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Médias en Paca

La grande dépression 2,80 %

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n° février 2009 www.leravi.org

Reportage

jeunesse sans papiers jeunesse volée !

Rencontre

Sexe

une instit désobéissante

le marché ne débande pas


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le Ravi n°60 février 2009

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4

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3

Contrôle technique de la démocratie

Conseil municipal d'Orange (84)

5à9

Georges Frêche nous quitte Gaston Defferre revient Le quizz

La grosse enquête Médias en Paca La grande dépression

10à13

Sommaire détaillé page 5

Notre belle région Page

11

L'industrie du sexe ne débande pas Page

12

États généraux de la région : la Vauzelle touch LGV : surprenante ralpolitique Page

13

é dito

Le mois de l’oursin Il faut le reconnaître. Sauf pour les petits veinards qui vont batifoler dans les stations de ski, emmitouflés dans de moches combinaisons fluos sur des pistes bombardées par des canons à neige asséchant les nappes phréatiques, février n’est pas le mois le plus rigolo. Même si on pourra sans doute s’y réchauffer en défilant dans de belles manifestions pour lutter contre la crise, la morosité hivernale nous guette tous. Et ce n’est pas la perspective de lire le rapport d’Edouard Balladur sur la réforme des collectivités territoriales qui va nous rendre par magie, euphoriques. Bien sûr, pour les amoureux, il y a la Saint Valentin, le 14, la fête des fleuristes et du petit commerce à court d’idées entre les bacchanales consuméristes de Noël et l’indigestion de chocolats à Pâques... Heureusement, l’echinoidea est là pour sauver la mise. Du grec ekhinos, épine, et derma, « derme » ! L’oursin, quoi ! Chers lecteurs qui n’habitez pas les pieds dans l’eau, sachez donc que février est au cœur de la saison où il faut déguster cette petite bestiole. Sur la côte bleue, petit paradis proche de Marseille à quelques battements d’ailes de gabian du futur incinérateur de déchets qui parfumera bientôt un peu plus la jolie ville de Fos-sur-Mer, on célèbre même des « oursinades ». La Région propose 50 % de réduction pour s’y rendre le week-end en TER. Une perspective qui ne manquera pas de faire rêver dans les Alpes-Maritimes où une grève a paralysé les trains régionaux en décembre et janvier. Qu’est-ce qui rend si sympathique l’oursin ? Au premier abord, l’animal semble plutôt insaisissable. Dépourvu de dos et de ventre, son anus est curieusement situé sur le dessus et sa bouche sur le dessous. Le genre de détail qui n’intéresse personne, à l’exception peut-être des très nombreux clients de l’industrie du sexe prospérant en Paca. Nous y consacrons dans ces pages une enquête torride que vous n’aurez probablement pas envie de lire. In fine, le charme de l’oursin réside dans son mystère, le côté rebelle que lui donne en permanence son humeur piquante. Est-ce dû également à son cousinage avec le concombre de mer ? Importante question qui pourrait faire à elle seule l’objet d’un prochain édito...

le Ravi

Yapasquepaca

aux Comores, le pétrole c'est la diaspora

14&15

Le grand reportage dessiné

Infos & satire seront au rendez-vous du prochain numéro du Ravi chez les marchands de journaux dès le vendredi 6 mars. Ou chez vous, la veille, en remplissant le bulletin d’abonnement en page 24.

Jeunesse sans papiers jeunesse volée

16à20

le Ravi d e p lâtre

métropoles & trous jolis Page

17

Toulon : une lanterne rouge et noire Page

18

Aix : clinique nocive pour l'environnement Marseille : copitale du conflit palestinien Docu friction : Alerte à la neige Page

19

Nice : Estros(k)y veut les JO d'hivers Marseille : chronique d'un parking annoncé Page

20

La grand Tchatche : Roland Blum

21à26 RTT 28

Sommaire détaillé page 21

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27

Poids lourd

Moi, Denise Fabre

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Le reportage

Rencontre avec une instit en désobéissance

Eric Ciotti « Chaque minute de grève [doit aboutir] au retrait d'une journée de salaire » (La Provence, 18/01). Depuis son élection à la présidence du Conseil général des Alpes-Maritimes, le député UMP Eric Ciotti est très contrarié. Au moins en apparence. Car la grève des agents de la Sncf, qui se battent depuis le 9 décembre par des débrayages de 59 minutes contre le nouveau cadencement des TER dans les Alpes-Maritimes et qui lui a inspiré cette formidable idée, est du pain béni pour ce « Niçois de souche. » Ce sont ses mots, ils situent l'homme sur l'échiquier politique. Enfin, l'ancien directeur de cabinet de « motodidacte » sort de l'ombre : presse nationale, télés, etc., s'intéressent a lui et à sa proposition de loi de réforme du « service minimum dans les transports en commun. » Il y a urgence : les travailleurs sont, évidemment, « pris en otage », le mouvement « obscurantiste », le « comportement [des grévistes] archaïque », s'emporte le porteflingue de Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice, lors de ses vœux à la presse le 12 janvier. Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Dans un reportage diffusé sur Canal +, Eric Ciotti affirme même sans sourciller que les syndicats n'ont « aucune légitimité démocratique » selon Marianne2.fr (29/01). Plus c'est gros... Cet ancien de Sciences Po a dû sécher quelques cours... Ce qui commence à agacer le ministre concerné, le très sympathique Brice Hortefeux. Résultat : malgré ses gesticulations, le président du Conseil général des Alpes-Maritimes n'a eu le droit de proposer son projet de loi qu'à son site Internet... J-F. P. Si il était un animal : Un roquet Si il était une chanson : « Pour le plaisir » Si il était un objet : Un dentier Si il était une devise : « Faites plaisir à un âne... » Si il était un film : « Les bronzés 3. Amis pour la vie »


le Ravi n°60 fÊvrier 2009

3

ÂŤ Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil Âť Orange

9 ipal 14/01/200 ic n u m il se n o c

par Jean-François Poupelin

18h01

Façon pilier de bar, Jacques Bompard, le maire MPF transfuge du FN, règle quelques dossiers le coude nonchalamment posĂŠ sur le comptoir de l’accueil du premier ĂŠtage de l’hĂ´tel de ville. Dans le public - une vingtaine de personnes, le maximum qu’autorise la salle du conseil -, des militants UMP conspirent Ă la crĂŠation d’un bulletin d’opposition‌

18h03 Le coordonnateur du parti

du VendĂŠen Philippe de Villiers pour Paca salue l’assistance d’un ÂŤ Bonsoir tout le monde Âť feutrĂŠ et d’un sourire forcĂŠ. Veste en velour noir sur un pull beige, teint hâlĂŠ et crâne largement dĂŠgarni, il s’installe puis ouvre la sĂŠance en demandant une minute de silence en l’honneur d’une ancienne conseillère municipale de sa majoritĂŠ rĂŠcemment dĂŠcĂŠdĂŠe. L’absence de Pascal Vielfaure, jeune leader du parti prĂŠsidentiel aux dernières municipales, provoque quelques sarcasmes dans ses rangs.

18h12 Après une première

escarmouche sans consĂŠquence, la sĂŠance s’emballe. Anne-Marie Hautant, du ÂŤ Rassemblement dĂŠmocratique Âť (patchwork PS, PC, sociĂŠtĂŠ civile, Parti occitan, adhĂŠrents du MoDem, Verts et DVD), attaque sur une anodine question d’amĂŠnagement d’un chemin communal (dĂŠlibĂŠration 2) : ÂŤ Je m’abstiens. On va loin, on peut penser diffĂŠremment. Âť Jacques Bompard, la voix mielleuse teintĂŠe d’un lĂŠger accent : ÂŤ C’est dĂŠmocratique qu’on ne soit pas d’accord sur tout. Certains veulent beaucoup de logements sociaux... Âť Coup de sang de la quinqua aux cheveux courts et au visage sĂŠvère : ÂŤ LĂ , vous dĂŠtournez ! C’est votre habitude ! Âť Le maire tempère : ÂŤ Vous me donnez la parole ? Âť Anne-Marie Hautant persiste : ÂŤ Pour qu’il y ait discussion, il faut de l’intelligence. Âť

Faussement outrĂŠ, Jacques Bompard tranche : ÂŤ Vous ne me laissez pas parler, je me tais ! On passe au vote ! Âť

fonctionnaires à ne rien faire, ce n’est pas la nôtre ! 

18h20 Petite vacherie du MPF Ă

Seconde vacherie de la majoritÊ : le seul micro du conseil n’arrive curieusement jamais jusqu’à l’opposition...

son opposition : elle doit se contenter d’eau plate alors que la majoritÊ tourne à l’eau gazeuse‌

18h25 L’ex-FN rÊprimande

Monique Bruey, conseillère UMP, Ă la manière d’un prof dĂŠbonnaire : ÂŤ Vous ĂŞtes la reprĂŠsentante de l’opposition au CCAS, vous avez un devoir d’information. Je suis sĂťr que puisque Madame Hautant vous l’a demandĂŠ avec sa gentillesse coutumière, vous allez lui donner ce rapport. Âť La pique Ă l’intention de l’Êlue du ÂŤ Rassemblement dĂŠmocratique Âť provoque quelques sourires dans la majoritĂŠ et des rires ĂŠtouffĂŠs dans le public. Toujours aussi remontĂŠe, la conseillère d’opposition annonce son abstention. Le conseiller gĂŠnĂŠral, sournois : ÂŤ Habituellement, il y a consensus sur les subventions... Âť AnneMarie Hautant, agacĂŠe : ÂŤ Il faudrait poursuivre ce long fleuve tranquille ? La disparitĂŠ existe ! Âť Finalement, Jacques Bompard se dĂŠlecte : ÂŤ Mais j’accepte, Madame ! Abstention... Âť

18h45 Sans surprise, Jacques

Bompart ÂŤ dĂŠtourne Âť une demande d’augmentation des plages d’ouverture de la mĂŠdiathèque de Monique Bruey : ÂŤ Je trouverais bien qu’elle soit ouverte le 1er janvier Ă minuit ou le dimanche matin en sortant des courses, dans les magasins que Sarkozy va nous ouvrir. Âť Puis conclut en expliquant sa ÂŤ philosophie Âť en matière de gestion du personnel : ÂŤ Embaucher des

18h48 18h52

Dans toutes les pensÊes, la garde-à -vue subie deux jours plus tôt par le maire et sa femme, à propos d’une plainte pour  prise illÊgale d’intÊrêt  dans l’achat en 2005 de

18h57 Jean Gatel, leader du

ÂŤ Rassemblement dĂŠmocratique Âť, se rĂŠveille Ă propos du ÂŤ tableau des effectifs Âť (dĂŠlibĂŠration 11). ÂŤ Il n’y a pas de conservateur du patrimoine, pas de cadre A Ă la tĂŞte de la police municipale comme Ă celle de la filière sociale, un seul conseiller sports... Ca me gĂŞne et ce ne sont que quatre exemples Âť, dĂŠnonce le conseiller d’opposition. Avant d’immĂŠdiatement tempĂŠrer : ÂŤ Je ne veux pas donner de leçon... Âť Tout le contraire de l’ex-FN, qui louvoie : ÂŤ Que pourrait faire un conservateur en chef de plus que Madame Veule ? Un titre est une chose, la fonction une autre. Âť. ÂŤ Et le salaire qui va avec le titre ? Âť, bougonne une Orangeoise dans le public. Imperturbable, le maire tance Jean Gatel : ÂŤ Je trouve mĂŠchant de vouloir la coiffer. Âť La mĂŞme de plus en plus excĂŠdĂŠe : ÂŤ La, la, les bons sentiments... Âť En ĂŠchos, l’Êlu d’opposition sort de ses gonds : ÂŤ A chaque fois que l’on essaie d’argumenter, vous tournez nos propos en dĂŠrision ! Il peut y avoir une personne au musĂŠe, une autre au patrimoine !Âť

19h10 Anne-Marie Hautant renaĂŽt. deux parcelles Ă Orange, arrive enfin sur le tapis. L’ancien frontiste joue les martyrs Ă la manière d’un Jean-Marie Le Pen : ÂŤ Les personnes âgĂŠes que j’ai rencontrĂŠes Ă un thĂŠ dansant sont très chaleureuses, y compris dans le moment difficile que je passe depuis quelques jours. Je veux les remercier. Âť Et de conclure, trop pudique : ÂŤ J’effleure le sujet, mais je ne veux pas vous en parler. Âť Personne ne relève, mais un ange passe...

ÂŤ Votre manière de dĂŠriver sur l’ironie et le mĂŠpris est insupportable ! Âť, cingle la conseillère d’opposition de sa voix claire. Puis plus posĂŠe : ÂŤ On a envie d’avoir les mĂŞmes, ce que je ne ferai pas. Âť Finalement, elle attaque frontalement Jacques Bompard sur sa gestion : ÂŤ Vous n’avez pas de politiques culturelle et sportive, par contre il y a de l’argent pour augmenter les thĂŠs dansants. C’est ĂŠgalement un choix politique. Âť RĂŠponse offusquĂŠe du maire : ÂŤ Il n’y a ni mĂŠpris, ni ironie.

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Orange (84) UĂŠ Ă“nĂŠnn™Ê…>LÂˆĂŒ>Â˜ĂŒĂƒ°ĂŠ Une ĂŠtoile au concours des Villes et villages fleuris, 35 camĂŠras de vidĂŠosurveillance.

Le maire

UĂŠ >V¾ÕiĂƒĂŠ ÂœÂ“ÂŤ>Ă€`]ĂŠ`iÂŤĂ•ÂˆĂƒĂŠÂŁÂ™Â™xĂŠ­iĂ?‡ ]ĂŠ * ĂŠ`iÂŤĂ•ÂˆĂƒĂŠĂ“ääxŽ°ĂŠ ĂŠ ÂœÂ˜ĂƒiˆÂ?Â?iÀÊ}j˜jĂ€>Â?ĂŠ`iÂŤĂ•ÂˆĂƒĂŠĂ“ääĂ“°ĂŠ ÂœÂœĂ€`ˆ˜>ĂŒiÕÀÊ`Ă•ĂŠ * ĂŠiÂ˜ĂŠ*>V>°ĂŠ ĂŠ Â…ÂˆĂ€Ă•Ă€}ˆiÂ˜ĂŠ`iÂ˜ĂŒÂˆĂƒĂŒiĂŠDĂŠÂ?>ĂŠĂ€iĂŒĂ€>ÂˆĂŒi°ĂŠ*>ĂƒĂƒÂˆÂœÂ˜ĂƒĂŠ>vwVÂ…jiĂƒĂŠ\ĂŠÂŤĂ€>ĂŒÂˆÂľĂ•iĂŠ`Ă•ĂŠÂŽĂ€>ۇ“>}>ĂŠ ĂŠ ­ĂŒiVÂ…Â˜ÂˆÂľĂ•iĂŠ`½>Ă•ĂŒÂœ`jviÂ˜ĂƒiĂŠ`iĂŠÂ?½>À“jiĂŠÂˆĂƒĂ€>jÂ?ˆi˜˜iÂŽ]ĂŠVÂ…>ĂƒĂƒi]ĂŠÂ?>Ă€`ˆ˜>}i°ĂŠĂˆĂˆĂŠ>Â˜Ăƒ°

La majoritĂŠ :

UĂŠ 1Â˜ĂŠ}Ă€ÂœĂ•ÂŤiĂŠ`iÊәÊVÂœÂ˜ĂƒiˆÂ?Â?iĂ€ĂƒĂŠ`iĂŠÂ?>ĂŠÂ?ÂˆĂƒĂŒiĂŠ ĂŠ ÂœÂ“ÂŤ>Ă€`ĂŠĂ“äänʂÊ­ 6 Ž°

L’opposition :

UĂŠ 1Â˜ĂŠ}Ă€ÂœĂ•ÂŤiĂŠ`iĂŠ{ĂŠVÂœÂ˜ĂƒiˆÂ?Â?iĂ€ĂƒĂŠ`iĂŠÂ?>ĂŠÂ?ÂˆĂƒĂŒiĂŠ ĂŠ,>ĂƒĂƒi“LÂ?i“iÂ˜ĂŒĂŠ`j“œVĂ€>ĂŒÂˆÂľĂ•iʂÊ (PS, PC, Orange autrement, sociĂŠtĂŠ civile, Parti occitan, adhĂŠrents du MoDem, Verts, DVD) UĂŠ iĂŒĂŠĂ•Â˜ĂŠ}Ă€ÂœĂ•ÂŤiĂŠ`iĂŠĂ“ĂŠVÂœÂ˜ĂƒiˆÂ?Â?iĂ€ĂƒĂŠ`iĂŠÂ?>ĂŠÂ?ÂˆĂƒĂŒiĂŠ ĂŠ Â˜Ăƒi“LÂ?iĂŠÂŤÂœĂ•Ă€ĂŠ"Ă€>˜}iʂÊ­ >Â?ÂœĂ€ÂˆĂŒjĂŠÂŤĂ€jĂƒÂˆ`iÂ˜ĂŒÂˆiÂ?Â?iŽ°

Le conseil municipal soumis au test du Ravi :

Anne-Marie Hautant, conseillère PS d’opposition

UĂŠ Ă•Ă€jiĂŠ\ĂŠÂŁĂŠÂ…iĂ•Ă€iĂŠĂ“xĂŠÂ“ÂˆÂ˜Ă•ĂŒiĂƒ° UĂŠ *Ă€jĂƒiÂ˜ĂŒĂƒĂŠ\ĂŠĂ“ĂˆĂŠjÂ?Ă•ĂƒĂŠ`iĂŠÂ?>ʓ>Â?ÂœĂ€ÂˆĂŒj]ĂŠxĂŠjÂ?Ă•ĂƒĂŠ`½ÂœÂŤÂŤÂœĂƒÂˆĂŒÂˆÂœÂ˜° UĂŠ /iÂ“ÂŤĂƒĂŠ`iĂŠÂŤ>Ă€ÂœÂ?iĂŠVՓÕÂ?jĂŠ`iĂŠÂ?½ÂœÂŤÂŤÂœĂƒÂˆĂŒÂˆÂœÂ˜ĂŠ\ĂŠĂŽĂ‡ĂŠÂ“ÂˆÂ˜Ă•ĂŒiĂƒ° UĂŠ iĂŠÂŤĂ•LÂ?ˆVĂŠ\ĂŠĂŽÂŁĂŠÂŤiĂ€ĂƒÂœÂ˜Â˜iĂƒ]ĂŠÂ?ÂœĂ•Ă€Â˜>Â?ÂˆĂƒĂŒiĂƒĂŠVÂœÂ“ÂŤĂ€ÂˆĂƒ°

Je vous rappelle que nous examinons 15 dĂŠlibĂŠrations en 1h30. Si le Conseil gĂŠnĂŠral traitait son ordre du jour avec ma patience, il faudrait trois ou quatre jours. Âť Et, ĂŠternel : ÂŤ Vous voulez que l’on sorte de nos compĂŠtences ? Nous avons une vision ĂŠconomique, de bon père de famille et d’enfant de paysan. La mĂŞme que mon grand-père. Âť

19h21 Gilles Vivien demande et

obtient la parole. ÂŤ Notre mĂŠpris et notre ironie sont proportionnels Ă votre ton ! Vous vous prenez peut-ĂŞtre pour une vieille institutrice acariâtre, mais nous ne sommes pas vos ĂŠlèves ! Âť, s’emporte l’adjoint Ă la Culture. Nouvelle montĂŠe de fièvre de l’Êlue du ÂŤ Rassemblement dĂŠmocratique Âť : ÂŤ C’est une insulte ! Âť Jacques Bompard balaie l’accusation, ÂŤ en bon père de famille Âť : ÂŤ On vous aime tous. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Âť

19h22

Visiblement, les Orangeois ont en eu pour leur argent : une bonne partie d’entre eux quittent la salle.

19h26

Contretemps. Les trois dernières dĂŠlibĂŠrations ont ĂŠtĂŠ si vite expĂŠdiĂŠes que personne n’a compris les votes de l’opposition. ÂŤ Je suis pour Âť, annonce Monique Bruey, suivie d’un ÂŤ moi aussi Âť de Jean Gatel. BlasĂŠe, AnneMarie Hautant achève le tour de table : ÂŤ Je m’abstiens. C’est de la gestion et c’est votre domaine ! Âť Dans la mĂŞme mesure, le maire tranche :

ÂŤ La sĂŠance est levĂŠe. Âť


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le Ravi n°60 février 2009

il s'en va

i l re v i e n t

Georges Frêche

Gefferre aston D

C

i-gît Georges Frêche (1938 – 2009). Le grand petit homme marquera les mémoires. Pour le meilleur, lorsqu’il dynamise sa ville, « Montpellier, la surdouée », en multipliant de grands projets défendus par une communication politique habile. Pour le pire, à la fin de sa longue carrière politique, lorsqu’il incarne jusqu’à la caricature les dérives des roitelets provinciaux mégalomanes. C’est à regret, en 2005, qu’il renonce à rebaptiser « Septimanie » le Languedoc-Roussillon dont il dirige le Conseil régional. Une lubie d’ancien professeur d’histoire du droit romain. A la fin de sa vie, il multiplie les bons mots sur le trop grand nombre de « blacks » dans l’équipe de France, sur les Harkis qui sont des « sous-hommes ». Cette dernière blague lui vaut même une suspension de deux ans du PS. Il y restera pourtant jusqu’au bout influent : un des principaux soutiens, avec son voisin Jean-Noël Guérini, de Mme Royal. Un parrainage que Ségolène, qui se pose en rénovatrice du parti, se garde bien de mettre en avant. Dernier exploit de feu Georges Frêche ? Un coup de sang éphémère et dérisoire pour revendiquer le buste de César découvert à Arles au motif qu’une partie du fleuve d’où il a été sorti des eaux se trouve en LanguedocRoussillon. Erreur ! La branche du Rhône où la statue a été repêchée se trouve en fait dans les Bouches-du-Rhône. A 300 mètres d’un musée d’archéologie tout disposé à accueillir le trésor, de droit propriété de l’Etat. L’ancien Mao, le roi de « l’agitprop », a donc fini par sombrer dans le ridicule. Un contre-exemple.

T

è ! Sacrés Eugène et Jean-Noël ! Ils m’ont fait bien rire dans ma tombe le Caselli et le Guérini à propos du brûle-bordilles qu’ils vont inaugurer à Fos-sur-Mer. Ils se sont tellement escagassés pendant toute la campagne des élections municipales pour convaincre ces garris de Marseillais qu’ils s’y opposeraient jusqu’à leur dernier souffle. Juste pour emplâtrer le fada de Mazargue qui occupe mon fauteuil à la mairie. Même moi j’aurais eu du mal à claironner avec autant d’aplomb de telles couillonnades ! Je me suis fait enterrer avec un poste de TSF. Le pitchoun du Conseil général, il l’a répépié sur tous les tons. Comme à la Grande Tchatche, l’émission radio des «ravis», où il était invité le 10 janvier 2008 : « Il faut être clair. Je suis contre l’incinérateur. J’ai indiqué les raisons : cela dégage de la dioxine et porte atteinte à la santé de nos concitoyens. J’ai annoncé qu’une fois élu, je demanderai un moratoire et organiserai un référendum. Quel que soit le coût d’un éventuel arrêt. » Il n’a pas été élu Jean-Nono, mais son bras droit s’est retrouvé président de la communauté urbaine, en charge du dossier. Changement de discours ! « On ne peut pas tout détruire d’un revers de main sous peine de coûts faramineux (...) Des experts expliquent que l’incinérateur n’est pas plus polluant que certaines usines », qu’il dit maintenant le Caselli. Peuchère, les sociolos de Fos ils rouscaillent les fadas. Ils vont finir par se prendre une rouste... De mon temps, y’avait quand même plus de discipline.

M.G.

QU IZ Z

M.G.

par Rackham

Qui a dit ? 1) « Quand je m’allonge, il y en a un qui part sous mon bras » a Brigitte Bardot qui, délaissant les ânes, partage désormais sa maison de Saint Tropez avec une douzaine de chats angoras adoptés à la SPA.

2) « Notre farouche volonté, notre esprit de résistance, et cette soif d’en découdre face à la crise. Yes we can ! » a Barack Obama lors de son désormais historique discours d’investiture à Washington le 20 janvier.

Laure Manaudou, désespérée d’être de plus en plus souvent doublée par ses rivales dans les bassins, justifiant ainsi sa décision de mettre un terme anticipé à sa saison sportive .

b Ségolène Royal, galvanisant ses troupes de retour de Washington où elle a assisté à l’investiture de Barack Obama, pour se démarquer des mesures anti-crise proposées par Martine Aubry.

c

c

Virginie, 32 ans, à propos d’un de ses seins récalcitrant suite à une opération du Docteur Maure, l’auto-proclamé « plus grand chirurgien esthétique au monde ».

Didier Pillet, PDG et directeur de la rédaction de La Provence, sans doute après un réveillon trop arrosé, à l’occasion de ses voeux aux lecteurs publiés dans le quotidien du 1er janvier.

a Eric Ciotti, nouveau président UMP du Conseil général des Alpes-Maritimes, homme à tout faire de Christian Estrosi, adepte des calembours. b Michel Sappin, préfet de région, lors de ses voeux à la presse le 21 janvier, décernant une série de « prix citron » aux « fâcheux, aux donneurs de leçons particulièrement nuisibles ». En clair à tous ceux qui ne pensent pas comme lui. c Hubert Falco, sous-ministre à l’Aménagement du territoire, pour expliquer son absence d’influence concernant un projet où Toulon, sa ville, et le Var, son département, sont pourtant des plus concernés.

4) « J’adore mon métier et je me suis éclaté partout où je suis passé » a Dernière réplique de Kad Merad, postier de Salon-de-Provence (13), lors de ses adieux à Dany Boon au moment de son départ de Bergues (59) dans le film Bienvenue chez les Ch’tis. b Dernier discours de Raymond Le Deun, sous-préfet d’Istres (13), lors de ses adieux à ses administrés avant sa mutation à Arras (62) dans le Nord-Pas de Calais. c Conférence à Avignon de Jean-Louis Etienne, actuellement en tournée en France pour réunir les fonds nécessaires afin de monter une expédition en dirigeable au-dessus de la banquise de l’océan arctique.

Réponses : 1 : c (La Provence le 20 janvier) ; 2 : c (La Provence le 1er janvier) ; 3 : b ; 4 : b (La Provence, le 9 janvier).

b

3) « Dire qu’avec son tracteur ou son écharpe tricolore on fera barrage à la LGV, c’est stupide »


le Ravi n°60 février 2009

la grosse enquête Chute du lectorat de la presse quotidienne régionale, baisse de l’audience de France 3, déconfiture des télévisions privées, galères des médias alternatifs, précarisation des journalistes, concentration économique, appauvrissement des contenus, pression des pouvoirs politiques et économiques… Faut-il toucher le fond pour remonter à la surface ?

Médias en Paca la grande dépression

C

'est fait. Après avoir convoqué à l'Elysée, début octobre, les patrons des grands journaux pour inaugurer les Etats généraux de la presse dont il a eu lui-même l'idée, Nicolas Sarkozy a annoncé, fin janvier, un plan de soutien de l'Etat de 600 millions d'euros pour la presse écrite. Dans son paquet cadeau un catalogue de mesures : le report d'un an de l'augmentation des tarifs postaux, une aide aux marchands de journaux, la promesse d'achat par l'Etat de publicité institutionnelle, des gadgets comme un abonnement gratuit subventionné à un quotidien de son choix pour chaque jeune français pendant l'année de ses 18 ans Au même moment, l'omni président a imposé sa réforme de l'audiovisuel public d'une main de maître. La suppression de la publicité sur France Télévision entre 20 heures et 6 heures du matin a été effective avant que le parlement n'en ait adopté le principe. Dans les deux cas, on assiste à une prise en main sidérante par le chef de l'Etat de ceux censés assurer un contre-pouvoir médiatique. La possibilité qu'il s'est octroyé de nommer et révoquer les dirigeants des chaînes publiques est symptomatique. Côté presse écrite, la volonté de Nicolas Sarkozy d'assouplir les règles de concentration des médias pour consolider les « grands groupes » ne manque pas non plus de piquant. Dans « notre belle région(g) » (© le Ravi), la concentration des médias, on en connaît un rayon. La Provence, Nice Matin, Var Matin, autrefois propriétés de Hachette, appartiennent au groupe Hersant. Du fait de leur monopole, de leur capacité à absorber l'essentiel du marché publicitaire, qui représente environ 50 % des recettes notamment grâce à l'apport des annonces institutionnelles, ces titres se portent bien. Avec un paradoxe : ils perdent pourtant sans arrêt des lecteurs de moins en moins enclins à payer ce que leur offre en résumé la presse gratuite Et un constat : leur contenu, axé sur une information de proximité inodore, sur le sport et les faits divers, est conçu pour fédérer le plus de monde en évitant soigneusement d'importuner quiconque, surtout s'il porte une écharpe tricolore. Autre grand média régional : France 3 avec son bataillon de journalistes et son maillage géographique du territoire. L'une des conséquences directes de la suppression de la pub a été la fin du décrochage local d'information à 19H55, l'horaire le plus fréquenté, de façon à passer le maximum d'annonces avant l'interdiction ! Avec pour corollaire une baisse de l'audience des journaux de proximité. Confortablement installés dans une forteresse assiégée, les rédactions de la télévision régionale, à la pyramide au menu d e la gro sse enqu ete d'âge avancée, craignent pour leur avenir. A l'image, à l'autre bout de l'échelle, des journalistes précaires, les fameux « pigistes » payés Page 6 France 3 TV cafard Entretien Médias et pouvoir à la tâche, article par article, et soumis aux aléas du marché et aux La Marseillaise Comme un malaise Groupe Hersant Bonne compagnie Page 7 humeurs de leur employeur. Mais tout va bien : le Ravi sort une Presse gratuite Les jeunes Tribune Un remède nommé Ravi Page 8 nouvelle formule… Page 9 Pigistes Des sous journalistes ? Net Médias en ligne Victimes Elles existent ! M. G.

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la grosse enquête

le Ravi n°60 février 2009

entretien Le journaliste Philippe Descamps analyse le rapport qu’entretiennent les médias régionaux aux pouvoirs.

« Heureusement, des médias alternatifs émergent » Vous parliez il y a une dizaine d’années de la « misère du journalisme de province » (1). Qu’en est-il aujourd’hui ?

TV cafard par Michel Gairaud

Sans la pub, France 3 Méditerranée gagne des minutes d’antenne. Mais pas de moyens supplémentaires. Entre routine et craintes, l’accablement domine dans une rédaction vieillissante...

B

ienvenue dans une forteresse assiégée ! France 3 Méditerranée avec ses troupes, plus de 400 salariés, et son audience, occupe la pole position des médias régionaux. Un temps menaçantes, les télévisions locales privées sont en pleine déconfiture. M6 vient de fermer ses derniers bureaux régionaux, dont celui de Marseille. Avec la suppression de la pub après 20 heures, les locales gagnent des minutes d’antenne. Pourtant, rien ne va plus. « On se demande si les programmes régionaux ne vont pas finir par disparaître. Face à nos inquiétudes, notre direction se retranche derrière ses projets de « global médias » et de « web Tv ». Que vont devenir tous les personnels employés aujourd’hui ? », s’interroge Laure Bolmon, journaliste et déléguée syndicale SUD. Actuellement France 3 Méditerranée, c’est une maison mère basée à Marseille chapotant une rédaction «Côte d’Azur» (Alpes-Maritimes et une partie du Var) et «Provence Alpes» (le reste de la région Paca) avec trois bureaux locaux à Nice, Marseille et Toulon. Première conséquence en Paca de la fin de la pub en soirée : la suppression de la rediffusion du décrochage «local» à 19 h 55 pour réserver ce créneau aux annonceurs. Les journaux de proximité sont avancés à 18h40, horaire où il y a beaucoup moins de gens devant leurs écrans. « Logiquement, notre audience baisse. C’est comme si l’on voulait faire la démonstration qu’on n’est pas bon », déplore Laure Bolmon.

Mais le malaise remonte plus loin. « Les gens nous voient de moins en moins sur le terrain. On ne se déplace que quand il y a des faits divers, déplore Marc Civallero, journaliste et délégué CGT du personnel. Notre mission de service public c’est pourtant de faire découvrir la richesse sociale et culturelle d’un territoire. » Il y a 5 ans, France 3 a supprimé les «formats longs» de 13 et 6 minutes. Il faut donc faire de plus en plus court et vite. « Impossible de laisser une équipe de journalistes travailler un mois pour creuser un sujet, poursuit Marc Civallero. On ne fait quasiment plus d’investigation. Il y a toujours eu des lignes directes entre nos directions régionales et les institutions. Mais avec des sujets de 50 secondes à 1 minutes 15, on n’a même plus la possibilité d’emmerder qui que ce soit en menant des enquêtes ».

Nous sommes une chaîne senior. Présentateur de la «Voix est libre», l’émission politique régionale de France 3, membre du SNJ, syndicat minoritaire dans un bastion CGT, « un Etat dans l’Etat », Yves Gerbault, tout en déplorant aussi les réformes, a une autre explication de la sinistrose ambiante : le vieillissement d’une rédaction, bien payée, rendue en partie amorphe par de confortables conditions de travail et

le poids des habitudes. Pour ProvenceAlpes, aucun des 70 journalistes n’a moins de trente ans, nombreux sont ceux qui dépassent joyeusement la cinquantaine. Un journaliste avec un peu d’ancienneté gagne autour de 3000 euros net avec un 13ème mois, 9 semaines de congés, 22 jours de RTT... « Parfois le matin, lors de la conférence de rédaction, c’est l’encéphalogramme plat, reconnaît Yves Gerbault. On est mou. Après 21 ans dans la maison, je bande moins pour le dernier sujet d’actu venu ». Yves Gerbault bande moins au travail mais ne manque ni d’humour ni de franchise. Il a longtemps présenté le «midi pile», le rendez-vous régional d’info de la mi-journée. « Qui regarde la TV à midi ou avant 19 heures ? On a un public âgé, nous sommes une chaîne senior. On fait des programmes conventionnels. Avant de prendre l’antenne à midi, le défilé des pubs n’est pas très exaltant : appareil dentaire Steradent, maisons de retraite, convention obsèques... ». A France 3, où les syndicats redoutent un plan social, tous les départs à la retraite ne seront pas remplacés. L’an dernier, aucun stagiaire n’a été pris à France 3. Pour des raisons d’économies et pour faire d’abord travailler des personnels en CDD. Le sang neuf risque donc se faire attendre... Epilogue. Service de communication de France 3 Méditerranée : « Un entretien téléphonique avec notre direction dans les quatre jours ? Cela va être court ! ». Depuis, pas de nouvelles. Moralité : proximité, réactivité.

LCM en souffrance «La chaîne Marseille» se porte mal. « Le médecin va-t-il nous annoncer qu’une cure est possible ou bien que nous avons un cancer et qu’il n’y a rien à faire ? », interroge Renaut Prat, journaliste et délégué syndical CFDT. Lancée il y a trois ans, LCM perd toujours de l’argent. A l’image de toutes les TV locales qui peinent à trouver un modèle économique. Jean-Pierre Foucault, président de LCM, a lancé lors des voeux au personnel un lugubre « j’espère que vous serez aussi nombreux l’année prochaine ». Un conseil d’administration doit en dire plus en mars. AnneSophie Maxime, rédactrice en chef et présentatrice, positive : « On maintient le cap. On ne réduit pas mes équipes ». D’autres, exaspérés notamment par la valse des dirigeants - il n’y a toujours pas de directeur de la rédaction partent. « LCM c’est les pires salaires TV que l’on peut trouver en France (1100 euros net à l’embauche), souligne un ancien journaliste. Mais je ne regrette pas. J’avais une liberté totale. Mes sujets étaient souvent diffusés sans que personne ne les voit avant ». Une liberté de ton réelle et paradoxale sur une chaîne dont les principaux actionnaires (Caisse d’Epargne, La Provence...) sont très liés au maire UMP Jean-Claude Gaudin...

« Le caractère monopolistique local de la Presse quotidienne régionale (PQR) apparaît comme intangible. Les rares zones de concurrence persistantes sont aux marges des grandes régions que se sont partagées les principaux titres. La PQR vit sur le dogme de la « proximité », mais une proximité comprise seulement au sens géographique, et non sociale ou culturelle. Ainsi, la préoccupation première n’est plus l’information fournie, mais le quadrillage du territoire. D’où la priorité donnée aux nouvelles locales et sportives au détriment de celles politiques, étrangères ou économiques. »

Dans ce contexte, quelles sont les relations des médias aux pouvoirs ? « Depuis la décentralisation, je ne connais pas de grands journaux régionaux qui peuvent faire un travail critique sur un élu important localement. Ces derniers ont les moyens d’asseoir leur autorité : avec la baisse des ventes et la soumission de la pub à la vitalité économique du territoire, une part importante des recettes publicitaires vient des collectivités locales. Enfin, la reconnaissance du pouvoir local semble presque incontournable. Il est donc intéressant de voir émerger d’autres médias, comme les journaux alternatifs ou certains sites internet. »

Les journalistes sont de plus en plus en prise avec le pouvoir, y compris dans leur mode de vie Merci ! Vous mettez également en cause les journalistes... « Pour les journalistes de province, la proximité est dure à gérer. Ne serait-ce que parce qu’ils croisent plus facilement l’élu ou le décideur local. Pour pouvoir mettre de la distance, il faut également de l’indépendance, du soutien, de la maturité, de la culture, etc. De plus en plus victimes d’une forte précarité en début de carrière, les journalistes attachent plus d’importance à l’acquisition d’un statut social qu’à l’exercice d’une mission d’information, essentielle en démocratie. Le statut social du journaliste établi peut paraître confortable. C’est flatteur d’être invité à la table du maire ou agréable de recevoir un cadeau. Pour résumer, les journalistes installés sont de moins en moins en prise avec la société et de plus en plus en prise avec le pouvoir, y compris dans leur mode de vie. »

C’est commun à tous les médias ? « On pourrait attendre une autre ambition dans le service public. Mais elle n’est pas fréquente. On peut y voir un certain manque de courage alors que le statut des journalistes de France 3 ou Radio France devrait leur offrir plus d’indépendance. Si ces derniers couvrent généralement assez bien l’actualité sociale et les conflits, ils font peu de travail d’enquête ou d’explication. Mais généralement, ce manque d’ambition est moins une soumission individuelle que celle d’un système médiatique dans lequel la concurrence, y compris locale, pousse au mimétisme. Sans oublier quelques particularités françaises, notamment la primeur du commentaire sur l’information ou le fait que deux journalistes sur trois travaillent dans la région parisienne. Ceci dit, dès qu’on lâche la bride à un journaliste, il bosse. »

Les clubs de la presse visent à entretenir la confusion mortifère entre information et communication. Existe-t-il d’autres endroits où se construit la proximité entre médias et journalistes et les pouvoirs ? « Alors que les clubs de la presse se présentent comme des lieux de vie, d’échange et de vitalité de la presse régionale, on constate qu’ils rassemblent plus de chargés de communication que de journalistes. Ils visent davantage à rapprocher communicants et journalistes ; et à entretenir la confusion mortifère pour la presse, entre information et communication. Cerise sur le gâteau : ils sont souvent en partie financés par les collectivités locales... »

Gaston Deferre a été élu et patron de presse. Ce mélange existe toujours dans les médias régionaux ? « Oui, même si aujourd’hui les éditeurs ou les journalistes entrant en politique s’éloignent généralement un peu de leur journal. La proximité avec le pouvoir est en revanche devenue caricaturale au plus haut niveau. On s’y habitue, mais celle de Nicolas Sarkozy avec Bouygues, Lagardère ou Bolloré marque les limites de notre système démocratique. Pour preuve : c’est le Président de la République qui donne des leçons de déontologie, qui convoque des Etats généraux de la presse et qui annonce les solutions à sa crise ! »

Propos recueillis par Jean-François Poupelin 1 Cf Le Monde Diplomatique, novembre 1996. Philippe Descamps, auteur de « Le système Carignon », est désormais rédacteur en chef de Montagnes magazine.


Médias en Paca : la grande dépression

« Malaise à La Marseillaise »

le Ravi n°60 vjÛÀ iÀÊÓää ÊU

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Echanges de bons procédés entre gens de bonne compagnie

La direction de La Marseillaise n’applique pas les conventions des journalistes et des ouvriers du livre. Curieux de la part d’un journal communiste qui dénonce sans cesse ces pratiques...

Le rachat par Hersant des groupes La Provence et Nice Matin n’a pas chagriné les élus UMP de la région. Bien au contraire.

Jeudi 29 janvier, une quarantaine de journalistes du quotidien communiste de Paca a pris au mot sa direction. Ils ont défilé avec leur propre slogan - « Malaise à La Marseillaise » - dans différents cortèges de la région (1). Et pour cause, depuis septembre 2005, le syndicat de journalistes CGT réclame ce que défend chaque jour le quotidien fondé au sortir de la guerre par des résistants et des militants du PCF : l’application de la convention collective de la Presse quotidienne régionale (+ 40 % sur les salaires), la transparence dans la gestion, la participation de ses représentants au conseil d’administration et la mise en place qu’un réel dialogue social (2). Sans succès pour l’instant. La direction de La Marseillaise a visiblement du mal à mettre en pratique son discours… En trois ans et demi, les journalistes n’ont obtenu qu’un audit des comptes et une proposition de consacrer les excédents aux salaires. « C’est insuffisant, déplore Nicolas Ethève, secrétaire général SNJ-CGT. Notre demande de rattrapage des salaires sur trois ans est réaliste. Surtout si un véritable plan de développement des ventes est mis en œuvre. Elles ne représentent que 30 % des ressources du journal, il y a donc un potentiel. » Même constat amer chez les ouvriers et employés du livre. Ils ont participé à la grève du 11 octobre 2007, la première du quotidien. Avec le même résultat. « Il y a eu des négociations, mais on a rien eu du tout alors que notre convention est appliquée à 0 % ! On est payé 2,5 à 3 fois moins que nos confrères, notre prime de transport est de 3 euros au lieu des 33 euros légaux, les douches sont dans les couloirs, etc. », dénonce Frédéric Luzi, secrétaire général de la Filpac-CGT. Avant de s’emporter : « Avant ils tapaient dans le dos et filaient une bouteille de Ricard©, mais ça ne marche plus ! » Problème pour les deux syndicalistes, leur combat ne fait pas l’unanimité. Une partie des employés de La Marseillaise, dont des journalistes, est encore sensible à ce paternalisme. Beaucoup d’employés sont en effet entrés par la petite porte et font corps avec la direction. A l’image d’André Picca, du service des ventes et délégué du personnel Filpac-CGT, qui assure : « Je ne veux pas revivre les licenciements de 1987 ! Ils ne peuvent pas dire que la direction ne fait pas d’efforts. On se bat sur les ventes et il y a régulièrement des augmentations de salaires. Cette année elle sera de 2 %. » Finalement, Paul Biaggini (3) est un patron très classique : il divise pour mieux régner. Encore une pratique dénoncée dans les colonnes de son journal...

Jean-François Poupelin 1 Le journal est diffusé dans les Bouches-du-Rhône, le Var, le Vaucluse, les Alpes de Haute-Provence, le Gard et l’Hérault. 2 Avis d’un ancien du journal qu’est l’auteur de cet article : les sous-effectifs et l’utilisation du statut de correspondants de presse, payés 30 euros la journée, pour des postes de journalistes peuvent être ajoutés à la liste. 3 Il n’a pas souhaité nous répondre « de peur que l’on déforme ses propos ».

Rouge sur fond bleu Plus singulier que la résistance de La Marseillaise en Provence, celle du Patriote sur les terres très hostiles de Christian Estrosi. Malgré une gauche qui fait presque figure de minorité visible, et un lien fort, mais assumé, avec le PC local, « l’hebdomadaire progressiste de la Côte d’Azur », quotidien de 1947 jusqu’en 1967, tire chaque semaine à 12 000 exemplaires. « Notre lectorat est varié car nos colonnes sont ouvertes à toutes les paroles de gauche. Mais nous sommes d’abord un journal d’infos locales et régionales engagé », résume Julien Camy, le rédacteur en chef, fier de ses pages culturelles. Le Patriote ne compte que trois journalistes salariés mais fédère beaucoup de militants bénévoles. Les salaires y sont « un peu au-dessus de la moyenne de la PQR »…

J.F.P.

« On s’interroge, mais on ne va pas faire de procès d’intention. » Prudent, Paul Massabo, journaliste sportif à Var Matin, a pourtant quelques raisons de s’inquiéter de la nomination le 31 janvier d’Eric Debry à la tête du groupe Nice Matin (1) en remplacement de Jean-Paul Louveau, un ancien du Monde. Le nouveau patron a en effet tout du touriste. Ancien directeur général de Pierre et Vacances et ancien PDG

et Nice Matin depuis 2007, le groupe Hersant Médias (GHM) est un habitué de ce genre de courtoisies à l’égard de l’UMP locale. Lors des dernières municipales, GHM a imposé à Nice Matin la publication d’un sondage favorable à Christian Estrosi, le jour de l’inauguration du tramway cher à Jacques Peyrat, le maire sortant (2). Cette relation incestueuse est d’ailleurs à l’origine du départ de Jean-Paul Louveau (3). « Il s’était braqué contre Estrosi et Falco, il en avait marre de les

Sans Hersant, Jean-Claude Gaudin n’aurait pas été réélu de Nouvelles Frontières, ses anciens employeurs l’ont remercié pour manque de résultats. Curieuse, cette nomination s’éclaire à la lumière d’un second tour de passe-passe : la promotion probable du sarkophile François-Xavier Pietri à la direction des rédactions. Arrivé en juin 2008, ce journaliste a eu son heure de gloire au même poste à La Tribune en récoltant trois motions de défiance de sa rédaction ! La dernière concernait le charcutage, en septembre 2006, d’un sondage plaçant Ségolène Royal en tête des présidentiables sur les questions économiques et sociales... Propriétaire des groupes La Provence

avoir tout le temps dans les pattes », assure Paul Massabo. « Beaucoup de journalistes ont constaté que le poids des pubs institutionnelles s’était renforcé depuis son arrivée », complète un ancien de Nice Matin. Un échange de bons procédés : achat de pub contre tranquillité éditoriale ?« Prime au pouvoir en place », concède Didier Pillet, PDG du Groupe La Provence depuis janvier 2008, qui a pris longuement le temps de nous répondre. Ses propres recettes de pubs institutionnelles laissent pourtant songeur : 8 millions sur 88 millions d’euros de revenus (55 % de ventes, 45 % de pub) selon

lui. L’ancien directeur de l’information de Ouest France (4) est de son côté tombé franchement dans les bras de Jean-Claude Gaudin en débarquant à Marseille en pleine campagne des municipales. A sa décharge, Guy Philip, un ancien chargé de communication du sénateur-maire UMP dirige la filiale de GHM pour le Sud (5). Ca peut motiver. Mais provoque encore cette remarque d’un journaliste de La Provence : « S’il n’y avait pas eu Hersant, Gaudin n’aurait pas été réélu ! » Didier Pillet s’en défend : « J’ai une déontologie et une éthique professionnelle. Je n’ai jamais fauté là-dessus. » Pourtant, quelques faits plaident contre lui. Le remplacement des deux journalistes politiques qui suivaient la campagne ? « J’en ai mis quatre à la place ! » Les accusations de rouler pour l’UMP lancées par Jean-Noël Guérini, président PS du Conseil général des Bouches-du-Rhône ? « Une incompréhension mais pas de vrai problème. » Le « massacre » d’un Marseille l’Hebdo irrévérencieux avec Jean-Claude Gaudin, pour reprendre le mot d’un ses employés ? « Un nouveau projet qui permet aux anciens journalistes de se renouveler et de sortir de la routine. » Sans oublier sa mainmise sur la direction des rédactions, le départ de 45 journalistes cet été (6), suivis de la refonte du journal... Conclusion de l’ancien journaliste de Nice Matin : « Hersant est proche de l’UMP pour deux raisons : parce qu’il est de droite et parce qu’en Paca le parti est en position de force pour la manne publicitaire. » Si on peut allier boulot et plaisir...

Jean-François Poupelin

1 Nice Matin, Var Matin et Corse Matin. 2 Le Canard Enchaîné (28/11/07). 3 Il n’a pas répondu au Ravi. 4 Voir son portrait dans le Ravi n°56. 5 Rue89Marseille (10/07/2008). 6 Tous remplacés par la titularisation de CDD.


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la grosse enquête

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tribune par le Ravi

Soixante numéro, une nouvelle formule plus ambitieuse, la création d’une « société des lecteurs »... Pas de doute ! le Ravi est vraiment le mensuel régional qui ne baisse pas les bras.

le Ravi, remède anti-morosité

P

ourquoi se gêner ? Quitte à parler des médias en Paca, autant s’offrir une tribune. Vous tenez donc entre vos mains le 1er numéro de la nouvelle formule d’un mensuel qui soufflera au printemps sa sixième bougie. Sur la forme beaucoup de changements : 4 pages supplémentaires, une maquette plus claire, conçue pour mettre en valeur les dessins notamment. Trois séquences structurent le journal. La « grosse enquête » est consacrée à une actualité importante en Provence-Alpes-Côte d’Azur ou simplement à un sujet sur lequel nous voulons volontairement mettre l’accent. « Notre belle région(g) » regroupe des articles qui débordent les frontières d’une ville ou d’un département. Séquence qui s’achève par une fenêtre grande ouverte sur le monde : car « YapasquePaca » dans la vie ! « Métropoles et trous jolis » s’autorise, à l’inverse, une plongée dans des histoires plus locales. Façon Ravi, c’est-à-dire en recherchant toujours dans le particulier ce qu’il y a de plus universel. Enfin, nous proposons une séquence « RTT » où l’on parle aussi bien de culture que de viticulture, où le ton peut se faire volontiers pamphlétaire. Au sommaire, d’autres temps forts : des reportages dessinés, le contrôle technique de la démocratie où nous testons incognito un conseil municipal, la Grande Tchatche où les pros de la politique sont invités à passer à table, le portrait « poids lourds » informé et satirique…

Nous sommes des militants… de l’info Sur le fond, nous jouons la continuité. Dans les écoles de journalisme, on enseigne quelques règles à respecter pour « calibrer » des contenus en « ciblant » un lectorat afin de lui proposer un « produit » séduisant. En gros, le Ravi prend à revers toutes les règles du marketing. Ce mensuel se propose d’introduire un peu de diversité dans l’univers monolithique de la presse locale. Mais pour nous, information de proximité ne rime pas avec querelles de clocher, championnat du nombrilisme, presse de comptoir. le Ravi fait le choix de parler de Marseille à des Niçois, de Toulon à des Avignonnais, d’Arles à des Dracénois et ainsi de suite… Nous voulons rompre avec le ton insipide et faussement « objectif » de nombreux médias. Nous ne nous définissons pas pour autant comme un journal d’opinion. Nous sommes des militants… de l’info. Nous privilégions le débat aux affirmations de principe. Il ne faut jamais, paraît-il, mélanger les genres. Nous poursuivons l’ambition d’être un journal sérieux qui ne se prend pas au sérieux. Nous voulons continuer à publier des textes documentés, contradictoires, vérifiés, au côté de chroniques et de dessins où le parti pris et la mauvaise foi peuvent parfois avoir droit de cité. Nous préférons l’irrévérence à la prudence. L’époque est au zapping. Le choix de réaliser un mensuel va de pair avec notre envie d’offrir un espace de débats, capable sans prétention d’aborder des dossiers de fond. Audace suprême : nous osons écrire des articles de plus de trois lignes… Mais alors tout est-il pour le mieux dans le meilleur des mondes ravissants possible ? Nous ne sommes bien entendu pas exempt de contradictions. Ce mensuel ne paye pas ou paye mal ses contributeurs. Mais ses trois salariés, experts es auto exploitation, perçoivent tous un Smic amélioré, quelle que soit leur fonction… Les administrateurs sont bénévoles. Tout le monde rame dans la galère. Notre indépendance éditoriale, notre raison d’être, s’accommode de subventions publiques. Nous assumons le caractère hybride de notre montage financier propre aux médias dont le projet n’a pas de finalité lucrative. Nous nous donnons des garde fous : comme le refus de toute publicité institutionnelle. In fine, le Ravi appartient aux adhérents de l’association qui l’édite, c’est-à-dire ses lecteurs… Nous manquons de moyen pour promouvoir le titre. le Ravi passe au cours d’une année entre environ 50 000 paires de mains. Mais nous peinons nous aussi à fidéliser nos lecteurs. En clair, à vous donner envie de prendre un abonnement pourtant moins cher qu’un plein d’essence, une soirée au restaurant, le moindre achat. La clef de notre avenir se trouve donc dans le coupon en bas de la page 24...


Médias en Paca : la grande dépression

Médias pas pareils de Paca Dans les mains CQFD, « Journal de critique sociale », tous les 15 du mois (2 euros. www.cequilfautdetruire. org). Le Plan B, « Bimestriel de critique des médias et d enquêtes sociales », chez tous les bons kiosquiers et dans toutes les bonnes librairies (2 euros. www.leplanb.org) ; La Dynamo, mensuel de l Agence provençale de l économie sociale et solidaire, (sur abonnement. 10 numéros, 20 euros. www. apeas.fr,) et, évidemment, le Ravi, infos et satire, chez tous les bons kiosquiers tous les premiers vendredis du mois (2,80 euros. www.leravi.org).

Dans les zoreilles Agora FM (Alpes-Maritimes, 94 FM), Radio Galère (Marseille, 88.4 FM) ; Radio Grenouille (Marseille, 88.88 FM), Radio Verdon (Var, 96.5), radio Zinzine (HautesAlpes, Alpes de Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Vaucluse).

Dans les yeux Rue89Marseille (politique, société, culture, etc., sur Marseille et sa région. www.rue89.com/ marseille) ; LibéMarseille (actu sur Marseille et sa région. www. libemarseille.fr) ; Ldh Toulon (justice, immigration, roms, police, etc., et de l info sur le Var. www.ldh-toulon.net) ; Cuverville (« Maison fondée en 1995 », satire et infos sur l agglomération toulonnaise. www.cuverville.org) ; Association pour la démocratie à Nice (actu militante niçoise. www. adn-nice.org) ; Le Tuyo (« L info niçoise sans les salades ! » www. letuyo.info); Le blog de LucienAlexandre Castronovo (l actu d Aix par un ancien élu PRG. http:// castronovo.canalblog.com) ; Le blog des Avignonnais (« le médias en ligne du Grand Avignon ». Infos, etc. www.lebda.fr) ; Les médias libres de Paca et pas que (portail sur les initiatives, soirées, etc. de médias pas pareils. http:// medias-solidaires.net) ; O2Zone (TV associative et indépendante marseillaise. www.o2zone.tv) ; Moteur (web Tv sur le quartier de Saint-André à Marseille. www. moteur-webtv.info) ; ; Airelle Vidéo (Atelier de production et de réalisation de films documentaires de la Fédération nationale des vidéos des pays et des quartiers. airelles@nnx.com).

Liste non exhaustive !

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« La presse régionale est sinistrée » Pour gagner sa vie en tant que pigiste, mieux vaut éviter Paca. Ou changer de métier. Rencontre avec le collectif de pigistes Presse papiers.

«I

l risque d’y avoir peu de monde. » Marjolaine, du collectif de pigistes Presse papiers, avait prévenu. De fait, seules quatre trentenaires sont attablées ce 21 janvier au premier étage du Festival, un bar pas trop « branchouille » du centre d’Aix-en-Provence. Malgré les circonstances, ça n’a rien d’une soirée filles. Les confidences ne sont d’ailleurs pas forcément joyeuses. Légalement salariés des médias qui les emploient, les pigistes ne sont pas toujours à la fête. Les traits tirés, Alexis évoque une vie professionnelle pas franchement rose : exploitation, photos et frais non payés... Elle avoue un revenu mensuel au niveau du SMIC. « Pour gagner sa vie, il faut travailler 70 heures par semaine », assure Andrea, à l’origine du collectif fondé en 2006. Et cette spécialiste de l’environnement de préciser : « Le feuillet [maître étalon de la presse écrite, 1500 signes, environ un tiers de cet article, Ndlr] oscille entre 5 et 250 euros, les bons plans, bien payés et réguliers, sont rares. » A écouter cette petite brune de 31 ans, Paca est loin de faire figure d’Eldorado. « Les féminins sont complètements bouchés et la PQR et les culturels ne paient pas. Pour moi, la presse régionale est sinistrée », poursuit Andrea. Autre preuve : en 2006, le Syndicat national des journalistes (SNJ) dénombrait seulement 283 pigistes et CDD dans la région, dont environ la moitié dans les Bouches-du-Rhône. Plus rémunératrice, la presse spécialisée y est, de plus, rare. « Un peu de luxe sur la Côte d’Azur, quelques économiques, un groupe centré sur l’armement et la diplomatie », détaille la jeune femme. Après trois ans de gratuits, de presse Internet et une expérience mitigée dans le grand reportage (un an à trouver preneur pour un sujet sur Bornéo), elle jette l’éponge

pour se lancer avec son frère dans la création d’une entreprise de communication et reportages, spécialisée dans la solidarité et l’environnement. Histoire de répondre à une demande des ONG tout en gardant un pied dans le métier.

L’accord sur les pigistes pourrait créer une catégorie de sous-journalistes

des Etats généraux de la presse : contre-propositions du Rassemblement des associations de pigistes et les Pigistes en colère, deux structures dont Presse Papiers est l’antenne locale ; l’accord sur la formation des pigistes, signé en novembre par trois syndicats minoritaires... « S’il est approuvé, il pourrait créer une catégorie de sous- journalistes », prévient Laure, nouvellement encartée au SNJ. Face aux attaques dont ils sont de plus en plus l’objet, les pigistes, par essence individualistes, s’organisent. En collectif...

Jean-François Poupelin

La précarité n’est cependant pas systématique. Georges, un quadra photographe, avoue de son côté « bien s’en sortir. » Il a ses « clients » et quelques exclusivités à son actif. Autre exemple : Laure, une brune à mèches blanches. Journaliste juridique et pigiste par choix - « souplesse des horaires, changements » -, elle ne collabore qu’avec des titres parisiens. Après huit ans, elle « gagne bien sa vie, environ 2000 euros par mois » et a désormais « trop de boulot. » Tout sourire, Marjolaine devrait en profiter. « On est un réseau. On se refile des infos, des sujets », développe rapidement Laure. Et éventuellement des piges. Ça discute également de la profession. Comme ce mercredi soir avec l’actualité brûlante

Medias en ligne en devenir Il n’y a pas que des monnombril.com ou des monopinionrienquàmoi.fr sur la toile régionale. On y trouve aussi de la bonne info. Et on y cherche un modèle économique…

A

ux côtés d un nombre incalculable de blogs, parfois plus instructifs que les vitrines officielles de la presse quotidienne régionale, on trouve aussi une poignée de bons sites d information sur l Internet made in Paca. C est le cas de Marseille89, petit frère de Rue89. On y pratique « l info à trois voix » en croisant les contributions de journalistes, d experts et d internautes. Rémi Leroux l animateur du site, et chroniqueur au Ravi (cf page 25), vient de la presse hebdomadaire régionale : « La grande différence avec le papier, c est l immédiateté de la réaction du lecteur qu on avait perdue avec la presse écrite. Chaque article a deux vies : celle de l écriture et de la mise en ligne, puis le débat qui s engage avec les commentaires. » Autre nouveauté : « Zéro contrainte éditoriale, je peux potentiellement écrire sur tout, cette indépendance à une vraie résonance. » Les articles les plus lus drainent en quelques jours près de 20 000 visites et des centaines de commentaires. Nouveau média, nouveaux risques toutefois : « Internet m a fait perdre la conscience du temps long, reconnaît Rémi Leroux. J ai du mal à constituer des dossiers et tendance par nécessité à alimenter le flux. »

L’info n’est pas rentable Avec ses 400 visites par jour, le BDA, le « blog des Avignonnais », joue dans une catégorie plus modeste. Fondé en 2007 par Jamil Zeribi et trois amis, bénévoles

et non journalistes, il se revendique toutefois comme « le média en ligne du grand Avignon ». Les sujets politiques, sociétaux et économiques y sont à l honneur ainsi que les acteurs associatifs. « C est une démarche de journalistes citoyens avec une réelle liberté de ton, tout en essayant de se rapprocher des pros, souligne cet ancien footballeur, salarié de la SNCF et frère du médiatique Karim, grosse tête marseillaise entrée en politique. On a besoin d info locale plus critique, plus croustillante. L avantage d Internet c est que c est gratuit. » Le mot est lâché. La gratuité. Elle est aussi au c ur du projet initié à Nice en octobre dernier par trois titulaires de la carte de presse : letuyo.info, « l info niçoise sans salades ». A l aide de textes, de photos et de vidéos, le récit de l actu locale y prend un sacré coup de frais. « Nous avions envie d un espace pour être plus libres que dans nos médias respectifs, pour y faire l info que nous ne pouvons pas défendre ailleurs pour des raisons de temps et de format. En presse quotidienne régionale, des papiers de 3 feuillets cela n existe plus », souligne Jérôme Guidi, qui se définit comme un « militant de l info ». Le Tuyo fait des débuts honorables avec 5 000 visiteurs uniques par semaine. « L objectif n est pas d en vivre, poursuit Jérôme Guidi. Je ne pense pas que cela soit viable. L info n est pas rentable. L avenir est sur Internet et à la gratuité mais ce n est pas forcément compatible avec le journalisme. »

Excès de pessimisme ou lucidité ? De fait, l édition nationale de Rue89, un des plus beaux succès du net informatif, a franchi le million de visiteurs uniques par mois mais peine toujours à attirer suffisamment d annonceurs. Et à payer tous ses journalistes. Mediapart, fondé par l ancien directeur du Monde Edwy Plenel, tente de vendre avec difficulté ses articles en ligne. L info a un coût. Qui n a strictement rien de virtuel. Michel Gairaud


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Plus belle la

cuite La société de production Telfrance Série assig ne une boutique de vin bio du cour s Julien à Marseille pour contrefaçon. Jugez vous-même : Telfrance produit « Plus belle la vie », le feuilleton à succès sur France 3, et la bout ique s'appelle « Plus belle la vigne ». La machine juridique du producteu r audiovisuel est en marche pour contraindre le boutiquier à retir er sa marque de l'Inpi, l'Institut national de la propriété industrie lle. Il semble que les génies du marketing de Telfrance n'aient pas prév u le boom régional de la série culte. Du coup, ils se privent d'une gamm e de produits dérivés extrêmement juteuse… Paca est égale à elle-même. Terre ux font parti des moins colorés icipa mun d'extrême droite, ses conseils é Paris 1 Sorbonne pour le de France. Une étude menée par l'universit le ainsi qu'en 2008 seuls 4,54 compte du Haut conseil à l'intégration calcu 9000 habitants sont issus % des élus municipaux des villes de plus de , Moyen-Orient, Afrique hreb de l'immigration non européennes (Mag u national. Palmarès : nivea au % 6,68 Subsaharienne, Asie). Contre (5,75 %), Vaucluse (4,66 %), Hautes-Alpes (6,94 %), Bouches-du-Rhône vence (4,55 %) et Var Alpes-Ma ritimes (4,56 %), Alpes de Haute-Pro à peu près au moins une (2,43 %). Tous les dépa rtements affichent ge depuis 2001. A l'exception multiplication par deux de leur pourcenta prog resse dans son ouverture qui nal, très notable du Var, le cancre régio FN a beau avoir chuté de 10 à la « diversité » d'un fantastique 0,11 % ! Le 2007 (23,54 % contre 13,10 % points entre les présidentielles de 2002 et ées... au premier tour), ses idées restent bien ancr

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Mauvaise réputation

hyg iéniste est de Madame la vertu tendance é, Valérie Boyer, ésit sur l'anorexie et l'ob retour ! Après ses exploits position de loi visant pro une r vient de dépose députée UMP de Ma rseille, re vingts les commerces de détail ent à interdire la vente d'alcool dan fraction (un l'in os sanctionna nt de 3750 eur deu x heures et six heures » et ). Raison ans q cin en cas de récidive dans les de santé an de prison et 7500 euros me blè pro l rée un cool de nuit pose d'al te ven La : ux rro cou son de faible pour ses uments visiblement un peu publique et de nuisance. » Arg rs administrés, ignent peut-être celui de leu amis de la majorité, qui cra : Jea n Roatta e de ses soutiens rég ionaux à la lecture de la courte list Ma rla ndriel y Ma ria ni (Vaucluse), Mu (Bouches-du-Rhône), Thierr mes). En tout, riti -Ma pes et Lionnel Luca (Al nd cha Bro d nar Ber lo, itel Mil de Gaudin dispose ent, l'adjointe de Jea n-Clau cinq valeureux ! Heureusem nnucci. Depuis ille : le socialiste Patrick Me d'un soutien de poids à Ma rse ème er issements (en gros ma ire des 1 et 7 arrond la rentrée de septembre, le nne un arrêté le sénateur-ma ire UMP pre le centre ville) milite pour que t gravement à sen nui ts l seu l. Certains ma nda coo d'al te ven la nt isa erd int la santé...

Prohibition

Marland-Militello cherche son Morpion

Muriel Marland-Militello, la trop méconnue députée UMP des AlpesMaritimes et accessoirement adjointe à la Culture de Christia n Estrosi , député-maire de Nice, applaudit des deux mains à la dernière trouvai lle de Christine Albanel : créer un nouveau jeu de grattage pour sauver le patrimoine français. Et la parlementaire de s'alarmer : Son] entretie n est

une urgence : il convient de trouver les moyens massifs, avant qu'il ne soit trop tard » (www.nice-premium.com, 16/01). Proposition du Ravi : offrir comme gain un château ou une église. Comme ça l'entretien du patrimo ine français » ne coûtera it pas un rond à l'Etat.

Planification de la suppression des bureaux de dieu Justement, mardi 27 janvier, le Mouvement

français pour le planning familia l (MFPF) a organisé des actions dans x de toute la France pour sensibiliser à la disparition possible des « bureau , ception (contra té sexuali de ns questio les sur ation dieu. » Dédiés à l'inform la par es menacé sont ences perman ces etc.), ent, avortem prévention, en baisse des financements de l'Etat : moins 42 % en 2009, moins 100 % tions associa des tiers 2010 annonce le MFPF. Selon le mouvement, un départementales sont menacées. A Marseille, pour cause de locaux e « au vétustes et manque de moyen afin d'assumer un loyer plus conform bol de Coup portes. ses fermé a locale ence perman la », prix du marché pour la pour le gouvernement : même pas besoin de baisser ses subventions supprimer !


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Le marché du sexe est sensible à l’état de la bourse. Ce n’est pourtant pas la crise financière qui le secoue le plus. Le développement fulgurant d’Internet trouble l’un des fleurons économiques de la région. Sans menacer sa virile croissance. Par Jean Tonnerre

L’industrie du sexe ne débande pas P lus de 50 sex shops, 25 clubs libertins, 28 saunas spécialisés, des icônes de films X comme Clara Morgane ou Ovidie, les rédactions de Playboy et Newlook installées en PACA, la société Marseillaise Lovely Planet, leader français des sex toys, Dreamnex à Rousset (13), champion européen de la vente par internet, les succès des salons de l'érotisme qui attirent chaque année plus de 10 000 personnes à Nice ou à Marseille, les groupes de strip-tease qui ratissent la région avec des enterrements de vie de garçon et des spectacles dans les maisons de retraites... L'industrie du sexe est sans contexte l'un des fleurons économiques de la région Paca.

Rocco se raidit Un univers en pleine tourmente sans que la chute des cours de la bourse y soit pour quelque chose. « La pornographie gratuite sur internet avec des sites comme Pornhub, modélisée sur You tube, a complètement bouleversé le secteur, affirme Eric Heuninck, l'un des organisateurs d’Eropolis, de passage

à Marseille début février. Dans notre salon, les ventes de films X sont en chute libre depuis deux ans. Même Rocco Siffredi ne fait plus recette. » Eropolis a décidé de frapper un grand coup en faisant passer son billet d'entrée pour deux jours de 25 à 10 euros. « Cette année, nous pouvons afficher ce tarif car nous avons plus d'une vingtaine de dates dans toute la France, poursuit Eric Heuninck.

« 50 euros pour un couple, c'était de toute façon trop cher, affirme Lucie, qui tient depuis 7 ans le Sunlinght, un club libertin à Monteux, un petit village près d'Avignon. Ma clientèle en parlait avec déception, car à l’intérieur, ils avaient le sentiment d’être dans un immense sex-shop vulgaire.» Au Sunlight, rien de tout cela. Pour 80 euros, monsieur et madame peuvent boire, manger et s'envoyer en l'air avec leur voisin de table si ça leur chante. « Ma clientèle est triée sur le volet, explique Lucie. Ici, on est bien habillé, on est poli et surtout on respecte l'autre. Ce n'est pas comme dans les soirées privées que d’aucuns organisent en faisant payer l'entrée et en filmant à l'insu des participants. Certains se retrouvent sans le savoir sur internet le lundi matin ! »

notre magasin que nous avons du coup, repeint en rose. » A bas les sex shops, vive les sex toys ! Les godemichés de mamie ont changé de couleur, de matière, ils se sont équipés de moteurs de plus en plus sophistiqués, de commande à mains libres et autre étui discret. « C’est une tendance erotico-chic, explique Ingrid Frances, responsable de 1969, boutique érotique installée dans un quartier plutôt chic de Marseille. Une série comme « Sex and the city » a largement contribué à diffuser l'idée qu'une femme pouvait tout à fait assumer la possession d'un sex toy. Celui-ci est même en passe de devenir le symbole de l'émancipation féminine. »

ne prenne pas mon enseigne pour un sex-shop traditionnel, affirme cette jeune femme de 37 ans. Je suis mère de famille et je ne cherche pas à choquer. » Des précautions d'usage qui ont rassuré le maire de Callian (3000 habitants), François Cavallier : « Je craignais que des gens se sentent blessés dans leurs convictions. Jusqu’à présent, je n’ai eu que des réactions amusées. Ceux que ça indigne ne l’ont pas fait savoir. » Pourtant son village est un symbole. Il est connu dans le monde entier pour avoir abrité, depuis 1993, la retraite de s ur Emmanuelle. Décédée en octobre dernier, elle est enterrée dans le cimetière municipal...

Un sex shop chez sœur Emmanuelle

Une sex story provençale

Si la discrétion est une valeur dans le milieu libertin, elle ne l'est plus dans le monde des sex-shops. L'enseigne cachée dans une rue sombre est révolue. A Toulon, les quartiers derrière le port, tant prisés encore au temps de la conscription,

De fait, le nombre de sex shops en région PACA a littéralement explosé : 9 à Marseille, 6 à Nice, 5 à Cannes, 4 à Avignon et à Toulon. Les zones commerciales ne sont pas en reste. A Plan de Campagne, VilleneuveLoubet, Le Pontet, Valette du Var, elles ont vu s'ouvrir ces dernières années de véritables grandes surfaces. Ce n'est pas tout ! Il existe

sont désertés. Désormais, il faut avoir clairement pignon sur rue, si possible dans un endroit chic ou branché. « Au début, nous vendions de la lingerie traditionnelle, puis nous avons proposé des petites culottes fendues, des accessoires, affirme Jean-Marie et Valérie Ioder qui tiennent depuis 8 ans Carré Rose à Nice. Nous n'avons fait que répondre à la demande. Rapidement, les sex toys sont apparus dans

également des sex-shops dans les plus petites villes : à Antibes, La Ciotat, Carpentras, Draguignan, Cavaillon, Mandelieu, Fréjus, Le Cannet, et même dans le petit village varois de Sillans la Cascade (565 habitants) ! A 70 km de là, dans la commune de Callian, Sophie Mahieu a ouvert en septembre, O'Zé, une boutique érotico chic. Comme ailleurs, on met seulement des nuisettes rouges en devanture. « J’ai tout fait pour qu’on

Si le souvenir de la religieuse vous empêche de pousser la porte d'un sex shop, il vous reste Internet. Les sites pornographiques représentent la grande majorité des connexions en Paca comme dans le reste du monde. « Aujourd'hui, on peut se rincer l' il gratuitement sur des centaines de milliers de scènes qui n'ont plus rien à voir avec un film X, explique Max, le patron des Body Houses du Pontet. Il n'y a plus de scénario, on passe directement à l'action. Nos cabines de visionnage en ont pris un sacré coup. » Mais Internet permet également de faire des emplettes en toute discrétion. Cela va de la capote sous toutes ses formes, à la poupée gonflable sophistiquée à 8 000 euros. A Marseille, la société de prestation informatique FKTEL a créé voici un an le site soerotic. fr. « C'est complètement différent de nos autres activités, explique Cyril Desjardin. Nous avons voulu profiter de la croissance du secteur en nous positionnant dans le haut de gamme. » Si la plupart de ses concurrents sont à Paris, son modèle économique est à Rousset (13). Au pied de la Sainte Victoire se trouvent en effet les bureaux et les entrepôts de Patrice Macar. En 1999, il lance sexyavenue.com. La start-up double son chiffre d'affaires d'une année sur l’autre. Avec le succès, il prend un nom d'entreprise un peu moins voyant, Dreamnex. En 2007, la société est introduite en Bourse (45 euros l'action, 29 aujourd'hui). En janvier 2008, Dreamnex rachète en Belgique Enjoy, le plus important réseau de webcams érotiques du continent, et devient le leader européen de l'Internet de charme, avec 18 millions de visiteurs par an et un chiffre d'affaires de 80 millions d'euros. Une success story saluée par La Provence qui lui a décernée le prix « Coup de c urs ». C’était fin novembre à Marseille au palais... de la Bourse.

Le sex toy enfonce le godemiché


colonne Maurice

T H É M AT I Q U E A N T E N N E

QUAND DES FEMMES VIDENT LEURS SACS À MAIN... DU LUNDI 23 AU DIMANCHE 29 FÉVRIER 2009 Grenouille explore le monde au féminin le temps d’une thématique spéciale, en rebond à la programmation Pluri(elles) du théâtre du Merlan, autour des femmes, de leurs danses et de leurs cultures... Figures des mythes et légendes, cyberféministes version 2009, exilées, immigrées ou émigrées, lesbiennes de Marseille, travestis et femmes d’un jour, sorcières féministes, femmes des années 80...

Mais où sont les femmes ? Sur les ondes de la Grenouille, la dernière semaine de février, mais aussi le 8 mars, journée de la femme et le week-end du 14, 15 mars ! Radio Grenouille 88.8 fm

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La Vauzelle touch Des « états généraux de la région » débattent de « l’avenir des services publics ». Une idée de Michel Vauzelle contre les réformes du gouvernement. Et pour renforcer son image… Sacré coup de jeune chez les sénateurs en ProvenceAlpes-Côte-d'Azur. En moyenne, ils avaient 69 ans avant le scrutin de septembre. Ils ont maintenant 59,5 ans. Dans les Bouches-du-Rhône, l'âge moyen des nouveaux élus est seulement de 54 ans. Avec, il est vrai, de grands écarts : Sophie Joissains, la fille de Mme le maire d'Aix-en-Provence, avec ses 38 ans devient la benjamine du groupe UMP à Paris. Mais Jean-Claude Gaudin (UMP) et Serge Andreoni (PS) ont 68 ans. Ils souffleront donc leur 74ème bougie à la fin du mandat. Le Var, qui n'a pas voté en septembre, devient le refuge des seniors avec ses 66,5 ans en moyenne et le doyen de la région, François Trucy (UMP, 77 ans). Les Alpes-Maritimes qui pointent avec une moyenne de 62 ans, et ce malgré l'élection de René Vestri (Divers droite, 70 ans) établissent un record : la moyenne d'âge y chute de 20 ans ! Il n'y avait qu'une sénatrice en Paca avant le 21 septembre : Christiane Hummel (UMP, 66 ans). Elles sont désormais 5 sur 22 élus. La sénatrice varoise (dont le siège n'était pas en jeu), mais aussi, dans les Bouches-du-Rhône, Sophie Joissains (UMP, 38 ans), Samia Ghali (PS, 40 ans), Isabelle Pasquet (PCF, 46 ans), et dans les Alpes-Maritimes, Colette Giudicelli (UMP, 65 ans). Cette féminisation est un effet mécanique de la parité obligatoire. Parité atténuée par le fait que les chefs de file des listes qui ont obtenu des élus, étaient tous des hommes. Reste que le Sénat est aujourd'hui l'assemblée la plus féminisée de France.

Ce n'est pas une révolution, tout juste une évolution. La gauche gagne deux sénateurs en Paca même si la droite n'en perd aucun ! Ce petit miracle s'explique simplement : deux nouveaux sièges ont été créés dans la région pour tenir compte de l'évolution démographique, l'un dans les Bouches-du-Rhône, l'autre dans les Alpes-Maritimes. Et tous les deux tombent dans l'escarcelle du parti socialiste. La droite (UMP et divers) reste majoritaire avec 13 sénateurs, le PS en compte 8 et le PCF, 1. On peut, bien entendu, s'interroger sur la pertinence de ce classement. Par exemple, Roland Povinelli (PS, 67 ans), le maire d'Allauch (13) Sur les 15 sénateurs élus le 21 septembre, seuls 4 étaient déjà en poste. Jean-Noël Guérini (PS, 57 ans) et Jean-Claude Gaudin (UMP, 68 ans) dans les Bouches-du-Rhône, PierreBernard Reymond (UMP, 64 ans) dans les Hautes-Alpes et Claude Domeizel (PS, 68 ans) dans les Alpes de HauteProvence. La palme de la longévité revient au maire de Marseille avec 16 ans à son compteur de sénateur. A noter, Pierre Laffite (Divers droite, 83 ans) échoue dans les Alpes-Maritimes à rempiler pour six ans. Les onze nouveaux venus ne sont pas pour autant des novices ! Quasiment tous exercent des mandats, souvent nombreux. Les onze nouveaux venus ne sont pas pour autant des novices ! Quasiment tous exercent des mandats, souvent nombreux.

Michel Gairaud

Surprenante realpolitik de RFF Le 11 février, une réunion au ministère de l’Environnement doit décider du devenir de la future LGV Paca. Mais Réseau Ferré de France a rouvert la boîte de Pandore. « Rien n est décidé, mais RFF a fait l erreur de se positionner lors d une réunion au ministère des Transports. » A l origine de la dernière bouillabaisse sur la LGV Paca, Eric Ciotti, député et président UMP du Conseil général des Alpes-Maritimes, n aurait finalement que relayé le 10 janvier sur France 3, le tracé préféré du maître d uvre du projet de la LGV Paca ? A savoir celui de la Côte d Azur, le long de l A8 à partir d Aix-en-Provence. Un technicien très bon connaisseur du dossier l affirme sans vouloir dévoiler son identité. Quid alors du tracé des métropoles (Marseille-ToulonNice), jusque-là solution dite « de référence » plébiscitée par les grands élus de Paca, de droite comme de gauche, et Nicolas Sarkozy himself ? Jean-Michel Cherrier, nouveau directeur du projet LGV Paca pour Réseau ferré de France (RFF) ne s est pas empressé de répondre au Ravi. Plus loquace, notre valeureux anonyme explique : « Les études complémentaires demandées à l issue du débat public de 2005 montrent que le tracé par le Centre Var est la plus réaliste en termes de temps de parcours, de coût et d impact sur l environnement. » Pour faire vite : 3h40 au lieu de 3h50, 8 milliards au lieu de 11,5, longer l A8 plutôt que de traverser les massifs entre Marseille et Toulon. Et de préciser : « Le bilan socio-économique plaide également dans ce sens : les projections de fréquentation à l horizon 2020 montrent que l on passerait de 40 millions de passagers par an aujourd hui à 80 millions par les métropoles et 78 millions par la Côte d Azur. A cette échelle, c est peu. »

Ce « tracé réaliste » a cependant ses défauts. Liste non exhaustive : éloigner Marseille de l arc méditerranéen (Barcelone-Gêne) que chacun appelle de ses v ux, enclaver Toulon (malgré une promesse d effort en dessertes TER) ou encore édifier une nouvelle gare aéroport en pleine campagne à l impact écologique conséquent. Sans oublier une petite cachotterie de RFF d un milliards d euros ! « Le tracé des métropoles étant plus intéressant, la part de RFF dans le financement serait plus importante. L écart réel est de 2,5 milliards d euros », assure notre technicien. De quoi donner du grain à moudre aux opposants à l itinéraire de la Côte d Azur. Et depuis la sortie d Eric Ciotti, ils sont bouillants comme des baraques à frites ! Les élus et associations du Haut et du Centre Var ont ressorti leurs pancartes et les grands élus des Bouchesdu-Rhône menacent de ne pas filer un kopeck au projet s il évite Marseille. Conclusion de Normand de notre technicien : « Le tracé de la Côte d Azur est le plus réaliste, mais pas forcément la meilleure solution... » La réunion du 11 février entre Jean-Louis Borloo, ministre de l Environnement, et les financeurs de l infrastructure (Etat, RFF et collectivités locales), dira si cette realpolitik est plus efficace que celle prônée par Bernard Kouchner en diplomatie...

Georges A.


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Aux Comores, le pétrole, c'est la diaspora République de salauds La nouvelle année démarre en fanfare en Italie. Au moins en matière de xénophobie : le 31 janvier, un Sénégalais de 43 ans a été tué par un policier à Civitavecchia ; le lendemain, un Indien de 35 ans a été roué de coups, aspergé d’essence et immolé au Sud de Rome. Conclusion du journaliste du Monde (02/02) : « Le viol par cinq Roumains d’une jeune femme, il y a quelques jours à Rome, encourage (sic) le racisme. » Contrairement à la chasse aux Roms lancée par le gouvernement Berlusconi...

par Benoît Gilles

Marseille est la première ville des Comores à 10 000 km de ce petit archipel de l'Océan Indien. La diaspora installée dans le sud de la France contribue très largement à la survie de ces îles. Reportage de l'autre côté du monde.

F

Apartheid La 36e édition du Festival international de la BD d’Angoulême restera dans les annales, sans mauvais jeu de mots. Non parce que Winshluss, et c’est dommage, le coauteur du désormais célébrissime Monsieur Ferraille, a été couronné du Prix du meilleur album avec Pinocchio, mais parce que Gilles Ciment, directeur la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l’Image a censuré l’exposition Bitterkomix. Politiquement radical, ce collectif d’auteurs Sud-africains n’hésite pas, par exemple, à montrer un noir enculer un blanc pour dénoncer le puritanisme local. Motif du défenseur des bonnes mœurs, qui réfute naturellement l’étiquette de « puritain » : « C’est comme si on demandait si on est d’accord pour passer un film porno à 16h30 sur une chaîne pour enfants. »

akri marche sur la plage d'Ivoini, au nord de la Grande Comore. Il n'a pas plus de 10 ans et tient un couteau à la main. Avec, il entreprend de découper une carapace de tortue que des pêcheurs ont laissé sur le sable. En fait, il veut surtout se rapprocher des deux Mzungu (blancs) qui se reposent à l'ombre d'un palétuvier. La tortue fait un excellent prétexte à conversation. « C'est très bon. Les pêcheurs attendent qu'elles viennent sur la plage pour pondre et tchac ! Ils lui coupent la tête. » « -Ce n'est pas interdit ? » « - Non, non On mange même les œufs. C'est très bon dans la soupe. » Le petit garçon s'avance encore et entame la conversation avec ces touristes venus de loin. Il se présente et cite un par un ses nombreux frères et sœurs en comptant les trois « qui sont déjà morts ». Il tient le même compte pour ses oncles et tantes. Là aussi, beaucoup de décès. Pour chacun, il mentionne le lieu de résidence, ses parents ici au village, un grand frère à Moroni, un oncle à Martigues « Martigues ? Tu as un oncle à Martigues ?». «Oui c'est à côté de Marseille. J'ai aussi une tante à Marseille et un cousin à Nice. »

La manne des « je viens» En Grande Comore - Ngazidja en shikomori -, l'histoire de Fakri est d'une parfaite banalité. Chaque famille possède sa version française de « l'oncle d'Amérique » le plus souvent installé à Marseille (1), dans la région parisienne, ou encore à Lyon ou à Dunkerque. Cette impressionnante cohorte de « Je viens », comme on les appelle, constitue l'unique richesse du pays. Chiffré à 30 milliards de francs comoriens (environ 60 millions d'euros), l'argent de la diaspora contribue directement au quotidien des

ménages dans un pays sans ressources, sans industries et où les produits d'exportation (vanille et ylang ylang) subissent de plein fouet les aléas des cours mondiaux.

Moroni sans que les habitants sachent trop quoi en faire. »

En l'absence de statistiques fiables, le chômage se mesure au nombre de jeunes gens désœuvrés qui tiennent les murs ou occupent les bancs des bangwés, les places publiques qui animent chaque village ou quartier. Quant aux très nombreux fonctionnaires, ils n'ont pas perçu leur salaire depuis sept mois. Les flux financiers privés de la diaspora sont donc indispensables à la survie du pays.

De France ou des Comores, de nombreuses initiatives tentent de canaliser cette manne. Ainsi la Chambre de commerce francocomorienne (CCFC), créée à Marseille par Saïd Ahamada Mboussouri, a été sélectionnée par le ministère français de l'immigration pour accompagner les projets économiques de la diaspora du sud de la France. Le but est de soutenir les créations d'entreprises aux Comores et d'organiser le soutien financier et bancaire à ces projets. D'ailleurs, la CCFC a pour projet d'organiser un forum des investissements de la diaspora à Marseille en février prochain.

Fers à béton Une simple balade dans l'île suffit à se convaincre de la réalité de ce lien entre Grande Comore et le sud de la France. Les taxis sont tous floqués aux couleurs de l'OM. Les maillots du club sont presque plus nombreux qu'à Marseille. Et partout des maisons en construction pointent leurs fers à béton vers le ciel. Quand le rez-dechaussée est à peu près fini, il est occupé par la famille. Le premier étage attendra la prochaine arrivée des « je viens » pour recevoir un toit ou des fenêtres (2). L'appui financier de la diaspora déborde largement le cercle familial. En France, les Comoriens appartiennent souvent à une association villageoise ou de quartier dont les activités vont financer directement un équipement communautaire : le bitumage d'une route, un raccordement au réseau électrique ou une maison de quartier. « Cela crée une vraie concurrence d'un quartier à l'autre, explique Soumette Ahmed, un habitant du quartier Caltex. Comme ça, on a vu pousser les maisons des jeunes à

En quête de cohérence

Le pléthorique Etat comorien (3) regarde également d'un œil gourmand cette manne financière. Ministre de l'économie, du plan, du commerce, du tourisme, de la coopération décentralisée et de la diaspora (4) de l'île autonome de Ngazidja, Youssouf Saïd Soilih entend contribuer à cette coopération. « Nous allons organiser en juin prochain les premiers assises de la coopération décentralisée à Marseille. Notre but est d'identifier les acteurs institutionnels et de la diaspora qui peuvent contribuer à la coopération décentralisée à Ngazidja. Nous voulons intégrer ces projets dans un plan de développement plus vaste, instituer des règles et rendre tout cela cohérent. » Dans un pays qui compte quatre gouvernements et une présidence tournante, un peu de cohérence est toujours bienvenue.

1 On parle de 80 000 Comoriens à Marseille, le double de la capitale Moroni. Mais ce chiffre ne repose sur aucun recensement officiel. Il est donc sujet à caution. 2 L'afflux des «je viens» est saisonnier. Il correspond à la période des grandes vacances en France. C'est aussi la période des grands mariages ou Anda, cette cérémonie fastueuse coûte une véritable fortune aux familles qui l'organisent. Elle permet également une redistribution des richesses dans la famille élargie et le voisinage. 3 Les incessants conflits séparatistes de la décennie passée ont accouché d'une constitution gigogne : l'Union des Comores compte quatre gouvernements, un pour chaque île autonome et un pour l'union. La présidence est tournante entre chaque île à chaque mandat. 4 Le ministre lui-même ne sait plus vraiment dans quel ordre présenter ses attributions.


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reportage dessiné 15


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brèves locales - le Ravi n°60 février 2009 du 1er janvier. En plus de nous

son édition La Provence a eu une sacrée bonne idée pour ment une Un intrus dans la photo s télé, jeux et courses hippiques (mais égale er » en 2009 en proposant de nouvelles page

annoncer qu’el le avait « décidé de se boug o de fami lle publ iée à sa Une. Cherchez a réun i ses troupes pour une grande phot idien quot le s), loisir s un ancien page et forum o, nouvelle mété la droite Mau rice Di Nocera. Certes, c’est iés, on trouve en effet au prem ier rang sur salar de ine ts », mais centa e emen petit évén la i ds gran Parm ! des us « l’intr Marseille chargé avant tout aujou rd’hu i adjoi nt de la ville de entre ières front des é chéit l’étan e du Provença l, mais Mau rice Di Nocera est dout à mettre en » allié à l’UMP des Bouches-du-Rhône. De là aussi conseiller général « Nouveau centre de Gaud in… le quotidien et la drea m team de Jean-Clau er, maire Vert de Thor (Vaucluse), Pas Thor Bonne nouvelle. Jacques Olivi nal administratif de Nîmes le droit s’est vu confirmer le 12 janv ier par le Tribu tiquement modifies sur le territoire de s’opposer à la culture d’organismes géné . Un jugement sur le fond du 5 de sa « commune sans OGM » depuis mai 2008 luse n’a pas fait appel, qui devrait décembre, contre lequel la préfecture du Vauc de production, « du fait de son type ce faire date. Le tribunal estime en effet que t intéresse la commune de Thor, impact sur la santé publique et l’env ironnemen la production locale est en majorité essentiellement agricole. » En clair : puisque quer le principe de précaution. Voilà labellisée « bio », le maire peut en gros appli un élu qui Thor les idées reçues.

métropoles & trous jolis

et son inénarrable Falco avait mal à la tete Après Cuers, n Théâtre et remplace

maire UMP Gilbert Perugini qui tue à petit feu Orphéo va être sa programmation (arts de la rue, théâtre contemporain), tout le Var général, Conseil Le r. troupie es mis au régime sec de la variétoche et du comiqu e annuell tion subven sa er supprim de vient chi, tenu par l’UMP Horace Lanfran musica les s d’action et ation d’inform mentale départe tion associa 83, l’Adiam à carreau, et chorégraphiques : 451 250 euros. Rideau, les cinq salariés sur le avec le 1983, Depuis ation. d’explic début un pas et ans, 50 de dont deux de plus nement d’enseig l’offre de soutien de l’Etat, l’Adiam assurait le développement les du artistique (musique, danse, théâtre), organisait les rencontres musica t Falco, d’Huber loir faire-va Le etc. e, musiqu ine patrimo festival le et et Thoron oints, a ronds-p des gement l’Aména à maire UMP de Toulon et secréta ire d’Etat , ça culture La « : droite de manifs ues drolatiq des slogan le dû prendre au mot fait mal à la tête ! »

Kari

L’ouvertu

m Zéribi, grande bouche Le 14 janvier dernier, suite à l’agression d’un chauffeur de la RTM, Marseille était littéralement paralysée par une grève des transports en commun. Ni bus, ni métros, des embout eillages monstres et un porté disparu, l’élu marseillais en charge des transpo rts ! En effet, l’inénarrable Karim Zéribi, président du conseil d’administratio n de la RTM à la communauté urbaine de Marseille, également animateur vedette des « grandes gueules » sur RMC, était occupé par une fonction bien plus hilarante : commenter l’actualité et le travail des autres élus à la radio en direct de la Fnac de… Rouen ! La devise des grandes gueules : « une vraie bande qui ose tout dire ». Sauf l’essentiel…

re selon Muselier J’ai accepté la proposition de Rena ud Muselier d’entrer au sein de la future Union cultu relle de la Méditerra née. » Au détour d’une conférence de presse, Bernard Latarjet, prési dent de Marseille Provence 2013, a lâché l’info qui tue. Qu’en penser ? Peu de choses. Renaud Muselier, le député UMP de Marseille nommé par Nicolas Sarkozy « président du conseil culturel de l’union pour la Méditerra née » (sic), nommé par Jean-Claude Gaudin « délég ué spécial Mars eille capitale européenne de la Culture 2013 » (re-sic), n’y connaît pourtant rien en culture. Mais il pratique la politique d’ouverture comm e notre omni-président. Bernard Latarjet, en accep tant ce deal, s’assure des relations moins houleuses avec la ville... e porte toujours Salade niçoise Nic « Veolia ville. » Ma lgré

aussi bien son sobriquet de lité, l’ex-Générale des le cha ngement de municipa ir son déjà très rich d’en Eau x, ex-Vivendi vient tions de ser vices copieu x catalogue de déléga vier, Christian publics (le Rav i n°42). Fin jan a attribué au « leader Estrosi, député-ma ire UMP, onnement », vir mondial des ser vices à l’en 3,3 millions de é rch interdit de rire, un ma e en ser vice à mis la r pou d’euros sur trois ans 1750 vélos en librepartir de juillet procha in de os par an, cinq fois ser vice (abonnement à 25 eur gra nde idée de une plus qu’à Ma rseille !). Encore gie : Nice ne olo l’éc de l’autoproclamé cha mpion lables... cyc tes pis de s tre compte que 7 kilomè

Des soldes pris « en otages » » titre le 18 janvier La Provence dans surprise des traminots de Marseille (agression d’un un dossier consacré aux perturbations causées la veille par la grève chaussures, écrans plats, ordinateurs, baskets, ns, pantalo chauffeur). Plus de peur que de mal : le jour même, vestes, ! chaussettes et autres petites culottes étaient heureusement libérées

L'intelligence prise en otage

le s vieux


métropoles & trous jolis

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Une lanterne rouge et noire Toulon Le Rugby Club Toulonnais (RCT) est dernier au classement du Top 14. Son président, Mourad Boudjellal, personnalise aujourd’hui l’ère de l’argent roi dans un sport qui voit chaque jour un peu plus la professionnalisation modifier sa physionomie. par Jean-Baptiste Malet

L

a « Coupo Santo » étaitelle pleine ? Le 26 janvier dernier, Mourad Boudjellal a annoncé une série de mesures pour que le RCT arrache son maintien dans l’élite du rugby français et jouisse d’un avenir serein pour la saison 2009/2010 en affirmant : « Tant qu’il reste des matchs retour à jouer, tout est possible. » Distribuant du pain et du « je », le président du club a annoncé en plus du retour de Tana Umaga sur le terrain, le recrutement de l’emblématique Philippe SaintAndré comme entraîneur et de Tonga Lea’oaetoa, Sébastien Bruno et Pierre Mignoni pour la prochaine mouture de l’équipe. L’an dernier, il se pavanait en affirmant avoir inventé le top 15 en pro D2. Aujourd’hui, le club est dernier. Ces nouvelles garanties suffiront-elles à sauver le rugby à Toulon ? Après « l’affaire des abonnements » de la rentrée 2008 (Cf le Ravi n°54) et l’exclusion de facto d’une partie du public populaire ainsi que de nombreux enfants des gradins, le nouveau RCT ne laisse personne indifférent et augure une mêlée d’avis opposés. Son budget n’a jamais été aussi élevé. Les sponsors apportent 6 millions d’euros, la billetterie 4 millions, et le contribuable verse quant à lui via les collectivités locales 1,6 millions, le maximum légal autorisé.

« Tout tourne autour du pognon » Un collaborateur de Mourad Boudjellal, qui a souhaité conserver l’anonymat, s'épanche après la conférence de presse du 26 janvier dernier : « Cela peut surprendre, mais je pense que Mourad ne se focalise pas exclusivement sur le maintien ou la descente du club la saison prochaine. Bien sûr, il préfèrerait le maintien, c’est évident, ça lui permettrait de recruter en conséquence et de toucher du doigt ses rêves de coupe d’Europe. Mais ce qu’il veut avant tout, c’est laisser son empreinte sur le club, faire rêver les gens, et que l’on parle de lui. Après le gros coup d’Umaga, il aurait vraiment voulu continuer à surfer sur la vague, mais il est contraint d’apprendre l’humilité à marche forcée... Moi, qu’il s’agisse de résultats, de cette affaire des abonnements, ou de la nature du jeu, j’avoue que je suis assez déçu de voir que tout tourne autour du pognon. C’est dur à avouer, mais je ne peux pas m’empêcher d’avoir la nostalgie de ce qu’était mon club du temps de ma jeunesse. » D’autant que les anciens ne sont pas les seuls aigris. Les jeunes joueurs témoignent eux aussi, tel David Damours, ex « rouge et noir », qui a choisi de vivre plus proche de sa passion dans le club de Hyères-

Carqueiranne, en Fédérale 1. « Je jouais au RCT, et sans mentir j’avais plutôt un bon niveau. Je souhaitais progresser et comme tout le monde, j’espérais peut-être un jour pouvoir rejoindre l’équipe Une. J’étais très présent, sérieux, dévoué. Un jour, pendant un match, je me suis blessé à l’épaule. Je suis pilier et je n’ai pas pu jouer pendant neuf mois. Il faut savoir que les matchs sont de plus en plus physiques et que les joueurs se blessent donc de plus en plus. Durant toute ma convalescence, je n’ai pas eu un seul coup de fil de la part de mes entraîneurs ou de l’équipe. On est considéré comme de la viande. Si on se blesse, ils nous remplacent aussitôt, c’est impitoyable. En plus de ça, il ne faut pas se leurrer, quand on est jeune à Toulon, si on veut être sur le terrain, il faut avoir le bras long et que la famille ait des relations dans le club. C’est terrible parce que ce ne sont pas toujours les meilleurs qui jouent, mais c’est une réalité. J’ai cependant beaucoup de plaisir à évoluer en Fédérale 1, on prend des anciens pros, tout le monde a l’esprit rugby et ne fait pas d’autre calcul que celui de sa passion. C’est bien plus sain ! »

« Le rugby de clocher disparaît » Les « Fadas », supporters fidèles aux valeurs du rugby et très critiques lors de l’affaire des abonnements, ne sont pas en reste. « Le débat sur la professionnalisation est intéressant, mais elle est effective et on ne peut plus y couper, souligne Philippe Michel, responsable de la communication de l’association. Le rugby de clocher disparaît, c’est une réalité, mais il faut tout de même dire que Mourad Boudjellal a bien restructuré le club. C’est sur que le retour de Tana Umaga sur le terrain,

c’est un peu un effet d’annonce. Mais la venue de Phillipe Saint André l’an prochain sera un gage de stabilité, cela permettra d’éviter les erreurs de casting. » Les erreurs de casting, ce sont les recrutements de certaines stars surpayées et peu motivées sur le terrain que certains nomment « les lofteurs ». Au comptoir de la Banane Café, le siège anisé et nonofficiel du club, Maurice s’énerve et ses collègues acquiescent : « Y’en a plein, ils viennent ici pour bronzer ! Le maillot de Toulon, c’est une armure, il faut lui faire honneur lorsqu’on le porte. Quand on est trop payé, à quoi ça sert de jouer ? En plus, le gros problème du RCT, c’est que les arbitres sont toujours contre nous. On nous fait passer pour des voyous. » Un jugement sévère que Daniel, un SDF toulonnais de longue date souvent assis sur

la fontaine de la Halle Aux Grains, ne partage pas, et qui ne manque pas de faire sourire les habitués de la place Puget : « Moi, le rugby, j’en ai toujours rien eu à foutre. Des fois, j’entends crier le long du stade ROUGE ET NOIR, et ça m’fait rigoler d’entendre gueuler ces cons. Moi, j’aime que le rouge, et j’ai pas besoin d’excuse pour picoler. » Pour le RCT, considéré comme le poumon identitaire d’une ville paupérisée, tout n’est peut-être pas encore perdu en top 14. Mais le temps des victoires euphoriques et de la liesse populaire semble bien révolu. La faute à l’arbitre ? Maurice nous donne son coup de sifflet final. « C’est sûr, si on recrutait plutôt des arbitres, on en gagnerait des matchs... »

Le RCT à la loupe La Chambre régionale des comptes (CRC) a rendu public son rapport d’observations définitives sur le RCT au 12 février 2008. On y retrouve les difficultés financières qui ont ébranlé le club entre 2000 et 2005, années où « la situation s’est assainie ». Le rapport pointe tout de même sa « grande dépendance des collectivités territoriales » et acte la forte et régulière augmentation du salaire des joueurs. D’autres détails anecdotiques s’y trouvent, tels que les montants des loyers perçus par la Ville pour la location des 703 m2 du siège, de l’école de rugby, et du Club House au sein même du stade Mayol pour un montant symbolique de 3590 euros annuels. La mairie loue également la buvette du stade pour 600 euros annuels à la société sportive. Quant aux stades Léo Lagrange, Mayol et Ange Siccardi, ils sont facturés au club 18,29 euros l’heure d’entraînement et 304,09 euros la rencontre. Suite à une observation de la CRC sur les billets achetés par la mairie, Hubert Falco a répondu : « Afin d’assurer un contrôle permanent, le compte-rendu des places achetées à tarif préférentiel, ainsi que leurs destinataires finaux, sont désormais transmis par le dirigeants du club à l’Assemblée départementale. » J-B.M


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A ix- en - Provence

Clinique nocive pour l'environnement Le projet de construction d’une clinique et de son parking de 300 places, au Montaiguet sur une zone boisée classée, fait grincer des dents.

« Ecrin forestier », « parking boisé », « ornement » : sur le papier, le projet de regrouper deux cliniques privées d'Aix-en-Provence, Rambot et La Provençale, dans un nouveau bâtiment construit sur la petite colline du Montaiguet au sud de la ville, sonne bien. « C'est pour ne pas dire bétonnage, parking de 800 places à ciel ouvert et bassin de rétention », traduit Martine Agathe Coste à l'initiative d'une association de riverains pour défendre le « poumon vert » d'Aix. Car petit détail contrariant : la zone de la future polyclinique de 340 lits est classée espace boisé. Un incendie a bien détruit une partie de la végétation en 2005 mais cela ne change en rien sa vocation forestière. Le conseil municipal a pourtant voté en octobre 2007 le principe d'une modification du plan d'occupation des sols (POS) pour la rendre constructible. Modification qu'il restera à acter après la clôture de l'enquête publique close au 13 février. Le POS date de 1984 et était déjà jugé « obsolète », en 2005, par Henri Doglione, à l'époque adjoint à l'urbanisme (UMP). Depuis la situation n'a guère changé. Aix-en-Provence n'a pas non plus de plan de déplacement urbain. Le dernier a été annulé par le tribunal administratif en juin 2008, sanctionnant ainsi une absence de vision globale des transports. Autre détail ennuyeux : la ville fait actuellement construire via la Semepa, sa société d'économie mixte, un parking de 300 places à proximité immédiate de la polyclinique Rambot. « La proximité de ce parking, construit grâce à l'argent public, va représenter

une certaine plus-value quand les propriétaires vont vendre leur clinique », critique Lucien-Alexandre Castronovo, ancien conseiller municipal radical de gauche. Pas chiche, la ville d'Aix serait prête à remettre la main au porte-monnaie afin de financer une route de campagne pour désengorger la départementale, régulièrement embouteillée, qui mène à la future clinique du Montaiguet. Au risque de voir les pavillons pousser comme des champignons et la ville s'étendre. « Si on ne sait pas maintenir ce type de coupures vertes, on va arriver à des conurbations ingérables, critique Hervé Guerrera, conseiller municipal d'opposition (Parti occitan). Ce projet est un aspirateur à

voitures. L'enjeu est le maintien des personnes âgées à domicile et le développement de l'offre de soins en centre-ville. » Devant la levée de boucliers des habitants, la mairie, qui dit « travailler sur la faisabilité du projet et chercher des solutions » aux problèmes soulevés lors des réunions publiques, semble un peu refroidie et n'exclut pas « une mise en stand-by du projet sur ce site s'il existe des impossibilités techniques » (1).Ce qui serait une façon élégante pour Maryse Joissains, le maire UMP, à qui reviendra in fine la responsabilité de signer le permis de construire, de respecter ses promesses de « prise en compte des espaces naturels et paysagers ; des risques naturels dans la politique d'urbanisme » (2).

Louise Fessard

Le docu friction

1 Selon le service de communication de la mairie. Les élus n'ont pas souhaité s'exprimer avant la fin de l'enquête publique. 2 Maryse Joissains dans sa « Lettre aux décideurs du Pays d'Aix », 4 avril 2006

Mar seille

Capitale du conflit palestinien Pour ou contre l’offensive israélienne ? En janvier, Kipas et keffiehs ont joyeusement fleuri les rues de la ville. En compagnie de nombreux élus... Marseille s’est retrouvée aisément capitale régionale d'un conflit où communautés juives et arabes s'affrontent par manifestations interposées. « Nous manifestons pour expliquer, que le peuple de Marseille dans toute sa diversité culturelle et religieuse, dénonce le massacre des civils palestiniens, explique Aziz Bensadek, président de radio Galère, dans le défilé du 10 janvier. Toute la société civile est présente avec nous, les associations comme l’Union juive française pour la paix, les syndicats - CGT, Sud, FSU- les petits partis de gauche - PC, NPA... Mais tous les élus représentant les partis en charge du pouvoir, l’UMP et le PS, sont absents. C'est du mépris. » Coup de gueule que relaye Alain Castan, représentant du Parti de gauche : « Il ne faudra pas s'étonner si ça explose comme en Grèce. » Des communautés en manque de reconnaissance, des classes sociales dans l'impasse, des jeunes précarisés, inquiets et en manque de repères, voilà le gros du cortège de ceux venus crier de manière ostensible leur soutien aux victimes palestiniennes. Des clameurs apparemment anxiogènes pour le PS et l'UMP. Le lendemain, le 11 janvier, fait unique depuis le 21 avril 2002 et la présence de Le Pen au second tour des présidentielles, ils ont manifesté bras dessus, bras dessous, pour applaudir au slogan du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) : « Israël a le droit de se défendre ! » Il fut un temps où les élus locaux misaient sur ce qui rapproche plutôt que sur ce qui

divise. Mais aujourd'hui, même l’exception labellisée Marseille Espérance, association politico-religieuse oecuménique, ne fait plus illusion... Dans le cortège pro-israélien du beau monde donc : Roland Blum, 1er adjoint UMP de Jean-Claude Gaudin, la socialiste Sylvie Andrieux, vice présidente de la région Paca, le radical de gauche Antoine Rouzaud au nom du président PS de la Communauté urbaine ; Janine Ecochard, vice-présidente du Conseil général des Bouches-du-Rhône. Marseille, ne serait-elle devenue qu'une somme de communautés ? « Non, s’indigne, Michel Vauzelle. Il faut lutter contre cela et au contraire mettre en avant les valeurs républicaines. » Vœu pieu ou double langage ? Le président PS de la région, avec l’accord duquel Sylvie Andrieu est allée à la manifestation en faveur d'Israël, organise une fois l'an des dîners en l'honneur de chaque communauté ! « Les élus marseillais, ont beau jeu de dénoncer le communautarisme, ils l'ont, au fil des années soigneusement installé et développé. C'est devenu pour eux, un mode de gestion et un réservoir électoral », tacle Said Merabti, responsable d’une association de Harkis. Interpellés sur leur présence en tête du cortège proisraélien, Antoine Rouzaud et Janine Ecochard, tenues strictes et langage mesuré, hésitent, puis se perdent dans des arguties... De quoi institutionnaliser le lancer de chaussures.

Rafi Hamal


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Mar seille

Chronique d'un parking annoncé Un jardin classé sur un site protégé au titre des monuments historiques. C’est là, au jardin Longchamp, que vont tomber des arbres centenaires pour laisser fleurir un parking. C’est l’histoire de l’édification d’un joli parking souterrain sous les jardins du Palais Longchamp : 485 places de stationnement sur quatre niveaux, à deux pas du métro et des Cinq Avenues. Fruit de la concession accordée mi-2006 par la Communauté urbaine, à l’époque dirigée par l’UMP, à la société Q-Park France pour la construction (11 millions d'euros) puis l'exploitation sur les 30 prochaines années. Un parking remarquable pour un « jardin remarquable », ainsi désigné depuis sa labellisation par la DRAC en 2004. Et c'est là que débutent les polémiques. A commencer par la question des arbres voués à la tronçonneuse. « Le dossier díurbanisme fait apparaître líabattage de 22 arbres de haute fûtaie dont certains ont près de 200 ans et prévoit la mort à court terme de tous les arbres situés en périphérie du chantier », s'insurge le collectif «SOS Longchamp». « Trois platanes et pas un de plus », rétorque le maire de secteur UMP, Bruno Gilles, bien que désavoué par Christophe Soullier, chef de division à la Direction des infrastructures à la CUM, qui confirme les prévisions pessimistes. « Vos arbres, on va vous les replanter », lâche, sourire en coin, JeanClaude Gaudin, stoppé par les opposants à sa sortie d’une réunion de la Communauté urbaine, fin décembre. Rassurant. Sauf qu'en creusant encore un peu, on subodore que ce projet, inscrit en limite d’un espace boisé classé et sur un site lui-même protégé au titre des monuments historiques, n'est pas qu'une petite affaire de verdure. Durant les deux ans d'instruction des autorisations de travaux, les membres du collectif ont soulevé plusieurs lièvres. Concertation a minima avec la population, difficultés d'accès du public au dossier, évaluations d'impact écologique erronées, mise sous éteignoir de diverses dispositions spécifiques prévues au Plan d'occupation des sols, affichages non-conformes : la liste est longue comme

le bras. Sans compter les « surprises » administratives de dernière minute. Comme lorsqu'en juin dernier, la Commission nationale des monuments historiques finit par approuver (à une voix près, celle de la présidente) le projet qu'elle avait rejeté fin 2007. « Pourtant il n’a pas véritablement changé sur le fond », affirme Marie-Ange AndreiLacroix, militante du collectif. Début janvier, un tract format A3 plié, avec photo de Bruno Gilles, est posté et distribué dans toutes les A propos boîtes aux lettres des 4e et 5e arrondissements. des platanes qui seront abattus, le députémaire d’arrondissement lance : «Il faut savoir que ces arbres centenaires, du fait de leur grand âge, sont appelés tôt ou tard à disparaître. » Autant en profiter pour abréger leurs souffrances ! Décidément, les choses changent, le pays se réforme : en 2005, suite à une première mobilisation, le sénateur-maire de Marseille avait clairement indiqué que la parcelle du jardin concernée serait sauvegardée...

de cache-cache avec les élus concernés, les membres de SOS Longchamp ont déposé début janvier deux recours contentieux au tribunal administratif. Avec pour objet l'annulation pure et simple de l'autorisation de travaux. Du côté de Q-Park, on affûte déjà les Caterpillar. Holding néerlandaise financée par des fonds de pension (capital de 9 millions d'euros, CA de 12 millions en 2007), cette société philanthropique se veut sans tache, ou presque. La division française connaît malheureusement des difficultés d'implantation à Chartres, Toulouse, ainsi que des soucis avec son personnel, pas toujours aussi corvéable que souhaité. De plus, il s'avère qu'en raison de leurs tarifs élevés, ses parkings restent souvent vides à Marseille, comme celui de La Blancarde ouvert il y a plusieurs mois, ou, comme celui d’Erpercieux, rue des Docks.

Du côté de l'opposition, le socialiste Eugène Caselli, élusurprise à la tête de la Communauté urbaine l'an passé, hérite du bébé, et attend de voir, hésitant, cherchant des solutions. Idem pour Jean-Noël Guérini, le président du Conseil Général. Saisi par le collectif fin novembre en recours gracieux, le préfet avait visiblement d'autres chats à fouetter. « Il y a clairement une omerta générale sur cette affaire, constate Marie-Ange Andrei. Depuis le début, très peu de personnes ont été impliquées sur ce dossier, semble-t-il pour éviter les réactions. » Résultats des courses : après d'innombrables séances

« Le stationnement níest pas un but en soi mais un maillon dans la chaîne de la mobilité », lit-on sur le site de Q-Park. Un univers où l'on découvre la promesse d'un confort automobile 4 étoiles, avec bains-douches pour peintures métallisés, tarifs à discrétion pour les affichages publicitaires, et même possibilités de tournages dans les allées sous les néons. Bientôt le Taxi 5 que Marseille attend avec tellement d'impatience ? Les militants de SOS Longchamp n'ont eux pas le c ur au 7e art. Ils surveillent désormais le moindre tracto-pelle désireux d'investir le dernier espace d'oxygénation du centre-ville. Son arrivée est imminente : les recours administratifs ne sont pas suspensifs...

Don Esteban

Nice

Estros(k)i veut les JO d’hiver Les JO d’hiver au bord de la Méditerranée, vous en avez rêvé ? Le Sarko des Alpes-Maritimes veut le réaliser !

Deux jours après avoir été officiellement élu maire, Christian Estrosi, ressort des cartons, un vieux projet de l'ère Jacques Médecin : l’organisation des JO d'hivers 2018. « Au début ça nous a plutôt fait sourire », raconte Robert Injey, conseiller municipal communiste. Si Nice est mondialement connue pour sa promenade des Anglais, elle l’est moins pour ses pistes de ski. Mais la détermination de l’ancien ministre de l’Aménagement du territoire ne fléchit pas. « J’ai voulu offrir à la France les meilleures chances pour qu’elle ait les JO », martèle avec modestie l'ex-bébé Médecin. Le coup médiatique paie. Avec le soutien de personnalités, Henri Proglio, patron de Veolia Environnement, de sportifs de renom, le nageur Alain Bernard (qui souhaite se reconvertir ?), à grand renfort de campagne d’affichage dans le métro parisien ! Et de photomontage comme l'a révélé le 14 janvier le Canard enchaîné (1). Nice s'évertue à « alpiniser » son image et à surfer sur la vague du cocktail mer-montagne, qui a raflé la mise au niveau du CIO (Comité international olympique) pour 2010 avec Vancouver (Canada) puis 2014 avec Sotchi (Russie). Depuis que Monsieur le maire préside, à la suite de Jean-Claude Gaudin, et pour deux ans, le réseau des villes Euromed, dans lequel sont concernées plus de 77 cités de part et d’autre de la Méditerranée, il ne cesse de clamer, à qui veut l'entendre, que « le destin du monde se joue en Méditerranée ». Et Monsieur le maire d’ajouter

au Dauphiné Libéré : « Grenoble et Annecy sont des candidatures strictement européennes. Nous, nous représentons deux territoires géopolitiques. » Une notion plutôt floue, mais qui devrait, selon lui, plomber définitivement les ambitions de Munich et Pyongyang (Corée du Sud) également candidates à l’organisation des jeux. Malgré tout, sur la Baie des Anges, l’idée de chausser parkas et aprèsski, fait son chemin. 75 % des niçois seraient favorables au projet. La classe politique, n'est pas en reste. Du socialiste, Patrick Allemand, qui « appuie sans réserve » au président PS de la région, Michel Vauzelle, en passant par le prince Albert II de Monaco, qui souhaite associer sa ville, à la candidature niçoise, tous, à de rares exceptions, sont unis derrière l'aventure estros(k)iste. Reste, dans un climat de crise, à trouver les finances et à boucler un budget qui pour l'heure relève du Da Vinci Code ! Impossible d'en connaître le montant, même si la ville assure rester sous la barre des 400 millions d'euros. « Ca va coûter très cher à la ville, s'inquiète Robert Injey. En pleine période de crise, il n'est guère prudent d'investir dans un rêve olympique. » Réponse le 18 mars avec le choix du comité national olympique français entre Annecy, Grenoble, Nice et une 4ème candidature surprise : celle de Pelvoux, petit village de 440 habitants des Hautes-Alpes.

Rafi Hamal Une photo a été traficotée pour effacer la mer et la remplacer par des montagnes enneigées.


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la grande tchatche

Roland Blum

Un premier adjoint très discret Propos recueillis par Michel Gairaud et Rafi Hamal.

Les socialistes vous accusent d'avoir endetté la communauté urbaine. La faillite menace-t-elle MPM ? « Il est vrai que la communauté urbaine est fortement endettée. Nous avons fait 1,7 milliards de travaux parmi lesquels les stations d’épuration sur l’ensemble de MPM, le tram, le métro. Si l’Etat et si les collectivités territoriales, Mrs Guérini et Vauzelle, nous avaient un peu plus aidés comme ils peuvent le faire, nous serions moins endettés. On n’a pas dépensé de l'argent pour faire des golfs ou n’importe quoi, on l’a fait pour que nos concitoyens vivent dans de meilleures conditions. L’endettement c’est comme le cholestérol : il y a le bon et le mauvais. Là on est dans le bon. Je me réjouis que Jean-Noël Guérini veuille maintenant investir pour MPM même s’il aurait pu le faire bien avant. Je ne suis pas un stupide opposant qui critique tout ! »

S

i Roland Blum était né le 9 avril 1872, Martine Aubry et Ségolène Royal épingleraient sans doute son poster dans leur chambre. Mais Roland, le 1er adjoint au maire de Marseille, n’a pas 137 ans. Il affiche seulement 63 années au compteur. Il n’a pas non plus dirigé, comme Léon, la section française de l’internationale ouvrière ni le Front populaire. Par contre, il a, dans sa jeunesse, participé à l’exaltante aventure des Républicains indépendants, le fer de lance de Giscard d’Estaing, futur président de la République. Il pointe aujourd'hui à l'UMP. Roland Blum a toutefois un point commun avec son illustre homonyme : il est comme lui issu d'une bonne famille bourgeoise. Son père a été un notable influent à Marseille en dirigeant tour à tour le port puis la chambre de commerce. Sa mère reste aussi dans les mémoires des élites phocéennes pour avoir présidé durant des décennies le Secours catholique. A l’inverse de Renaud Muselier, le petit-fils de l’amiral qui lui a laissé son fauteuil de 1er adjoint en mars 2008 tout empressé de partir à la conquête de la communauté urbaine, Roland Blum fait parti depuis toujours du premier cercle de Jean-Claude Gaudin. Un ami et un allié indéfectible en quelque sorte. Leurs trajectoires politiques sont parallèles. Le parcours du fidèle compagnon Blum est d’une régularité tout aussi géométrique. Après des études de droit qui feront de lui un avocat, il goûte au bonheur d’être élu dès 79 en devenant, à 34 ans, conseiller général. Il met pour la première fois un pied au Conseil municipal de Marseille en 83. Député en 86, les électeurs le reconduisent ensuite à l’assemblée nationale avec une régularité métronomique jusqu’aux dernières législatives. Il lui a fallu renoncer à ses fonctions de maire du 6ème secteur de Marseille parce que Jean-Claude Gaudin l'a appelé pour être le 1er adjoint de son gouvernement de mission. Mais au fait, elle consiste en quoi cette mission ? Cogérer tant bien que mal Marseille avec Caselli et Guérini en attendant que les urnes départagent PS et UMP en 2014 ? Est-ce donc pour cela que Roland Blum demeure si discret ? M.G.

Nicolas Sarkozy a défendu, le 6 mars 2008, dans une lettre à Jean-Claude Gaudin le tracé dit des métropoles du train à grande vitesse vers Nice. Le président qui affirmait alors qu'un autre choix « serait une faute grave au regard de l'Histoire » a-t-il la mémoire courte ? « Je dis clairement que le président de la République ne tient pas sa promesse pour Marseille. Il a tort. On le lui rappellera. Je ne suis pas de ceux qui sont là à cirer tous les matins les pompes de qui que ce soit, pas plus du président que d'une quelconque autre personnalité. Nicolas Sarkozy fait une faute grave. Dépenser de l'argent public pour construire une LGV qui irait directement de Paris à Nice sans passer par Marseille et Toulon, là où il y a l’activité économique et le bassin de population, n’a pas de sens. »

Ne pas avoir de ministre marseillais, cela manque pour se faire entendre ? « Pas du tout ! Pour se retrouver petit secrétaire d’Etat sans pouvoir, cela fait parti de la frime... Je ne fais référence à personne. Je n’ai pas dit que Mr Falco était petit ! (NDLR Hubert Falco, actuellement le maire de Toulon, est le seul élu UMP de Paca à avoir un portefeuille : secrétaire d'état chargé de l'aménagement du territoire. Avant lui le niçois Christian Estrosi et le marseillais Renaud Muselier ont aussi été gratifiés d'un « petit » secrétariat d'Etat.)

Les zones franches urbaines (ZFU), si précieuses pour Marseille et Toulon, vont-elles être supprimées ? « Le système de défiscalisation des ZFU a effectivement été remis en cause à 70 % par la loi de finances. L’ensemble des députés s'est battu pour obtenir le sauvetage d’une partie de ce dispositif. L’Etat a manqué à sa parole. C’est scandaleux. J’espère que l’année prochaine nous pourrons récupérer ce que nous avons perdu. Cela ne sera pas facile à obtenir. Nous assistons avec le président de la République actuel, à une forte recentralisation du pouvoir. La plupart des décisions sont prises à Paris et à l’Elysée au détriment des pouvoirs locaux. Nous allons nous battre pour être mieux pris en considération. »

Comment diriger Marseille avec deux majorités différentes à la ville et à la communauté urbaine ? « La perte de la communauté urbaine n’a pas été une grande joie. Les relations avec Marseille Provence Métropole (NDLR, MPM dirigée par le socialiste Eugène Caselli) sont pour l'instant correctes. A partir du moment où MPM traite Marseille comme elle doit l’être, dès lors que notre ville, qui concentre presque 82 % de la population, reçoit sa juste part des financements, si l’on respecte le programme municipal sur lequel nous avons été élus, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Si tel n’était pas le cas, on passerait directement de la gouvernance dite partagée à l’opposition. »

ce l’intégralité de cet entretieni.org >. Ecoutez en permanen le 22/01/2009, sur le < www.lerav

avec Roland Blum, enregistré heures. 88.8 FM, tous les 4èmes samedis du mois à 11 Et retrouvez en direct la Grande Tchatche sur le Prochain rendez-vous : samedi 28 février.

Entre Marseille et MPM un accord semble déjà prévoir la réalisation de l'incinérateur des déchets de Fos-sur-mer. Vous confirmez ? « Bien sûr qu’il va se faire cet incinérateur ! C’est la logique politique aujourd’hui. Il n’y a guère que les verts, les communistes et les élus de Fos qui sont contre pour des raisons totalement stupides. Parce qu’ils ne connaissent pas le dossier, parce qu’ils se sont imaginés que l’incinérateur allait contre la santé de la population. C’est pourtant le même qui existe à Paris et personne n’en parle. Il y en a également un à Bègles chez Mr Noël Mamère, d’une génération précédente et personne n’en parle non plus. On en trouve aussi un plus vieux encore dans le centre-ville de Monaco

Messieurs Guérini et Caselli sont donc prêts à mettre leurs promesses de campagne dans leur poche ? « C'est leur problème d’avoir déliré pendant la campagne électorale pour dire que l’on supprimait l’incinérateur. Quand on sait qu'il faudrait pour cela payer 300 millions d’euros de dédit à l’entreprise, soit un 1 an 1/2 d’investissement de la communauté urbaine, c’est une aberration d’avoir dit ça. »

Jean-Claude Gaudin affirme que l'Union pour la Méditerranée (UMP) est un axe majeur de son mandat. Pourtant Barcelone a obtenu le siège pour lequel Marseille postulait. Un nouvel échec ? « Barcelone a été choisie car l’UPM est la suite logique du processus de Barcelone introduit dans les années 90. Nous demandons que le secrétariat de l’UPM soit à Marseille. Nous pourrons ainsi faire la démonstration, je l’espère, que nous serons les leaders des échanges euro-méditerranéens. »

L'inauguration du Musée des civilisations et de la méditerranée (Mucem), enfin actée par la ministre de la culture, pourra-t-elle avoir effectivement lieu en 2013, lorsque la ville sera capitale européenne de la culture ? L'architecte en doute publiquement « Rudy Ricciotti a raison de s’inquiéter. Le Mucem sera conduit à son terme. Mais le grand sport dans cette ville c’est d’attaquer devant les tribunaux tous les projets. Si le permis de construire est dénoncé devant le tribunal administratif, cela retardera d’autant sa réalisation. C’est très grave, cela porte atteinte à l’intérêt général. Nous prendrons les mesures de ripostes nécessaires. »

Votre grande discrétion traduit-elle votre faible marge de manœuvre politique ? « La politique n’est pas seulement une affaire de tréteaux, de médias, ce sont des dossiers dont il faut s'occuper au quotidien. Ma discrétion traduit le souci de travailler peut-être parfois un peu trop dans l’ombre mais avec efficacité. On n’a pas besoin de raconter tous les matins son planning à ses électeurs. En définitive, je suis, à droite de l’échiquier de la vie politique marseillaise, celui qui depuis la Libération a été réélu le plus grand nombre de fois à l’assemblée nationale avec un record de six mandats successifs. J’y vois quand même la reconnaissance de mon travail. »


le Ravi n°60 février 2009

En attendant 2013, chômage

cra sh -te st de la cul tur e

Par Jean Tonnerre

Quelques mois après la victoire de « Marseille Provence » pour être capitale européenne de la culture en 2013, trois membres de l'équipe ont été remerciés. Sans que personne ne s'en émeuve.

E

lles ont été les petites mains des ateliers de la Méditerranée, les résidences d'artistes dans les entreprises, les collèges et les laboratoires scientifiques mises en avant pour obtenir le titre de capitale européenne de culture en 2013. Trois mois plus tard, elles pointent au chômage. « Nous avions un CDD depuis un an, expliquent Sophie et Céline. Après la victoire, on nous a fait signer un CDD de trois mois pour faire la jonction avec la nouvelle organisation qui doit se mettre en place pour les 4 ans à venir. Le 2 décembre, la direction nous a convoquées pour nous signifier que nos contrats n'étaient finalement pas renouvelés. » Du côté de Bernard Latarjet, le directeur de Marseille-Provence, on botte en touche. « Elles avaient un contrat à durée déterminée et une mission précise dans le contenu et dans le temps. Il n'y a pas de licenciement ni de baisse d'activité, affirme-t-il oubliant qu'il avait promis, le lendemain de la victoire, de garder coûte que coûte les éléments de son équipe. Le Conseil d'administration du 29 janvier a entériné une nouvelle organisation avec une équipe qui passera à 25 personnes. Notre priorité, pour l'instant, c'est d'étoffer la direction en recrutant un directeur administratif et financier et un directeur de la communication. » Bertrand Colette, bras droit de Bernard Latarjet, affirme de son côté « qu'il aurait été maladroit de continuer les ateliers de la Méditerranée sur les bases du travail fait par la candidature qui était avant tout de la préfiguration. Désormais, nous avons à préparer des évènements qui vont concerner plusieurs millions de personnes. » Autrement dit, les petites mains marseillaises n'avaient pas forcément l'aptitude pour poursuivre le travail

« Nous avons été recrutées sur nos compétences et notre connaissance du milieu culturel marseillais, rétorquent Céline et Sophie, déjà engagées lors des Massalia et Marsceleste. A aucun moment, les dirigeants se sont plaints de la qualité de notre travail. Pour préparer la venue du jury européen à Marseille, début septembre, personne n'a compté ses heures. Nous avons fait l'impasse sur la rentrée scolaire de nos enfants. Nous étions tellement fières de participer à ce projet. Du jour au lendemain, tout s'est écroulé. » Céline et Sophie ont tenté d'obtenir des rendez-vous avec les politiques. Seul Serge Botey, ancien adjoint à la culture de Marseille, les a reçues. « Nous attendons de Latarjet les raisons pour lesquelles elles n'ont pas été reconduites », commente-t-il. Son de cloche très différent chez Renaud Muselier, promu par la ville « monsieur 2013 », qui se retranche derrière la comptabilité : « Marseille Provence 2013 fonctionnait sur un budget établi pour l'année 2008. C'est dans le cadre de la clôture de l'exercice que ces trois contrats n'ont pas été renouvelés » A gauche, chez Jean-Noël Guérini, on ne décroche pas le au menu d e R T T téléphone quand le Ravi appelle pour la énième fois. Idem chez Jacques Pfister, président de Marseille Provence 2013. Bref, tout le monde semble Page 22 Copinage Les mots ravis Revue de presse de Marie se moquer royalement du sort des trois marseillaises débarquées par Page 23 Cuisiner, c'est déjà résister Picoler, c'est déjà cuisiner Supporter, c'est déjà picoler l'équipe dirigeante parisienne. Un antagonisme qui, pour une fois, n'est Page 24 Les amis du Ravi Abonnez-vous pas factice : durant la préfiguration, sur les 12 salariés de la candidature, Page 25 Plasma et vieilles antennes Sur la toile Le navet La famille nucléaire deux étaient détachés par la ville de Marseille, quatre en CDI étaient Page 26 Les rencards Nounours Parisiens et les six autres, en CDD, étaient Marseillais

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cop inag e s

Tragédie invisible

voit plus. Kamar Idir, Un regard sur ceux que l’on ne io, saisit, à travers photographe et homme de rad inégale entre une e son objectif, quatre ans de lutt « chibanis » des s, igré poignée de retraités imm s voix ni droit, et une san s, ade mal menacés d’expulsion, urbaine. De portraits municipalité avide de rénovation vie quotidienne, les croisés en scènes de lutte et de Chaque visage, chaque photos se succèdent sans faiblir. individuelle d’une e regard se lit comme la chroniqu réussi la prouesse a r teu L’au mésaventure collective. dramatique. Il y a d’immortaliser un vrai feuilleton urbaine en plusieurs du suspens dans cette tragédie noir et blanc et sans actes. C’est aussi un portrait, en plèbe, de sa justice et concession de Marseille, de sa en avant une qualité, la de ses errements. Ce livre met l’autre. Kamar Idir est er out faculté de regarder et d’éc de ceux qui voyagent de la race des voyageurs. Mais qu’ils rencontrent. dans les profondeurs des êtres

Présence invisible,

, photographies de Kamar Idir , tier textes de Dominique Carpen res ego Egr s édition

R.H.

Histoire sans fin

« Les appartements [...] sont dans un état de délabrement », « mafia d’usuriers et de grands propriétaires insatiables »... A lire la réédition de Je paie pas le loyer, je fais grève ! de Paco Ignacio Taïbo II, le « mal logement » apparaît comme une constante dans l’histoire des précaires. Au même titre que la lutte contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil... Dans ce court travail historique de 1983 (70 p), l’écrivain hispano-mexicain retrace l’histoire occultée d’une grève de locataires à Mexico au début des années 20. Lancée et portée par une poignée de jeunes communistes locaux, elle ne diffère des actions de notre Dal que par sa brièveté (quelques mois) et la grève des loyers : opposition aux expulsions, autonomie de la lutte ou encore relogements sont déjà d’actualité. Les raisons de l’échec également : pouvoir au service des grands propriétaires, division à gauche entre anarchistes et communistes, réappropriation du mouvement par un PC en construction. En sortant de l’oubli cette lutte (enterrée y compris par le PC mexicain !), L’Atinoir nous rappelle une nouvelle fois qu’il ne faut pas occulter le passé. Surtout s’il peut servir de référence ! Dommage que la traduction soit parfois inégale.

Une excellente surprise artistique pour les toulonnais. Jusqu’au 28 mars, l’exposition de la photographe Anne Karthaus propose des clichés de Toulon d’une rare poésie à la maison de la photographie. D’un œil juste et impartial, l’artiste belge ne cache rien et magnifie beaucoup. Sans tomber dans une démarche propagandiste, la laideur de la ville gorgée de soleil se transforme, amuse, et finalement plaît. Les chantiers permanents auxquels les habitants sont habitués s’y révèlent véritable composante de la ville, et du Faron au Mourillon, Anne Karthaus offre une belle manière de voir ce qu’elle nomme sa « ville nouvelle ».

Pérégrinité dans la ville nouvelle »

Maison de la photographie, Rue Nicolas Laugier, Place du Globe. Entrée Libre. J.-B.M. Du mardi au Samedi de 12h à 18h.

Je paie pas le loyer, je fais greve !

de Paco Ignacio Taïbo II, L’Ecailler du Sud, collection l’Atinoir.

Magistrat et citoyen

Les juges ne sont pas à la mode. Un petit livre lance un plaidoyer vibrant pour que les hommes chargés d’appliquer le droit cessent de relayer docilement « la stigmatisation politique des pauvres, des étrangers, des minorités, des mineurs ». Il est signé par un magistrat exerçant désormais à Lyon : Albert Lévy, ancien substitut à Toulon, chargé du grand banditisme dans le Var. Déterminé à dénoncer les liens entre la pègre et des personnalités politiques, décidé à refuser les compromissions avec la municipalité Front national toulonnaise, sous l’œil complaisant du préfet Marchiani, il a subi durant huit ans un acharnement judiciaire pour l’éloigner de notre belle région et des responsabilités. « Toulon ou l’histoire contemporaine d’une justice singulière », reproduit une intervention d’Albert Lévy prononcée à Lyon au Centre d’histoire de la résistance et de la déportation. « Décidément, dans cette ville, le crime n’aura jamais cessé de payer », lance le substitut à propos de Toulon. Désormais membre de la Ligue des droits de l’Homme et du Syndicat de la magistrature, Albert Lévy poursuit son combat pour « la lente marche de la justice vers le progrès social ». Bonne route !

Toulon ou l'histoire contemporaine d’une justice singuliere, par Albert Lévy, éditions A plus d’un titre. Commandes : 4 Quai de la Pêcherie, 69001 Lyon, M.G. téléphone 04 78 27 69 51

la revue de pre sse

Toulon dans l'obturateur

de Marie Chéné

J.F.P.

le s mot s ravi s

C'est la chanson finale !

» Thaïs, 9 ans, et Nina, 3 « Prince O’Reil ! Prince O’Reil ! nt en boucle le deuxième uta ans, hurlent et dansent en éco ce O’Reil », un conte titre du « Curieux réveil du Prin C’est la grande soeur qui a musical qui en comporte 16… de vieux papiers et autres découvert l’album dans une pile son père, journaliste peu dossiers de presse délaissés par torve sur la pochette consciencieux. Qui jetant un œil e : Pierre Dharréville siqu se demande : « Paroles et mu me dit quelque nom r mie pre et Christian Vaquette, le u ! Pierre Dharréville, chose ? » Mais oui, bien entend er du PCF dans les Bouchesc’est le nouveau 1 secrétaire de la Grande Tchatche, du-Rhône, l’invité en décembre ute sur le ravi.org)… éco l’émission politique du Ravi (en repose en partie el lequ Car c’est ainsi : l’homme sur anien, formé à la rude hod co-R Buc e l’avenir du communism et chante aussi. Résultat ? école de Pif Gadget, compose usiasme de Thaïs et Entraînant à en juger par l’entho Nina…

Le curieux réveil du Prince O'Reil »,

ille les Bons Bardes, Pierre Dharrévcommandes : et s Info te. uet et Christian Vaq www.lesbonsbardes.com

M.G.

par Djibril

La catastrophe a bon dos d’âne C’est la tempête sous les crânes d’œuf : Eole a diverti la morosité ambiante, et Malthus revient à la mode, mais modifié : plus besoin de tuer les pauvres – il y en a trop, de toutes façons – il suffit d’une alerte rouge Météo France, agitée comme un chiffon pour faire avancer le baudet.

Horizontalement I On l’accuse de toutes les imprévisibilités. II D’où vient souvent le cataclysme. Pour passer la crue. III Catastrophe naturelle du capitalisme. Equipe provençale… et catastrophique ! Sous condition. IV Avant un pas. Ne valait pas un sou. V Emmerderesse itou. VI A son delta aussi. Extrait de liste. Début de liste. Pas très personnel. VII Inefficaces contre l’inondation. Perdit ses racines. VIII Toujours au sec dans la plaine. Peut servir de zone d’épanchement des crues. IX S’efface à l’anglaise. Terre qui ne craint pas trop l’eau. X Victimes de Katrina et du racisme. Tombent en mase à chaque tempête dans les Landes. XI Avant l’Union. Repos toujours salvateur. XII Ouvrir la forêt. Cardinal au point.

Verticalement 1 Elle est réputée politique quand les secours tardent trop. 2 Sorte de protection. Sorties du bloc. 3 Suit la catastrophe en cortège. Tombent des nues. 4 Après les cadavres. 5 Une solution quand tout est parti. 6 Jette le sort. Bien défini. Répétition. Auxiliaire existentiel. 7 Pour laisser ta trace. Spécialisée Tsunami. 8 Embouteillée par tous les temps. Dernier recours devant les éléments.

9 Trop différent. Bloquent les lames. 10 Dernière parole de la victime d’inondation. Espéré. Surpris par le malheur.

11 Désignés. Quelques liards. Connues de visu. 12 Quand il faut reconstruire. Celle d’avant.

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pic ole r... c 'e st d é jà c uisine r

Vaucluse

Vieilles gamelles et pauvres cocottes par Pierrick, cuistot au Grain De Sable

« Dis-moi ce que tu achètes chez Emmaüs et je te dirai qui tu es », disait le sage. Si tu n’achètes que des lits à barreaux, tu as un problème de contraception. Si tu raffoles des breloques en cuivre, tu es fétichiste. Des livres, tu es intelligente. Des fringues, tu es snob. Des vélos, tu es un shadock. Moi, j’achète que des casseroles. Elles sont en fonte, en cuivre, en émail ou en fer blanc. Elles sont parfois cabossées, rapiécées, éméchées, trouées ou rafistolées quand elles n’ont pas perdu leur poignées ou leur manche. Mais c’est avec les vieilles gardalles qu’on casse le mieux la dalle. C’est les meilleures, les gamelles de chez Emmaüs. Alors au passage, saluons les compagnons des communautés d’Emmaüs et tous ceux qui rament pour appartenir au monde sans rentrer dans le système. Par exemple, à Emmaüs Saint Marcel dans la vallée marseillaise de l’Huveaune, on chante l’amitié et la liberté haut et fort. Ne ratez pas le prochain festival des Arts de passage le premier samedi de juillet. C’est un vrai moment de fiesta et d’échange avec un parfum de révolution. Je voudrais dédier à tous ces gars une bonne boustiffe mijotée dans les poêlons de l’amitié. Une de celles qui cuisent bien longtemps à tout petit feu dans une vieille cocotte en fonte sans âge. Un plat raffiné et consistant pour résister à l’hiver, et au-dessus duquel il est interdit de s’engueuler.

Potée de saucisses à la bière Il vous faut, pour 6 personnes :

Séguret, seguro par Etienne Ballan

Le coin • Drôle d'esprit que celui qui a présidé à l'établissement de Séguret. A flanc de colline, à deux pas des Dentelles de Montmirail, les anciens ont bâti un village-rue, comme une balafre dans la forêt. Pas au pied, pas au sommet, comme s'ils ne voulaient pas choisir entre plaine et montagne. Idem côté pinard : la coopérative étale sa surproduction dans la plaine, son rosé est réputé, et le rouge correct, mais pour inaugurer cette chronique, allons voir chez les indépendants. En grimpant sur la pente, on cherche le soleil et les crus plus « personnels ». Bingo : au sommet, clinquées dans la forêt, les vignes de Mourchon vident leur jus dans des chais high-tech. La mondialisation aurait-elle du bon ? Un Ecossais rachète ces terres lointaines en 1998, surfe sur la vogue des Côtes du Rhône (merci M. Parker) : la cave est retapissée des ocres de Provence, statue contemporaine devant l'entrée, et grand bar de dégustation. Tous les aspects de l'arnaque au terroir pour consommateurs chinois ou américains. Mondovino poussé à l'extrême ? Goûtons voir...

Le vin • C'est un violent à l'ouverture, « amer comme la mort », comme le 3ème thé à la menthe du désert mauritanien. René, toujours à se plaindre, me reproche de ne pas l'avoir ouvert plus tôt, et sacrifié au rite de la décantation. « Détends-toi René, et respire un peu l'épice et le résineux. Tu voulais du fruit et du soleil, il va falloir attendre un peu. » Heureusement, j'ai acheté trois rogatons ; le cantal tangue sous les assauts, le camembert s'aplatit, mais le chèvre tient. D'ailleurs, on le servirait volontiers avec une tarte poireau-chèvre, histoire de lui redonner son humilité. C'est le vin à ne pas sortir à l'apéro*, à moins qu'une armure d'acier ne vous matelasse le gosier. René ne s'en remet pas : « Il est râpeux au niveau de la glotte. » Mais il se ressert pourtant. Faut dire qu'il est très long en bouche, et ça se fait rare. Alors on oxyde, on se gargarise : « Il faut le mettre bien partout dans la bouche », clame Ginette, candide, absorbée par la rencontre explosive des saveurs. La bouteille est finie, René se promet de faire une daube un de ces soirs, pour donner au Mourchon toutes ses chances. A ce prix-là, si près des Vacqueyras et Gigondas inabordables, on a un Côtes du Rhône très typique et original en même temps. Mais c’est promis, la prochaine fois je le carafe. Domaine de Mourchon, Séguret. Cuvée Tradition Rouge 2006 – 8,75 € TTC. * de toutes façons, il ne faudra pas compter sur moi pour conseiller du rouge à l’apéro, vous êtes prévenus.

700 g de saucisse à ragoût par personne 1 tranche de lard fumé 1 kg de lentilles vertes 4 carottes 3 oignons 6 gousses d’ail 1 bouquet garni 1 litre de bière Faire suer le lard dans la cocotte. Quand il commence à griller, ajouter la saucisse et la faire dorer. Puis ajouter les lentilles, les carottes en rondelles, les oignons en lamelles, l’ail pelé et écrasé, la bière et le bouquet garni. Saler, poivrer. Porter à ébullition, puis laisser mijoter une heure à tout petit feu. Ce plat est encore meilleur s’il est réchauffé. Servir avec une salade verte assaisonnée à la confiture de figues, vinaigre et huile d’olive. Le vinaigre et les lentilles se marient très bien. Et dans la série des gourmandises gargantuesques, je ne résiste pas à vous livrer la blanquette

Blanquette de veau Il vous faut, pour 6 personnes : 1 kg de sauté de veau vv6 carottes 3 oignons 6 gousses d’ail 200 g de champignons de Babylone 1 bouquet garni 1 dl d’huile d’olive 100 g de farine 5 céréales 500 g de riz complet Dans une vieille cocotte en fonte, mettre le veau, les carottes en rondelles, les oignons en lamelles, l’ail écrasé et le bouquet garni. Couvrir d’eau. Saler, poivrer. Porter à ébullition et laisser cuire deux heures à tout petit feu (il faut que ça bouillotte tout juste). Pendant la cuisson, il faut que la viande soit toujours couverte, au besoin rajouter un peu d’eau. Pendant ce temps, glander un moment puis préparer du riz complet au pilaf. Mesurer le riz avec un verre et mettre deux fois son volume d’eau à bouillir. Laver le riz, le jeter dans une casserole achetée chez Emmaüs et un peu d’huile. Faire revenir doucement le riz, puis y verser l’eau bouillante. A peu près à ce moment-là, il faut jeter les champignons de Babylone dans le bouillon de la viande. Cuire le riz à feu fort jusqu’à ce que des petits cratères se forment à la surface, couvrir et laisser cuire à feu très doux une vingtaine de minutes en surveillant de temps en temps qu’il ne sèche pas. Une fois la viande cuite, mettre l’huile d’olive dans une casserole et délayer la farine dedans (si vous avez un peu de cognac, verser en un bouchon à ce moment-là). Faire revenir un peu la pâte obtenue, puis verser progressivement le bouillon qu’on extrait avec une louche de la cocotte. En la laissant cuire, il faut délayer ainsi la sauce jusqu’à atteindre la consistance voulue. Ajouter un peu de noix de muscade et rectifier l’assaisonnement. Sur le plat de service, disposer la viande et les légumes, puis les arroser de sauce.

su ppor te r... c 'e st d é jà pic ole r


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le s ami s du Ravi

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Amis du Ravi,

cette page est la vôtre !

le Ravi, mensuel régional qui tends les bras aux jeunes !

Ateliers, exposition et concours de dessins de presse du 23 au 28 mars 2009 Dans le cadre de la 20ème Semaine de la presse à l’école, le Ravi propose aux collèges et lycées de la région PACA des ateliers sur la presse indépendante et le dessin de presse : débat, exposition, concours de dessins satiriques sont au programme. Journalistes et dessinateurs expliqueront les principes de fonctionnement, de fabrication et de diffusion d’un journal, et les modalités de création d’un dessin. Inscription des collèges et lycées à partir de janvier 2009 sur le site du CLEMI : www.clemi.org et auprès du Ravi : ccharlier@leravi.org, pas de délai mais le plus tôt est toujours bienvenu !

le Ravi crée sa société des Lecteurs : "les Amis du Ravi" ! Chers lecteurs, accros & adeptes du Ravi, Vous croyez au nécessaire pluralisme de la presse, Vous voulez favoriser une initiative indépendante, Vous ne supportez plus que votre voisin reste devant la télé,

Vous voulez crier haut et fort « lisez le Ravi », Vous souhaitez soutenir votre mensuel préféré, Vous êtes bourrés d’idées et de compétences multiples et surtout variées,

Alors vous êtes le bras armé du Ravi ! Rejoignez les Amis du Ravi ! Devenez un relais du Ravi chez vous et autour de vous ! Diffusez, communiquez, abonnez, réseautez, affichez, débattez, criez, écrivez… Comment faire ? C’est simple ! Contactez Chloé au 04 91 08 78 77 ou par mail : ccharlier@leravi.org

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11h53 - 17.1 le Ravi - Marseille

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le Ravi n°60 février 2009 -

navet

par Brock Holly

tv

RTT

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Plasma et vieilles antennes

Free Mennucci par Rébecca Blackfoot Une belle équipe : Hugues Girard et Yves Gerbault. Des années qu’ils patrouillent dans la galaxie France 3 Méditerranée à traquer le petit homme vert ! Ils en ont écrabouillés de ces êtres gluants et répugnants qui se cachent sous les traits de n’importe quel quidam. Aujourd’hui, le capitaine du vaisseau mère leur a confié une nouvelle mission. Ils ont troqué leurs énormes flingues contre un micro, leurs rangers contre des mocassins. « Il va falloir la jouer fine, les p’tits gars. Nom de code : « la voix est libre ». Votre objectif : démasquer l’alien sous le notable. Attention, ce travail, c’est de la dentelle, de l’orfèvrerie, pas du gros oeuvre. Et surtout pas de bavures. » « Oui capitaine ! », ont-ils répondu en choeur tels Heckel et Jeckel... Ce samedi 24 janvier 2009 au matin, c’est un gros poisson qui s’est empêtré dans les mailles de leur filet intergalactique. Autour de la table blanche lumineuse, le suspect subit l’interrogatoire serré des deux hommes en noir. L’oeil gris acier acéré et la tempe grisonnante, on pourrait presque les confondre. Pourtant le chef, Hugues, a ces signes distinctifs que les plus aguerris ne manquent pas de noter. Son costume sombre est un savant mélange de discrètes rayures qui ont pour but de tester la résistance ophtalmique des créatures venues d’ailleurs. Il parle plus aussi, privilège de la fonction, et d’une petite voix nasillarde afin d’engourdir la résistance des êtres cosmiques, privilège de l’expérience... Yves, en embuscade, tacle alors la proie. Nom, prénom : Mennucci, Patrick. La chevelure disciplinée, raie sur le côté, lunettes, costume bleu sur chemise blanche et cravate rayée, le visage poupin. La vox populi derrière l’écran hurle : « Trop ! Tu en fais trop ! Tu n’as pas affaire à des débutants mais à la crème de la crème... Meffi ! » Mais le bougre plaide sa défense avec aplomb. Il est simple et pas bégueule sans aucun signe de cette prétention tombée des étoiles. La preuve par l’image : il embrasse tout un chacun dans la rue, même une dame avec une pelle à balayette bleue. Il suit les éboueurs dans leur tournée avant de casser la croûte avec eux... Et pour convaincre de son bon sens si caractéristique de notre humanité, il lance un magistral : « Je ne crois pas que la crise évite Marseille. » Du bluff ? Un degré supérieur de perversion extraterrestre ? A-t-on affaire à un orque cybernétique de la dernière génération ou au véritable maire PS du 1er secteur de la mairie de Marseille ? Grande perplexité du téléspectateur. Et l’on se surprend à laisser vagabonder son regard sur l’auditoire privilégié qui assiste à l’enquête. Bizarre, vous avez dit bizarre... Cette dame en noir ne bouge pas, mais elle cligne frénétiquement des deux yeux par intermittence. Un code ? Cet homme que l’on appellerait volontiers Droopy, pourquoi lève-t-il les yeux vers le ciel comme dans l’attente d’on ne sait quoi ? Le supposé Ségolin les présente comme ses conseillers d’arrondissement du 1er secteur... Là, le doute s’installe. Et si Hugues et Yves avaient bâclé l’enquête ? A moins que.... On ne nous dirait pas tout ?

net

Sur la toile

le Ravi 2.0

Tous les mois dans le Ravi, l’animateur de Rue89 Marseille surfe dans notre région virtuelle…

par Rémi Leroux Qu’est-ce que le web 2.0 ? A cette question d’une modernité effrayante, les porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre et du PS Benoît Hamon n’ont pas su quoi répondre si ce n'est des « heu » pas totalement convaincants. Le web 2.0, c'est l’internet communautaire et interactif. Pour ne pas passer pour plus ignare qu'un représentant politique, le Ravi a décidé de prendre le web 2.0 et tutti quanti par les cornes. Chaque mois désormais, le santon satirique surfera sur la toile de la grande crèche numérique régionale à la recherche des infos qui ont fait « buzz ». Chaque mois, cette chronique présentera un ou plusieurs sites, blogs et autres réseaux sociaux de Paca, incontournables ou plus discrets, qui ont abordé une actualité ou qui n’ont fait qu’accompagner la course des nuages… Première halte du côté de Nice, car il en a été beaucoup question en ce frisquet début d’année 2009. Entre la candidature de la ville à l’accueil des Jeux Olympiques de 2018, l’épineux dossier de la LGV Paca ou la grève des cheminots, Christian Estrosi n’a pas tout à fait chômé, et sur la toile, l’info a pas mal circulé. Mais ce qui aura avant tout retenu l’attention des internautes niçois, ce sont les débordements violents qui ont éclaté en marge de la manifestation organisée le 10 janvier contre l’intervention israélienne à Gaza. La blogosphère niçoise n’est pas passée à côté de ces « scènes de guérillas urbaines ». Des « identitaires » de blog-identitaire.com, aux plus convenus dépositaires du site nice-premium.com… tous y sont allés de leurs commentaires. Dans le cas des premiers, identitaires du mouvement Nissa Rebela, un groupuscule nazillon, ils tapent sur tout ce qui bouge, y compris sur Christian Estrosi et ses mesures radicales pour faire retomber la tension : distribuer des tee-shirts floqués « I love Nice et Respect » ! Ils ont également reproduit l’éditorial de Minute consacré au sujet dans lequel le directeur de l’hebdomadaire d’extrême droite accuse le maire de Nice d’avoir choisi son camp : « Plutôt « Allah Akbar » que « Maîtres chez nous » ! « Amis de la poésie... On retiendra parmi des sites évidemment moins orientés, letuyo.info. Créé il y a deux ans, ce site se définit comme « le projet d’un média indépendant pour Nice et sa région » dont le pari est « de raconter Nice, sa beauté et sa complexité, ses travers, ses habitants, son évolution, ses projets. » Un programme ambitieux porté par « une bande de journalistes professionnels et de contributeurs passionnés ». Visuellement réussi, letuyo.info accorde une place toute particulière à la photo. Ce qui, dans le cas des violences du 10 janvier dans le centre-ville piétonnier de Nice, donne un résultat assez spectaculaire. On laissera le mot de la fin aux éditeurs du site nice-premium.com qui ont relevé que les troubles s’étaient déroulés le même jour que le lancement des soldes d’hiver. Aïe. Trop dur. Et de conclure un billet par cette analyse essentielle : « Les commerçants ont pu rouvrir, mais le mal était déjà fait et une part du chiffre d’affaires perdue. »


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RTT - le Ravi n°60 février 2009 -

les rencards

rencontres et débats Aix-en-Provence

Marseille

Marseille

Lundi 16 février, à 18h Amphi Cassin de l’IEP (25, rue Gaston de Saporta), l'Université populaire et citoyenne du Pays d'Aix, Attac Aix, le Comité Charles de Gaulle de l'IEP d'Aix et Fac verte co-organisent une conférence-débat sur les « Sociologies de l'individualisme et nouvelles critiques du capitalisme, le néo-libéralisme contre l'épanouissement individuel » en présence du sociologue politique Philippe Corcuff. Infos : 06 37 26 91 62

Jeudi 26 février, à 18h30 Maison des associations (93 la Canebière, 1er arr.), l’association Les Ecobleus organise une conférence scientifique sur « L’Atlantide, entre science et fantasmes » animée par Jacques Collina-Girard, professeur à l’Université de Provence. Entrée libre.

Le Vidéodrome au Daki Lin (45A rue d’Aubagne, 1er arr.) en février : soirée Art et road movies mardi 10 février à 20h ; soirée Art et pornographie mardi 24 février à 20h. Infos : 04 91 33 45 14 www.dakilin.com

Arles Du vendredi 13 au samedi 15 février, au cinéma Le Méjan, Attac Arles organise son festival Cinéma et images mouvementées. Thème de cette 3ème édition : « En Désespoir de Luttes : la raison des armes ou les armes de la raison ». Trois films au programme (chacun projeté deux fois au cours du week-end) : Tiro en la Cabeza (Espagne, avant-première), Calle Sante Fe (Chili) et El Manara (Algérie). Certaines séances sont suivies de débats. Forfait 3 entrées à 12 euros (séance au prix habituel). Infos et programme complet : www.local.attac.org/13/arles

Lorgues Samedi 21 février, à partir de 15h Espace François Mitterrand, l’association les Lundis de SaintFerréol et Alternatives contemporaines humaniterre proposent sept heures de Rencontres écologiques. Au programme : Les objecteurs de croissance (documentaire d’Hélène Lioult) à 15h ; « Bio Consom’acteurs et OGM », conférencedébat animée par Christian Velot, docteur en biologie, à 17h, etc… Participation : 10 euros. Infos et résa : 04 94 73 70 65.

Marseille A l’Equitable Café en février : jeudi 12 février à 20h30, Le Tigre, curieux magazine curieux, propose la projection du Dictionnaire infidèle de l’amour de Cécile Mille (court métrage, 40 min) et des canulars téléphoniques d’Arenaud Poun ; du mardi 17 au mardi 24 semaine « Luttes sociales et initiatives citoyennes - Un souffle venu de Maghreb » ; du mercredi 25 au samedi 28 thématique « Le handicap et vous » (projections, débats, théâtre, concert…). Infos : 04 91 48 06 62 - http://equitablecafe.org

Nice Jeudi 12 février, à 19h galerie Depardieu (64 bd Risso), conférence-débat sur le thème de « La crise » en compagnie de Patrick Amoyel, psychanalyste. Entrée libre. Infos : 04 97 12 12 99.

Nice Mardi 17 février, à 19h15 Amphi 5 de la Fac de médecine et de psychologie (avenue des Diables bleus), le Laboratoire de psychopathologie clinique et de psychanalyse propose le 3e volet du séminaire sur « La religion, la guerre et la mort ». Infos : brigitte_erb@hotmail.com

Nice Jeudi 19 février, à 20h cinéma le Rialto (4, rue de Rivoli), l’Association pour la démocratie à Nice propose une projection-débat autour du film Boy A de John Crowley. Débat animé par Côme Jacqmin, juge des enfants. Infos : http:// ademonice.free.fr Salernes Samedi 7 février, à 17h30 librairie Les mains libres (7, av. Victor Hugo), Les éditions Parole organisent leur « Soupe aux livres », rencontre mensuelle. Un petit éditeur du non business et des auteurs qui ne sont pas édités par Parole seront présents. Infos : 04 94 80 76 58- www.editions-parole.net

Salon-de-Provence Vendredi 13 février, à 19h à La Case à Palabres (4, rue Pontis), Audrey Michel de l’Agence régionale pour l’environnement présentera une conférence sur « L’Agenda 21 » (secteurs où le développement durable doit s’appliquer dans le cadre des collectivités territoriales) dans le cadre de la consultation de la population intégrée à la mise en place de l’Agenda par la municipalité. Infos : 04 90 56 43 21 - www.lacaseapalabres.fr

RTT

Marseille Vendredi 7 février, à 19h au Polygone étoilé (2 rue Massabo, 2e arr.), dans le cadre de la préparation des journées régionales de la concertation, la Plate-forme démocratie locale et territoires organise une soirée débat autour du film Les Nettoyeurs de Jean-Michel Papazian. Le documentaire retrace l’expérience d’une entreprise de nettoyage qui engage, dans le but d’améliorer leur cadre de vie, les habitants d’une copropriété dégradée dans le 15e arrondissement de Marseille, la cité Kallisté. La discussion subséquente interrogera le rôle de l’habitant dans le cadre des dispositifs d’amélioration, de rénovation et de réhabilitation de son cadre de vie. Infos : 04 91 08 05 53 - www.arenes.org

Marseille Mercredi 11 février, à 20h cinéma Le Prado (36 av. du Prado, 6e arr.), le repaire de Là-bas si j’y suis et Attac Marseille proposent une projection-débat autour de Chomsky et Cie de Daniel Mermet et Olivier Azam, en présence du journalisteproducteur. Prévente dans la journée conseillée. Infos : 04 91 37 66 83

Marseille Mercredi 11 février, de 16h30 à 21h au Comité du vieux Marseille (21 bd Longchamp, 1er arr.), le groupe des « Filles d’Abraham en Dialogue », avec le soutien de l’association Forum Femmes Méditerranée, organise une rencontre sur le thème « Quel avenir pour les femmes dans les religions monothéistes ? » Infos : 04 91 91 14 89 - www.femmes-med.org

Avignon Samedi 14 février, à 20h30 à la Fabrik’Théâtre (32 bd Limbert), les Kamikaz affrontent l’équipe de Genève dans une rencontre internationale d’improvisation. Infos : 04 90 86 47 81 - www. fabriktheatre.fr

Lorgues Lundi 9 février, à 18h30 Espace des fêtes FrançoisMitterrand, l’association Les Lundis de SaintFerréol propose une soirée sur « Les civilisations antédiluviennes ». Au programme : projection de « Atlantys, l’ancien royaume des océans » de Dominique Jongbloed, alias Nick Croft (écrivain, explorateur, conférencier). Infos et résa : 04 94 73 70 65.

Marignane Vendredi 6 février à 17h30, samedi 7 février à 19h, dimanche 8 février à 16h, salle basse du Château, la Cie En avant-scène présente « Nick et le Glimmung », un spectacle de marionnettes pour jeune public. Conseillé par notre dessinatrice Trax. Infos et résa : 06 22 90 37 38.

Marseille Jusqu’au 10 février, Le Comptoir artistique phocéen (30 cours Joseph Thierry, 1er arr.) et l’association Hispam proposent « No Pasaran ! », une exposition de portraits de combattant-e-s de l’Espagne républicaine du photographe Francis Blaise. Du 12 février au 10 mars suivra une exposition de Karl Beaudelere (vernissage jeudi 12 à 19h). Infos : 04.91.95.80.88. - http://andiamo. marsnet.org

Marseille Vendredi 13 février, à 19h dans ses murs (6/8 rue de Provence, 4e arr.), l’association Horizontes del Sur projette dans le cadre de son cycle « Mieux connaître le cinéma espagnol » La Caja de Juan Carlos Falcon (comédie dramatique, 1h47, 2006). Entrée libre.

Port-de-Bouc Jeudi 12 février, à 18h au cinéma Le Mélliès (12, rue Denis Papin), soirée « Danse avec vues ». Au programme : sélection de courts métrages de danse contemporaine et débat animé par Pierre Guéry. Infos : 04 42 06 29 77 - http://ccdi.overblog.com.

Toulon Au Café Culture (24 rue Paul Lendrin) en février : vernissage de l’exposition de photos « Du Haut Var à la Rade » (samedi 7 à 18h30) ; aprèsmidi jeux avec l'association « Les yeux dans les jeux » (samedi 14 à partir de 14h30) ; BD et décroissance par Bruno Suzanna (samedi 21 à 18h) ; balade historique dans les rues du centre ancien sur le Toulon médiéval avec Gilbert Daumas (samedi 28 à 15h, petite conférence avant la visite). Infos : 04 94 62 44 52 - www. cafe-culture.org

Vitrolles Les concerts de février au Moulin à Jazz (domaine de Fontblanche) : le clarinettiste Thomas Savy, samedi 7 ; Christophe Pays quartet, samedi 14. Ouverture des portes à 21h. PAF : 10 euros. Infos : 04 42 79 63 60 - www.charliefree.com

association Gap L'association Mobil'idées lance un appel à soutien pour la mise en uvre du stop organisé, forme de « covoiturage instantané » (mise en relation d’un conducteur et d’un passager de manière souple et instantanée, aménagements d’aires de stop identifiées et sécurisées, amélioration des déplacements de proximité et quotidiens). Une pétition est en ligne pour promouvoir l’initiative. Infos : http://mobilidees.org.

Marseille Laïcité pour Gaza ? En Paca ? Laïcité partout et pour tous ? Débats « laïques » tous les premiers mercredis du mois, à 19h au 4 rue F. Davso (1er arr.). Info : pi@laiques.fr, www.laiq.info, tél. 06 19 58 40 84, www.laicite.biz.

Paca La date limite d’inscription et d’envoi postal pour la participation à la 9e édition d’Images contre nature (festival international de vidéos expérimentales), qui se déroulera à Marseille fin juin / début juillet, est fixée au 15 mars. Envoyez vos vidéos sur DVD (DVR+R conseillé) ou VHS accompagnées de la fiche d’inscription imprimée, datée et signée, la photo représentative de la vidéo sur papier photo ou CDrom (JPG, 300 DPI) et votre vidéo à P’Silo / Festival Images Contre Nature (7 rue de l’Arc, B.P. 12116, 13203 Marseille Cedex 01). Infos : 04 91 42 21 75 - http:// inscription.p-silo.org.

Paca Le Centre pour l’initiative citoyenne et l’accès aux droits des exclus propose des ateliers sur l’accès aux droits des migrants (droits des étrangers dans leurs rapports avec l’administration, droit d’asile en France, accord franco-algérien modifié et les différents régimes spéciaux, etc.) à Avignon, Marseille et Nice. Infos et modalités d’inscription : www.cicade.org.

Lecte urs ! Assoc iation s !

vos objectifs dans le Ravi. Annoncez vos manifestations de mars, recherchez des bénévoles, faites connaître n, son objet social et ses associatio votre de nom le t indiquan en ) maximum mots (40 texte votre Envoyez courriel : diffusion@leravi.org ; par coordonnées complètes : la date, le lieu et l’horaire de votre événement… Par 21. Au plus tard le lundi 23 février 03 62 91 04 courrier : le Ravi – 11 boulevard National 13001 Marseille ; par fax : avril. 2 jeudi au mars 6 vendredi du kiosque en pour publication dans le Ravi n°61,

n° 60 février 2009 Maison fondée en 2003 Adresse 11 boulevard national, 13001 Marseille Site internet www.leravi.org Courriel <redaction@leravi. org> Téléphone 04 91 08 78 77 Fax 04 91 62 03 21 Dépôt légal 12-09-05 -ISSN : 1760-1754 Directeur de la publication Étienne Ballan Rédacteur en chef Michel Gairaud <mgairaud@leravi.org> Grand reporter Jean-François Poupelin <jfpoupelin@leravi. org> Développement Chloé Charlier <ccharlier@leravi.org> Ils ont écrit dans ce numéro Rébecca Blackfoot -Don Esteban -Louise Fessard -Michel Gairaud -Rafi Hamal -Rémi Leroux -Jean-Baptiste Malet -Pierrick & Sylvain -Jean-François Poupelin -Rackham -Jean Tonnerre Ils ont dessiné dans ce numéro Ben8 -Brock Olly -Charmag -Marie Chéné -Fathy -Christophe Lopez -Moix -Red -Tone/CDM -Trax -Yacine Secrétariat de rédaction Agnès Chapal -Zazimut Maquette et mise en page Marc Douguet <mcdoug@club-internet.fr N°CPPAP 1208G83983 Imprimé à IPS, Z.I des Iscles, 13160 Châteaurenard le Ravi est édité par l’association “la Tchatche”

FÉVRIER


p oid s lour d

L’ex plus grande nageuse française a choisi le Cercle des nageurs de Marseille pour rebondir après ses calamiteux JO de Pékin. Si tout le monde parle d’argent, les vraies raisons de la venue de Laure Manaudou sont ailleurs. Marseille est en effet une place forte pour le traitement des adolescents en crise.

Moi, Denise Fabre

L'adjointe «décontrastée» par Rackham Hi ! Hi ! Quelle fabuleuse année 2009 ! Grâce à Nicolas, le copain de Christian (1), je retrouve enfin le charme de l' ORTF que j' ai bien connu, en 1964, quand j' ai débuté sur Antenne 2 : une bonne télévision, distrayante et sympathique sous la tutelle du ministre de l' Information directement nommé par le président de la République. J' avais à peine 22 ans et il m' a fallu quitter Nice, ma ville natale, pour monter à la capitale. J' ai été repérée sur les ondes de Télé Monte-Carlo. C' est sur le Rocher, à 19 ans, que j' ai appris les trois grands principes de mon métier de speakerine : sourire, sourire et encore sourire ! Hi ! Hi ! Hi !

« J’aime bien venir chez Cora, j’y suis bien » Je ne comprends pas tous ces débats sur la suppression de la publicité. Si Nicolas n' en veut plus après 20 heures, c' est qu' il doit avoir de bonnes raisons. Moi, je vais vous dire, j' aime bien la réclame. C' est un peu ma spécialité. Sur TMC, j' étais chargée d' en faire en direct. L' an dernier, juste avant que Christian ne me propose d' être candidate sur sa liste aux élections municipales, j' étais porte-parole des produits Cora. Vous savez ? Les supermarchés Cora ! Ils m' ont choisie parce que j' apporte « une image populaire et de confiance » (2). Hi ! Hi ! Hi !Hi ! « J' aime bien venir chez Cora. J' y suis bien, je m' y sens en confiance. Avec les produits Cora, je sais que la qualité est là et au meilleur prix. Ça facilite le choix ! Aujourd' hui, les produits Cora font appel à moi pour vous rendre ce choix encore plus facile. » (3) Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! C' est sûrement pour ça que le maire m' a proposé d' être adjointe « chargée du rayonnement », la 8ème adjointe dans l’ordre du protocole de la 5ème ville de France (4). Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Christian, il sait parler aux dames. Je ne me suis jamais sentie aussi complice avec quelqu' un depuis mes émissions, le samedi après-midi dans les années 60 et 70, avec Garcimore. Vous savez ? Garcimore, le magicien « décontrasté » ! Hi ! Hi !Hi !Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Pauvre Garcimore. Il nous a quittés avec ses jeux de cartes et ses petits lapins il y a déjà une dizaine d' années. Mais la relève est assurée ! Christian a un « enthousiasme tellement communicatif ! », son « seul critère de sélection pour sa liste, c' est la valeur et les compétences de chacun » (5). Il s' est souvenu, lui, que j' ai présenté, avec Léon Zitrone, la dernière édition du concours de l' Eurovision à avoir eu lieu en France. C' était en 1978 ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Ma délégation ne comporte pas que le « rayonnement ». Je suis aussi chargée de « l' image, des relations publiques et des relations avec la Principauté de Monaco ! » (6). J' adore Stéphanie, j' adore le cirque, j' adore les Grimaldi. Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Décontrastée, je vous dis ! Déconstratée !

« C’est le Nice que j’aime, le Nice glamour ! » Les relations publiques, ce n' est pas mon dada, comme aurait dit mon ami Guy Lux. C' est mon rayon de supermarché Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Les compétences, on vous dit. Les compétences ! J' ai tout de même reçu le prix de la meilleure speakerine lors d’une cérémonie des 7 d’Or. Et puis j’ai toujours su m’adapter. Dans les années 90, j’ai présenté Télévitrines sur TF1, une belle émission de téléachat. Hi ! Hi ! Hi !Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Alors adjointe au « rayonnement », pensez-vous ! Facile ! Nice ? « C' est magnifique. Il y a un temps magnifique comme d' habitude à Nice. Et puis, nous ne sommes entourés que de célébrités. C' est Nice, c' est le Nice que j' aime, c' est le Nice Glamour. Il se passe beaucoup de choses et beaucoup de fêtes à Nice. C' est gai, c' est le sourire et c' est le rire. » (7) Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi !

1 Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice. 2 Selon Franck Rosenthal, « consultant indépendant en marketing et communication » 3 Denise Fabre dans le Catalogue Cora d’avril 2008. 4 Ceci n’est pas un gag. 5 Meeting du 6 mai 2008. 6 Ceci n’est toujours pas un gag. 7 Déclaration de Denise Fabre à Nice Premium cet été 2008 lors du Nice jazz festival. 8 Nice Matin, 8 novembre 2008.

Oh bien sûr, il y a de méchantes gens qui disent que je suis « has been », que je ne suis qu' une potiche. J' ai quand même présenté la tournée « âge tendre et tête de bois » : Demis Roussos, Michèle Torr, Jean-Jacques Debout, Stone et Charden « Quelle forme, quelle pêche, quelle génération ! » (8) Mais pour faire taire les mauvaises langues, je bosse dur. Je célèbre des mariages avec Christian. Il y a eu par exemple la belle cérémonie pour unir Nallé et Marianne. Nallé, vous savez ? Nallé Grinda, l' ancien de Nice People, l' émission de TV réalité. Un garçon si sympathique, l' héritier d' une des plus illustres familles niçoises, les propriétaires de l' hôtel Westminster. A 32 ans, le garçon est déjà PDG du groupe immobilier « Pierus » et le patron d' un restaurant de cuisine française à Miami. Je vous le disais : c' est le Nice que j' aime, le Nice Glamour. Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! C' est gai, c' est le sourire et c' est le rire ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi ! Hi !

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