SUR LE CHEMIN DANS UNE CAGE EST UN HOMME, LES MAINS ROUGES.
Les mots sont insuffisants. L'indicible est peint. Ma conférence conlient des questions, mais aucune réponse concernant Ie pourquoi et Ie commcnt du tableau. Ces réponses n'existent pas. Un tableau, une toile, fonctionne de manière 'para-rationnelle', au-delà de la raison et au-dclà de sa propre histoire. Les mots ne peuvent atteindre son mystère. )'ai essayé ici - et c'est totalement incomplet - de montrer Ie chemin de celui qui peint, qui a choisi de peindre ou y a été forcé. Je tente de mettre à nu quelques-uns des innombrables méchanismes - ou sont-ce des prédestinations? - qui me poussent par la force des choses à la recherche de la toile. En tous cas,je ne suis capable que d'attendre la toile. Ces mots ne sont donc que du gravier qui crisse sous les pieds du voyageur errant et qui roule et s'immobilise de l'autre cóté de Ja route.
.. ,. .. C'esl étonnant et pourtant tellement évident. Plus je vieillis, plus j'avance en accompagnant la toile, moins je sais sur Ie comment et Ie pourquoi de Ja toile. De quclle manière Ja toile vient à moi et pourquoi il est essentie! que je doive la réaliser. Ce que j'ai appris est que, moins je sais de la toile, plus je m'approche d'elle ainsi que de son mystère purificateur. Après toute ma vie de peintre, la seule chose que je puisse démontrer, Ja seule chose que je sache, est ce dont je ne veux plus. Ce qui arrive, la toile Ie décide. Je ne suis pas libre, je ne choisis pas la toile, la toile me choisit. La toile vient à ma rencontre, pour être peinte par moi. Je dois l'attendre.
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