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Plantes adventices
Prévenir et reconnaître
Les graines des plantes adventices sont présentes dans tous les sols et activées par le travail du sol et les conditions climatiques (température, humidité ...). Certaines d’entre elles sont très tenaces et se développent rapidement, ce qui peut compromettre les chances de réussite d’une belle prairie fleurie.
Comment prévenir ?
Les mauvaises herbes ne peuvent jamais être complètement évitées. Mais nous pouvons créer une situation aussi optimale que possible pour que les fleurs puissent germer et se développer. Nous ne pouvons pas contrôler la météo, nous devons donc nous concentrer sur le lit de semence.
Le moyen le plus important contre les mauvaises herbes est la création d’un faux lit de semence : préparez le sol pour le semis mais ne semez pas encore. Les mauvaises herbes y germeront et vous pourrez facilement les éliminer à la binette. Parfois, vous devez répéter cette opération plusieurs fois. Faites le premier passage aussi profond que possible et le second à miprofondeur. À partir de la troisième fois, ne binez que la couche supérieure. Cela vous évite de remonter des graines du soussol. Plus vous effectuez de passages, plus vous êtes certain que le sol dans lequel vous semez sera plus ou moins débarrassé des adventices et des graines d’adventices qui prolifèrent. Si possible, commencez la préparation du sol dès l’automne. Si nécessaire, vous pouvez opter pour un désherbage de la couche supérieure avec de la vapeur.
Surveillance et fauche
Avez-vous fait tous les travaux préparatoires et les espèces pionnières prennent-elles encore le dessus ? Dans ce cas, la surveillance et la planification de la fauche sont inévitables. Pour les petites surfaces, il est préférable d’enlever les adventices manuellement. Dans les cas extrêmes, il est préférable de faucher. Ne tardez pas ! Prenez immédiatement des mesures en cas d’émergence très nette de certaines mauvaises herbes.
Et après la floraison ? Si possible, laissez la végétation sur place pendant tout l’hiver. Si le sol est couvert, les herbes et les graminées indésirables se développeront moins en automne et en hiver. En outre, c’est favorable pour les insectes et la vie du sol.
ASTUCE !
Utilisez un mélange de fleurs annuelles pour la première année. Celles-ci s’installent facilement et permettent de réduire la pression en adventices.
Digitaire sanguine
Digitaria sanguinalis
La digitaire sanguine doit son nom à la teinte pourpre de ses feuilles et épillets. La hauteur de la plante adulte est de 10 à 60 cm. Les tiges sont ramifiées, étalées ascendantes. Souvent elles sont radicantes aux nœuds inférieurs, contrairement à celles de la digitaire glabre (Digitaria ischaemum). Les feuilles vert-clair sont assez courtes et larges de 3 à 10 mm, à forte pilosité avec une gaine velue. La longueur de la ligule membraneuse est de 1,5 mm. La période de floraison est de juillet à octobre. La germination est tardive, au printemps et en été quand les températures sont suffisamment élevées. La digitaire sanguine se rencontre principalement sur des terres arables sablonneuses, au jardin potager, le long des routes et sur les talus des voies ferroviaires. Cette plante annuelle de 5 à 40 cm de hauteur est très commune couvrant le sol d’un épais tapis vert. La tige verte ou rouge est d’abord étalée (la multiplication végétative se réalise au niveau des nœuds qui s’enracinent) puis dressée. Les petites feuilles pétiolées, opposées d’un beau vert tendre sont soit sessiles et lancéolées, soit à pétiole cilié et limbe ovale, aigu au sommet. La floraison se répartit sur presque toute l’année mais sa période de végétation la plus active est le printemps. Les cépales sont oblongs et pubescents. La stellaire intermédiaire s’épanouit sur les talus, bords de chemin, potagers, dans les champs et dans les jardins sur divers types de sol. Le pâturin annuel est une poacée de petite taille (5 à 30 cm) le plus souvent annuelle, parfois même bisannuelle qui forme des touffes. Il peut être confondu avec le pâturin des prés (Poa pratensis) mais se distingue assez facilement de ce dernier par ses tiges qui s’enracinent aux noeuds. De plus, le pâturin des prés présente deux sillons blancs – comme les traces de ski – juste à côté de la nervure centrale. La gaine du pâturin annuel est carénée et les limbes sont ondulés. La ligule est blanc laiteux. Cette graminée commence à fleurir presqu’immédiatement après la levée. Ces tiges sont glabres et étaléesascendantes, un peu comprimées, radicantes aux nœuds en conditions extrêmement humides.
Stellaire intermédiaire ou mouron blanc
Stellaria media
Pâturin annuel
Poa annua
Chénopode blanc
(Chenopodium album)
Cette plante annuelle doit son nom à ses feuilles lancéolées d’un vert blanchâtre (blanc-argenté sur la face inférieure) en forme de patte d’oie. Elles ont un bord denté avec un sommet pointu. L’aspect de la face inférieure est farineux. Sa tige est ramifiée, dressée et cannelée à section anguleuse. La plante peut atteindre une hauteur de 1 à 2 m, en fonction de la richesse du sol. Les fleurs vertes à blanchâtres apparaissent de juin à octobre, sont dépourvues de pétales et réunies en glomérules. C’est une plante fréquente dans les lieux cultivés. Cette adventice peut atteindre 20 à 80 cm de hauteur, est une plante annuelle, à tige dressée, ramifiée, fréquemment rougeâtre. Les feuilles, lancéolées à largeur maximale au milieu du limbe, sont courtement pétiolées, presque glabres, discrètement ciliées et souvent munies d’une tache noire en forme de fer à cheval. Les gaines sont velues et longuement ciliées. Les fleurs roses ou blanches de la renouée persicaire sont réunies en longs épis denses. La plantule se distingue par la couleur rouge de l’axe hypocotylé (partie comprise entre la surface du sol et les cotylédons). Cette adventice est largement répandue, surtout en sol riche et humide. Le galinsoge est une plante herbacée annuelle et gélive. Ses tiges sont velues, étalées et ramifiées. Les feuilles ovales à pointe aigüe, dentées et à disposition opposée ont un pétiole très court. Les fleurs sont groupées en capitules de petite taille terminaux ou axillaires. Les fleurons centraux tubulaires sont jaunes et nombreux alors que les fleurons périphériques sont au nombre de 5, ligulés, blancs et découpés en trois dents arrondies. Le galinsoge croît jusqu’à 80 cm de haut environ. Plusieurs floraisons se succèdent sur le même pied jusqu’aux premières gelées, Une plante peut porter des milliers de graines qui peuvent subsister dans le sol et rester viables. Cette plante se plaît dans les sols riches en éléments nutritifs et bien drainés ou humides. L’enracinement est très superficiel. Des tiges coupées peuvent même s’enraciner.
Renouée persicaire
(Polygonum persicaria)
Galinsoge
(Galinsoga)
Panic pied de coq
(Echinochloa crus-galli)
Mauvaise herbe annuelle aux limbes vert foncé, larges et glabres. Feuilles à nervures arquées parallèles avec une trace claire centrale. Le bord du limbe de la plante adulte peut être ondulé. Le limbe de la plantule est lancéolé. Le limbe de la plante adulte est rougeâtre avec une nervure médiane claire et une gaine comprimée, quelquefois colorée de rouge. La préfoliaison est pliée et dans un stade ultérieur enroulée. Le pied de la plantule présente des stries rougeâtreviolet. La plante adulte peut atteindre une hauteur de 150 cm. Elle germe tardivement au printemps, dès que la température monte au-dessus de 15 °C. Plante annuelle, la bourse-à-pasteur reste de petite taille, jusqu’à maximum 40 à 50 cm de hauteur. Elle pousse à partir d’une rosette de feuilles lobées à la base. De la base émerge une tige qui porte quelques feuilles pointues, étroites, oblongues et dentelées. L’axe de tige, simple ou ramifiée porte un groupe de plusieurs fleurs à son sommet. Les fleurs sont blanches et petites (pétales de 2 à 3 mm) en grappes et produisent des gousses en forme de coeur. Le nom ‘bourse-à-pasteur’ vient d’ailleurs du fruit avec une forme de triangle typique. La plante fleurit presque toute l’année et est capable de produire plusieurs générations chaque année. La bourse-àpasteur se développe dans quasi tous les types de sol. La renouée des oiseaux est une plante glabre, à nombreuses tiges longues et menues, très souvent étalées au sol. Les feuilles sont elliptiques-lancéolées, plus ou moins larges, courtement pétiolées et munies d’une longue gaine membraneuse lacérée au sommet. Les fleurs, blanchâtres ou rosées, sont subsessiles, solitaires ou groupées par deux à quatre à l’aisselle des feuilles. La floraison s’étale de mai à novembre. Cette adventice se plaît dans les sols riches.
Bourse-à-pasteur
(Capsella bursa-pastoris)
Renouée des oiseaux
(Polygonum aviculare)