Franquette

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• FOOD TENDANCES & DESIGN •

PORTRAIT • INTERVIEW • IDÉNTITÉ • PORTFOLIO • DESIGN • ÉDITION •

FR ANQU ETTE



ÉDITO

La notion de « design culinaire » connaît aujourd’hui une forte médiatisation et possède pour chef de file le fameux Marc Brétillot. Bien que cette notion s’avère délicate à expliquer, elle couvre des champs à priori très divers et parfois éloignés. Elle associe cuisine et design, en empruntant les talents de l’art, du visuel, et du marketing. C’est à la croisée des ces mondes que nous nous sommes rencontrés. Ayant chacun prit le parti de vouer notre vie au culinaire ou au graphisme, notre union se trouve aujourd’hui scellée par le désir de création peut importe notre camp. Plutôt que de rester tiraillés entre ces univers nous avons décidé de créer notre propre terrain d’entente dans le food design. Voilà pourquoi nous devions inventer Franquette ; une édition qui vous offrirait à vous aussi les saveurs d’une alliance entre l’art et la gourmandise. Notre équipe est composée de graphistes fines bouches et de cordons bleus sensibles au modernisme et à l’esthétique. Elle vous porpose chaque mois des tendances toutes fraîches sorties des rues parisiennes, blogs et autres rencontres de passionés pour vous faire monter l’eau à la bouche tout en satisfaisant votre regard.



SOMM A IRE

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PORTRAIT Marc Brétilliot Bertrand Grébaut Sarah Illenberger

018/ IDENTITÉ Bedford Diner Bronco Sweet Paris Le Louchébem

030/ DESIGN Plate design Nos 10 plus belles assiettes

036/ PORTFOLIO Florent Tanet David Schwen Recipeace

048/ ÉDITION Hembakatar Bast Design Food Eat!



PORTR A ITS


08 Portrait / Nom de l’article

PRÉLUDE

Pour bien comprendre la spécificité du design comme mise en forme esthétique et fonctionnelle de la marchandise, il convient, dans ce prélude, d’analyser la spécificité des formes comestibles, y compris dans un contexte antérieur ou extérieur à la mise en forme que lui imprime aujourd’hui l’industrie agro-alimentaire. On peut en effet considérer la cuisine elle-même comme une mise en forme de type « food design » avant de s’intéresser à la façon dont naît, avec la révolution industrielle, un « design alimentaire » qui viendra en reconfigurer les modalités.

Mille-feuilles revisité par Marc Bertilliot


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Bijoux comestibles, coques en isomalt, sirops fraise-Champagne / poire-gingembre, SIAL,Villepinte. Atelier de design culinaire de Marc Bretillot, ESAD de Reims.

L’une des préoccupations majeures qui guident la mise en forme culinaire est d’ordre gustatif. Il s’agit de cuisiner « pour que ce soit bon ». C’est notamment le rôle de la cuisson, qui est historiquement une première mise en forme de l’aliment, dont elle démultiplie les saveurs, c’est tout le plaisir de la viande grillée, légèrement caramélisée par la cuisson, voire délicatement fumée, selon le type de préparation qui lui est appliquée. Cette dimension gustative de la transformation culinaire qui guide la main du cuisinier, ne saurait toutefois être pensée indépendamment de la recherche d’une satisfaction tant visuelle, qu’olfactive ou tactile, chacun a pu faire l’expérience de la façon dont l’aspect, la texture et l’odeur de l’aliment participent largement au plaisir de sa dégustation. Toutefois, à ces préoccupations de type sensitives qui régissent la mise en forme culinaire, il faut ajouter des recherches formelles d’ordre plus fonctionnelles. Toute cuisine se doit en effet d’améliorer la conservation de l’aliment, de faciliter son transport et/ou sa consommation.De ce point de vue, une explication fonctionnelle devra nécessairement compléter la compréhension gustative de la forme d’un aliment. Prenons l’exemple bien connu du pain. D’un côté, une forme au service du goût : le développement des saveurs du pain varie en fonction de sa forme, qui détermine le comportement de la pâte lors de la fermentation et la

répartition de la chaleur lors de la cuisson, donc la densité de la croûte, l’aération de la mie, etc. La variation des formes permet une variation infinie du plaisir, entre un pain croustillant ou moelleux, aérien ou consistant, etc. Mais cette explication hédoniste ne suffit pas, car dans le même temps le choix de la forme est dicté par des préoccupations d’ordre fonctionnel. Le façonnement du pain en miche permet une meilleure conservation : le cœur de la mie conserve son moelleux, alors même qu’au fil des jours la croûte subit les assauts de l’oxydation et du dessèchement. La forme de la baguette met davantage l’accent sur la facilité du transport et la praticité de sa consommation, notamment dans un contexte où la question de la conservation a cessé d’être prééminente. Enfin, une troisième dimension, d’ordre culturel et symbolique cette fois, est nécessaire à la compréhension des mises en forme culinaires. Si elle est sans doute la plus silencieuse, la moins évidente, cette dimension est souvent la plus déterminante, précisément parce qu’ici, l’objet transformé est destiné à être ingéré, incorporé, et qu’en cela il implique l’individu au plus profond de son intimité. Tel est l’enjeu de la mise en forme alimentaire, du « food design », qui est d’abord un procédé humain de mise à distance de la nature, dont on pourrait dire qu’il commence avec le sel, le pain et le beurre qui accompagnent le radis cru, geste culinaire minimal, qui fait basculer le cru dans le culturel, donc dans le symbolique.


010 Portrait / Marc Brétilliot

MARC BRÉTILLIOT

Portrait de Marc Brétilliot par Hervé Ternisien

Designer et professeur à l’ESAD de Reims et à l’Ecole supérieure de cuisine française, il est un peu le père du design culinaire en France. Marc Brétillot et la discipline sont deux inséparables, comme le goût et les papilles. Invité à concevoir une exposition pour le Lieu du design, à Paris, il donne à voir toute la diversité d’une activité en devenir et ses champs d’applications. Avant toute chose, j’aimerais connaître votre définition du design culinaire. Le design culinaire est tout simplement un design appliqué à l’alimentation, de la même façon qu’un design peut être appliqué à l’automobile ou au mobilier. Le définir renvoie à définir le design en tant que tel. Le terme contient à la fois les mots « dessin » et « dessein ». Il y a donc toujours l’idée d’un projet dont l’outil est le dessin, mais un outil conceptuel moderne.

Quelle serait alors la spécificité de ce champ d’application du design qu’est le design culinaire ? Manger est la seule activité humaine qui mette en éveil les cinq sens de façon simultanée. On ne se contente pas de goûter un aliment, on peut le regarder, le sentir, le toucher… Mais la plus grande spécificité de la nourriture

est d’être une matière qu’on incorpore physiquement. Du coup, pour accepter d’ingérer un aliment, on a besoin de facteurs rassurants. Toute la création en design culinaire est bordée par cette dimension de l’incorporation ou pas de l’aliment.

“ L’EXPÉRIENCE CULINAIRE N’EST POSSIBLE QUE SI VOUS LA COMPRENEZ. ” Le goût est un sens de la conscience. On ne peut goûter quelque chose que si on est prêt à le faire, contrairement à la vision ou à l’ouïe, qui sont des sens subits. Le geste de manger n’est pas neutre. L’expérience culinaire n’est possible que si vous la comprenez. L’exposition « Food Design : aventures sensibles », présentée au Lieu du design jusqu’au 30 avril, est la première du genre en

France. Tous les artistes sélectionnés sont des étudiants ou des anciens étudiants de l’Atelier de recherches en design culinaire, que vous avez créé en 1999 à l’ESAD, l’Ecole supérieure d’art et de design de Reims. Pourquoi ce fil conducteur ? Tout d’abord parce que la grande majorité des designers culinaires a suivi le cursus à l’ESAD. L’Atelier de recherche est une sorte de plaque tournante de la discipline qui accueille aussi bien les étudiants que les designers étrangers confirmés, pour participer ou animer des workshops par exemple. Le fait d’axer l’exposition sur l’ESAD me paraissait tout à fait légitime. De plus, cela me donnait une trame à partir de laquelle tisser une histoire. « Food design » reflète ainsi les dix ans d’activité de l’Atelier de recherches, à travers soixante projets,des travaux d’étudiants mais aussi ceux de six designers en particulier, anciens élèves de l’école, qui continuent d’interroger le


La création de l’Atelier de recherche de design culinaire de l’ESAD serait en quelque sorte l’acte fondateur du design culinaire en France… Quand on a commencé l’atelier il y a douze ans, personne ne faisait de design culinaire. On a déffriché le terrain. Et à ma connaissance, c’est encore la seule école aujourd’hui à proposer un atelier de recherche

“ ON A DÉFFRICHÉ LE TERRAIN. ” permanent en design culinaire. Les autres institutions, comme l’ECAL de Lausanne ou la Design Academy d’Eindhoven pour citer les plus prestigieuses, organisent des workshops ponctuels, des expérimentations avec des écoles hôtelières mais elles n’ont pas de section pérenne.

Qu’est-ce que le design ? Le design n’est pas une finalité en soi, il sert à penser un projet par l’outil du dessin avec une méthodologie qui est propre à chaque designer. Appliqué à l’alimentation, il est extrêmement riche car il se base sur une matière vivante, comestible, capable de stimuler les cinq sens simultanément.

D’où provient le terme design culinaire, est-ce votre invention ? Oui, j’ai associé les termes « design » et « culinaire » à l’école à Reims, où j’enseignais les matériaux aux étudiants. Lorsque j’ai commencé à leur donner des sujets sur lacuisine, cela a de suite créé une sorte de convivialité. J’ai lancé un atelier que j’ai naturellement appelé « design

culinaire ». Pour autant, l’activité de design appliquée à l’alimentation est très ancienne. Il suffit d’ailleurs de se pencher sur l’étymologie du mot « fromage » pour découvrir qu’il provient du mot « formage », fait dans la forme. Depuis la nuit des temps, quand on a un produit informe, on le moule dans une forme pour le faire surgir, s’exprimer. Dans nos sociétés modernes, on a une offre alimentaire pléthorique. Il faut permettre aux aliments de se renouveler.

Comment est née votre passion pour cette discipline ? J’ai une formation de métiers d’art, j’ai fait une école de création mobilier puis l’école Boulle, je me suis longtemps intéressé aux matériaux verriers. Je recherche le plaisir de la transformation de la matière, je prends du plaisir à bricoler, triturer les objets. Mais par-dessus tout j’aime manger. Je suis issu d’une famille aisée. La tradition du goût est liée à cette classe. C’est quelque chose d’inné.

Le lieu du design vous invite pour exposer votre travail. Peut-on dire que c’est « la cerise sur le gâteau » ? Oui, même si on a toujours l’impression que le meilleur projet sera toujours le prochain parce que le moteur reste l’évolution. Aujourd’hui sur le design culinaire, la question de la forme estobsolète. Je me penche désormais sur les problématiques de l’éthique et de l’honnêteté pour un design justifié. L’alimentation a un fort capital souvenir. Il faut s’en servir. Si l’on ne se rappelle plus de sa première chaise de bureau, on garde toujours en mémoire sa « Madeleine » (Proust). L’alimentation laisse des sensations indélébiles.

Qu’attendez vous de cette exposition ? Dans cette exposition au Lieu du Design, je souhaite montrer

qu’il y a des pratiques très différentes et des champs d’expérimentation infinis. La première partie de l’exposition montre l’approche de six étudiants qui travaillent dans des secteurs variés (agro-alimentaire, événementiel ). La seconde porte sur une sélection de 50 projets élaborés au sein de l’atelier design culinaire. Il est amusant de constater que la plupart des projets novateurs à l’époque ont désormais une réalité économique. Les œuvres, datées, montrent à quel point les étudiants sont capables de sentir un besoin en amont.

Comment réagit le public face à ces œuvres gourmandes ? Les gens sont curieux, ils se déplacent. 1600 personnes sont venus le jour de l’inauguration. C’est une exposition joyeuse, pleine d’idées. Elle a la pêche !

Le design culinaire a-t-il pour vocation d’être dans les musées ou sur nos tables ? Manger c’est consommer du design ! Dans les musées, pourquoi pas ? Il en a toute la légitimité.

“ L’ALIMENTATION A UN FORT CAPITAL SOUVENIR ” Le design culinaire s’inscrit dans l’histoire de l’alimentation, qui est elle même influencée par les mouvements artistiques tels que le futurisme italien (début du XXe) et le Eat Art (né dans les années 1960 sous l’impulsion de l’artiste Daniel Spoerri) qui utilise l’aliment dans la création artistique. Doit-il obligatoirement être produit par un designer ? Pas forcément. Certains cuisiniers y parviennent. Ils partent d’un concept. Ils se détachent de la matière pour dématérialiser le produit à l’image de la cuisine de Ferran Adria, reconnu mondialement pour sa cuisine moléculaire.

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monde alimentaire : Anne Bonin, Eléonore Delattre, Germain Bourré, Delphine Huguet, Julie Rothhahn et Magali Wehrung. Enfin, les postdiplômés proposent cinq soirées de performances culinaires, précédées de conférences, comme autant de « pratiques sensorielles et vivantes ».


012 Portrait / Bertrand Grébaut

BERTRAND GRÉBAUT

Bertrand Grébaut était graphiste le jour et graffeur la nuit quand il a fait le choix de se lancer dans la cuisine. Trois ans plus tard, il décroche sa première étoile Michelin à seulement 26 ans. Il est aujourd’hui Chef du Septime, l’une des adresses les plus convoitées de l’est parisien pour laquelle il a reçu le Prix Fooding d’honneur 2012. Où as-tu grandi et quelles ont été tes premières sensations dans le domaine de la cuisine ? J’ai grandi à Paris dans le 5ème arrondissement, à l’époque où le marché Mouffetard était un vrai beau marché. Mes parents étaient des épicuriens et aimaient bien manger. J’ai donc reçu une éducation tournée autour de la cuisine. Et ce qui est bien quand on grandit à Paris, c’est que très jeune, on mange au restaurant chinois, au libanais… Tes parents travaillent dans le milieu de la cuisine ? Pas du tout. Mon père fait du commerce international et ma mère est historienne d’art. Elle est très bonne cuisinière. J’aimais la calligraphie et la typographie en général, je voulais être graphiste. Dans quoi as-tu décidé de te lancer après le lycée ? A l’époque, il n’y avait pas grand chose qui m’attirait à part le graffiti, ce qui m’a amené à me lancer dans des études d’arts graphiques. J’aimais la calligraphie et la typographie en général, je voulais être graphiste.

J’ai fait l’Ecole Penninghen et au bout de deux ans, je me suis vite mis à travailler parce que l’école, c’était pas trop mon truc. A ce momentlà, je me suis associé avec un ami avec qui je faisais du print et du graphisme. On faisait aussi partie du collectif Kourtrajme, pour qui on créait des visuels. Kourtrajme était un regroupement de jeunes attirés par les cultures urbaines. Il y avait des danseurs, des photographes, des réalisateurs, des graffeurs, des DJ. C’était super mais je me suis vite rendu compte que je n’allais pas faire carrière là-dedans. A quel moment t’es-tu décidé à te lancer dans la cuisine ? Au départ, je ne m’intéressais pas vraiment à la cuisine mais dès que je gagnais un peu d’argent, je le dépensais au resto. Je passais plus de temps à penser à ce que j’allais manger le soir qu’à ce que je faisais au boulot. Mon associé a fini par me dire qu’il fallait que je trouve un truc qui me plaise… C’est à ce moment-là que j’ai commencé à penser à la cuisine. Je cuisinais un peu et surtout je sentais que j’aimais manger et que ça, c’était un bon début. Je suis vraiment venu à ce boulot parce que j’aimais manger

et je pense que c’est la meilleure motivation. En tout cas, c’était pas pour draguer les filles parce qu’à l’époque, la cuisine était encore vue comme un métier super ingrat. Il n’y avait pas d’émission de télé culinaire ou Cyril Lignac… Mes potes me disaient : « Tu es complètement fou » Par quelle formation as-tu commencé ? J’avais entendu parler de l’Ecole Ferrandi, qui prend des gens postbac, et j’ai obtenu un entretien. Je me suis retrouvé devant un chef avec une toque haute comme ça et un col bleu-blanc-rouge.

“ JE ME SUIS VITE MIS À TRAVAILLER PARCE QUE L’ÉCOLE, C’ÉTAIT PAS TROP MON TRUC ” Je n’avais pas du tout imaginé que ce serait si sérieux ! J’ai été pris et pour la première fois de ma vie, je me suis mis à aimer l’école. Il fallait être très rigoureux mais je savais que c’était indispensable pour devenir bon, alors je me suis plié aux règles et j’en ai pris plein la gueule ! J’ai d’abord passé un CAP pour acquérir les bases, puis


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j’ai enchaîné avec une formation de deux ans et plusieurs stages. Où as-tu fait tes stages ? J’ai fait mon premier stage à l’hôtel Scribe, où j’ai pris des misères monumentales par une fille à peine plus vieille que moi ! Je rentrais chez moi en me disant que je n’allais jamais y arriver, mais je me prenais quand même au jeu et je savais que ça finirait par payer. Ensuite, j’ai fait 6 mois chez Marius et Jeannette (une étoile Michelin), et 6 mois à La table de Robuchon (2 étoiles Michelin). Tu as d’ailleurs terminé major de ta promo. Pour toi, qu’estce qui a fait la différence ? C’était assez incroyable, mais j’étais super assidu. Je me suis même découvert un peu geek de la cuisine. J’étais dans les bouquins tout le temps, je lisais des trucs très pointus que plus personne ne lit, comme ceux qui évoquent les vieilles appellations des recettes des siècles passés, l’Escoffier, tous les grands bouquins de référence… J’ai fait mon dernier stage avec Alain Passard à l’Arpège, où j’ai entendu parler pour la première fois de sensibilité, de délicatesse… En sortant de l’école, quelle était ton ambition ? Quand je suis sorti de l’école, je pensais qu’il fallait être meilleur ouvrier de France, avoir un col bleu/blanc/rouge et des étoiles au Michelin, j’étais dans un truc de technique pure. Puis j’ai fait mon dernier stage avec Alain Passard àl’Arpège, où j’ai entendu parler pour la première fois de sensibilité, de délicatesse… J’ai compris que ce métier pouvait avoir une dimension artistique ou poétique. Contrairement aux Palaces, on n’attachait pas d’importance au calibre des légumes, on économisait les gestes, on faisait des choses plus épurées en laissant parler la grâce des produits… C’est une cuisine « naturaliste » dont Alain Passard est devenu l’emblème à Paris.

Assiettes tout droit sorti des cuisine de Bertrand Grébaut


014 Portrait / Bertrand Grébaut

Après cette expérience, tu es rapidement devenu Chef au restaurant l’Agapé. Pourquoi être allé aussi vite ? Quand j’ai quitté Passard, j’hésitais à chercher une autre place dans un restaurant 3 étoiles. J’ai d’ailleurs fait des essais dans une maison et je me suis rendu compte qu’on préparait tout sous vide, rien n’était fait à la minute et il n’y avait pas d’âme… L’ancien directeur de l’Arpège m’a alors proposé de devenir Chef de l’Agapé et je me suis lancé là-dedans sans trop d’expérience… C’était peut-être un peu tôt, aujourd’hui je recommanderais à tout le monde de prendre son temps… Finalement c’était un bon choix, puisque 9 mois plus tard, tu décroches une étoile au Michelin, à l’âge de 26 ans… Oui, j’étais hyper content. Je suis resté deux ans là-bas et j’y ai appris plein de choses, j’ai pu rencontrer plein de gens. Mais L’Agapé est un restaurant gastronomique du genre « nappes blanches et moquette épaisse », dans le 17eme arrondissement, et quand j’allais en salle, je voyais des gens d’une autre génération et d’un autre milieu, j’avais très peu d’échanges avec mes clients. C’est ce qui m’a donné envie de créer un restaurant où j’aimerais aller. J’ai donc quitté L’Agapé et je suis parti en voyage pendant 6 mois pour faire un break. On s’était toujours dit que si un jour on arrivait à s’associer, ça pourrait faire un bon mix.

et il travaillait dans la restauration côté salle, dans des lieux plus « cools ». On s’est dit que si un jour on s’associait, ça pourrait faire un bon mix. En rentrant, on a décidé de se lancer. En 3 mois, on a trouvé le local et après 5 mois de travaux, on a ouvert Septime en avril 2011.

C’est ce qui te motive au quotidien ? Ce qui me fait vibrer c’est de réussir à étonner les gens et sortir des plats qui peuvent leur donner la chair de poule. J’essaie de trouver le bon équilibre entre la création et les vraies références classiques.

Quelle était votre ambition ? L’idée était d’ouvrir un restaurant où on aimerait aller : un cadre contemporain dans le 11ème avec une vraie exigence dans l’assiette, à des prix accessibles. On a fait le choix de ne pas prendre d’architecte et de tout faire nous-mêmes pour créer un lieu qui nous ressemble. Je me suis destiné à faire une cuisine très épurée et Théo, un service très carré mais décontracté.

“AUJOURD’HUI JE RECOMMANDERAIS À TOUT LE MONDE DE PRENDRE SON TEMPS…” Je me suis destiné à faire une cuisine très épurée et Théo, un service très carré mais décontracté.Vous avez tout de suite eu beaucoup de succès. Il fallait attendre des semaines pour avoir une table… L’ouverture était un peu attendue car j’avais fait parler de moi. On a eu de la presse tout de suite, ce qui a ramené beaucoup de monde. On proposait un menu unique le soir à un bon rapport qualité/prix et les gens n’étaient pas encore saturés de ce genre de concepts…

Ces 6 mois t’ont permis de murir ce projet ? Ça t’a inspiré ?

Quand Jay Z et Beyonce viennent dîner au Septime, ça t’emballe ? Pour toi, par quoi passe la reconnaissance d’un Chef ?

Je suis parti en Asie mais en rentrant j’ai décidé de faire une cuisine exclusivement française, même si certaines choses m’ont inspiré dans la technique ou la philosophie. Pendant tout ce voyage j’ai pensé à ouvrir mon restaurant. Théo Pourriat, qui est aujourd’hui mon associé, était lui aussi en voyage. On se connaissait depuis le lycée

Jay Z et Beyonce se sont retrouvés là complètement par hasard et en dehors du fait que ça fait marrer tout le monde, ce ne sont pas des gourmets.Pour moi la reconnaissance, c’est Massimo Bottura, Alain Ducasse ou le chef du resto Nahm à Bangkok qui viennent manger au restaurant et qui partent en nous remerciant. Là, ça me fait plaisir.

Aujourd’hui, on a l’impression que les chefs passent plus de temps à faire autre chose que de la cuisine. Toi, quel est ton quotidien ? C’est vrai que les grands chef exportés à l’étranger sont plus directeurs artistiques que cuisiniers, Ducasse le dit lui-même. Et effectivement, pendant une période, je passais mes journées à répondre à des mails… Aujourd’hui, j’ai un peu de mal à être toute la journée en cuisine avec les 3 affaires à gérer mais sur ma journée de 14 heures, je suis en cuisine 6 ou 7 heures. Le reste du temps, je passe mes commandes, je peaufine mes menus, je pense à la cuisine. On a bien calmé le jeu sur les médias et quand je pars à l’étranger, c’est que ça vaut le coup. En général, je suis dans les murs du restaurant de 8h à minuit tous les jours. Je veux essayer de marquer mon temps et avoir suffisamment de crédibilité pour faire plus de social dans le futur. Tu réussis à avoir une vie de famille ? Ma femme vient d’ouvrir un restaurant, le Servan, dans le 11ème arrondissement de Paris. Elle a les mêmes jours de fermeture que moi, donc on a des semaines très chargées et on ne se voit pas, mais on fait un break le week-end. Comme dans beaucoup de métiers, si tu veux faire de belles choses, tu es obligé d’avoir un gros rythme de travail, mais nous, on construit le futur. Je pense que d’ici une dizaine d’années je vais lever le pied ou travailler différemment mais aujourd’hui, c’est le moment de me dépasser. Je veux essayer de marquer mon temps et avoir suffisamment de crédibilité pour faire plus de social dans le futur.


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« Faire plus de social », ça se traduit comment ? Je veux pouvoir m’attaquer aux cantines pour que les enfants mangent mieux, faire de la restauration grand public et reprendre des cafés où l’on serve des jambon-beurre corrects et une vraie blanquette de veau. Tout ce qu’on construit, c’est pour devenir influent plus tard et toucher le plus de monde possible avec un beau message.

Quel est le message ? D’abord, c’est un message à caractère écologique Je suis scandalisé par ce que les français mettent dans leur caddie et ce que l’on sert dans les cantines. Dans les trois quarts des restaurants, on ne peut pas trier nos ordures, c’est absurde qu’à Paris on n’ait pas ça. Il faut prendre conscience que d’un point de vue environnemental, on est un peu à la ramasse alors que nous sommes censés être l’un des grands pays de la gastronomie. Il faut maîtriser son solfège avant de partir en solo.

La Cuisine De Bertrand Grébaut par Catherine Flohic Photographie par François Flohic et publié par Argol

Restaurant Le Septime 80 Rue de Charonne, 75011 Paris


016 Portrait / Sarah Illenberger

SARAH ILLENBERGER

Sarah Illenberger est une directrice artistique allemande basée à Berlin dont le travail mêle photographie, design graphic et manipulation numérique. Elle créée des images conceptuelles, humoristiques où les objets sont transformés et détournés de leurs fonctions. C’est avec beaucoup d’imagination qu’elle réinvente fruits & légumes pour les associer à nos objets du quotidien. Pinceau artichaut, ananas boule à facettes, rubik’s cube façon salade de fruits et autres objets sont à découvrir. A la croisée des chemins, entre l’art, le graphisme et la photographie, l’artiste berlinoise Sarah Illenberger joue avec les objets comme on joue avec les mots.Poétiques et pleines d’esprit, les images qu’elle crée procèdent souvent de l’absurde.

“CHAQUE LÉGUME À TROUVÉ SOUS SON REGARD UNE NOUVELLE SIGNIFICATION ET UNE NOUVELLE VIE” Sujets et objets familiers transformés sont détournés de leurs fonctions premières pour prendre un autre sens et d’autres voies. Passée par la prestigieuse école d’art Central Saint Martins School de Londres, Sarah Illenberger explore les frontières créatives entre art et design en collaborant avec de nombreux artistes et photographes ou en participant à des expositions collectives : The Journey of Things (IMM, Cologne) ou Art in Boxes (Colette, Paris).

Sa capacité à transformer des objets ordinaires en d’autres plus complexes a séduit de prestigieux clients (Time, M Le Monde, The Observer Magazine, Wallpaper, Hermès, Nike, Smart) qui ont fait appel à elle pour leurs campagnes de communication. Sa série Tutti Frutti a commencé alors qu’elle se promenait sur un marché de Toscane. De l’artichaut à la betterave en passant par la grenade à pépins ou les choux fleurs, chaque fruit et chaque légume a trouvé sous son regard une nouvelle signification et une nouvelle vie. Pinceau artichaut, éponge orange, poire ampoule, rubik’s cube façon salade de fruits et autres objets sont à découvrir.Entre illustration, photographie, et sculpture, Sarah Illenberger dénature la flore. Cette artiste allemande croise fruits et légumes avec objets de la vie quotidienne, cheveux entre autres choses. Léger et saisissant. Parmi le flot d’images qui se déversent sur l’internet, peu attirent pleinement l’attention. La série Strange Fruits de Sarah Illenberger est de cette catégorie qui interpelle au premier coup d’oeil. Faire se rencontrer la nature avec d’autres trucs, c’est le dessein de cette oeuvre singulière qu’on vous invite à découvrir.


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Chaque légume à trouvé sous son regard une nouvelle signification et une nouvelle vie. À la croisée des chemins, entre l’art, le graphisme et la photographie, l’artiste berlinoise Sarah Illenberger joue avec les objets comme on joue avec les mots. Poétiques et pleines d’esprit, les images qu’elle crée procèdent souvent de l’absurde. Sujets et objets familiers transformés sont détournés de leurs fonctions premières pour prendre un autre sens et d’autres voies. Passée par la prestigieuse école d’art Central Saint Martins School de Londres, Sarah Illenberger explore les frontières créatives entre art et design en collaborant avec de nombreux artistes et photographes ou en participant à des expositions collectives : The Journey of Things (IMM, Cologne) ou Art in Boxes (Colette, Paris). Sa capacité à transformer

des objets ordinaires en d’autres plus complexes a séduit de prestigieux clients (Time, M Le Monde, The Observer Magazine, Wallpaper, Hermès, Nike, Smart) qui ont fait appel à elle pour leurs campagnes de communication.

“ SA SÉRIE TUTTI FRUTTI A COMMENCÉ ALORS QU’ELLE SE PROMENAIT SUR UN MARCHÉ DE TOSCANE. “ De l’artichaut à la betterave en passant par la grenade à pépins ou les choux fleurs, chaque fruit et chaque légume a trouvé sous son regard une nouvelle signification et une nouvelle vie. Pinceau artichaut, éponge orange, poire ampoule, rubik’s cube façon salade de fruits et autres objets sont à découvrir.

Strange Fruits de Sarah Illenberger


018 Portrait / Sarah Illenberger

Strange Fruits de Sarah Illenberger

Strange Fruits de Sarah Illenberger

Strange Fruits de Sarah Illenberger


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Strange Fruits de Sarah Illenberger


020 Portrait / Maren Caruso

MAREN CARUSO Maren Caruso est une photographe de natures mortes spécialisée dans la publicité et l’édition basée a San Francisco. Connu pour son travail conceptuel autour de la nourriture et des produits, ses images sont caractérisées par la dominance de la lumière, le jeu des textures, du contraste et du mouvement et par leur exceptionnelle précision.

Quel est votre parcours et aviez-vous déjà un interêt pour la photographie avant ?

Mon beau père m’a offert mon premier appareil photo quand j’étais au lycée, en seconde. C’était un Nikormat avec un objectif 50 mm. Regarder le papier se transformer en image dans la chambre noir m’a littéralement époustouflée. J’ai étudié les beaux arts à l’université de Los Angeles et j’ai appris les techniques de la photographie en aidant. J’ai

“J’AIME BIEN ÊTRE LÀ OÙ L’ACTION SE PASSE” toujours lié la photographie à mon art : la moitié de mes projets de sculpture étaient de la photographie. J’ai été intéressée par le photojournalisme et aimé la photographie, mais je souhaitais surtout pouvoir vivre de ce que je FaisaisJ’ai été assistante d’un reporter photo qui était agressif et contradictoire et j’ai appris ce que je ne voulais pas devenir. Ensuite je suis retrouvée à San Francisco et je voulais apprendre la photographie de publicité. j’ai alors commencé en tant que femme de ménage

jusqu’a ce que quelqu’un me montre quelque chose.Je travaillais dans des studios de catalogues et j’ai été sceptique devant le manque de liberté créative laissée aux photographes. Ça avait l’air démodé et ennuyeux. j’ai cur un instant que je voulais devenir styliste car ils doivent manipuler des choses en studios. Mais par la suite j’ai découvert qu’il y avait des photographes de publicité qui avaient leur propre style et que leur talent était reconnu. Noel Bernhurst était l’un d’entre eux. Je l’ai trouvé dans un livre de photographes, sa double page a capté mon regard. Vous avez fait vos débuts en photographiant de la nourriture. Qu’est ce qui vous a particulièrement attiré dans la “food photography” ? Quand j’étais assistante de Noel Barnhurst j’ai été attirée par ce que les stylists faisaient. je suis très manuelle et j’aime bien être là où l’action se passe. Dans le studio d’un “food photograph”, la plupart de choses se passent dans la cuisine. Je suis devenue amie avec quelques assistants stylistes et on a collaboré sur certains shootings. Noel était mon mentor. Il était extrêmement généreux et croyait en moi. J’avais des conflits d’emploi du temps et je m’excusais

de ne pas pouvoir l’assister certains jours. Il m’a finalement dit que je ne devais pas laisser mon travail d’assistante prendre le pas sur mon travail de photographe. Au bout d’un moment il ne m’engagea plus du tout. Il me donna ensuite quelques noms de clients à contacter. j’ai fini par faire les photos pour 17 livres de cuisine et j’ai alors été capable de me payer un appareil photo et un studio. Au même moment, j’ai pris des cours d’éclairage avec un ami photographe. J’ai crée un projet pour moi où je

“UTILISER DES CONCEPTS DONNE DU CORPS À UNE IDÉE” photographiais des chefs dans leurs cuisine. C’est ensuite devenu un projet incluant des chefs en train de cuisiner, des natures mortes de cuisine, des portraits et des intérieurs. Cette collection est devenue mon portfolio. Certaines parties étaient bonnes d’autres pas du tout, je ne pouvais pas dire la différence. Un ami m’a dit plus tard qu’il n’en revenait pas que je les aient publiées, mais j’ai eu du travail grace à ça. J’avais confiance et j’ai toujours eu cette attitude de “ qu’est ce que j’ai a perdre ? “. Je n’avais pas peur du rejet.


Les beaux arts m’ont appris a accorder beaucoup d’attention aux détails, à la composition, à la couleur, à la lumière et à m’autocritiquer. Utiliser des concepts donne du corps à une idée. Tout commence par une conversation où j’essaye d’adapter un concept a un styliste hyper talentueux, quelqu’un qui comprends ma personnalité et ma manière de penser. Il y en a quelques uns très spéciaux avec j’aime “jouer”. J’essaye toujours de faire en sorte que l’enthousiasme du styliste s’accorde au miens et si ça marche bien, on pousse l’idée un peu plus loin en ajoutant de nouvelles idées. Ensuite nous prenons rendez-vous et le projet prends vie. Le photojournalisme m’a appris comment prendre des décisions techniques et conceptuelles qui me permettent de raconter une histoire et comment ajouter des détails aidant à transmettre une idée, une histoire ou une humeur. Cela m’a aussi aidé a me sentir a l’aise avec le fait d’être spontanée. Si quelque chose ne fonctionne pas, j’improvise rapidement et je trouve une meilleur solution. D’ou vient l’idée du travail à la table lumineuse ? Ce travail vise a montrer une autre propriété d’un sujet : sa transparence. Tout a commencé avec une dissection. Je photographiais des calamars avec la styliste Christine Wolheim car c’est l’un des ingrédients utilisés par Gerold Hirigoyen dans son livre de cuisine. Gerald était tout a fait ouvert a notre nouvelle manière de photographier ses éléments car cela reflétait son approche de la cuisine. Christine et moi étions tellement enthousiasmées par la dissection du calamar que nous sommes restées des heures a découper et déplacer tous les

composants sur le plexiglass. C’était génial et on adorait ça. SI on me donne quelque chose a shooter je le regarde et je l’explore, je touche, je le retourne et je découvre de quoi ça parle. La simplicité et le naturel mixé avec un tout petit peu de bling bling. Quelle est votre approche et votre style quand vous shootez des natures mortes ? J’aime par dessus tout garder les choses simples et casser les images pour les rendre plus faciles a comprendre, comme ça il reste de la place pour ajouter des petits détails qui peuvent permettre d’obtenir des sentiments ou des émotions.

“ METTEZ DE L’ÉNERGIE À PHOTOGRAPHIER UN OBJET QUI VOUS INSPIRE, ÇA SE VOIT ET LES GENS REMARQUENT CE TRAVAIL.” Je commence avec des compositions que j’aime et j’utilise l’éclairage pour souligner les textures afin de rendre la composition vivante. la lumière et la texture peuvent vraiment tout changer. Par exemple quand la marque Target m’a demandé de shooter divers produits pour des bannières et une campagne de communication. Le client s’attendait à ce que le produit soit photographié sur fond blanc qui serait colorisé en post-production. Nous avons fini par suspendre tout les objets avec du fil de pêche pour les laisser interagir avec la gravité. Ma partie préférée était quand les produits se mettaient a projeter des ombres les uns sur les autres pour créer une impression d’espace et de profondeur. À quel moment avez vous commencé à photographier des produits ? Avez vous relevé des défis pendant ce travail ? Comment avez vous commencé à travailler dans de nouveaux domaines ?

J’ai commencé en photographiant des objets qui étaient intéressant pour moi. Ces images sont devenues mon portfolio de natures mortes et ce portfolio m’a apporté du travail. c’était aussi simple que ca. Si vous mettez de l’énergie à photographier un objet auquel vous êtes lié et qui vous inspire, ça se voit et les gens remarquent ce travail. Quand j’ai signé pour la première fois avec Deb, elle m’a poussée a photographier ce qui m’intéressait. J’ai alors shooté de la nourriture pour un livre de cuisine de Williams Sonoma, un projet de 3 ans très stéréotypé. J’en ai fait une cinquantaine dans le même style. Je voulais essayer quelque chose de nouveau et étendre ma clientèle. j’avais des sentiments partagés  : je voulais trouver de gros clients mais aussi photographier des choses complètement différentes avec mon propre style. Deb m’a encouragée dans ce sens. J’ai alors photographié ce que je voulais et elle publia un livre de mes nouveaux travaux qui m’ont permis d’obtenir de nouveau clients. Vous avez des conseils pour les jeunes photographes ? Le meilleur conseil que j’ai reçu était de la part de mon mentor Noel Barnhurst. Je l’aidais sur un shooting et son client était inquiet que je ne trouve pas les parfaits accessoires qui étaient enfouis quelque part dans sa collection. Je fouillais frénétiquement caisse après caisse, la panique se lisait sur mon visage. Noel m’a regardée et m’a dit. Détends toi, ce n’est qu’une photo ! Je me le répète à chaque fois que je commence à stresser inutilement. C’est un travail important mais il faut relativiser, au final personne ne meurs.

“ IL M’A DIT : DÉTENDS TOI, CE N’EST QU’UNE PHOTO ! JE ME LE RÉPÈTE À CHAQUE FOIS QUE JE COMMENCE À STRESSER INUTILEMENT. ”

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Comment vos connaissances des beaux arts, de l’art conceptuel et du photojournalisme influencent t-elles votre travail ?


022 Portrait / Maren Caruso

“Pear Dance“ Maren caruso

“Squid Dissection” Maren Caruso


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“Cucumber Squishpair” Maren Caruso


024 Portrait / Maren Caruso

“Forono Beet Dissection” Maren Caruso.

“Rhubarb” Maren Caruso. “Lettuce Varieties” Maren Caruso (page de droite)


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IDENTITÉ


028 Identité / Bedford Diner

Des amoureux de Brooklyn et de cuisine américaine ont ouvert en 2013 près du Champs de Mars le Bedford Av. Brooklyn Diner. Leur restaurant a eu tellement de succès qu’ils ont décidé d’ouvrir une seconde adresse dans le Marais : le Diner Bedford Marais.

On sait ce que vous allez dire, encore un resto de burgers ! Mais attendez de découvrir celui-ci, il va vraiment vous plaire.

Packaging “à emporter”

Dans une ambiance toujours aussi rétro façon diner américain, on y retrouve évidemment leurs excellents burgers à prix tous doux (environ 8 recettes + une spéciale chaque semaine) comme l’Original Cheeseburger (8€) au boeuf 100% Aubrac (France) coulant de comté, ou encore le Chuck Norris, spécialité de la maison, un burger XXL subtilement pimenté. La carte propose aussi aux gourmands des bagels, tapas, fish & chips, des oeufs déclinés en plusieurs recettes (fried eggs, scrambled eggs), des milkshakes et des desserts signés Rachel’s, la pâtisserie qui fait les meilleurs cheesecakes de Paris. Mais la nouveauté du côté du Diner Bedford Marais, c’est le sous-sol ! L’équipe a aménagé un bar à cocktails façon Speakeasy. Sur les gros canapés en cuir confortables, playlist branchée dans les oreilles, on siroter des cocktails pointus jusque tard dans la nuit. Avis aux gamers ! Entre votre cheeseburger et vos frites, vous pourrez renouer avec la Nintendo et tester votre niveau à Mario Bros. Diner Bedford Marais 3, rue du Bourg Tibourg 75004 Paris

Présentation de l’identité du Bedford Diner


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Carte de visite, Menus et carte de fidĂŠlitĂŠ du Bedford Diner

Vue du restaurant


030 Identité / Bronco

Bronco, le resto américain du 10ème dont on est déjà accros !

C’est l’histoire de trois potes, Michel, Arnaud et Cécile qui étaient fan des Etats-Unis. Mais à Paris, ce qu’ils adoraient aux Etats-Unis, « ils ne le retrouvaient pas, ou du moins, ils ne le retrouvaient pas bien fait ». C’est comme ça que l’idée est née, de monter leur propre restaurant de cuisine américaine au cœur de Paris. « Bronco, ça veut dire cheval indompté, c’est aussi la Ford Bronco aux Etats-Unis, et puis c’est un clin d’œil à la rue des Petites-Ecuries ». Sur la carte, deux hamburgers dont un veggie, un lobster roll, des meatballs mais aussi des salades made in USA. Le petit truc qui fait la différence, c’est que les accompagnements sont séparés, on les commande comme on le sent. Nous, on a opté pour les “3 délicieux petits hamburgers” en small plate, c’est-à-dire qu’ils sont servis comme une entrée à partager. Rien à redire, ils étaient bons, mais notre coup de cœur est finalement allé au “Grilled Cheese”, un sandwich chaud beurré débordant de cheddar fondu ! Le restaurant et la salle du Bronco

L’autre gros bonus de cette adresse, ce sont les desserts. Cécile est la pâtissière du groupe, tout est fait sur place et vous aussi, vous craquerez sûrement sur la “Snickers Pie”, une tarte au chocolat, cacahuètes grillées et caramel à la fleur de sel. Autant vous dire qu’on a déjà envie d’y retourner ! Côté ambiance, le décor d’origine a été gardé, c’est simple, point de chichis. A noter que l’adresse cache un bar-club au sous-sol où les jeudis, vendredis et samedis, un DJ et des cocktails vous attendront pour finir la nuit ! Bronco est ouvert le mardi et mercredi de 12h à minuit, du jeudi au samedi de midi à 2h du matin. Le club est ouvert les jeudis, vendredis et samedis à partir de 22h30. Au 39 rue des Petites Ecuries, 75010 Paris. 11 € le burger, 16 € avec les frites, Grilled Cheese à 9 €.


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Charte Typographique, menus, carte de visite et matrice d’impression : toute l’identité du Bronco.


032 Identité / Sweet Paris

SWEET PARIS We love crêpes. Tout a commencé comme ça… Nous sommes deux jeunes entrepreneurs qui ont pour mission de revisiter l’art de manger des crêpes. Nous avons donc entammé un voyage autour du monde à la recherche de la crêpe parfaite, goûtant chacunes d’entre elles que nous avons croisé. Après ce voyage est venu l’envie de mettre la main à la patte et d’expérimenter le savoir-faire, les températures, les ingrédients et le temps pour dénicher la parfaite recette. Découlle de cette recherches, un développement de plus d’une centaine de recettes différentes celon les farines et saveurs du monde entier. Peut-être était-ce tout simplement l’odeur sucrée de la pâte ou celle du nutella qui nous à donner autant d’embition.


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Cartes et menus du Sweet Paris

Salle du restaurant


034 Identité / Le Louchébem

Louchébem est un mot d’argomuche qui veut tout simplement dire boucher dans l’argot qu’on employait, naguère, du coté des halles de Paris, c’est un peu l’ancètre du verlan. Ce langage était utilisé pour se faire comprendre sans être compris ! Par exemple une femme se dit une LAMFE (Le nom de notre autre restaurant); un monsieur, un Lesieum; le gigot, un Ligogem; le patron, un Latronpuche. Idéalement situé au cœur de la capitale dans ce quartier des Halles que l’on appelait le ventre de Paris. Face à l’église Saint-Eustache, à deux pas du Forum des Halles, de Beaubourg et du Musée du Louvre. Autrefois le marché des Halles faisait le bonheur de ses habitants, des noctambules et des étudiants qui gagnaient un peu d’argent en déchargeant les camions de légumes ou de fleurs. Le restaurant est réputé dans Paris pour la qualité de sa viande mais aussi pour sa façon de la faire : La Vraie !

Croustillante à l’extérieur et fondante à l’intérieur. Pour réussir cela une bonne pratique est nécessaire. Une poêle très chaude et le respect du temps de cuisson ! Cela paraît simple chez soi, mais le réussir dans un restaurant est une autre chose ! Jeanne et Etienne ont repris cette affaire familiale qui est évidemment très loin des standards des chaînes de restaurations. Tous les deux, fille et fils de boucher, ils sont donc “ tombés dedans “ quand ils étaient petits. Le merlan, l’onglet, la bavette, la côte de bœuf, l’aiguillette... doivent être parfaits. Ils le sont d’autant plus qu’ils arrivent de la boucherie voisine tenue par leur cousin. Si vous aimez les plats “ canaille “, profitez-en car vous ne trouverez pas partout de la salade de museau, des œufs en couille d’âne

(le nom d’une variété d’échalote), de la salade de pot au feu, du pied de porc pané ou de l’andouillette tirée à la ficelle de chez BoBosse. On peut préférer une belle tourte aux poireaux ou l’excellent jambon rôti maison. En revanche, il faut absolument commander un bon morceau de bœuf, ou le gigot d’agneau rôti. Une suggestion : La délicieuse et copieuse assiette du boucher rôtisseur. Les fromages et desserts sont maison et les profiteroles sont à tomber! La carte des vins vous offre un grand choix de bordeaux ainsi qu’un vin du mois à des prix tout doux. Pour les bandes de gourmets, un salon peut accueillir jusqu’à 32 personnes en mettant à votre disposition du matériel pour vos réunions de travail.

Site internet et maquette de devanture du Louchébem


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En hommage aux boûchers.. C’est la mecque de la viande ! Le restaurant fut d’ailleurs ouvert il y a presque deux décennies par un boucher. Et le patron assure que sa viande compte parmi les meilleures de toute la Capitale. Sans nul doute, le plus important grammage : compter 600 grs pour la côte de boeuf ou encore 400 grs pour l’entrecôte. La spécialité est l’assiette du rôtisseur qui est servie à volonté : cuisse de bœuf, jambon, et gigot d’agneau avec une purée de pommes de terre maison et ses trois sauces. L’ambiance est décontractée, proche de celle d’un bistrot et le service aussi sympathique qu’efficace. Dès les premiers rayons de soleil, la grande terrasse offre une vue imprenable sur l’église Saint Eustache. Viande ou... VIANDE ! Restaurant typique, décoration des anciens abattoirs des halles. Vous y mangerez directement sur des billots de coupe. A éviter à tout prix si vous êtes végétarien. Cet établissement fait la part belle aux carnassiers. Cuisine simple mais de qualité et très abondante. Service attentif. Un endroit pour carnivore incontournable... Un restaurant qui vous sert du pied de porc en passant par l’os à moelle, le gigot d’agneau, l’entrecoté ou la côte de boeuf... une variété

de viande exceptionnelle sans une erreur de cuisson. Ambiance et serveurs chaleureux et efficaces. Prix franchement très abordables vu la qualité et les quantités. A recommander... Un must... ... pour les carnivores. Les produits sont d’une qualité irréprochable, et les prix franchement abordables au regard de cette qualité et des quantités plutôt pantagruélique. Bien sûr l’établissement a scénarisé sur la base de son histoire et aurait tendance à attirer les touristes, mais oubliez cela, et profitez de cette adresse à recommander ! En bref : A deux pas des Halles, Le Louchebem est une des plus anciennes rôtissoires de Paris. Ancien fils et filles de boucher, Jeanne et Etienne qui ont repris cette affaire familiale propose naturellement des viandes rôties à la broche (jambon entier, gigot d’agneau, poulet fermier...), mais aussi des spécialités traditionnelles françaises, soupe à l’oignon, tomates farcies, oeufs pochés au vin rouge... Budget : 15-30€ Adresse : 31, rue Berger 75000 Paris Téléphone : 01 42 33 12 99 Site : http://www.le-louchebem.fr

Packaging et identité du Louchébem



DESIGN


038 Design / Glass Food Covers & The Art Food Project

GLASS FOOD COVERS Glass food covers by David Fischer

Hiromi Taki et Tomonori Ohata, le duo de designer connu sous le nom de Switch, ont créés ces couvertures de verres telle une cloche que l’ont trouverait sur un plat de grand restaurant. Chaque pièce a été dessinées pour un aliment spécifique : un choux à la crême, une part de fraisier ou encore un onigiri. La première exposition de leurs créations eu lieu l’année dernière, lors de l’Oyatsu Dougu exibithion. Ce showcase était dédié aux ustensiles et accessoires culinaires spécialisé dans le snacking. Ils ont été soufflés et fabriqué entièrement à la main par Sayaka Kanazu, une artisan de Toyama. La forme sculptée de ces aliments leur apporte une élévation, les faisant passer de snack à statue sacrée. L’exposition d’Oyatsu Dougu de 2010 fut un showcase sponsorisé par Codomonocotoune organisation qui anime des ateliers et évenements pour enfants.

THE ART FOOD PROJECT ON TOUR Le Art Food project part bientôt en tournée mondial ! Prochainement en exposition durant le London Design Festival, il parcours les différents lieux du design, se frottant au regard des professionel du métier. (Photo ci-contre)

LONDON DESIGN FESTIVAL

LODZ DESIGN FESTIVAL

Flow Gallery 1-5 Needham Road, London W11 2RP

Open Programm 17.10-27.10.2013 Festival Centre Ul. Targowa 35 Łódz, POLAND http://www.lodzdesign.com/

BRITISH CERAMIC BIENNIAL Original Spode factory site, Kingsway/Church Street, Stoke-on-Trent, ST4 1BU


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Landon Peck, The Art Food project, “Amuse”

Marta Szostek, Agata Dabrowska, “Into Pieces”


040 Design / Les plus belles assiettes

NOS PLUS BELLES ASSIETES

Poissons, Macaron en appartĂŠ Blacktail florist, Glasfurd & Walker Haddock de pavot, Visions gourmandes


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Racines au balsmaique en épinard, Sprouted kitchen Thaïlande en salade et patates douces, Sprouted kitchen Homard bleu en cuisine, Visions Gourmandes

“ POUR MOI C’EST LA QUINTESSENCE DU PLAT. C’EST LE VISUEL QUI DONNE LA PREMIÈRE ÉMOTION, CELLE QUI MET LES SENS EN ÉVEIL ET LÀ COMMENCE TOUTE L’AVENTURE CULINAIRE… “ MEIR ADONI



PORTFOLIO


044 Portfolio / Florent Tanet

FLORENT TANET Florent Tanet est un photographe talentueux dont l’univers est coloré et très minimaliste. Pour mieux comprendre sa démarche et mieux connaître Florent, je vous propose de découvrir une interview exclusive que l’artiste a accordé pour La Crèmerie, accompagnée de quelques-uns de ses clichés.

Bonjour Florent, peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Je suis un photographe et styliste Parisien de 26 ans, établi en tant que photographe depuis fin 2012. Mon travail s’inscrit dans le domaine de la photographie artistique et éditoriale, de l’installation et de la direction artistique. Quel est ton parcours ? Comment es-tu arrivé dans le monde de la photographie ? J’ai réalisé des études de design textile à La martinière Diderot à Lyon puis un diplôme supérieur d’arts appliqués mode à l’école Duperré à Paris. J’ai, par la suite, travaillé quelques temps au côté de Marc Ascoli dans la direction artistique. Je travaille aujourd’hui en parallèle de la photographie comme styliste pour une marque française de prêt-à-porter. J’ai une vraie passion pour l’image de manière générale, mais je fais de la photo depuis peu de temps. C’est un support qui me permet de mettre en valeur des situations ou expérimentations que j’aime travailler.

Comment s’est déroulé l’exposition à “La grande épicerie du Bon Marché” (cf: “A colorful Winter”), le contact avec le public et les retours sur tes travaux ?

Le responsable de l’identité visuelle de La grande Epicerie du Bon Marché (Florian Machefert) m’a proposé cette exposition pour les vitrines et l’intérieur du magasin durant Janvier et Février 2013. L’exposition comportait une bonne vingtaine de clichés et elle a eu de très bon retours, notamment via internet. Les photos ont été diffusé sur des sites et blogs du monde entier et m’ont apporté une bonne visibilité. Ce n’était pas une exposition traditionnelle, les visiteurs venaient en temps que clients du magasin et découvraient les photos souvent par hasard.

Comment se passe la création d’une série ? Quelles sont tes sources d’inspiration ? Une partie de mon travail m’oblige à regarder en permanence les nouveautés créatives en terme de tendance et d’art, sur des sujets divers, de l’architecture à la mode. Mes sources d’inspirations sont donc très diverses. D’un point de vue photographique je suis très inspiré par le travail de natures mortes des photographes scandinaves ou hollandais, comme Carl Kleiner, Wyne Veen, Samuel Henne, Scheltens & Abbenes, mais aussi de studio de DA graphiques comme les français Akatre ou Ill Studio.

Je passe beaucoup de temps à réfléchir sur une série, sur la thématique notamment. Je collecte des images, prends des photos avec mon téléphone etc… Dès que j’ai une idée, j’organise mon shooting et je commence à expérimenter et travailler mes compositions. C’est à ce moment que je peux voir ce qui fonctionne ou non. Il y a donc une grande partie de préparation en amont et un shooting relativement rapide. Dans la mesure où mes sujets sont extrêmement simples et minimalistes, il faut qu’il y ait une force esthétique et conceptuelle.


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Légende / caption

Peux-tu nous en dire plus sur ta démarche ? Pourquoi avoir choisi les natures mortes ? J’explore les situations quotidiennes et les objets qui les composent. Je cherche à rendre l’ordinaire, extraordinaire et rendre visible ce à quoi nous ne prêtons plus attention. Je mets en exergue des petits gestes du quotidien, des situations insolites et banales afin de les rendre impressionnantes et poétiques. Les natures mortes font historiquement référence à l’objet. Elles permettent de mettre en évidence des situations ou des objets avec singularité. J’aime la force et la simplicité de ces mises en scène.

Légende / caption

Des nouvelles séries sont à venir ? Quels sont tes prochains projets ? Tous les mois, je fais une photo autour de la gastronomie pour le magazine « Série Limitée – Les Echos » et je prépare une série photo pour le studio Suprême Bon Ton qui réalise une collection de foulards en soie. Je travaille aussi sur de nouvelles séries, cette fois-ci moins orientées autour de la thématique « food » mais toujours dans l’esprit de mes natures-mortes. Je publie régulièrement des photos en créant spontanément de nouvelles situations et petites sculptures que je partage sur mon site…

Légende / caption


Portfolio / Florent Tanet

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Portrait Portfolio/ Nom / David deSchwen l’article

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DAVID SCHWEN PANTONE FOOD


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050 Portfolio / Reci Peace

RECI PEACE À l’occasion de la journée internationale de la paix, Peace One Day et l’agence Leo Burnett Chicago ont réalisé des prints remplaçant les armes par de la nourriture. Instaurée en 1981 par l’Organisation des Nations Unies, le 21 septembre est la journée internationale de la paix. Cette journée se caractérise par un cessez-le-feu dans de nombreux pays en conflits et par diverses actions à travers le monde. À Chicago, l’association Peace One Day propose de remplacer les armes par la nourriture. C’est ainsi que l’association, avec l’aide de Leo Burnett USA, a demandé à divers restaurants de cuisiner pour la paix, avec des recettes qui ont résolus des conflits de l’histoire. Quant à ceux qui ne travaillent pas dans le domaine de l’alimentation, ils sont invités à se rendre dans les restaurants participants à l’opération. Afin de faire connaître cette opération, trois prints ont été réalisés mettant en opposition les armes et les aliments pouvant remplacer ces armes.


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ÉDITION


054 Portfolio / Hembakat är Bäst

HEMBAKAT ÄR BÄST

Hembakat är Bäst, tel est le titre de ce livre de recettes proposé par le géant suédois de l’aménagement intérieur. Pour les lecteurs qui ne seraient pas encore bilingues mais qui aiment la Suède grâce à Pöang, aux Köttbullar et à Stieg Larsson ou Camilla Läckberg, je traduis le titre :“Fait maison, c’est meilleur”. Les ingrédients ou bien les recettes y sont stylisés par Evelina Bratell puis photographiés par Carl Kleiner dans des mises en scènes très géométriques : pyramides de farine, parallélépipèdes de beurre, gousses de vanille parallèles, alignements de framboises etc. Que du beau !

Couverture et double page du livre (ci-dessus et a gauche)


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056 Portfolio / Design Food

DESIGN FOOD Ryan Maceachern, un graphiste et designer basé au Royaume Uni, a décidé de représenter son régime sous la forme d’infographies.

Couverture du livre


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Comme il le souligne dans l’introduction décrivant son projet, il a pris cette décision radicale après une période intense en déjeûners copieux et en amas de matières grasses en tout genre ! L’idée première de ce compte-rendu était de pouvoir suivre l’évolution des calories qu’il ingurgitait pendant ce régime. Et c’est ainsi que naît Design x Food. Ryan MacEachern met en avant les valeurs nutritionnelles des repas qu’il va manger au cours d’une semaine. Il s’amuse à contraster les données et donc les presque tristes aliments appartenant à son régime avec de la nourriture bien plus colorée pour ses infographies. Il ne mangeait bien évidemment pas de donuts tout au long de ce régime ! En tout cas, cette jolie infographie finale présente bien l’ensemble de son travail. Un jour avant Ryan MacEachern a eu un l’objectif de présenter des informations sur une habitude personnelle sur une période donnée (1 semaine). Consommant trop d’aliments sucrés ou gras, il s’est lancé dans un régime fade et sans intérêt. Pour pallier cela et parce qu’il s’y intéresse, il a décidé de mettre en graphisme son rapport à la nourriture. Ce projet « Design x food » explore les valeurs nutritionnelles de l’alimentation et les présente de manière contrastée, il juxtapose l’aspect terne et ennuyeux de la nourriture qu’il mangeait en présentant les données en utilisant des aliments colorés qui ont été presque entièrement exclus de son alimentation. Au final c’est un livre parfaitement imprimé avec une affiche qui l’accompagne qu’il a créé. Le résultat est juste superbe dans sa réalisation, dans le choix des couleurs ou la typographie choisie. La mise en forme et les shoots photos sont qualitatifs qui donne au final un book de très belle qualité. Doubles pages du livre présentant les habitudes nutritionelles de l’auteur.


058 Portfolio / Eat! Design with Food

EAT! DESIGN WITH FOOD EAT! design with food est un livre réalisé par EIGA, une agence de design basée à hambourg, et publié par NBVD. Cette édition célèbre le design et l’art en rapport avec tous ce qui est comestible.

Oeuvre de Kyle Bean, Artiste anglais

EAT ! est une compilation de 54 artistes, designers et architectes nous proposant des oeuvres inspirantes à base de nourriture, non pas grâce aux techniques de la cuisine moléculaire mais par leur manière créative et visuelle d’inspirer chacun de nous. Le livre est rempli de toutes sortes d’installations et de performances culinaires, de petits produits, de photographies culinaires insolites, d’identités visuelles et de graphismes, le tout en rapport avec la “food culture”. Nous devenons alors fier de la nourriture que nous consommons et des restaurant que nous visitons. Ce que nous mangeons vient du monde entier et passe par un long processus de préparation. Cependant ces produits ne sont pas tous consommés et EAT! nous en propose un portrait avec un point de vue particulièrement créatif. La “food culture” est à son point culminant dans l’histoire et les créatifs professionnels du monde entier expérimentent constamment de nouvelles manières d’utiliser la nourriture. Quelques prix : DesignerHeads (2007) DesignerTravels (2009), Think Green! Design To Save The World (2010) Play! Design For Kids (2011)

Détails de La couverture, Gravure laser et impression offset


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Double page consacrée àKinga Pelsöczi, Artiste allemande

Double page conscacrée Anneke Jakobs, Artiste néerlandaise



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