TOPO GYNECO 01-2012 VF

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Quel r么le pour la biologie dans la prise en charge des ost茅oporoses ? Micka毛l ROUSIERE Service de Rhumatologie H么pital Saint-Antoine (APHP), Paris site : www.larhumato.fr Larhumato La Rhumato Saint Antoine


Déclaration d’intérêts

The author has received consulting fees and /or honoraria from Amgen,Lilly,Novartis,Servier and MSD


Prise en charge de l’ostéoporose Faut-il prescrire des examens biologiques? • Ce n’est pas parce qu’une femme est ménopausée et qu’elle a une densitométrie osseuse basse… qu’elle a forcément une ostéoporose post-ménopausique !

• Ne pas identifier une autre pathologie déminéralisante peut conduire à la prescription de traitements inadéquats ou inappropriés !


Quelles explorations biologiques dans l’ostéoporose ?


Prise en charge de l’ostéoporose Faut-il prescrire des examens biologiques?

Toujours ! 1. Pour s’assurer qu’il s’agit bien d’une ostéoporose ! Myélome ? Ostéomalacie ?

2. L’étiologie peut être curable Hyperthyroïdie ou hyperparathyroïdie hypogonadisme


Enquête étiologique : une démarche par étapes DMO basse Fracture : rechercher une cause locale de fragilité osseuse

Ostéopathie fragilisante Éliminer : causes malignes causes métaboliques

Ostéoporose Éliminer : Ostéoporoses secondaires

Ostéoporose primitive


Causes d’ostéoporoses secondaires Endocrinopathies et pathologies métaboliques

Maladies génétiques ou du collagène

Ostéoporose secondaire Traitements

Pathologies nutritionnelles

10 à 20 % des ostéoporoses de la femme ménopausée sont liées à une cause secondaire


En pratique : quelles explorations biologiques ?


Enquête biologique systématique minimale devant une déminéralisation osseuse diffuse • Calcémie (+albuminémie), phosphatémie • Phosphatases alcalines • 25 (OH) vitamine D2+D3 • Créatininémie • CRP et/ou VS • Hémogramme • Électrophorèse des protéines sériques

Le bilan biologique est sans anomalie dans l’ostéoporose, à l’exception d’une possible insuffisance vitaminique D Rousière M. Ostéoporose. Rev Prat. 2010;60:691-701


Les anomalies peu significatives Anomalies peu significatives Calcémie basse + hypoalbuminémie

Fausse hypocalcémie

Phosphatémie modérément élevée

Hémolyse lors du prélèvement

PAL élevées après fracture

Augmentation transitoire physiologique du remodelage osseux

25 (OH) vitamine D basse

Fréquente et banale, ne remet pas en cause le diagnostic d’ostéoporose, mais nécessite une correction vitaminique


Les signes d’alertes devant une ostéoporose

Syndrome inflammatoire • CRP et/ou VS élevées, α2 globulines augmentées

Anomalies de l’électrophorèse des protéines • Pic à base étroite • Hypogammaglobulinémie

Anomalies de la calcémie • Hypercalcémie corrigée > 2,6 mmol/l • Hypocalcémie corrigée < 2,0 mmol/l Rousière M. Ostéoporose. Rev Prat. 2010;60:691-701


Enquête biologique de seconde intention Explorations requises en 2è intention et anomalies les justifiant Bilan hépatique

Suspicion d’addiction à l’alcool

TSH

Hyperthyroïdie clinique ou opothérapie

PTH 1-84

Hypo ou hypercalcémie

Bilan ferrique : ferritine, CS

Hémochromatose

Tryptase

Ostéoporose avec urticaire (mastocytose)

Bilan immunologique de maladie cœliaque

Diarrhée, amaigrissement, dénutrition

Cortisolurie,test de freination

Ostéoporose avec myopathie, prise de poids, vergetures, HTA (syndrome de Cushing)

avec diabète, mélanodermie, cirrhose (antécédent familial, sexe masculin)

Cortet B. Diagnostic de l’ostéoporose : quels examens biologiques faut-il faire ? Presse Med. 2006;35:1540-42


IntĂŠrĂŞts et limites des marqueurs du remodelage ?


FORMATION OSSEUSE

RESORPTION OSSEUSE

Principaux marqueurs sériques du remodelage • • • •

Phosphatases alcalines totales Phosphatases alcalines osseuses Ostéocalcine Propeptide terminal du procollagène de type I : P1CP, P1NP

• Phosphatase acide tartrate résistante • Télopeptide C terminal (CTX)

Principaux marqueurs urinaires du remodelage • • • •

Télopeptide N terminal (NTX ) Désoxypyridinoline libre Pyridinoline libre hydroxyprolinurie


Limites de l’utilisation des marqueurs

Alimentation

Activité physique

Saison

Grossesse / cycles menstruels (statut hormonal)

Heure de la journée

Age, sexe, ethnie

Fracture

Pathologies (fonction hépatique et rénale)

Traitement

Variation intra-individuelle : 15 à 30 %


Quelle place pour les marqueurs du remodelage osseux ?

Marqueurs osseux : ce qu’ils ne peuvent pas faire • Faire le diagnostic d’ostéoporose Ce diagnostic repose sur une densitométrie osseuse (DMO)

• Les MO ne prédisent pas le résultat de la DMO • Les MO ne permettent pas le diagnostic étiologique d’une ostéoporose secondaire

• Les MO ne quantifient pas la réponse de DMO à des traitements ou à des situations de perte osseuse


Quelle place pour les marqueurs du remodelage osseux ?

Marqueurs osseux : ce qu’ils peuvent faire • Juger s’il existe un excès ou un défaut de résorption et de formation

• Aide à la décision thérapeutique (estimation du risque fracturaire) Intérêt surtout dans les situations limites où l’indication thérapeutique n’est pas évidente (ex : ostéopénie T-score < - 2 et FDR)

• Suivi de l’efficacité des traitements • Suivi de l’adhésion des patients


Algorithme de décision selon l’évolution des marqueurs du remodelage osseux sous traitement Dosage à l’instauration d’un traitement anti-ostéoporotique • CTX sériques pour les anti-résorbeurs (bisphosphonates ++) • P1NP sérique pour les anaboliques osseux (tériparatide)

Contrôle du marqueur sérique entre 3 et 6 mois Diminution significative CTX > 30-35 %

Augmentation significative P1NP > 40 %

Poursuite du traitement (contrôle à 6-12 mois ?)

Diminution non significative CTX < 30-35 %

Augmentation non significative P1NP < 40 %

Contrôler adhésion… ± changement traitement Brown JP et al Clinical Biochemistry 2009


Place des marqueurs du remodelage osseux dans le suivi des traitements • Possibilité au cours des traitements oraux inhibant la résorption osseuse de doser un marqueur de résorption (CTX sériques) au 6ème mois de traitement • Résultats attendus : dans les normes de la femme non ménopausée sinon, nécessité de revoir les conditions de prise et envisager un changement de traitement (Accord professionnel)

• Niveau de preuve faible dans l’amélioration de l’adhésion Briot K. Congrès SFR 2011


L’aide apportée par la biologie : indispensable ! Pourquoi une exploration biologique dans l’ostéoporose ? • pour aider au diagnostic différentiel :

éliminer les

ostéopathies malignes ou métaboliques une ostéoporose secondaire

• pour aider à la décision thérapeutique et juger de l’efficacité des traitements dans l’ostéoporose primitive

La biologie ne fait pas le diagnostic d’ostéoporose et ne peut se substituer à la DMO


Très bonne soirée à toutes et tous !

Diaporama disponible sur :

http://www.larhumato.fr


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