Côté Patrimoine

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c么t茅 么 patrimoine


Crédits photos – OT Les Arcs - Bourg-Saint-Maurice / Archives Les Arcs / S. Anxionnaz / APTV / N. Blanc / M. Chavoutier / J.-M. Chevronnet / C. Chneider / J. Canova / M. Gaimard / P. Gaimard / S. Godin / T. Lacour / C. Madamour / M. Marchand / C. Marco / Syndicat de défense du Beaufort (L’atelier S. Madelon) / J.-Y. & R. Vallat / L. Villien. Illustrations – I. Desse / Pic Bois. Remerciements – Association patrimoine Borain, Association des amis de l’église de Hauteville-Gondon, Syndicat de Défense du Beaufort, G. Rey-Millet, R. Vallat, M. Viallet-Détraz, P. Vidonne.


histoire de Bourg-Saint-Maurice

Saint Maurice

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u cœur de la Haute Tarentaise, Bourg-Saint-Maurice allie pour le plaisir de chacun tourisme et traditions : églises et chapelles baroques, vie traditionnelle dans les alpages, architecture d’autrefois ou d’avantgarde… autant d’invitations à découvrir les mille et une facettes d’une Savoie méconnue où culture rime encore avec patrimoine rural.

Les armoiries de Bourg-Saint-Maurice Au centre la Croix de Savoie sur laquelle est apposée la croix tréflée de saint Maurice, les initiales SM pour Saint-Maurice, l’étoile du berger à cinq branches, un épi de blé (l’agriculture) disposé entre deux clochettes (l’élevage), un casque de Ceutron rappelant les premiers habitants de la vallée et un sapin évoquant la forêt.

Saint Maurice vivait à l’époque romaine et commandait la légion Thébaine, une troupe composée d’environ 6 000 soldats chrétiens. Passant par les Alpes, l’Empereur Maximilien Hercule voulut offrir un sacrifice à Jupiter, la divinité du lieu, afin de pouvoir continuer son voyage sans encombre. La légion Thébaine refusa de participer à ce culte païen et préféra mourir. Peu après, on bâtit une abbaye à proximité du lieu du martyr. Saint Maurice fut choisi comme saint patron de la Maison de Savoie et son culte se répandit également dans tout le Valais et le Val d’Aoste.

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parcours du patrimoine borain

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OURG-SAINT-MAURICE, l’antique Bergintrum, est un bourg à découvrir en parcourant ses quartiers historiques. Ce parcours pédestre à faire librement au cœur du bourg, vous invite à la découverte d’un patrimoine varié (agricole, urbain, architectural, religieux, industriel, naturel…). DURÉE 1H30-2H l VOIR PLAN PAGE 7.

Ce n’est que vers le XV e siècle, qu’on trouve le mot bourg sous la forme de burg (gros village ou bourg fortifié). Burgum sancti Mauricci devient donc le bourg saint Maurice. En 1794, les révolutionnaires la rebaptisent NargueSardes de par la proximité de sa frontière avec les États de Savoie. L’appellation Bourg-Saint-Maurice n’apparaît qu’à la fin du XIX e siècle.

Présentation de la ville À l’époque gallo-romaine, Bourg-SaintMaurice se nommait Bergintrum. La ville était située sur le passage de la voie romaine qui menait de Vienne (Isère) à Milan (Italie) et à proximité d’un ruisseau appelé Bergenta (actuellement un quartier de la ville a pris le nom de Bourgeat). Au Moyen Âge, la paroisse était désignée sous l’appellation de Ecclesia Sancti Mauricii, saint Maurice étant son saint patron.

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Coopérative laitière de Haute Tarentaise • 1 Au XIX e siècle, l’agriculture et l’élevage sont les principales ressources de la vallée de Haute-Tarentaise. En 1888 est constitué le Herd-book de la race tarine. En 1891 se tient déjà à Bourg-Saint-Maurice le concours spécial de la race bovine. À l’époque romaine, Pline faisait l’éloge des différents fromages de Tarentaise et vante la qualité des vaches laitières. Au Moyen Âge, on fabrique le vachelin. Dès le XVIII e siècle c’est la fabrication de la grovire. L’AOC Beaufort n’est obtenue qu’en 1968 (aujourd’hui AOP).

En 1894, une fruitière-école est créée à Bourg-Saint-Maurice qui a pour fonction de former au métier de fromager. (Le terme fruitière signifie : fruit, résultat du travail en commun d’un village ou d’un hameau). Dès 1921, les comices se développent. Dans chaque hameau et au bourg, les éleveurs se regroupent et créent des fruitières pour fabriquer le fromage. De 1960 à 1964, une récession économique survient. Les produits agricoles se vendent mal. À partir de 1964, une partie des fruitières de village est fermée et toute la production de la commune est rassemblée à la fruitière du chef-lieu qui prend le nom de Coopérative laitière de Haute-Tarentaise.


PLACE DE CASTEX l Antoine de Castex est né en 1915. En juin 1940, il rentre dans la Résistance avec Jean Bulle contre l’invasion italienne. Il fut tué le 22 juin 1940 au Col de la Seigne (col se trouvant à la frontière italienne dans la vallée des Chapieux). PRENDRE LA DIRECTION DE L’AVENUE ANTOINE BORREL.

AVENUE ANTOINE BORREL l Né en 1878, journaliste et homme politique. Député (1908), puis Sénateur de la Savoie (1931-1940), Président du Conseil général de la Savoie (19201940), Sous-Secrétaire d’État. Il lutta contre le dépeuplement des campagnes, le chômage et favorisa le développement du tourisme. Il fonda les États Généraux du Tourisme en Savoie.

La chapelle de La Trinité • 3 Le village de La Trinité était autrefois situé « au-delà du Bourg, dans la plaine, vers le chemin allant à Séez (visite de 1790) ». Construite vers 1789, elle remplace une autre chapelle placée sous le vocable de la Sainte-Trinité, détruite en 1764 suite à une inondation. PRENDRE LA DIRECTION DE LA RUE DE

La tour de Rochefort • 2

LA BOURGEAT.

La demeure féodale des sires de Villaraymon construite sur un promontoire, près de la voie romaine était entourée de fossés, de tours et d’un donjon (tour actuellement) crénelés. Entre 1579 et 1590, de désastreuses inondations boueuses ont recouvert cette demeure seigneuriale occupée à l’époque par la seigneurie Rochefort-Villaraymon.

Le quartier de La Bourgeat • 4

LA SEIGNEURIE DE VILLARAYMON l Elle était en 1270 la propriété de Jacob Villario Aymonis. Elle passe ensuite aux Bovet d’Aime, puis aux Gilly (fin du XV e siècle) et enfin à la suite avec des alliances avec les Rochefort, les deux titres furent réunis. En 1640, la seigneurie passa aux Chapel, puis aux Savoiroux.

Quartier « hors du bourg » et lieu de passage important, il est traversé par le Charbonnet. Ce torrent autrefois appelé Bergentra a alimenté un moulin à huile et à grain et plus tard la Maison de l’électricité (premier fournisseur de l’énergie électrique de la commune). La Bourgeat, autrefois quartier agricole du bourg, regroupait de nombreuses fermes entourées de vergers où s’est développée en partie la tarine, race bovine de Tarentaise. La présence de deux bassins ou bachals (l’adze) atteste encore de cette activité. PRENDRE LA DIRECTION LA RUE DE LA

RUE DESSERTEAUX l Le capitaine Desserteaux est né en 1917. Il fut affecté au 70e Bataillon Alpin de Forteresse. En 1940, il défendit le fort de la RedouteRuinée (situé au-dessus de la station de la Rosière de Montvalezan). Il fut tué en Indochine le 25 septembre 1947, où il était volontaire.

Le Clos des Capucins • 5 A cet emplacement, un couvent ou hospice est fondé en 1627 par les aumônes des habitants du pays, dont la communauté n’excédait pas 12 religieux suite à la disposition du pape Urbain VIII. Le Clos des Capucins refermait le couvent, une chapelle, un jardin et un grand verger. Ce domaine, vendu comme Bien National sous la Révolution Française, devient en 1880 une école tenue par les Frères des écoles chrétiennes. PRENDRE LA DIRECTION DE LA PLACE MARCEL GAIMARD.

BOURGEAT, LA MONTÉE DES CAPUCINS PUIS LA RUE DESSERTEAUX.

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Longtemps rue principale et route nationale de BourgSaint-Maurice, la Grande-Rue a conservé des éléments architecturaux intéressants, à savoir des portes sculptées, des ferronneries et des anciennes devantures de magasins à découvrir en flânant. Les constructions actuelles sont en général édifiées sur d’anciennes maisons ensevelies au cours des siècles. Au XVIII e siècle, cette rue se terminait entre l’hôpital et le marché aux grains. LA GRANDE-RUE l

Hôtel de Ville et Place Marcel Gaimard • 6 Avant l’annexion de la Savoie à la France en 1860, cette place portait le nom de Charles-Albert, souverain du royaume de Piémont-Sardaigne. En 2001, la municipalité décide de rendre hommage à son ancien Maire (de 1971 à 1989), décédé en avril 2001, en rebaptisant cette place Marcel Gaimard. Le précédent Hôtel de Ville construit en 1929, et bombardé en juin 1940, a été remplacé en 1953 par le bâtiment actuel réalisé par l’architecte Raymond Pantz. Il est labellisé Patrimoine du XXe siècle. CharlesAlbert de Savoie-Carignan est né en 1798. D’abord prince puis roi de Sardaigne de 1831 à 1849, sa vie est liée à l’histoire de la Savoie. Roi populaire en Tarentaise, en 1836, il donne son nom à l’actuelle ville d’Albertville. QUI ÉTAIT CHARLES-ALBERT ? l

PRENDRE LA DIRECTION DE LA GRAND-RUE.

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Grande-rue – Portes anciennes Porte en noyer à deux panneaux dont l’un avec des cannelures en relief. Au-dessus de la porte datant du XVIIIe siècle, on peut voir une imposte en fer forgé et un linteau en pierre qui porte diverses inscriptions : • les dates de 1651 et 1709 (construction et restauration de la maison), • les initiales IHS (monogramme du Christ) et celles des premiers propriétaires de la maison : B (blanche) et R (Rullier). Ce linteau de porte a survécu aux diverses crues de l’Arbonne et à l’incendie qui a ravagé une grande partie de Bourg-Saint-Maurice à la Révolution française. PRENDRE LA DIRECTION DU N ° 21 GRANDE-RUE l

N° 24.

Maison des têtes • 7 l Cette maison datant de la fin du XIXe siècle appartenait à la famille Delponti. Giovanni Delponti, né en 1820 en Italie a suivi, pendant deux ans, des études de sculpteurs sur bois à l’école de Varallo en Val Sesia. Il a mis 30 ans pour réaliser l’ensemble des sculptures qui ornent la façade de cette maison. Les lignes horizontales sont marquées par des volutes en relief au centre desquelles on trouve des têtes. • au centre de la façade, Giovanni Delponti et sa femme (coiffe de tarine), • au-dessous, des membres de la famille, mais également des personnages célèbres : Danton, Robespierre, Thiers, Cavour et Marianne. Les lignes verticales sont marquées par des médaillons représentant des lions et par des volutes. Les linteaux des fenêtres sont décorés de cornes d’abondance, quant aux corniches de sous-toiture, elles sont ornées de figurines mythologiques. N ° 92 GRANDE-RUE

PRENDRE LA DIRECTION DU N° 39.


Quartier du Haut-Bourg • 8

Grande-rue – Portes anciennes N° 121 GRANDE-RUE l Porte en noyer datant du XIXe siècle décorée d’une rosace sculptée. PRENDRE LA DIRECTION

Ce quartier a subi plusieurs modifications. L’église Notre-Dame-de-l’Assomption, devenue insalubre suite aux crues du torrent de l’Arbonne, a été démolie en 1844 ; seul le clocher construit en 1812 a pu être conservé. Le Monument aux morts construit en 1922 à l’emplacement d’une grenette (marché couvert) a donné son nom à l’actuelle place autrefois appelée place des Clarisses, place Napoléon, place de la République puis place Grenette. Ancien hôpital-hospice Saint-Michel • 9

DU N° 133.

l Belle porte à double battant du XIXe siècle ornée de deux lions affrontés. Grille en fer forgé de 1880. Décors en pointe de diamant. PRENDRE LA DIRECTION DU N° 170. N° 133 GRANDE-RUE

l Belle porte en noyer du XIXe siècle composée de deux panneaux sculptés : losanges et décors floraux, rosaces et décors en pointe de diamant. Imposte en fer forgé. PRENDRE LA DIRECTION DU N° 196. N° 170 GRAND-RUE

N° 196 GRAND-RUE l Une dernière belle

porte à double battant du XIXe siècle : deux panneaux sculptés en platebande. Imposte en fer forgé. PRENDRE

Au XVIIIe siècle, l’existence d’un hôpital est déjà mentionnée. • 1879 – fondation du nouvel hôpitalhospice Saint-Michel du nom de son principal donateur, Michel Emprin. • 1934 – Reconstruction d’un bâtiment plus grand (aile face au monument aux morts). • 1951 – Construction du barrage de Tignes. Agrandissement de l’hôpital. • Entre 1974 et 1984 – Fermeture de l’hôpital et transfert progressif des services vers le nouvel hôpital. • 1995 – Transfert de l’hospice dans la nouvelle maison Saint-Michel.

Église Saint-Maurice-d’Agaune et son clocher • 10 Cette église devenue insalubre a été démolie en 1844 pour faire place à la nouvelle église. Seul le clocher a été conservé. Cette église est consacrée le 10 octobre 1852 par Mgr Turinaz, évêque de Tarentaise. Le roi de Sardaigne s’intéresse vivement à la construction de cette église qu’il voulut dans un style néoclassique sarde et pour laquelle il a mandaté un ingénieur et des artistes de sa cour. Ainsi, le peintre Marghinotti réalise les deux grandes toiles de saint Joseph à l’Enfant et la Vierge à l’Enfant. Le sculpteur Giovanni Delponti, implanté à Bourg-Saint-Maurice réalise la chaire et les fonds baptismaux. Le clocher est rasé en 1794 sous l’ordre du conventionnel Albitte et les cloches transférées à Moûtiers. Il est reconstruit en 1812-1813, puis restauré en 1960, date à laquelle on ajoute une croix et un coq en bronze servant de girouette. REMONTER LA GRANDE RUE, PUIS EMPRUNTER L’AVENUE DU CENTENAIRE ET DESCENDRE LA RUE JEAN MOULIN.

PRENDRE LA DIRECTION DE L’ÉGLISE.

LA DIRECTION DE LA PLACE DU MONUMENT AUX MORTS.

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vacances pour les enfants. En 1983, il est transformé en centre culturel par la commune. PRENDRE LA RUE JEAN MOULIN PUIS LA DIRECTION DE LA ROUTE DE

Jean Bulle, né en 1913 à Pontarlier, est admis à Saint-Cyr en 1934, après de brillantes études. Il est affecté deux ans plus tard au 60 e RI de Besançon. Au printemps 1938, devenu lieutenant, il est nommé à Bourg-Saint-Maurice sous l’écusson du 70 e BAF. En 1944, il est arrêté en Savoie par les nazis et tué le 21 juillet 1944. Le capitaine Bulle sera nommé Chef de bataillon à titre posthume et la caserne de Bourg-Saint-Maurice prendra le nom de Quartier Bulle. JEAN BULLE l

MONTRIGON.

Lavoir communal et fontaine • 12

Gare ferroviaire • 14

Le lavoir est construit en 1942 selon les plans de l’architecte Raymond Pantz (architecte de l’Hôtel de Ville). La fontaine circulaire servait à abreuver le bétail. Elle était autrefois sur l’actuelle place du Monument aux morts. PRENDRE LA DIRECTION DE LA ROUTE

Construite en 1913 et inaugurée l’année suivante, elle marque le terminus de la ligne de Saint-Pierre d’Albigny / Bourg-Saint-Maurice. Elle a contribué au développement économique de la vallée et fut agrandie à l’occasion des Jeux olympiques d’hiver de 1992 avec l’adjonction d’une gare routière. • 1986 – Inauguration de la rame TGV Atlantique Bourg-Saint-Maurice. • 1997 – Arrivée de l’Eurostar venant de Londres. • 1998 – Arrivée du Thalys venant d’Amsterdam-Bruxelles.

DE MONTRIGON.

Cette avenue a été baptisée en commémoration de l’anniversaire du centenaire du rattachement de la Savoie à la France en 1860. Un des principaux artisans du rattachement fut Alexis Billet (17831873), originaire des Chapelles, devenu évêque de Maurienne, archevêque de Chambéry puis cardinal. RUE DU CENTENAIRE l

RUE JEAN MOULIN l Jean Moulin est né

en 1899. Il fut sous-préfet d’Albertville, puis préfet de Chartres. Grand « rassembleur » de la Résistance autour du Général de Gaulle, il est livré par trahison et mourut en 1943 alors qu’il était déporté. Ancienne infirmerie et hôpital militaire • 11 Témoignant de la présence des militaires sur Bourg-Saint-Maurice, ce bâtiment construit vers 1910 a gardé longtemps une vocation militaire, puis centre de soins et enfin colonie de

Ensemble salle des fêtes et cinéma • 13 Suite à la destruction de la salle des fêtes lors du bombardement de juin 1940, il a été décidé de la reconstruire dans un ensemble comprenant également le cinéma, la perception et les bains-douches, selon les plans de l’architecte Henry Maréchal. Inauguré en 1958, cet ensemble est labellisé Patrimoine du XXe siècle. PRENDRE LA DIRECTION DE L’AVENUE MARÉCHAL-LECLERC.

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Cette avenue ne fut réalisée qu’en 1933. Toutes les constructions de droite datent des années soixante.

AVENUE DE LA GARE l


Parcours et textes réalisés par l’association Traditions et patrimoine borains, le service patrimoine et l’office de tourisme de Bourg-Saint-Maurice. Président Serge Anxionnaz CONTACT

asso.patrimoineborain@yahoo.fr

1. Coopérative laitière de Haute Tarentaise 2. Tour de Rochefort 3. Chapelle de la Trinité 4. Quartier de La Bourgeat

Ruine médiévale

5. Clos des Capucins 6. Hôtel de Ville et place Marcel Gaimard 7. Maison des Têtes 8. Quartier du Haut-Bourg 9. Ancien hôpital-hospice Saint-Michel

Édifices religieux

Histoire

10. Eglise Saint-Maurice-d’Agaune 11. Ancienne infirmerie et hôpital militaire 12. Lavoir communal et fontaine 13. Salle des fêtes et cinéma 14. Gare ferroviaire

Agriculture et tradition

Label Architecture du XXe siècle

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l’aventure des Arcs

Les objectifs de nouveaux concepts

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ntre 1930 et 1960, on assiste à de nombreux bouleversements favorisant le développement des congés payés, ainsi qu’une élévation du niveau de vie. Ainsi s’explique la croissance exceptionnelle du tourisme en France. La demande des sports d’hiver devient rapidement pressante. C’est ainsi que dès la fin des années quarante, architectes, promoteurs et organismes de tutelle pour le contrôle des projets se consacrent à l’étude et à la recherche de sites pour la création de nouvelles stations. De nouveaux sites apparaissent dans le courant des années soixante, tels La Plagne, Les Ménuires, Val Thorens, Flaine, Avoriaz, Les Arcs… On parle alors de « stations intégrées », celles dont l’aménageur tient la direction des principales compo-

santes : aménagement du domaine skiable, urbanisme, infrastructures, développement immobilier et commercial, gestion globale… Un grand projet, « la création des Arcs » C’est avant tout la rencontre déterminante entre Roger Godino, aménageur du développement touristique en montagne et Robert Blanc, enfant du pays, moniteur et guide de haute montagne. La fusion des esprits et compétences de ces grands professionnels est à l’origine de la réalisation des Arcs. Autour de cette première équipe se rassemblent plusieurs architectes, urbanistes et ingénieurs insufflant un esprit novateur et créatif à ce projet autour de Charlotte Perriand, « l’âme du groupe ».

Pierre Faucheux, Charlotte Perriand et Jean Prouvé sur le terrain.

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la Coupole, automne 1969.

Il s’agit de réaliser un cadre bâti fonctionnel et esthétique, correspondant aux besoins de ce nouveau développement touristique. Plusieurs règles fondamentales s’imposent alors aux concepteurs : • respect du site et du milieu naturel • conservation des vieux chalets d’alpage existants, qu’une architecture moderne ne cherchera pas à imiter, afin de mieux affirmer leur authenticité • utilisation des matériaux locaux, tels que le bois : sapin, mélèze, tavaillon (tuiles de bois que façonnaient les charpentiers de jadis). Si l’architecture traditionnelle répondait parfaitement aux besoins d’une population rurale, celle inventée aux Arcs veut répondre aux besoins actuels des touristes. Ainsi les bâtiments résidentiels s’intègrent dans la végétation en s’efforçant de ne pas créer des vis-à-vis nuisibles à la qualité des vues qu’offre chaque logement.


Le choix des matériaux sains et naturels instaure un climat à la fois chaleureux et relaxant au cœur des stations, d’où les véhicules sont exclus pour la sécurité et le bien être des vacanciers. Coté intérieur : l’art de vivre ou la simplicité. « L’art décoratif moderne n’a pas de décor », cette citation de Le Corbusier illustre parfaitement le style architectural des intérieurs dont la plupart ont été conçus par Charlotte Perriand. Ancienne collaboratrice de Le Corbusier, elle a su obtenir ce juste équilibre entre simplicité, fonctionnalité, confort et esthétisme. Un contact avec l’extérieur favorisé par de larges baies vitrées, des balcons surélevés, une absence de vis-à-vis, des cuisines ouvertes… Tous ces procédés très novateurs en matière d’architecture intérieure révèlent l’approche d’une nouvelle philosophie de vie exprimant parallèlement une certaine évolution des mœurs (notamment par rapport à l’image de la femme). Les Arcs, une station à la mode, où il fait bon vivre ! Station moderne, fonctionnelle et intégrée dans le paysage de montagne, Les Arcs c’est aussi le lieu de prédilection des sports de glisse et de nombreux événements sportifs et culturels de renommée internationale.

Dates d’ouverture des stations • 1968 – Arc 1600 • 1974 – Arc 1800 • 1979 – Arc 2000 • 2003 – Arc 1950 Label Patrimoine du XXe siècle Le ministère de la Culture et de la Communication a engagé en 1999 des actions en faveur du Patrimoine architectural du XX e siècle : protection, sensibilisation, restauration. Ainsi, at-il créé un label « Patrimoine du XX e siècle » permettant de distinguer sur l’ensemble du territoire les réalisations majeures du siècle écoulé. Témoins d’une modernité qui a su composer avec la montagne, la nature et la ville, Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs ont obtenu cinq sites labélisés : • la mairie et le cinéma de BourgSaint-Maurice, • le plan d’urbanisme et l’architecture d’Arc 1600 et Arc 1800, • les gares du téléphérique de l’Aiguille-Rouge à Arc 2000.

La visite LES ARCS, UNE SIGNATURE D’ARCHITECTURE

Une station moderne, fonctionnelle, intégrée dans le paysage de montagne et adaptée à la pente. L’œuvre d’une équipe de concepteurs qui réunissait, entre autres, autour de Charlotte Perriand, les architectes Gaston Regairaz, Guy Rey-Millet, Bernard Taillefer, Robert Robutato, Pierre Faucheux… Ce dernier dessina la Coupole dont la charpente en lamellé-collé servit de base graphique pour la conception du sigle des Arcs. Le tarif et les jours des visites sont présentés dans le programme d’animations disponible chaque semaine dans les offices de tourisme de Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs.

Guy Rey-Millet, Atelier d’architecture en montagne

Jean Prouvé et Guy Rey-Millet.

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l’art baroque alpin

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l’aube du XVII e siècle, la Haute Tarentaise se couvre d’un blancmanteau d’églises avec la même frénésie que celle du début du Moyen Âge, effaçant ainsi des décennies d’épidémie, de disette et de famine. Églises paroissiales et sanctuaires sont construits, réaménagés, décorés dans un style propre à troubler, à émouvoir, séduire l’âme des fidèles, le baroque. Un foisonnement de statues Dans ces hautes vallées alpines, les artistes remplaceront le marbre des églises italiennes par le pin cembro (arolle), matériau qui permettra toutes les audaces décoratives. De ce bois chargé en essence le rendant imputrescible, vont naître, sous les ciseaux des sculpteurs, courbes et contre courbes, volutes et drapés, myriades d’angelots et foisonnement de statues… « Telle est la bible illustrée des vieux paysans de Savoie », Lucien Chavoutier.

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Richesse et exubérance Le tabernacle placé autrefois dans une niche latérale du chœur, est désormais au centre de l’autel, tel un temple en miniature. Par la richesse et l’exubérance de ses sculptures il concentre tous les regards dès l’entrée dans le sanctuaire.


Profusion de décors Liberté des formes, profusion de décors, nuées d’angelots, créant des jeux d’ombre et de lumière… les sculptures baroques s’opposent en tout point à l’austérité protestante. Les visites Découverte du village de Hauteville-Gondon à travers son église baroque, subtil mélange de peintures polychromes et de feuilles d’or, reflets du baroque alpin.

COULEURS DU BAROQUE l

UNE BANDE DESSINÉE MÉDIÉVALE l Situé sur un plateau à 3 km de Bourg-SaintMaurice, le petit village de Vulmix est blotti autour de sa chapelle SaintGrat où ses fresques du XV e siècle, telle une bande dessinée, relatent la légende de son saint patron, parti chercher la tête de saint Jean-Baptiste en Palestine.

Le tarif et les jours des visites sont présentés dans le programme d’animations disponible chaque semaine dans les offices de tourisme de Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs.

L’association des amis de l’église de Hauteville-Gondon, créée en 2012, œuvre pour la sauvegarde et la restauration de ce patrimoine. Présidente Nicole Blanc TÉL. 04 79 07 03 19

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le costume de Haute-Tarentaise Les bijoux et le costume de Haute Tarentaise

Dentelles, rubans, broderies, fils d’or…

Il n’existe pas moins d’une vingtaine de costumes traditionnels en Savoie, chacun ayant ses particularités, coiffes, châles… Aujourd’hui dans les villages de Haute Tarentaise, le costume traditionnel et sa coiffe appelée la « frontière », ne sont plus beaucoup portés.

Cette coiffe à trois pointes est indissociable de la « couèche » qui est la coiffure. Ce sont les cheveux tressés d’une manière particulière avec un ruban de chanvre puis recouverts d’un ruban de velours, qui sont ramenés en couronne à l’arrière de la tête et fixés à la coiffe par des épingles à têtes noires. La « modestie », plastron blanc faite de bandes de dentelle tuyautées ou plates, est fixée à l’aide d’épingles sur le devant de la robe. Celle-ci mettra en valeur la croix et le cœur portés sur un ruban ou une chaîne. Le châle en pointe, fixé sur la collerette, doit présenter deux plis creux sur les épaules et border la modestie d’une

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façon harmonieuse. La robe est la base du costume puisque tous les éléments sont maintenus sur celle-ci par des épingles à tête noires. Les membres du groupe folklorique de Haute Tarentaise « Les Frontières » sont fiers de représenter et ainsi perpétuer cette belle tradition. Les bijoux de Savoie Quand un jeune homme choisissait sa future épouse, il devait lui offrir un certain nombre de bijoux : croix, cœur, boucles d’oreille, bague… dont le nombre et la beauté dépendaient de la richesse de la famille. Cette coutume datant du Moyen Âge s’appelait « ferrer sa femme » ; époque durant laquelle les non nobles ne pouvaient pas porter « FERRER SA FEMME » l


des bijoux d’or et où le seul artisan sachant travailler le fer n’était autre que le maréchal-ferrant. Pour comprendre une telle diversité et richesse de ces bijoux qui composent le trousseau des jeunes filles, il est nécessaire de se replacer dans le contexte culturel et politique de cette époque. La Savoie, par sa situation géographique, subissait les influences des royaumes de PiemontSardaigne, de France et d’Autriche. Dès 1650, on retrouve les traces d’orfèvres, auteurs d’ornements d’églises, de plats, de couverts en argent destinés à la noblesse et à la bourgeoisie. Ce n’est que vers la fin du XVIII e siècle que les bijoux deviennent accessibles aux gens des campagnes (croix en argent, puis en or, généralement petites et légères). Au XIX e siècle et surtout à partir de 1820, les bijoux sont de plus grande taille et accompagnent l’évolution du costume pour arriver aux somptueuses croix fleuries, aux bracelets, broches, le tout finement travaillé. Si les bijoux de Savoie surprennent par leur richesse, ils surprennent aussi par leur diversité, chaque vallée ayant des bijoux différents (parfois d’une

commune à l’autre). Aujourd’hui ces bijoux sont fabriqués à Bourg-SaintMaurice dans la plus pure tradition et les mêmes techniques des XVIII e et XIX e siècles. Les « frontières » de Haute-Tarentaise perpétuent les traditions locales liées au costume, aux chants, aux danses sans oublier les travaux de la terre.

CONTACT

Francis Anxionnaz 04 79 07 30 44 contact@lesfrontieres-folflore.org

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les alpages de Haute-Tarentaise et du Beaufortain

C’

est la longue histoire des hommes de la montagne que celle de l’exploitation des prairies d’altitude. Après la décrue des grandes glaciations de Wurm, on peut déjà parler, entre – 4000 et –2000, de paysans primitifs. C’est aussi l’époque des tous premiers franchissements de grands cols alpins, ce qui induit des relations transalpines entre populations éloignées. Puis de l’âge du Cuivre à l’âge du Fer, on a pu associer métallurgie (car présence dans les Alpes de minerais de cuivre

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et de fer), extraction de sel, vraie exploitation de l’alpage et utilisation accrue des cols pour échanger avec d’autres régions. Ainsi, avant l’occupation romaine tout est là : productions de minerais, de sel et surtout des produits de l’alpage tels bétail, peaux et fromages. Les voies de communication s’étant améliorées, un empereur romain pourra manger du vatusicum, fromage produit dans nos Alpes ceutronnes. Ces premiers agriculteurs ont tracé des voies que l’homme du XXIe siècle utilise encore aujourd’hui, avec évidemment des usages et des moyens bien différents.

La vie de l’alpage et ses remues, sorte de nomadisme à déplacement vertical, est encore présente aujourd’hui, et l’on est passé d’un système agropastoral, associant production céréalière et élevage, à une utilisation exclusive des prairies de montagne pour la production laitière bovine, autour de la Seconde Guerre mondiale. Ces remues s’effectuent entre trois zones bien déterminées situées à des altitudes différentes : de l’habitat permanent (à partir de 700-800m d’altitude), en passant par la montagnette/ « dameu » (1 100-1 400 m) jusqu’au sommet de l’alpage (2 2002 400 m). Passer de l’étage inférieur


à l’étage supérieur et retour à l’habitation principale, pouvait comporter de huit à quinze remues. Remues que l’on effectuait avec tout le matériel nécessaire, chien, poules, cochons, personnel et famille, car le travail en montagne nécessitait beaucoup de bras. En Beaufortain, la durée de la saison d’inalpage était différente entre Hauteluce et Beaufort : plus longue à Hauteluce car les montagnes étaient moins élevées. A Beaufort lorsque les « clients » (petits propriétaires) confiaient leurs vaches au « montagnard » (alpagiste) pour l’estive, le contrat oral valait tous les papiers signés chez le notaire. Le 24 juin, on pouvait voir monter jusqu’à mille têtes de bovins et ils redescen-

daient le 12 septembre. Le défilé de tous ces troupeaux convergeant sur Roselend, au son des carons et campanes, était un spectacle impressionnant et inoubliable ! En Beaufortain, il n’y avait que très peu d’alpages appartenant aux communes et on ne connaissait pas le système de fruit commun très pratiqué en Tarentaise. Clients et montagnards existaient dans cette structure de grande propriété détenue par une véritable aristocratie paysanne. Tout ceci servait à fabriquer le fromage bien connu, à pâte pressée cuite, le Beaufort. Ce fromage de grande forme nécessitait pour le fabriquer de gros troupeaux de vaches. Ce qui permettait de transformer le lait produit en été, de le stocker et le rendre transportable dans de bonnes conditions sanitaires. Ces fromages, considérés comme des produits de luxe, pour l’essentiel de la production

n’étaient pas consommés sur place, mais étaient réservés à l’exportation, auprès d’une clientèle aisée. Le fromage de Beaufort existe toujours, il est une AOC depuis 1968, il est aussi consommé localement par les vacanciers. Les pratiques de fabrication ont beaucoup évolué et l’on a essayé de rendre moins pénible ce travail pour l’homme. Il reste néanmoins un respect profond du territoire et de l’animal. Le vocabulaire employé pour parler des richesses produites par l’alpage et cette civilisation de la vache le prouve. Ainsi, l’on dit toujours « donner un repas aux bêtes » et « soigner un fromage ». Tous ces paysages, que l’on dit « jardinés » ne sont pas naturels, mais façonnés par des générations de peuples montagnards, paysages dont nous avons hérité en même temps que les savoir-faire ancestraux. Martine Viallet-Détraz

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le beaufort prince des gruyères

L

a vocation fromagère des Alpes s’exprime déjà à l’époque gallo-romaine. Pline le Jeune signale à la cour impériale de Rome la présence du vatusium, fromage de grande forme. Pays d’élevage… berceau de la race tarine Pays d’élevage et tout particulièrement berceau de la race tarine (ou tarenaise), Bourg-Saint-Maurice est depuis des siècles réputé pour la

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qualité de son fromage, le Beaufort. Le gigantesque travail de défrichement entrepris par les communautés monastiques et villageoises dote la région d’immenses surfaces d’alpage susceptibles d’accueillir de grands troupeaux. Si la désignation Beaufort n’apparaît qu’en 1865, le savoir-faire issu de la tradition de fabrication du « vachelin » au Moyen Âge et de la technique de fabrication des « gruyères » permet dès le XVIII e siècle la fabrication de la « grovire », fromage semblable au Beaufort. Cette production bénéficie d’une notoriété importante, comme en témoignent les écrits du XVIII e siècle et l’avis de réquisition de dix mille quintaux par le Comité de Salut Public pour alimenter Paris durant la Révolution française. La fabrication du Beaufort connaît un ralentissement brutal vers les années soixante. De multiples facteurs se conjuguent et menacent tout autant

l’existence du Beaufort que la survie de l’agriculture de montagne ellemême. Coût de la main-d’œuvre élevé, exode rural massif, expropriations pour des constructions de barrages hydroélectriques, développement des stations de sport d’hiver engendrent une désertification des alpages. Pour combattre l’isolement né de l’exode rural, le système coopératif s’avère être la structure clé de la renaissance du Beaufort. Le lait est désormais acheminé dans les ateliers permanents qui assurent la fabrication du fromage, sa commercialisation et sa promotion.

Les étapes de fabrication du Beaufort • 1 kg de Beaufort nécessite 10 litres de lait. • 1 meule de Beaufort pèse 42 kg environ.


Été comme hiver, la collecte du lait se déroule soit après chaque traite, soit en regroupant le lait du matin et de la veille au soir. Le lait est immédiatement acheminé au chalet ou à la fromagerie du village et versé dans un chaudron en cuivre. La longue élaboration du Beaufort se ponctue dès lors d’étapes immuables, qu’il s’agisse d’une fabrication artisanale ou en atelier mécanisé, comme c’est le cas à Bourg-Saint-Maurice à la Coopérative laitière de Haute Tarentaise. Le fruitier commence la fabrication de Beaufort en faisant chauffer le lait à 32-33° C. À cette température, le lait est mis en caille (on ajoute au lait de la présure obtenue par la macération de caillette de veau et de la recuite selon les méthodes ancestrales). Le temps de caillage doit durer 30 minutes environ. On obtient alors un caillé consistant. Ce dernier est découpé en damiers à l’aide d’un « tranche caille » ; ensuite par un brassage de 12 à 15 minutes on le ramène à la taille d’un grain de riz. On le porte ensuite à la température de 52-53° C. Le brassage assez lent au début s’accélère quand cette température est atteinte. Le fromage est mis ensuite sous presse pendant 20 heures avant d’être porté en cave. Pendant ces 20 heures, le Beaufort sera retourné et changé de toile pour l’égoutter. Le Beaufort sera mis au saumurage et affiné en cave pendant 8 mois environ.

du Beaufort et du Sérac. Une visite qui se termine par une dégustation de différents fromages. Le tarif et les jours des visites sont présentés dans le programme d’animations disponible chaque semaine dans les offices de tourisme de Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs. COOPÉRATIVE LAITIÈRE DE HAUTE-TAREN-

Pour découvrir la fabrication du « prince des Gruyères », rendezvous à la Coopérative laitière de Haute Tarentaise. Visite libre et gratuite du lundi au vendredi de 9h30 à 11h30 l Visites guidées gratuites en saison à 9h30 et 10h30 l Zone artisanale des Colombières. TAISE l

COOPÉRATIVE LAITIÈRE DE HAUTE-TARENTAISE 04 79 07 08 28

Les visites UNE SAISON EN ALPAGE l À 1 800 m d’altitude, dans un site remarquable, au pied de l’aiguille des glaciers, l’agriculture de montagne qui vit au rythme des saisons, des pâturages et des troupeaux. Dans un chalet d’alpage, venez découvrir la fabrication

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l’architecture traditionnelle L’habitat et sa fonction Dans chaque village, les maisons étaient serrées les unes contre les autres, parfois autour d’une chapelle rustique ou d’une église paroissiale. Solides, fonctionnelles et harmonieuses, elles étaient adaptées à la rigueur du climat montagnard, utilisant des matériaux locaux, tels la pierre, la lauze ou le bois. Les murs de pierres sèches (80 cm à 1 mètre d’épaisseur) étaient coiffés d’une robuste charpente de bois pour supporter le toit de lauze et la masse importante de neige de l’hiver. Chaque famille possédait plusieurs maisons de 1 000 à plus de 2 000 m. Ces « remues » successives permettaient au bétail et aux hommes de s’installer à diverses altitudes en fonc-

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tion de l’avancement de la végétation. Au rez-de-chaussée, le bétail hivernait dans la partie nord (côté amont) et les personnes séjournaient dans la partie sud (côté aval). Cette pièce unique où cohabitaient bêtes et gens s’est peu à peu transformée en deux pièces distinctes, l’étable et la cuisine séparées par un grillage ou une cloison à claire-voie. Au premier étage, on trouvait une chambre à coucher, un grenier et une grange. Les balcons (galeries) permettaient le séchage du foin et des céréales et le stockage du bois.


Les barillons de foin

Les maisons à colonnes Les maisons à colonnes autour de Bourg-Saint-Maurice sont bien souvent l’œuvre de maçons venus du Piémont italien. Le bois se faisant rare, ceux-ci privilégiaient la pierre pour édifier des murs et la lauze pour couvrir les toitures à faible pente. Si ce procédé de construction est esthétique, il a surtout été utilisé pour son côté pratique. Des colonnes maçonnées (2 à 6 m de hauteur selon les maisons) supportent la toiture lourde et débordante créant ainsi des espaces de circulation à l’abri des intempéries : séchage du foin ou du bois… Lorsque la pente est forte, ces colonnes peuvent cependant atteindre une dizaine de mètres de hauteur.

Utilisés autrefois pour transporter le foin des prés à la grange, les barillons (le « trèpon » en patois) demandent du temps et du savoir-faire. Aujourd’hui la faux est souvent remplacée par la motofaucheuse et le mulet par le « transporteur »… mais la technique du barillon est toujours utilisée dans les endroits les plus difficiles d’accès. La visite Par une sage adaptation aux paysages, à la rudesse du climat et grâce aux savoirfaire de ses habitants, l’architecture traditionnelle des villages de montagne a gardé toute son originalité. Une promenade au gré de ses ruelles. DE PIERRES, DE LAUZE ET DE BOIS l

Le tarif et les jours des visites sont présentés dans le programme d’animations disponible chaque semaine dans les offices de tourisme de Bourg-Saint-Maurice/Les Arcs.

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les vergers de Tarentaise

Les pommes tarines, une histoire oubliée En Tarentaise, l’arboriculture fruitière est une pratique ancienne : elle occupait une place importante dans l’agriculture traditionnelle, même si celle-ci était avant tout pastorale. On trouve des allusions dans des documents locaux du XVIIIe siècle où sont citées des variétés comme les pommes Calville et Reinette. Dans la mappe sarde de 1730 (cadastre de l’époque), apparaissent un nombre impressionnant de vergers s’étageant jusqu’à 1250 mètres d’altitude. En 1837, un pari du Duc de Savoie contre le Duc de Gênes met la pomme tarine à l’honneur : il s’agissait de présenter le plus beau fruit de leur duché respectif et la pomme Reinette Franche de Villette en Tarentaise l’emporta sur l’orange présentée par le Duc de Gênes ! En 1929, aux Allues, un rapport agricole mentionne l’existence de 1 500 pommiers à cidre, 450 autres pommiers et 230 noyers, chiffres importants qui soulignent la place substantielle des arbres à fruits dans l’économie traditionnelle. A cette époque, la Tarentaise est la principale région de production fruitière de Savoie (2/3 des pommes et poires à cidre, 1/2 des pommes à couteau). Depuis l’arrivée du train en Tarentaise (1914 à Bourg-Saint-Maurice), des wagons de pommes Reinette, Calville, Franc-Roseau partaient vers Paris ou

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l’Algérie. Mais une loi de 1943, édictée sous le gouvernement de Vichy, interdit de commercialiser les variétés locales : elles furent donc évincées au profit des variétés anglo-saxonnes, arrivées en masse dans les années trente. Golden, Starking, Granny Smith occupent bientôt 90 % du marché. La production de fruits locaux redevient avant tout familiale même si, depuis 1986, certaines variétés anciennes peuvent à nouveau être commercialisées. Pommes et poires étaient cultivées près des hameaux où les parcelles individuelles, avec quatre ou cinq arbres chacune, se regroupaient pour former le paysage de pré-verger où l’herbe et le fruit étaient associés. La récolte des fruits avait lieu début octobre, avant la descente des alpa-

ges et montagnettes. Les vaches revenues ensuite pouvaient alors brouter sans crainte de s’étouffer en avalant un fruit. Ce système permettait également de fertiliser naturellement le terrain. Les vergers étaient donc tous plantés en arbres de plein vent aux branches assez hautes pour laisser passer les troupeaux. Ces arbres étaient greffés à partir de pommiers sauvages appelés francs, communs dans les forêts ou venant de la pépinière familiale (on enfouissait le résidu du cidre dans la terre et les pépins germaient). Il est difficile d’évaluer l’importance de cette activité rurale car elle reste mal connue : produite avant tout pour la famille et non pour le marché, les variétés n’étaient pas forcément identifiées.


Aim e

Base d’eaux vives H2O

Verger de La Ballastière

RN 90

Bourg-Saint-Maurice

Base internationale d’eaux vives Hauteville-Gondon Landry La Chal Musée de la pomme

Isère Accès routier à La Ballastière Accès piétons et vélos à La Ballastière RN 90

On peut affirmer cependant que cette arboriculture possédait une réelle logique pour assurer une production variée et continue des fruits (de 10 à 11 mois de l’année !). La fabrication de cidre, boisson principale, était la première occupation et se faisait à partir d’un mélange de pommes sauvages et pommes douces. Mais pommes et poires servaient aussi de fruits de table et de desserts cuisinés, sans oublier l’alimentation du bétail. La Tarentaise a donc été incontestablement une région fruitière de première importance. Aujourd’hui, les vergers n’ont plus d’incidence économique sur la vie de la vallée mais leur intérêt demeure entier, dans différents domaines.

Les visites LA MAISON DE LA POMME, VILLAGE DE LA

Près de Bourg-Saint-Maurice, vous pourrez découvrir les vergers et prendre connaissance de ce patrimoine inestimable. Vous pourrez également visiter LE VERGER DU SAINT PANTALÉON à Grand Gondon ou LE GRAND VERGER DE TARENTAISE à la Ballastière (Landry), conçu pour la promenade dans un grand espace dominant l'Isère.

CHAL l

Visite libre et gratuite, tous les jours.

Rosette Vallat

CONTACT Association des croqueurs de pommes l 04 79 07 18 58

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Office de Tourisme place de la Gare 73700 Bourg-Saint-Maurice tél. 04 79 07 12 57 contact@lesarcs.com www.lesarcs.com

Jean-Marie Chevronnet guide-conférencier VISITES GUIDÉES, CONFÉRENCES INTERVENTIONS PÉDAGOGIQUES

GRAPHISME ATELIER LE CICERO / IMPRESSION EDELWEISS

SERVICE PATRIMOINE


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