Pour imaginer le lieu de l’Assemblée de la Démocratie Participative, notre groupe a suivi une idée simple : construire cet espace autour de nous, comme un vêtement ou une cabane. Cela nous permettait de construire petit à petit et de l’intérieur un lieu accueillant, original et qui soit ajusté aux besoins, sans plus. Nous avons avancé en faisant des zig-zags entre réflexion et expérimentation. Nous avons commencé par regarder ce qu’il y avait autour de nous : des bureaux, des cafés, des églises, des ateliers … Nous sommes allés nous y installer, les goûter les uns après les autres et, à partir de nos observations, nous avons d’abord rêvé ce lieu de l’“ADP“. Ensuite nous l’avons dessiné en paroles, puis nous avons fabriqué, un peu avec des bouts de ficelles et beaucoup avec l’aide des services techniques, une sorte de prototype dans la salle des expositions durant une quinzaine de jours. Les quelques deux à trois cents visiteurs qui sont venus l’essayer ont trouvé que ça leur allait bien. Beau, chaleureux et surprenant, sont les qualificatifs qu’ils ont le plus souvent employés. C’est ainsi que notre groupe, avec l’aide des professionnels qui en faisaient partie, est devenu “programmateur“. Et nous avons l’intention de continuer : de devenir architectes avec des architectes, puis constructeurs avec des hommes de l’art, en particulier avec les services techniques. Nous avons l’intention comme dirait l’architecte Patrick Bouchain de “CONSTRUIRE AUTREMENT“. La somme relativement modique prévue pour ce projet en 2007 nous permet de continuer à rêver et à expérimenter, à construire avec nos têtes, avec nos bras et, sinon avec des bouts de ficelles, tout au moins avec des procédés de construction (ou d’auto-construction) écologiques et solidaires ; en employant quelques personnes au chômage, mais aussi en sollicitant l’aide des habitants ; en utilisant des objets ou des matériaux de récupération en même temps que des innovations performantes ; en allant à la fois très vite et très lentement.
l’atelier “Le Lieu, Les Lieux”
SYNTHÈSE DU PROGRAMME
PROGRAMMATION ARCHITECTURALE DE L’ASSEMBLÉE DE LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE à Aubagne Réalisée par l’Atelier “Le Lieu, Les Lieux“ groupe de travail pour la recherche et la programmation du Lieu-Ressource de l’Assemblée de la Démocratie Participative à Aubagne - Animation et transcription par Lire La Ville -
NOTE DE SYNTHÈSE 25 mars 2007
Introduction LETTRE À L’ASSEMBLÉE DE LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE signée par l’atelier “Le Lieu, Les Lieux“ I. Brève présentation 1. Pourquoi la création d’un Lieu-Ressource pour l’Assemblée de la Démocratie Participative ? 2. Comment ? 3. Avec quelles contraintes et quels appuis : le temps ; le budget et la mise en oeuvre ; un point d’atterrissage II. Contenu du programme 1. Les fonctions envisagées par le roupe 2. Les activités qui en découlent et leurs besoins individuels en espace 3. La coniguration des espaces III. Préconisations appliquées à la salle des Marronniers 1. Perspective à long terme 2. Perspective à moyen terme 3. Possibilités réalisables à court terme : le lieu ou les lieux ? état des lieux-choix d’une stratégie-coût-déroulement et mise en oeuvre Annexes Fiches de performance des espaces prévus à court terme Participants à l’atelier “Le Lieu, Les Lieux“ Images de référence pour imaginer le futur Lieu-Ressource 1
Une autre idée de la SALLE DES MARRONNIERS
photomontage
Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagne 23
PARTICIPANTS A L’ATELIER “LE LIEU, LES LIEUX“ Jean-Luc AUTOUARD Laure BAFARO François BAFARO Lili BENHAMIA Claude BERNARDI Cécile BERTHOUX Adila CARLES Chantal DECKMYN Marie-Christine DEL GUIDICE Nonce DEL GUIDICE Marc-François DIDIER Odile DUBREIL Agnès EIGLIER Nicolas FACINO Serge FLON Magali GIOVANANGELLI Safia IFTISSEN Nadia IFTISSEN Albert LAPARRAT Edgard LAPARRAT Philippe LAPPARAT Gilles LEJEUNE Muriel MARECHAL Liliane PISCHEDDA Henri PISCHEDDA Claude QUEYREL Jean-Louis ROSENBAUM SEBASTIEN Pascale STAUTH Nathalie TOUATY Rosy VALENTIN … ET QUELQUES PASSANTS.
LETTRE à L’ASSEMBLÉE DE LA DÉMOCRATIE PARTIPATIVE
Pour imaginer le lieu de l’Assemblée de la Démocratie Participative, notre groupe a suivi une idée simple : construire cet espace autour de nous, comme un vêtement ou une cabane. Cela nous permettait de construire petit à petit et de l’intérieur un lieu accueillant, original et qui soit ajusté aux besoins, sans plus. Nous avons avancé en faisant des zig-zags entre réflexion et expérimentation. Nous avons commencé par regarder ce qu’il y avait autour de nous : des bureaux, des cafés, des églises, des ateliers … Nous sommes allés nous y installer, les goûter les uns après les autres et, à partir de nos observations, nous avons d’abord rêvé ce lieu de l’“ADP“. Ensuite nous l’avons dessiné en paroles, puis nous avons fabriqué, un peu avec des bouts de ficelles et beaucoup avec l’aide des services techniques, une sorte de prototype dans la salle des expositions durant une quinzaine de jours. Les quelques deux à trois cents visiteurs qui sont venus l’essayer ont trouvé que ça leur allait bien. Beau, chaleureux et surprenant, sont les qualificatifs qu’ils ont le plus souvent employés. C’est ainsi que notre groupe, avec l’aide des professionnels qui en faisaient partie, est devenu “programmateur“. Et nous avons l’intention de continuer : de devenir architectes avec des architectes, puis constructeurs avec des hommes de l’art, en particulier avec les services techniques. Nous avons l’intention comme dirait l’architecte Patrick Bouchain de “CONSTRUIRE AUTREMENT“. La somme relativement modique prévue pour ce projet en 2007 nous permet de continuer à rêver et à expérimenter, à construire avec nos têtes, avec nos bras et, sinon avec des bouts de ficelles, tout au moins avec des procédés de construction (ou d’auto-construction) écologiques et solidaires ; en employant quelques personnes au chômage, mais aussi en sollicitant l’aide des habitants ; en utilisant des objets ou des matériaux de récupération en même temps que des innovations performantes ; en allant à la fois très vite et très lentement. Pour cela, il faut que notre groupe s’agrandisse, qu’il démultiplie et diversifie ses compétences autour d’un chantier qui est autant symbolique que matériel.
l’atelier “Le Lieu, Les Lieux” 22
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I. BRÈVE PRÉSENTATION 1. Pourquoi la création d’un Lieu-Ressource pour l’Assemblée de la Démocratie Participative ? le 21 novembre, les Aubagnais présents au Forum 2006 ont exprimé le souhait que la construction de la démocratie participative, gagne en visibilité, en accessibilité, mais aussi en transparence, à travers sa matérialisation dans un lieu qui rassemblerait tout ce qui a trait à cette nouvelle forme de gestion de la ville. Auparavant, certains avaient avancé que le site internet de la ville et quelques blogs pouvaient être le lieu de ce dialogue constructif. Mais les débats ont montré que faire la ville avec tous demande un vrai lieu, c’est à dire un lieu à la fois symbolique et matériel. La dématérialisation des relations entre humains, la mise à l’écart des plus démunis (combien de pauvres, d’illettrés et de migrants “naviguent“ sur internet ?), la privatisation des réseaux, la virtualité des mémoires informatiques, leur dépendance technique, les rendent notablement insuffisants à faire une ville, il est même possible qu’ils s’y opposent1. L’espace de la ville n’est pas virtuel. Chemin faisant, au cours des quatre derniers mois d’exercices et de réflexion, le groupe en charge de la définition du lieu-ressource a encore précisé les raisons de ce projet. Pour qu’une démarche soit autre chose qu’une intention affichée, pour que la participation des habitants soit autre chose qu’une procédure, une manipulation ou un tour de passe-passe démagogique, il faut - du temps : le temps d’écouter, de chercher et de se tromper, de rectifier le cap ; le temps que la ville éprouve, vérifie et mette au point ses propres méthodes ; le temps que cette nouvelle façon de faire acquière du poids et s’enracine ; qu’avec de l’expérience derrière soi, cette démarche gagne aussi des habiletés, de la liberté … et qu’elle devienne quasi naturelle ; - une place reconnue et des mètres carrés : pour que ce temps sédimente des savoirs, préserve une continuité dans l’action, il faut qu’il soit ancré dans un lieu. Faire la ville demande de s’informer, de rencontrer les autres, de voir des lieux, des images, des maquettes, d’échanger avec des experts, de toucher du doigt des idées ou des réalisations, de prendre du recul … tout cela avec de vraies personnes, qui partagent des expériences, qui se voient en chair et en os et qui se parlent de vive voix, dans un vrai lieu.
2. Comment ? S’agissant du lieu de la Démocratie Participative, il tombait sous le sens que ce lieu, d’une part ne devait pas brouiller la lisibilité des services publics communaux, d’autre part devait être programmé de façon participative. Il se devait également d’être cohérent avec les grands thèmes retenus lors du forum : développement durable, recherche et préservation des équilibres, solidarité avec les plus fragiles, égalité et solidarité entre les générations, entre les hommes et les femmes, culture de paix. La substitution de la vente sur internet au commerce dans la rue, des sites de rencontres aux rencontres des corps reste un phénomène à étudier au regard de ses conséquences sur la “vraie vie“ (…) et donc sur la ville. N’oublions pas que la conséquence directe sur l’espace urbain de l’implantation des hyper-marchés dans les villes ou dans leur périphérie a été la quasi disparition des boutiques d’artisanat et de commerce (commerce dit depuis : petit ou de proximité), et donc la désagrégation d’une partie non négligeable de cette grande fonctions de la ville qui englobe les échanges, les rencontres, le témoignage, la sécurité et les divers apprentissages qui sont nécessaires aux humains pour vivre ensemble. 1
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ANNEXES
C’est pourquoi le groupe de travail “un lieu, des lieux“ a élaboré ce programme de façon participative. Par ailleurs, comprenant des membres des services municipaux, il a pu veiller à ce que les fonctions d’un tel lieu ne viennent pas se superposer avec celles des services existants mais que les uns et les autres s’appuient et se complètent mutuellement. Le groupe de travail qui compte une trentaine de personnes en tout2 s’est réuni 12 fois entre le 6 décembre 2006 et le 27 mars 2007. Il a expérimenté et exploré diverses dimensions des lieux (géométriques, sensibles, imaginaires, tactiles, visuelles, sonores, thermiques, lumineuses, historiques, artistiques …). À l’issue de ces expérimentations il a régulièrement émis des préconisations pour la conception du lieuressource de l’ADP. Du 26 février au 9 mars, il a également construit avec l’aide des services techniques, et animé avec l’aide d’un voisin restaurateur, une préfiguration du lieu à venir qui a duré deux semaines et qui a accueilli le service du Forum Local, de nombreuses réunions (différents groupes de travail thématiques, politiques, artistiques, une conférence de presse, des moments conviviaux) ainsi que de nombreux visiteurs de tous âges et de toutes conditions (une centaine). Durant la préfiguration de ce lieu autant que durant son élaboration programmatique le groupe de travail ne s’est pas éloigné des “lignes de conduite“ implicites communes aux thèmes du Forum : modestie (par opposition à la prétention comme aux dépenses somptuaires), ouverture et hospitalité. Se conformer à cette éthique avait pour but de produire petit à petit (plutôt que de projeter), sans rupture ni artifice, depuis le début et jusque dans ses détails, un lieu économe, aimable, attentif, adaptable, inventif, favorisant l’égalité, accueillant aux plus fragiles, etc. (voir document complet).
Projet
SALLE DES MARRONNIERS 2
Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagne
les présents ne sont pas toujours les mêmes et forment à chaque réunion un groupe de 12 à 15 personnes
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3. Avec quelle contraintes et quels appuis ? Le temps À Aubagne, la démocratie participative devient peu à peu une tradition, jalonnée et étayée depuis de nombreuses années par des temps forts, comme les deux derniers forum en date (2004 et 2006). Cette construction d’un temps public, rythmé par des saisons, des rencontres et des évènements, est aussi essentielle au déploiement de la vie urbaine et de la démocratie que le maintien d’un espace public. Mais il importe maintenant de ne plus tarder à poser cette volonté politique dans l’espace public, de la donner à voir (et à critiquer) à tous, d’en faire un objet commun lisible auquel tout un chacun puisse se référer. Même les nomades ont besoin de points de ralliement. Ici la donnée du temps est donc celle d’une certaine urgence, ce qui est à la fois une contrainte (manquer de temps) et un appui (être poussé vers l’étape suivante). Le budget et la mise en oeuvre On le voit, donner suite à ce souhait des Aubagnais, et le faire dès maintenant, répond à une logique et va dans le sens de l’évolution recherchée : une démocratisation des décisions politiques et une modernisation des services publics. Pour autant, et pour certains, consacrer un budget à cette réalisation n’apparaîtra pas comme faisant partie des priorités incontournables ni des premières urgences. C’est une des raisons pour lesquelles il va falloir se débrouiller dans l’immédiat avec un prix de construction correspondant plutôt à un studio bas de gamme qu’à un château de Versailles : cela peut paraître un contrainte et c’en est une. Mais cette contrainte est aussi une chance dans la mesure où elle nous oblige à de la modestie, de l’inventivité et … à le faire ensemble. Par chance, nécessité faisant loi, la réalisation de ce lieu répondra aux mêmes règles que les décisions proposées au débat citoyen : il ne pourra se faire sans les services techniques, sans les habitants que cela intéressera de mettre la main à la pâte, sans les experts conviés à donner leurs indications et bien entendu sans les élus. Innover en matière de mise en ?uvre ouvre une fenêtre imprévue et amènera peut-être également du grain à moudre pour les chantiers ouverts par la commune (par exemple en matière d’emploi, de développement durable, ou d’égalité entre les hommes et les femmes). Un point d’atterrissage Le groupe de travail “le lieu, les lieux“ a exploré divers emplacements dans la ville, testé divers espaces, menant une recherche sur la localisation et les caractéristiques idéales du lieu-ressource. Dans le même temps, une recherche a été conduite par la ville sur le même projet, cette fois-ci en termes de faisabilité. Le point d’arrivée de cette dernière recherche, la salle des expositions, n’avait pas été exclu par le groupe de travail et, une fois réalisée la préfiguration, on peut même voir une convergence des deux lignes de recherche sur ce point. Ce lieu, retenu à la fois pour ses qualités intrinsèques et par réalisme, représente lui aussi une contrainte et un appui. Il plie le programme prévu à ses exigences et le réduit par la prise en compte des données qui lui sont propres : situation dans la ville, liens avec le voisinage, conformation des abords, dimensions des volumes et des surfaces, état des lieux, “personnalité“, histoire, etc. Ce changement de la donne programmatique représente cependant un intérêt : 6
Phase 2
SALLE DES MARRONNIERS
Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagne
Déroulement et mise en oeuvre Le déroulement des travaux eux-mêmes sera le suivant. 1. Mise en état (confort, mobilier, fonctionnement) des espaces dédiés à la partie studieuse et protégée du service Forum Local 2. Travaux de départ minimum (dépose des faux plafonds, consolidations nécessaires des murs, portes et fenêtres ; réouverture d’une communication entre les deux salles ; électricité, chauffage ; enduits et peintures) 3. Ensuite réalisation du programme à mesure des besoins. Cette réalisation implique : –> la collaboration des services techniques (cf. préfiguration) –> une mise au point juridique : statut des locaux et des travaux, statut des habitants s’investissant dans la création, assurances, sécurité, etc. (Cf. les réalisations de l’architecte Patrick Bouchain dans différentes communes) –> la création d’une entité associative gérant la partie réalisée avec les habitants et permettant de recruter des Aubagnais en recherche d’emploi ou d’insertion.
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- une réalité pré-existante transfère d’emblée ses fondations et son propre poids au nouveau lieu qui est ainsi dispensé de l’effort considérable qu’il lui aurait fallu fournir pour “naître de rien“ ; - le fait de devoir s’adapter à des contraintes matérielles, contrairement à ce que l’on croit parfois, permet de se “caler“, accroît et libère la créativité des concepteurs. Des activités variées et successives dans un même lieu.
II. CONTENU DU PROGRAMME 1. Les fonctions envisagées par le groupe • Même si elle est plus récente que celles du maraîchage ou des santons, la démocratie participative appartient aujourd’hui aux spécialités et aux traditions aubagnaises. Le lieuressource a pour fonction, on l’a vu, de reconnaître cette jeune tradition de l’enraciner géographiquement et de l’installer dans la durée. • Il devra permettre de faire connaître cette démarche à l’intérieur de la ville et d’inviter le plus grand nombre possible d’habitants à y participer : il lui faudra pour cela être un lieu vivant, où il se passe quelque chose et posséder les qualités d’une hospitalité attractive et d’une communication éthique. • Il sera également un “syndicat d’initiative“ ou une “ambassade“ de la démocratie participative, à la disposition de ses invités ou des visiteurs, mais aussi en direction de ses partenaires et interlocuteurs extérieurs, en France et à l’étranger. • Le lieu-ressource aura une fonction de support des débats sur la politique urbaine, sur l’avenir de la ville, sur sa construction matérielle et sociale. • Il en sera aussi, pour autant que sa capacité le lui permettra, le lieu d’accueil : de réunions, plénières ou par groupes, de rencontres de toutes sortes et de toutes formes. • Pour cela il devra d’une part réunir, organiser, proposer et diffuser de l’information, d’autre part en capitaliser afin de développer cet axe de connaissance particulier qu’est la ville : ici à Aubagne mais aussi plus généralement dans nos civilisations contemporaines. Ce sera sa partie “centre de ressource“, qui comprendra une documentation, une médiathèque et un programme de rencontres, “formations“, expositions, films, évènements, etc. …. sur les différents aspects déjà évoqués autour du thème de la ville. • Le lieu-ressource aura encore une fonction de fabrication : production de projets pour la ville, production de connaissances et production d’objets ou de documents. - Production ou coproduction de projets pour la ville : la culture en matière urbaine évoquée plus haut devra se traduire au delà de débats, dans des projets, pour la plupart coproduits avec les professionnels3. Pour cela, il faut des réunions avec des professionnels (sur place ou en déambulatoires), mais il faut aussi que le plaisir de créer, la capacité à inventer comme à contredire restent éveillés : le groupe a souligné l’importance de la curiosité et de la recherche, du maintien dans le lieu-ressource d’occasions de repenser les évidences, de sortir des automatismes, de développer son écoute, sa sensibilité, de proposer de la surprise, de faire des expériences inattendues ou même déconcertantes. - Production de connaissances : banque de données concernant la démocratie participative dans le monde et les thèmes majeurs de la ville (développement durable, paix, solidarité, etc.), observatoire fin des quartiers, exploration de l’invisible contenu dans la ville, des apports volontaires ou involontaires des habitants, intelligence des fonctionnements intéressants, des potentiels non exploités, etc. - Production d’objets : de textes, d’images, sans doute de films, de produits directement dérivés de ses activités de connaissance (itinéraires de promenades modernes dans la ville, monographies, affiches, etc.). • Enfin, globalement, le lieu-ressource sera la turbine de la démocratie participative, le lieu où seront traduits et métabolisés les apports de tous, les idées venues d’ici et d’ailleurs, les résultats des débats, le lieu de l’animation et de l’organisation, de la gestion de l’agenda et de l’éphéméride... 3
Phase 1
SALLE DES MARRONNIERS
ainsi qu’avec des étudiants que l’on pourrait inviter pour des des expérimentation urbaines lors de “workshop“
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Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagne
Choix d’une stratégie - Plusieurs stratégies spatiales et d’investissement s’offraient à nous : la plus tentante était de déplacer le bloc des toilettes pour rendre à la salle des exposition ses surfaces tournées au Sud, particulièrement intéressantes puisque éclairées et bien situées. Cette intervention, demandant le transfert du bloc WC vers les espaces servants (entrée et/ou cuisine) de la salle des fêtes aurait épuisé notre budget et nous n’aurions plus pu investir sur les espaces propres du lieu-ressource. - Pour l’instant, dans le cadre matériel et budgétaire imparti, nous avons donc choisi d’investir les deniers publics alloués à ce programme dans les lieux dont il disposait pleinement : la salle des expositions elle-même (120 m2) et la pièce au sud (28 m2) appelé “stocks“ par les plans et “petite maison“ par le groupe (partie non grisée sur notre plan). Sauf imprévu, nous ne nous occuperons pas de la circulation ni de la majeure partie des toilettes à l’usage de la salle des fêtes. - Nous réserverons un petite partie de la somme pour réinvestir a minima le “parvis“, actuellement inexistant, à l’Est et les très beaux espaces extérieurs dont dispose la salle des expositions à l’Ouest et au Sud. Coût Le devis détaillé des travaux sera étudié avec les services techniques municipaux.
2. Les activités qui en découlent et leurs besoins individuels en espace Si l’on juxtapose les activités actuellement envisagées dans le lieu-ressource à court et moyen terme, on peut dresser le tableau ci-dessous. Reste qu’il faudra encore penser la souplesse voire l’élasticité dès le moyen terme puisqu’il s’agit typiquement d’un lieu dont on ne sait pas comment il va évoluer ni quels seront ses besoins d’espaces dans les années à venir. Des activités variées et successives dans un même lieu - lieux de réunion : avec la possibilité de travailler en sous-groupes (1 salle pour 100 à 500 personnes, 1 à 2 salles pour 30 à 50 personnes, 1 à 3 salles pour 10 personnes - accueil des groupes de travail ou ateliers (11 groupes constitués auj.) : 2 à 3 salles pour 15 à 50 personnes
Des activités fixes - un Centre de Ressources spécialisé dans les questions urbaines et les projets, à Aubagne et ailleurs, avec un accueil du public, une documentation (papier et informatique), un lieu pour des conférences-débat (10 à 100 personnes), un lieu de projection, un lieu d’exposition - l’installation du service du Forum Local (le c?ur de la turbine) : actuellement l’entité F.L. comprend 4 personnes et dispose de 3 bureaux (2 individuels de 15 m2 chacun et 1 de 20 m2 pour deux, soit 50m2 de surface dédiée en tout) dans un petit bâtiment communal du centre ville ; il partage quelques services (reprographie, toilettes, mise en sécurité) avec deux autres entités ; pour l’instant, cette situation lui paraît convenable au moins d’un point de vue fonctionnel - une fabrique pour la production : un atelier et des éléments de stockage - un sas, ménagé par le lieu-ressource entre son activité propre et l’espace public de la ville, accessible à tous même aux timides ou à ceux qui ne viennent pas expressément pour participer : de préférence quelque chose comme un bistrot - le ménage du lieu et l’entretien des espaces naturels ou végétaux : un rangement pour le chariot ménage, une remise pour les outils de jardinage
Des activités variées, fixes ou non - des “surprises“, de l’imprévu : cela peut occuper des espaces sous la forme de performances artistiques, d’expériences sensorielles, etc. ou colorer l’ensemble du lieu à certains moments ou encore relever de l’expérience personnelle utilisant les espaces existants sans attribution ni transformation.
Des activités extérieures proches - un contact avec des éléments de nature et, le cas échéant, une prise en compte active du paysage naturel alentour. - un affichage local : 1) un geste d’accueil et d’invitation (Cf. le grand panneau créé pour l’occasion par les artistes Stauth et Queyrel déjà utilisé lors de la préfigu-ration) ; 2) un signal à une échelle plus large, pouvant être perçu à l’entrée dans la ville et depuis son centre. - un fumoir suffisamment confortable à l’air libre.
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3. La configuration des espaces Les espaces de travail programmés de façon purement normative et fonctionnels sont rarement des espaces heureux. La modestie des surfaces et du budget dont nous disposons nous oblige, par bonheur, à sortir des habitudes programmatiques qui veulent que l’on attribue des m2 à des fonctions fixes et juxtaposées. En effet ces habitudes produisent généralement des situations et des espaces qui sont précisément ceux que le groupe de travail cherche à éviter pour le lieu ressource : anonymat maltraitant de certaines administrations, pseudo polyvalence de certaines salles confinant à la privation sensorielle et au rejet de l’usager, traitement de collectivité appliqué à des lieux qui ne le nécessitent pas (néons, mobilier standard, murs lavables, surfaces réverbérantes, formes répétitives, matières et couleurs préventives, inconfort visuel et acoustique, absence de charme et de “personnalité“ des lieux, etc.). Nous proposons donc un autre découpage de l’espace que celui de lots de m2 fonctionnels. D’autant que beaucoup de fonctions essentielles restent diffuses, non localisables : tels l’accueil et l’hospitalité qui doivent être effectifs en tout point du lieuressource, ou la communication qui devra être multiforme et (presque) omniprésente. Nous proposons plutôt un découpage selon une ligne de démarcation qui restera en partie à définir à l’usage. Cette ligne isolera les activités studieuses nécessitant des espaces tranquilles et relativement silencieux, des espaces qui se veulent majoritairement et résolument ouverts et animés, puisqu’ils devront constituer en euxmêmes une invitation à entrer. De part et d’autre de cette démarcation, qui pourra elle-même changer de place, les préconisations du groupe décrivent deux espaces en redéfinition quasi permanente, luttant contre ce qui fixe ou fige les choses, entretenant un mouvement, une allure quasi nomade, sans doute pour la surprise évoquée plus haut, sans doute aussi pour le maintien d’une précarité qui permette aux plus hésitants de s’avancer à l’intérieur et d’être accueillis, peut-être pour le maintien en éveil de tous (un espace non “calcifié“, qui ne laisserait pas sa fontanelle se refermer)
Plan d’ensemble
SALLE DES MARRONNIERS
échelle : 1/200ème 10
Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagn
3. Possibilités réalisables à court terme Le Lieu ou Les Lieux ? À la question « un lieu ou des lieux ? » le groupe a répondu « un lieu et des lieux ». Un lieu pour la fondation de la démocratie participative, sa permanence, sa visibilité et l’accumulation de son expérience ; des lieux pour sa mobilité, sa rapidité de réaction, sa solidarité tout terrain.Un “kit de survie“ a été mis au point et expérimenté par le groupe pour que les ateliers et l’ADP puissent se déplacer partout, dans tous les quartiers, et même s’installer pour travailler dehors, de jour comme de nuit ! Il nous a suffi d’un tapis, de deux braseros, d’un tableau de papier, de planchettes pour écrire, d’un nécessaire à pic-nic et de pliants. Un parasol et un ou deux pot de fleur auraient pu, il est vrai, rendre notre installation plus confortable (on y pensera). État des lieux et travaux à envisager Aujourd’hui, quel est l’état des trois principaux espaces qui nous intéressent ? Quels travaux sont à envisager ?
Plan de Situation
SALLE DES MARRONNIERS
échelle : 1/200ème 14
Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagn
III. PRECONISATIONS APPLIQUEES A LA SALLE DES MARRONNIERS L’implantation du lieu-ressource dans l’entrée de ville Ouest d’Aubagne, en même temps si proche du c?ur de la ville, de quelques grands équipements4 ainsi que des paysages de l’Huveaune et de ses berges présentera, le moment venu, une occasion à ne pas manquer de s’intéresser de nouveaux aux riches potentiels de cette entrée de la ville, et de reprendre avec eux le dialogue qui a déjà été résolument entrepris. 1. Perspective à long terme Cet aménagement des abords, du lien avec le coeur et avec l’entrée de la ville, fera partie des sujets de recherche du groupe “Le Lieu, Les Lieux“ lorsqu’il s’attellera aux questions urbaines. Rêver avant de dessiner ou de réaliser est le premier travail du concepteur. Nous pourrions rêver qu’avec le temps notre groupe étende sa compétence à l’environnement de la salle, enrichisse cette entrée de la ville en développant toutes ses potentialités autour d’une attraction regroupant aux marronniers les fonctions “ambassadrices“ de la ville, comme la communication ou le tourisme, le “petit monde de Marcel Pagnol“ … qui atterriraient là à leur rythme, petit à petit. Cela pourrait être le lieu, à l’emplacement de la salle des fêtes ou l’englobant, d’une sorte de grande (et belle) halle, à l’abri de laquelle ces services pourraient se reconstruire au fil des besoins et des essais, par agrégation (voir les images de référence). On pourrait construire des espaces mous et éventuellement fragiles, beaux et surprenants comme des chapiteaux de cirque (tentes, containers, tissus, containers, échafaudages, etc.), que l’on ne solidifierait que lorsqu’ils auraient fait leurs preuves. C’est à dire lorsque tout le monde s’y sentirait bien. Ce qui ferait alors signal à l’entrée de la ville, ce serait ce travail en cours : un chantier particulièrement respectueux, comme une mise en scène du travail et de l’écologie, qui aurait appris à travailler sans nuisances, qui saurait suivre l’actualité de la ville et s’adapter à ses besoins avec la plus grande souplesse. 2. Perspective à moyen terme Une visée plus proche mais qu’il est impossible d’atteindre cette année, consiste à désolidariser les 2 bâtiments (expositions et fêtes) afin d’autonomiser le lieuressource et de lui rendre les espaces actuellement gelés par le fonctionnement de la salle des fêtes : en effet celle-ci pour gagner les toilettes doit emprunter comme une circulation la partie ouest de la salle des expositions, partie qui commande par surcroît l’accès au jardin. Dans un moyen terme il sera donc souhaitable de transférer les toilettes vers la salle des fêtes ou de les dédoubler. Cela devrait entraîner une redistribution des espaces servants de la salle des fêtes : entrée, cuisines, WC. Si l’idée de la grande halle (ou une autre) était retenue, se serait l’occasion de préfigurer son installation en ébauchant un début de structure.
4 dont la salle du Bras d’Or, les équipements sportifs ainsi que les gares SNCF et routières ne sont pas les moindres
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Plan des Abords
SALLE DES MARRONNIERS
Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagn