du côté obscur de la force ?

Par Rafi Hamal

Tanger est la base de départ pour tous les candidats à l’immigration clandestine. Les jeunes marocains y rêvent de lendemains radieux dans une Europe fantasmée. Les subsahariens y rencontrent le racisme. Car Tanger la blanche n’aime pas les noirs. Reportage.

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L’appel des appels Comment passer du mode pétitionnaire au mode actif ? Comment réagir face au délitement des partis politiques ? Comment « combattre une idéologie de la norme et de la performance qui exige notre soumission » ? Initié en janvier par Roland Gori, psychanalyste marseillais, « l’appel des appels » multiplie les questions. Une étape indispensable, selon les 60 000 premiers signataires, pour retrouver une « liberté de parole et de pensée » qui serait menacée dans notre « société du mépris », pour « faire le lien entre toutes les réflexions et les mobilisations ». Notamment celles « des professionnels du soin, du travail social, de la justice, de l’éducation, de la recherche, de l’information, de la culture et de tous les secteurs dédiés au bien public ». Le 31 janvier, un millier de personnes se sont réunies à Paris. Le 18 mars, rendez-vous est donné à Marseille pour un nouvel « exercice critique réflexive de la citoyenneté ». le Ravi y sera. Jeudi 12 mars, Cabaret Aléatoire, Friche de la Belle de Mai à Marseille, à partir de 20 heures. Renseignements : appeldesappels13. blogspot.com

anger fut un choc pour Delacroix, dont les carnets sont passés au rang d’oeuvres d’art. Elle a donné aux toiles de Matisse toute leur lumière et tous leurs bleus. Mais aujourd’hui la ville n’est plus que l’ombre d’elle-même. Située au Nord du Maroc, de ses fastes passés de carrefour commercial, il ne subsiste que quelques façades défraîchies, des ruelles escarpées aux pentes raides et des remparts craquelés d’où pointent de vénérables canons depuis longtemps aphones. Le port de Tanger résonne d’un énorme brouhaha. Pêle mêle, cars de touristes, camions de marchandises et voitures de particuliers, débarquent et embarquent dans un ballet fluide, sous la vigilance somnolente des douaniers. A quelques pas de là, éparpillé, le regard scrutateur, un petit groupe observe. Ils s’appellent Ali, Driss ou encore Abdellah et n’ont qu’un seul rêve : « partir ». Le visa est un sésame impossible à obtenir. La majorité d’entre eux l’ont déjà demandé, au moins une fois. Alors, ils tentent l’inimaginable, ils tentent la « clandestinité » Que ce soit en se glissant subrepticement dans un container ou pour les plus « fortunés » en payant un passeur pour la traversée. Le risque de noyade ne dissuade guère (1).

Ce cimetière à ciel ouvert « Mektoub !, C’est le destin », me confie Driss. Pour ces harraga (ceux qui « brûlent » les frontières) entre un présent sans aucune perspective d’avenir et d’hypothétiques lendemains radieux en Europe, le choix est vite fait. En attendant, devant moi, ils rêvent à voix haute. « J’aurai une voiture, et j’achèterai une maison », dit l’un. « Je ferai d’abord la fête pendant un an au moins, après j’économiserai pour aider ma

famille », lance un autre. Construite de bric et de broc, à partir d’éléments puisés aux sources les plus diverses, cinéma, télévision et surtout les récits des migrants, « leur » Europe est fantasmée. Même s’il y a loin du rêve à la réalité, qu’importe ! L’espace d’un instant, ils ont les pieds à Tanger et la tête en Europe. La création de l’espace Schengen en 1990 s’est traduite par la réduction drastique des visas accordés et a suscité un sentiment d’enfermement parmi les jeunes marocains. D’où une explosion de l’immigration clandestine. On estime à un peu moins de 20000, le nombre de personnes qui tentent chaque année la traversée, via Tanger et le détroit de Gibraltar. « Ce cimetière à ciel ouvert » comme le qualifie la presse marocaine. Quatorze kilomètres qui séparent la pauvreté africaine de l’opulence européenne. Quel désespoir, ou quel fol espoir, pousse des hommes et des femmes à s’embarquer sur ces improbables pateras ? (2) Alfred Sauvy, inventeur de l’expression « tiers monde », disait : « ou bien les richesses iront là où sont les hommes ou bien ce seront les hommes qui iront là où sont les richesses ». Et c’est en Europe que sont les richesses. Mais pour tenter d’accéder à cet îlot de prospérité au coeur d’une mer de misère, c’est par Tanger qu’il faut passer.

Les sauterelles noires Ville de transit, Tanger est devenue pourtant une ville de résidence et d’accueil, pour une autre catégorie de candidats à la traversée, les subsahariens. Venus du Sénégal, du Mali ou encore de Guinée, ils sont plusieurs milliers à avoir quitté leur pays à pied et marché des milliers de kilomètres vers le nord dans l’espoir de franchir la méditerranée. Ceux qui « séjournent »

à Tanger espèrent traverser le Détroit et atteindre les côtes de Tarifa. Ils s’entassent dans un quartier insalubre et excentré, quasi exclusivement habité par des noirs : Houma Chouk. Une halte qu’ils espèrent de courte durée et une étape indispensable pour trouver un passeur pour la traversée vers la terre de leurs rêves. Mais cette antichambre du grand départ se révèle difficile à quitter. Alors en attendant, ils doivent se cacher de la police et affronter le racisme quotidien. Un racisme pernicieux qui s’installe au travers des ruelles tortueuses du marché du petit socco... Tanger la blanche n’aime pas les noirs. « Kahlouch » (nègre), c’est ainsi qu’on les qualifie. Et certains médias ne sont pas en reste. En septembre 2005, le journal tangérois « Ashamal » étalait à sa une le titre suivant : « Les sauterelles noires envahissent le nord du Maroc ». La même année, quatorze clandestins d’Afrique noire, avaient trouvé la mort sous les balles des forces de l’ordre marocaines et espagnoles. Ils avaient tenté de franchir les grillages de protection installés entre le Maroc et les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta. Depuis la vie est encore plus dure pour ces « entre-deux », impossible à aborder, trop méfiants. L’après-midi s’essouffle lentement sur la baie de Tanger, proche des remparts. Surplombant la mer, des femmes, des hommes et des enfants, assis face aux côtes espagnoles, regardent et rêvent en silence. Bien plus tard, Driss, Abdellah, Ali et d’autres, s’affairent et prennent place pour une nuit fraîche et courte dans un parc non loin du port. Avant de m’en aller, l’un deux me lance : « demain, Lyon, ils ont aucune chance contre le Barça ». Même pour le foot, c’est toujours l’Europe…

(1) 216 morts dans le détroit de Gibraltar en 2008. Depuis 1988, pas moins de 13 351 immigrés sont morts aux frontières de l’Europe, dont 5 131 ont disparu en mer, selon l’association italienne caritative Fortress Europe. (2) Surnom que l’on donne aux barques équipées de moteur qui transportent les candidats à l’immigration.


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ion et de s. Le nouveau ministre de l’Immigratpas Besson attaque Emmaü un n’est qu’il P l’UM de amis ses à ve liste, prou

l’identité nationale, transfuge socia n d’un compagnon d’Em maüs sans-papiers, mollasson. Eric Besson a adoubé l’arrestatio ans à la communauté marseillaise de la Ham id Belkir, qui était accueilli depu is trois de police, il a été expu lsé en moins d’une ôle Pointe-Rouge. Arrêté lors d’un bana l contr nsables d’Em maüs, Kamel Fassataoui, a été sema ine. Ce n’est pas tout ! L’un des respo : « Quelles sont vos subventions ? Votre chifplacé en garde à vue et longuement interrogé seille89 21/09). La communauté a aussi été fre d’affa ires ? Est-il en prog ression ? » (Mar ers « des personnes au nom à consonance perqu isitionnée, la police rafla nt tous les dossi dition nel est l’un des principes fondaincon ueil étrangère hors espace Schengen ». L’acc ! e. Mais il est mort le curé, alors on s’en fout teurs de l’association créée par l’abbé Pierr

Mémoire sélective pour Brochand.

Le député-maire UMP de Cannes, Bernard Brochand, a une fois de plus annoncé sa participation à une commémoration de la fusillade de la rue d’Isly à Alger, ce 26 mars 2009, au cimetière du Grand Jas. Jean-François Gavoury, président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (voir le Ravi n°55 et n°58) a d’ores et déjà adressé un courrier au maire dans lequel il rappelle la forte connotation de l’événement : « Dois-je

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vous rappeler que ces manifestants avaient répondu à un mot d’ordre insurrectionnel émanant d’une organisation terroriste, l’OAS, composée de déserteurs qui avaient, un an plus tôt, tourné contre la République les armes qu’ils en avaient reçues ? » Il propose « de substituer à cette célébration partisane une cérémonie d’hommage dédiée à l’ensemble des victimes, civiles et militaires, de la guerre d’Algérie ». Un vrai pense-bête pour Bernard Brochant.

Boudjella

l talonne la vérité. Le président du Rugby club toulonnais (RCT) personnalise l’ère de l’argent roi dans le monde du ballon ovale, soulignait-on dans nos colonnes le mois dernier (Cf le Ravi n°60, « Une lanterne rouge et noire »). Dans un entretien accordé à Libération (23/02), Mourad Boudjellal lève un peu le voile sur certaines pratiques du milieu : « Le deal entre les mairies et les

Déferlante de frilosité.

Un des objectifs de Bernard Latarjet, directeur de la mission « capitale européenne de la culture », est d’animer la vie nocturne Marseillaise d’ici à 2013. C’est pas gagné ! Parmi les motifs invoqués par la ville de Marseille de refuser les plages du Prado au festival électro Marsatac (Cf notre article page 21), il y a des raisons techniques (comment clôturer le site ?) et environ nementales (les pelouses vont en prendre un coup !). Maurice Di Nocera, adjoint marseillais chargé des grandes manifestations évoque aussi la sécurité : « Les pompiers ont été catégoriques. Les plages du

présidents est le suivant : «Vous venez, vous mettez du pognon dans le club, vous achetez des joueurs et, en échange, vous récupérez des marchés publics». » Dites-no us, M. Boudjellal, quel est votre deal avec Hubert Falco ?

Prado occupent dans la rade une position particulièrement exposée, en septembre, à des vagues déferlantes qui pourraient emporter des jeunes ! ». Et les nuisances sonores : « Nous avons été trop loin dans l’utilisation des plages du Prado. Nous allons réduire la voilure. Par exemple, si le beach soccer a encore lieu cette année, il n’y aura plus les soirées jusqu’à minuit. Ça fait trop de bruit. » Au dodo en plein été avant minuit. La movida marseillaise bat son plein…

Bru

el, roi de la cl^ oture. Ah ! L’Isle-sur-la-Sorgue, petite Venise provençale avec ses antiquaires, son charme si prisé ! Patrick Bruel y a acheté une confortable résidence secondaire à deux kilom ètres du centre ville. Pas assez isolée au goût du chanteur qui a fait clôturer un doma ine d’une vingtaine d’hectares sans attendre d’avoir officiellement acheté tous les terra ins à la trentaine de propriétaires concernés. Patrick ne s’est pas cassé la voix pour les conva incre, mais a sorti le chéqu ier en paya nt le m2 jusqu’à trois fois sa valeur. Par avocat interposé, il se dit prêt à régulariser a posteriori la situation « à la moindre protestatio n ». Motif officiel de la privatisation compulsive « de ce lieu réputé et séculaire de promenade » selon le Dauphiné Libéré (19/02) ? Lors d’une promenade avec ses enfan ts, le grand homme « s’est retrouvé nez à nez avec des chiens »... la sémilla nte sous-préfecDraguignan pro-Pacs. Qui l’eut cru ? Dans les mariés depuis 2006 : 165 ture varoise, les couples « pacsés » sont plus nombreux que nan a célébré en 2006, 288 en 2007, 351 en 2008, alors qu’au même moment Draguig % de couples 10 que e concern ne Pacs Le « s. mariage 134 et 130 141, ivement respect se serait on quoi, Sans . (14/02) matin homosexuels en Dracénie » nous rassure Var ion. populat la de tiers du près vivre font qui ns garniso des interrogé sur les moeurs

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Les bons tuyaux de Veolia Avignon Le Collectif de l’eau, qui regroupe des usagers, soupçonne Veolia de « vérités inavouables ». Pourquoi Marie-Josée Roig s’apprête-t-elle à lâcher 6,5 millions d’euros à la place de son délégataire ? Et aux frais des contribuables ? Par Jean-François Poupelin

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n a toujours d é n o n c é théoriquement les provisions de renouvellement. Les élus nous assurent qu’elles n’existent plus, mais là, on a l’impression qu’on y touche. » Militante de toujours du Collectif de l’eau d’Avignon (1), Marcelle Landau soupçonne Veolia Eau de ne pas avoir vraiment rompu à Avignon avec des pratiques dénoncées par la Cour des comptes en 2003. C’est Marie-Josée Roig, députéemaire UMP d’Avignon et présidente de la Communauté d’agglomération du Grand Avignon (Coga), qui a mis la puce à l’oreille de ce regroupement d’usagers qui milite depuis la privatisation des services de l’eau et de l’assainissement par le socialiste Guy Ravier en 1986 pour leur retour en régie. Afin de se mettre en conformité avec une directive européenne de 1998 sur une baisse du taux de plomb dans l’eau potable (!), Marie-Josée Roig a innocemment annoncé lors du conseil communautaire de décembre 2008 un investissement, d’ici 2013, de 6,5 millions d’euros pour le remplacement de 5 417 branchements (2) dans cinq communes de la Coga. Dont quatre en délégation de service public (3) : Avignon et Morières (Veolia eau, via sa filiale la Société avignonnaise d’eau), Villeneuve et Les Angles (Saur).

Batailles d’eau

1. Il court jusqu’à fin 2020. 2. Du compteur à la canalisation centrale. 3. Jonquette, la cinquième, est en régie municipale. Dans la Coga, il y a presque autant de contrats que de communes (12). Le refus de MarieJosée Roig d’unifier la gestion de l’eau a été dénoncé par la Chambre régionale des comptes en 2007. 4. Le Collectif de l’eau du Gard vient de déposer un recours sur ces contrats devant le tribunal administratif. Il dénonce un budget insincère et des clauses abusives. De quoi faire baisser la facture de 28 %... 5. Veolia affirme avoir reçu 30 courriers. Selon Marcelle Landau, environ 200 courriers ont été déposés.

Rompu à ces batailles d’eau - il a déjà fait plier Vivendi sur une hausse de tarifs après un combat judiciaire et une grève d’abonnement de 8 ans -, le collectif s’est donc replongé dans ses archives. La militante n’a aucun doute : « Les contrats sont très clairs, le renouvellement des branchements est à la charge des sociétés fermières, sans distingo de leur nature. A Villeneuve et Les Angles, un des arguments du renouvellement à la Saur était justement la prise en charge des branchements de plomb ! (4) Quand à Avignon, c’est encore plus explicite : annexe 3 ou pas, l’avenant n°8 au contrat de 1986 spécifie que le délégataire prend à sa charge le renouvellement de tous les branchements en plomb. » Et de pester : « La part « distributeur » des factures des usagers inclut des provisions devant servir, entre autre, à la rénovation des branchements. Marie-Jose Roig va donc faire payer deux fois les travaux aux usagers ! » Début février, dans un rappel aux contrats et à la loi, le préfet a entièrement donné raison aux représentants des usagers. Au même titre que la campagne de presse qui a accompagné les révélations du Collectif de l’eau, cet avis n’a pas eu de vraie indicence sur la position de la Coga. « Les usagers ne paieront pas deux fois. Mais les contrats sont clairs : seule une partie des branchements

sont à la charge des délégataires », assure Ludovic Morel, son directeur de com. Avant d’annoncer une seule concession : « Concernant Avignon, comme il y a une contradiction, puisque l’annexe 3 à l’avenant 8 précise que seuls 150 branchements en plomb par an incombent à Veolia, nous avons demandé à un cabinet d’avocats d’éplucher le contrat. Il nous démentira peut-être... »

Veolia eau menace Une centaine de clients de Veolia Eau, l’auto-proclamé « leader mondial des services à l’environnement » (sic), ont manifesté, le 27 février, sous les fenêtres du Centre opérationnel Alpes-Provence de Veolia Sud-Est. Ils ont déposé des courriers pour signifier leur refus de laisser la Coga payer la facture (5). Didier Brunet, le directeur du centre opérationnel, a rédigé, dans la foulée, un savoureux communiqué, utilisant toute la science de la rhétorique. Incompréhension : « Les nombreux articles parus dans la presse ces dernières semaines ont profondément choqué Veolia Eau. » Compassion : « Dans le monde, 450 millions de personnes souffrent du manque d’eau et 1,4 milliards n’ont pas accès à une eau saine. L’eau peut devenir source de conflit… » Victimisation : « Le Collectif de l’eau continue un combat sans fin. Pourquoi ? Pour qui ? » Menace : « Veolia Eau se réserve le droit de poursuivre, en justice, les auteurs de déclarations diffamatoires. » Tout y passe ! Du grand art !

Mais pas de quoi impressionner Marcelle Landau. Elle rigole : « C’est pour les journalistes ! A nous, un procès ferait trop de pub ! » Surtout, la militante doute des réalisations de travaux annoncées par Veolia Eau et la Coga. Veolia assure avoir renouvelé 245 branchements en plomb par an depuis sept ans ; 278 sur 2006 et 178 sur 2007 précisait un mois plus tôt Ludovic Morel au Collectif. Trop peu au goût de Marcelle Landau : « Pourquoi n’a-t-on pas le détail des travaux depuis 2002 ? Et s’il reste réellement 2 647 branchements en plomb à remplacer à Avignon d’ici 2013 [530 par an, Ndlr], de deux choses l’une : ou leur nombre était sous-estimé par rapport au rythme contractuel, ou le fermier n’a pas tenu ses engagements sur la période 2002-2008 ! »

Eaux troubles à Avignon Cette accélération forcée ressemble à s’y méprendre aux pratiques dénoncées par Roger Lenglet et Jean-Luc Touly dans leur ouvrage L’eau des multinationales, les vérités inavouables (Fayard). Licencié par Véolia pour avoir notamment dénoncé les « provisions de renouvellement », l’ancien syndicaliste CGT explique au Ravi le mécanisme mis en place par l’inoubliable Jean-Marie Messier au profit de la maison mère : « Une partie des provisions n’est pas utilisée par les sociétés privées parce qu’elles ne font pas les travaux programmés. Par contre, elles accélèrent si le dysfonctionnement est découvert

par les collectivités ou à cause d’un impératif type directive plomb. Mais comme le plus souvent le problème est pointé en fin de contrat, il reste un montant non utilisé. » Magie du système : le contrat est pratiquement impossible à contester, et à son échéance les compteurs sont remis à zéro. Concernant Avignon, un point trouble : pourquoi Marie-Josée Roig lâcherait-elle 6,5 millions d’euros à la place de son délégataire ? « Nous avons voulu garder la maîtrise des travaux pour obtenir des subventions de l’Agence de l’eau, ce qui réduit la part du contribuable », assure Ludovic Morel. Marcelle Landau apporte une autre explication. « Lorsque Marie-Josée Roig a négocié la baisse du m3 en 2002 [-13 % selon la Coga, Ndlr], son chef de cabinet de l’époque a inclus dans l’avenant le renouvellement des branchements en plomb. Et pour moi, si Veolia a signé, elle n’avait aucune envie de les prendre à sa charge ! » Par contre, elle n’est pas contre effectuer les travaux : la première tranche a été attribuée au groupement Vinci-Saur-Veolia... « Le mieux disant », assure le dir’ com’ de la Coga. Ce genre de situation laisse Jean-Luc Touly perplexe. Plagiant le titre de son ouvrage, il s’interroge : « A moins de raisons inavouables, pourquoi les collectivités refont confiance à la société qui les arnaquées au renouvellement d’un contrat ? » La question mérite d’être posée...


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Métropoles & trous jolis - le Ravi n°61 mars 2009 -

Toulon

L’étrange histoire du bottier fantôme Les chaussures neuves du mystérieux « Bottier d’Orsay » jaunissent dans la vitrine d’une boutique fermée depuis plus de 12 ans. Pourtant, la devanture est étrangement nettoyée de toute poussière...

Pour les Toulonnais, c’est une énigme. Impossible de faire du lèche-vitrine au 34 rue d’Alger, car la porte d’entrée du « Bottier d’Orsay » est close et ses grilles sont rouillées. Située dans ce qui fut, jadis, une importante rue commerçante, l’enseigne incarne aujourd’hui l’atonie économique du vieux Toulon. Ornée d’une quarantaine de paires de souliers rongées par le soleil pour lesquelles le père noël n’est jamais passé, sa devanture ne dépareillerait pas dans une ville morte ayant subi l’explosion d’un sous-marin nucléaire. Une riveraine se souvient - presque - du commerce : « Je crois que c’était une affaire familiale. Je ne me rappelle plus de la date de ma dernière venue dans cette boutique, cela fait très longtemps que c’est comme ça. C’est triste, on y trouvait de jolies chaussures en cuir. » L’échoppe a déserté les Pages Jaunes et ne hante même pas les données de la Chambre de commerce et d’industrie du Var. La responsable du fichier consulaire est formelle : « Je n’ai aucune information, bien que moi-même je visualise très bien cette curieuse boutique... » En revanche, au greffe du tribunal de commerce de Toulon, un extrait « Kbis » nous apprend que l’activité débutée en mai 1971, a cessé le 1er mars 1997 avec le décès de son propriétaire, M. Méjean. Le nom de sa veuve et héritière y est inscrit. D’anciens clients se rappellent qu’elle y travaillait avec son fils.

Une commerçante de la rue d’Alger nous éclaire : « Je crois que cette femme est morte aussi. Son fils, qui a plus de 60 ans, est maintenant à la retraite et il ne veut plus travailler. Quant à la fille, elle ne vit pas dans la région. Je ne pense pas qu’il y ait de contentieux entre eux. Il s’agit d’une vieille famille toulonnaise et ils ne sont absolument pas dans le besoin. Le plus surprenant, c’est que l’immeuble entier du dessus est à eux ! D’autres appartements dans Toulon leurs appartiennent aussi. Le fils ne veut rien vendre, ni louer. Tout est vide, appartements comme boutique, depuis des lustres ! Tous les commerçants aimeraient y voir une activité. Mais le fils ne répond pas au téléphone, ni aux lettres, et tous ceux qui ont voulu le joindre pour louer ou acheter n’y sont pas parvenus. Il apparaît parfois le dimanche matin pour venir faire les poussières de la vitrine. C’est tout. » Si les motivations de M. Méjean « fils » exhibant et dépoussiérant de vieilles grolles évoque un certain fétichisme, la mairie de Toulon invoque, elle, depuis son grand totem bleu, « l’esprit de l’immobilisme » (1). Il faut croire que dans le centre ville sinistré, maisons fantômes et musée de la chaussure jouissent de potentialités encore inconnues des mortels.

Jean-Baptiste Malet

Le docu friction

(1) L’adjoint au commerce de la mairie de Toulon, Laurent Jérôme, n’a pas donné suite à nos appels téléphoniques.

Nice

Une Eco Vallée pas très écolo L’excellence environnementale de l’opération d’intérêt national de la Plaine, une arnaque qui cache du béton ? « Je suis pour des réserves foncières excentrées » (1). Pour fêter sa nomination, le 23 janvier, à la présidence de l’établissement public d’aménagement (EPA) de l’opération d’intérêt national (OIN) de la Plaine du Var, Henri Revel a mis l’ambiance... Le maire UMP de Saint-Laurent du Var, également vice-président du Conseil général des Alpes-Maritimes, compte-t-il profiter du projet d’aménagement de 10 000 hectares à l’entrée ouest de Nice (entre l’aéroport et le bec de l’Estéron) cher à Christian Estrosi pour bétonner les dernières terres agricoles de la Côte d’Azur ? Six mois après le lancement du « laboratoire du développement durable en France, en Europe et en Méditerranée » par le député-maire UMP de Nice, initiateur de l’OIN lors de son passage au secrétariat d’Etat à l’Aménagement du territoire, certains craignent le pire. En plus de son plan de prévention des risques d’inondations modifiable sans enquête publique, le Département, détenu par Eric Ciotti, vient d’injecter 25 millions d’euros pour le renforcement des digues du Var. « Les terrains protégés seront immédiatement constructibles », dénonce un membre de la coordination « non à l’OIN », portée par les Alternatifs (2). Autre sujet d’inquiétude pour ces trouble-fêtes : l’impact de l’opération, au joli nom de code Eco Vallée, sur son environnement proche. Car sont également au programme le doublement de l’A8 au Nord de Nice (pourtant retoqué par un débat public) ou encore la poursuite de l’artificialisation du Var (liste non exhaustive). « Il y aura moins de déplacement

grâce au regroupements habitations-travail-commerces et la généralisation des normes HQE, par exemple, mais uniquement sur le territoire concerné par l’OIN », assure le militant « Alternatif ». Dernière crainte de la coordination : le choix de centrer l’activité économique de l’Eco Vallée sur le développement durable (30 000 emplois espérés) risque d’exclure les Niçois du projet. « A l’opposé de notre souhait de profiter du projet pour améliorer l’existant et d’intégrer la population, Estrosi construit un nouveau quartier pour les cadres qui accompagneront ces entreprises de pointes. Sa décision de reporter le prolongement de la ligne 1 du tram vers le quartier populaire de l’Ariane, au profit d’une ligne 2 entre le centre ville et la Plaine du Var est symptomatique », conclue notre informateur anonyme. Tout à son rêve de faire de Nice « LA » métropole du sud de l’Europe devant - défense de rire - Barcelone, Gênes et Marseille, et soutenu, par Michel Vauzelle, président socialiste de la Région, ainsi qu’un PS local qui demande à voir, Christian Estrosi reste très discret sur ces sujets. Au risque de donner à son Eco Vallée une image d’immense Center Parc. Ces domaines verdoyants et clos, où tout le monde est détendu, blond et blanc...

Jean-François Poupelin 1. Nice Matin 30/01/09. 2. Bon connaisseur du dossier, notre témoin a souhaité rester anonyme pour « raisons professionnelles ». Outre les Alternatifs, les élus PC du département sont également très critiques.


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Vernè gue s

Explosion démographique à grande vitesse Le village décroche haut la main la plus forte augmentation de population des Bouches-du-Rhône. Plus de 40 % entre 1999 et 2004. Un exploit réalisé « grâce » au TGV. Pour le meilleur ou pour le pire ? C’est une courbe qui ferait pâlir n’importe quel trader. 377 en 1982, 687 en 1990, 939 en 1999 et 1323 en 2006. En 24 ans, le petit village de Vernègues, situé dans le Nord des Bouches-du-Rhône, a vu sa population augmenter de 357 % ! « On espérait atteindre

les 1 500 habitants en 2015 pour passer un seuil dans le financement des collectivités, mais aussi pour pouvoir se doter d’une nouvelle école primaire, explique Patrick Apparicio, le maire du village qui en est à son 5ème mandat successif. On y est arrivé bien plus vite que prévu et cerise sur le gâteau, on va ouvrir l’école à la rentrée prochaine ! » Elle semble décidément bien loin la nuit du 11 juin 1909 où le petit village, alors blotti contre le château fortifié du Moyen-âge, fut rayé de la carte par ce qui demeure encore aujourd’hui en France le plus fort tremblement de terre (magnitude 6). Un siècle plus tard, le village est descendu de sa colline pour s’étendre encore et encore dans la plaine. Avec l’augmentation du foncier ces dernières années, des habitants d’Aix et des communes proches ont débarqué en masse. « Vernègues n’est pas le seul dans ce cas, avance Gil Dumaz, de l’agence Orpi à Lambesc. Tous les villages alentour, Lamanon, Mallemort,

Charleval ont connu une forte progression de leur population ces dernières années. Car si le prix du foncier a augmenté de 400 %, il est toujours 20 % moins cher qu’ailleurs. »

S’attendant à cette déferlante, l’appelant même de ses vœux, Vernègues a revu son plan d’occupation des sols 2 fois au cours des 20 dernières années. « Et encore, on n’occupe que 80 hectares sur les 1984 que compte le village », rigole le maire. Le reste

est classé en zone naturelle. » Tout irait donc pour le mieux à Vernègues. Sauf que dans le cœur du village, encore perché sur son rocher, des voix commencent à se faire entendre. « Ce n’est plus un village, c’est le royaume du lotissement, s’exclame René, octogénaire assis sur sa chaise comme tous les jours dans la petite ruelle qui mène à l’église.

Vernègues est devenu une ville dortoir, poursuit sa voisine Gisèle. Les gens, en bas, travaillent tous à Aix ou à Berre. Ils viennent juste dormir ici parce que c’est moins cher. Et c’est moins cher du train. » Le village est en effet dominé à 35 mètres de hauteur par les 1208 mètres du viaduc construit pour amener le TGV à Marseille. C’est une présence imposante sur la carte postale, mais également en terme de nuisances sonores et de champs électromagnétiques. Depuis un an, ce n’est plus le seul témoignage de la modernité de Vernègues. Car les éléments du réacteur ITER à Cadarache passeront également par le village quand ils seront acheminés depuis Berre l’Etang. De quoi maintenir les prix du foncier suffisamment bas pour attirer de nouveaux habitants. Jean Tonnerre

A ix- en - Provence

HLM douillets pour cadres incompétents En situation de quasi-faillite, l’office HLM a embauché des cadres à tour de bras. Sous le regard attentif du maire, accuse l’opposition. 2,3 millions d’Euros de perte en 2008, 4,7 millions de solde prévisionnel négatif de trésorerie : l’office HLM d’Aix-enProvence est officiellement au bord de la faillite depuis le conseil d’administration du 29 janvier dernier. Deux rapports de la Mission interministérielle d’inspection du logement social (Miilos) avaient déjà tiré la sonnette d’alarme, en 2003, sur la gestion de Pays d’Aix Habitat et de ses 5 200 logements. Sont surtout pointés du doigt des effectifs pléthoriques (160 salariés) et des embauches à tout va : entre 2003 et 2007 les cadres ont augmenté de 76 %, les agents de maîtrise de 100 %. Sans pour autant que l’efficacité de l’office, qui ne produit que huit logements par an, ne s’améliore. « Le coût des impayés est depuis trois ans le triple, voire le quadruple de la moyenne nationale », note le rapport du commissaire aux comptes. « On a embauché des cadres à tour de bras sans besoins réels et sans qu’ils soient compétents ! », critique Nathalie Leconte, élue municipale communiste et administratrice. Dans un document interne daté de décembre 2005, que le Ravi s’est procuré, un salarié de l’office proteste contre le recrutement d’une personne « qui n’a pas obtenu le bac et ne possède aucun diplôme » à un poste demandant un « bac+2 et 5 années d’expérience ». « Vous avouerez que j’ai du mal à comprendre l’adéquation du CV de cette personne au poste demandé », écrit-il à Dominique Bindler, alors directeur de Pays d’Aix Habitat.

Plutôt que de charger ce dernier, l’opposition municipale préfère renvoyer la balle à Maryse Joissains, présidente du Conseil d’administration. « Le maire et ses proches ont été ultra-présents, depuis huit ans, dans la vie de Pays d’Aix Habitat », explique François-Xavier de Peretti, conseiller municipal Modem. « Lors du dernier conseil d’administration, Maryse Joissains a eu le culot de s’étonner du sureffectif, raconte Nathalie Leconte. Alors qu’elle a fait des interventions pour des embauches ! » Quant à Alexandre Medvedowsky, élu municipal socialiste, il voit là « la volonté, à peine voilée, de Mme Joissains de se débarrasser de Pays d’Aix Habitat, en organisant, de fait, sa déconfiture » (*). Contacté au téléphone, Dominique Bindler coupe court à la conversation. « Je n’ai pas le droit de m’exprimer sur l’office », indique-t-il. Il a été reclassé à la direction du centre de formation des apprentis du Pays d’Aix et a reçu une indemnité d’environ 70 000 euros. « Joli parachute doré pour le féliciter de ses performances », ironise François-Xavier de Peretti. Au final, ce sont les locataires qui vont payer les pots cassés avec une augmentation des loyers de 1,5 % par an (en plus de l’inflation) jusqu’en 2012. Louise Fessard (*) Les secrétariats de Jean Chorro et de Maryse Joissains nous ont indiqué qu’un entretien était impossible avant début mars. Mireille Mantot, la nouvelle directrice de l’office, attend le vote du budget 2009 pour s’exprimer. Rendez-vous dans le numéro d’avril ?


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Métropoles & trous jolis - le Ravi n°61 mars 2009 -

la grande tchatche

René Raimondi

Le maire incinéré Propos recueillis par Benoît Gilles et Michel Gairaud

Votre combat contre l’incinérateur de déchets de l’agglomération marseillaise, adoubé par le PS et l’UMP, est-il perdu ?

C’

est à peine croyable mais, ces derniers temps, de la fumée sort par les oreilles et les narines de René Raimondi, le maire de Fossur-Mer (13). Pour expliquer ce phénomène, le Ravi, « le mensuel régional qui garde la foi » a relu la Bible, le livre de Job précisément, où il est dit : « Une fumée sort de ses narines, Comme d’un vase qui bout, d’une chaudière ardente. » Notez bien que le divin ouvrage n’écrit pas « comme d’un incinérateur ». En quelque sorte, René Raimondi est un spécialiste de la vapeur et du surnaturel. Lorsqu’en 2005, il voit de la fumée blanche s’élever au-dessus de la basilique Saint-Pierre pour célébrer l’élection du nouveau pape, il adresse aussitôt un courrier à Benoît XVI : « J’en appelle à votre haute autorité spirituelle afin que vous puissiez intercéder auprès de Jean-Claude Gaudin dont la foi catholique est profonde et sincère. Je vous demande de réveiller en lui cette lumière de générosité, de compréhension, de tolérance et de bon sens que porte en lui tout être humain, afin qu’il puisse revenir sur sa décision. » Quelle décision ? Celle de construire à Fos, pour brûler les déchets de l’agglomération marseillaise, un incinérateur. Ce brûle bordilles, c’est son chemin de croix. Il aurait pu mener une vie tranquille en restant directeur d’un cabinet d’experts-comptables. Première erreur : en 88, pour ses 29 ans, il adhére au Parti socialiste. Une fantaisie qui le conduit à devenir, en 95, adjoint aux Affaires sociales puis, en 2003, premier adjoint de Fos-sur-Mer. Poste auquel il ne reste pas longtemps, puisque l’année suivante Bernard Granié lui cède son fauteuil de maire. Les électeurs le reconduisent à ce poste en mars 2008. 2008 aurait pu être l’année de la consécration. Tout commence bien. Il devient conseiller général chargé du développement durable et de l’aménagement du territoire. Mais voilà que la communauté urbaine de Marseille bascule à gauche. Et qu’Eugène Caselli, le président de Marseille Provence Métropole, s’apprête à inaugurer l’incinérateur qu’il avait promis de remiser au placard, tout comme Jean-Noël Guérini, le patron des socialistes des Bouchesdu-Rhône. D’autres se résignent. Bernard Granié refuse de plier, manifeste, proteste, agace ses amis politiques. La rumeur enfle : Raimondi, au PS, il est incinéré ! Vous savez ce qu’on dit : Y’a pas de fumée sans feu… M.G.

« On a encore de belles joutes au tribunal devant nous. Quoi qu’il arrive, on ne cèdera rien. La nouvelle délibération votée par Marseille Provence Métropole (MPM) a remis en selle la délégation publique. Elle peut être attaquée. A la base, il y a toujours une cascade de contrats qui ne tiennent plus vraiment la route. Eugène Caselli (le président PS de MPM) dans un premier temps a travaillé avec nous. Il nous a ouvert en grand tous les dossiers. On s’est rendu compte d’un tas d’irrégularités commises au départ par Jean-Claude Gaudin (maire de Marseille, ancien président de MPM). La société Evere, délégataire de l’incinérateur, a revendu au fil du temps les contrats aux banquiers. Cet imbroglio juridique est attaquable. On nous annonce maintenant 71 millions d’avenants sur des travaux déjà réalisés. Les marchés publics, cela ne fonctionne pas comme ça ! Le tribunal administratif va apprécier. Par ailleurs, un commissaire du gouvernement a repéré six griefs pour annuler l’arrêté d’exploitation quand un seul aurait suffi. Le tribunal n’a pas suivi en première instance, certes, mais on verra en appel où les dossiers sont abordés de plus près et, en général, de façon moins politique. Il y a aussi nos recours au niveau de l’Europe. Là, c’est un combat pour les générations futures... »

Pourquoi vos amis politiques ne tiennent-ils pas leur promesse concernant l’arrêt de l’incinérateur ? « Grande question. Il y a eu semble-t-il un accord entre le préfet, Jean-Claude Gaudin, Eugène Caselli, Jean-Noël Guérini (le président PS du Conseil général) et certainement Evere aussi. Du donnant-donnant j’imagine. De quelle nature, je n’en sais rien. »

Eugène Caselli argue du coût considérable – 500 millions d’euros – en cas de rupture de contrat. Vous contestez cet audit ? C’est quoi ce chiffre, d’où il sort ? L’audit, on lui a fait dire ce qu’on voulait bien. Si on ne casse pas la délégation de service public, si l’entreprise continue à avoir le marché, il n’y a pas de raison qu’elle réclame un dédit. Il y avait un tas de solutions qui permettaient d’éviter ce scénario, mais on n’a même pas cherché à les travailler. »

Le pourcentage de méthanisation devrait s’élever désormais à 47 %. Faut-il au moins se réjouir de se rééquilibrage ? « Ce que l’on nous présente ne tient pas la route. 250 000 tonnes en incinération, autant en méthanisation : ils sont capables d’en brûler autant - pas de problème - mais en incapacité totale de méthaniser 250 000 tonnes. L’unité programmée peut à peine méthaniser 60 000 tonnes de déchets avec une technique obsolète. L’agglomération Ouest Provence dispose à côté de l’incinérateur d’un terrain de 5 hectares. Nous attaquons des études pour essayer d’y réaliser une unité de 450 000 tonnes et proposer de méthaniser les déchets de MPM et ce que prévoyait le plan départemental. »

Peut-on en attendant laisser les ordures s’entasser dans la décharge d’Entressen ? Les gars, les Marseillais, oh ! Vos bordilles, vous ne pouvez pas les traiter un peu chez vous ? Pour s’être occupé à Entressen pendant 100 ans des ordures de la ville de Marseille, nous devrions être punis encore une fois ? La décharge n’est plus aussi polluante, mais la montagne est suffisamment grande. Il faut tout arrêter. JeanClaude Gaudin a dit que s’il avait fait l’incinérateur à Marseille, il n’aurait pas été élu. C’est scandaleux, on ne peut pas aller faire chez le voisin ce qu’on n’a pas le courage politique de faire chez soi. »

Un incinérateur est-il réellement un danger sanitaire majeur ? « Je suis véritablement convaincu que ces unités sont dangereuses. On modifie des molécules, on ne sait pas ce que l’on brûle mais on a la certitude que l’on fabrique des dioxines. Aujourd’hui, je suis farouchement opposé à tous les incinérateurs. C’est une technique préhistorique. On nous dit qu’il faut trier, revaloriser. Un incinérateur, cela fonctionne avec du papier, du carton et du plastique. Si vous les enlevez, il n’est plus rentable. Car vous ne brûlerez pas vos peaux de bananes avec du fioul, cela coûte trop cher ! Donc, si l’on veut que cela fonctionne il ne faut pas trier. »

Fos-sur-Mer prospère pourtant grâce à des industries bien plus polluantes. N’est-ce pas contradictoire ? « On est habitués donc on peut crever ! Le discours qui consiste à dire que ce n’est pas grave d’avoir l’incinérateur parce que l’on est déjà pollués, je ne veux plus l’entendre. C’était celui de JeanClaude Gaudin, du préfet, c’est maintenant celui de Jean-Noël Guérini. C’est vrai que l’incinérateur nous a ouvert les yeux à Fos, à moi, à mes habitants, à toutes les associations de défense. On s’est vraiment rendu compte que depuis des années on nous disait « dormez tranquille », et qu’en réalité on était vraiment dans une zone dangereuse. Jean-Noël Guérini ferait mieux de venir un peu plus souvent et de se rendre compte de ce qui se passe. »

Se dirige-t-on vers une nouvelle dissidence socialiste à l’Ouest du département ? « C’est possible. Que va-t-il se passer ? Moi-même, je ne sais pas ce que je vais faire. Des militants hésitent à reprendre leur carte en 2009. Pour l’heure, je pense qu’il faut faire plutôt l’inverse, aller chercher du monde et montrer que l’on a du poids. Cela fait 6 ans que je me bats contre l’incinérateur, je continuerai à le faire jusqu’au bout. Peu importe les conséquences. Si la guerre devient totale avec les dirigeants du PS, je préférerai sortir. Au moins, on ne pourra plus me dire : « Tu ne peux pas faire ça, tu es un camarade. » Je ne suis pas isolé. »

Vous pouvez encore mettre un pied au Conseil général ? « Ma secrétaire est toujours en place, j’arrive à la joindre par téléphone... Je rappelle que je n’ai pas été élu par Jean-Noël Guérini. Au deuxième tour aux cantonales, j’ai fait 89 % à Fos. Quoi qu’il arrive, je continuerai à aller au Conseil général et à regarder qui il faut droit dans les yeux. Je ne baisserai pas la tête. »

Tout autre sujet : que peut faire le maire de Fos-sur-Mer face à la crise qui frappe sur sa commune des mastodontes industriels comme Arcelor Mittal ? « J’essaye d’être au plus près des travailleurs. J’ai été dans toutes les manifs. Mais le pouvoir du maire est ridicule. Ce n’est même pas le médecin, c’est l’infirmier qui met des pansements là où ça fait mal en espérant que cela guérisse tout seul. Sachant que les directeurs des industries sur place ne mènent pas non plus la barque. Malgré tout, j’ai du mal à imaginer que la zone de Fos, en expansion extraordinaire il y a 6 mois, pourrait se retrouver demain dans le gouffre. Nous aurons une année 2009 difficile pour l’emploi. En 2010, je suis sûr que cela va redémarrer à Fos... »

Ecoutez en permanence l’intégralité de cet entretien

avec René Raimondi, enregistré le 27/02/2009, sur le < www.leravi.org >. Et retrouvez en direct la Grande Tchatche sur le 88.8 FM, tous les 4èmes samedis du mois à 11 heures. Prochain rendez-vous : samedi 28 mars.


le Ravi n°61 mars 2009

Cap au Nord ?

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Par Jean Tonnerre

Marseille souhaite implanter de grandes manifestations culturelles près du centre commercial Grand Littoral. Mais le festival Marsatac n’a pas envie de rejoindre les quartiers Nord. Une phobie de bobos ?

E

n contrebas du centre commercial Grand Littoral, dans les quartiers Nord de Marseille, les trois plateformes en étages sont devenues très attractives. Après le projet de complexe sportif des frères Zidane (Cf le Ravi n°59), voilà que la mairie lorgne sur ces terrains vagues. Elle souhaite y installer des manifestations qui avaient traditionnellement lieu sur le « J4 », à l’entrée du vieux port, où va se construire le musée des civilisations. Premier à essuyer les plâtres : le festival Marsatac, qui « mixe les cultures électroniques et urbaines », programmé fin septembre. « Nous avions émis des souhaits, en premier le port, puis les plages du Prado, se souvient Béatrice Klindjian, chargée de production à Marsatac. Mais avec tous nos partenaires, nous étions d’abord tous d’accord pour écarter Grand Littoral. » Jusqu’à ce que ce dernier lieu, en janvier, soit choisi par la ville. « Nous sommes prêts à acheter les terrains, les viabiliser et à les sécuriser, affirme Maurice Di Nocera, adjoint aux grandes manifestations. Si Marsatac ne veut pas y aller, c’est pour une question d’image. » En clair les « bobos électros » rechigneraient à s’exiler dans les quartiers populaires. A Marsatac, on balaye du revers de la main pareil procès. « On nous demande de nous projeter à Grand Littoral sans aucune certitude, explique Béatrice Klindjian. Il faut faire une étude de sol car ces terrains, composés de remblais, sont ceux- là même qui soutenaient l’UGC qui s’est effondré ! Nous recevons quand même 10 000 personnes chaque soir ! Et tout cela 7 mois avant le festival ! C’est n’importe quoi ! On préfère encore la solution des docks des suds ! » Quoi qu’il arrive pour Marsatac, la vocation culturelle de Grand Littoral semble devoir rester à l’ordre du jour. Bernard Latarjet, le directeur de Marseille Provence 2013, a confirmé le 29 janvier que « ces terrains seraient utilisés pour les grandes manifestations de la capitale européenne de la culture » en 2013. Quoi de plus réjouissant effectivement que d’amener la culture au coeur du Marseille populaire ? Autour du centre commercial, on trouve en effet trois « joyaux » avec les cités de la Bricarde, du Plan d’Aou et de la Castellane. « Un tiers des habitants ont moins de 25 ans, il y a beaucoup de familles monoparentales, un taux de chômage de plus de 15 %, des problèmes de délinquance et de drogues, précise d’emblée Adelafi Louafi, le directeur du Centre social de la Bricarde. Si des manifestations culturelles sont parachutées ici, ça va donner beaucoup d’espoir. Mais si les jeunes ne s’y retrouvent pas, ça va provoquer aussi pas mal de problèmes, exactement comme avec le centre commercial. » Samia Ghali, maire PS du secteur, ne dit pas autre chose : « Si ça se fait, il faut absolument des équipements gratuits pour les gens des quartiers. Voilà pourquoi j’ai proposé d’installer en plus sur cette zone un complexe sportif et de loisir gratuit qui comprendrait des terrains de basket, de foot, un bowl, mais aussi des équipements culturels, ainsi que toute la partie fruits et légumes du marché aux puces des Arnavaux destinée à disparaître avec le projet Euromed III. » Décidément, très attractif, Grand Littoral ! Le centre commercial a été racheté, en décembre dernier, par Corio à la Camif pour 385 millions d’Euros. Si les projets sportivo-culturels de la mairie aboutissent, Grand Littoral pourrait prétendre au statut de zone de loisirs et ainsi ouvrir en toute légalité le dimanche…

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Les amis du Ravi

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Les mots ravis

Cuisiner, c'est déjà résister

Picoler, c'est déjà cuisiner

Supporter, c'est déjà picoler

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Plasma et vieilles antennes Les rencards

Revue de presse de Marie

Nounours

Sur la toile

Le navet

La famille nucléaire

21


22 RTT le Ravi n°61 mars 2009

cop inag e s

^me en retraite Se battre me

1939, les C’était il y a 70 ans. Du 29 janvier au 13 février à « la er résign se t doiven s, vaincu républicains espagnols, fuyant les retirada » : près d’un demi-million de personnes Pyrénées pour troupes franquistes traversent coûte que coûte les ouverts ! Le rejoindre la France. On ne les y accueille pas à bras radical qui un er, Daladi rd Edoua is, frança nt chef du gouverneme des consignes avait pourtant participé au Front populaire, donne n », selon de fermeté. On ouvre des « camps de concentratio y entasser les la propre terminologie de l’administration, pour les griffes réfugiés, sans hésiter à renvoyer les « valides » dans Josep Bartoli, de la dictature espagnole. Parmi les exilés : marxiste), jeune militant du Poum (parti ouvrier d’unification socialiste lique Répub de rêves dessinateur. Il laisse derrière lui ses bombes, les sous meurt qui Maria, te, encein gne et une compa Bartoli, es Georg , neveu Son ir. en tentant elle aussi de s’enfu croqués Josep de s dessin les blant rassem en livre beau signe un sont réalistes, au cours de l’exode et dans les camps. Certains leur caractère force avec ent affirm es D’autr ants. déchir s parfoi geôliers de la les contre , Franco de satirique, contre le régime occupée par d’être même avant ant abdiqu ise frança lique Répub cé : il a renon jamais n’a et u survéc a l’Allemagne nazie. Josep à New-York. installé s’est puis , Rivera Diego ue Mexiq au rejoint ies sur les Georges présente dans le même livre ses photograph que rien ne chemins de « la retirada ». Pour mémoire. « Parce disparaît jamais complètement ».

La retirada, dessins de Josep Bartoli, Photographies de Georges Bartoli, récit de Laurence Garcia, éditions Actes Sud BD.

M.G.

L'affaire à lire

où le Voilà une bande dessinée qui tombe à pic. A l’heure une dans monde le plonge vrille, en parti ier, financ capitalisme te, essayis liste, journa , crise économique et sociale, Denis Robert BD d’une héros et eur co-aut fois la à t romancier, devien oi de cette autobiographique. Il y retrace le comment et le pourqu igation l’invest pour goût son e « affaire des affaires » dans laquell de récit un tome, r premie ce Dans . plongé l’ont tion et son obstina par illustré et oard story-b 200 pages cisaillé par Yan Lindingre au ondant Laurent Astier, on y découvre comment un « petit » corresp la finance de es couliss les dans plongé e retrouv se ion Libérat de exes et internationale, des paradis fiscaux, des mécanismes compl prévus sont es volum autres Deux tion... corrup la implacables de scandale où sera décryptée la saga de l’affaire Clearstream, e Chirac, politico-financier où l’on retrouve des noms comm ent avec racont que ce dans sant réjouis de Rien . Villepin y, Sarkoz couvert sous où, e invisibl t brio les trois auteurs : le règne de l’argen avec la ttent, perme os numér à es compt des re, du secret bancai r les profits complicité passive du personnel politique, de recycle mafieuses... de la drogue, du terrorisme, des sectes et des activités Leur BD, plaisir. font nous ices compl ses et Robert Denis Pourtant, ce que saisir de s moyen rythmée, parfois amusante, donne les sible. préhen incom rendre à certains s’évertuent

L’affaire des affaires, tome 1, « L’argent invisible », par Laurent Astier, Denis Robert, Yan Lindingre, éditions Dargaud.

la revue de pre sse

L'ami du président

Un pied dans les casinos, un autre dans l’immobilier. Quand on cite le nom du secrétaire d’Etat aux sports Bernard Laporte, c’est bien souvent en relation avec une enquête judiciaire ou financière n’ayant qu’un lointain rapport avec le rugby. C’est cette « face cachée de l’ami du president » qu’explore Michel Biet dans Derrière Laporte. Une immersion dans le « système Laporte », ses mécanismes et ses réseaux mais aussi une entreprise qui fait évoluer l’image du coach des Bleus en montrant les aspects les plus sympathiques de cette personnalité contrastée. Au final cette enquête intéressera tous ceux qui s’intéressent au rugby, à la politique, aux affaires et... au grand banditisme. On apprend notamment que Robert Fargette, frère du caïd toulonnais Jean-Louis Fargette, abattu en Italie en mars 1993, était - avec André Moga et Max Guazzini - un homme du premier cercle de Bernard Laporte. Comme son frère Jean-Louis, Robert Fargette avait ses entrées dans le monde si particulier de l’Ovalie. En octobre 2000, à La Valette, deux tueurs à moto ont mis un terme aux activités rugbystiques et autres du « pote » à Bernard. Dans son agenda, on a retrouvé le numéro de téléphone d’un député varois féru, lui aussi, de rugby. Mais son portable a disparu : des mains bien intentionnées l’avaient fait disparaître avant l’arrivée de la P.J. Ses assassins courent toujours.

Derrière Laporte de Michel Biet, éditions du moment.

J.P. B.

Une beauté d'enfer

C’est dans le numéro 5 de XXI toujours en vente dans les librairies. Ce magazine d’un genre nouveau - on le prend en main avec la même délectation qu’un beau livre ou une BD prometteuse - s’est fixé un objectif pour le moins immodeste : proposer « le meilleur du journalisme ». En consacrant autant de pages que nécessaire pour y développer « l’information grand format », en multipliant les reportages, le plus souvent illustrés par des dessinateurs, en fédérant des auteurs aguerris, le pari est franchement réussi. Avec à la clef, pour ne rien gâcher, un succès public peu commun : un an après son lancement, la diffusion moyenne s’élève à 35 000 exemplaires. Dans le numéro 5, donc, Sylvie Caster, écrivain et ancienne plume du Canard Enchaîné, s’intéresse aux victimes du docteur Maure, l’auto-proclamé « le plus grand chirurgien esthétique du monde ». Leur point commun : être issu de milieux modestes, très souvent des quartiers Nord de Marseille. Le reportage décrit avec humanité le mécanisme les conduisant dans les mains de l’escroc tortionnaire, mythomane et manipulateur qui opérait à vif et sans diplômes. Le conseil de l’ordre a pourtant mis plus de dix ans à le radier définitivement. Du moment que le Docteur Maure ne mutilait que les pauvres...

Revue XXI, numéro 5.

M.G.

le s mot s ravi s

9 mars, 1er jour de misogynie Les hommes font tout à l’envers : après avoir brûlé les femmes, sorcières, voilà qu’ils les admirent, fières. Une journée par an, sacrifions à leur beauté, laudons leur courage : il nous restera 364 jours pour leur faire payer ces attributs.

Immigration choisie

du « campement pour travailleurs En dénichant dans un vide-grenier un plan o, habitant de ce quartier huppé coloniaux au Mourillon », Alexandre Brian l’histoire de France : celui des de lté occu pan de Toulon, a déterré tout un à l’effort de guerre lors des deux indigènes réquisionnés pour concourir « oubliés de l’Histoire » - plus ses de rt dépa de conflits mondiaux. Point –, sa découverte l’a entraîné sur récit qu’ouvrage proprement historique mites, du nom de l’ancien Viet Anna (ou s hinoi la trace des 20 000 Indoc pour satisfaire aux besoins de Nam) enrôlés de force entre 1939 et 1940 le sud de la France. Une sorte dans re cultu l’agri de et l’industrie de guerre peu glorieuse. L’après-guerre, déjà d’immigration choisie avant l’heure. Et ur, est symptomatique : l’aute t emen longu te s’arrê période sur laquelle de Vichy. Face aux celle que e illant la France libre n’est pas plus accue équivalents à ceux es salair vie, de itions cond s leure revendications (meil . Parfois inégal, force la i chois elle nt...), des Français, formation, rapatrieme Preuve qu’il eux. préci pas moins l’ouvrage d’Alexandre Briano n’en reste mite et Anna nd confo ures s-Ma et-de apporte lui-même : le maire du Cann illeurs trava de agnie illi une comp amanite... Sa bourgade a pourtant accue 5. coloniaux pendant la guerre 39-4

M.G.

de Marie Chéné

Les oubliés de l’Histoire. et 1939-1953, Les travailleurs coloniaux, 1916-1920 Midi. du ses Pres Les par Alexandre Briano, éd.

J-F. P.

par Djibril

Horizontalement I II III IV V VI VII VIII IX

Femmes en remplacement. Menacée d’écroulement. Propriété féminine. Ile romantique. Retirée complètement. Nourrissant en général. Le bon voudrait qu’on n’y change rien. Qui t’est destiné. Renard pour la radio. Lèse-féminité. Fera les grands fleuves. Toujours joyeuses. Devraient mener le monde ? Long fleuve transalpin. La parité s’y fait attendre. Avant d’être femme. Propriété féminine. Le régime demande au corps d’y ressembler. Amicale des nostalgiques. X Obsession du miroir. Pose problème. Journalisme un peu rapide. XI Sa mère l’a rendu fou. Nous vivons sous le leur. XII Endort pour longtemps. Plus chaud quand on descend.

Verticalement 1 2 3

Signale un passage féminin. Ancien avoir. Occupaient leurs longues soirées d’hiver. Amélioration en principe. Elles n’en ont obtenu qu’un jour. Longue période. 4 Incarna la marque de féminité. Ne manque pas aux mégères. 5 Négationniste. Dégoûté ou dégoûtant. Restes des particules. 6 Quand tu remueras bien le milieu. 7 Les hommes estiment l’être à présent. 8 Peut devenir amant. Le même obstacle que X.b. Plus mature que VIII.b. 9 Moitié de percussion. Chiffre pas rond qui détermine les cercles. Un 5.c. qui s’est perdu. 10 L’origine qui éclaire le sens. 11 Sont dans le décor. On se le donne avant de jouer. 12 Sans accroc. Les femmes estiment l’être encore.

I II III IV V VI VII VIII IX X XI XII

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Solutions n°60, février Horizontalement : I Impondérable. / II Nues. Ecouler. / III Crise. RCT. Si. / IV Ne. Liard. / V Emmerdeuse. / VI Po. EI. AE. On. / VII Eponges. Chut. / VIII Tertre. Pré. / IX Erase. Arable. / X Neg. Résineux. / XI CEE. Sieste. / XII Essarter. Est Verticalement : 1 Incompétence. / 2 Mur. Opérées. / 3 Peine. Orages. / 4 Ossements. / 5 Migrer. / 6 De. Le. EE. Est. / 7 Ecriras. Asie. / 8 Rocade. Prier. / 9 Autre. Crans. / 10 Hébété. / 11 Les. Sou. Lues. / 12 Erigent. Ex.


le Ravi n°61 mars 2009 -

RTT 23

pic ole r... c 'e st d é jà c uisin e r

Faim

de l’hiver par Christophe de l’Equitable café

Mars attaque : les potagers sont vides, en bascule, on plante pour les beaux jours. Les légumes d’hiver ont été consommés, il reste quelques carottes, patates et deux fenouils. Période de crise, les poches sont vides, l’argent manque. Dans nos placards, quelques condiments, légumineuses, graines et épices, 2 boîtes de conserve. Défendons-nous, festoyons de rien, régalons-nous du peu disponible. Grâce à nos amis indiens, à leur culture culinaire ancestrale, à leur coup de baguette magique, on peut exalter les saveurs, feu-d’artificer nos 3 lentilles et nos deux carottes. Voilà un petit exemple d’alchimie, 3 ingrédients qui transcenderont notre pitance quotidienne : Des graines de fenouil (en vente dans la plupart des magasins d’alimentation générale) Des graines de moutarde De la noix de coco (entière, poudre, lait ou crème)

Base de ragoût de mars avec accent indien

Coteaux d'Aix

" Un Nais, Nine ! " par Etienne Ballan

Le coin. On a beaucoup ri des Coteaux d’Aix. Les Côtes du Rhône, tout parés de leurs nouveaux atours et d’une réputation de nobles pirates des marchés internationaux, méprisent ces petits frères des collines. Trop loin du fleuve et des choses sérieuses, trop mités par les villas des nouveaux riches à qui l’on vend le chant des cigales comme la signature d’un terroir authentique, trop rosés, déjà. Et pourtant, aux bords de cette ville à la campagne bourgeoise et surfaite, on prétend goûter à des rouges simples. En arrivant à Rognes, où la coopérative vous attend dans le virage, et les gendarmes souvent à la sortie du même virage, on peut s’arrêter dans un haut lieu de ce paradoxe. Le chai du Domaine Naïs est récent (2002), on dirait un Cigaloun de plus, arrimé entre pinède et pinard, crépi rose ou ocre, je ne sais plus, sans intérêt. Alors bien sûr, quand l’étiquette annonce « vieilles vignes », on flaire le bon coup du marketing : que reste-t-il de vieux dans une appellation jeune (le décret date de 1985) ? Quelle potion magique a-t-on ajouté au Grenache pour qu’il prétende ainsi jouer dans la cour des grands ? Le vin. N’en déplaise aux Languedociens qui liront ces lignes, Naïs est bien le vin qu’ils ne réussiront jamais à faire : honnête et équilibré. René y va de sa poésie : « Il annonce le printemps, il donne envie de batifoler ». Je le vois bien sur un pique-nique, et René ajoute « plutôt nique, parce qu’il ne pique pas ». Débordé par tant de finesse dans la galéjade, je me plonge le nez dans le verre : déception, on entrevoit l’épice et la pinède, mais c’est un fruit frais, à peine mûr qui passe et laisse peu de saveurs. Espérons qu’il aura plus à offrir en bouche. Ginette en est déjà à son deuxième verre : « il est trop timide. Vin du soleil qui ne s’assume pas : il est bien Aixois à jouer les mijaurées parisiennes sous le soleil de Satan ». C’est la Marseillaise qui parle, elle n’a jamais supporté les petites blondasses qui se la jouent sophistiquées au pays des brunes. Pourtant avec un fromage doux, il accompagne avec subtilité : rien d’imposant, un breuvage que les anciens, romains ou grecs, devaient aimer parce qu’ils voyaient le vin comme l’humble compagnon des mets. Ne pas sortir Naïs sur une daube, bien sûr, mais sortir avec lui pour une partie de campagne, un casse dalle d’été, loin des Cigalouns… Domaine Naïs, Rouge, Vieilles Vignes, 2005, 6,80 € chez les bons cavistes.

(pour 4 personnes) 1 poignée de lentilles sèches 2 carottes 1 fenouil 1 petite boîte de tomates concassées 4 cuil. à soupe d’huile d’arachide 1 cuil. À soupe de graines de moutarde 1 cuil. à soupe de graines de fenouil 15 cl de lait de coco ( ou 4 cuil. à soupe coco poudre) plus n’importe quels légumes frais ou surgelés disponibles 1 cuil. à café de gingembre frais ou en poudre, ou pas) 1 cuil. à café de curry en poudre 2 oignons + sel et poivre Piment et coriandre fraîche (facultatif) 1 Dans une poële ou une cocotte ou une casserole ou un wok, chauffer l’huile, ajouter les graines de moutarde. Dès qu’elles commencent à « pétiller » ajouter les graines de fenouil. Baisser le feu, attendre une minute, ajouter les oignons émincés, remuer, les laisser blondir, ajouter gingembre,(piment), curry. 2 Ajouter les légumes dans l’ordre de temps nécessaire à leur cuisson : commencer par les lentilles, laisser popoter 10 minutes ajouter les autres racines coriaces –pommes de terre, carottes, patates douces - remuer, mijoter 5 minutes, ajouter 2 verres d’eau. Adjoindre des navets, fenouils, haricots.. re 10 minutes de cuisson. Puis des pois, des choux ( fleurs, brocolis, petits ..) ; cuire 10 minutes. 3 Verser la boîte de tomates concassées, le sel, le poivre, laisser cuire 5 minutes. 4 Finaliser avec la noix de coco ( vous pouvez à ce moment-là ajouter des légumesfeuilles tout tendres (épinards, laitues..), laisser glouglouter 4 minutes. 5 C’est fini, servez avec du riz et de la coriandre fraîche hachée.

C’est divin.

C’est une recette m odulable à l’infini, simplifiable ou complicable, l’important ce sont les étapes 1, 3, 4. Pour l’étape 2 : les légumes, on peut tout ou rien mettre, selon l’humeur, les saisons, le temps, les disponibilités du garde-manger, etc…

Bon’app’ !

su ppor te r... c 'e st d é jà pic ole r


24 RTT - le Ravi n°61 mars 2009 -

le s ami s du Ravi

le Ravi, mensuel régional qui tends les bras aux jeunes !

le Ravi fait son université Ateliers, exposition et

le Ravi participe à la journée du journaliste junior jeudi 26 mars à l’Université du Sud à La Garde (83)

Le 26 mars, le Ravi participe à la 8ème journée du journaliste junior organisée par le ministère de l’éducation nationale et la délégation à l’éducation aux médias d’informations de l’académie de Nice, relais du CLEMI (Centre de liaison de l’enseignement et des médias de l’information) dans le cadre de la semaine de la presse à l’école. Rien que cela ! Le but de la journée est de sensibiliser les jeunes (lycéens et collégiens) à la presse et aux médias, en initiant une réflexion critique, condition d’une attitude citoyenne vis-à-vis de l’info. La journée du journaliste junior réunit un public adulte : étudiants, professeurs, associations… Conférences, stands, ateliers de réalisation sont au programme. Au menu du Ravi. Lycéens et collégiens auront l’immense privilège d’écouter les explications de notre dessinatrice varoise Trax : comment travaille-t-elle ? Comment analyse-t-elle et traite-t-elle l’information par le dessin ? Et ils pourront aussi admirer et critiquer l’exposition « les médias sous le feu de la critique », dessins produits par les autres dessinateurs du Ravi. Cette journée spéciale vient s’ajouter aux ateliers sur la presse indépendante et le dessin de presse que le Ravi organise auprès de lycées et collèges de la région pendant la semaine de la presse à l’école.

concours de dessins de presse du 23 au 28 mars 2009

Dans le cadre de la 20ème Semaine de la presse à l’école, le Ravi propose aux collèges et lycées de la région PACA des ateliers sur la presse indépendante et le dessin de presse : débat, exposition, concours de dessins satiriques sont au programme. Journalistes et dessinateurs expliqueront les principes de fonctionnement, de fabrication et de diffusion d’un journal, et les modalités de création d’un dessin. Inscription des collèges et lycées à partir de janvier 2009 sur le site du CLEMI : www.clemi.org et auprès du Ravi : ccharlier@leravi.org, pas de délai mais le plus tôt est toujours bienvenu !

Rencontre des amis du Ravi Mercredi 11 mars à 18h au café Culture à Toulon (83) Les amis du Ravi se réunissent dans le Var à Toulon mercredi 11 mars à 18h au Café Culture. Cette deuxième rencontre varoise sera animée par un débat autour de la « grosse enquête » du mois : un an après les municipales, que sont devenues les promesses de nos maires ? Une occasion aussi de venir discuter, s’informer et échanger entre amis du Ravi... Alors que vous soyez amis du Ravi, lecteur ou tout simplement citoyen : on vous attend ! Café Culture - 24 Paul Lendrin 83000 TOULON http://cafe-culture.org/ - tél. : 04 94 62 44 52

Rejoignez les amis du Ravi ! Vous croyez au nécessaire pluralisme de la presse. Vous voulez favoriser une initiative indépendante. Vous ne supportez plus que votre voisin reste devant la télé. Vous voulez crier haut et fort « lisez le Ravi ! ». Vous souhaitez soutenir votre mensuel préféré. Vous êtes bourré d’idées et de compétences multiples et surtout variées ! Alors vous êtes le bras armé du Ravi ! Rejoignez les amis du Ravi ! Devenez un relais du Ravi chez vous et autour de vous ! Diffusez, communiquez, abonnez, réseautez, affichez, débattez, criez, écrivez… Comment faire ? C’est simple ! Contactez Chloé au 04 91 08 78 77 ou par mail : ccharlier@leravi.org le Ravi est votre mensuel. Faites-le vivre avec nous !

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navet

le Ravi n°61 mars 2009 -

RTT 25

par Brock Holly

tv

Plasma et vieilles antennes

Plus belle la life ? Par Rébecca Blackfoot Après une dure journée de labeur à moissonner dans cette vallée de larmes, voici venu le temps des rires et des chants... 20h10 sonnantes. Le brouhaha du dehors s’estompe et je me prends à imaginer une vie bien plus belle, jetée comme une loque sur ce bon vieux canapé. Un moment de doute existentiel pourtant. Un bon roman pas trop difficile adapté à mon état de mollusque ? « Songs from a room » de Leonard Cohen en boucle jusqu’au bout de la nuit ? Des revues bêtes accompagnées d’un grand verre de vin ? C’est oublier que la télécommande, telle le vil python Kââ, hypnotise. Mécaniquement, le doigt tape fébrilement sur le 3. La vie la plus belle, c’est sur la 3 ! Un fol espoir me gagne. « Aie confiance... », susurre la boîte noire dans la pénombre. La décompression s’annonce plutôt bien. Lâcher prise. Les enjeux ne semblent pas trop violents dans le monde merveilleux de « Pblv » : qui a couché, qui couche, qui couchera avec qui ? On est au cœur de Marseille, au Mistral, quartier coquille de noix avec ses personnages qui cumulent les aventures de la vie à très grande vitesse. Pas de temps à perdre. Coups de foudre, mariages, tromperies, joies et déceptions rebondissent dans les quatre coins de l’écran. Au détour d’un baiser cependant, me voilà le souffle court. La bluette vire soudain au cauchemar : insoutenable descente aux enfers. La machine s’emballe. Comme si le journal du soir avait soudain envahi cet espace privilégié de détente. Un tsunami de questions de société déferle sur ma faible cervelle sans défense. Agitation des neurones. Pour ou contre le mariage des prêtres, des homosexuels, des vieux ? Répression ou prévention ? Pour ou contre l’avortement ? Le cannabis, c’est mal ? Et le problème de l’alcoolisme dans la police ? Roulée en boule tout contre l’accoudoir, la gorge nouée, c’est l’arnaque ! Aux côtés des héros familiers - qui recouvrent toute la palette des âges, des couleurs de peau et des csp - sont tapis les racistes, les dealers, les violeurs, les trafiquants, la mafia, les flics ripoux, les psychopathes, les fantômes voire le diable en personne... Plongée en apnée dans les basfonds d’un univers glauque où rôde le mal, au bord de la crise de nerfs, je suis sans doute vexée de m’être laissée berner par un sémillant générique qui, sous le ciel d’une Marseille de carte postale, me promettait que « si on tend la main, pour elle, la vie est plus belle... plus belle ». Heureusement la délivrance est rapide. Le bout du tunnel, à 20h35. Les images de la cité radieuse défilent à nouveau. Comme si un coucher de soleil sur la Méditerranée pouvait nous faire tout oublier... « Des oiseaux sans limite, donnent un sens à ton histoire », chante le poste. Je ne suis pas sûre de bien comprendre. Un seul remède pour sortir de cet état de fragilité psychologique : changer d’oiseaux et siroter « Like a bird on the wire » de notre cher Léonard. Enfin apaisée.

net

Sur la toile

Tous les mois dans le Ravi, l’animateur de Rue89 Marseille surfe dans notre région virtuelle…

My blog is beautiful (1/3) par Rémi Leroux Il y a d’abord eu le blog d’Etienne Chouard, un prof de lycée de Marseille célèbre pour avoir provoqué, il y a quatre ans, des débats mémorables autour du référendum sur la constitution européenne. On a d’ailleurs considéré à l’époque qu’Etienne Chouard avait été l’un des tous premiers blogueurs « influenceurs ». Autrement dit un blogueur dont les informations sont susceptibles de modifier le jugement du plus grand nombre, selon une formule désormais célèbre : affluence = influence. D’une certaine manière, etienne.chouard.free.fr a marqué les esprits. Son travail de pédagogie, d’explication de textes et d’analyse du traité constitutionnel aurait donc contribué à faire progresser l’idée du « Non » dans la société française. Ce qui n’est pas rien quand on connaît le résultat final… Et les médias ont eu leur part de responsabilité dans la diffusion de la pensée chouardienne. Pas besoin d’avoir une interface qui dépote (même si ça aide): celle du site de Chouard est digne des temps obscurs d’Internet. Alors bien sûr, en quatre ans, les blogs ont fait florès et cette démocratisation est aujourd’hui irréversible. Tout le monde peut, en trois coups de cuillère à clics, créer son blog. Qui n’a pas dans ses relations quelqu’un qui en anime un ? Un blog relié à un réseau social, voire à deux, où on twitte allégrement et sur lequel tout plein d’amis sont connectés. Prenez Christophe Sanchez, par exemple. Fin janvier, ce jeune homme de 24 ans originaire d’Aubagne et habitant Saint Zacharie, dans le Var, lance sur son blog, créé lui aussi il y a quatre ans, de petites vidéos de ses vrais-faux entraînements de boxe. Christophe Sanchez « se met en scène dans le garage de la maison familiale, dans les rues du village » ou sur la plage pendant ses joggings … imitant, on l’aura deviné, Rocky Balboa. Le quotidien La Provence, qui lui a consacré un long article, l’assure : ses exploits « créent le buzz sur Internet ». rockydream.skyrock.com est LE site qui, « en l’espace de quelques jours, devient celui où il faut absolument cliquer ». Fichtre. On parlerait même de 100 000 connexions certains jours. Du déliiiiire ! Le « Rocky marseillais », « comme le surnomment les gens dans la rue », a même eu droit à un : « Vous êtes un exemple pour la jeunesse marseillaise ». Ça encourage, forcément. Christophe Sanchez n’en demandait pas tant. Enfin, si : « J’aimerais obtenir un contrat publicitaire et si j’y arrive, je verserai 30 % des recettes aux Restos du cœur », a assuré le Sylvester Stallone du Garlaban, qui au passage en profite pour « remercier la Provence pour le coup de pouce ». Ses vidéos, mises en ligne sur You Tube, n’ont pour l’heure pas dépassé les sept cents « vues » et Saint Zacharie compte 4200 âmes… Pas vraiment de quoi attirer les annonceurs ! Moralité : s’il n’est pas certain qu’avoir des choses à dire – Chouard - soit une garantie pour faire du « buzz » sur Internet, en tout cas, ça peut aider ! Au fait, il fera quoi, Rocky Balboa, avec les 70 % des recettes pub restants ? Un long-métrage ?


26 RTT - le Ravi n°61 mars 2009 -

les rencards rencontres et débats

Arles Vendredi 13 mars, 20h Maison de la vie associative (boulevard des Lices), l’Université populaire d’Arles organise une soirée philo animée par A. Guyard sur le thème « Faut-il attendre un vendredi 13 pour redouter son malheur ? Ou La question du bonheur, dans le stoïcisme, dans l’épicurisme et au risque du spinozisme. » Infos : www.upoparles.org.

Arles Samedi 21 mars, 14h Musée du riz (Mas Petit Manusclat), dans le cadre de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, le CIEP Rhône-Pays d’Arles organise une conférence sur le thème « Riz Bio en Camargue, mythe ou réalité ? » Réservation obligatoire. Infos : 04 90 98 49 09.

Avignon Samedi 7 mars, 15h Fabrik’Théâtre (32 boulevard Limbert), conférence d’H. Kempf autour de son livre Pour sauver la planète, sortez du capitalisme (Le Seuil). Infos : 04 90 86 47 81 www.fabriktheatre.fr.

Draguignan Vendredi 13 mars, 20h cinéma Eldorado (2, place René Cassin), projection-débat autour de « Herbe », road movie paysan de de M. Levain et O. Porte (2009). Présentation de la reprise de l’abattoir de Digne par les éleveurs, débat en présence d’O. Porte et d’éleveurs en Amap. Tarif unique : 5 euros. Infos : www.amapd.org.

Draguignan Du 20 au 30 mars, les Amap en Dracénie organisent une Semaine sans pesticides. Au programme : projections de documentaires, bal du printemps, journée porte ouverte chez des maraîchers bio et en Amap, etc. Infos : www. amapd.org.

Grasse Samedi 7 mars, 14h place Honoré Cresp, marche pour Hakim Ajimi, jeune homme de 22 ans décédé à la suite de son interpellation par des hommes de la Bac le vendredi 9 mai 2008.

La Ciotat Mercredi 18 mars, 18h Maison des associations salle 10 (place Evariste Gras), Esperanto-la Ciotat présente « Ukraine et Mer d’Azov », une conférence en esperanto de K. Demianenko de l’Institut de biologie marine de Berdiansk. Infos : 04 42 71 42 74 - esperanto.laciotat@wanadoo.fr.

La Seyne-sur-Mer Mercredi 11 mars, 19h30 Les Chantiers de la Lune (31 place Benoît Frachon), soirée philo animée par J-C. Grosse et Th. Bartoli sur le thème : « Valeurs volatiles et avenir de plomb. » 4 euros. Infos : 04 94 06 49 26 - chantiersdelalune@wanadoo.fr.

Lorgues Lundi 16 mars, à partir de 18h30 Espace Mitterrand, l’association Les lundis de Saint-Ferréol propose une soirée « 2012. » Au programme : projection de « 2012 : apocalypse ou ère nouvelle ? » ; débat avec D. Jongbloed alias Nick Croft auteur de 2012 : manuel de survie – le projet Robinson ; concert… Infos et réservations : 04 94 73 70 65 - www.leslundisdesaintferreol.com.

Marseille Vendredi 6 mars, de 14h à 17h30 salon d’honneur du Conseil Régional (27 place Jules Guesde, 1er arr.), le Centre d’information sur les droits des femmes organise, dans le cadre de la Journée de la femme, un débat sur le thème : « Europe et Méditerrané, un nouveau territoire ? Entre discours et réalités. » Infos : www. infofemmes13.com.

Marseille Samedi 7 mars, 15h dans sa salle de projection (58, Cours Belsunce, 1er arr.), l’Alcazar projette en partenariat avec Amnesty International un documentaire « Ma femme est yéré » de R. Lobry. Rencontre avec des femmes de cinq pays d’Afrique de l’ouest et débat sur le protocole relatif aux droits des femmes de 2003 et l’influence de la mondialisation sur les conditions économiques et sociales des femmes. Infos : amnesty.marseille@free.fr.

Marseille A l’Equitable Café (27 rue de la Loubière, 6e arr.) en mars : Soirée Palestine « Pas de Paix sans Justice - Pourquoi un boycott à l’égard de l’Etat d’Israël ? » organisée par le collectif les Femmes en noir (mardi 10, 20h30) ; seconde quinzaine consacrée au logement autour des nouvelles lois, des Squats, de l’éco-construction, des SDF, etc. Infos : www.equitablecafe.org.

Marseille

et compagnie » d’O. Azam et D. Mermet, suivie d’un débat animé sur le thème : « Peut on résister au conformisme ambiant ? Comment organiser une vigilance intellectuelle et être acteur de conduites et propositions nouvelles ? » Infos : www.ldh-toulon.net.

RTT

Avignon Mercredi 18 mars, 15h Fabrik’Théâtre (32 boulevard Limbert), Les 1001 nuits dans le cadre de sa programmation Des contes à croquer. 4 euros. Infos : 04 90 86 47 81 - www.fabriktheatre. fr.

Marseille Jusqu’au 10 mars, dans ses murs (30, Cours Joseph Thierry), Le Comptoir Artistique Phocéen Andiamo propose une exposition de Karl Beaudelere. Infos : 04 91 95 80 88 – http// andiamo.marsnet.org.

Prochaines assemblée générales de Réseau Education sans frontières (RESF) : mercredi 11 et 25 mars, 17h30 Bourse du travail (23 bd Ch. Nédelec, 1er arr.). Permanences (accueil information - échange) : le 1er mercredi du mois de 15h à 17h, à la MDH (34 cours Julien, 1er arr.) et le dernier mardi du mois de 17h30 à 19h, au Centre Social l’Agora (34 rue de la Busserine, 14e arr.). Infos : 06 31 32 48 65 - resf13@no-log.org.

Marseille

Marseille

Lundi 9 mars, 20h30 dans ses murs (8bis rue Saint Augustin), le Centre culturel La Providence propose un concert de piano et violon sur le thème de l’Espagne. Le concert sera suivi d’une dégustation de vin espagnol. Entrée : 6 à 15 euros. Infos et réservation : 04 93 80 34 12.

Samedi 14 mars, 14h fac Saint-Charles, en prévision du contre-sommet du 60e anniversaire de l’Otan à Strasbourg, le Collectif des Bouches du Rhône « Otan-Afghanistan- Ni guerre ni alliance militaire » organise « Six heures pour la paix, la justice et la démocratie. » Infos (Mouvement pour la paix) : 04 91 91 47 00 - www.mvtpaix.org.

Marseille Samedi 14 mars, 17h dans ses murs (3 rue Saint-Dominique, 1er arr.), le Cira organise une causerie animée par A. Istria sur l’Abrégé du Capital de C. Cafiero. Infos : 08 70 51 10 89 http://cira.marseille.free.fr.

Marseille Vendredi 20 mars, 19h librairie Païdos (54 cours Julien, 6e arr.), rencontre avec le cartographe P. Recacewicz autour du nouvel Atlas du Monde diplomatique Un monde à l’envers. Infos (Gérald Ollivier) : 06 76 31 35 47 g.ollivier1@free.fr.

Paca Actualité de notre émérite collaborateur Benito Pelegrín en mars : conférence sur le théâtre baroque illustrée de projections de deux des pièces qu’il a adaptées, dans le cadre de l’Université de tous les savoirs (lundi 16 mars, 15h Lycée Pierre et Marie Curie, Menton) ; Conférencelecture de Quart nord, chronique marseillaise (Editions Sulliver) publiée dans nos pages (24 mars, 17h, Espace Culture, Marseille).

Roumoules Samedi 28 mars, en soirée Salle polyvalente, en partenariat avec l’association l’Echo du Colostre, le Parc naturel régional du Verdon organise une soirée film-débat autour du documentaire « Le testament des abeilles » en présence du réalisateur. Infos : 04 92 74 68 00 - www. parcduverdon.fr.

Toulon Jeudi 12 mars, 20h cinéma Le Royal (2, rue du Docteur Jean Bertholet), la section locale de la LDH propose la projection de « Chomsky

Samedi 21 mars, 19h Polygone Etoilé (1 rue Massabo, 2e arr.), dernier volet du cycle de programmation « Hors Cases » de l’association 360° et même plus. Soirée consacrée au travail de l’Etna (scène expérimentale contemporaine). Info : 04 91 91 50 08 - www.360etmemeplus.org.

Nice

Port-de-Bouc Dimanche 15 mars, 16h dans ses murs (12, rue Denis Papin), le cinéma Le Méliès propose une projection-rencontre autour de « Août avant l’explosion » et « Z32 », deux films d’A. Mograbi. Infos : 04 42 06 29 77 - http://ccdi. over-blog.com.

Rousset Du jeudi 26 au dimanche 29 mars, l’association Les rencontres des films du Delta organise la 7e édition de son Festival Provence terre de cinéma. Au programme : courts et longs métrages (principalement tournés en Provence), hommage à A. Kechiche, etc. Infos : www. filmsdelta.com.

Salon-de-Provence Vendredi 6 mars, 20h30 salle du camping Nostradamus (route d’Eyguières), le tout nouveau Ciné club alternatif propose la projection de « Volem rien foutre al pais » de P. Carles. Infos : 06 32 24 65 49.

association

Marseille Dans le cadre de son projet « Regards croisés sur l’Europe », réalisation de documentaires avec de jeunes européens, l’association Safar Expéditions Jeunesse cherche des jeunes curieux et motivés, de 18 à 25 ans, résidant dans les Bouches-du-Rhône, pour participer à sa prochaine expédition en Grèce (été 2009). Infos : www.safarexpeditions.org -safarexpeditions@yahoo.fr.

Paca Sésame Autisme Paca, association gérant un établissement pour 35 adultes autistes, recherche un bénévole ayant des connaissances dans le droit du travail. Pour plus de détails sur notre association : www.sesame-autisme-paca.org. Contact : contact@sesame-autisme-paca.org.

Lecte urs ! Asso ciati ons !

e vos objectifs dans le Ravi. Annoncez vos manifestations en avril, recherchez des bénévoles, faites connaîtr social objet son n, associatio votre de Envoyez votre texte (40 mots maximum) en indiquant le nom : diffusion@leravi.org ; courriel Par nt… événeme votre de l’horaire et lieu le date, la : s et ses coordonnées complète 21. 03 62 91 04 : fax par ; par courrier : le Ravi – 11 boulevard national 13001 Marseille vendredi 3 au jeudi 30 avril. Au plus tard le lundi 30 mars pour publication dans le Ravi n°62, en kiosque du

n° 61 mars 2009 Maison fondée en 2003 Adresse 11 boulevard national, 13001 Marseille Site internet www.leravi.org Courriel <redaction@leravi.org> Téléphone 04 91 08 78 77 Fax 04 91 62 03 21 Dépôt légal 12-09-05 -ISSN : 1760-1754 Directeur de la publication Étienne Ballan Rédacteur en chef Michel Gairaud <mgairaud@leravi.org> Grand reporter Jean-François Poupelin <jfpoupelin@leravi.org> Développement Chloé Charlier <ccharlier@leravi.org> Ils ont écrit dans ce numéro Jean-Pierre Bonicco -Rébecca Blackfoot -Louise Fessard -Michel Gairaud -Rafi Hamal -Langelot -Rémi Leroux -Jean-Baptiste Malet -Pierrick & Sylvain -Jean-François Poupelin -Rackham -Jean Tonnerre Ils ont dessiné dans ce numéro Ben8 -Brock Olly -Charmag -Marie Chéné -Fathy -Christophe Lopez -Moix -Red -Tone/CDM -Trax -Yacine Secrétariat de rédaction Agnès Chapal Maquette et mise en page Marc Douguet <mcdoug@club-internet.fr N°CPPAP 1208G83983 Imprimé à IPS, -Zazimut Z.I des Iscles, 13160 Châteaurenard le Ravi est édité par l’association “la Tchatche”

MARS


p oid s lour d

le Ravi n°61 mars 2009 -

Moi, Karim Zéribi

Grande bouche de métro Grande gueule sur RMC, ancien footballeur, l’Avignonnais Karim Zéribi, dirige la régie des transports marseillais. Il vient de fonder le club politique « Nouvelle France », sera 3ème sur la liste PS du « Sud Est » aux Européennes. Et ne cache pas ses ambitions. Par Langelot

Le président de la République se fait masser avant une interview : est-ce choquant ? Interrogé sur cette question cruciale, je n’hésite pas à dire (1) « Etre président ou ministre, c’est comme être sportif de haut niveau, c’est un engagement mental et physique complet ». Moi, je suis déjà un peu président de la Régie des transports marseillais (RTM) mais pas encore ministre, et si je le deviens un jour c’est parce que j’ai failli être sportif pro : tout jeunot, je taquinais le ballon en D1, à Laval. Maldonne : 1987, 21 ans, mes ligaments croisés me lâchent, ma carrière est foutue. Adieu crampons, bonjour poinçons, j’entre contrôleur à la SNCF, comme mon daron. Près d’Avignon, je m’occupe aussi de prévention de la délinquance. C’est alors que je rencontre le sportif de haut niveau qui va changer ma vie : Jean-Pierre Chevènement, milieu offensif au Mouvement républicain et citoyen (MRC). Le sorcier de Belfort, qui a bravé même la mort, me prend en 1998 comme assistant à l’Olympique Ministère de l’Intérieur, son nouveau club.

« Si avec ça les syndicats me mangent pas dans la main » Comme mon manitou, je suis « de gauche, mais pas laxiste ». Comme lui, j’ai un peu du mal avec les socialos. En 2002 et 2007, je les affronte pour la coupe de France des législatives, dans la poule des 15e et 16e à Marseille : 1 000 voix la première fois, 2 400 (11 % !) la seconde, éliminé… Lors du match retour, y’a des salauds qui cambriolent ma permanence, d’autres ou les mêmes qui manquent de me casser la gueule un soir près de chez moi. Entre les deux tours, je ne donne aucune consigne de vote « eu égard à la personnalité et aux méthodes du candidat socialiste », Henry Jibrayel (2). Six mois plus tard, je deviens porte-parole d’un autre candidat socialiste, Guérini, pour les municipales. Jean-Noël, grand copain de Riton, mais bon… Faut dire que Jean-Nono a flairé le transfert juteux : depuis 2005, je fais aussi pilier des Grandes Gueules, « GG » pour les intimes, sur RMC. C’est un peu comme le MRC, mais avec plus d’auditeurs. C’est aussi un peu comme les Grosses Têtes, mais sans les blagues moisies de Bouvard : chaque jour, deux heures durant, on parle de tout et de rien, entre nous et/ou avec les auditeurs. Le café du commerce, ça marche : un million de fans. Au début, Gaudin me chambrait avec ça, mais il est juste jaloux, Raimu ! Ceci dit, faut croire que les auditeurs des GG n’habitent pas tous à Marseille, parce que mon équipe a encore perdu les municipales. Pas grave : elle se rattrape sur tapis vert en remportant la communauté urbaine, moins glamour mais c’est là qu’est le vrai pouvoir. Ni une ni deux, je me retrouve propulsé à la tête de la RTM. Faut dire que j’ai le profil : je connais le transport en commun par la SNCF, je connais les problèmes de sécurité par Chevènement : attention aux yeux ! Je veux être un vrai président actif, pas un mec qui passe son temps à se planquer sous le tapis comme cette amibe de Tixier, invisible durant la grande grève de l’automne 2005. Et pour montrer qui c’est le coach, je lourde Josiane Beaud, la directrice générale nommée par Gaudin. Je la remplace par un bon socialio, Pierre Reboud, un gars « pas admirateur du service minimum » (3). Si avec ça les syndicats me mangent pas dans la main ! Et tout ce qu’ils trouvent à faire, ces salauds, c’est de débrayer à la moindre agression. C’est pas du jeu, où est l’arbitre ? !

« A ce train-là, je pourrais bien finir par être ministre » En plus, je manque pas d’idées ! Rien de renversant, d’accord, mais du solide : baisse du prix du billet (1,70 euros, le plus cher de France), développement des bus en sites propres, sécurité accrue pour les passagers et les chauffeurs, le métro jusqu’après minuit en semaine, j’en passe ! Avec la tendance des syndicats maison à tacler à la jugulaire, je devrais passer tout mon temps à la Reuteumeu. Mais j’ai trop la classe : je continue de jongler entre la RTM, le conseil municipal, le conseil communautaire, les GG (pas tous les jours quand même) et il me reste même un peu de temps pour conseiller le patron de la SNCF sur les questions de sûreté et d’égalité des chances. A faire tant de trucs, un petit massage ça me ferait pas de mal !

1) RMC 11 février 2009 2) Communiqué du 11 juin 2007 3) 20 Minutes 15 janvier 2009 4) La Provence 14 février 2009

Parce qu’en plus, pour occuper mon temps libre, j’ai lancé un club politique. Ca s’appelle Nouvelle France, ça doit être un réservoir à idées, une « boussole qui soit poil à gratter » (4). J’ai les Européennes dans le colimateur. Sauf accident, je serais 3ème sur la liste du PS aux élections européennes en juin prochain, une place éligible. A moi Bruxelles ! De toutes façons, si je casse la boussole à force de gratter avec, je peux toujours me rabattre sur un levier de vitesse RTM. Dans les six ans à venir, les transports en commun ça va être vachte à la mode, surtout à Marseille ! Y’aura les inaugurations du prolongement du métro, du tram, les nouveaux bus flambants neufs, le trafic va augmenter mécaniquement, tout bon pour moi, ça ! A ce train-là (ah ah !), je pourrais bien finir un jour par être ministre. Encore faudrait-il que la gauche fasse aussi bien à la présidentielle qu’aux municipales. En v’là un bon sujet pour les GG, tiens !

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