Bisphosphonates Tolérance
Mickaël Rousière Hôpital Saint-Antoine (APHP), Paris www.francis-berenbaum.com
La découverte des bisphosphonates Connu dès 1865 Utilisé dans l’industrie anti-calcaire
1968 : H Fleisch In vitro : ⇓ précipitation du phosphate de calcium ⇓ dissolution du phosphate de calcium In vivo : ⇓ calcifications vasculaires ⇓ résorption osseuse +++
Action des bisphosphonates
Puissants inhibiteurs de la résorption osseuse Normal Osteoclast
Osteoclast Following Uptake of BP
Cytoskeletal disorganization Cell death by apoptosis
Loss of ruffled border Altered vesicular trafficking
AMM dans pathologies associées à une augmentation de la résorption osseuse
Hypercalcémies, métastases osseuses, myélome multiple Ostéoporose, maladie de Paget
Panorama des bisphosphonates O O HO N
N
CH2 C OH HO P
OH
O
Cl
OH
CH2 C
OH
N
HO P
OH
O
RISEDRONATE
O HO
P OH
HO
C CH2 CH2 N
HO
P OH
(CH2 )4 CH3
O
O
OH
S C H HO P
CH3
IBANDRONATE
ZOLEDRONATE
O HO P
P
HO
P OH
OH
HO P
OH
HO C
CH2 CH2 CH2 NH2
HO P OH
O
O
TILUDRONATE
ALENDRONATE
O HO Cl HO
O
P OH C Cl
HO P OH O
P OH
HO P
OH
O
CH3 C
OH
CLODRONATE
HO P
OH
O
ETIDRONATE
HO C CH2 CH2 NH2 HO P OH O
PAMIDRONATE
Qu’attendre d’un traitement par bisphosphonate dans l’ostéoporose
Réduction des fractures vertébrales
Réduction des fractures non-vertébrales
Réduction des fractures de la hanche
Action rapide de la protection fracturaire
Efficacité dans les RCT et dans la vraie vie
… mais avec un profil de tolérance acceptable !
Les bisphosphonates sont une arme efficace dans la guerre contre l’ostéoporose ? • Echantillon (20 %) dela baseMedicareentre1985 et 2005 • Recueil des FESF chez les sujets deplus de65 ans
Brauer CA al. JAMA 2009
Les bisphosphonates en pratique clinique Avantages
Réduit le risque de fracture vertébrale (50 à 70%) et le risque de fracture de l’ESF (30 à 40%)
Formes galéniques multiples : comprimé (quotidien, hebdomadaire, mensuel) et IV (trimestriel ou annuel)
Inconvénients
Prise à jeun indispensable
Prise à distance du calcium
Syndrome pseudogrippal pour les formes IV
Prise du calcium et Bisphosphonates Etude Internet et téléphonique (Harris Interactive) 1004 femmes interviewées en Fév 2005; 372 sous ALN ou RIS
Avez-vous déjà pris le supplément calcique en même temps que l’ALN ou le
No
RIS ?
Avez-vous déjà pris le
Yes
supplément calcique dans les 30 minutes suivant la prise de l’ALN ou du RIS ?
26% répondent “oui” aux 2 questions Dawson-Hughes B et. al., Osteoporos I nt 2006
La tolérance des bisphosphonates passée à la loupe… de l’EBM
TolĂŠrance digestive des bisphosphonates
Tolérance digestive et bisphosphonates
1er cas d’œsophagite sous PAM oral
Phase 3 des BP ALN, RIS, IBN : incidence comparable des SAE
Lufkin et al. Osteoporos I nt 1994
du tube digestif haut ALN RIS
Bauer DCet al. Arch I ntern Med. 2000 Taggart H et al. Mayo Clin Proc. 2002
Tolérance digestive et bisphosphonates
3 cas d’œsophagite sous ALN oral décrit en 1996 (post-commercialisation)
Liées aux mauvaises conditions de prise
Pathologies oesophagiennes antérieures
Poursuite du traitement malgré les symptômes
Prise avec peu ou pas d’eau
Orthostatisme non respecté
Rapport ayant conduit à modifier la notice et le RCP deGroen PCet al. New Engl J Med 1996
Données comparatives endoscopiques risédronate/alendronate • 300 volontaires saines ménopausées recevant pendant 14 jours • alendronate 10 mg/j (n=317) • risédronate 5 mg/j (n=318) • Evaluation endoscopique (J-1, J8 et 15) + interrogatoire • EI digestifs hauts
: 8,8 % ALN vs 5,7 % RIS
• ulcère gastrique
: 12,1 % ALN vs 6,0 % RIS (p=0,013)
• la présence d’HP n’augmente pas le risque d’ulcère sous BP Thomson et al. J Rheumatol 2002
Données comparatives dans la vraie vie risédronate/alendronate • Etude observationnelle rétrospective (registres) 2000-2002 • Femmes de plus de 65 ans avec 1ère prescription (Moy 76 ans) • alendronate 5, 10, 35 et 70 mg/j (n=5255)
[ATCD GI : 11.0 %]
• risédronate 5 mg/j (n=865)
[ATCD GI : 13.8 %]
Tolérance GI à 4 mois
Miller R et al. AmJ Manag Care. 2004;10:S207-S215
Tolérance digestive des génériques Etude de registre d’Israël (n=6962) entre 2001 et 2005
Halkin H et al. Ann Pharmacother 2007
Tolérance digestive des génériques Etude de registre canadienne (n=32.804) entre 2002 et 2007
Sheehy et al. Osteoporos Int 2008
Cancer de l’œsophage et bisphosphonates : info ou intox ?
Volume 360 — January 1, 2009 — Number 1 • 23 cancers de l'œsophage entre octobre 1995 et mai 2008 sous alendronate (temps médian : 2,1 années) • 31 cas en Europe et au Japon, dont 21 cas sous alendronate • Localisation : œsophage distal ++ • Antécédent d'endobrachyœsophage : 4 cas • Lien de causalité incertain • A éviter si antécédent d'endobrachyœsophage ??? Wysowski DK. N Engl J Med. 2009;360:89-90
Cancer de l’œsophage et bisphosphonates : info ou intox ? Are patients treated with oral bisphosphonates at increased risk of esophageal cancer? (OC35) • Etudedanoisesur la basedes registres desanté(entre1995 et 2005) • Etudecas-témoins : bisphosphonates (n = 15.795) vs contrôle(n = 31.590)
Abrahamsen B. Bone. 2009;44 (Suppl 2),S225
Syndrome pseudo-grippaux et bisphosphonates
Syndrome pseudo-grippaux et zolédronate Symptômes courants (≥ 5 %) au cours des 3 jours le ZOL 5 mg
1ère perfusion : 1/3 2nde perfusion : 1/15 3ème perfusion : 1/35
Black DM. N Engl J Med. 2007
TolĂŠrance musculo-squelettique des bisphosphonates
Douleurs musculaires et/ou articulaires sous bisphosphonates
Cas princeps (FDA) : Wysowski DK et al. Alendronate and risedronate: reports of severe bone, joint, and muscle pain. Arch Intern Med 2005 (116 cas ALN et 6 cas RIS)
Alerte 7/1/08
Douleurs osseuses, articulaires, musculaires sévères sous BP
Apparition au bout de quelques jours, mois ou années (1 jour à 52 mois, moyenne = 91 jours)
Disparition à l’arrêt des bisphosphonates inconstante (66 %)
Les facteurs de risque et l’incidence des douleurs musculosquelettiques sévères associées aux BP sont inconnus
Envisager l’arrêt temporaire ou définitif si besoin http://www.fda.gov/cder/drug/infopage/bisphosphonates
TolĂŠrance oculaire des bisphosphonates
Rares mais sérieux effets secondaires ophtalmologiques sous bisphosphonates pamidronate221 cas
alendronate 180 cas
étidronate21 cas
risédronate10 cas
clodronate 6 cas
conjonctivitenon spécifique
72
30
3
7
--
uvéite
66
19
--
--
--
troubles dela vision
24
94
18
2
5
sclérite
19
4
--
1
--
douleur oculaire
16
33
--
--
--
photophobie
14
--
--
--
1
épisclérite
10
--
--
--
--
Fraunfelder et al. N Engl J Med 2003
Tolérance rénale des bisphosphonates
Résumé des caractéristiques des produits Raloxifène
Contre-indiqué si insuffisance rénale sévère (DFGe < 30 ml/min)
Tériparatide
Contre-indiqué si insuffisance rénale sévère (DFGe < 30 ml/min)
Ranélate de strontium
Contre-indiqué si insuffisance rénale sévère (DFGe < 30 ml/min)
Alendronate
Contre-indiqué si insuffisance rénale sévère (DFGe < 35 ml/min)
Risédronate
Contre-indiqué si insuffisance rénale sévère (DFGe < 30 ml/min)
Ibandronate
En raison d’une expérience clinique limitée, non recommandée si DFGe < 30 ml/min)
Zolédronate
En raison d’une expérience clinique limitée, non recommandée si DFGe < 35 ml/min)
Fonction rénale et bisphosphonates La
fonction rénale diminue avec l’âge
Les
traitements de l’ostéoporose sont contre-indiqués en
cas d’insuffisance rénale sévère (conformément aux RCP) L’association
diminution de la fonction rénale (DFG<60ml/min)-
diminution de la DMO est fréquente : 85 % des femmes et 58 % des hommes ostéoporotiques Les La
Klanwansky et al, Osteoporos I nt 2003
BP vont-ils aggraver la fonction rénale altérée ?
diminution de la fonction rénale influence-t-elle la
tolérance et l’efficacité des BP chez les ostéoporotiques ?
Risédronate
Analysepooléede9 études dephaseI I I (n=9883 femmes)
7 %avaient uneinsuffisancerénalesévère(DFGe< 30 ml/min)
45 %avaient uneinsuffisancerénalemodérée(30 à 50 ml/min)
Effet sur la DMO identiqueà tous les stades I RCpréterminale
I ncidencedes effets secondaires identique(peu dedosagedela PTH et pas d’histo chez les patientes en I RCsévère)
Risédronate paraît non toxique aux doses usuelles avant le stade insuffisance rénale terminale Miller et al. J boneMiner Res 2005
Alendronate
Analysedes études FI T (n=6458 femmes)
exclusion : créatinine> 12.7 mg/l et PTH > 85 pg/ml
9.9 %avaient un DFGe< 45 ml/min)
seules quelques patientes avaient un DFGe< 30 ml/min
Effet sur la DMO identiquequelquesoit la fonction rénale
I ncidencedes effets secondaires identique
Alendronate paraît non toxique aux doses usuelles en cas d’insuffisance rénale légère à modérée Jamal et al. J boneMiner Res 2007
Alendronate
Analysedes études FI T (n=6458 femmes)
exclusion : créatinine> 12.7 mg/l et PTH > 85 pg/ml
9.9 %avaient un DFGe< 45 ml/min)
seules quelques patientes avaient un DFGe< 30 ml/min
Effet sur la DMO identiquequelquesoit la fonction rénale
I ncidencedes effets secondaires identique
Alendronate paraît non toxique aux doses usuelles en cas d’insuffisance rénale légère à modérée Jamal et al. J boneMiner Res 2007
Zolédronate Tolérance rénale à long terme dans Horizon PFT (âge moyen 73 ans)
Boonen Set al. Kidney I nt 2008
Zolédronate Sous-groupe avec une variation de la Créatininémie pré/post injection > 0.5 mg/100 ml(Horizon PFT) injection
Boonen Set al. Kidney I nt 2008
Zolédronate
Rapport de24 cas à la FDA altération dela fonction rénale(ostéoporose, Paget) entre 04/2007 et 02/2009 (moyenne: J+11 jours)
18 hospitalisations, 3 recours à la dialyseet 7 décès
50 %avaient uneco-morbidités ou un traitement néphrotoxique
modifications du RCP
La FDA insistesur les précautions d’emploi du zolédronate(absenced’I RC, hydratation suffisante, duréeperfusion ≥ 15 min)
Contrôledela créatinineavant la perfusion ! JAMA. 2009;302:838 FDA Drug Safety Newsletter. 2009
TolĂŠrance pulmonaire des bisphosphonates
Zolédronate : l’expérience irlandaise
30 patientes avec OPM traitées consécutivement en 2008
âgemoyen = 71.7 ans (50–85)
25/30 (83%) étaient intolérantes aux bisphosphonateoraux
9/30 (30 %) avec des ATCD pulmonaires
Dyspnéeapparuedans les 24 h post-injection (20 %)
6 patients (2 avec ATCD d’asthme, 2 avec ATCD deBPCO)
légèreà modéréepour 5/6, résolution spontanéeen 3 jours
1/6 IRA avec passageen réanimation
MHRA UK (09/2009) : 19 cas dedyspnéeet 4 cas d’I RA Taggart et al. Osteoporos I nt. 2009 (in press)
TolĂŠrance cardiaque des bisphosphonates
Un risque accru de fibrillation auriculaire grave dans HORIZON-PFT (zolédronate) • Risqueaccru deFA graves dans l’étudeHORI ZON-PFT (1.3 %vs 0.5 %) • Lerisquedefibrillation auriculaireconcerneles événements graves • Non retrouvédans l’essai HORI ZON-Recurrent FractureTrial Facteurs derisquedesurvenuedes fibrillations auriculaires graves (n = 7,714) Facteurs
Hazard Ratio (95%CI )
p-value
Traitement
2.35 (1.43-3.88)
0.001
Age(par année)
1.07 (1.02-1.11)
0.002
I nsuffisancecardiaque
2.86 (1.12-7.25)
0.028
Tachyarythmie
6.01 (3.23-11.2)
< 0.001
Utilisation antérieuredeBP
1.81 (1.05-3.13)
0.034
ASBMR 2007 – Cummings SR et al., abstract 1056
Risque de fibrillation auriculaire et alendronate • Nouvelle analyse des études FIT • 6459 OPM, âge moyen = 69 ans • 4 années de traitement avec ALN ALN
PBO
fibrillations auriculaires
81
71
NS
2,5
fibrillations auriculaires
47
31
graves
1,5
1,0 %
p=0.07
2,2 %
Cummings SR, N Engl Engl J Med 2007
Risque de fibrillation auriculaire et alendronate • Etudecas-témoin. Femmes de30 à 84 ans : 719 cas deFA et 966 témoins • La prévalencedel'ostéoporoseétait la mêmedans les deux groupes • Utilisation del'alendronateplus fréquentechez les patients en FA quechez les patients du groupe témoin ( 6,5 %dans legroupeavec FA vs 4,1 %dans legroupetémoin, p = 0,03)
Statut pour l’alendronate
Cas deFA, n
Contrôles, n
OR
IC
Jamais utilisé
672
926
1
référence
Utiliséquelquesoit lemoment
47
40
1,86
1,09-3,15
Utilisation actuelle
27
30
1,42
0,78-2,59
Utilisation antérieure
20
10
3,27
1,43-7,47
MAIS… Une telle association n’est pas retrouvée dans l’étude cas-témoin danoise Heckbert SR et al. Arch I ntern Med 2008
Risque de fibrillation auriculaire et alendronate • Etudecas-témoin • 13.586 cas deFA et flutter et 68.054 témoins • Utilisation del'alendronatechez les patients en FA : 3,2 %dans legroupeavec FA vs 2,9 %dans legroupetémoin ( RR=0.95 [95%I C0.84-1.87] NS)
Sørensen HT et al, Br Med J 2008
Risque de fibrillation auriculaire et alendronate • Etudedanoisesur la basedes registres desanté(entre1995 et 2005) • Etudecas-témoins : bisphosphonates (n = 15 795) vs contrôle(n = 31 590)
Abrahamsen B et al. J I ntern Med 2009
Risque de fibrillation auriculaire et alendronate • Etudedanoisesur la basedes registres desanté(entre1995 et 2005) • Etudecas-témoins : bisphosphonates (n = 15 795) vs contrôle(n = 31 590)
Abrahamsen B et al. J I ntern Med 2009
Risque de fibrillation auriculaire et alendronate • Etudedanoisesur la basedes registres desanté(entre1995 et 2005) • Etudecas-témoins : bisphosphonates (n = 15 795) vs contrôle(n = 31 590)
Abrahamsen B et al. J I ntern Med 2009
Risédronate Incidence des évènements cardio-vasculaires Pas de relation de cause à effet entre la FA et l’utilisation d’Actonel Placebo (N = 5048)
Risédronate5mg (N = 5020)
Valeur
Tout évènement
70 (1.4%)
70 (1.4%)
1.0
Evènement sérieux
24 (0.5%)
29 (0.6%)
0.49
Evènement sérieux
77 (1.5%)
70 (1.4%)
0.62
Mortalitépar AVC
24 (0.5%)
7 (0.1%)
0.003
96 (1.9%)
80 (1.6%)
0.25
du p
Fibrillation auriculaire NS
AVC
Mortalitéd’originecardiovasculaire
KaramR. Letter to theeditor N Engl J Med 2007:357(7):712-713
Fibrillation auriculaire et bisphosphonates November 12, 2008
Update of Safety Review Followup to the October 1, 2007 Early Communication about the Ongoing Safety Review of Bisphosphonates Nouvelle 19.687
analyse des RCT des différents bisphosphonates
patients sous bisphosphonate et 18.358 patients placebo
avec un suivi de 6 mois à 3 ans Incidence
rare des FA. Pas de certitude d’association entre la prise
d’un bisphosphonate et le risque de FA http://www.fda.gov/cder/drug/early_comm/bisphosphonates_update_200811.htm
Bisphosphonates et fibrillation auriculaire Avis des Autorités Européennes (déc 2008)
Le risque de FA associé aux bisphosphonates semble faible et la balance bénéfice/risque reste en faveur des BP 1
A cette date, les essais cliniques de phase III suggèrent :
Zolédronate: 1 essai montre un risque accru de FA sévère 2
Alendronate: les études de fracture de phase III montrent une tendance non-significative d’augmentation du risque de FA sévère 3
Risédronate et ibandronate: pas d’association avec risque de FA 4,5 1. http://www.hma.eu/uploads/media/bisphophonates_and_atrial_fibrillation_AR.pdf 2. Black DM et al. 2007. N Engl J Med. 356: 1809-1822 3. Cummings SR et al. 2007. N Engl J Med. 356: 1895-1896 4. 4. Papapoulous Set al. 2008. Ann RheumDis. 67 (Suppl I I ) 5. 5. KaramR et al. 2007. N Engl J Med. 357: 712-713
TolĂŠrance osseuse des bisphosphonates
Bisphosphonates et sécurité osseuse à long terme Longue
rémanence osseuse
Persistance
d’un effet après l’arrêt de l’alendronate
Augmentation
de la minéralisation secondaire sous BP
Augmentation
des micro-cracks sous BP
Données
publiées préoccupantes
ostéonécrose des mâchoires
fractures inhabituelles / retard de consolidation
Micro-dommages osseux et bisphosphonates
Données long terme et ostéoporose
RLX
ALN
Efficacité démontrée
4 ans
3.5 ans
8 ans
10 ans
RISE 3 ans (pivot) 5 ans (extension)
IBN
ZOL
RS
TPT
3 ans
3 ans
5 ans
21 mois
3 ans
3 ans
8 ans
21 mois
Tolérance démontrée
7 ans
Survenue de fractures inhabituelles sous bisphosphonates au long cours
Odvina et al. JCEM 2005 : 9 cas (3 à 8 ans) n=3 : fractures de la diaphyse fémorale n=5 : délai de consolidation
Schneider et al, Geriatrics 2006 : 1 cas fracture de la diaphyse fémorale
Lee et al, J Endo Invest 2007 : 1 cas fracture de la diaphyse fémorale
Armamento-Villareal et al. NEJM 2006 : 1 cas fracture ESF
Goh et al, JBJS 2007 : 13 cas fracture ESF (9 sous ALN)
ALN
Survenue de fractures inhabituelles sous bisphosphonates au long cours
Fracture atypique de la diaphyse fémorale/sous-trochantérienne • Fracture non traumatique • Fracture fémorale diaphysaire • Trait transversal ou oblique (<30° ) • Corticales épaissies • Prise prolongée de bisphosphonate • Souvent précédée de prodromes • Consolidation retardée
Kennel et al. Mayo Clin Proc 2009
Fractures fémorales… symptômes ou effets secondaires ? • Moins de 50 cas ont été rapportés en association avec le prise de BP dans l’ostéoporose • Il n’est toujours pas établi formellement que les BP provoquent de telles fractures • Le lien avec le bas niveau de remodelage n’est pas formellement reconnu
Fractures fémorales… symptômes ou effets secondaires ? • Il n’est toujours pas prouvé formellement que les rares patients à risque ont des pathologies osseuses sousjacentes • Si cette complication existe et si on estime à plus de 10 fois le nombre de cas non encore rapporté, alors, le risque est encore inférieur à 1/100.000 PA
Fractures sous-trochantériennes Points clés
Ces fractures ne surviennent pas uniquement dans des populations ostéoporotiques traitées
L’alendronate est utilisé depuis le plus longtemps et a la plus forte part de marché, il est donc possible que ce soit la raison pour laquelle la plupart des cas de patients sont rapportés sous ALN
Il
n’y a pas d’étude clinique concluant à un lien de causalité entre les BP et les fractures atypiques soustrochantériennes ou de la diaphyse fémorale
Ostéonécrose de la mâchoire une complication rare, grave… surmédiatisée ?
Surface d’os exposée de la région maxillo-faciale qui ne cicatrise pas après 8 semaines d’évolution, constatée par un professionnel de santé, chez un patient qui reçoit ou a reçu des BP et qui n’a pas eu de radiothérapie de la sphère cranio-faciale
Dates clĂŠs pour les bisphosphonates : mises sur le marchĂŠ et publications
Ostéonécrose de la mâchoire Première revue de la littérature médicale par Woo en 2006
Examine les résultats de 368 cas, suggère des stratégies de traitement et résume les recherches qui aident à la compréhension et au traitement de cette pathologie
95% des patients étaient traités avec de l’acide zolédronique IV ou du pamidronate IV ou les deux
85% des patients : myélome multiple (prévalence : 7 à 10 %) ou cancer du sein métastatique (prévalence 4 %)
4% avaient une ostéoporose
60% ont eu une extraction dentaire avant le diagnostic Woo SB, et al. Ann I ntern Med 2006;144:753-761
Les ostéonécroses de la mâchoires sous bisphosphonates Réalité de la pathologie • BP par voie orale (n=57 OP, n=7 Paget) • 1/100.000 / an • BP par voie IV dans les cancers • 1 à 10/100 / an (ZOL>PAM) Plus de 95% des ONM sont donc associées avec les bisphosphonates IV dans le traitement des cancers Kennel et al. Mayo Clin Proc 2009
Les ostéonécroses de la mâchoires sous bisphosphonates facteurs de risque de survenue • BP : voie IV et surtout durée d’exposition • Cancers et chimiothérapie • Lésions dentaires ou buccales pré-existantes • Extraction, chirurgie, traumatisme dentaires • Gluco-corticoïdes • Intoxication alcoolo-tabagique, mauvaise hygiène buccale • Aucun intérêt démontré du dosage du CTX sérique Khosla et al. J boneMiner Res 2007 Kennel et al. Mayo Clin Proc 2009
Ostéonécrose de la mâchoire Rôle de la fréquence d’administration ZOL dans le myélome
• Incidence rétrospective des ONJ • 106 patients avec myélome • 2 groupes : • n=51 : tous les mois • n=55 : tous les mois un an puis tous les 3 mois
ONJ
Traitement tous les 3 mois : 8 fois moins d‘ONJ Corso A. Leukemia, 2007
Ostéonécrose de la mâchoire Rôle de la fréquence d’administration ZOL dans le myélome
• Incidence rétrospective des ONJ • 106 patients avec myélome • 2 groupes : • n=51 : tous les mois • n=55 : tous les mois un an puis tous les 3 mois
SRE
Traitement tous les 3 mois : pas plus de SRE Corso A. Leukemia, 2007
Positions et documents de consensus American
Dental Association (2006)
American
Association of Oral and Maxillofacial Surgeons (2006)
The
European Society on Clinical and Economic Aspects of
Osteoporosis and Osteoarthritis (2007) American Agence
Society for Bone and Mineral Research (2007)
française de sécurité sanitaire des produits de santé (2007)
Les recommandations de l’AFSSAPS dans le cadre de l’ostéoporose BP
à instaurer: il est recommandé
d’effectuer un bilan bucco-dentaire, suivi des soins dentaires nécessaires
ces soins ne doivent pas retarder l’instauration du traitement par BP chez les patients à risque élevé de fracture
Recommandations del’AFSSAPS, décembre2007
Les recommandations de l’AFSSAPS dans le cadre de l’ostéoporose BP
en cours: Il est recommandé de :
réaliser un suivi bucco-dentaire au moindre symptôme et, comme recommandé dans la population générale, au minimum une fois par an
effectuer les avulsions dentaires lorsqu’elles sont nécessaires, sous traitement antibiotique et de la façon la moins traumatisante possible
Les données actuellement disponibles ne permettent pas de considérer que la prise de BP pour une ostéoporose est une contre-indication à la mise en place d’un implant dentaire Recommandations del’AFSSAPS, décembre2007
Ostéonécrose des mâchoires (ostéoporose)… et risques comparés
Et mes cheveux Docteur ???
Alopécie et bisphosphonates ?
Lettre pharmacovigilance Pays-Bas
53 cas rapportés d’alopécie
49 femmes et 4 hommes
ALN et RIS (46/53)
réversible à l’arrêt dans 9 cas
mécanisme ?
Les bisphosphonates restent la classe de référence dans l’ostéoporose…
… de façon justifiée
Volume de prescription important à travers le monde
Description récente d’effets potentiellement indésirables rares mais parfois sérieux
Ces nouvelles données :
doivent êtres connues des prescripteurs
ne doivent pas occulter la fréquence et la gravité possible de l’ostéoporose pour des médicaments efficaces et globalement bien tolérés
Merci de votre attention … « Tous les humains parlent pendant leur
sommeil, il n’y a que les conférenciers qui parlent pendant celui des autres » Jules Renard Diaporama sur : http://rhumato-saint-antoine-upmc.canal-medecine.com/