Libre Entreprise N°6 2016

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DDT N° 1470

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N°6-7 / juin - Septembre 2016

1er MAGAZINE DÉDIÉ AUX PME-TPE Directeur de publication Mohamed Mounjid

COMMERCE EXTÉRIEUR BYE BYE LE MINISTÈRE !

ENSEIGNEMENT AL AKHAWAYN UNIVERSITY SÉDUIT TOUJOURS ?

CARBURANTS AFRIQUIA, SHELL, TOTAL : QUI VA GAGNER LA GUERRE DES PRIX ?

TAUX DE CHANGE LES RISQUES DE LA FLEXIBILITÉ

EXPORT TOUT SAVOIR SUR LE PESAGE OBLIGATOIRE DES CONTENEURS

STRATEGIE INDUSTRIELLE

QUAND MOULAY HAFID ELALAMY BOUILLONNE DE COLÈRE !

TPE LE PARENT PAUVRE!


* Lion de l’Atlas

Maroc Export a pour vocation, la promotion du label Maroc à l’international. Maroc Export est chargé de: Organiser les participations nationales aux salons sectoriels spécialisés au niveau international et ce pour une meilleure visibilité de l’offre exportable marocaine; Concevoir des missions d’affaires avec rendez-vous B2B dont l’objectif est de faciliter le démarchage direct des clients étrangers sur les marchés ciblés; Faciliter l’accès des exportateurs marocains aux marchés de l’Afrique subsaharienne et des pays arabes à travers une stratégie multisectorielle bien définie; Asseoir des campagnes de communication sectorielles pertinentes avec l’objectif d’assurer un bon positionnement de l’offre exportable marocaine sur les marchés internationaux; Elaborer des opérations Business to Consumer (B to C) afin de faciliter le référencement des produits marocains auprès des grandes chaines de distribution au niveau international; Planifier des visites des donneurs d’ordres étrangers au Maroc afin de promouvoir la qualité et le savoir-faire marocain; Fournir l’information commerciale sur les marchés internationaux; Accompagner les entreprises dans leur développement à l’international.

5, Rue Sidi Belyout (Angle Avenue des FAR) - Casablanca - Maroc Tél : (+212) 522 302 210 - (+212) 522 307 543 Fax : (+212) 522 450 557 - (+212) 522 301 793 Site web : www.marocexport.gov.ma E-mail : exportateurs2016@marocexport.gov.ma f : Centre Marocain de Promotion des Exportations

Maroc Export, Votre Partenaire à l’International


EDITO

En avant la musique!

I Directeur de publication et de la redaction : Mohamed Mounjid Ɠ Redaction : Zakaria Ben Tahar. Abdeslam Bouhani Ɠ Direction artistique : Ratus Ɠ Ont contribué à ce numéro : SAIDA AMMOR. ALI SERHANI ABDELOUAHED EL JAI Ɠ Service Commercial : Ammor saida (06 62 70 86 86) ratuscontact@gmail.com Ɠ Libre entreprise est édité par Ratus Sarl 26, Avenue Mers Sultan,Appt 3, Etage 1. Casablanca Ɠ Tél/fax : 0522 58 15 97 Ɠ Dossier de presse : 47/2014 Ɠ Dépôt légal : 2015PE0068 Ɠ ISSN : 2422-006X Ɠ Distribution : Sochpress Ɠ Impression/CTP : BahiPrint

l l’a fait! La nouvelle a eu l’effet de bombe au sein du département du Commerce extérieur. Le parent pauvre des ministères comme son histoire en dents de scie le témoigne sera réduit comme une peau de chagrin à une direction relevant de la nouvelle Direction générale du commerce, dont la nouvelle architecture institutionnelle sera dévoilée dans les mois à venir. Aussitôt l’information tombée, un climat de perplexité s’empare des cadres supérieurs (Secrétaire général, Inspecteur général, etc.) qui ne savent plus sur quel pied danser. Les ondes de choc se propagent pour se saisir aussi des équipes de Maroc Export. Lequel fusionne avec l’AMDI et l’OFEC pour donner naissance à l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations. Est-ce une révolution? Répondre à une telle question c’est aller plus vite que la musique. Sur le papier, Moulay Hafid Elalamy, chef d’orchestre de la roadmap, a réussi un coup de maître. Sur le terrain, il faut attendre qu’il la mette en musique. D’autant plus corsé, que l’expérience française ne tient pas encore la route à travers Business France, née de la fusion de l’Afii et d’Ubifrance début 2015. Il faut dire que sous les hautes instructions royales, rien ne semble plus arrêter Elalamy dans la mise en place de son plan d’attaque. Le ministre «urgentiste» semble largement favori pour être reconduit dans ses fonctions ministérielles pour un second mandat. L’exemple du ministre de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, en dit long à ce titre avec son Plan Maroc vert. Seulement que ce dernier n’a pas joué la carte des fusions au sein de son département: le scénario ONSSA-EACCE par exemple? Au moment

où le dernier rapport de la Cour des comptes recommande de centraliser l’activité de contrôle sanitaire des produits agroalimentaires au sein d’une agence unique. A lire entre les lignes, l’on retient une chose c’est que le département du Commerce extérieur depuis sa création en 1992 par Hassan Abouyoub a été surévalué en tant que tel, et qu’il a fallu enfin le remettre à la place qu’elle lui sied. Sommes-nous alors un élève en herbe en matière d’Export contrairement à l’image véhiculée du Lion Africain? L’actuel ministre du Commerce Extérieur, Mohammed Abbou, en sait quelque chose. « Comme vous le savez, le gouvernement est au terme de son mandat et par conséquent, et sauf événement imprévisible, je préside aujourd’hui, pour la dernière fois, au titre de cette législature, la réunion du conseil d’administration de Maroc Export », affirme-t-il. Qu’en-est-il alors de sa stratégie 2016-2020? Les temps ont changé ! Cherchant à faire cavalier seul, Elalamy, connaît-il bien sa musique? Scinder ou fusionner c’est toujours la même musique. Droit dans ses bottes, il est invité plutôt à assainir le climat des affaires (corruption, informel, etc.) et d’en faire son cheval de bataille. Si non, ça revient à mettre les boeufs avant la charrue. Excepté alors que le ministre croît qu’il vaut mieux être cheval que charrette… Libre Entreprise N°6-7 / Juin - Septembre

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SOMMAIRE P.6

P.14-15

P.16-17

COMMERCE EXTÉRIEUR • Bye bye le ministere

INVITE

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P6-8

• Entretien avec Driss Ouaouicha « Le prestige est une question de perception » • Entretien avec M. Mounir El Bari « Le marché de l’eau en bouteille évolue de 5 à 10% par an »

P.25

P.17

EVENEMENT P24-25 • La CIMR se tourne vers les obligations ! ZOOM P26 • Energie durable : BMCE Bank et BCP au chevet des PME GRAND ANGLE • Entretien avec Abdellah El Fergui « Cette année 2016 est l’année de la TPE »

P27

EN COUV P10-11-12 • Quand Moulay Hafid Elalamy bouillonne de colère

ÉNERGIE ASSURANCES-FINANCES

P28 P29

FOCUS P14-15 • Afriquia, Shell, Total : Qui va gagner la guerre des prix ?

LES EXPERTS P34-43 • ANALYSE La flexibilisation du dirham en question ! • MARKETING Ayez l’esprit « consultant » pour vos négociations commercialesh • COMMUNICATION Rediger et diffuser un communique de presse • EXPORT Tout savoir sur le pesage obligatoire des conteneurs

ACTU P16-17 • «Le partenariat public-privé n’est pas la solution idéale!» AUTO TIC AGRO IMMO TRANSPORT ET LOGISTIQUE 4

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P18 P19 P20 P21 P22

TRIBUNE P46 • La finance islamique est-elle suffisamment verte ?


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EN OFF

Interrogé par Libre Entreprise sur l’éventualité du déploiement futur de la 5G, Abdeslam Ahizoune, président du Directoire de Maroc Télécom nous informe qu’une telle mesure dépend préalablement de l’agence de régulation du marché. Les obligations en matière de Cahier des charges et d’engagement de couverture conditionnent au premier chef toute délivrance d’autorisation. Visiblement, le réseau 5G ne serait disponible que dans 2 à 3 ans.

lancer l’année prochaine au Sénégal une unité de production de médicaments. La première pour le fournisseur n°1 de l’Etat en dehors du territoire national. Cette usine permettra d’approvisionner en médicaments génériques non seulement le Sénégal, mais aussi les autres pays de l’Afrique subsaharienne. A noter que l’Afrique francophone représente aujourd’hui le premier marché de Pharma 5, soit plus de 50% des recettes financières à l’export. Le Laboratoire marocain s’attaque actuellement à décrocher son ticket d’entrée aux marchés Angolais, Ethiopien et Kenyan.

CDG

ADM

MAROC TELECOM

A quand la 5G?

Les réserves de la CNSS en hausse !

41,9 milliards de dirhams. Tel est le total des réserves de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) déposées au titre de l’exercice 2015 auprès de la Caisse de dépôt et de gestion(CDG). Suivant une courbe ascendante, les réserves placées étaient chiffrées à 38,9 milliards en 2014 et à 18,64 milliards en 2005. Sachant que la loi oblige la CNSS à placer ses excédents à la CDG, le placement des réserves s’inscrit dans le cadre de l’optimisation de la gestion du portefeuille.

Une autoroute Agadir-Tiznit à l’étude

Une autoroute Agadir-Tiznit? Probablement c’est l’un des futurs axes autoroutiers qui vont permettre de relier Agadir au sud du Maroc. Un scénario qui tient la route surtout que la nouvelle voie express Tiznit-Laâyoune-Dakhla, prévue pour 2021, a déjà été annoncée officiellement. Toutefois, la question sur une autoroute Agadir- Laâyoune-Dakhla reste posée? « Le volume du trafic encore faible sur cet axe ne permet pas la construction d’une autoroute», explique Anouar Benazzouz, DG de la société les Autoroutes du Maroc (ADM).

ZENATA

Vous avez dit Eco-cité ?

La Société d’Aménagement Zenata (SAZ) a lancé en grande pompe au mois de mai dernier une compagne de communication afin de faire la promotion de Zenata, éco-cité marocaine. Interrogé sur les risques de pollution émanant des principales industries énergétiques (raffinerie de la Samir, centrale de charbon ONE…), le top managment a esquivé la question d’un journaliste, lors de la conférence de presse organisée à cet effet. Alors qu’une étude d’impact environnemental a été réalisée en 2014. Nous avons demandé au patron de la SAZ de réaliser un reportage sur l’état d’avancement de ce grand chantier, unique au Maroc. Hélas, notre demande est restée lettre morte malgré les multiples relances!

PHARMA 5

Une unité de production au Sénégal prochainement

Le Laboratoire Pharmaceutique Pharma 5 compte

TOUR D’OTHMAN BENJELLOUN

Plus besoin d’acier !

L’acier ne fera plus partie intégrante des matériaux choisis pour la construction de la tour d’Othman Benjelloun. La Fédération des industries métallurgiques mécaniques et électromécaniques (FIMME), voit d’un mauvais œil cette décision surtout qu’elle vient de lancer tout un plan pour la promotion de l’utilisation de l’acier dans la construction.

SAEDM

Lancement du projet PUMA en septembre

Selon nos sources, la Société d’aménagement et de développement immobilier Mazagan (SAEDM) lancerait le projet du Pôle Urbain de Mazagan (PUMA) à partir du mois de septembre 2016. Pour rappel, SAEDM est détenue à 51% par l’OCP et 49% par l’Etat. Libre Entreprise N°6-7 / Juin - Septembre

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L’INVITE ENTRETIEN DRISS OUAOUICHA, PRÉSIDENT DE L’UNIVERSITÉ AL AKHAWAYN À IFRANE

« LE PRESTIGE EST UNE QUESTION DE PERCEPTION »

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’Université Al Akhawayn est connue comme étant une université de prestige au Maroc. Conservez-vous toujours

ce statut ? Le prestige est une question de perception. En ce qui nous concerne, l’Université continue de s’investir dans la formation pour répondre aux besoins de la société. Nous faisons de la recherche appliquée dans les domaines d’intérêt national et international. De plus, l’Université considère le développement des compétences globales et internationales comme primordial. Cette année, plus de 400 de nos étudiants ont pris des cours dans des universités partenaires à l’étranger et plus de 200 étudiants étrangers sont venus étudier chez nous. Selon la dernière note du HCP, le chômage des lauréats des grandes écoles et instituts, dont le vôtre, commence à s’inscrire dans une tendance haussière. Il tend à avoisiner le taux national (9,5%) alors qu’il était, jusqu’en 2012, de l’ordre de 5%. Comment expliquez-vous cette situation ? La conjoncture économique mondiale n’a pas encouragé la création d’emplois à un niveau suffisant pour accompagner la croissance démographique. Des études ont montré que dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient (MENA), plus on fait d’études, plus on a de difficultés de trouver un emploi. Cependant, les chiffres 6

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sur l’emploi mentionnés plus haut sont de 2015. On remarque que davantage de lauréats choisissent de continuer leurs études supérieures plutôt que s’orienter vers le marché du travail tout de suite. Avez-vous une idée sur le taux d’intégration au marché du travail de vos lauréats ? Une étude menée par un cabinet privé l’année dernière a trouvé que 80% de nos lauréats sont intégrés dans le monde du travail soit en tant que salariés soit en tant qu’entrepreneurs dans les six mois qui suivent leur obtention du diplôme. 12% poursuivent leurs études au Maroc ou à l’étranger.

“ Pour la prochaine rentrée, nous lançons un Master en Droit Comparé des Affaires et un autre en Big Data ” Aujourd’hui, le marché marocain de l’enseignement supérieur privé fait l’objet d’une concurrence très rude. Quelle est votre stratégie de repositionnement ? D’abord, l’Université Al Akhawayn n’est pas une université privée. C’est une université publique à gestion autonome. Ceci dit, nous puisons dans le même vivier que les universités privées. Notre stratégie est d’investir dans la qualité

de la formation, la préparation adéquate au marché du travail, et le développement personnel et intellectuel de l’étudiant. Ceci passe par un corps enseignant stable, compétent, et dévoué, innovant et ouvert à l’international. Nous soumettons nos programmes à un exercice rigoureux d’accréditation internationale par des organismes réputés tels qu’EPAS, ABET, AACSB, et NEASC. Quoi de neuf au niveau de vos programmes et cursus de formation ? Nous avons depuis peu lancé deux Master dans notre Centre de Formation Continue à Casablanca: un Master en Commerce International et un Master en Développement des Ressources Humaines. Pour la prochaine rentrée, nous lançons un Master en Droit Comparé des Affaires et un autre en Big Data. Nous lançons également en coopération avec la Fox Business School de Temple University et l’Université du Grand Bassam en Côte d’Ivoire un Executive MBA. Pour nos étudiants du Bachelor, nous avons ouvert un « Minor » en entrepreneuriat.


L’INVITE

“ Un autre chantier important est un campus à émission zéro ” Un mot sur votre stratégie pour faire du campus d’Ifrane l’un des plus écologiques au monde… L’Université Al Akhawayn a commencé la sensibilisation aux questions de l’environnement depuis déjà 15 ans. Un centre dédié aux questions environnementales a été créé en 2002. Il a entrepris un nombre d’actions visant la protection de l’environnement et le développement régional telles qu’une ferme de produits bio, de collecte des eaux de pluie dans un lac artificiel, le tri sélectif des déchets et la sensibilisation des élèves des écoles de la ville d’Ifrane et des étudiants de l’Université. Actuellement, nous travaillons sur les volets formation, recherche et infrastructure. Pour la formation, nous avons lancé depuis deux ans un Master en Gestion des Energies Renouvelables, et nous offrons des cours de développement durable aux étudiants du Bachelor. Nous avons aussi une chaire UNESCO dédiée aux Femmes, Eau et Pouvoir de Décision. En ce qui concerne la recherche, AUI a mené de nombreux projets de

recherche internationaux liés à l’eau (gestion de l’eau, l’eau et la lutte contre la pauvreté, l’intégrité dans la gestion de l’eau) financés par des organismes nationaux et internationaux tels que, International Development Research Center (IDRC), the Stockholm International Water Institute (SIWI), the Global Water Partnership - Mediterranean (GWPMed), et l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN). La plupart des résultats de ces projets ont été mis en œuvre avec succès avec un impact direct sur les agriculteurs et les secteurs liés à l’eau. Comme charité bien ordonnée commence par soi, nous sommes en train de développer nos infrastructures pour les mettre à niveau et ainsi arriver à un campus avec zéro émission dans les années qui viennent. Nous avons ainsi mis en place plusieurs projets: remplacement des ampoules de sodium avec des ampoules LED avec une faible consommation, l’utilisation de panneaux solaires pour la production d’eau chaude, une Chaudière à biomasse pour remplacer les chaudières diesel pour la piscine, entre autres. Où en êtes-vous par rapport au projet : Ifrane, ville intelligente de demain ? Il y a deux volets à ce projet : la

conception et la mise en œuvre. La conception est terminée et a été soumise à la ville qui est en train d’explorer la manière de la mettre en œuvre, notamment le financement.

“ Notre stratégie est d’investir dans la qualité de la formation, la préparation adéquate au marché du travail et le développement personnel et intellectuel de l’étudiant ” Quels sont les chantiers sur lesquels vous planchez actuellement ? Actuellement, nous travaillons sur l’accréditation institutionnelle par une des six agences régionales d’accréditation, la New England Association of Schools and Colleges. Un autre chantier important est un campus à émission zéro. Nous avons collaboré avec l’Université de Trier (Trèves) en Allemagne qui est la première université avec un campus à émission zéro en Europe. Enfin, nous travaillons sur des projets de développement régional avec la nouvelle région de Fès-Meknès. A.B

BIO-EXPRESS Titulaire d’un Ph.D en linguistique et Education de l’université du Texas à Austin (Etats-Unis) en 1986, Dr. Ouaouicha est également détenteur d’un MBA en linguistique appliquée et enseignement des langues de l’université de Wales (Royaume Uni) en 1980 et d’une licence en langue et littérature anglaises de l’Université Mohammed V de Rabat en 1975. Jusqu’à sa nomination par le Souverain, il était conseiller à Amideast pour les études arabes dans la région Mena. De décembre 2007 à avril 2008, il a été directeur exécutif de la croisière universitaire

internationale «The Scholar Ship». Il avait, auparavant, occupé le poste de viceprésident des affaires académiques à l’université Al Akhawayn (avril 2002- février 2007) et celui de doyen intérimaire de la faculté de commerce et de gestion (Université Al Akhawayn) de 2005 à 2007. Dr. Ouaouicha est l’auteur d’un certain nombre de publications, notamment «La religion et l’éducation au Maroc», et «l’assurance de la qualité à l’Université Al Akhawayn». MAP

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L’INVITE INTERVIEW AVEC M. MOUNIR EL BARI, DIRECTEUR GÉNÉRAL D’AL KARAMA

« LE MARCHÉ DE L’EAU EN BOUTEILLE ÉVOLUE DE 5 À 10% PAR AN »

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ouvez-vous nous donner quelques éléments chiffrés sur votre nouveau projet ? Le lancement d’Amane Sousse a nécessité un investissement de 40 millions de dirhams. D’une superficie de 5 000 m , l’usine d’Agadir emploie une vingtaine de personnes. Amane Souss a écoulé 6 millions de litres sur le marché depuis le démarrage de sa commercialisation en octobre 2015. Sachant que la capacité de production est de 40millions de litres. Amane Souss est une eau de source ou de robinet? C’est une eau de robinet qui a subi des traitements pour la rendre eau potable propre et de qualité. Ce n’est pas une eau minérale naturelle, mais minéralisée par système d’ultrafiltration et osmose inverse. Votre nouvelle marque d’eau Amane Souss est produite à Agadir, plus précisément dans la nouvelle usine d’Ait Melloul. Pourquoi le sud du Maroc ? Le concept d’Amane Souss est pensé initialement pour servir justement le sud du Maroc. C’est une région qui consomme et achète beaucoup d’eau. L’idée de lancer donc une usine s’inscrit dans cette logique de proximité avec le client, lui proposer un produit de qualité avec un prix bien calculé et qui soit abordable. Pratiquez-vous des prix compétitifs? Absolument. La bouteille de 5litres est vendue à 9 dirhams dans la région d’Agadir contre 6 dirhams pour celle de 3litres. Ne pensez-vous pas que l’eau en bouteille au Maroc reste chère par rapport à l’Europe par exemple ? 8

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Sachez d’abord que l’industrie de l’eau en bouteille est une industrie de proximité. Plus vous vous éloignez de l’unité de production, plus le prix augmente. Les coûts logistiques semblent avoir un effet significatif sur le prix. Ils représentent 20 à 25% du coût de revient. Je dirai même que la bouteille de 5litres est vendue à perte en dépassant un rayon de 250 kilomètres. Autre point de différenciation par rapport à l’Europe, c’est la demande. Prenez un pays par exemple comme la France, la consommation annuelle d’eau embouteillée dépasse les 100 litres par habitant contre seulement 13litres chez nous. Allant encore plus

“ Assurez-moi l’écoulement de ma production sur la seule région d’Agadir et je vous ferais seulement le prix de 7dirhams pour la bouteille de 5litres ” loin, assurez-moi l’écoulement de ma production sur la seule région d’Agadir et je vous ferais seulement le prix de 7dirhams pour la bouteille de 5litres… Vos bouteilles sont opaques et de couleur bleu azur. Pourquoi ? Je tiens à souligner qu’avant de lancer la commercialisation de nos produits, nous avons opté pour la méthode du focus groupe qui nous a pris 6 mois en test de packaging. Le choix du bleu est inspiré d’abord des Touaregs appelés « les hommes bleus ». C’est une couleur qui préserve l’eau des rayons

du soleil au vu des failles observées fréquemment dans la chaîne du froid. Comme vous pouvez le constater, le style du packaging est simple avec une bouteille tellement plus légère. La différence dans le grammage par rapport à la concurrence est expliquée doublement. D’une part, cette légère permet de faciliter le portage des bouteilles surtout pour les personnes âgées. D’autre, elle devrait permettre aussi la protection de l’environnement en émettant moins d’émissions de CO2. Quel est le coût de l’emballage et où est-il fabriqué ? Il représente près de 25% du coût de revient et est fabriqué chez un fournisseur à la ville d’El Jadida. Comment se porte le marché de l’eau embouteillée au Maroc ? C’est un marché fortement concurrentiel, avec une production annuelle de 650 millions de litres, selon les chiffres publiés. Il évolue de 5 à 10% par an. L’eau aromatisée ne vous dit rien ? Elle n’est pas très développée au Maroc. Elle ne représente qu’un petit volume et ça ne rentre pas dans notre stratégie. Un dernier mot sur votre stratégie à court et moyen terme ? Après le succès du format 3litres, nous comptons lancer prochainement deux petits formats : 0,50l et 1,50l. L’année prochaine, il est prévu aussi l’installation de la 2éme unité de production pour porter notre capacité productive à 70 millions de litres. M.M


ILS ONT PARLE DE NOUS

Le Magazine Libre première bougie Le Magazine Libre Entreprise vient de boucler sa première année sur le marché médiatique national. En un an, de nombreuses évolutions ont eu lieu portant sur le contenu et la présentation avec l’ambition de tisser davantage, dans la durée, les liens avec le monde des Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises «TPME». En un an, Libre Entreprise a parvenu, graduellement, à ne cesse de s’élargir. Le nouveau regard sur l’entreprise et la culture de l’entrepreneuriat commence à porter ses fruits. Le Bimestriel fonctenaires et le rythme ascendant des abonneinternet est en cours de construction. L’objectif est de servir donc une information utile et pratique dans la perspective de la transformer en savoir. Libre Entreprise se veut être un compagnon de route, mettant en valeur l’entreprise et ses hommes et femmes via des reportages, des dossiersthématiques,desenquêtesouencoredes portraits sans oublier bien sûr l’avis des experts. Il est conçu à tous les niveaux de la hiérarchie au sein d’une entreprise allant de la réception jusqu’au top management. Libre Entreprise a choisi sa voie, celle de cultiver l’optimisme et ériger les exemples positifs et réussis en modèles. Celle d’une source d’informations utiles abordant tous les aspects pratiques de la vie professionnelle. Informer, orienter, et promouvoir sont les valeurs qui rythment l’engagement du premier périodique dédié aux PME-TPE dans le respect total de l’éthique professionnelle.

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EN COUV

QUAND MOULAY HAFID ELALAMY BOUILLONNE DE COLÈRE LA 22E RENCONTRE DU CMC SEMBLE ÊTRE UN MATCH DE PING-PONG TRÈS SERRÉ ENTRE UN MINISTRE URGENTISTE, « RÉALISTE » ET « PRATIQUE » ET DES UNIVERSITAIRES ET CONSULTANTS AUX DISCOURS « THÉORIQUES » AU VERSANT « MÉTAPHYSIQUE ». BON MATCH !

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e proverbe dit que «la colère est mauvaise conseillère » . Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique, déroge à la règle en défendant pied à pied son Plan d’accélération industrielle (PAI) 2014-2020. C’était à l’occasion de la 22e rencontre du Centre marocain de conjoncture (CMC) placée cette année sous le thème: «Le Maroc Horizon 2030 - Quelles voies d’émergence ? Les scénarios de croissance », tenue le 25 mai dernier à Casablanca. Une occasion pour les chercheurs, opérateurs privés et consultants présents pour mettre à plat les tenants et les aboutissants du PAI et de jouer cartes sur table. « Praticien » contre « théoriciens »! Au cœur du débat sur le Maroc industriel et sa vocation de nouvelle base arrière de la sous-traitance 10

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industrielle mondiale, la polémique bat son plein. On assiste à un match de ping-pong entre un discours « réaliste », « pratique » qui fait preuve d’«optimisme » et un autre

“ Il faut arrêter de cracher sur tout dans ce pays. Vous voulez la révolution ? Je suis preneur de tous les emplois. Je suis faim…je mange tout ” « théorique », « alarmiste» à portée « métaphysique ». «L’ homme de terrain » comme il qualifie soimême, Moulay Hafid Elalamy se félicite du Maroc qui bouge. « J’ai rencontré les patrons de Mitsubishi, Toyota, Yazaki…Ils ont une stratégie pour le Maroc que les Marocains ne connaissent pas », lance-t-il.

Le ministre succombe en fait à l’attrait de la destination Maroc qui accroit sa visibilité sur les radars des investisseurs étrangers. Contrairement à ses opposants et détracteurs, nombreux sont-ils d’ailleurs à la salle, qui défendent la thèse d’une stratégie industrielle, digne de ce nom, en bonne et due forme. À tel point que le ministre s’est pris pour un « imbécile » pour rapporter ses propos luimême. « Si vous pensez que je suis un imbécile, vous ne me donnez pas une dose d’intelligence, mais une stratégie d’imbéciles plutôt», s’emporte-t-il en répliquant à un consultant. Cette riposte à coups de boulets rouges intervient suite aux critiques «vigoureuses» de ce même consultant, qui prétend que le ministre a fait appel à des cabinets de consulting pour l’élaboration de sa stratégie industrielle. « C’est une stratégie maroco-marocaine et ça n’a été fait qu’avec des fonctionnaires.


EN COUV

“ Le Maroc a abusé des plans sectoriels faits par des consultants, non pilotés par les fonctionnaires et non assumés par les ministres ” Il n’y a l’ombre d’aucun consultant ni d’une boîte de consulting », explique Elalamy. Sans vouloir s’en prendre à son interlocuteur, étant lui-même consultant au début de carrière, il lui corrige : « le PAI a été réalisé sans vous, tout en vous aimant… », faitil savoir. Ajoutant que le Maroc a besoin de consultants, « mais il faut les utiliser avec précaution, aviset-il. J’ai une seule allergie, c’est que mon cerveau soit déporté ailleurs ». Elalamy précise qu’il ne voulait pas que sa feuille de route soit du copiercoller, à l’instar des autres plans sectoriels. Il l’assume haut et fort : «le Maroc a abusé des plans sectoriels faits par des consultants, non pilotés par les fonctionnaires et non assumés par les ministres ». Touches pas à ma stratégie ! En foulant aux pieds une bonne partie des stratégies sectorielles, le ministre semble alors questionner sérieusement le chemin vers lequel se dirige le Maroc. Plus précisément, quel modèle économique voulonsnous ? Aux recettes recommandées à l’emporte-pièce, il préfère le «fait maison ». Aussi pragmatique soit-il, il prend le taureau par les cornes tout en reconnaissant qu’il reste beaucoup à faire. Il avoue ouvertement que sa tactique se résume à faire avec les moyens de bord pour en tirer le meilleur. Et là, il tombe dans le piège des emplois low cost avec son cortège des petits emplois sans fort contenu technologique ni forte valeur ajoutée

(Textile par exemple). Une « tache noire » qui a de quoi enflammer le débat et qui n’ a pas manqué d’irriter les frelons. « Il faut arrêter de cracher sur tout dans ce pays. Vous voulez la révolution ? Je suis preneur de tous les emplois. Je suis faim…je mange tout», fulmine-t-il contre les universitaires. Le ministre met le doigt sur là où il fait mal. Car nous sommes devant une équation à deux variables. La première, portée par Elalamy, veut que l’on crée de l’emploi à tout prix indépendamment de la stratégie retenue. La seconde, défendue bec et angles par une partie des chercheurs présents, se montre exigeante et intolérable quant à la qualité des emplois à créer et celle des produits industriels à fabriquer. Pour bien comprendre l’essence du dilemme de choix, il faut savoir que le ministre est mis devant sa responsabilité pesant sur ses épaules face à l’armée de chômeurs, qui plante le décor politique. « À l’épreuve de cette phase transitoire, le Maroc a besoin de tous les emplois. Vous êtes dans un monde évolutif sans cesse. Arrêtez de philosopher et sauvez-moi la boîte », se déchaîne-t-il. Il ne fait pas dans la dentelle, il déclare assumer ses choix et ses erreurs et invitent ses opposants à mettre la main à la pâte au lieu de passer leur temps à « philosopher » du haut de leur tour d’ivoire. Mieux vaut allumer une bougie que maudire les ténèbres, ainsi conçoit les choses l’homme d’affaires avouant qu’il ne sait pas tenir un discours politique. Bien que l’économique et le politique sont indissociables et constituent les deux revers de la même médaille ! À l’épreuve de ses quotidiens en dent de scie, Elalamy semble avoir d’autres contradicteurs de la doctrine qu’il défend, de taille cette fois-ci. « Nous tentons aujourd’hui d’attirer des investissements étrangers avec l’argument que les salaires en Chine deviennent plus chers qu’au Maroc. Aucun pays à travers l’histoire de l’industrie n’a bâti une économie

pérenne sur des bas salaires. En tous les cas, ça ne marche qu’un temps ! », note l’allocution de Miriem Bensalah Chaqroun, Présidente de la CGEM, lors du Colloque organisé le 02 juin 2016 par l’Association des membres de l’inspection générale des Finances (AMIF). Ce temps-là c’est celui dont parle le ministre, apparemment, qui suit un processus graduel comme le montre le défi de l’intégration locale de l’industrie automobile nationale. Il faut l’avouer, face aux industriels, le ministre Elalamy semble être « un bon négociateur » contrairement à ses prédécesseurs. Il arrive à décrocher un taux d’intégration de 65% auprès de Renault et de PSA Peugeot.

“ Le Ministère de l’Industrie a ses propres chiffres qui sont clairs. Et moi je ne peux pas piloter un avion avec des données approximatives ” Un chiffre, certes, qui a de quoi faire pâlir d’envie un pays comme l’Algérie, mais aussi de susciter des doutes chez certains consultants présents à la rencontre. Ces doutes s’étendent pour remettre en question même les chiffres officiels présentés par le ministre (valeur ajoutée, contribution au PIB, etc.) Cacophonie des chiffres ! Et voici que la guerre habituelle des chiffres refait sur face. « Le Ministère de l’Industrie a ses propres chiffres qui sont clairs. Et moi je ne peux pas piloter un avion avec des données approximatives », tranche-t-il. Allusion faite aux autres départements producteurs de statistiques officielles.

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EN COUV Critiqué sur une telle démarche, le ministre contre-attaque même le travail des statisticiens réduit à l’analyse des bilans. « Avons-nous des spécialistes de la statistique prospective ? Aucun… !», déploret-il. Ce bras de fer intellectuel entre un ministre urgentiste et des « théoriciens » remet sur table le processus de désindustrialisation entamé il y a des années. Se jetant à corps perdu dans une nécessaire stratégie d’intégration et d’adaptation, Elalamy cherche à prouver que le point d’inflexion est amorcé et que l’industrie est devenue désormais un secteur porteur au Maroc. Exemples à l’appui, il évoque le cas de quelques investissements industriels pour ne citer que celui annoncé dernièrement par le

groupe Palmeraie Industries & Services, avec un investissement de 3 milliards de dirhams à l’horizon 2020. De quoi relativiser les «discours théoriques» méprisants et d’insister sur le fait que le PAI est un impératif sans lequel il n’y aurait point de salut. Regrettant lui-même de ne pas prendre le train à l’heure : «je dirais à Hamid Benbrahim El-Andaloussi que tu as eu raison de moi. Ça fait des années qu’il me pousse pour investir dans l’industrie. Et si c’était à refaire, je n’hésiterais un instant à suivre ses conseils », se désole-t-il. 4 stratégies pour l’entrepreneuriat À tort ou à raison, le ministre est attendu sur ses objectifs et ses réalisations et non sur ses regrets. Autrement dit, les conditions à réunir pour investir au moment

où l’acte d’entreprendre avait quasiment perdu sa magie. Conscient de cet ennemi silencieux, mais fort heureusement pas moins mortel pour notre tissu entrepreneurial, il invite les jeunes à quitter l’esprit du salariat pour l’entrepreneuriat. Il veut en finir avec « cette maladie nationale : tout le monde veut devenir fonctionnaire». « Ceux qui créent de la richesse et de l’emploi ce ne sont pas les fonctionnaires. Quoique nous ayons toujours besoin de fonctionnaires de qualité », soutient-il. Mais quelle potion magique réserve-t-il à ces jeunes ayant le vague à l’âme? Il annonce quatre stratégies fin prêtes pour faire tourner la machine de l’entrepreneuriat sans plus de détails. Vaut mieux tard que jamais et qui vivra verra… M.M

BIOGRAPHIE Moulay Hafid Elalamy, que SM le Roi Mohammed VI a nommé, jeudi, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie numérique, est né le 13 janvier 1960 à Marrakech. Diplômé en systèmes d’information de l’Université de Sherbrooke, dont il fut également gouverneur de la faculté d’administration, il a entamé sa carrière professionnelle au Canada en tant que conseiller senior auprès du ministère des Finances du Québec avant d’occuper le poste de directeur de systèmes d’information au sein d’une compagnie d’assurance canadienne. De retour au Maroc, il rejoint le groupe ONA où il occupa le poste de secrétaire général, aux côtés de celui de Directeur général de sa filiale Assurance. En 1995, il créa sa propre compagnie, opérateur clé des métiers de service (finance, assurance, assistance, crédit à la consommation), un groupe

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géant qui allait acquérir deux des plus importantes sociétés d’assurance marocaines, en plus d’un groupe panafricain d’assurance. Il est, par ailleurs, vice-président de la Fédération Marocaine des Sociétés d’assurance et de réassurance et membre du comité d’investissement de la Caisse Interprofessionnelle Marocaine de Retraite. Figure très connue du monde économique et social marocain, Moulay Hafid Elalamy a été Président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc de 2006 à 2009. Membre de la Fondation Mohammed V pour la Solidarité, Moulay Hafid Elalamy est également trésorier de l’Association Lalla Salma de prévention et de traitement des cancers.


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FOCUS

AFRIQUIA, SHELL, TOTAL : QUI VA GAGNER LA GUERRE DES PRIX ?

A

u lendemain de la libéralisation du marché pétrolier, le contexte concurrentiel s’est prêté à une guerre des prix plus particulièrement entre les trois leaders de la distribution de carburant que sont : Afriquia, Shell et Total. Le petit exercice de dresser un tableau comparatif des prix sur la première quinzaine du mois de juin 2016 laisse dégager un différentiel de 0,60 centime/litre de diesel (Gasoil 10) et de 0,15 centime/ litre de l’essence (Super sans plomb). Afriquia offre les prix les moins chers, suivie de près par Shell. En revanche, Total pratique un prix relativement élevé par rapport à ses deux principaux concurrents, puisque la différence peut aller jusqu’à 0,50 centime/litre de diesel et de 0,12 centimes/ litre de l’essence. Une coquette somme à ne pas négliger pour ceux qui cherchent à économiser, et partant arrondir leur fin de mois. Mais qu’est-ce qui fait cette différence aussi significative que souhaitable? D’abord, il y a les coûts de gestion et d’exploitation, lesquels évoluent de façon directement proportionnelle à la taille de chaque entreprise. S’en suit, la qualité et la performance des carburants. Là, un constat sans appel : les premiers retours d’une enquête que nous menons (elle sera publiée ultérieurement) montrent que le meilleur carburant n’est pas forcément celui le plus cher. Contactés

par Libre Entreprise, les trois leaders du marché, chacun à sa politique tarifaire défendant, citent la qualité du produit et ses effets sur les performances du moteur et sa durée de vie. Sans compter les économies de carburant à réaliser. La formule secrète réside donc dans la composition chimique des additifs. A ce titre, la marque Shell, représentée par son franchisé exclusif, Vivo Energy Maroc, se targue d’atteindre les plus hautes palmes en matière de consommation et d’économie. Quoi qu’il en soit, la guerre affichée des prix cache une autre à vocation secrète cette fois-ci,

intérieurs n’ont subi qu’une baisse de l’ordre de 7% durant la même période. Adil Ziadi, président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM), nous explique que « les charges fixes représentent la part la plus importante du prix du carburant. Les taxes perçues par l’État (TIC, TVA, etc.) dépassent la moitié du prix ». Selon une étude du Ministère des Finances, « les prix des produits pétroliers sont déterminés par quatre composantes : le prix de reprise du produit raffiné, les droits et taxes, la marge de distribution et le différentiel de transport ». Quant aux marges bénéficiaires, la même source note : « Se procurant les produits pétroliers au prix de reprise, les sociétés de distribution les vendent aux stations- service au prix T.T.C augmenté de la marge de distribution (3%). De leur côté, les distributeurs finaux les mettent à la disposition des utilisateurs moyennant une marge de vente au détail (3%) ». Ceci dit, il y a fort à parier qu’avec la chute historique des prix pétroliers, les marges brutes des distributeurs avaient légèrement évolué. Sachant que ceux-là même profitent de cette manne en payant moins le transport de leurs marchandises. Du pain bénit dans un contexte économique incertain qui assure tout de même des marges confortables. Sinon, avez-vous entendez parler de remise ou de rabais sur le litre de l’essence ou de diesel acheté?

“ Les premiers retours d’une

enquête que nous menons montrent que le meilleur carburant n’est pas forcément celui le plus cher ”

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les marges bénéficiaires. Le doute étant permis, une question s’impose pour autant : les marges brutes des distributeurs de carburants évoluent-elles vers le haut ou vers le bas ? La question nous renvoie à une autre plus légitime, prise et placée dans son contexte, d’ailleurs. Les prix à la pompe ne baissent pas aussi vite que le cours du baril à l’international ? Autrement dit, la chute du cours du brut n’était pas bien répercutée dans les prix à la pompe. Alors que le cours mondial ait baissé de plus de 30%, tombant de 50 dollars pour passer sous la barre des 30 dollars, les prix

QUESTIONS

Hind Mejjati Alami, Communications Manager Vivo Energy Maroc

q Avec la mise en place de la décompensation, on assiste à une guerre des prix entre les distributeurs nationaux. Pouvez-vous nous parler de votre stratégie commerciale? G Au niveau des carburants, nous sommes le numéro 1 du marché avec une part de 25%. Nos produits offrent une économie de carburant et une amélioration des performances. Ces qualités distinctives sont le fruit de recherches scientifiques effectuées dans différents laboratoires de Shell. Nos carburants doivent leur qualité exceptionnelle à leur propre formule. La composition 14

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« NOS CARBURANTS DOIVENT LEUR QUALITÉ EXCEPTIONNELLE À LEUR FORMULE UNIQUE » unique des additifs permet de tirer profit au maximum de chaque goutte de carburant en assurant des performances optimales. q Peut-on avoir une idée sur le nom des additifs ? G Nous ne pouvons pas divulguer les composants des additifs pour des raisons de concurrence. Secret professionnel oblige. q Vos carburants sont plus chers que ceux des concurrents…? G La qualité à un prix. Mais ce qui justifie ce prix relativement cher par rapport à la concurrence, ce sont les additifs supplémentaires qui différencient nos carburants comparativement au marché.


FOCUS

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QUESTIONS

Arnaud Le Foll, DG Total Maroc

q Avec la mise en place de la décompensation, on assiste à une guerre des prix entre les distributeurs nationaux. Pouvez-vous nous parler de votre stratégie commerciale? G En termes de prix, les principales composantes sont les taxes et les cotations des produits pétroliers sur les marchés internationaux. Total Maroc en tient compte. Il est aussi en mesure de réagir rapidement aux décisions prises par la concurrence. Cela étant dit, il est faux de penser que les automobilistes ne s’intéressent qu’au prix. La qualité du réseau des stations-service, le niveau des standards, la confiance dans la qualité des produits, la richesse de l’offre de carburants et de services, tous ces éléments sont autant voire plus importants aux yeux des clients, et Total Maroc l’a bien compris. q Nous avons remarqué que le carburant d’un distributeur (pour ne pas le citer) attire davantage de consommateurs. Comment Total Maroc cherche-t-il à améliorer les performances de ses produits ? G Total Maroc est le premier distributeur à avoir lancé un

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« NOUS SOMMES EN MESURE DE RÉAGIR RAPIDEMENT AUX DÉCISIONS PRISES PAR LA CONCURRENCE » carburant haute performance au Maroc, Total Excellium, et le seul à chiffrer cette performance, avec jusqu’à 89% d’encrassement en moins, ce qui nous donne un temps d’avance sur la concurrence. Tout cela est bien connu des automobilistes comme le montrent nos chiffres de vente. Le lancement de Total Excellium est très prometteur, et nous allons continuer à le déployer pour le rendre accessible sur tout le territoire. q Quoi de neuf chez Total Maroc avec l’approche de la saison estivale ? G Total Maroc va cette année encore être au grand rendezvous de l’été au service des voyageurs qu’ils résident au Maroc ou reviennent de l’étranger. Mise à niveau de l’accueil en stations-service, nouvelle offre de restauration avec La Croissanterie, stands additionnels pour les boissons et encas, boutiques rénovées, animations pour toute la famille, disponibilité de notre nouveau carburant Excellium, etc. La saison estivale est la période de pointe et Total Maroc sera mobilisé pour que tout se passe bien.

QUESTIONS

« AFRIQUIA EST LE NUMÉRO 1 DU MARCHÉ ET PRATIQUE LES PRIX LES MOINS CHERS »

Adil Ziadi, DG du pôle Carburant et Lubrifiant à Afriquia SMDC

q Avec la mise en place de la décompensation, on assiste à une guerre des prix entre les distributeurs nationaux. Pouvezvous nous parler de votre stratégie commerciale? G Le prix fixé par le marché est celui résultant des fluctuations des cours du baril de pétrole à l’international. Il faut savoir qu’Afriquia est le numéro 1 du marché des carburants, avec une part de près de 40%, et pratique les prix les moins chers au marché. Jugez-en par vous-même. La logique du marché veut que chacun ait sa politique des prix. D’ailleurs, les stratégies de fixation des prix dépendent des coûts d’exploitation, de fabrication, de marketing, etc. Dans le but de gagner des parts de marché, certains n’hésitent pas à abaisser les prix par rapport à la concurrence. q Comment trouvez-vous la différence entre les prix à la pompe?

G Comme je viens de l’expliquer, il y a plusieurs manières de tarifer le produit. Je pense aussi que les coûts de transport et logistique en lien avec les exigences d’approvisionnement apportent leurs lots de contribution. q Nous avons remarqué que le carburant d’un distributeur (pour ne pas le citer) attire davantage de consommateurs. Nous avons remarqué que le carburant d’un distributeur (pour ne pas le citer) attire davantage de consommateurs. Comment Afriquia cherche-t-elle à améliorer les performances de ses produits ? G Encore une fois, permettez-moi de vous rappeler que nous sommes le numéro 1 du marché des carburants. Nous proposons des carburants de qualité supérieure dont les performances sont testées à travers les contrôles de qualité et approuvées sur le marché.

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ACTU ADM

«LE PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ N’EST PAS LA SOLUTION IDÉALE!»

L

e partenariat public-privé (PPP) ne semble pas être le mode de financement idéal pour le développement et la gestion des projets d’infrastructures autoroutières au Maroc. A l’origine de ce constat, Anouar Benazzouz, directeur général de la Société des autoroutes du Maroc (ADM). « Le PPP garantit la réussite de projets de courte durée… », soutientil, à l’occasion de la troisième édition du rendez-vous ADM Press meeting, tenue le 27 mai dernier à Casablanca. La question est soulevée à un moment où ADM atteint sa maturité et que son modèle économique et financier, aussi complexe soit-il, puise ses ressources pour ne pas dire ses cartouches. À la clé, une dette de 40milliards de dirhams, un crédit TVA de plus de 5 milliards de dirhams et une perte sèche au titre de l’exercice 2015 de plus de 2 milliards de dirhams. La question s’est posée également à la veille du nouveau contrat programme prévu prochainement (d’ici à fin 2016), selon Benazzouz. Ce dernier informe que 800 kilomètres additionnels sont envisagés dans le cadre du futur contrat programme avec l’État. Portant, ainsi, le réseau autoroutier national à 2600 km à péage. En minimisant le poids du PPP comme alternative viable pour financer de nouveaux investissements, Benazzouz pense en fait à quelque chose. Restructuration financière ! D’ailleurs, une étude sur la restructuration financière de la société ADM est en cours de réalisation. Pour bien comprendre le modèle économique de la société concessionnaire d’autoroutes, il faut garder à l’esprit que l’on parle d’un investissement public qui relève de décisions politiques 16

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et de choix stratégiques, bien loin des considérations de profitabilité court-terme. Benazzouz assure que le point d’équilibre entre charges et produits ne peut être atteint qu’après 15 ans environ, suivant le trafic et les coûts d’entretien et d’exploitation. « Pour équilibrer les coûts de l’axe autoroutier Berrechid-Beni Mellal par exemple, il faudrait que la circulation moyenne dépasse la barre des 8000 véhicules par jour », explique-t-il. À part le volume encore faible du trafic autoroutier au Maroc, et partant des recettes de péage, Benazzouz attire l’attention sur l’ingénierie financière et le décalage entre la durée de concession (un horizon incertain de plus de 40 ans) et celle de remboursement des emprunts. Autrement dit, le patron est pris entre deux feux : une rentabilité de long terme liée à des investissements initiaux lourds et une dette importante à gérer et à rembourser au bout d’une période entre 10 et 15ans. À titre d’information, les investissements autoroutiers sont financés par des contributions du Budget général de l’État et du Fonds Hassan II pour le développement économique et social

sous forme de dotations en capital à hauteur de 25%, ainsi que par des emprunts internationaux et des émissions d’emprunts obligataires, garantis par l’État. Ce choix fait par l’État tiendra-t-il la route sur la durée, sachant qu’un pays comme la France finance ses autoroutes par les recettes de péage? Benazzouz juge que les tarifs de péage (encadrés par l’État) ne reflètent pas la valeur réelle de marché (Cf 3Questions). Des travaux difficiles et longs, des coûts élevés avant de pouvoir récupérer les recettes. Il détaille que le coût du kilomètre varie entre 30 et 40 millions de dirhams. Les ouvrages et le tunnel sont évalués respectivement à 70 et 100 millions de dirhams. Tandis que l’évaluation du coût d’un échangeur peut aller jusqu’à 80 millions de dirhams sans compter le foncier. Face aux investissements et aux coûts lourds, une innovation permanente s’impose pour optimiser les dépenses et répondre aux mutations comportementales et environnementales. Ainsi, par souci d’économie d’eau, ADM a développé la technique de compactage à sec, unique au monde, qui permet d’économiser


ACTU 10%, soit 16 litres/m3. La formule propre à ADM est déjà exportable et sollicitée par bien de pays comme le Japon par exemple, nous informe Abdelkrim Derradji, DGA d’ADM. Ajoutant que ses équipes travaillent sur des projets scientifiques pour la lutte contre l’érosion des talus autoroutiers. Il assure avoir développé des plantes cactées généralement peu

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QUESTIONS

exigeantes en eau. Jawaz à plein pot ! L’optimisation des bénéfices passe aussi par l’innovation technologique. « Lancé à peine deux ans, le service de télépéage Jawaz a rencontré un très grand succès, avec 29000 tags vendus à ce jour», assure Benazzouz. Après une période de test discrète, le « TAG », un

« UNE HAUSSE DE PLUS DE 2% EN 2016 » q Vous dites toujours que l’évolution des résultats d’ADM est fonction de la croissance économique générale. Quelles sont vos projections de croissance pour 2016 ? G Après une année 2015 que je peux qualifier grosso modo de bonne, nous tablons pour l’année en cours sur une hausse de plus de 2%. Bien que cette corrélation entre activité économique et niveau de trafic reste relative. Je tiens à souligner que nous constatons de jour en jour un changement dans les habitudes des marocains en situation de mobilité. L’autoroute est de plus en plus fréquentée et son intégration dans son environnement urbain nécessite du temps.

Anouar Benazzouz, Patron d’ADM

boîtier collé au parebrise permettant d’effectuer automatiquement le péage en décomptant le montant du solde du client, sera généralisé sur l’ensemble des sections autoroutières tout au long de l’année 2016. Fier de son bilan, Benazzouz conclut qu’ « ADM aura rempli l’engament pris avec l’État dans le cadre du contrat programme 2008-2015 ».

q Le prix du péage autoroute est élevé au Maroc. Qu’en pensez-vous ? G Sachez que le prix du péage est fixé en fonction de la structure des coûts (construction, entretien, etc.)

L’objet principal d’ADM et non pas de chercher à réaliser des bénéfices, mais de couvrir en premier lieu ses frais de fonctionnement et d’améliorer sans cesse la sécurité et le confort des usagers. Il est important de savoir aussi que la construction d’un axe autoroutier résulte d’une décision politique et dépend des choix stratégiques du pays. Autre point crucial, nous contractons des prêts pour une durée ne dépassant pas en général 15 ans. Alors que la durée réelle d’amortissement du bien financé pourrait aller jusqu’à 50ans. q Beaucoup d’automobilistes jugent le prix de l’autoroute Berrechid-Beni Mellal un peu cher… G Ce qu’il faut savoir c’est que le prix pratiqué sur ce tronçon-là ne déroge pas à la règle. Je vous assure que c’est le même prix que celui fixé pour le reste des autoroutes. Sachez aussi que les tarifs en vigueur n’ont changé depuis une dizaine d’années. M.M

INSTABILITÉS GÉOTECHNIQUES ADM a poursuivi jusqu’à fin décembre 2015, le traitement des instabilités de terrain constatées sur son réseau autoroutier. Il s’agit principalement des sections suivantes :

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AUTO

VUL

MERCEDES SORT DU LOT Face à un marché en berne, pas question pour Mercedes de reculer d’un iota, elle qui a su conserver ce qui fait sa force : la motorisation «Made in Germany ». En effet, à fin mai 2016, les ventes de véhicules utilitaires légers de la marque à l’étoile ont légèrement évolué pour se situer à 119 unités contre 118 un an auparavant, selon les chiffres de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam). La marque allemande a su devancer la concurrence en grignotant une

précieuse part de marché de 2,86% contre 2,54% au titre de l’année 2014 et au lieu d’une moyenne de 1,60% auparavant. Pour le seul mois de mai 2016, Mercedes a réussi à bien faire tourner les compteurs, avec une performance annuelle de 25% à 25 nouvelles immatriculations. Cet envol contraste avec les contreperformances du marché VUL. Ce dernier a essuyé une perte sèche de près de 15%, portant le total des ventes à 4167 véhicules contre 4899 un an plus tôt.

MARCHÉ AUTO

17814 +20.81 %

6931 +64.91 %

FORD

RENAULT

6907

+40.19 %

HYUNDAI

5329

+22.06 %

FIAT

4523

+18.47 %

PEUGEOT

4358

+20.59 %

VOLKSWAGEN

4219

+88.01 %

Citroën

2615

+31,87%

NISSAN

2575

+39.87 %

TOYOTA

2178

+24.89 % Source AIVAM

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TIC MAROC TELECOM

L’INTERNET TRÈS HAUT DÉBIT SUR FIBRE OPTIQUE DISPONIBLE La fibre optique jusque chez le client, FTTH ou ‘’Fiber To The Home’’, de Maroc Telecom est aujourd’hui disponible dans l’ensemble des grandes villes du Maroc, selon l’opérateur historique. Après une phase d’expérimentation concluante au niveau de quartiers pilotes à Casablanca et Rabat, Maroc Telecom fournit désormais le service dans l’ensemble des grandes villes du Royaume. La Fibre de Maroc Telecom est installée jusqu’à l’intérieur du domicile ou du lieu de travail des clients

INJAZ 2016

INWI ÉQUIPE LES ÉTUDIANTS MAROCAINS Inwi se mobilise pour équiper les étudiants marocains en matériel informatique et en solutions de connexion Internet. Selon un communiqué de l’opérateur, le programme Injaz 2016 comprend 4 packs subventionnés démarrant à 690 dirhams et qui sont composés d’un ordinateur ou une tablette avec clavier détachable, un abonnement internet 4G illimité de 12 mois et un équipement mobile de connexion 4G : le MIFI. Ce dernier est proposé en exclusivité par inwi et il permet aux étudiants de bénéficier d’un wifi accessible à plusieurs équipements en même temps.

CHIFFRE CHUTE DES SMS ÉCHANGÉS DE MOITIÉ ! LE NOMBRE DE SMS ÉCHANGÉS DURANT LES TROIS PREMIERS MOIS DE 2016 S’ÉLÈVE À 2,37 MILLIARDS D’UNITÉS EN BAISSE DE 47,84% SUR UN AN.

pour leur apporter les meilleurs débits avec tout le confort et la qualité de service garantis par cette technologie. Deux débits sont proposés : 50 et 100 Mbps. Par ailleurs, les clients ont le choix entre un accès Fibre optique seul ou intégré à l’offre MTBox. MTBox Fibre optique permet des appels illimités vers les Fixes nationaux, et selon le débit choisi, 5 ou 10 heures de communications gratuites vers les Mobiles nationaux et l’accès au bouquet Prestige ou Evasion.

MÉDITEL

NOUVELLE PERTE DE PART DE MARCHÉ L’analyse de l’évolution trimestrielle des parcs de Médi Telecom dans la téléphonie mobile et l’internet montre que l’opérateur a perdu du terrain. Entre décembre 2015 et fin mars 2016, le parc de méditel s’est inscrit en baisse de 4,14%, avec une part de marché de 31,31%. S’agissant du parc Internet global, le 2éme opérateur national a vu sa part de marché se contracter

pour s’établir à 22,59% contre 25,48% sur la même période de référence. Il en est de même pour le parc Internet mobile où sa part de marché est tombée de 27,65 % à 24,58%.

ORANGE

NOUVEAU CENTRE DE SERVICES POUR SOFRECOM La société Sofrecom, filiale du groupe Orange, a annoncé l’ouverture à Casablanca d’un nouveau Centre de Services International. Cette nouvelle entité créera 400 emplois à haute valeur ajoutée dédiés à la transformation numérique des administrations, des territoires et des entreprises d’ici à 2020. Elle

mettra en œuvre des méthodes agiles de développement des projets IT et digitaux des clients français et marocains de Sofrecom afin d’accélérer leur programme de transformation numérique : cycles courts de développement, co-création de solutions avec le client, focus sur l’expérience utilisateur…

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AGRO

LA PHRASE LIBRE Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la Pêche Maritime

«Il faut continuer dans le même état d’esprit, tout en tirant profit au maximum de la nouvelle dynamique insufflée par la régionalisation»

PPP 16.000 HA DE PLANTATIONS D’AGRUMES A fin décembre 2015, le total des opérations du partenariat public-privé (PPP) a porté sur une superficie de 111.000 Ha répartie sur 835 projets attribués. Près de 14 milliards de dirhams d’investissements engagés ont concerné principalement la production végétale (2,2 milliards de dirhams), l’élevage (1 milliard de dirhams), et les unités de valorisation (1,3 milliard de dirhams), en plus des actions transverses liées à la mise à niveau des exploitations concernées à savoir les aménagements hydro-agricoles et fonciers (4,7 milliards de dirhams). Ils ont permis la création de 42.000 équivalent emploi permanent dont 687 ingénieurs et 1563 cadres de maitrise. L’opération a permis l’équipement de 37.500 ha en irrigation localisée et l’installation de 100 unités de valorisation modernes. En matière de production végétale, on retrouve en premier lieu les plantations d’agrumes avec de 16.000 Ha et l’olivier avec 13.000 Ha. En matière de production animale, les réalisations ont porté sur l’acquisition de 9000 vaches, 18.000 têtes d’ovins, et la construction de près de 80.000 m² d’étables modernes et 25000 m² de bergeries ainsi que la mise en place de 45 poulaillers. MAP

CRÉDIT AGRICOLE DU MAROC UN MANQUE À GAGNER DE 250 M DH La cour des comptes dans son dernier rapport souligne que « dans le cadre de sa mission de service public, le conseil de surveillance impose au CAM de facturer un taux d’intérêt à la petite agriculture ne dépassant pas 5%, engendrant un manque à gagner annuel en termes de produit net bancaire estimé à 250 millions de dirhams ».

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SONACOS-BIOPHARMA-SOSIPO VERS LA LIBRE ENTREPRISE Dans son dernier rapport, la cour des comptes recommande la privatisation de bon nombre d’EEP opèrant encore dans des domaines ouverts à la libre entreprise avec des dimensions parfois modestes, parfois même de la PME. Il cite les exemples de SONACOS, société opérant dans le domaine des semences certifiées. « Cette entreprise publique pourrait faire l’objet d’une ouverture de capital ou même d’une privatisation », est-il noté. Il y a aussi la société BIOPHARMA opérant dans la production de vaccins animaux. Une activité qui connaît déjà l’intervention du secteur privé. Enfin, SOSIPO, la société gère les silos portuaires. Cette activité ne nécessite plus l’intervention du secteur public, activité exercée aussi par des opérateurs privés, est-il précisé.

MOROCCO AWARDS 2016 COSUMAR PRIMÉE Le rideau est tombé au mois de mai dernier sur la 7e édition des Morocco Awards organisés par l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC). Cosumar remporte le prix du centenaire de la propriété industrielle. Le leader marocain du sucre a été consacré parmi les 7 meilleures marques marocaines de l’année, dont BMCE Bank of Africa, Royal Air Maroc, Eko geste, Jibss Ghazala, etc.

DARI COUSPATE 2 NOUVELLES LIGNES DE PRODUCTION À L’HORIZON 2017-2018

Clextral livrera cet automne au roi du couscous, Dari Couspate, une 8ème ligne de production de couscous (Evolum CC18), dont la mise en marche est prévue au second semestre 2016, informe la société française dans un communiqué. « Et ce ne sera pas la dernière. Car les deux partenaires viennent de signer en juin une nouvelle commande : l’équipementier stéphanois installera, en 20172018, une neuvième ligne puis une dixième pour produire des pâtes, dans le cadre d’un contrat qui se chiffre en millions d’euros », est-il souligné. Il s’agit d’uneligne de production de couscous d’une capacité de 1800kg/heure et d’une autre de pâtes courtes d’une capacité de 1800 kg/heure. Pour rappel, Daricouspate est en train d’investir 50 millions de dirhams, pour porter sa capacité annuelle de production à 90.000 tonnes au lieu 65.000 tonnes/an actuellement.


IMMOBILIER PEACOCK INVESTMENTS HOLMARCOM LOGE LES SÉNÉGALAIS DU MAROC

Le Groupe Holmarcom, à travers sa filiale sénégalaise Peacock Investments, a signé une convention avec l’Association des Ressortissants Sénégalais Résidant au Maroc (ARSEREM). Après la convention récemment signée avec le Port Autonome de Dakar, Peacok Investments (filiale sénégalaise du Groupe Holmarcom) a signé fin mai dernier à Casablanca une nouvelle convention avec l’Association des Ressortissants Sénégalais Résidant au Maroc (ARSEREM). Objectif : faire profiter les membres de cette association de logements à des conditions avantageuses dans le cadre du projet Cité des Fonctionnaires à Dakar. En fonction de leur besoin, les bénéficiaires peuvent choisir entre deux types de villas construites sur une superficie de 150 m² : Villa F3 (2 chambres + salon) ou Villa F4 (3 chambres + salon). Et ceux qui souhaitent construire euxmêmes leur villa, peuvent opter pour l’achat d’un terrain viabilisé de 150 m².

Al Omrane

UN STOCK DE PRODUITS FINIS D’ENVIRON 15 MMDH Selon le dernier rapport de la cour des comptes, la Holding d’aménagement Al Omrane (HAO) connait, depuis 2010, une stagnation dans tous ses agrégats. Sa structure financière se caractérise par un niveau élevé des stocks des produits finis qui ont atteint, à fin 2015, environ 15 milliards de dirhams (MMDH). Ce montant représente l’équivalent de trois années de son chiffre d’affaires. C’est le signe d’une rotation très lente des actifs qui présente un risque quant à la viabilité économique et financière du groupe. Le business model de cette entreprise publique devrait être redéfini dans le sens de la réalisation des projets pilotés par l’Etat en matière d’éradication de l’habitat insalubre et la restructuration urbaine.

ETUDE 78% DES MAROCAINS NE PEUVENT DÉPENSER PLUS DE 400.000 DH ! Le pouvoir d'achat immobilier reste faible. C’est du moins ce qui ressort de la dernière étude relative à l’enquête nationale sur la demande en habitat. Ainsi, la capacité d'achat de 78% des acquéreurs immobiliers ne dépasse pas les 400.000 DH. Dans le détail, l’étude a soulevé que 40,6% des demandeurs souhaitent acquérir un bien de valeur allant de 140.000 à 250.000DH. Au moment où 22,7% souhaitent acquérir un bien de valeur allant de 260.000DH à 400.000DH. 17,6% des futurs acquéreurs souhaitent avoir un bien d’une valeur comprise entre 410.000 et 950.000DH. Sur le chapitre de la superficie du bien immobilier demandé, 80% des logements demandés sont d’une superficie comprise entre 50 et 100m². Quant au degré de satisfaction du logement actuel occupé par les ménages enquêtés, seulement 54,6% déclarent qu’ils sont satisfaits de leur logement.

ADDOHA UN PROGRAMME DE RACHAT D’ACTIONS DE 225,7 MDH MAXIMUM L’Autorité marocaine des marchés des capitaux (AMMC) a visé dernièrement une notice d’information relative à un programme de rachat d’actions du groupe Addoha dans la limite de 225,7 millions de dirhams. Les principales caractéristiques du programme susmentionné sont : • Nombre maximum d’actions à détenir : 3.225.571 actions (soit 1,0% du capital) ; • Prix maximum d’achat : 70 DH par action ; • Prix minimum de vente : 40 DH par action ; • Durée du programme : 18 mois à compter du 14 juillet 2016 ; • Mode de financement : Par la trésorerie et les concours bancaires

CHIFFRE A FIN AVRIL 2016, LES VENTES DE CIMENT ONT PROGRESSÉ DE 3,49% À PLUS DE 5 MILLIONS DE TONNES EN COMPARAISON ANNUELLE.

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TRANSPORT ET LOGISTIQUE MLA 2016

RACHID TAHRI SACRÉ PROFESSIONNEL DE L’ANNÉE Rachid TAHRI, patron de STC MAROC, entreprise de Transport International et de Freight Forwarding, a reçu le Prix du professionnel de l’année 2016 décerné par le jury à l’occasion des Moroccan Logistics Awards (MLA 2016) célébrés à Casablanca au mois de mai dernier. Il a à son actif de grands apports à la profession «notamment en matière d’amélioration de la logistique de l’import-export, le développement des compétences, l’optimisation de la logistique urbaine et la promotion de l’externalisation logistique», note le jury. Pour rappel, Tahri est Vice-Président de la Fédération du Transport-CGEM et Président de l’Association des Freight Forwarders du Maroc (AFFM).Il est également Président du Groupement Interprofessionnel d’Aide au Conseil Transport et Logistique (GIAC TRANSLOG) et Président Délégué de l’Association Marocaine du Transport International Routier (AMTRI).

TRANSPORT MARITIME

AFRICA MOROCCO LINKS EMBARQUE Africa Morocco Links a démarré ses activités sur le détroit pour desservir dans un premier temps la ligne Tanger Med-Algésiras. La nouvelle compagnie maritime marocaine, détenue à 51% par BMCE Bank Of Africa et à 49% par le groupe grec Attica, passe de trois à huit rotations par jour moyennant ses deux ferrys à partir du 1er juillet 2016. A noter que Diagoras, l’un des premiers bateaux affrétés, est d’une capacité de 1 465 passagers et 400 véhicules.

EMIRATES

BANGKOK A SA 7ÈME LIAISON Afin de répondre à la demande croissante pour la destination de Bangkok, la compagnie Emirates Airlines a mis en place une 7ème liaison entre Dubaï et la capitale Thaïlandaise. La nouvelle fréquence sera exploitée en Boeing 777-300ER et vient s’ajouter aux quatre vols quotidiens en Airbus A380 et aux deux vols quotidiens en Boeing 777. Emirates vise ainsi à faciliter davantage les opportunités de voyage et de commerce entre la Thaïlande et son réseau global qui comprend environ 150 destinations. 22

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«RAM-SPÉCIAL ETÉ »

DÉTAILS DES VOLS ADDITIONNELS Dès le 27 juin, plus de 320 000 sièges supplémentaires ont été programmés et 14 avions sont venus renforcer la flotte de la Royal Air Maroc(RAM), dont 2 nouveaux B.787. Ainsi, la compagnie propose un vol quotidien supplémentaire sur la ligne CasablancaNew York. Elle renforce considérablement son offre également sur la ligne Casablanca-Montréal où deux vols quotidiens seront programmés sur une grande partie de la pointe. En France, elle va augmenter son offre en proposant 80 fréquences hebdomadaires supplémentaires entre les deux pays, portant ainsi son offre à 223 fréquences par semaine. Le renforcement du dispositif d’été bénéficiera également aux routes aériennes desservies en Afrique. Ainsi, deux à trois fréquences par jour seront programmées vers les lignes historiques à destination de Dakar et d’Abidjan (Côte d’Ivoire) dont plusieurs vols décollant de Casablanca en horaires de jour. Outre la ligne reliant Casablanca à la capitale du Sénégal (12h15 GMT), la compagnie lancera, pour la première fois, une ligne supplémentaire entre Casablanca et Abidjan en vol de jour (11h55 GMT). En outre, Royal Air Maroc reliera directement Casablanca à Bamako et Conakry à raison de dix fréquences par semaine pour chacune des deux liaisons. Les vols vers Niamey, Cotonou, Lomé, Lagos et Ouagadougou seront programmés en vols quotidiens. Les lignes vers Banjul et Bissau seront quant à elles découplées (sans arrêt en escale) pour un meilleur confort des passagers.

AMDL

LE MAROC ORGANISE L’EUROLOG 2018 Une première pour le Maroc. L’Association européenne de la logistique (ELA) a choisi le Maroc pour l’organisation de la 27ème édition du Congrès International de la Logistique – EUROLOG 2018. « L’EUROLOG sera organisé en 2018 pour la première fois en dehors du continent européen par l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique et ses partenaires nationaux avec le soutien et la coordination d’ELA », informe l’Agence. A noter que le Maroc est le premier pays africain et arabe devenu membre à part entière à l’Association Européenne de la Logistique.


COMMERCE EXTÉRIEUR

LA PHRASE LIBRE Mohammed ABBOU, Ministre chargé du Commerce Extérieur

«L’année 2016 sera marquée par l’élaboration d’une nouvelle vision de développement des échanges extérieurs à l’horizon 2025» IMCCI

COTISATION DE 5.000 DH POUR LES PME Le coup de lancement de la Chambre de commerce indomarocaine (IMCCI) a été donné le 31 mai 2016 à Rabat en présence du chef du gouvernement, M. Abdelilah Benkiran et le vice-président indien, Mohammad Hamid Ansari. IMCCI, organisme à but non lucratif, a pour mission d’être reconnu comme un acteur clé dans le développement des relations commerciales bilatérales, selon Colin Nebhwani, le président. A titre d’information, IMCCI siège à l’Ambassade de l’Inde au Maroc. Pour les cotisations : 10.000 DH pour les Grandes Entreprises, 5.000 DH pour les PME et 2.500 DH pour les étudiants, les retraités, les institutions académiques, les personnes intéressées par les affaires (Inde-Maroc), sauf les employés d’une organisation ou d’une entreprise. Pour plus d’informations, un site internet dédié est mis en place : www.inmocham.org.

FUSION MAROC EXPORT-AMDI

UNE NOUVELLE AGENCE VOIT LE JOUR Elle s’appelle l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations. Elle est née de la fusion de l’Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), le Centre marocain de promotion des exportations (Maroc Export) et l’Office des foires et expositions de Casablanca (OFEC). Elle ne sera effective qu’après l’installation du prochain gouvernement. « Le but étant de consolider la coordination des opérations et de rationaliser les ressources humaines et financières dans ce domaine », rapporte la MAP.

PAPIER EN BOBINE ET EN RAME

L’ENQUÊTE QUI DÉRANGE L’Association marocaine des importateurs de papiers et cartons (ADPAC) monte au créneau pour contester la décision du Ministère du Commerce extérieur à la fin de son enquête de sauvegarde sur les importations du papier. Le Ministère décide en fait de frapper les importations de ses produits d’un droit additionnel de 25 % pour une durée de 4ans. Ce droit dégressif, passera à 22,5% le 1er janvier 2017, puis à 20% (1er janvier 2018), à 17,5% (1er janvier 2019) et à 15% (1er janvier 2020). Sont exemptes de cette mesure, les importations de papier en bobine et en rame destinées à la production des articles d’édition visés à l’article premier du Dahir du 3 mai 1952 (8 chaabane 1371) fixant le régime douanier de certains articles d’édition. A part le droit ad valorem jugé « trop élevé », ce qui dérange dans cette affaire c’est que le seul producteur national, Med Paper à l’origine de l’ouverture de cette enquête, « n’est pas en mesure de proposer le meilleur rapport qualité-prix par rapport à la concurrence étrangère. Sans parler du respect des normes». A noter que Med Paper a essuyé une perte sèche de plus de 20 millions dirhams au titre de l’exercice 2015. La société avait fait l’objet en 2009 d’un contrôle fiscal, dont le montant du redressement hors pénalités et majorations de retards s’élève à environ 3,7 millions de dirhams.

ENQUÊTE DE SATISFACTION

MAROC EXPORT SÉDUIT TOUJOURS ! 7,6/10. Telle est la note de satisfaction globale qui ressort de l’enquête menée par Maroc Export en 2015 auprès de ses clients. Un score qui a légèrement progressé par rapport à 2014 (+0,2 points) et qui montre que l’établissement public associe ses clients dans l’évaluation de la qualité de service fournie. L’enquête menée auprès d’un panel de 350 sociétés ayant bénéficié au moins une fois au cours de l’année 2015 de ses prestations, laisse dégager que le taux de fidélisation des clients augmente de plus en plus au même titre que le capital confiance. Ainsi, 97%des entreprises sondées envisagent de recourir à nouveau aux prestations de Maroc Export, dont 88% sont certaines de le faire.

BON À SAVOIR MCI SOUSCRIPTION DES ENGAGEMENTS D’IMPORTATION Sont dispensés du visa du Ministère du Commerce Extérieur: •Les administrations, établissements et entreprises publiques; •Les coopératives disposant d’un identifiant ; •Les régies ; •Les centres culturelles et établissements scolaires étrangers ; •Les domaines royaux ; •Les collectivités locales et leurs groupements.

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EVENEMENT RETRAITE

LA CIMR SE TOURNE VERS LES OBLIGATIONS !

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rotéger son portefeuille d’un retournement potentiel du marché des actions. Tel semble être le nouveau plan d’attaque de la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR). Prudence oblige, les actions cotées ne semblent plus être le placement le plus rentable à long terme. Pis, ils sont devenus des actifs à risque pour certains d’entre eux comme ceux immobiliers. Pour ne citer que le titre Alliances, que seul son nom donne la chair de poule à Khalid Cheddadi, PDG de la Caisse. D’ailleurs, aujourd’hui le portefeuille de l’organisme de prévoyance sociale privé ne compte plus aucun titre contre 191.455 actions en 2014. Présentant les résultats financiers 2015, Cheddadi affirme qu’il veut «équilibrer entre actions et obligations ». Avoir un profil de risque équilibré pour lui veut dire vendre une partie des actions au moment où le marché boursier affiche un retrait des bénéfices de l’ordre de 5%. L’allocation d’actifs stratégique permettra de ramener la part des actions dans le portefeuille financier à moins de 50% au lieu de plus de 55% en 2015. Sachant que la valeur estimative du portefeuille CIMR (actions, obligations, OPCVMs, valeurs non cotées, placements immobiliers, devises et or) s’est établie à fin 2015 à près de 45 milliards de dirhams. Douteux, quant au placement en actions, comme étant le meilleur placement financier, le patron de l’association 24

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à but non lucratif annonce vouloir s’investir davantage dans les obligations et infrastructures, projets de développements, etc.

“ Cheddadi affirme qu’il veut équilibrer entre actions et obligations en vue d’avoir un profil de risque équilibré ” Sans pour autant se désengager complètement de l’immobilier. « Nous investirons dans la promotion immobilière et l’immobilier locatif… », précise-t-il. La quête du rendement est de nouveau confirmée, d’ailleurs, le bilan actuariel montre une fois de plus, la nécessité d’une augmentation régulière du nombre des actifs cotisants. A défaut, il faudrait « accéder à un statut qui lui permette de rallier dans l’avenir toutes les entreprises non adhérentes », lit-on dans le rapport du conseil d’administration. On ne sait pas encore si le nouveau statut de Société mutuelle des retraites (SMR) auquel se transformera la CIMR cette année, selon les dispositions de la loi 6412 portant création de de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (Acaps), le lui autorisera. Selon Cheddadi, le nouveau statut n’aura pas d’impact ni sur le régime ni sur le mode de gouvernance. Seulement que l’Acaps prendra le contrôle du régime, spécifie-t-il. Ce qui est sûr

c’est que la pérennité de la CIMR est confirmée encore une fois par le PDG. Il assure que la pérennité du régime est acquise sur un horizon d’au moins 50 années. Déjà pour l’année 2015, « le nombre d’actifs cotisants a augmenté de 1,5% par rapport à 2014, dépassant l’hypothèse retenue pour l’élaboration du bilan actuariel annuel, qui fixe l’évolution minimale annuelle du nombre d’actifs sur le long terme à 0,5% pour assurer le maintien de l’équilibre du régime», est-t-il souligné. Par ailleurs, l’année 2016 connaîtra une refonte globale des processus de liquidation des pensions principale et de réversion indirecte. Dans un souci d’efficacité managériale, le système d’information fait l’objet d’une étude de refonte. Toujours sur le chapitre des chantiers 2016, il a été prévu la

“ La valeur estimative du portefeuille CIMR s’est élevée à fin 2015 à près de 45 milliards de dirhams ” mise en place d’un outil de gestion des actifs gérés par le département de gestion patrimoine, l’amélioration du délai et du pourcentage des réactivations, le déploiement du processus E- Liquidation et l’externalisation des appels affiliés. Pour améliorer sa relation client, la CIMR s’engage à travailler sur les bonnes pratiques : Achat et délai de paiement, gestion des réclamations, gestion et traçabilité de courrier, etc.


EVENEMENT

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QUESTIONS

« LE POTENTIEL EST ESTIMÉ À UN MILLION D’ACTIFS COTISANTS »

PH. DR

q La réforme de la retraite traîne encore. Qu’en pensez-vous ? G Vous parlez de réforme. Où est cette réforme ? Je ne la vois pas. Le bras de fer entre gouvernement et centrales syndicales continue alors que la situation est critique. Le déficit a d’ores et déjà atteint les 6 milliards de dirhams. Et si rien n’est fait, la situation va s’empirer.

Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR

q A combien estimez-vous le potentiel de votre marché retraite? G Le Marché offre du potentiel pour élargir la couverture complémentaire à d’autres entreprises non adhérentes. Avec notre régime de

retraite par répartition, le potentiel est estimé à un million d’actifs cotisants. En 2015, le nombre d’adhérents à la CIMR s’est établi à 6.388 entreprises, ce qui équivaut à 320.315 actifs cotisants enregistrant une hausse de 1,5% par rapport à 2014. q Quelle est la part des PME ? G Les PME occupent une place importante, c’est quasiment le même poids que celui dans le tissu économique. Sur les 6.388 entreprises que nous comptons, les grandes entreprises ne représentent que 5 à 10%.

COMPOSITION DU PORTEFEUILLE

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ZOOM

ENERGIE DURABLE : BMCE BANK ET BCP AU CHEVET DES PME

C

ap sur le développement durable pour le secteur privé marocain. Les groupes BMCE Bank et Banque Populaire proposent désormais des financements aux entreprises marocaines pour améliorer leur efficacité énergétique ou investir dans les énergies propres. Les deux banques marocaines sont, en fait, associées au programme Morocco Sustainable Energy Financing Facility (MorSEFF : Ligne marocaine de financement de l’énergie durable).

“ BMCE Bank et Banque Populaire proposent désormais des financements aux entreprises marocaines pour améliorer leurs efficacités énergétiques ou investir dans les énergies renouvelables. Ces financements s’inscrivent dans le programme « Morocco Sustainable Energy Financing Facility » initié par 4 bailleurs de fonds européens mobilisant, via des banques locales, 80 millions d’euros ” Initié par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), en partenariat avec la Banque allemande de développement KfW, la Banque européenne d’investissement (BEI) et l’Agence française de développement (AFD), «MorSEFF» mobilise pour le Maroc, 26

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via des banques locales, 80 millions d’euros. Objectif, soutenir des projets privés, portés par des entreprises ou particuliers, qui réduisent le gaspillage énergétique et encouragent le recours aux sources d’énergie renouvelable. Le groupe BMCE Bank a été la première institution financière au Maroc à s’associer au programme «MorSEFF». Le groupe avait, en effet, signé en mars 2015 un accord de prêt de 20 millions d’euros avec les 4 bailleurs de fonds européens (chacun mobilise 5 millions d’euros), au profit de BMCE Bank et de sa filiale de leasing Maghrebail, pour une rétrocession à des emprunteurs secondaires éligibles du secteur privé à des fins d’investissements dans les technologies, appareils et équipements, axées sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Début 2016, un nouvel accord a été signé par ces bailleurs de fonds européens pour l’octroi d’une ligne de crédit de 20 millions d’euros à la Banque Centrale Populaire (BCP). La BERD mise 10 millions d’euros alors que l’AFD et la KfW mobilisent, chacune, 5 millions d’euros. Par ailleurs, des négociations sont en cours pour accorder 20 millions d’euros supplémentaires à BMCE Bank et autant à la Banque Centrale Populaire dans le cadre de «MorSEFF», pour financer les projets

d’efficacités énergétiques et d’énergies renouvelables portés par le secteur privé. Rappelons que la BERD avait lancé, vers mi-2000 au niveau mondial, des Mécanismes de financement de l’énergie durable (Sustainable Energy Financing Facilities, SEFFs) dans le cadre de son Initiative de l’énergie durable (Sustainable Energy Initiative). Depuis 2006, les SEFFs ont été déployées dans plus de 20 pays par le biais de 80 institutions financières partenaires. Plus de 2,5 milliards d’euros ont été versés à près de 55.000 clients, à fin juin 2015. En 2012, la BERD et ses partenaires avaient décidé d’établir un mécanisme de financement spécifique aux projets privés d’énergie durable dans le Royaume. Ce financement répond à la forte volonté du Maroc de réduire sa dépendance énergétique et de lutter contre le changement climatique. Le programme « MorSEFF » combine des prêts bancaires verts et des subventions d’investissement destinés aux PME et aux particuliers. Il comprend également un accompagnement technique des établissements bancaires et de leurs clients. Sur les 80 millions d’euros de fonds à mobiliser, environ 25% iront à des investissements dans les énergies renouvelables et 75% dans l’efficacité énergétique. S.A


GRAND ANGLE ENTRETIEN ABDELLAH EL FERGUI, PRÉSIDENT DE LA CONFÉDÉRATION MAROCAINE DES TPE-PME

« CETTE ANNÉE 2016 EST L’ANNÉE DE LA TPE »

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ue pensez-vous du statut d’Auto entrepreneur lancé en grande pompe ? Notre Confédération Marocaine de TPE-PME a été l’un des partenaires du nouveau statut d’Auto-entrepreneurs depuis 2012 lorsqu’il a été un simple projet de loi. Ce statut d’Autoentrepreneur a pris beaucoup de temps entre les deux chambres du parlement. Il a été adopté au début de 2015. Mais sans lancement a été raté. Le Ministère de tutelle à travers Maroc PME à voulu s’accaparer, à eux seuls, la gestion et le suivi de ce nouveau statut. Alors c’était la catastrophe, le nouveau statut d’Auto-entrepreneur qui vise 3,8 millions de personnes et que le gouvernement tout entier mise sur lui pour résoudre les deux grands problèmes: l’Emploi et l’informel, a été lancé sur Facebook. Oui, ce nouveau statut a été lancé dans un groupe sur Facebook par des membres de Maroc PME. Plusieurs changements sur la gestion de ce statut ont

“ Nos banques exigent des garanties pour financer les TPE ” été entrepris après nos protestations dans les journaux, médias, conférences, etc. Et aussi nos réunions avec les deux ministres Bouhdoud et Moulay Hafid Elalamy. Nous avons constaté dernièrement que lors de l’inscription à la poste, et lorsque l’autoentrepreneur vient au guichet de la poste pour retirer sa carte d’AE, le responsable de la poste exige à l’Auto-entrepreneur d’ouvrir un compte bancaire dans Barid Bank, et ceci est valable pour les 4 banques aussi qui ont signé avec Maroc PME. A nos yeux, ceci est abusif et inadmissible. Car la loi est claire, pour avoir la carte de

l’Auto-entrepreneur on ne paye rien c’està-dire 0 DH. Maintenant qu’on a passé ce stage de lancement et nous sommes dans la deuxième phase d’inscription, les choses deviennent plus sérieuses. De plus en plus de jeunes Auto-entrepreneurs me contactent sur les réseaux sociaux et dans nos pages officielles de la Confédération pour nous demander plus d’informations sur le financement, les marchés publics, etc. Nous avons appris que des associations, cabinets, chambres de commerce ... pour attirer ces jeunes à s’inscrire à l’Autoentrepreneur, ils leurs promettent des lignes de crédits dédiés et qu’ils peuvent facilement décrocher des marchés publics. Ceci est très grave. Les jeunes sont induits en erreur pour avoir un nombre important d’inscrit. En plus, personne n’accompagne ces autoentrepreneurs, ni les informe des diverses qualités que peut avoir un auto-entrepreneur. Le département en charge mise sur l’Internet et les rencontres organisées ici et là pour informer. Ce n’est pas suffisant. Les contraintes des TPE sont légion. Y a-t-il concrètement une stratégie publique claire et efficace pour accompagner ces petites entités ? Malheureusement, il n’y a pas de stratégie publique claire et efficace pour accompagner les petites entités ni au moins les futurs autoentrepreneurs malgré nos grands efforts déployés. En 2012 nous avons été contactés par le ministère des Affaires générales du gouvernement pour travailler avec eux sur la Stratégie TPE. Nous étions ravis qu’en fin le gouvernement a pensé à créer une stratégie pour les TPE. Mais malheureusement encore une fois, cette stratégie est restée lettre morte puisqu’elle a été lancée en 17 mai 2013 avec 0DH et sans suite... Après une année, en 2014, une autre Stratégie (Plan d’accélération Industrielle 2014-2020) a vu le jour, mais … Les banques ont lancé plusieurs dispositifs de financement dédiés aux TPE. Qu’en est-il réellement ? Le système bancaire marocain ne suit pas le développement des TPE. Toutes les banques parlent de nouveaux dispositifs de financement dédiés aux TPE. Plus que ça, les banques financent très bien et en masse des rencontres organisées autour des TPE pour véhiculer l’image et les slogans des banques

qui sont en faveur des TPE. La réalité, tout le monde la connaît, mais personne ne le dit officiellement. Je le dis et je le répète, il n’y a pas de ligne de financement adaptée aux TPE. Nos banques exigent des garanties pour financer les TPE. Ils essaient de nous écarter et de ne plus nous associer à leurs programmes ou initiatives. Je fais allusion à la réunion Bank Al Maghreb avec les banques, la CGEM, Maroc PME, CCG, etc. Imaginez une telle réunion qui traite du financement des TPE-PME sans qu’on invite la seule Confédération des TPE-PME au Maroc. Alors que de l’autre côté, paradoxalement, on constate que la Banque Mondiale,

“ Le nouveau statut d’Autoentrepreneurs a été lancé sur Facebook ! ” l’Union européenne, la BERD, la Chambre Française du Commerce .. se rapprochent de notre Confédération et veulent collaborer avec nous. Ceci se passe qu’au Maroc. On a appris que Bank Al Maghreb et la CGEM ont créé les Comités régionaux des TPME ainsi que l’observatoire des TPME sans nous y associer ou faire appel à nous. Sur quels chantiers planche actuellement votre Confédération ? La Confédération marocaine de TPE-PME est en train de consolider ses structures dans les régions avec la création de bureaux régionaux et de Fédérations sectorielles vu que des secteurs doivent être accompagnés d’urgence. Aussi, on prépare le 3ème Conseil National pour l’élection d’un nouveau bureau national représentant les différentes régions et les structures qui doivent l’accompagner (le Conseil d’administration, les commissions nationales, etc.) Sans oublier de concrétiser les différentes conventions de partenariat en discussion avec plusieurs organismes étatiques, semi-publics, privés, étrangers, etc. Cette année 2016 est l’année de la TPE. Un dernier mot ? Mon dernier mot cette fois-ci sera adressé à la CGEM. Vous continuez de marginaliser notre Confédération Marocaine de TPEPME. L’État marocain écoute une seule voix celle de la CGEM. Il n’y a pas de place pour nous… Propos recueillis par Saida AMMOR Libre Entreprise N°6-7 / Juin - Septembre

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ÉNERGIE FENELEC

MUSTAPHA MOUCHREK SE PORTE CANDIDAT La course aux élections au sein des membres de la Fédération Nationale de l’Electricité, de l’Electronique et des Energies Renouvelables (FENELEC) est lancée. Une Assemblée Générale Elective sera convoquée le 19 juillet 2016. Parmi les noms de challengers qui filtrent, on peut citer Mustapha Mouchrek, l’actuel vice-président. Fort de son expérience de plus de 40 ans dans le domaine, le patron de Fabrilec a reçu le soutien de bon nombre de ses collègues pour se présenter. En plus d’être « sérieux et crédible », Mouchrek jouit du respect de quasiment tout le monde : professionnels, officiels voire même les membres de la FEMADEL.

NOOR

SIEMENS LIVRE FIN 2016 Après avoir livré les turbines de la commande Ouarzazate (NOOR I), complexe déployé par Masen, Siemens annonce la fabrication des turbines de la centrale NOOR II et III, basée sur la technologie thermo-solaire (ConcentratedSolar Power/CSP) avec capteurs cylindro-paraboliques. Dans un communiqué, il est souligné que NOOR II prévoit la mise en service d’une turbine à vapeur à double enveloppe SST-500/SST-800 dont la construction se déroule actuellement sur le site de Siemens, à Görlitz en Allemagne. La livraison est prévue pour fin 2016. Après un transport maritime, les turbines seront acheminées par voie terrestre au Maroc à travers un périple routier de plus de 1 000 km. D’autre part, la fabrication des turbines à vapeur SST- 700 et SST- 900 a commencé et sera également livrée fin 2016. La configuration de la turbine à vapeur à double enveloppe sera exploitée dans la technologie de la tour solaire concentrée NOOR III.

FEMADEL

REDA SEKKAT RÉÉLU PRÉSIDENT La Fédération Marocaine de l’électricité (FEMADEL) a tenu, récemment à Casablanca, son Assemblée Générale Elective. Lors de cette AGE, qui a connu la participation de 150 adhérents, il a été procédé à l’élection de Reda Sekkat (DGA deIngelec) en tant que Président. Le nouveau Bureau est composé également de Karim Bennis (DG de Nexans) en tant que Vice-Président, Abderrahim Al Haiba (DG de Electrimed), Ahmed Rahmani (DG de Cegelec), Rachid Assakour (Directeur Commercial de SOFA), Alami YounessMarrouni (Directeur Pole Infrastructure et Développement à l’International de Schiele Maroc), TalibiAlabbas El Alaoui (Directeur Commercial Marketing de Simon) et Karim Berrada (DG de Tumag Câbles). La Femadel est la deuxième fédération représentant le secteur de l’électricité aux côtés de la Fenelec. 28

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ONEE-AMED

LE TRANSFERT DES PRÉROGATIVES ADOPTÉ Le Conseil du gouvernement a adopté, vendredi 24 juin à Rabat, le projet de loi 5709, au titre duquel MASENportera désormais l’appellation d’ « Agence marocaine pour l’énergie durable ».Autre projet de loi adopté, celui No: 38-16. Le texte prévoit le transfert, sans contrepartie, à l’Agence marocaine pour l’énergie solaire, toute infrastructure liée aux moyens de production, tous les biens immobiliers et de tous les matériels appartenant à l’ONEE et destinés aux activités de production de l’énergie électrique à partir de sources d’énergie renouvelable. Selon la MAP, il « impliquera le transfert, en même temps, des employés de l’ONEE qui exercent leurs fonctions au sein de cet établissement, à l’exception des employés désirant maintenir leurs postes au sein de l’Office et après accord de ce dernier, et à condition que leur statut ne soit pas moins avantageux que celui dont ils bénéficiaient à la date de leur transfert, notamment en ce qui concerne les salaires, les indemnités, les primes, la couverture médicale et le système de protection sociale ».

ONHYM-CHARIOT OIL & GAS

UN NOUVEAU ACCORD PÉTROLIER

L’ONHYM et la société pétrolière CHARIOT OIL & GAS INVESTMENTS (MOROCCO) LIMITED ont signé juin dernier un accord pétrolier portant sur la zone offshore nommée « Mohammedia Offshore » située au large des villes de Kenitra, Rabat, Mohammedia et Casablanca. Selon l’office, cette signature fait suite aux travaux réalisés dans le cadre de l’autorisation de reconnaissance détenue par les deux partenaires. Pour rappel, la société CHARIOT OIL & GAS INVESTMENTS (MOROCCO) LIMITED est partenaire de l’ONHYM dans le cadre des permis de recherche Rabat Deep Offshore et qu’elle a également opéré dans les permis Loukos Offshore et Casablanca Offshore. Chariot détient d’autres projets d’exploration en Mauritanie, en Namibie et au Brésil.


ASSURANCES-FINANCES MARSA MAROC UNE INTRODUCTION EN BOURSE EN FANFARE

Premier opérateur portuaire au Maroc à devenir une société cotée, Marsa Maroc a lancé la souscription le 20 juin dernier avec une première cotation prévue le 19 juillet 2016. La part du capital cédée dans le cadre de la présente opération est de 40,0% du capital. La société va intégrer le 1 er compartiment de la Bourse de Casablanca à travers une opération de cession d’actions évaluée à 1,9 milliard de dirhams, soit l’opération d’introduction en bourse la plus importante qu’ait connu le marché boursier marocain depuis 2009, peut-on lire dans la note d’information. « L’introduction en bourse est le dernier acte d’un processus lancé en 2006 avec la réforme portuaire. Elle marque une nouvelle étape dans le développement de Marsa Maroc, et représente dans ce sens un enjeu important pour la société. Le but de cette démarche est également de faciliter demain le financement des nombreux Projets de développement de Marsa Maroc, à l’instar du Terminal à conteneurs 3 du port de Casablanca qui sera mis en service en octobre prochain », est-il souligné. Mais pas seulement. Le défi de son développement à l’international, notamment en Afrique est à relever. A travers cette stratégie de croissance Marsa Maroc pourra notamment « proposer aux grands industriels une offre globale Consistant à prendre en charge leurs prestations logistiques de bout en bout ». À noter enfin que la part de marché de Marsa Maroc a reculé passant de 48% à 44% entre 2012 et 2015 à cause de la baisse du trafic traité et l’avènement de nouveaux concurrents. S.A

TPE ATTIJARIWAFABANK LANCE DAR AL MOUKAWIL Mieux appréhender le monde de l’entrepreneuriat et de l’entreprise, tel est l’objet de la création de Dar Al Moukawil. Laquelle ambitionne d’accompagner les auto- entrepreneurs et petits entrepreneurs dans leurs démarches depuis l’idée, l’étude de marché et jusqu’au développement à l’international en passant par la création et la gestion au quotidien. La banque compte ouvrir 15 centres Dar Al Moukawil d’ici à 2018. Une première étape de teste avant de généraliser plus tard le dispositif sur l’ensemble du territoire à travers une cinquantaine de centres. La banque a mis en place un site dédié : www. daralmoukawil.com. Un guide pratique animé par des spécialistes en la matière est mis à disposition gratuitement afin de vulgariser voire démocratiser l’acte d’entreprendre. Des conseils utiles sont livrés sur le Profil entrepreneur, le choix du statut Juridique, le financement, les formalités administratives, le business plan, le volet fiscal, etc. Bon vent!

COTE D’IVOIRE ATLANTA ATTEND LES AGRÉMENTS La compagnie d’assurances Atlanta a créé en Côte d’Ivoire deux filiales, Atlanta Côte d’Ivoire Vie et Atlanta Côte d’Ivoire Non Vie, dont les sièges sociaux sont situés à Abidjan. « Conformément aux exigences du code des assurances local, nous avons adressé aux autorités ivoiriennes compétentes courant mai une demande d’agrément pour l’activité Vie et l’activité Non Vie et après différents échanges, nous restons en attente de leur réponse », informe l’assureur. Expliquant que le choix s’est porté sur le marché ivoirien en raison du faible taux de pénétration de l’assurance à un marché porteur de réelles perspectives de croissance.

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FLASH COP 22 TÉMOIGNAGES « LE MAROC DISPOSE DES MOYENS » Hakima El Haité,

ministre déléguée chargée de l’environnement

«Pour la réalisation de l’INDC Maroc (Intended Nationally Determined Contribution), un large processus de concertation avec les opérateurs et les parties prenantes a été engagé, bénéficiant de la dynamique créée lors de l’élaboration de la Troisième Communication Nationale du Royaume. Ce processus a permis de passer en revue les politiques et programmes mis en place par le Maroc pour lutter contre le réchauffement climatique et de définir le niveau d’ambition que le Maroc souhaite adopter dans le cadre de son INDC. L’objectif ainsi fixé par le Maroc dans le cadre de son INDC soumise en juin 2015 au Secrétariat de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, est composé d’un objectif inconditionnel qui vise une réduction de 13 % des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) en 2030 et d’un objectif conditionnel qui vise une réduction additionnelle de 19 % réalisable à certaines conditions, ce qui porterait à 32 % la réduction totale des émissions de GES en 2030. Donc, en résumé, le Maroc dispose des moyens pour réaliser l’objectif inconditionnel (13% de réduction des émissions de GES) de son INDC à travers les programmes sectoriels déjà lancés, tandis que l’objectif conditionnel est conditionné à l’accès à de nouvelles sources de financement et un appui additionnel à mobiliser dans le cadre des nouveaux mécanismes de la finance climat dont le Fonds Verts pour le Climat ».

« LE BUDGET EST ESTIMÉ À PRÈS DE 1 MILLIARD DE DIRHAMS » Fouzi Lekjaa, Chef du pôle financier « Le budget nécessaire à l’organisation d’un événement de telle envergure est estimé à près de 1 milliard de dirhams. En ce qui concerne le financement, nous avons opté pour une approche tripartite, à l’instar de ce qui se fait ailleurs dans les pays qui organisent ce genre d’évènements. D’abord, il y a le financement direct émanant du budget général de l’Etat au titre de l’année 2016, dont la somme allouée s’élève à 300 millions de dirhams. Ensuite, il y a des fonds qui vont être contractés auprès d’un certain nombre d’organisations internationales. Et dans ce cadre, nous avons eu plusieurs réunions avec des bailleurs de fonds. Bref, la mobilisation des financements va bon train et nous sommes confiants en nos capacités de négociation». 30

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PALMERAIE INDUSTRIES 3MILLIARDS DE DIRHAMS D’INVESTISSEMENTS Deux années après sa création, le groupe Palmeraie Industries & Services revient fort cette fois-ci. Il annonce un investissement industriel de 3 milliards de dirhams à l’horizon 2020. 3000 emplois sont dans le pipe, avec l’ambition de devenir un acteur de référence de l’industrie, de l’agriculture, de l’éducation et des mines. Le groupe intervient dans l’industrie à travers PALMINDUS avec un portefeuille bien garni : Dolidol, Bois&Co, etc. Depuis avril 2016, il s’est lancé dans le secteur automobile avec la production de feutrine et de mousse automobile destinées spécialement à l’usine Renault à Tanger. Dans le cadre de son rayonnement international, PALMINDUS a d’ores et déjà initié son processus d’implantation en Afrique. En effet, Dolidol s’implante en Côte d’Ivoire avec une usine de production de mousse polyuréthane et de matelas sur une superficie de 17000 m2 qui sera opérationnelle en Juin 2016. Récemment créée, l’entreprise PalmFish s’implante en Afrique pour le développement de l’industrie de la farine et de l’huile de poisson à Nouakchott, en Mauritanie.

RACCORDEMENT DES LOTISSEMENTS

LYDEC DÉMATÉRIALISE LE PROCESSUS Lydec vient de lancer sa plateforme de gestion en ligne des projets de raccordement des lotissements aux réseaux d’eau potable, d’assainissement liquide et d’électricité au niveau du Grand Casablanca, sur le périmètre de la gestion déléguée. La plateforme électronique «e-Lot», qui s’adresse exclusivement aux clients lotisseurs aménageurs de Lydec, permettra désormais de gérer et de suivre tous les dossiers de demande de raccordement des lotissements.


FLASH

LA PHRASE LIBRE

OCP-DLM UNE NOUVELLE USINE DE SOUFRE LIQUIDE

Miriem Bensalah Chaqroun, Présidente de la CGEM

« Les entreprises ont besoin de recruter, mais où sont les profils adéquats, qu’ils parlent arabe, français ou chinois ? »

CMCP-INTERNATIONAL PAPER LA DYNAMIQUE D’INVESTISSEMENT SE POURSUIT

CMCP-INTERNATIONAL PAPER, connue auparavant sous le nom ‘’Comptoir Marocain du Carton et Papier (CMCP)’’, a enregistré une progression de 50% de son chiffre d’affaires depuis son intégration, il y a dix ans, au Groupe mondial ‘’International Paper’’. L’effort d’investissement consenti de manière régulière pare CMCP-International Paper s’est traduit, en 2015-2016, par un apport de l’ordre de 25 millions de dirhams supplémentaires, qui ont été alloués à la modernisation de sa machine carton Plat dans son unité de Kénitra. Fondée en 1949, cette dernière, considérée comme le fleuron productif, procède au recyclage de 70% de l‘ensemble du vieux papier collecté au Maroc. Fort de ses 3 usines au Maroc : 2 caisseries à Casablanca et Agadir et la 3è à Kénitra (papeterie), le Groupe assure la transformation en valeur ajoutée de 110.000 tonnes de vieux papier.

Delattre Levivier Maroc (DLM) a décroché un contrat de740 millions de dirhams auprès de l’Office chérifien des phosphates (OCP). Il s’agit de construire et livrer clé en main une usine de fusion-filtration de soufre à Jorf Lasfar durant une période de 20 mois. Selon notre confrère l’Usine nouvelle, le nouvel investissement consiste en « une unité de production de 12 000 tonnes par jour de soufre liquide en deux phases de 6 000 tonnes ». Ajoutant que c’est le plus gros contrat jamais réalisé à ce jour du leader de la construction métallique lourde au Maroc à côté des concurrents comme Buzzichelli Maroc et Stroc.

ECONOMIE NUMÉRIQUE UNE AGENCE DÉDIÉE Elle portera le nom de l’Agence de développement de l’économie numérique. L’annonce a été faite par MHE, ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, qui a présenté un exposé lors du dernier conseil des ministres sur les orientations générales du développement du système juridique et institutionnel national relatif à l’investissement. « Ses missions consistent en l’élaboration, la réalisation, le suivi des services numériques adressés au citoyen, et l’accompagnement des entreprises opérant dans le domaine de l’économie numérique, ainsi que de la création de deux Directions générales au ministère portant sur l’industrie et le commerce », rapporte la MAP.

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FLASH LG LE CLIMATISEUR SMART INVERTER SUR LE MARCHÉ

EEP-COUR DES COMPTES

LG Electronics (LG) lance au Maroc sa dernière gamme de climatiseurs résidentiels équipés de caractéristiques avancées qui aident à économiser de l’énergie sans sacrifier la performance de refroidissement. Cette solution intègre une technologie novatrice de LG qui emploie pour la première fois le compresseur Smart Inverter dans un climatiseur. En plus la méthode facile d’installation de ce climatiseur permet d’économiser du temps et des efforts pour les techniciens et les réparateurs. Le climatiseur Smart Inverter est disponible à partir de 5.350 dirhams.

Selon la cour des comptes, le poids du secteur des Etablissements et entreprises publiques (EEP) peut être appréhendé à travers les indicateurs suivants (année 2014): -investissement : 71,6 MM DH (milliards de dirhams), soit 24,6%de la FBCF -valeur ajoutée: 72,7 MM DH, soit 7,9% du PIB -chiffre d’affaires: 198 MM DH -capacité d’autofinancement : 42,2 MM DH -effectif du personnel: 129.545 -charges de personnel : 30,9 MM DH -total du bilan: 1.001 MM DH

SÉCURITÉ VIVO ENERGY MAROC RÉCOMPENSE SES PARTENAIRES Vivo Energy Maroc, la société qui distribue et commercialise les carburants et lubrifiants Shell en Afrique, a tenu le 27 mai dernier à Casablanca sa Journée annuelle de la Sécurité sous la thématique de la prévention des incidents. Le thème de la journée, « Voir, signaler, prévenir », avait pour but d’encourager ses employés, sous-traitants et partenaires à continuer à développer une culture de l’identification et du signalement des incidents potentiels, afin de permettre la mise en place de plans de mitigation du risque et d’éviter des incidents. En 2015, la société a réalisé une performance exemplaire en sécurité avec un TRCF (fréquence du total des cas enregistrables) de 0,27.

LISTE DES ENTREPRISES RECONNUES :

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LA VALEUR AJOUTÉE ÉVALUÉE À 7,9% DU PIB !

3M MAROC

C’EST PARTI POUR LE NOUVEAU CENTRE À TANGER MED Le nouveau centre de distribution à Tanger Med de 3M Maroc a démarré son activité courant juin 2016. Pour la filiale marocaine du groupe américain, société de technologie diversifiée, la création de la nouvelle unité a nécessité un investissement de plus de 20 millions de dirhams. A noter que la société réalise un chiffre d’affaires de plus de 300 millions de dirhams.


FLASH

LA PHRASE LIBRE Jacques Attali, économiste, est président de Positive Planet

BREXIT : « Une nouvelle crise de l’euro est inévitable. Tout se met en place pour une grande crise de la zone euro… »

OMTPME MÉSENTENTE SUR LE FINANCEMENT ? Alors que l’Observatoire Marocain des Toutes petites, Petites, et Moyennes Entreprises (OMTPME) tient la première réunion de son Conseil d’Administration, voici que les désaccords secrets sur son financement émergent. La cuisine interne laisse filtrer des informations comme quoi la CGEM aurait émis des réserves quant au montage financier. Dans un premier temps, les parties prenantes du conseil d’administration ont misé un budget de 6 millions de dirhams répartis à part égale. Au fur et à mesure que l’Observatoire se renforce dans les diverses prestations de services et de veille, le budget alloué est appelé lui aussi de croître. Ce qui ne manquera pas de mettre en question son mode de gouvernance le cas où ces désaccords discrets se confirment. A rappeler que « les produits et les services que l’OMTPME va fournir permettront de dégager une vision globale, commune et partagée au plan national, sur la problématique de financement des TPME. La nouvelle instance est appelée à remédier au manque de données fiables et régulières sur les TPME au Maroc et améliorer l’accès à diverses prestations de services et d’informations », note Bank Al Maghrib.

DIRIGEANTS DES EEP VERS UN CADRE CONTRACTUEL La cour des comptes dans son dernier rapport souligne que pour le choix des dirigeants des EEP de la seconde catégorie(désignée par le conseil du gouvernement), les principes et les règles de nomination, sont les mêmes que ceux des personnes appelées à occuper des postes de responsabilité dans l’Administration. Or, ce sont deux natures d’emplois requérant des exigences différentes en termes de compétences et de qualifications professionnelles. Ajoutant que selon certaines expériences internationales, notamment au niveau des pays de l’OCDE, la rémunération des dirigeants des entreprises publiques comprend une part fixe et une autre variable pouvant être révisée à la hausse ou à la baisse en fonction du degré de réalisation des objectifs fixés par les lettres de missions établies lors de la nomination et par les organes de gouvernance.

ANRT LES FORFAITS ILLIMITÉS INTERDITS AUX 3 OPÉRATEURS Contacté par Libre Entreprise, l’ANRT nous confirme en détaillant : « Compte tenu des évolutions que le marché des télécommunications a connu durant les dernières années, l’ANRT a procédé à l’élaboration d’une étude sur les modalités de validation des offres de détails des opérateurs de télécommunications, au regard de la réglementation en vigueur et des évolutions précitées. Cette étude a abouti à la mise à jour des lignes directrices relatives à l’examen des offres de détails des opérateurs, en vigueur depuis 2010. Dans le cadre de la mise en œuvre des nouvelles lignes directrices, la mise en conformité de certaines offres de détails avec lesdites lignes peut, dans certains cas, se traduire par une révision des conditions de commercialisation desdites offres pour les nouvelles acquisitions (les nouveaux clients), voir, pour les contrats existants, à l’occasion du renouvellement de la souscription. Il reste entendu que pour la clientèle existante, les nouvelles règles n’obligent en aucun cas les opérateurs à remettre en cause les conditions contractuelles de leurs offres, à moins que lesdites conditions liant les deux parties, l’autorisent. Toutefois, au cas où les conditions contractuelles autorisent l’opérateur à modifier ses conditions de vente (exemple : le forfait sans engagement), ce dernier a l’obligation d’informer les clients concernés avant d’opérer lesdites modifications. »

COUR DES COMPTES LA SNTL ET L’ONCF SONT À VENDRE Précisant que « la SNTL s’est engagée dans un processus de filialisation de certaines activités auparavant gérées directement (conseil en assurance filialisée en 2008 et de la gestion des actifs immobiliers en 2010), la cour des comptes recommande que « ces métiers peuvent être exercés par le secteur privé ». Même constat pour l’ONCF n’ayant pas forcément de synergie avec son cœur de métier qui est le transport ferroviaire. « Ces activités, pouvant être exercées par le secteur privé, sont notamment la gestion hôtelière à travers la société de gestion de l’hôtel de Michlifen créée en 2010 et détenue à hauteur de 100% par l’Office et de la société la Mamounia qu’il détient en majorité. L’Office détient également une participation à hauteur de 25% dans le capital de LPEE, société anonyme à 100% publique opérant dans les domaines du bâtiment, du génie civil, de l’environnement, de l’hydraulique et des industries associées », peut-on lire.

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ANALYSE

LA FLEXIBILISATION DU DIRHAM EN QUESTION !

LES EXPERTS

L

’annonce en a été faite par le gouverneur de Bank Al-Maghrib : le Maroc va passer au régime de change flexible. Quant au gouvernement, qui est le véritable responsable de ce domaine, il reste pour le moment plutôt discret. Le taux de change est une variable déterminante en raison de son impact sur les prix relatifs, particulièrement ceux des produits échangeables. D’où l’influence sur le niveau de compétitivité de notre économie, tant sur le marché international que sur le marché local. Son impact est également important sur les structures de l’économie et sur ses équilibres. Historiquement, au sortir de la seconde guerre mondiale, tous les pays du monde occidental vivaient sous le régime de la fixité par rapport à l’or, conformément aux principes du Gold exchange standard adopté dans le cadre des statuts du Fonds monétaire international. Cette stabilité de change n’a pas manqué de favoriser ce qu’on appelle les trente glorieuses. Fondé sur le dollar en tant que monnaie pivot, ce système a bien fonctionné tant que les Etats-Unis garantissaient la convertibilité de leur monnaie en or. Pour des raisons liées au déséquilibre croissant entre la masse de dollars en circulation et le stock d’or détenu par la Federal Reserve, une crise s’était déclarée dans la deuxième moitié de la décennie 1960, aboutissant, après plusieurs dévaluations du dollar et de vains accords internationaux, à la déclaration d’août 1971 consacrant définitivement l’inconvertibilité du dollar en or, sonnant par là même la fin du système de Bretton Woods. Face à cette situation, les pays développés

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avaient alors opté pour le flottement généralisé de leurs monnaies. Quant aux pays en voie de développement, la plupart avaient choisi un régime de fixité avec un ancrage par rapport à une monnaie unique (le dollar dans la majorité des cas) ou à un panier de devises, comme ce fut le cas du Maroc. Au départ, le dirham fut coté par référence à un panier comportant un échantillon représentatif des monnaies fortes de l’époque, avec une prééminence pour le franc français et le dollar. Depuis l’avènement de l’euro, le panier a été simplifié et réduit à deux monnaies : l’euro pondéré à 80% et le dollar à 20%. Récemment, la structure a été révisée à respectivement 60% et 40% pour tenir compte de l’importance du dollar dans les exportations du groupe OCP et dans l’importation des produits énergétiques. Ce système de cotation n’a jamais posé de problème particulier. Des corrections étaient toutefois apportées de temps à autre sur le niveau de la parité. Trois interventions méritent d’être rappelées. La première au début du programme d’ajustement structurel (PAS) avec le glissement opéré sur trois années pour déprécier le dirham, le ramenant de 0,95 DH à 1,75 DH pour un franc français entre 1984 et 1986. La deuxième correction était intervenue en 1990, lorsque l’État avait dévalué le dirham d’un peu moins de 10%. La dernière remonte au mois d’avril 2001 avec une dépréciation de l’ordre de 5,5%, résultant semble-t-il du reprofilage du panier. Les corrections ont toujours été dictées par le désalignement par rapport à un niveau considéré comme optimal en relation avec un ensemble de données, notamment les équilibres macroéconomiques et le

Abdelouahed EL JAI, (Ancien directeur à Bank Al-Maghrib ; vice-président du Centre d’études et de recherche Aziz Belal CERAB) différentiel d’inflation. La stabilité du taux de change effectif réel a toujours été surveillée par les autorités marocaines. Cette stabilité est d’ailleurs obtenue grâce à un niveau d’inflation maîtrisé depuis bientôt une vingtaine d’années. Pour justifier le passage à un régime de change flexible, il faudrait d’abord démontrer que le régime de fixité ne répond plus au besoin de gestion du taux de change et que la solution résiderait dans l’adoption d’un régime de flexibilité. Il faudrait ensuite expliquer comment sera gérée cette flexibilité. Il faudra préciser le type de marché des changes à mettre en place et le partage des rôles à attribuer aux autorités monétaires et politiques.

“ Compte tenu des

conséquences de cette réforme sur l’ensemble des agents économiques et eu égard aux risques potentiels qu’elle comporte, il nous semble impératif d’ouvrir un débat national sur la question ” Sachant que tout système de change n’est pas une fin en soi, mais plutôt un moyen d’établir une valeur externe optimale pour la monnaie nationale, quels seraient donc les objectifs recherchés et comment orienter la flexibilité pour les atteindre ? A moins qu’il ne s’agisse que d’une étape supplémentaire dans la construction d’une économie gouvernée par le marché où l’État n’occupe qu’un rôle de régulateur et de facilitateur !


Ou bien une condition incontournable pour accompagner le projet de faire de Casablanca une place financière internationale ! En effet, le Maroc a opté depuis le PAS pour une économie libérale sous l’influence des grands manitous de la finance internationale, FMI en tête. On avait entamé la libéralisation progressive du marché des biens et services au milieu de la décennie 1980, en instaurant notamment la vérité des prix et la démonopolisation. Le deuxième marché libéralisé fut celui de la banque et de la finance. Le marché des titres a été restructuré au milieu de la décennie 1990 pour créer plus de concurrence au bénéfice des agents économiques, offreurs ou demandeurs de capitaux. Le troisième marché à flexibiliser est celui du travail, mais celui-ci a posé et continue de poser des problèmes de résistance sociale et syndicale. Le marché des changes, quatrième et dernier grand marché de l’économie, aurait pu être libéralisé lorsque le Maroc avait retrouvé les équilibres financiers au milieu des années 2000. Déjà à cette époque, des signaux furent envoyés dans ce sens par les autorités monétaires. Il était question d’instaurer la flexibilité du taux de change parallèlement au ciblage d’inflation, mais ces deux projets ont été contrariés par la crise financière internationale de 2007. S’il s’agit donc d’une simple pierre à ajouter à l’édifice du modèle néolibéral, il faut se méfier, car les recettes prônées à l’emportepièce par le FMI sont généralement les mêmes pour tous les pays membres. Et leur implantation n’a pas été toujours et partout une réussite. L’adoption du régime de flexibilité ne doit plier ni à un effet de mode ni à un suivisme béat. Même s’il devait constituer une mesure d’accompagnement pour le projet de Casablanca Finance City, il ne faut l’adopter que si véritablement cela comporte des avantages évidents et évite des risques probables de déstabilisation. En fait, et même si les autorités ne l’évoquent pas explicitement, l’intérêt à retirer d’un tel projet serait lié à un autre

volet du régime de change, celui de la convertibilité. Depuis la convertibilité minimale du dirham décidée en 1993, c’est-à-dire pour les opérations courantes, beaucoup de chemin a été parcouru. Progressivement, les pouvoirs publics ont assoupli le contrôle de change pour permettre aux entreprises d’accéder à certaines opérations de prêts et emprunts et à la réalisation d’investissements à l’étranger, notamment en Afrique. La détention de devises par les résidents, qui était exclue auparavant, est devenue possible pour certaines

“ Même si les autorités ne l’évoquent pas explicitement, l’intérêt à retirer d’un tel projet serait lié à un autre volet du régime de change, celui de la convertibilité ” catégories d’agents économiques, en particulier les entreprises exportatrices. Mais cette détention de devises reste contrôlée en montant (70% des recettes d’exportation) et dans leur utilisation (opérations liées à l’exploitation). Si le Maroc envisageait aujourd’hui de passer à terme à une convertibilité plus large, un système de régulation serait indispensable pour éviter de subir les risques de déstabilisation monétaire pouvant être causés par les opérations de spéculation et les mouvements de capitaux à court terme. Le rééquilibrage entre offre et demande de devises ne pourrait se réaliser que si le prix de la devise est flexible. Ainsi, une forte pression exercée par la demande serait contrariée par une appréciation de la devise, donc par une dépréciation du dirham. Et inversement, si l’offre de devises devient importante, la monnaie

nationale connaîtrait une appréciation. La fonction d’ajustement par le taux de change serait alors salutaire. Il faut rappeler aussi que certaines opérations peuvent conduire à une instabilité aussi forte que brutale. Ce sont par exemple les investissements de portefeuille réalisés par les fonds souverains, les Hedge funds et divers spéculateurs, qui ne recherchent souvent que le rendement rapide. Ces mouvements de capitaux volatils peuvent être néfastes sur les équilibres financiers et causer des séquelles durables sur l’économie. Par ailleurs, toute dépréciation de la monnaie nationale qui résulterait de la flexibilisation aurait logiquement un effet sur le niveau d’inflation et sur la dette publique extérieure. Mécaniquement, le service de la dette exprimé en dirhams augmenterait et induirait une difficulté supplémentaire pour le budget de l’État et pour les comptes extérieurs. Si, face à ces turbulences probables, la banque centrale était appelée à défendre l’optimum visé, les réserves de change seraient mises à contribution pour la régulation du marché des changes par injection de devises.Dans toute cette réflexion où les considérations doctrinales semblent l’emporter sur la réalité du terrain, qu’en pensent les entreprises ? N’oublions pas en effet que la stabilité du taux de change est un atout non négligeable pour le secteur productif qui effectue des opérations avec le reste du monde. Le risque de change augmenterait sensiblement, entraînant un coût additionnel pour la couverture. Compte tenu des conséquences de cette réforme sur l’ensemble des agents économiques et eu égard aux risques potentiels qu’elle comporte, il nous semble impératif d’ouvrir un débat national sur la question. Loin d’être strictement technique, le sujet est avant tout politique. C’est pourquoi il appartient aux institutions gouvernementales, voire également parlementaires, de s’en saisir pour se prononcer sur ses tenants et ses aboutissants. Libre Entreprise N°6-7 / Juin - Septembre

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LES EXPERTS

ANALYSE


MARKETING

AYEZ L’ESPRIT « CONSULTANT » POUR VOS NÉGOCIATIONS COMMERCIALES

LES EXPERTS

L

’art de la négociation commerciale est un enjeu pour les entreprises. Il faut tenir compte de la variété des sujets (le B2C n’est pas le B2B ; l’industrie n’est pas le service, le « one shot » n’est pas le récurrent, un grand compte sera peut être géré différemment qu’un petit compte, etc.). Les formations, livres et boîtes à idées sur le sujet ne manquent pas et pourraient remplir ici des pages entières. Mais au-delà des techniques qui s’apprennent une bonne partie des capacités commerciales est liée aussi à l’état d’esprit dans lequel le client (ou futur prospect) est abordé. En cela, je recommande souvent d’avoir une approche à la « consultant » qui est avant tout un vrai état d’esprit. Par définition, les consultants des grandes cabinets internationaux, ne sont pas nativement des commerciaux, ce n’est pas dans leur ADN et ils apprennent cela plutôt en second partie de carrière. Donc a priori ce ne sont pas des références naturelles dans ce domaine. Pourtant leur succès dans les négociations commerciales peut donner des idées à suivre. Une approche à la consultant revient en fait à respecter trois principes qui sont les suivants: - Résoudre un problème (répondre à un besoin) du client - Etre du côté du client - Vendre et faire Le premier principe consiste juste à appliquer ce qu’est le métier de consultant : aider son client à résoudre un problème, traiter une problématique, répondre à un besoin

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plus ou moins exprimé. Il ne s’agit pas de pousser une offre à tout prix. L’écoute client est un élément clé. Les mauvais commerciaux sont ceux qui viennent à une réunion en cherchant à pousser telle offre ou service précis et cherchent n’importe qu’elle ouverture pour placer cette offre. Le consultant n’est pas là pour pousser une offre mais aider, c’est une approche différente. Je ne dis pas que les consultants n’ont pas d’offre à pousser –ce serait faux – mais quand nous allons en rendezvous commercial ou de prospection, le principe est d’écouter le client et parfois ses problématiques à résoudre ne sont pas celles auxquelles nous

“ Les mauvais commerciaux sont ceux qui viennent à une réunion en cherchant à pousser telle offre ou service précis et cherchent n’importe qu’elle ouverture pour placer cette offre ” nous attendions. C’est le besoin qui prime et pas l’offre ... et parfois l’offre répond au besoin ! Le second principe est l’essence même du conseil : au-delà de l’écoute le consultant travaille pour et avec le client. Il n’est pas auditeur (contrôle), il n’est pas simple fournisseur / prestataire (qui loue du temps) même si le modèle économique est proche : il est là pour

Jean-Michel Huet, associé BearingPoint

œuvrer avec le client à trouver la solution. Cette approche s’applique dans la négociation commerciale. Co-construire la réponse avec un client encore une fois pour l’aider, change la manière de faire et d’être perçu. Il m’est déjà arrivé d’entendre des acheteurs me dire « vous êtes plus chers que vos concurrents mais d’un autre coté vous êtes bien meilleurs ... » et de gagner sans baisser les prix. Le dernier principe est assez spécifique aux « vrais » cabinets de conseil (et permet aussi de trier le bon grain de l’ivraie). Le « haut de pyramide » des cabinets sont les plus actifs commercialement mais avec une règle appliquée dans 95% des cas : celui vend fait (et réciproquement). Et c’est une double assurance pour le client. D’une part on ne lui racontera pas de bobard sur la qualité de ce qui sera fait (même « responsable » de la vente et du « delivery »), d’autre part la capacité à faire de nouvelles missions dépendra que la qualité de celle(s) d’avant. Cette dimension compte aussi dans la négociation initiale. Ces trois principes permettent ensuite aux consultants de proposer de vrais études ou projets. Les phases négociations se passant souvent mieux car les bases ainsi sont plus saines. Après les techniques plus classiques servent aussi notamment pour bien rappeler la valeur apportée (qui est la valeur ajoutée pour le client au final et non la valeur intrinsèque de l’offreur). Ces bases sont avant tout un état d’esprit sur la manière de faire avec une relation client qui se créé dès le premier jour.


GRH

D

e manière toute simple, l’entretien d’évaluation en entreprise est un rendezvous ponctuel et annuel pour un échange entre le salarié (interviewé/évalué) et son supérieur hiérarchique (interviewer/ évaluateur) sur le bilan de l’année écoulée. Cependant, cet entretien donne lieu à l’élaboration d’une roadmap pour l’année à venir. En deux mots, lors de l’entretien nous faisons le bilan de l’année précédente, mais nous fixons les objectifs de l’année à venir et on se donne rendezvous dans une année. Les objectifs demandés au collègue se doivent d’être raisonnables et très clairs pour éviter une quelconque incompréhension. Le supérieur hiérarchique doit être d’une clarté sans faille et le salarié doit à son tour ne rien négliger lors de son entretien comme poser les questions qu’il faut et bien préciser ce que l’on attend de lui, tout en précisant que tous les moyens doivent être mis disposition pour atteindre les objectifs demandés. Ne l’oublions pas, vous pouvez avoir le dernier AIRBUS A380, mais à quoi sert-il si vous n’avez pas de Kérosène? Dialogue not monologue ! Le supérieur hiérarchique se doit d’être à l’écoute de son subordonné. Il ne doit surtout pas faire la sourde oreille quant aux doléances sérieuses et solides de ce dernier pour l’atteinte des objectifs ou résultats demandés. L’entretien d’évaluation annuel est avant tout un dialogue, il ne faut surtout pas qu’il devienne un monologue. Si le collaborateur accepte de manière très claire et sereine tout ce que l’on attend de lui, je dirai que le problème est réglé, car il saura à quoi s’attendre en cas de non - atteinte des objectifs vu qu’il s’est engagé à les réaliser. Cependant, si l’on force le collaborateur à accepter ce qu’on lui demande et bien on devra s’attendre à un véritable fiasco. Car avec la pression on ne peut rien obtenir à moyen et long terme. L’objectif de

l’entretien d’évaluation s’avère alors d’une nullité sans faille, car n’ayant pas obéit aux règles qui le régisse. D’où une perte de temps et d’argent. Un conseil, le salarié qui a fait de très bons résultats doit bien se défendre et demander une augmentation et une évolution sans oublier de préciser ses attentes également en matière de formation qui demeureront nécessaires à l’amélioration de son travail. N’oublions pas que l’objectif premier de toute entreprise est de faire du profit, ce qui est légitime. Il est donc important que « l’interviewer » comme « l’ interviewé » comprennent que la finalité de l’entretien est de promouvoir l’échange dans une démarche d’attitude positive et de progrès. 9 Conseils Pour bien préparer son entretien et le mener à bien, voici quelques conseils que le salarié évalué doit prendre en compte : • La première condition pour réussir son entretien est de le préparer et bien sûr l’accueillir de manière positive avec un esprit d’ouverture. En deux mots : soyez zen, car tout pourra se jouer lors de cet entretien. Nous partons du principe que votre travail est bien fait, sinon nous ne pensons pas que vous passeriez un entretien d’évaluation, mais plutôt d’adieu. • L’entretien d’évaluation reste donc une possibilité majeure pour vous afin de dire de manière responsable ce qui vous passe par la tête et en rapport avec le travail. Sachez donc qu’aucun sujet ne devrait être tenu comme secret ou tabou, parlezen à votre Boss, car cela ne pourra que développer votre relation au sens très positif du terme. • L’entretien d’évaluation se doit d’être bien préparé à votre niveau. Ne venez surtout pas en touriste et sachez que de l’autre côté, c’est-à-dire votre Boss, l’entretien d’évaluation n’est surtout pas une partie de plaisir, car vous aurez des comptes à rendre en cas de défaillance de service. Il aura préparé tous les arguments qu’il faut pour avoir des

éclaircissements de votre part. Si vous avez les bons arguments, sachez que vous êtes sur la bonne voie. • Vous devez vous montrer pragmatique, réaliste et surtout très constructif en apportant les arguments qu’il faut pour défendre telle thèse ou telle approche, et surtout en étant visionnaire c’est-à-dire en apportant des solutions et en faisant preuve de manager à savoir anticiper sur l’année prochaine. Vous rassurerez votre Boss qui en aura bien besoin. • Restez très professionnel : toutes critiques vis-à-vis des personnes sont à mettre à la poubelle. Soyez grand et voyez grand ! • Ne cédez surtout pas à votre affect et à vos émotions, montrez-vous responsable et sachez distinguer entre le « personnel » et le professionnel. • Demandez et redemandez à ce que l’on vous éclaircisse tel ou tel point pour éviter toute surprise lorsque vous vous engagerez. • Il faudrait que vous sachiez que votre supérieur hiérarchique n’est pas toujours le décideur final. Parfois, il ne pourra jouer que le rapporteur, sinon la courroie de transmission vis-à-vis de la direction générale, non pas qu’il soit faible ou sans aucune personnalité, mais tout simplement que certaines décisions ne lui incombent pas. Cependant et ne l’oubliez pas, il sera votre meilleur avocat et reviendra à la charge pour que vous puissiez obtenir ce que vous souhaitez tant que vous êtes au top ! À vous donc de faire vos preuves • Si vous n’obtenez pas satisfaction, restez courtois et zen, car ce n’est pas la fin du monde. À vous de prendre les décisions qui s’imposent, soit vous acceptez la situation et vous appliquez la politique des « roseaux » en attendant des jours meilleurs, soit vous cherchez un autre job ailleurs. Dites-vous que nul n’est prophète en son pays. Lorsque l’on est compétent alors toutes les portes de toutes les entreprises restent ouvertes pour vous. Libre Entreprise N°6-7 / Juin - Septembre

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LES EXPERTS

Ali Serhani , Directeur Associé Gesperservices.

PRÉPARER ET RÉUSSIR SON ENTRETIEN ANNUEL D’ÉVALUATION


COMMUNICATION

REDIGER ET DIFFUSER UN COMMUNIQUE DE PRESSE

LES EXPERTS

T

oute entreprise, quelle que soit sa taille, a besoin de communiquer et faire connaitre ses produits et services. Certaines sont conscientes de l’importance des relations presse et le prennent très au sérieux. Elles engagent des agences de communication pour s’occuper du modelage de leurs messages et de leur diffusion. Ceci étant dit, les petites et moyennes entreprises ne devraient pas se décourager. Avec quelques notions de base importantes, elles pourront elles aussi réussir à crédibiliser leur entreprise et à être visibles sur la scène médiatique. AVANT LA REDACTION DU COMMUNIQUE DE PRESSE Il faut comprendre qu’un communiqué de presse n’est pas une publicité gratuite. Le journaliste reçoit un nombre très important de communiqués par jour et ne publie que ceux qu’il juge être intéressant pour ses lecteurs : nouveau produit utile ou novateur, information importante, astuce pratique, découverte ou résultats d’une étude, etc. Une fois le communiqué reçu, le journaliste est libre de l’interpréter comme bon lui semble et d’y apporter son esprit critique. PENDANT LA REDACTION Un bon communiqué doit être clair et concis. Un minimum de verbiage et un maximum d’informations faciles à comprendre et accessibles. Le communiqué doit être composé de : 1. Logo ou en-tête de votre entreprise : Votre communiqué doit être facilement identifiable surtout en cas de relance des journalistes. 2. Le nom de votre entreprise : Cela parait évident mais si votre produit porte un nom différent de votre entreprise, il devient nécessaire de présenter la société sous son nom légal. 3. La date de publication : Indiquez la date puis précisez si c’est pour une diffusion immédiate ou repoussée à une date ultérieure donnée. 4. Le titre : Le titre est peut-être la première chose que le journaliste lira. Prenez le temps de réfléchir à un titre

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accrocheur et percutant. 5. L’accroche : Le premier paragraphe doit donner un aperçu sur le restant du communiqué. En quelques lignes, répondez aux qui, que, quoi, pourquoi, où et comment ? L’accroche est ce qui conduira le lecteur à continuer ou non la lecture du communiqué. 6. Le corps : Dans cette partie, vous élaborez les informations données dans l’introduction tout en mettant les plus importantes en premier. Sachez que les journalistes adorent les chiffres, donc si vous en avez, partagez-les mais assurezvous de pourvoir les étayer par des éléments tangibles. De bonnes citations propres ou de l’un de vos collègues apportent de la substance. Faites en sorte que vos propos apportent une information nouvelle ou un éclaircissement. Ayez un fil conducteur qui vous permettra d’égrainer vos idées. Et n’oubliez pas que les tableaux, graphes ou illustrations guident la compréhension avec force. Des images haute-définition sont très souvent sollicitées par les journalistes. 7. La fin : Un petit historique sur votre entreprise est utile en y joignant vos coordonnées, liens, sites web, réseaux sociaux et le nom de la personne à contacter pour plus d’information. A NOTER • La rédaction du communiqué doit se faire à l’impersonnel. • La relecture de votre communiqué par d’autres collègues est impérative pour validation des informations et pour éviter d’y laisser des erreurs grammaticales ou d’orthographe. • Parfois, il est nécessaire d’avoir deux versions du communiqué en français et en arabe. • Prévoir une traduction pensée du communiqué et ne jamais faire de traduction littérale. • Une petite mise en page du communiqué est souhaitable. Le titre doit apparaitre dans une police plus large que le texte et en caractères gras. Les couleurs doivent être harmonisées. La police homogénéisée et les paragraphes espacés. Le communiqué doit être aéré et inviter à la lecture.

Safaa Nhairy , D.G.e, iMediaRt, agence de communication. • Le volume du communiqué et des pièces jointes doit permettre un envoi par email. APRES LA REDACTION, LA DIFFUSION Arroser la presse nationale par son communiqué donnera des résultats très faibles. Il est donc préférable de cibler la presse qui vous intéresse. Constituez une liste de supports presse et de noms de journalistes avec coordonnées susceptibles d’être intéressés par le sujet de votre communiqué. Si vous ciblez soigneusement la presse (arabophone, francophone et web), vous allez être à même de pouvoir relancer et suivre la demande de chaque journaliste. Après envoi via email ou fax (il y a encore des organismes qui demandent qu’un fax soit envoyé), vous devez faire suivre par un appel téléphonique pour vous présenter de vive voix, vous assurer que le communiqué a bien été reçu et préciser que vous êtes disponible pour toute information complémentaire. Ceci est donc l’occasion d’écouter le journaliste et de répondre à ses éventuelles questions. Selon l’urgence de l’information et si vous voyez que votre demande est restée sans retour, il est recommandé de lancer un petit rappel au journaliste. Vous pouvez même lui demander si le sujet peut/pourrait faire l’objet d’un article sur son support. Ainsi, vous aurez une meilleure idée sur ses plans. Ce même communiqué peut être diffusé sur votre site web et réseaux sociaux. Pour augmenter vos chances et booster les retombées, il est préférable d’organiser une rencontre avec la presse. Après publication de votre communiqué dans la presse, n’hésitez pas à le partager sur vos pages de réseaux sociaux et auprès de vos contacts. Certains supports (surtout web) tiennent compte du nombre de vues/ lectures ce qui est bénéfique aussi bien pour votre visibilité que celle du travail du journaliste. Restez en contact avec le journaliste, même après publication, et rendez-vous disponible pour ses demandes d’information ou de contact éventuelles. Votre relation sera basée sur un échange permanent ce qui est stimulant pour le journaliste.


EXPORT

I

l est prudent que toute opération commerciale internationale soit basée sur un contrat établi en bonne et due forme par des professionnels. Même si dans la pratique, il y a des opérations qui se réalisent sans création de ce document. Cependant, il n’est pas aisé de rédiger soit même un contrat sans un minimum de connaissance juridique en la matière, atout dont ne bénéficie pas tous les opérateurs commerciaux à l’international. Le recours à des professionnels est donc recommandé pour conseil ou rédaction de contrat en vue de sauvegarder ses intérêts. Toutefois, vu le coût de l’intervention des juristes ou des avocats dans la rédaction d’un contrat, les commerçants, les petites et moyennes entreprises opérant dans le commerce international, ne se permettent ni d’embaucher un juriste ni de recourir au service d’un avocat contrairement aux grandes entreprises qui peuvent facilement prendre en charge les frais de ce service. Pour répondre aux besoins de ces opérateurs et dans un souci de standardisation des éléments de contrats de commerce international, la Chambre de Commerce Internationale a élaboré des modèles de contrats types à adapter à l’objet recherché, qui peuvent être téléchargés sur le site Web de cet organisme contre payement. Le présent article vise à fournir à ceux qui optent pour la rédaction eux-mêmes de contrat commercial international, quelques éléments essentiels sur lesquels ils peuvent se baser, dont le détail reste à définir selon le besoin. Il est à signaler d’abord, qu’un contrat est qualifié d’International quand il est conclu entre au moins deux ressortissants de deux pays différents mais aussi quand il comporte au moins un élément d’extranéité. Le contrat peut prendre plusieurs formes, selon la finalité recherchée, les délais d’exécution et le produit objet de la transaction. Généralement, entre les opérateurs qui ont entretenu des relations de longue durée, le contrat peut se former rapidement d’une manière instantanée et sans négociations, par Internet, fax, téléphone, avec de simples indications de prix/Incoterms, de qualité, de quantité/ poids, considérant que les autres conditions sont celles déjà convenues entre les deux parties. Ce qui n’est pas le cas pour les nouveaux opérateurs avec qui il est prudent de recourir à un contrat écrit, qui précise clairement les droits et obligations de chaque partie dans la réalisation de l’opération convenue. En effet, le contrat commercial constitue la seule base juridique (loi des contractants), censée refléter la volonté

des contractants pour l’exécution d’une transaction commerciale donnée. Cependant, l’expression de la volonté de chacun des contractants dans un contrat de vente directe par exemple, n’est pas toujours réelle. Car, l’une des parties au contrat peut se sentir en position de force ou de faiblesse. En fait, le vendeur présente une offre de prix élevé avec des conditions optimales permettant de sauvegarder ses intérêts qui peuvent ne pas forcément coïncider avec les prétentions de l’acheteur. De son côté, ce dernier tend à tirer vers le bas, visant à maximiser le profit escompté de la transaction envisagée, même si

“ la Chambre de Commerce Internationale a élaboré des modèles de contrats types à adapter à l’objet recherché, qui peuvent être téléchargés sur le site Web de cet organisme contre payement ” cela ne répond pas complètement à sa volonté. Il y a lieu donc de trouver par la négociation, un compromis accepté par les deux parties même si cela ne répond pas intégralement à la volonté de chacun. Par ailleurs, la langue de la rédaction du contrat peut poser un problème de compréhension du sens des termes utilisés par l’un des contractants du fait qu’elle n’est pas sa langue usuelle. Il est à noter qu’actuellement, la majorité des contrats de commerce international est rédigée en Anglais, ce qui peut créer des soucis aux parties s’ils ne maitrisent pas cette langue. Il y a plusieurs types de contrats de commerce international. On peut distinguer, entre autres, le : • Contrat de Vente : directe, en dépôt, par commission, • Contrat de distribution, mandataire, • Contrat de production, de fabrication, • Contrat de représentation exclusive, • Contrat de coentreprise, etc. Il existe des différences fondamentales dans la formulation de ces différents contrats. Aussi, limiterons-nous aux éléments et clauses relatifs aux contrats de vente directe de produits. Les stipulations et clauses essentielles à inclure dans un contrat commercial international de vente directe de produits concernent : • L’identification des contractants avec leurs coordonnées ;

• La précision de l’engagement de vendre par le vendeur et celui d’acheter par l’acheteur ; • L’indication du nom commercial du produit objet du contrat avec ses spécifications techniques et normes requises ainsi qu’éventuellement la tolérance admise et la mention de recours au constat contradictoire en cas d’avaries importantes ; • La quantité, le poids et éventuellement l’empaquetage et l’emballage ; • Le prix unitaire suivi de l’Incoterm (qui détermine le moment de la prise en charge des frais d’approche par l’acheteur), ou le montant total de l’opération avec mention de prix ferme et non négociable ou avec possibilité éventuelle de révision après accord mutuel quand des circonstances l’exigent ; • Le mode de règlement convenu, (lettre de crédit, remise documentaire, etc.) En cas de vente à crédit préciser : - Les délais de règlement avec éventuellement les pénalités de retard ; - La réserve de droit sur la propriété de la marchandise non réglée, (selon la règle de droit qui dispose que le transfert de la propriété de la marchandise vendue est subordonné à son payement), même si elle est entre les mains de l’acheteur, la marchandise est considérée comme en dépôt ; - Les mesures à prendre en cas de rétraction de l’acheteur de prendre en charge la marchandise livrée par le vendeur ; • Les délais, lieu de livraison et moyen de transport avec indication de cas de force majeur ou de fait de prince ; • La nature des documents d’exportation demandés et leur source ; • La clause compromissoire et le pays des arbitres auxquels sera soumis tout différent qui pourrait naitre de l’exécution du contrat ; • La loi applicable, par désignation du lieu du tribunal compétent pour trancher tout litige résultant de l’application ou de l’interprétation des dispositions contractuelles, si la préférence de la clause compromissoire est écartée ; • La date, la langue, le lieu de la rédaction et signature du contrat avec nombre d’exemplaire originaux éventuellement ; • Les noms et qualités des signataires. Enfin, les parties peuvent se mettre d’accord pour se référer tout simplement à la convention internationale de Vienne de 1980 sur la vente de marchandise, qui est une base valable pour la formation de contrat de vente international, bien qu’elle ne concerne pas tous les produits et qu’elle omet de traiter les effets du contrat sur la propriété de la marchandise vendue.

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LES EXPERTS

Ahmed BELKACEM, Cadre Commercial Spécialisé à l’Export.

ETABLIR UN CONTRAT DE COMMERCE INTERNATIONAL DE PRODUITS


IMMOBILIER

FAUT-IL ACHETER OU LOUER SA RÉSIDENCE PRINCIPALE ?

LES EXPERTS

P

our le salarié marocain, l’achat de la résidence principale est un symbole de réussite sociale. Cet attrait est en partie dû à la mentalité collective pour laquelle le premier vecteur de stabilité est la propriété de « son logement ». Cette tendance trouve aussi un fondement dans la nature même de cet investissement. En effet, hormis ce placement « commode » peu de choix d’épargnes s’offrent aux ménages moyens non-initiés aux actifs financiers plus complexes (actions, obligations, etc.). Toutefois, ce constat est minoré par les conditions inhérentes à l’acquisition provoquées par la conjoncture actuelle suite à une période spéculative du marché immobilier (2002-2008). En amont du processus d’acquisition, le niveau des prix couramment injustifié provoque la réduction du pouvoir d’achat immobilier. Or, pour les futurs acquéreurs, il est plus facile d’augmenter son taux d’endettement que de réduire la superficie de son logement. Ceci contraint de surcroit les établissements de crédit à redoubler de prudence lors de l’octroi de financement dont les durées sont allongées pour faciliter leurs accessibilités. Nous le constatons de plus en plus à Terra Modus, en effet , de nombreuses banques nous sollicitent afin d’expertiser les biens qu’elles vont financer.

EXPORT Professor Dr. Eun Sup Lee,

Pusan National University, South Korea, Affiliate Professor, Al Akhawayn University.

U

nder the multilateral trading system of the WTO, the Global market has substantially been unified and narrowed to the extent that it is not so easy for the ordinary people as well as the professional exporters to differentiate the global market from their domestic market, in terms of competition. However, in terms of management of export operation, risk management is more delicate and important in the global market compared with domestic market. While all commercial transactions are accompanied by various kinds of risks, international trade operations increase additional risks to those incurred in domestic business transactions as follows: First, there is the transport-related risk. The international transportation tends to assume the bigger risk of damage or loss than domestic transportation, due to its prolonged storage, various kinds of transport/handling tools and geographical/climate change of the routes. Second, credit or non-payment risk in processing 40

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En aval, le niveau élevé des prix engendre un manque de liquidité des actifs immobiliers ce qui augmente le risque global de l’opération d’une future vente. C’est dans ce contexte que se pose l’alternative de la location qui apparaît comme une solution pratique et fonctionnelle. D’un point de vue

Peu de choix d’épargnes s’offrent aux ménages moyens non-initiés aux actifs financiers plus complexes (actions, obligations, etc )

financier, l’accessibilité de cette option est sans commune mesure avec la mobilisation de fonds propres et la solvabilité nécessaires à l’obtention d’un prêt. À cela s’ajoute la flexibilité du statut de locataire, qui représente un atout non négligeable, notamment pour le salarié dont le plan de carrière n’est pas complètement défini. Enfin, juridiquement le locataire est très protégé par la réglementation en vigueur. En résumé, le statut de propriétaire permet donc de combiner solution de logement et construction d’un patrimoine alors que celui de locataire,

bien que générant une perte de Nasser AMID, capital, garantit Expert immobilier une souplesse géographique et au sein du cabinet financière accrue. Terra Modus. L’arbitrage entre ces deux statuts découle en grande partie des caractéristiques propres à chacun (capacité financière, évolution de carrière, situation familiale, etc.). Néanmoins, la politique étatique d’encouragement à la propriété du logement de ces deux dernières décennies (ex : logement social à 250 000 dh), qui s’est faite au détriment du secteur de la location, a créé un déséquilibre en faveur de la pleine propriété de sa résidence principale. Pourtant le marché locatif est beaucoup plus profond que celui de l’acquisition : le premier touche un stock de 6 millions de biens alors que le second concerne 120 000 biens par an. Une réorientation de la politique de logement vers le locatif est donc nécessaire et permettrait d’équilibrer le rapport de forces entre locataire et propriétaire redonnant ainsi confiance en l’investissement locatif. Conséquence directe d’une telle amélioration : un marché de l’immobilier plus structuré et une atténuation des tendances spéculatives des propriétaires.

FOR SUCCESSFUL EXPORT IN GLOBAL MARKET export is important and required to be managed properly. Third, exported goods may differ from importer’s expectations in terms of quality and specification. Fourth, when the export price is determined in a particular currency, subsequent exchange rate fluctuations will inevitably benefit one party to the detriment of the other of the contract. Fifth, unforeseen development of the events including a strike or war may make exporter difficult to deliver the contracted goods in time. Sixth, in operating export, exporters can face legal risks, including modification of the importing country’s domestic law and impossibility of obtaining the import license, legal disputes with importers and difficulty in determining governing law and jurisdiction. Seventh, particularly, in growing markets, exporters may undertake pre-investment in the importing market to prepare for or expand exports. If the exports actually decrease contrary to the exporters’ expectation after making investment, the exporters should assume the loss. For exporters to be successful with their items in the Global market without facing those risks, they should prepare fully for their export in terms of legal or contractual risk management

of export operation, as well as their general and managerial business management. But those skillful preparations are just for the lowest level of exporters’ stability and expectation in processing their export operation. For exporters to be fully successful in their business in the global market as well as their domestic market, they should always show their real face to their business partners and respect their situation. For example, when they start the export negotiation with their foreign partners they should figure out their partners’ successful business with their export items and maintain the attitudes towards co-working with those partners to make them successful. Only when they are sure to have their export items to share the mutual benefit with their trade partner, they can start negotiating with them. When they make the risk management in proceeding the export operation, they should do it for themselves and, at the same time, for their partners. Such professional but humanitarian-business approach would be the short-cut for exporters to be successful in the Global market as well as the domestic market.


EXPORT CONTENEURS président de la commission logistique de l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX)

Q

TOUT CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR LE PESAGE OBLIGATOIRE A compter du 1er juillet 2016, la Décision ANP n° 29 du 20 juin 2016 relative au pesage obligatoire des conteneurs à l’exportation entrera en vigueur.

uelles sont ces nouvelles règles ? Au 1er juillet 2016, de nouvelles prescriptions relatives à la vérification de la masse brute d’un conteneur empoté entreront en vigueur en vertu de la Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (Convention SOLAS). Pourquoi les prescriptions relatives à la vérification de la masse brute d’un conteneur empoté ont-elles été adoptées ? Le fait de connaître la masse brute exacte d’un conteneur empoté est indispensable pour assurer un arrimage et un gerbage corrects et éviter l’affaissement et la perte par-dessus bord des piles de conteneurs. Il s’agit d’une mesure de sécurité importante qui vise à sauver des vies humaines et empêcher toute lésion corporelle ou destruction des biens. La déclaration de la masse brute fait-elle l’objet d’une nouvelle prescription ? La Convention SOLAS a toujours inclus une prescription relative à la déclaration de la masse brute de la cargaison et des conteneurs. La nouvelle prescription ajoute un degré supplémentaire pour la vérification de la masse. Cela vise à s’assurer que la masse déclarée reflète véritablement la masse brute du conteneur empoté afin d’éviter toute lésion corporelle, dommage à la cargaison, perte de conteneurs, etc. Comment vérifier la masse brute d’un conteneur ? La règle de la Convention SOLAS permet de vérifier la masse brute de conteneurs empotés au travers de deux méthodes : · Méthode 1. Peser le conteneur empoté à l’aide d’un matériel étalonné et certifié ; ou · Méthode 2. Peser tous les colis et éléments de cargaison, en incluant la masse des palettes, du fardage et de tout autre matériau d’assujettissement à charger dans le conteneur, et en ajoutant la masse à vide du conteneur à la somme des différentes masses, au moyen d’une méthode certifiée approuvée par l’autorité compétente de l’État dans lequel le conteneur a été empoté. La méthode 2 n’est pas envisageable pour les chargeurs de marchandises en vrac comme, par exemple, les minerais de fer ou les grains. Qui fournit la masse brute vérifiée ? Le chargeur est en charge de fournir la masse brute vérifiée en la mentionnant dans le document d’expédition et en soumettant ce dernier au capitaine, ou à son représentant, et au représentant du terminal dans le délai

nécessaire pour pouvoir être utilisé lors de l’établissement du plan d’arrimage du navire. Qui est le chargeur ? Le terme « chargeur » désigne une entité juridique ou une personne désignée sur le connaissement ou sur la lettre de transport maritime, ou encore sur un document de transport multimodal équivalent (un connaissement «de bout en bout», par exemple), comme étant le chargeur et/ou qui a signé un contrat de transport avec une compagnie de navigation (ou bien au nom ou pour le compte de laquelle ce contrat a été signé). Le chargeur peut être un fabricant, un agent maritime, un transitaire, etc. Que se passera-t-il si la masse brute vérifiée n’est pas fournie ? La masse brute vérifiée est une condition requise pour le chargement d’un conteneur empoté à bord d’un navire. Un conteneur empoté dont la masse brute vérifiée n’a pas été obtenue dans un délai suffisant pour pouvoir être utilisée dans le plan d’arrimage du navire ne pourra être chargé à bord d’un navire soumis aux règles de la Convention SOLAS. Qui détermine la « méthode certifiée » pour la vérification de la masse brute ? Cette responsabilité incombe à l’autorité compétente de l’État dans lequel le conteneur a été empoté. Qui appliquera ces règles ? Comme pour les autres dispositions de la Convention SOLAS, la responsabilité de l’application des prescriptions de la Convention SOLAS relatives à la masse brute vérifiée des conteneurs empotés incombe aux Gouvernements contractants de la Convention SOLAS et relève de leur compétence. Les Gouvernements contractants agissant en qualité d’États du port devraient s’assurer du respect des prescriptions de la Convention SOLAS. Tout cas de non-respect de ces prescriptions peut être réprimé de la manière prévue par la législation nationale. Qui paye si la masse brute d’un conteneur n’est pas vérifiée ? Un conteneur empoté dont la masse brute vérifiée n’a pas été obtenue dans un délai suffisant pour pouvoir être utilisée dans le plan d’arrimage du navire ne pourra être chargé à bord d’un navire soumis aux règles de la Convention SOLAS. Les coûts que pourraient entraîner le non chargement, le stockage, les surestaries ou le renvoi, en définitive, du conteneur au chargeur responsable devraient être fixés dans le cadre d’accords contractuels

entre les parties commerciales. Que se passe-t-il si un conteneur arrive pour le transport vers la destination suivante sans que sa masse brute ait été vérifiée ? Alors que le chargeur est chargé d’obtenir et d’attester la masse brute vérifiée d’un conteneur empoté, la section 13 des Directives relatives à la masse brute vérifiée d’un conteneur contenant des marchandises (MSC.1/Circ.1475) contient des mesures à prévoir pour le cas où des conteneurs seraient reçus sans indication de la masse brute vérifiée. Afin que de tels conteneurs puissent continuer à être acheminés efficacement, le capitaine ou son représentant et le représentant du terminal peuvent obtenir la masse brute vérifiée du conteneur empoté au nom du chargeur. Cette information peut être obtenue en pesant le conteneur en question au terminal ou ailleurs. La masse brute vérifiée ainsi obtenue devrait être utilisée lors de l’établissement du plan de chargement du navire. Les parties commerciales devraient convenir entre elles de la nécessité et de la manière de procéder pour ce faire, y compris de la répartition des coûts occasionnés. Que se passera-t-il pour les conteneurs chargés avant le 1er juillet 2016 et transbordés le 1er juillet 2016 ou après cette date ? Le Comité de la sécurité maritime (MSC), à sa quatre-vingt-seizième session (mai 2016), a convenu que, même s’il ne devrait pas y avoir de retard pour la mise en œuvre des prescriptions de la Convention SOLAS, il serait utile que les Administrations et les autorités de contrôle par l’État du port adoptent une « une approche pratique et pragmatique » lorsqu’elles les font appliquer, pendant une période de trois mois à compter du 1er juillet 2016. Cela permettrait de s’assurer que les conteneurs empotés qui sont chargés à bord d’un navire avant le 1er juillet 2016 et qui sont transbordés le 1er juillet 2016 ou après cette date sont expédiés vers le port final de déchargement en étant exemptés de la vérification de la masse brute, et de donner toute latitude, pendant une période de trois mois à compter du 1er juillet 2016, à toutes les parties prenantes dans le secteur du transport en conteneurs pour perfectionner, s’il y a lieu, les procédures (ex : mise à jour des logiciels) permettant de documenter, de communiquer et de partager les renseignements relatifs à la vérification de la masse brute.

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LES EXPERTS

Abdelaziz Mantrach,


EMPLOI

FORMATION ET EMPLOI

LES EXPERTS

L

a formation, à l’instar de l’emploi, n’est plus perçue comme elle l’était. Avant on formait pour la société dans son ensemble. Aujourd’hui on forme pour l’entreprise uniquement. Avant on ne se préoccupait pas tellement du sort des diplômés; l’accès au marché du travail ne posait quasiment aucun problème. A l’époque, le savoir qui n’était pas aussi envahissant qu’aujourd’hui, était très recherché et célébré. On ne le hiérarchisait pas comme on le fait actuellement. On ne distinguait pas le savoir bon grain du savoir ivraie. Bref, le savoir n’était pas totalement marchandisé pour lui faire subir les lois du marché. Sa dimension sociétale était fortement présente. L’Etat qui se considérait encore comme étant l’émanation de la société, recrutait massivement pour répondre aux attentes de cette dernière dans les différents domaines (enseignement, santé, justice ...) et voyait l’Université qui formait des philosophes, des anthropologues, des sociologues, des historiens et autres, dans son rôle. Que s’est-il passé depuis pour que le phénomène du chômage des diplômés persiste et prend de l’ampleur? Est-ce que c’est la faute à Voltaire ou sommes nous dans la logique « le minaret est tombé, il faut pendre le coiffeur»? Comment expliquer le fait que plus on se forme, plus on a moins de chance de trouver du travail? Le taux de chômage moyen qui se situe autour de 10% n’est que l’arbre qui cache la forêt. Sans l’Informel, qui offre des emplois généralement 42

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précaires et sous-payés à plus de 2,5 millions de personnes hors Agriculture, son niveau dépasserait 30%. Par ailleurs, le calcul de son

“ Un taux de chômage rural (4%) est synonyme de plein emploi. Comment expliquer donc l’exode rural ? Logiquement, le Maroc devrait vivre l’exode urbain!! ” taux est biaisé par la méthode utilisée qui dégage un taux de chômage rural (4%) que les économistes considèrent comme étant un taux naturel. Un tel niveau de chômage est synonyme de plein emploi. Comment expliquer donc l’exode rural? Logiquement, le Maroc devrait vivre l’exode urbain!! Au delà de ce reproche, la méthode utilisée révèle que le chômage au Maroc est un phénomène endémique qui touche plus particulièrement les jeunes de 15 à 24ans (38,1%), les femmes ( 21,9%) et les diplômés (19,5%) . Le discours dominant laisse penser que la cause du chômage des diplômés réside dans l’inadéquation entre l’offre et la demande de travail; c’est -à-dire entre la formation et l’emploi. Soit! Les deux parties impliquées sont donc l’Université et l’Entreprise. Quant à l’Etat, il est dans une posture de dégraissage en faisant valoir la logique comptable associée aux recommandations des

Mohammed Chiguer, èconomiste

organismes financiers internationaux (départ volontaire, non remplacement des départs à la retraite s’agissant du personnel civil, contractualisation, réservation des postes d’enseignants du supérieur non pas à de jeunes docteurs qui ont fait leur preuve mais à des administratifs-docteurs souvent encartés pour ne pas avoir à créer de nouveaux emplois). Ce qui importe pour les pouvoirs publics, c’est le maintien des équilibres macroéconomiques. Vilipendée, l’Université est désignée du doigt comme étant à l’origine de cette inadéquation alors que l’entreprise est ménagée. Sa responsabilité semble dégagée. A en croire certains apôtres de l’ordre établi, elle subit l’inadéquation considérée comme un des principaux obstacles à son développement et à la promotion de l’emploi des diplômés notamment. Ce parti pris découle d’une

“ Le savoir n’était pas totalement marchandisé pour lui faire subir les lois du marché ” méconnaissance de la réalité et d’un aveuglement idéologique. Certes, l’Université a intérêt à se remettre en cause. Elle doit être profondément réformée pour gagner ses lettres de noblesse et jouer pleinement son rôle à l’instar des prestigieuses universités de par le monde. Lui faire subir le diktat de l’opérationnalité, au nom d’une soit disant adéquation


“ 40% des lauréats de la Formation Professionnelle qui arrivent à s’insérer ne le sont pour une grande partie que grâce à l’Informel et en usant du relationnel ” entre l’offre et la demande de travail, c’est lui donner le coup de grâce. Non seulement parce que sa mission de prodiguer le savoir va au-delà de l’opérationnalité ; mais aussi parce que une telle orientation serait un vrai désastre. Ce n’est pas en la transformant en un lieu de formation professionnelle que le problème sera réglé car, le ver est dans la pomme de l’Entreprise. Effectivement, l’inadéquation entre la formation et l’emploi ne saurait se réduire à une question de formation. La preuve est à chercher du côté du système de Formation Professionnelle (FP) qui a connu un développement sans précédant ces dix dernières années. Le sort de ses lauréats est moins reluisant que celui des diplômés universitaires puisque leur taux de chômage dépasse de plus de deux fois celui de ces derniers. En effet, le chômage des lauréats de la FP avoisine en moyenne 45% . Si on ajoute les 13% en moyenne des lauréats qui ne relèvent plus de la population active propre à la FP, on se rend compte de l’énorme gâchis et, partant, du coût qui ne peut être qu’exorbitant de cette formation supporté par le contribuable. Le comble, est que les 40% qui arrivent à s’insérer ne le sont pour une grande partie que grâce à l’Informel et en usant du relationnel; l’ANAPEC n’intervient que pour

moins de 5% en moyenne dans l’insertion des lauréats de la FP. Ce taux d’insertion est inférieur à celui du système de FP qui dépasse en moyenne 60%. La raison est que pour la FP , tout lauréat qui a travaillé au moins une fois, compte non tenu de la durée du travail, est considéré comme inséré!! D’ailleurs, plus de 20% des chômeurs sont dans cette situation. Si la voix de ces lauréats chômeurs est inaudible et s’ils ne manifestent pas devant le parlement c’est parce que leur formation ne leur offre pas l’opportunité de revendiquer le droit d’accès à la fonction publique. Leur frustration, néanmoins, ne peut être que plus grande puisqu’ils disposent d’un métier qu’ils n’arrivent pas à exercer. Par ailleurs, les difficultés que rencontrent les lauréats de la FP pour accéder au marché du travail, sont dues en premier lieu à l’Entreprise qui n’est que faiblement impliquée dans cette formation contrairement à l’Entreprise Suisse ou Allemande. Dans ces deux pays, l’Entreprise est l’un des principaux maillons de la chaine de FP alternée. La formation est assurée parallèlement dans l’Entreprise et l’Etablissement de formation d’une manière complémentaire. Les deux intervenants conjuguent leurs efforts pour donner la meilleure qualification possible aux jeunes. Au Maroc, l’Entreprise semble désintéressée par la FP. La preuve est que le taux des stagiaires est très faible; il est inférieur à 4% en moyenne. En plus, l’Entreprise ou plus exactement le tissu économique marocain se caractérise par: - une faible capacité d’absorption du potentiel du marché de travail. Et dire que ce tissu est pour l’essentiel constitué des Très Petites, Petites et Moyennes entreprises; -Un faible taux d’encadrement (4 à 7% en moyenne selon certaines

estimations) qui s’explique justement par la prédominance de ce type d’entreprises (plus de 95%); -Une préférence pour une main d’œuvre peu qualifiée et à faible valeur ajoutée: 40% du total des emplois sont assurés par l’Agriculture alors que l’Industrie qui se caractérise par une forte valeur ajoutée n’intervient que pour 13%! En guise de conclusion, un pays comme le Maroc ne devrait pas connaitre un chômage des diplômés aussi préoccupant. Son économie est une économie extensive; elle se prête à des taux de croissance à deux chiffres. Ses besoins pour un service public de qualité sont énormes; il suffit, pour s’en rendre compte de rapprocher le disponible aux normes internationales (nombre de médecins/habitant, nombre d’enseignants/étudiants...). Par ailleurs, l’emploi ne se réduit pas à un effet de la croissance, loin s’en faut. Il peut être généré hors croissance pour constituer ainsi un vrai ressort de création de la richesse. En effet, il est possible de créer des emplois qui nécessitent peu de moyens et qui sont de nature à contribuer à la création de plus de valeur ajoutée. Il suffit, entre autre, de réorganiser l’espace public pour faire sortir les «Farachas», les marchands ambulants et autres du chômage déguisé et d’inciter les petits métiers (plombiers, électriciens...) à se constituer en coopératives ou sociétés. Pour cela, l’adéquation entre la formation et le marché de travail doit être abordée autrement en s’appuyant sur un diagnostic objectif de l’économie nationale et en procédant à une évaluation du système de formation sur la base des besoins de la société dans son ensemble, y compris les besoins en ressources humaines pour une économie rénovée.

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LES EXPERTS

EMPLOI


OPPORTUNITÉS D’AFFAIRES

U

ne entreprise de renom allemande spécialisée dans la commercialisation d’équipements électriques basse tension auprès des grandes surfaces (Obi, Bauhaus, Hornbach, etc.) cherche, pour dynamiser ses relations à long terme et répondre rapidement aux besoins de ses clients, des fabricants marocains de matériel électrique pouvant satisfaire aux exigences de la clientèle en matière de production et de qualité. l Une entreprise de renom allemande avec plus de 50 ans d’expérience est à la recherche de distributeurs marocains pour développer des relations commerciales durables. L’entreprise développe et distribue des produits dans les domaines d’outils électriques à guidage manuel (par exemple perceuses, marteauxperforateurs, meuleuses d’angle), d’outils stationnaires (par exemple des scies pivotantes, des scies circulaires de table, des compresseurs, nettoyeurs à haute pression) ainsi que d’outils de jardinage l Une entreprise allemande spécialisée dans la fabrication et usinage de pièces forgées et moulées toutes nuances (produits semi-finis, barres en acier, acier à outils, matériaux spéciaux, ébauches) est à la recherche de nouvelles opportunités d’expansion au Maroc. l

❱❱❱

Chambre espagnole

l GRREPRESENTACIONES REINA, Société espagnole avec

filiale au Maroc souhaite contacter des grossistes de pâtisserie, glaciers et hôtellerie au Maroc. ALMACENES GENERALES RANDRADE, entreprise espagnole souhaite contacter des sociétés du secteur métallurgique basées au Maroc. l

l PIDA GROU, entreprise espagnole souhaite contacter

des ateliers de confection basés au Maroc. l

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L

a CFCIM propose un accompagnement sur mesure pour tout type de projets d’export.

Les points forts : l Développer son chiffre d’affaires sans modifier la structure actuelle de son entreprise. l Avoir un service personnalisé avec interlocuteur unique. l Gagner du temps dans la démarche d’export tout en maitrisant les risques. l Bénéficier de l’expertise du Partenaire de la CFCIM, le cabinet ECDI (Export Conseil en Développement International), spécialisé dans le conseil et l’assistance aux entreprises exportatrices et à celles qui souhaitent faire leurs premiers pas à l’international. l Être accompagné sur mesure, selon les besoins et le niveau de maturité atteint par l’entreprise en matière d’export.


AGENDA CFIA 2016

Placée sous l’égide du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime et du Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie Numérique, la 5e édition du Carrefour des Fournisseurs de l’Industrie Agroalimentaire (CFIA) Maroc se tiendra du 27 au 29 septembre 2016 au Centre International de Conférences et d’Expositions de Casablanca. Évènement leader dans son domaine, le CFIA Maroc réunira 5 000 visiteurs professionnels et 250 entreprises exposantes, issus de tous les métiers de l’industrie agroalimentaire.

SIB 2016

Sur une superficie de plus de 20 000 m2, ciblant plus de 651 sociétés nationales et étrangères et avec 175 000 visiteurs prévus, la seizième édition se déroulera du 23 au 27 novembre 2016 à la Foire Internationale de Casablanca. Actuellement, le SIB est considéré par les professionnels du monde de la construction comme l’une des vitrines les plus importantes des nouvelles technologies, du savoir-faire et d’échange. SIFEP 2016

EXPO HALAL INTERNATIONAL 2016

L’Expo Halal International se tiendra du 27 au 29 juillet 2016 à Marrakech. Plusieurs producteurs marocains et étrangers seront au rendez-vous pour une industrie bien importante pour l’ensemble des musulmans dans le monde. Pollutec Maroc 2016 Salon International des équipements, des technologies et des services de l’environnement. Rendez-vous incontournable pour les professionnels de l’environnement, la 8e édition de Pollutec Maroc se déroulera du 5 au 8 octobre 2016 à Casablanca.

La première édition du Salon International de la Finance Ethique et Participative « SIFEP 2016 » se tiendra du 20 au 22 octobre 2016 au Parc d’Expositions de l’Office des Changes à Casablanca. Le Salon International de la Finance Ethique et Participative «SIFEP 2016 » se veut être le rendez-vous des professionnels du secteur et du grand public pour faire connaître et promouvoir la finance participative au Maroc.

AITEX 2016 La 1ère édition de l’AITEX (AFRICA IT EXPO) se tiendra du 21 au 24 septembre 2016 à l’Office des Foires et Expositions de Casablanca. Le salon AITEX inscrit sous le thème : « La transformation digitale, levier de développement en Afrique», se donne pour ambition de représenter une vraie vitrine du savoir-faire IT africain et consacre la Côte d’Ivoire et le Sénégal en tant que pays à l’honneur lors de cette première édition. Libre Entreprise N°6-7 / Juin - Septembre

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TRIBUNE

LA FINANCE ISLAMIQUE ESTELLE SUFFISAMMENT VERTE ?

O

n le rappelle souvent : la finance participative (islamique) est un compartiment de la finance éthique, soucieuse de servir l’économie réelle, et non pas de s’en servir. On le souligne aussi beaucoup depuis la crise financière dite des subprimes : la finance conventionnelle, globalisée, déterritorialisée, notionnelle voire virtuelle, très certainement amorale, a oublié sa vocation de facilitateur économique pour se transmuer en une titanesque machine à sou globalisée. Si le sens commun a sans doute raison de mettre en exergue les différences principielles de ces deux modèles de finance (l’un enraciné depuis quatre siècles, et l’autre, alternatif quoique plus jeune), une approche davantage factuelle rend compte de ceci : malgré ses excès et ses dérives, qui ne sont pas récentes, la finance conventionnelle a donné naissance à de très nombreuses initiatives éthiques et socialement responsables, dépourvues de tout substrat religieux ; a contrario, la finance islamique, pourtant saturée de contenu normatif, n’a pas encore réussi à faire la démonstration de son impact social. Quel paradoxe : la finance verte n’est, in fine… pas assez verte. En matière d’investissement et de financement à impact social (social-impact investing and financing), l’industrie de la finance islamique est à la traine. Ce n’est pas là sa priorité, tant les besoins de base (ie. levée de dépôts et octroi de crédits) sont encore loin d’être satisfaits dans le monde musulman, sousbancarisé. Sur les 2000 milliards de dollars que pèse la finance islamique mondiale aujourd’hui, moins de 0,5% est alloué à l’investissement et au financement socialement responsable. Il a fallu attendre 2014 pour voir émerger les premiers « green sukuk », des obligations islamiques dont les sous-jacents sont constitués de fermes d’énergie renouvelable. En matière de gestion d’actifs, les fonds islamiques mondiaux représentent environ 65 milliards de dollars aujourd’hui, portés par un peu plus d’un millier de véhicules: seule une poignée d’entre eux s’intéressent aux secteurs de l’économie soutenable et responsable, et de surcroit pour des volumes négligeables. En comparaison, l’ISR conventionnel dans le monde pesait 13 600 milliards de dollars à fin 2013, selon la Global Sustainable Investment Alliance (GSIA). En outre, les obligations conventionnelles vertes font feu de tout bois : en 2014 uniquement, les émissions (i.e. les flux et non les stocks) de 46

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« green bonds » conventionnels ont dépassé 40 milliards de dollars. Alors que faire? Quelles sont ces classes d’actifs à impact social que la finance islamique, si sûre de ses valeurs de partage et de responsabilité sociale, pourrait habiter? De la manière la plus immédiate, la finance participative a le devoir moral de sortir du pétrole: la facture énergétique directe (en numéraire) et indirecte (d’un point de vue environnemental) est trop élevée. La finance islamique doit devenir écologique. Partout, le nombre des populations trop pauvres est un affront quotidien aux discours lénifiants sur le développement: la microfinance islamique doit se développer. La finance islamique doit devenir solidaire. Les besoins primaires des populations du monde musulman, encore fragile et toujours en voie de développement pour l’essentiel, ne sont pas couverts: agriculture, alimentation, logement social, éducation, sécurité et santé sont des enjeux majeurs. La finance islamique doit devenir responsable. Innovation, technologie, recherche, infrastructures et sciences sont les conditions et les clés de la compétitivité future, dans le respect des générations à venir. La finance islamique doit devenir soutenable. Eu égard à sa taille encore limitée (0,7% de la finance mondiale à fin 2014), la finance islamique ne pourra pas massivement et simultanément s’atteler à une tâche aussi prométhéenne. Patience, rigueur et volonté travailleront de concert, mais en séquence, pour que l’impact social de la finance islamique soit plus visible. Le phénomène a commencé: des plateformes de « peer-to-peer lending » islamiques ont récemment vu le jour; un fonds de microfinance islamique est en cours de constitution, tout comme un fonds islamique d’énergie renouvelable pour l’Afrique; un fonds pour le développement du logement social et de soutien aux PME innovantes pour l’Afrique de l’ouest et du nord est à l’étude… Dans la plupart de ces projets, à des degrés divers d’avancement, les institutions multilatérales de développement, comme la Banque Islamique de Développement et la Banque Africaine de Développement, sont des facilitateurs incontournables. Mais il faudra bien que les investissements et financements islamiques privés prennent le relai de l’impact social. Ce n’est qu’à ces conditions que la finance islamique gagnera ses lettres de noblesse, et qu’au-delà de ses principes hérités de la tradition religieuse, elle saura faire la preuve de son humanisme et donc de son universalité.

Anouar Hassoune, professeur de finance à l’Université Paris Dauphine, administrateur d’Euris Group et expert en finance participative.

“ Un fonds pour

le développement du logement social et de soutien aux PME innovantes pour l’Afrique de l’ouest et du nord est à l’étude


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