BISPHOSPHONATES hors AMM Gilles Hayem CHU Bichat-Claude Bernard
Les molécules
Etidronate (Didronel) Clodronate (Clastoban) Alendronate (Fosamax) Risédronate (Actonel ) Tiludronate (Skélid ) Ibandronate po/iv (Bonviva) Pamidronate iv (Arédia, Ostépam) Zolédronate iv (Zométa, Aclasta)
Principes d’action
Agents anti-ostéoclastiques Intérêt logique dans les maladies ostéolytiques Effet anti-inflammatoire (?) Modulation de production de cytokines pro-inflammatoires Essais dans les ostéo/arthropathies inflammatoires à effet négatif sur l’homéostasie osseuse
Indications classiques (AMM) Ostéoporose Myélome multiple Métastases osseuses Maladie de Paget
OstĂŠopathies non inflammatoires
I. Dysplasie fibreuse des os
I. Dysplasie fibreuse des os
Isolée ou polyostotique Intégrée ou non ds Sd Mc Cune Albright Pas de réelle ostéoclastose Risque fracturaire Pamidronate IV ts les 6 mois, > 2 ans Alendronate, tiludronate, zolédronate
II. Dysplasie fibreuse des os
Pamidronate 180 mg / 6 mois Effet antalgique Effet réparateur Effet antifracturaire Effet ostéoprotecteur général
Durée du traitement ?
II. Algoneurodystrophie SDRC type I (CRPS I) Déminéralisation (mouchetée) Ostéoporose transitoire hanche IRM : œdème osseux locorégional
III. Algoneurodystrophie
Différents schémas proposés Pamidronate iv 60 mg 1 à 3 fois
Plusieurs études ouvertes à 60 mg × 1 Etude ouverte 29 pts ; 60 mg × 3 (Rheum 2001) Etude RCPDA 27 pts ; 60 mg × 1 (Pain Med 2004) Amélioration clinique globale (EVA dl)
II. Algoneurodystrophie
Alendronate po
Etude RCP 40 pts (A&R 2004) 5 mg/jour 4 sem. Amélioration clinique (+ CTX urinaires)
Clodronate iv
Etude RCPDA 32 pts (JR 2000) 300 mg/jour, 10 jours. Suivi 6 mois. Amélioration à J40 (S) corrélée avec NTX
OstĂŠo/arthropathies inflammatoires
I. Polyarthrite rhumatoïde
Rôle ostéoclastes
Déminéralisation péri-articulaire Erosions osseuses
Zolédronate
Modèle arthrite au collagène Zolédronate 1-100 µg/kg ↑ modérée des synovites > 10 µg/kg : ↓ déminéralisation, ↓ érosions Intérêt de l’adjonction du MTX Le Goff et coll Arthritis Res Ther. 2009;11:R185
I. Polyarthrite rhumatoïde
Etude H zolédronate (A&R 2006) 39 patients PR récente Suivi Rx + IRM 26 semaines Z + MTX vs MTX seul Zolédronate 5 mg IV à S0 et S13 Tendance protectrice du zolédronate ↓ nb d’érosions
II. Spondylarthropathies
Problème des formes axiales AINS vs anti-TNF Risque d’ostéoporose rachidienne Etude pilote pamidronate
9 patients (28 ans ; 5,5 ans évol) Pami 60 mg J1, 2, 14, 28, 56 ↓ NAG, BASDAI, BASFI ↓ VS et CRP Amélioration IRM (Gd) Maksymowych et coll J Rheumatol 2001;28:144-55
II. Spondylarthropathies Etude RCT Pami. 60 vs 10 mg, 1/mois, 6 mois 84 patients 67H ; 39,6 ans Effet dose favorable
↓ BASDAI, BASFI & BASMI VS/CRP idem
Maksymowych et coll Arthritis Rheum. 2002;46:766-73.
II. Spondylarthropathies
Pas de nette confirmation par d’autres études ouvertes Problème : effet rémanent assez court Effet favorable sur les paramètres de remodelage osseux Intérêt dans l’ostéoporose de la SPA ? Intérêt du couplage aux anti-TNF ?
III. Syndrome SAPHO
Ostéites chroniques « aseptiques » Mécanisme réactionnel ? Ass. à la pustulose palmoplantaire (PPP) Evolution hypertrophiante Périostite engainante Compressions possibles
III. Syndrome SAPHO
III. Syndrome SAPHO
Bisphosphonates et Sd SAPHO Thérapeutiques du Sd SAPHO : non codifiées. Bisphosphonates: solution souvent proposée, en cas d’atteinte osseuse prépondérante Pamidronate anti-inflammatoire (in vitro) par ↓ cytokines pro-inflammatoires IL1β - TNFα - IL6
Dunn JD et al. J Pharmacol Exp Ther 1993; 916 - 22
Bisphosphonates et Sd SAPHO
Pamidronate, zolédronate Etudes ouvertes, schémas divers Adultes (Pami. 60-90 mg) Enfants (Pami. 1 mg/kg ; max 30 mg) Bonne efficacité d’ensemble (EVA dl) Corrélation avec CTX sériques Arrêt ou réduction AINS/CS/MTX Amélioration PPP (?)
Pamidronate & syndrome SAPHO Revue de la littérature Equipe
Anné e
n
Durée de la maladie
Att. cut
Amélioration
Délai d’efficacité
Bouvier
1993
2
ND
ND
2
ND
Collage
1996
2
ND
ND
2
ND
Van Doornum
2000
2
4,5
2
2
Rapide
Guignard
2002
5
10,4
5
4
ND
Courney
2002
1
ND
1
1
6 mois
Susanto
2003
1
1
1
1
Rapide
Amital
2004
10
ND
10
9
ND
Kerrison
2004
7
2,7
5
7
Rapide
Valls-Roc
2005
6
5,5
ND
3
ND
Solau-Gervais
2005
13
3
6
7
3 mois
Tehraniet
2005
1
4
1
1
ND
Kuhn
2007
1
ND
1
1
ND
Colina
2009
14
6,2
13
12
Rapide
Autres bisphosphonates 1 cas traité par zolédronate avec succès (Kopterides 2004 - Grèce) Kopterides et al. Arthritis Rheum 2004; 50:2970 - 3
1 cas traité par alendronate 5 mg/j, pdt 4 ans, avec succès (Ichikawa 2009 - Japon) Ichikawa et al. Rheumtol Int. 2009; 29: 713 - 5
Cohorte « Bichat » Etude rétrospective 204 patients suivis entre 1990 et 2009 68 patients ont reçu au moins un type de bisphosphonate Pamidronate (60 ou 90 mg en IV 1 perf / mois pdt 3 mois, puis tous les 2 à suivant le poids) 6 mois selon le degré de réponse à 3 mois Zolédronate (4 mg en IV) Clodronate PO: 400 mg, X 2/j, 6 mois puis 400 mg/j 6 mois, puis 400 mg, X 2/semaine
Patients et méthodes Critères retenus pour l’instauration d’un traitement par bisphosphonate : - Echec ou insuffisance d’au moins trois des traitements suivants: AINS, azithromycine, méthotrexate, sulfasalazine. Critère de jugement: EVA douleur (globale ou zone cible), à 6 mois de traitement - Rémission complète: réduction de l’EVA de plus de 90% - Rémission partielle: amélioration de l’EVA entre 50 et 89% - Réponse nulle: amélioration de l’EVA en dessous de 50%
Résultats Effectif
68 (54F/14H)
Age de début de la maladie
34 ans (9-62)
Durée de l’atteinte osseuse
10,26 ans (1 - 55)
Durée de l’atteinte cutanée
12,7 ans (1 – 57)
Atteinte ostéo-articulaire
68 (100%)
Atteinte axiale
26 (38,2%)
Atteinte de la paroi thoracique antérieure
53 (78%)
Atteinte des articulations périphériques
11(16%)
Atteinte cutanée
54 (79%)
Pustulose palmo-plantaire
41 (60%)
Psoriasis
10 (15%)
Acné
3 (4%)
Traitements antérieurs
AINS Corticoides Azithromycine Méthotrexate Sulfasalazine Colchicine Hydroxychloroquine Léflunomide
Effectif 48 (70%) 24 (35%) 25 (37%) 13 (19%) 4 (6%) 2 (3%) 2 (3%) 1 (1.5%)
Bisphosphonates Pamidronate
Zolédronate
Clodronate
Effectif
66 (97%)
16 (22%)
4 (6%)
Nombre de perfusions
6 [2 - 30]
4 [2 - 9]
Dans 18 cas (26%): nécessité d’un changement de bisphosphonate Pamidronate → Zolédronate : 15 cas Pamidronate → Clodronate : 2 cas Clodronate → Pamidronate : 1 cas
Résultats Amélioration de l’EVA > 90%
50 et 89%
< 50%
Pamidronate n = 66
23 (35%)
23 (35%)
20 (30%)
Zolédronate n = 16
14 (87%)
2 (13%)
0
Clodronate n=4
2 (50%)
2 (50%)
0
Résultats Dans la plupart des cas, perfusions initialement mensuelles, avec espacement progressif de 2 à 4 mois selon la réponse 1 cas: loc. monofocale, espacement à 1 ans 2 cas: adjonction de méthotrexate 2 cas: amélioration nette des lésions cutanées
Résultats Complications 2/3 des cas : Sd pseudo-grippal 2 cas de thrombose au point de perfusion sous pamidronate, justifiant le relais par clodronate. Aucun cas d’ostéonécrose maxillaire, même en cas d’ostéite mandibulaire (8 cas)
Résultats Cohorte la plus importante de patients avec syndrome SAPHO et traités par bisphosphonates Zolédronate > pamidronate (?) Absence de complication sérieuse, aucune ostéonécrose mandibulaire
IV. Symphysite pubienne
1. Isolée
Post-partum Post-opératoire Post traumatique
2. Associée à SpA Effet favorable du pamidronate Perf. mensuelles 60-90 mg, 3-6 mois Maksymowych et coll. J Rheumatol. 2001;28:2754-7
Conclusions Apport « inattendu » des BP en pathologie inflammatoire Triple intérêt
Effet anti-ostéoporotique Effet « anti-rhumatismal » Bonne tolérance
Place vis-à-vis des biothérapies ?
Merci !