La Sagesse des Proverbes au quotidien

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La sagesse des

Proverbes au quotidien


Nous adressons nos remerciements à toute l’équipe de rédaction, particulièrement à Renaud Festal et Daniel Tynevez pour leur travail de longue haleine. Notre reconnaissance va également à Joël Chiron, Jérémie Loiret, Jonathan Monnier et Stéphane Zehr pour leur contribution, sans oublier le travail méticuleux des correctrices Monique Dozias, Eliane Tchépanou, et Laure Vandericken.

1ère édition : 4ème trimestre 2013 numéro ISBN : 9782952998741 EAN : 978-2-95299-874-1 Dépôt légal : Décembre 2013


PREAMBULE

LA SAGESSE QUE DIEU REVÈLE « Voici le commencement de la sagesse : acquiers la sagesse... » Proverbes 4 : 7 « Point de sagesse, point d’intelligence, point de conseil (qui compte), vis-àvis de l’Eternel.» Proverbes 21 : 30 Exhortation d’un père pour son fils, le livre des Proverbes constitue une source inépuisable et universelle de méditation et d’instruction. Par-delà l’exposé d’une connaissance, ce recueil est avant tout un vibrant appel à la sagesse et à la responsabilité : « Ecoute, mon fils, et sois sage ; dirige ton cœur dans la voie droite »1 . Voilà le désir du père, voilà le privilège du fils qui reçoit par l’écoute une connaissance précieuse et apprend l’art de se comporter selon la justice. Dans les Proverbes, la sagesse nous est présentée comme venant de Dieu et obéissant à des principes éternels, qui font du sage un homme lucide et averti. La dimension normative est omniprésente et s’illustre, sentence après sentence, par les connexions entre le bien et le bonheur, le mal et le malheur. L’action et le résultat sont ainsi associés dans une mécanique bien huilée qui donne à l’enseignement sa stabilité et son rôle de tuteur structurant et rassurant. Le principe est clair, établi à l’image de la loi que Dieu a donnée en héritage à son peuple. Toutefois, le vrai sage sait aussi que Dieu n’est pas tributaire de ses lois. Il connaît l’incertitude et les limites de sa logique : « Il n’y a ni sagesse, ni intelligence, ni conseil, en face de l’Eternel ». Devant le mystère ou l’exception si scandaleuse pour son raisonnement, le sage recherche le Seigneur et Sa révélation, au lieu de se perdre dans l’incompréhension. Car, à ne pas capituler devant la manifestation de la souveraineté de Dieu, l’homme instruit emprunte une voie sans issue et légaliste, celle des amis de Job. Ce chemin est voué à la confusion, même s’il trouve sa source dans l’enseignement biblique. Ainsi en est-il de la lecture du livre des Proverbes, marquée par la tension permanente entre la force non négligeable du principe et la liberté à laquelle nous conduisent la connaissance du Seigneur et la révélation de sa grâce. Cette tension que nous avons tant de mal à supporter, nous amène pourtant à Christ, dont le témoignage est « l’esprit de la prophétie »2. C’est Lui qui illumine nos cœurs, nous sauve et nous enseigne. Sous cet angle, se lancer dans une méditation quotidienne des Proverbes est certes périlleux - la vérité tenant parfois à un fil - mais surtout précieux et édifiant. Chaque page ne pourra garantir un plein équilibre, et ce n’est même pas souhaitable car le message en serait affadi. Mais en gardant cette orientation à l’esprit, nous souhaitons simplement que ces études glorifient le Seigneur et édifient les croyants. « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime. Celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui. » Jean 14 : 21 1 2

Proverbes 23 : 19. Apocalypse 19 : 10.

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1er Janvier

Le moment oÙ Dieu parle « Revenez pour (écouter) mes réprimandes ! Voici que je répandrai sur vous mon esprit, je vous ferai connaître mes paroles […]. Celui qui m’écoute aura la sécurité dans sa demeure, il vivra tranquille sans craindre le malheur » Proverbes 1 : 23, 33 Il nous arrive bien souvent, au sortir des réunions, d’oublier aussitôt ce que Dieu nous a dit, pour peu que nous nous mettions à bavarder de futilités avec des amis… Oublier ce que nous avons entendu n’est pas une chose grave en soi : tout le monde n’a pas la même mémoire ! Ce qui est grave, c’est de ne pas avoir répondu. Certains préfèrent attendre et réfléchir, éplucher leurs notes par des analyses très profondes ; mais ils ne répondent pas ! Avez-vous déjà vu un enfant prendre des notes quand son père lui parle, pour ensuite réfléchir à ce qu’il va en faire ? Ainsi, je peux vouloir intégrer la Parole par la raison, réfléchir des heures pour juger de sa pertinence, mais l’émotion est passée et je n’ai pas ouvert mon cœur au Seigneur lorsqu’il a répandu son Esprit en faisant connaître sa Parole ! Les notes ou les longues réflexions ne doivent pas servir de paravent, si Dieu veut nous toucher à l’instant où sa Parole est donnée. Il faut savoir reconnaître le temps d’une visite ; c’est ce que Jésus disait à Jérusalem en pleurant : « (Ils) ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas connu le temps où tu as été visitée »1. Si nous connaissions la valeur d’une parole de Dieu, le prix de ses enseignements et de ses exhortations, nous comprendrions combien les exigences du Seigneur sont extraordinaires et son chemin merveilleux. Nous le supplierions alors : « Seigneur, par ton Esprit Saint, agis dans mon cœur et veuille y accomplir ta Parole ! » Dieu agira dans la mesure où il y a écoute et dialogue ; il répondra si je ne laisse pas tomber à terre ses paroles. Ne laissons pas passer le souffle de son Esprit quand il se répand sur nous ; sortons les voiles quand le vent se lève, et notre bateau avancera. Guettons le vent et les courants. Ils ne sont pas toujours indiqués sur les cartes, ni dans les tréfonds de nos raisonnements, mais ils doivent susciter en nous la réaction spontanée du cœur au moment où l’Esprit parle. Alors nous serons guidés, apaisés, sécurisés. Quel repos de se laisser porter par le courant, et d’être dans ce sillon étrange et fascinant du bateau qui voyage… L’Esprit agit et accomplit la Parole de Dieu dans le cœur de celui qui l’écoute et la reçoit dans la foi. Il sera alors libéré des voies mauvaises, son sillage sera sûr, et « il vivra tranquille sans craindre le malheur.»

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Luc 19 : 44

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2 Janvier

La protection des hommes droits « Il tient en réserve des ressources pour les hommes droits, un bouclier pour ceux qui marchent dans l’intégrité, en protégeant les sentiers de l’équité et en gardant la voie de ses fidèles. » Proverbes 2 : 7-8 Parfois, en considérant les promesses de la Parole et la vie des croyants, certaines anomalies interrogent : situations inextricables, blocages incroyables… Plusieurs se disent contraints de vivre malhonnêtement ou de commettre des péchés pour s’en sortir et les orientations de leurs vies n’aboutissent pas. Il semble que les autres sont envers eux si méchants, si tortueux qu’ils les trompent sans cesse, les dominent et les possèdent. Ces chrétiens se présentent finalement comme des victimes de l’injustice, entraînés malgré eux dans le mal sans pouvoir se défendre. Mais peut-on croire que le Seigneur laisse ses enfants dans de telles situations ? D’après ce verset, la réponse est claire : Dieu protège les sentiers de ceux qui marchent dans la droiture. Ainsi, rien ne peut nous obliger à vivre dans le compromis et nul ne peut se plaindre de ne pas avoir une vie droite. En fait, la duplicité du cœur est souvent la raison pour laquelle Dieu ne peut protéger ceux qui se réclament pourtant de Lui. Ces motifs cachés au fond de nos cœurs, et qui nous poussent à agir, à parler, à choisir, voilà ce qui fait que notre voie n’est pas droite. Nous mettons de jolis mots sur des choses mauvaises et nous voudrions que Dieu bénisse nos affaires. C’est une tromperie à laquelle nous finissons par croire, nous nous trompons nous-mêmes. Qu’il est facile de s’égarer dans des discours et des raisonnements faits de fausseté et de duplicité ! Mais l’homme droit reconnaît que sa souffrance vient du péché, il se repent plutôt que de se défendre et de se placer en victime. Dès lors, rien ni personne ne peut empêcher un homme d’être béni par Dieu et de le servir. Lorsqu’il se laisse conduire par Dieu, il sera utilisé envers et contre tout, malgré les hommes, les circonstances, et même malgré ses faiblesses ; les épreuves deviendront également une source de bénédiction. Peut-être ne sera-t-il pas épargné par les attaques de l’ennemi - si Dieu se présente comme un bouclier, c’est que les flèches existent ! - mais par la foi il pourra arrêter les traits enflammés du malin et goûtera à la délivrance. « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. (…) Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? ». Romains 8 : 28, 31-32

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3 Janvier

Prendre la citE ; abattre sa force « Le sage pénètre dans la ville des héros, il abat la force en laquelle elle se confiait » Proverbes 21 : 22 Il est toujours surprenant de constater à quel point une même chose peut être banale et évidente sur le plan matériel, mais floue et obscurcie quand elle illustre une réalité spirituelle. Ici, ce verset tombe sous le sens en termes de stratégie militaire alors que nous n’y connaissons rien et n’y sommes pas destinés - mais avons-nous seulement pris conscience qu’il nous instruit aussi en relation avec le combat spirituel que toute personne qui s’est donnée au Seigneur doit accepter et livrer ? Dans ce combat, nous sommes souvent déboussolés, l’homme charnel apprend toujours sans parvenir à la connaissance1, il est pris par surprise et ne s’agite le plus souvent que quand la bataille est déjà pratiquement perdue. A l’inverse, le sage est clairvoyant et a conscience de ce qui se trame. Il saura s’engager au cœur de la cible pour jouir d’une victoire authentique et durable. C’est ce que nous devons poursuivre. Sachons tout d’abord que l’enjeu du combat pour le croyant n’est pas de devenir un héros selon le monde, mais d’obtenir la paix. Jésus-Christ le roi est « Admirable, Conseiller, Prince de la paix »2. Il est venu annoncer la paix à tous, une paix promise et destinée à nos cœurs, nos maisons, nos Eglises . Mais cette paix légitime et que tous recherchent ne se donne pas comme le monde donne, dans un équilibre fragile fait de menace et de violence. Non, la paix de Dieu est l’œuvre unique de Celui qui combat pour nous et qui a vaincu en ayant « capturé la captivité »3 ; elle a donc un prix et peu de personnes acceptent de le payer. Pour être vainqueur, nous devons accepter que le sage pénètre dans la cité, dans notre cœur et qu’il y pénètre en triomphateur pour lier l’homme fort et pour l’abattre, le détruire. Nous exprimons souvent le mal de nos vies sans saisir à quel point nous en chérissons les causes. La force de l’homme, l’orgueil, le mensonge sont autant de héros ou de valeurs refuges que nous préférons garder et qui ressortent chez le chrétien quand la pression, la crainte ou la souffrance sont trop fortes. Ces péchés montrent que le nerf de la guerre n’a pas été touché. Le chemin du salut passe par un dépouillement sans compromis, une circoncision du cœur dont le propre est de rendre fragile et dépendant. Mais la bénédiction du Seigneur est à ce prix et elle ne déçoit pas. Dieu est auprès de ceux qui ont le cœur brisé et de ceux qui sont abattus dans leur esprit ; il ranime ceux-là et les fortifie4. Alors, nous expérimenterons la paix et nous pourrons être utilisés dans les combats du Sage, pour les nôtres et pour ceux que nous aimons. 3 4 1 2

2 Timothée 3 : 7. Esaïe 9 :5. Ephésiens 4 :8. Esaïe 57:15-16.

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4 Janvier

GARDER LA PAROLE, C’EST ÊTRE GARDE PAR ELLE « Acquiers la sagesse (…) Ne l’abandonne pas : elle te gardera ; aime-la, et elle te protégera » Proverbes 4 : 5-6 Si notre Père nous exhorte avec empressement à acquérir la sagesse, c’est parce que celle-ci est à la fois nécessaire, précieuse et accessible. Nombreux sont pourtant ceux qui, considérant leurs faiblesses, s’accablent et oublient que Dieu peut leur donner tout ce qui leur manque. Ils se réfugient dans la révolte, le dépit ou le découragement et délaissent l’instruction, plutôt que de supplier en disant : « Seigneur, quel est l’enseignement de ta Parole, que me dit-elle sur Toi ? » Car nous grandirons en foi et en sagesse en nous fondant sur la Parole de Dieu, en nous y ouvrant avec douceur et persévérance : « la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole du Christ »1. A l’Eglise de Philadelphie, le Seigneur adressait ce témoignage : « Tu es faible, tu as peu de puissance, mais tu as gardé la parole de la persévérance en moi ! »2 C’est exactement cette promesse que nous retrouvons ici : Si tu gardes la sagesse, si tu gardes la Parole, alors cette sagesse te gardera ! Alors peut se lever dans nos cœurs un sentiment profond et terrifiant : « Je n’arriverai pas jusqu’au bout, je ne vaincrai pas ; je n’ai pas la force de caractère, ni la volonté ; le combat est trop difficile, les endroits dans lesquels je vis sont trop dangereux pour que je puisse me protéger ; je ne tiendrai pas. » Dieu sait depuis toujours que nous n’avons pas de fermeté parce que nous sommes des hommes. Il ne nous demande pas d’avoir la force de caractère pour vaincre le péché, la crainte des hommes et les grandes tentations, mais Il nous annonce que cette œuvre de séparation est acquise en Christ, en Lui. Le Seigneur attend simplement de nous que nous saisissions sa promesse : « C’est moi qui le ferai ! »3 Quelle est donc notre part ? C’est de ne pas abandonner le Seigneur. Certains n’ont jamais lu la Bible, Parole de Dieu, et pensent Le connaître, L’avoir en eux. C’est une erreur ! Personne n’a Dieu en lui, sans avoir reçu sa Parole. Mais cette Parole, une fois reçue, est agissante et devient notre espoir. C’est pour cela que nous sommes appelés à la lire, à la méditer et à l’écouter, c’est elle qui nous gardera. A nous donc de ne pas négliger la Parole, ni de l’entendre sans accepter vraiment qu’elle nous transforme et change notre vie. Recevons-la d’un cœur résolu et louons le Seigneur pour sa bienveillance.

Romains 10 :17. Apocalypse 3 : 7-11. 3 1 Thessaloniciens 5 : 24. 1 2

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5 Janvier

la benediction communautaire du peuple de dieu « Celui qui répand la bénédiction sera dans l’abondance, et celui qui arrose sera lui-même arrosé. Celui qui refuse (de vendre) le blé est maudit du peuple, mais la bénédiction est sur la tête de celui qui le vend. » Proverbes 11 : 25-26 En Israël, celui qui était pauvre ne le restait pas pour toujours. Il devenait riche un jour, par les autres, par la communauté du peuple. C’était la richesse des Juifs. L’esclave ne l’était pas pour la vie : il y avait des années de remise où l’on devait renvoyer libre son esclave et lui donner encore de quoi repartir, dans sa liberté recouvrée. Si la Bible dit : « Il ne manquera pas de pauvre au milieu du pays. »1, cela signifie qu’il ne manquera jamais de pauvres auxquels il faudra donner, jusqu’à ce qu’ils ne le soient plus. Dans l’Eglise, il est partout des nécessiteux, vivant des situations moralement, mais aussi matériellement difficiles, et pour lesquels il faudra, au moment opportun, se dévouer, peiner, donner notre propre subsistance. Il y en aura toujours, mais aucun ne le restera, car celui qui aura été secouru dans son indigence, et qui rendra grâce à Dieu, en se consacrant, deviendra riche pour pouvoir ensuite donner. Il y a là un mouvement, on pourrait dire une « roue » de bénédiction. Celui qui y entre, en s’associant à cet esprit de générosité du cœur, et qui ne reste pas en retrait, sera enrichi par les autres, tout en devenant lui-même source de richesse pour eux. Dieu ne veut pas que nous restions pauvres, et passions notre vie à réclamer. Il veut que nous soyons de ceux qui se rappellent leur passé, qu’ils ont été eux-mêmes pauvres, esclaves, étrangers, et qui vont accepter, après avoir reçu, de tout donner, de leur cœur comme de leurs biens, pour ceux qui sont plus pauvres. Mais, celui qui ferme ses entrailles, son cœur, et s’enrichit pour lui-même, devra un jour en rendre compte, et se retrouvera indigent dans l’éternité. Si nous nous fermons sur nos biens, nos maisons, nos amours, ou, peut-être même, la pauvreté de notre âme et notre manque de révélation, nous vivrons dans la disette matérielle, morale ou spirituelle, au milieu de l’abondance à laquelle Dieu veut pourtant nous faire participer dans l’Eglise. Il nous appelle à nous préoccuper des autres, avec l’assurance que, Lui, s’occupe de nous. De même, si nous ne voulons pas que nos prières se révèlent stériles, mettons-nous à prier pour les autres, au lieu de toujours prier pour nous-mêmes ! Nous avons de la peine à faire ce pas-là, comme celui qui a du blé et qui n’accepte pas de le vendre, même si c’est la pénurie. Il se dit : « Mais quand je l’aurai vendu, je ne l’aurai plus ! … Et si la sécheresse durait ? » Cependant, celui qui ne vend pas son blé, mais qui dit : « Je le garde », au moment où le peuple en a besoin et où l’on vient frapper à sa porte, celui-là n’obtiendra pas de bénédiction ; il pourra même être maudit. L’Ecriture nous avertit que celui à qui nous refusons un bienfait, lorsqu’il nous le demande, pourrait nous maudire. Certes, il aura tort de maudire, mais si nous avons fermé notre cœur, sa malédiction pourra porter son fruit dans notre vie. Ouvrons, sans retenue, nos cœurs et nos biens, à quiconque est dans le besoin ; Dieu, alors, pourvoira Lui-même à nos besoins et ouvrira encore pour nous les écluses des cieux. 1

Deutéronome 15 : 11.

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6 Janvier

L’anesthésie de la conscience « La route des hommes droits, c’est de s’écarter du mal ; qui veille sur sa voie, garde son âme. » Proverbes 16 : 17 L’exhortation à garder son cœur, signifie pour de nombreuses personnes ne s’ouvrir à rien. Au lieu d’écouter le Seigneur, elles s’abritent derrière des lois, des principes et des interdits qui les rassurent et dont elles finiront toujours par se glorifier. Mais réfléchissons un peu. Si l’Ecriture nous avertit de ne pas fréquenter l’homme violent, cela signifie-t-il pour autant que nous devons ignorer celui que nous côtoyons au travail, sous prétexte qu’il est violent ? En agissant ainsi, nous refusons de nous laisser toucher par sa souffrance - car l’homme violent est toujours douloureux – nous fermons notre cœur et ne remplissons pas notre vocation d’enfants de Dieu. Il est tout aussi coupable de ne pas aimer que d’entrer dans la complicité du méchant, par habitude de le côtoyer. Sachons que ces faux refuges de la conscience, ces facilités qui nous évitent d’écouter le Seigneur, anesthésient notre discernement. Sur cette voie, nous devenons vite des proies faciles pour la méchanceté, l’impureté, et toutes sortes d’influences diaboliques. Nous n’arrivons pas à conserver notre cœur dans la douceur, l’honnêteté et la vérité, parce que nous ne savons pas ce que signifie être dans la présence de Dieu. « La crainte de l’Eternel c’est la haine du mal »1. Elle conduit à demeurer vigilant quant à sa conscience. C’est en ce sens que faire le vide intérieur ou tolérer la passivité de la conscience représentent un immense danger. Que ce soit par le monde ou la religiosité, notre génération ne cesse d’anesthésier la conscience des hommes. On se complaît dans une prétendue ouverture d’esprit. On s’abreuve de musique en y entretenant un besoin aussi impérieux que de respirer. Mais cette avidité, que l’on retrouve aussi dans l’alcool ou les drogues, a en fait un but profond : calmer son âme, tout en évitant d’écouter Dieu. Ainsi, il est des croyants qui boivent tous les jours ; ils ne se passeraient pas de leur verre de vin à chaque repas, et même en dehors. Mais ils pensent encore pouvoir exhorter, prêcher, être remplis du Saint-Esprit !2 Ils ne peuvent pourtant parler que de leur propre fonds, car l’alcool anesthésie la conscience, au point que l’on ne discerne plus ni le mal, ni le sens de la Parole, ni la voix de Dieu. Dieu nous a donné la conscience, comme sentinelle, pour nous avertir des tentations intérieures et extérieures, ou du péché qui a attristé le Saint-Esprit en nous. Il veut que nous nous repentions et purifions notre cœur. Laissons-nous donc instruire et corriger pour notre bien. « A cause de son avidité coupable, je me suis indigné et je l’ai frappé, je me suis caché dans mon indignation ; mais il a suivi, rebelle, la voie de son cœur. J’ai vu ses voies, mais je le guérirai ; je le guiderai et je le comblerai de consolations, lui et ceux qui sont en deuil avec lui. » Esaïe 57 : 17-18 1 2

Proverbes 8 : 13 Lire Ephésiens 5 : 18 « Ne vous enivrez pas de vin […]. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit ».

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7 Janvier

Dangereuse recherche de sEcuritE « La fortune du riche est une ville forte ; dans son imagination, c’est une muraille qui est hors d’atteinte. » Proverbes 18 : 11 Peut-être avons-nous déjà ressenti ce que peut éprouver le pauvre, en traversant des moments d’inquiétude dans le dénuement affectif, matériel, ou dans tout autre domaine. Lorsque l’on est victime de l’injustice par exemple, privé de tout recours, c’est là un dépouillement qui ne prévient pas et où la crainte et même l’angoisse peuvent nous vaincre facilement. L’homme est si vulnérable sur la terre… Il a peur pour lui-même, pour sa vie, sa famille, et cela va susciter une forme de lutte pour sa sécurité. Il mobilise toute son énergie pour gagner sa vie et s’aménager un petit empire, où il puisse enfin vivre avec assurance. Pourtant ce refuge est décrit par Dieu comme un pur fruit de l’imagination, un doux rêve. Pour beaucoup, le but de la vie est au moins de construire une maison. Sans cela, ils ne sont rien. Pour les exilés particulièrement, ne pas bâtir sur la terre où ils ont été accueillis sonne comme un échec, un enracinement manqué et se transforme en une souffrance difficile à supporter. Le sens de leur existence c’est de construire, d’avoir un lieu où se protéger, où finir leurs jours. Nous retrouvons là tout l’homme : dès l’époque de Babel, n’a-t-il pas cherché à construire sa tour, sa cité sur la terre ? Nombreux sont ceux qui, ainsi motivés et grâce à leur intelligence ou leur opiniâtreté, ont réussi à acquérir de quoi paraître bien établis. Ils ont obtenu un certain statut et expriment parfois sans fard la jouissance du riche insensé de la parabole dans l’Evangile : « Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années ; repose toi, mange, bois et réjouis-toi »1. Telle est généralement l’assurance de l’homme qui pense avoir acquis une sécurité par ce qu’il a pu gagner, à force de labeur ou d’habileté, de ruse ou de tromperie. Il se considère comme enfin sorti d’affaire, hors d’atteinte : le malheur n’est plus pour lui ; il s’est sauvé. Fatale illusion qui lui cache son état de perdition devant Dieu ! Le chrétien n’est pas à l’abri de cette séduction si opposée à sa foi. Où en sommes-nous, nous-mêmes ? Laissons la Parole et l’Esprit de Dieu dévoiler ces motivations cachées dans nos cœurs, afin d’en être affranchis par le sang de Christ. Abandonnons toute recherche de fausse sécurité qui nous aura été révélée, et fondons notre entière assurance en notre Père céleste, à cause du salut qu’Il nous a acquis en Son Fils.

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Luc 12 : 19

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