LOratoire

Page 1

Janvier - février 2009

Volume 98, numéro 1

2,25 $

Un nouvel

ascenseur La sainteté pour tous Vitrail pour l’An neuf


Sommaire Janvier - février 2009, volume 98, numéro 1

3

Le billet du recteur

4

Dans la boîte aux lettres

5

Parole de rédactrice

6

La sainteté pour tous

10

Les saints géants du Canada

12

Nouvelle chronique : Dis-moi Joseph La Nativité selon Joseph, le charpentier

Pour nous contacter Changements d’adresse, abonnements, commandes postales et dons secr@osj.qc.ca Téléphone : 514 733-8211 (demander le grand secrétariat)

Télécopieur : 514 906-1803

14

Votre histoire

16

Prière « Vitrail pour l’An neuf »

18

André de par le monde Un cadeau à l’église de Saint-Timothée Une découverte à Miquelon

19

D’idées en découvertes

20

Mémoire d’archives L’histoire de la statue vénérée de l’Oratoire

22

Sentier de Guérison Tu viens prendre un café?

24

Un nouvel ascenseur permet d’accéder à la basilique

26

Au fil des mois

28

Dans la paix du Christ

29

Mot-Mystère

31

Coupon d’abonnement

ADRESSE POSTALE

L’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal 3800, chemin Queen Mary Montréal (Québec) Canada H3V 1H6 Rédaction de la revue L'Oratoire ndumas@osj.qc.ca Information générale sur l’Oratoire Saint-Joseph (activités, horaires, intentions de prière) pastorale@saint-joseph.org

www.saint-joseph.org

ENVOI POSTAL

Couverture Le nouvel ascenseur de l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal donnant accès à la basilique et à ses jubés, inauguré en octobre 2008. Une réalisation en panneaux de verre conçu par la firme Ouellet architectes de Montréal. Photo : Nathalie Dumas

CONVENTION DE LA POSTE-PUBLICATIONS NO 40069259 NO D’ENREGISTREMENT 09621 RETOURNER TOUTE CORRESPONDANCE NE POUVANT ÊTRE LIVRÉE AU CANADA À REVUE L’ORATOIRE 3800, CHEMIN QUEEN MARY MONTRÉAL QC H3V 1H6 Courriel : revue@osj.qc.ca U.S.A. POSTMASTER (USPS # 298-860) Periodicals Postage paid in St. Albans, Vermont, and additional mailing offices. Send form 3579 to the Office of Publication located at 246 Lake Street, St. Albans, VT 05478.

Horaire des messes à l’Oratoire Saint-Joseph Dimanche - 7 h, 8 h, 9 h 30, 11 h, 11 h 15 (en anglais), 12 h 30, 16 h 30, 20 h Lundi au samedi - 7 h, 8 h 30, 10 h, 11 h 30, 12 h 15 (en anglais), 16 h 30, 20 h — Messe pour les malades - Mercredi : 14 h Messes de pèlerinage du 26 juin au 2 septembre dans la crypte : 11 h 30 (français) - 12 h 15 (anglais)

2

L'ORATOIRE

janvier – février 2009


Le billet du recteur par Claude Grou, c.s.c.

Frère André : un homme qui accueille la volonté de Dieu En novembre dernier, des descendants de l’un des oncles du frère André sont venus de l’État du Montana pour revoir les lieux où avait vécu le célèbre cousin. Lors de cette rencontre, je les ai invités à voir le banc du chœur de la crypte où a prié le frère André, de 1918 à 1937. Chacune des quatre personnes a voulu s’agenouiller à la place du frère André pour un moment de prière. Je pouvais sentir qu’il y avait là un temps sacré de communion dans la prière. Dans ce court instant, on pouvait lever le voile pour saisir un rayon de cette rencontre quotidienne du frère André avec saint Joseph et avec ce Dieu d’amour en qui il avait une confiance sans borne. Jour après jour et parfois nuit après nuit, frère André portait avec lui la douleur de cette mère de famille qui lui avait parlé de son fils gravement atteint d’une maladie, de cet enfant qui ne pouvait pas marcher, de cet homme qui était trop malade pour travailler et soutenir sa famille ainsi que des dizaines d’autres personnes qui lui avaient confié leur souffrance, ce jour-là. Chaque personne qu’il avait rencontrée pendant la journée méritait toute son attention et sa prière. Ces longs moments de prière prolongeaient son geste d’accueil. Dans la prière, il accompagnait en silence ceux qu’il avait rencontrés. La prière du frère André cherchait à tout voir dans la perspective d’une ouverture inconditionnelle à la volonté de Dieu. Il ne marchandait pas avec Dieu pour obtenir des faveurs, il plaçait la souffrance des gens au pied d’un Dieu qu’il savait bon et aimant. Il répétait à ceux et celles qui demandaient des faveurs : « Il faut se soumettre à la volonté du bon Dieu. C’est le Maître de tout. » (Summarium, p. 218). Il disait aussi : « Le bon Dieu ne vous doit rien, il faut vous soumettre à Sa volonté » (Ibid, p. 741). Dans sa prière, frère André louait Dieu pour celui qui avait pu laisser ses béquilles et retourner joyeux vers les siens, pour cet enfant guéri et pour cette personne qui avait soudainement pu accueillir sa maladie comme une réalité incontournable. Il savait que ce qu’il avait vu était l’œuvre de Dieu par l’intercession de saint Joseph. Il remerciait pour ce que Dieu avait accompli sachant qu’il n’était qu’un instrument de la grâce de Dieu. Si frère André osait dire à une personne de laisser ses béquilles et à une autre de retourner à la maison car son fils était guéri, c’est qu’il sentait dans tout son être que telle était la volonté de Dieu. Aux yeux de plusieurs, le frère André était celui qui faisait des miracles ou du moins qui les obtenait. Lui, il savait qu’il était avant tout une personne totalement ouverte à la volonté de Dieu.

André Bergeron

Frère André avait dit : « Quand je serai mort, je vais être bien plus près du bon Dieu que je ne le suis actuellement; j’aurai beaucoup plus de pouvoir pour vous aider » (Summarium, p. 739). Depuis sa mort, des milliers de personnes témoignent de faveurs qu’elles ont obtenues en ayant confié leur souffrance au frère André. C’est ainsi que le bienheureux frère André continue à accompagner ceux et celles qui se tournent vers lui. En compagnie de son fidèle ami saint Joseph, il se présente devant Dieu, ouvert à accueillir sa volonté et confiant en son amour. janvier – février 2009

L'ORATOIRE

3


Dans la boîte aux lettres Ce que vous nous avez écrit…

Quelle belle façon de commencer J’ai bien connu L’Oratoire même jeune car ma la journée, que de penser à saint Joseph ! grand-mère a été zélatrice ainsi que ma mère et souvent nous allions ramasser les abonnements. Le bon frère André et saint Joseph ont toujours été présents au cours de notre vie et ils nous ont bien aidés dans la maladie et autre. Colette L., Joliette Merci.

L’idée de vous écrire m’est venue en lisant la rubrique « Dans la boîte aux lettres ». Je me demandais ce que je cherchais en lisant ces lettres ouvertes... peut-être que j’essayais de comprendre, de savoir, de découvrir pourquoi les gens vous écrivent.

C’est avec beaucoup d’intérêt que je lis votre magnifique revue L’Oratoire. La présentation et les articles charment les lecteurs par leur choix et leur qualité. [...] Merveilleuse idée d’avoir consacré ce numéro de juillet 2008 à la bonne sainte Anne. Un lecteur fidèle et ami. Léo-Paul C.

Il suffit d’avoir la foi, d’y ajouter beaucoup d’amour, un brin de volonté, saupoudrer généreusement de prières et laisser mijoter.

J’aime beaucoup votre revue, elle est très intéressante, elle m’apporte beaucoup de bien spirituellement. Je prie tous les jours le bon saint Joseph et le frère André. [...] Merci pour tout! Lucienne D., St-Hilaire J’aime beaucoup la revue L’Oratoire. Aussi j’ai une grande confiance en saint Joseph. Monique S., Saint-Prosper J’aime beaucoup lire L’Oratoire. Je commence par lire les titres et lorsque j’arrive à la fin, c’est bien le fun de faire le mot mystère et je recommence à lire avec beaucoup d’intérêt. Je tiens à vous dire que j’aime lire L’Oratoire parce que c’est intéressant et que les articles ne sont pas trop longs. Merci pour tout! Marie-Claire, Montréal-Nord Sincères félicitations! Revue intéressante, qui fait du bien! Mes 93 ans vous remercient! Sœur Denise S., CND Merci pour le calendrier... magnifique! Une abonnée, Jénita

ÉCRIVEZ-NOUS ! Nathalie Dumas, rédactrice en chef 3800, chemin Queen Mary, Montréal (Québec) H3V 1H6 courriel : ndumas@osj.qc.ca

4

L'ORATOIRE

Les réponses que j’ai trouvées sont fort simples. Il n’y a pas de réponse, juste une bonne recette. Alors la voici :

Saint Joseph ne m’a jamais laissé tomber, il est pour moi un très grand ami, il est aussi un père, un confident (et excellent cuisinier si je peux me permettre). Déménagé au Texas depuis quelques mois, j’essaie de me rapprocher un peu de lui en lui demandant conseil. Maintenant à la retraite, j’aimerais bien devenir écrivain, je suis mon chemin et je garde mes valeurs et mes racines. Je t’aime saint Joseph et merci pour ton aide. Pour tous ceux et celles qui cherchent... maintenant, vous avez trouvé. Marcel J. C., San Antonio, Texas

Faveurs obtenues Avec confiance, j’ai prié saint Joseph et le bon frère André avec promesse de faire un don. J’ai été exaucée. Aujourd’hui, je les remercie sans limite pour trois faveurs obtenues en l’espace de trois semaines : véhicule, emploi et maison lors du retour au Québec de notre fille, de son mari et de ses enfants. Maman Murielle A.-H., Drummondville Remerciements à saint Joseph pour faveur obtenue, vente de la maison. R.T. Remerciements au frère André pour deux faveurs obtenues. M.-F. Thivierge Merci au frère André et à saint Joseph pour deux faveurs obtenues. G.P. Remerciements à saint Joseph pour assistance dans la vente de la maison. J. & L. D. Merci au frère André, à saint Joseph et à tous les saints pour la guérison d’un œil. May M., Dieppe, N.B. J’ai obtenu une faveur de saint Joseph et du frère André. Je voulais vendre ma maison afin de déménager. J’ai reçu l’offre d’achat le 19 mars. Un grand merci pour cette faveur. L.G., Saint-Odilon Remerciements à Jésus, saint Joseph, Marie, sainte Anne et frère André pour les faveurs obtenues pour mes enfants, petits-enfants ainsi que pour moi-même. Jacqueline M., Montréal-Nord

janvier – février 2009


La revue L’ORATOIRE a été fondée en janvier 1912, sous le nom « Annales de Saint-Joseph ». Elle est publiée à tous les deux mois par l’Oratoire SaintJoseph du Mont-Royal, œuvre de la Congrégation de Sainte-Croix. Une version anglaise est également éditée depuis 1927.

Parole de rédactrice par Nathalie Dumas

L’histoire dont vous êtes le héros RÉDACTRICE EN CHEF Nathalie Dumas COMITÉ DE RÉDACTION Luce Dion, Danielle Decelles, Nathalie Dumas, Annick Robert, Jean-Guy Vincent, c.s.c., COLLABORATION Mario Fortier, Jacques Gauthier, Bernard Lacroix, c.s.c., Renée Pelletier, Jean-François Rioux, Vianney Saint-Michel, c.s.c. CONCEPTION GRAPHIQUE www.grafismack.ca IMPRESSION

EXPÉDITION Marc Fedak, coordonnateur Joncas Postexperts Inc. SERVICE AUX ABONNÉS L’équipe du Secrétariat de l’Oratoire Saint-Joseph sous la direction de Jean-Louis Doucet Membre de l’Association canadienne des périodiques catholiques (ACPC) Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada, par l’entremise du Programme d’aide aux publications (PAP), pour nos dépenses d’envoi postal. PAP - No d’enregistrement 09621

DÉPÔT LÉGAL Bibliothèque nationale du Québec, Bibliothèque nationale du Canada : ISSN 0701-4090. ABONNEMENT Six numéros par année Canada : 10 $ (1 an), 18 $ (2 ans) États-Unis : 10 $ US (1 an), 18 $ US (2 ans) Autres pays : 17 $ (1 an), 29 $ (2 ans) * Tarifs en vigueur jusqu’au 28 février 2009 Ces prix incluent les taxes suivantes selon le lieu de livraison : au Québec : TPS (5%) + TVQ (7,5%) au N.-B., à T.-N. et en N.-É. : TVH (14%) autres provinces du Canada : TPS (5%) hors Canada : aucune taxe applicable

POUR NOUS REJOINDRE : Revue L’Oratoire 3800, chemin Queen Mary, Montréal (Québec) Canada H3V 1H6 Téléphone : 514 733-8211 Courriel : revue@osj.qc.ca Site internet : www.saint-joseph.org © Tous droits réservés

Le samedi soir de janvier où je suis née, les Canadiens de Montréal venaient de remporter la victoire face aux Maple Leafs de Toronto. Quelques mois plus tard, nos Glorieux terminaient la saison de hockey en tenant à bout de bras la convoitée Coupe Stanley. Une fois de plus. Les redoutables Canadiens étaient des gagnants, des adversaires de taille et des héros bien-aimés. On les vénérait comme des dieux et on les aimait comme des frères. Aujourd’hui, les Canadiens n’inscrivent pas leurs noms aussi souvent sur le trophée d’argent mais ils continuent d’attiser la même passion chez leurs partisans, de génération en génération, depuis 100 ans. Au rayon des autres personnes que l’on admire, il y a des artistes, certains politiciens et politiciennes, les altruistes qui se portent à la défense des droits humains, des gens du milieu des affaires, les scientifiques qui découvrent des remèdes et des traitements contre les maladies, des athlètes et… les saintes et les saints. Ces derniers n’ont plus la faveur populaire générale d’autrefois mais ils trouvent encore place dans nos prières, surtout quand ça va mal! Il arrive que l’on s’intéresse à eux d’une façon nouvelle. On ose parfois poser un autre regard sur leur vie, à preuve le documentaire « Folle de Dieu » du cinéaste Jean-Daniel Lafond portant sur Marie de l’Incarnation. Les récits biographiques de nos Gloires sont revisités, relus, en dehors des cadres traditionnels. Dans le présent numéro de L’Oratoire, nous évoquons où en est la cause de canonisation du bienheureux frère André en regard des autres « candidats » en lice. L’article « Les saints géants du Canada » se veut un bref survol des personnes qui ont marqué l’histoire religieuse du pays et peut-être même votre histoire personnelle. Mais au pays des géants, y a-t-il une place pour les gens ordinaires comme vous et

janvier – février 2009

moi? On a souvent l’impression que la sainteté est réservée aux personnes remplies de talents et de potentiel, à ceux et celles qui ont le succès collé à la peau, aux forts, aux gagnants, aux héros. L’article de Jacques Gauthier, à la page 6, présente un tout autre portrait de la sainteté. L’auteur fait la distinction entre sainteté et héroïsme, entre sainteté et canonisation mais surtout il s’attarde à démontrer que toutes et tous sont appelés à être saintes et saints pour la gloire de Dieu et le salut du monde. Inspiré de Jean Vanier, Mère Teresa et Thérèse de Lisieux, l’auteur insiste sur l’import ance des petits gestes d’amour et de tendresse qui valent plus que toutes les œuvres. « Thérèse de Lisieux a démocratisé la sainteté par sa petite voie de confiance, accessible à tous, écrit-il. Elle ne gravit pas la montagne de la perfection, mais elle prend l’ascenseur de l’amour que sont les bras de Jésus. » Puisque d’heureuses coïncidences surviennent parfois lors de la préparation d’une revue, c’est justement le nouvel ascenseur de l’Oratoire qui illustre la page couverture ce mois-ci. Rendant accessibles à tous, les niveaux supérieurs du site, cet ascenseur a été conçu en panneaux de verre aux couleurs harmonieuses. Il permet aux usagers de s’élever facilement vers la basilique dans la lumière et la transparence. Et si la sainteté était comparable à ce genre de voyage?

L'ORATOIRE

5


La sainteté pour tous

Le concile Vatican II a mis la sainteté à l’honneur en affirmant que « tous sont appelés à la sainteté ». Cet appel a trouvé écho dans le cœur de plusieurs baptisés à travers le monde. Jean-Paul II en a parlé abondamment, et aujourd’hui Benoît XVI. Depuis le début de son pontificat, il a rappelé à plusieurs occasions l’invitation universelle à la sainteté, cette joie profonde « de faire partie de la grande famille des amis de Dieu » (Angélus de la Toussaint 2005). Que faisonsnous de cette invitation de l’Église? Croyons-nous à la vocation universelle à la sainteté, à l’accueil joyeux de l’amour de Dieu dans nos vies? par Jacques Gauthier

L’appel à l’amour Dans son livre Libérez Barrabas, Gilbert Cesbron écrivait : « Il n’y a pas orgueil à vouloir être un saint : c’est seulement l’instinct de conservation de l’âme ». Nous sommes créés à l’image du Dieu trois fois saint, il est donc normal que nous voulions lui ressembler. Ce Dieu révélé en Jésus veut « nous faire partager sa sainteté » (Hébreux 12, 10). Pierre nous le rappelle : « À l’image du Dieu saint qui vous a appelés, soyez saints, vous aussi, dans toute votre conduite, puisque l’Écriture dit : Soyez saints, car moi, je suis saint » (1 Pierre 1, 15-16).

les autres. C’est une tâche aisée car en apprenant à aimer nous apprenons à être saints ». Par contre, elle savait que ce ne serait pas facile : « On ne peut se décider à être un saint sans qu’il en coûte beaucoup de renonciations, de tentations, de combats, de persécutions, de toutes sortes de sacrifices ».[1]

Nous voilà donc prévenus. Mais avec l’aide de Dieu, tout est possible. Ne désespérons La sainteté n’est donc pas destinée à une élite, auréojamais de sa miséricorde, et surtout ne lée ou non. Elle est le devoir de tous, répétait Mère Teconfondons pas sainteté et canonisation. resa : « Nous y sommes tous destinés, toi, moi et tous Lorsque nous regardons de quoi nos journées sont faites, personne ne pense être canonisé. Il ne s’agit pas de vouloir « monNe désespérons jamais de sa miséricorde, ter sur les autels » à coup de et surtout ne confondons pas sainteté et volonté et de pénitences, mais de descendre dans notre humanité et de se canonisation. (…) Il ne s’agit pas de vouloir laisser envahir par l’amour du Christ « monter sur les autels » à coup de volonté pour qu’il sanctifie tout ce que nous faisons. Si l’habit ne fait pas le moine, la et de pénitences, mais de descendre dans canonisation ne fait pas tous les saints. Et la sainteté ne fleurit pas seulement notre humanité et de se laisser envahir par dans les cloîtres, elle est assise au seuil l’amour du Christ pour qu’il sanctifie tout de nos maisons, habite avec les gens de notre rue, comme l’a bien montré ce que nous faisons. Madeleine Delbrêl.

6

L'ORATOIRE

janvier – février 2009


« Nous confondons si facilement la sainteté avec l’héroïsme (…) Dans le combat, le héros, c’est celui qui arrive à vaincre; le saint, c’est celui qui laisse triompher Dieu en lui. » – Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus

Ni héros ni stars La société de consommation, fondée sur l’image, produit des idoles, ou des stars, qui viennent surtout du milieu du cinéma, de la chanson, du sport. Certains ont valeur d’icônes et de mythes, pensons à Elvis Presley, James Dean, Che Guevara. Plusieurs les vénèrent comme des héros et des saints. Et pourtant, que de différences entre les stars et les saints! La star brille, le saint illumine. Les deux attirent, mais ils ne rayonnent pas de la même manière. Alors que la star éclaire d’elle-même, le saint renvoie à une autre lumière. L’une attire la lumière sur elle-même, l’autre, sur le Christ qu’il figure. La star peut en arriver à prendre la place de Dieu, alors que le saint n’existe que pour conduire à Dieu. L’une expose son corps, l’autre le donne. Mais la grande différence vient surtout de leur vie elle-même. Les saints prêchent par leur exemple. Ils sont les génies de l’amour.

Nathalie Dumas

Georges Bernanos, à la suite de Léon Bloy, a souvent abordé le thème de la sainteté dans ses romans. Plusieurs de ses personnages répondent avec humilité à l’appel de la sainteté puisqu’ils y trouvent le sens profond de leur vie et de leur mort. Ils sont passionnés par l’amour du Christ et habités par l’esprit d’enfance. Dans une conférence présentée aux filles de Charles de Foucauld en 1947, intitulée Nos amis les saints, Bernanos affirmait : « Un héros nous donne l’impression de dépasser l’humanité, le saint ne la dépasse pas, il l’assume, il s’efforce de la réaliser le mieux possible, comprenez-vous la différence? Il s’efforce d’approcher le plus près possible de son modèle Jésus Christ, c’està-dire de Celui qui a été parfaitement homme. » [2]

La star brille, le saint illumine. Les deux attirent, mais ils ne rayonnent pas de la même manière. (…) L’une attire la lumière sur elle-même, l’autre, sur le Christ qu’il figure.

Le fondateur de l’Institut séculier Notre-Dame de vie, Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus (1894-1967), dont la cause de béatification est étudiée à Rome, écrivait la même chose en d’autres termes : « Nous confondons janvier – février 2009

L'ORATOIRE

7


La sainteté n’est pas une décoration pour service rendu, elle est une grâce donnée, même aux sans grade.

si facilement la sainteté avec l’héroïsme : nous voulons être des héros, c’est-à-dire assurer le triomphe des forces physiques ou des forces intellectuelles, en tout état de cause des forces humaines et naturelles. Dans le combat, le héros, c’est celui qui arrive à vaincre; le saint, c’est celui qui laisse triompher Dieu en lui. » [3]

Dieu en nous Les saints sont ceux en qui Dieu fait tout. La poétesse Marie Noël en arrive à cette définition : « La sainteté, c’est Moi, Dieu, en toi, l’homme. » [4] Ainsi, la sainteté se trouve dans cette union étroite de notre volonté à celle de Dieu. Nous nous laissons aimer par Dieu. L’oraison quotidienne nous y aide; l’eau vive de la prière intérieure est source de sainteté. Cette union à Dieu se vit toujours dans l’humilité que l’on découvre comme un vide et que l’on accueille comme une grâce, puisque Dieu nous remplit à la mesure infinie de son amour, peu importe notre âge et notre histoire. Comme le disait si bien le curé d’Ars : « Les saints n’ont pas tous bien commencé, mais ils ont tous bien fini. »

La sainteté n’est pas un sport où triomphent les plus forts, mais une histoire sacrée où les humbles et les petits sont comblés par la miséricorde de Dieu.

8

L'ORATOIRE

janvier – février 2009

La sainteté n’est pas une décoration pour service rendu, elle est une grâce donnée, même aux sans grade. On ne l’acquiert pas par ancienneté, comme on devient patron d’une entreprise ou colonel dans l’armée, puisque des prostituées, des malades, des enfants nous précèdent dans le Royaume des cieux. Elle ne rime pas nécessairement avec équilibre humain et perfection morale, puisqu’elle rend fou d’amour, de cette folie de la croix qui scandalise les bien-pensants. Elle n’est pas un sport où triomphent les plus forts, mais une histoire sacrée où les humbles et les petits sont comblés par la miséricorde de Dieu. Elle révèle ce que nous sommes : des enfants bien-aimés du Père, sauvés dans le Fils et sanctifiés par l’Esprit. Elle n’est pas mainmise mais lâcher prise. On ne peut la saisir qu’avec des mains vides et un cœur d’enfant. Thérèse de Lisieux a démocratisé la sainteté par sa petite voie de confiance, accessible à tous. Elle ne gravit pas la montagne de la perfection, mais elle prend l’ascenseur de l’amour que sont les bras de Jésus. Être saint, pour elle, c’est s’ouvrir aux flots de tendresse qui sont renfermés en Dieu, s’abandonner à sa miséricorde infinie, consentir à se laisser consumer par cet amour purifiant et transformant dans les petits riens de la vie ordinaire. La sainteté est alors notre faiblesse humaine


« La sainteté est pour ceux qui vivent une vie ordinaire, qui peuvent se sentir seuls, et qui posent de petits gestes de tendresse et d’amour. Elle est pour tous ceux qui sont âgés, malades, faibles, vulnérables, sans travail, qui ouvrent leur cœur à Jésus, dans la confiance, et crient : Viens, Seigneur Jésus, viens! » – Jean Vanier

noyée dans la miséricorde divine. Notre fragilité, accueillie comme une grâce, même dans la nuit la plus noire, devient un moyen à nous offrir totalement à l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit. Nathalie Dumas Être saint, c’est être assez pauvre et petit pour accueillir Jésus, nous redit Jean Vanier : « La sainteté est pour ceux qui vivent une vie ordinaire, qui peuvent se sentir seuls, et qui posent de petits gestes de tendresse et d’amour. Elle est pour tous ceux qui sont âgés, malades, faibles, vulnérables, sans travail, qui ouvrent leur cœur à Jésus, dans la confiance, et crient : « Viens, Seigneur Jésus, viens! »[5]

Saints parce que baptisés Notre vie tend à la sainteté depuis le jour de notre baptême, où nous avons été plongés dans la mort et la résurrection du Christ, participant ainsi à la sainteté même de Dieu. Nous marchons tous vers ce but, chacun à son rythme, selon son originalité, en empruntant des che-

Ce ne sont pas nos œuvres qui importent, mais l’amour que nous mettons en les accomplissant.

mins de traverse, des petites voies d’imperfection. Il s’agit beaucoup plus de descendre dans nos faiblesses et pauvretés que de monter vers Dieu par nos mérites et vertus. En accueillant le Christ à sa table, Zachée a choisi la vie, comme Marie-Madeleine, le bon larron, et tant d’autres qui ont reconnu que Dieu est tout. C’est ainsi qu’un rien devient saint, et que « les derniers seront les premiers » (Matthieu 19, 30). Nous sommes tous appelés à la sainteté, parce que nous sommes baptisés et appelés à la miséricorde. Nous sommes le Corps du Christ et nous formons la communion des saints, mystère de foi si lié au mystère de l’Église. Il ne nous est pas demandé de faire beaucoup de choses, mais d’enlever en nous ce qui empêche l’Esprit de tout envahir pour la croissance même de l’Église. Ce ne sont pas nos œuvres qui importent, mais l’amour que nous mettons en les accomplissant. Car la sainteté, tout comme la vie chrétienne, ce n’est pas d’abord quelque chose à faire, mais Quelqu’un à aimer. Références [1] Mère Teresa, Tu m’apportes l’amour, Paris, Centurion, 1975, p. 31. [2] Georges Bernanos, Les prédestinés, Paris, Seuil, coll. Points Sagesses, 1983, p. 101-102. [3] Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, Ton amour a grandi avec moi. Un génie spirituel, Thérèse de Lisieux, Venasque, éd. du Carmel, 1998, p. 69. [4] Marie Noël, Notes intimes, Paris, Stock, 1966, p. 61. [5] Jean Vanier, Entrer dans le mystère de Jésus, Montréal et Paris, Novalis et Bayard, 2005, p. 310.

Pour poursuivre la réflexion : Jacques Gauthier, Tous appelés à la sainteté, Novalis/Parole et Silence, 130 pages.

janvier – février 2009

L'ORATOIRE

9


LA CAUSE

Les saints géants du Canada

frère André

Si le frère André était canonisé sous peu par le pape Benoît XVI, il deviendrait le premier homme né au Canada à accéder au rang de saint. La première femme née au pays à avoir reçu cette reconnaissance est Marguerite d’Youville, le 9 décembre 1990. Née à Varennes en 1701, la veuve d’Youville est connue comme la « Mère à la charité universelle ». Elle est la fondatrice des Sœurs de la Charité dites « Sœurs Grises » et sa fête est inscrite au calendrier liturgique le 16 octobre. par Nathalie Dumas

Pendant longtemps, seul ceux que l’on connaît sous le nom des « saints martyrs canadiens » possédaient ce titre, canonisés par le pape Pie XI, le 29 juin 1930. Ces missionnaires avaient quitté leur France natale pour implanter la foi chrétienne en terre d’Amérique. Les saints martyrs canadiens, ayant vécu au pays entre 1625 et 1649, sont au nombre de huit. Ce groupe est composé de six prêtres jésuites dont les noms et les exploits ont passé à l’histoire: Isaac Jogues, Antoine Daniel, Jean de Brébeuf, Gabriel Lalemant, Charles Garnier, Noël Chabanel; d’un novice jésuite: René Goupil et d’un laïc: Jean de la Lande. Ils sont fêtés le 26 septembre au calendrier liturgique du Canada mais le 19 octobre dans l’Église universelle. Cinquante ans après la canonisation des martyrs canadiens, Marguerite Bourgeoys, l’une des grandes fondatrices de l’Église canadienne est canonisée par le pape Jean-Paul II, le 31 octobre 1982. Née à Troyes en France en 1620, Marguerite s’embarque pour la colonie naissante de la Nouvelle-France en 1653. Ses

10

L'ORATOIRE

nombreux talents ont servi l’éducation des jeunes et des femmes de VilleMarie. Marguerite et ses sœurs de la Congrégation de Notre-Dame ont contribué largement à former et à instruire la relève des premiers arrivants. Sa fête est inscrite au calendrier liturgique le 12 janvier.

1980 : une grande décennie Les années 1980 ont fait des heureux et des bienheureux. Les causes de béatification et de canoni- N. Dumas sation franchissent rapidement des étapes. Un souffle nouveau marque cette décennie avec l’élection du pape Jean-Paul II. L’Église du Canada sera gratifiée de plusieurs béatifications au cours de ces années ainsi que de la visite du Saint-Père en septembre 1984. Ce voyage pastoral a des retombées importantes auprès des jeunes, des paroisses, des communautés religieuses qui s’animent d’un enthousiasme renouvelé.

janvier – février 2009

La décennie s’ouvre en grand par la béatification, le 22 juin 1980, de trois fondateurs de l’Église canadienne : François de Laval (16231708), premier évêque en NouvelleFrance, Marie de l’Incarnation (1599-1672) fondatrice des Ursulines à Québec et Kateri Tekakwitha (1656-1680), laïque d’origine amérindienne. Les dates respectives de leur fête liturgique sont le 6 mai, le 30 avril et le 17 avril.


Catherine de SaintAugustin, Marguerite Bourgeoys et François de Laval (page de gauche) déambulent dans les rues de Québec lors de la grande procession du 49e Congrès eucharistique.

N. Dumas

Deux ans plus tard, deux autres canadiens sont béatifiés au cours d’une même célébration, il s’agit du frère André (1845-1937), religieux de la Congrégation de Sainte-Croix, bâtisseur de l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal et de Marie-Rose Durocher (1811-1849), fondatrice des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie. Le bienheureux André est fêté le 6 janvier et la bienheureuse Marie-Rose, le 6 octobre. Puis, lors de sa venue au pays, Jean-Paul II procède à la béatification de Marie-Léonie Paradis (1840-1912), le 11 septembre 1984. La fête de la fondatrice des Petites Soeurs de la Sainte-Famille est inscrite au calendrier le 4 mai. Le dimanche 10 mai 1987 verra le quatrième évêque de Saint-Hyacinthe, Louis-Zéphirin Moreau (1824-1901), accéder au rang de bienheureux. Le 25 septembre 1988, ce sera au tour du franciscain Frédéric Janssoone (1838-1916), commissaire de terre sainte ayant œuvré au sanctuaire Notre-Dame du Cap. L’année suivante, Catherine de Saint-Augustin (16321668), fondatrice de l’Hôtel-Dieu de

Québec est béatifiée à Rome le 23 avril 1989. Mgr de Laval avait dit de Catherine qu’elle fût « l’âme la plus sainte qu’il eut connue ». Les dates respectives de leur fête liturgique sont le 24 mai, le 5 août et le 8 mai. Trois autres religieuses québécoises ont été béatifiées par JeanPaul II. Dina Bélanger (1897-1929) a reçu le titre de « bienheureuse » le 20 mars 1993. La fête de cette religieuse de Jésus-Marie, de Sillery, musicienne de renom, est inscrite au calendrier liturgique le 4 septembre. La cause de la fondatrice des Sœurs de Sainte-Anne, a

franchi cette même étape le 29 avril 2001. La bienheureuse Marie-Anne Blondin (1809-1890) est fêtée le 18 avril. À peine six mois plus tard, une autre fondatrice d’une communauté québécoise accédait au rang de bienheureuse. Émilie Tavernier-Gamelin (18001851), fondatrice des Soeurs de la Providence, a été béatifiée le 7 octobre 2001. Sa fête liturgique est le 24 septembre.

Ce tableau des bienheureux et des bienheureuses de chez nous serait incomplet sans la mention du sulpicien André Grasset. À l’opposé des saints martyrs canadiens venus d’Europe en laissant leur vie en terre de NouvelleFrance, le bienheureux André Grasset est né à Montréal et a été martyrisé à Paris le 2 septembre 1792 durant la Révolution française. Il a été béatifié par le pape Pie XI, le 17 octobre 1926. De nombreuses autres causes de canonisation de serviteurs de Dieu, nés au pays ou qui y ont oeuvré, sont à l’étude dans les diocèses canadiens et à Rome. À suivre dans le prochain numéro de la revue L’Oratoire.

Un saint de Dieu (sur Jean 6, 60-69)

Tout homme peut devenir un saint de Dieu, dès cette vie, si grâce à la Lumière il est empli de la Sainteté même de Dieu, en vivant au long des jours un pur amour offert. Franck Widro janvier – février 2009

L'ORATOIRE

11


Dis-moi Joseph par Bernard Lacroix, c.s.c.

La Nativité selon Joseph, le charpentier Le temps des fêtes suscite beaucoup d’émotions en chacun de nous. Repas, visites, cadeaux, échange de bons vœux… expriment notre amour, notre amitié, notre reconnaissance ou notre solidarité. Cette saison est aussi une période d’attention aux autres où nous nous rapprochons des personnes souffrantes, démunies et esseulées. Au milieu de toute cette effervescence qui risque de nous tirer du côté de la mondanité ou de la superficialité, les chrétiens se souviennent… Un jour, quelque part au Moyen-Orient, dans des circonstances très particulières, un couple accueille un nouveau-né. Et, sur le Mont-Royal, on ne cesse de faire mémoire de son père, Joseph le charpentier.

Dieu passe par chacun de nous

Aquarelle de Wolfgang Critt.

L’événement

Plus de 2000 ans ont passé depuis la naissance de Jésus. Les et par les communautés que nous formons récits bibliques reviennent pour naître aujourd’hui en ce monde. chaque année nous plonger dans l’émerveillement d’un événement inédit : Dieu nous visite Le moment venu de prendre sa promise chez lui, le et prend chair en ce monde. Une visite des plus natufiancé constate que celle-ci est enceinte. On peut devirelles. L’Enfant-Dieu sort du ventre de Marie et quatre ner sa peine et sa déception. Un beau rêve d’amoureux bras l’accueillent : ceux du père et ceux de la mère. qui s’effondre. Un projet de vie à deux qui devient culde-sac. Joseph devait ressentir une trahison. Peut-être Ces mêmes récits cependant nous montrent que la pamême en voulait-il à Marie. ternité de Joseph ne s’est pas faite naturellement. Que s’est-il passé? Comme il arrivait souvent à cette époque, Il aurait pu la dénoncer sur la place publique et deles parents de Marie et de Joseph les avaient fiancés mander qu’elle soit lapidée comme le stipulait la loi juive. avant qu’ils soient en âge de se marier.

12

L'ORATOIRE

janvier – février 2009


Par compassion pour cette jeune fille qu’il aimait tendrement, il allait décider de la relever de son engagement quand Dieu le visita à son tour. À nouveau tout vacilla dans sa vie. Lui qui rêvait d’avoir ses propres enfants avec Marie se fait dire : « N’aie pas peur de prendre chez toi ton épouse Marie ; ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint. » (Matthieu 1, 20)

La mission Renoncer à un projet personnel ou de couple pour entrer dans le projet de Dieu et en faire son projet de vie, voilà la nouvelle orientation de Joseph, le charpentier. On peut se douter qu’il lui fallut une bonne et longue méditation pour s’approcher progressivement du mystère de la Nativité. L’enfant conçu de par la puissance de Dieu devait être un être exceptionnel. Joseph prit Marie pour épouse, l’entoura d’affection, la protégea pendant sa grossesse. Et lorsqu’elle accoucha, il adopta l’enfant et le considéra comme sien. Même s’il n’était pas le père biologique, il devenait le père légitime de Jésus, lui donnait son nom et l’inscrivit ainsi dans la lignée du roi David. Ainsi l’identité de Jésus dépend-elle à la fois de Marie, de Joseph et de Dieu. Par Marie qui l’a conçu de par l’action de l’Esprit Saint, Jésus nait Fils de Dieu. Par l’adoption de Joseph, Jésus descend de la maison de David. La grandeur de Joseph tient dans sa double mission d’être l’époux de la mère de Dieu et le père du Fils de Dieu.

Le rayonnement Les récits de l’enfance de Jésus nous montrent aussi que l’identité de Jésus ne peut être gardée secrète ou cachée. D’autant plus que l’ange du Seigneur qui visite d’abord Marie et ensuite Joseph ne peut être plus clair : cet enfant est envoyé par Dieu et vient de Dieu pour le salut du monde. Marie, dans l’évangile de Luc, reçoit la même révélation qui sera faite aux bergers : ce nouveau-né est le sauveur des petits, des pauvres, des laissés-pour-compte et il vient apporter la paix à toute la terre.

Joseph, dans l’évangile de Matthieu, fait un songe où lui est révélé ce qui le sera aussi aux Mages : cet enfant est roi de tous les peuples et lumière de toutes les nations. Joseph veille sur la mère et sur l’enfant. Il continuera à travailler de ses mains pour gagner la vie de sa nouvelle famille. Ce faisant, le charpentier devient un artisan privilégié du plan de Dieu. Et en son for intérieur, il doit se demander : « Jusqu’où nous conduira cette naissance ? »

Le guide Joseph, le fidèle, continue à veiller. Il veille sur nous maintenant, sur chacun des membres du Corps de son Fils. Le temps des fêtes et le début d’une nouvelle année nous appellent à vivre l’expérience du charpentier. Comme Joseph, nous ne pouvons éviter la question essentielle : quelle est la volonté de Dieu sur nous? Car c’est dans la situation personnelle, familiale, ecclésiale et sociale de chacun que Dieu veut se rendre présent. Dieu passe par chacun de nous et par les communautés que nous formons pour naître aujourd’hui en ce monde. En contemplant la crèche, chaque personne peut se demander : de quelle manière puis-je permettre à Dieu de naître, de vivre et de s’épanouir en moi? En passant par moi, Dieu vivifie l’Église et chacun de ses membres. Il transforme le monde selon son cœur. Joseph s’offre comme guide alors que nous nous posons cette question. Il nous soutient pour que nous fassions silence et que nous écoutions les appels que Dieu fait à notre cœur. Son exemple nous donne le courage d’obéir aux invitations du Seigneur, même s’il nous faut mourir à certains rêves. Il propose de regarder la vie avec le regard de Dieu. Et de faire sa volonté en toute confiance, car là se trouve la source de la joie intérieure. En nous ajustant ainsi à la volonté de Dieu, en répondant à son désir sur nous, nous marchons sur les pas de Joseph, le Juste. Comme lui nous devenons les artisans d’une naissance continue de Dieu en ce monde.

Joseph, inlassable veilleur, prends ma main pour me guider vers Celui qui veut naître et grandir en moi. Que sa divine présence m’illumine, me pacifie et me comble de joie.

janvier – février 2009

L'ORATOIRE

13


Votre histoire La prière est un paratonnerre

Une fois par année, c’était le pèlerinage à l’Oratoire Saint-Joseph. Mon père tenait à nous faire rencontrer le frère André et lui parler de nos inquiétudes. Merci, papa Victor de nous avoir fait apprécier la prière. Ma mère recevait la revue et comme j’aimais voir en première page la statue de saint Joseph avec tous les reflets argentés ou dorés! Saint Joseph par l’entremise du frère André nous a fait la faveur d’être témoins d’un miracle chez nous. Merci à saint Joseph et au frère André. Maintenant je distribue des images de ces deux « saints » dans la résidence où j’habite. La prière est un paratonnerre. Et que dire de l’Oratoire Saint-Joseph que nous apercevons de loin en arrivant à Montréal! Marie-Jeanne C. M., Ontario

Archives de l’Oratoire Saint-Joseph

L’héritage de mon père : la prière. Je ne peux trouver les mots pour remercier le bon Dieu de m’avoir fait naître dans une famille très pieuse. Mon père qui avait séjourné en chantiers dans les bois pendant l’hiver récitait plusieurs litanies tous les soirs. Alors revenu à la maison en été, c’était primordial après le souper que tous se mettent à genoux pour la prière du soir. Nous faisions toutes les prières du soir du petit catéchisme en plus de deux litanies. Mon père les savait par cœur. Nous étions trentecinq minutes à genoux sur un plancher de bois franc. Ma sœur et moi, le chapelet fini, nous chialions et nous avions mal aux genoux! On assistait à la messe mais chacun notre tour car nous étions douze enfants dans la famille.

Nous sommes heureux Le frère André m’a accordé une grande faveur : je veux ici lui en rendre témoignage. Le 3 août 2001, j’ai appelé une amie qui travaillait à l’Oratoire Saint-Joseph. Elle m’a surprise en me demandant si je serais intéressée à faire la connaissance d’un homme qui aimerait me connaître. Je lui ai répondu : « Il y a longtemps que j’ai mis de côté la pensée de me marier, et je ne cherche personne pour partager mes loisirs. Mais puisque tu me dis que cet homme est très très bon et qu’il saurait me rendre heureuse, alors j’accepte de le rencontrer… » (Je ne le savais pas, mais mon amie avait prié le frère André pour que cet homme rencontre une compagne de vie.) Le 5 août, je suis allée à l’Oratoire et, au son des cloches du carillon, mon amie m’a présenté Réal et tout de suite, il m’a plu. Juste avant notre rencontre, Réal était allé prier sur le tombeau du frère André. Dès qu’il m’a rencontrée, il a senti dans son cœur le désir de prendre soin de moi. C’est ce qu’il m’a avoué deux jours plus tard. J’ai trouvé cela très spécial, très touchant.

Le soir, tous les trois, nous sommes allés souper, après quoi nous sommes allés marcher ensemble. J’ai senti une douce main prendre gentiment la mienne. Je me sentais heureuse. Cette première rencontre s’est déroulée de façon merveilleuse et notre amour l’un pour l’autre a très vite grandi et s’est approfondi. Réal et moi, nous nous sommes mariés, nous nous entendons très bien, nous sommes heureux. Nous puisons notre prière quotidienne dans le livre de la Liturgie des heures. Tous les deux, nous aimons le chant et nous sommes membres d’une chorale d’église. Unis par la prière, unis par la musique. Personnellement, ça faisait longtemps que j’aimais le frère André. Grâce à nos prières et grâce au frère André, plusieurs fois nos demandes ont été exaucées. Seigneur, tu nous as inspiré de nous rencontrer pour une vie de bonheur en ta présence : nous t’en rendons grâce. Elize Evers

14

L'ORATOIRE

janvier – février 2009


En mémoire de Françoise enfin y déposer ses béquilles comme elle l’avait promis. C’était aussi la chance de dire une fois de plus merci de la part de toute sa famille. Pour Françoise, ceci fut un grand bonheur que ce voyage finalement accompli. Elle continua à prier, gardant toujours près d’elle son chapelet et son livre de prières à saint Joseph. Mais le malheur n’était pas fini pour Françoise. En 1988, elle brisa sa jambe gauche et une fois encore se retrouva sur des béquilles et en fauteuil roulant. Après plusieurs opérations, Françoise se retrouva sur ses pieds et, comblée de joie, elle remercia saint Joseph, encore une fois. Le 13 octobre 2007, Françoise apprit qu’elle souffrait d’un cancer très grave. Pendant les six mois qu’elle a passés à la maison avec sa famille, Françoise priait constamment… son livre de prières à saint Joseph et son chapelet toujours près d’elle.

Le malheur frappa Françoise, née le 3 avril 1925, à un tout jeune âge. Elle était atteinte de la maladie des os appelée ostéomyélite. À l’âge de 12 ans, elle subit une opération à la jambe gauche. Elle dut donc marcher à l’aide de béquilles pendant six ans. Presque tout son jeune âge fut passé à aller et venir de l’hôpital… Françoise demeurait confiante et gardait toujours sa foi en saint Joseph. Sa foi était tellement grande! Elle fit donc une promesse à saint Joseph : si elle obtenait une guérison, elle déposerait ses béquilles à l’Oratoire Saint-Joseph. En 1945, Françoise tomba et fractura sa jambe gauche encore une fois. Mais elle ne perdit pas confiance et continua à prier. Elle a obtenu sa guérison en 1946.

_____________ Je crois sincèrement, tout comme ma famille, que sa foi en Dieu et en saint Joseph a beaucoup adoucit la douleur de Françoise et lui a aussi donné la force et le courage de faire face à tout ce qui lui arrivait. Il n’est pas surprenant que son dernier soupir fût en la fête de saint Joseph, le 15 mars 2008. Pour Françoise, sa foi et sa famille étaient sa richesse. Françoise était une abonnée à la revue L’Oratoire pour aussi longtemps que je peux me rappeler et j’aimerais aussi continuer cet abonnement en mémoire de Françoise.

Françoise réalisa un de ses grands rêves en l’année 1953 lorsqu’en compagnie de son époux Wilfrid et deux de ses enfants, Micheline et André, elle se rendit à l’Oratoire Saint-Joseph pour

Wilfrid J. Chaput, Pembroke, Ontario

Au nom de nos fils

Roussel

Je prends quelques instants pour venir vous témoigner toute ma reconnaissance à vous qui priez pour moi et ma famille que je recommande, depuis toujours, à saint Joseph et au bon frère André. Je leur ai demandé de bénir ma famille et en particulier mon fils Daniel qui a perdu son travail au garage de son père devenu invalide. Après être retourné aux études et avoir fait plusieurs démarches pour se trouver du travail, il a été finalement embauché dans une usine. Je suis certaine que saint Joseph, le frère André et aussi saint Antoine y sont pour quelque chose. Je les remercie en mon nom et en celui de mon fils. Ma famille et moi irons faire une journée de prières très bientôt. Jamais je ne cesserai d’avoir confiance car la persévérance est la clé du succès. Merci à vous qui nous aidez par vos prières. Lucille C.G., Sorel-Tracy

Archives de l’Oratoire Saint-Joseph

Je vous écris pour vous parler de mon fils de 59 ans. À l’âge de 14 mois, il est tombé sur la tête. Les médecins disaient qu’il allait mourir. J’ai prié le frère André et saint Joseph en leur promettant que s’il guérissait, j’irais prier à l’Oratoire avec mon fils. J’ai été exaucée. À 19 ans, mon fils a été hospitalisé de nouveau pour des problèmes aux yeux. C’est un bon garçon qui n’a pas toujours été chanceux dans sa vie. Je remercie le frère André et saint Joseph qui l’ont sauvé. C’est un vrai miracle! Merci! Lucille R., Longueuil

janvier – février 2009

L'ORATOIRE

15


Vitrail pour l’An neuf Seigneur,

Tu m’offres cette nouvelle année comme un vitrail à rassembler avec les 365 morceaux de toutes les couleurs qui représentent les jours de ma vie. J’y mettrai le rouge de mon amour et de mon enthousiasme, le mauve de mes peines et de mes deuils, le vert de mes espoirs et le rose de mes rêves, le bleu ou le gris de mes engagements ou de mes luttes, le jaune et l’or de mes moissons… Je réserverai le blanc pour les jours ordinaires et le noir pour ceux où tu seras absent. Je cimenterai tout par la prière de ma foi et par ma confiance sereine en toi. Seigneur, je te demande simplement d’illuminer, de l’intérieur ce vitrail de ma vie, par la lumière de ta présence et par le feu de ton esprit de vie. Ainsi, par transparence, ceux que je rencontrerai cette année, y découvriront peut-être, le visage de ton Fils bien-aimé Jésus Christ, notre Seigneur. Amen. Gaston Lecleir

16

L'ORATOIRE

janvier – février 2009


Vitrail de Fabien Schultz, église de Miquelon. Photo : Andrée Lebel, La Presse. Reproduite avec autorisation.

17

L'ORATOIRE

janvier – février 2009


André de par le monde Un cadeau à Saint-Timothée La famille Himbeault-Poirier a démontré son attachement au frère André en offrant une seconde fois le buste du bienheureux fondateur de l’Oratoire à leur église paroissiale. Depuis le mois d’août dernier, le frère André prend place dans l’église Saint-Timothée de Salaberry-deValleyfield, là où Yvonne Himbeault et feu René Poirier avaient célébré leur mariage. Les membres de la famille Himbeault-Poirier posent avec fierté devant le buste du bienheureux frère André Le buste se trouvait auparavant dans l’église Saintqui prend place maintenant dans l’église de Saint-Timothée Eugène. La famille l’avait offert à leur paroisse en 1982 à à Salaberry-de-Valleyfield. la suite d’une faveur obtenue par l’intercession du frère André. La fermeture de l’église Saint-Eugène en 2007 n’allait pas laisser le frère André à l’abandon. Madame Yvonne HimbeaultPoirier a remis le buste à la paroisse Saint-Timothée qui l’a accueilli avec solennité lors de la messe de 11 h, présidé par le curé Yves Beaudin, le dimanche 10 août 2008. Ce geste a été posé à cette date en rappel de la naissance d’Alfred Bessette (frère André) le 9 août 1845, à Saint-Grégoire d’Iberville. Une place de choix a été réservée au buste du frère André devant l’autel de saint Joseph. Et puisqu’il est difficile d’évoquer le frère André sans parler de l’Oratoire, une réplique du sanctuaire du mont Royal a aussi été installée à proximité du buste du frère de Sainte-Croix. La crypte et la basilique en miniature — fort bien réussies d’ailleurs — sont une réalisation de Françoise et Raymond Leboeuf. Tous deux avaient suggéré de profiter de ce don pour mettre en valeur l’Oratoire qu’ils aiment tant. Les gens du diocèse de Valleyfield ont nourri au fil des ans une grande dévotion Le frère André à côté de son au frère André. Rappelons que dans la cathédrale du diocèse, deux vitraux illusOratoire réalisé en format réduit par Françoise et Raymond Leboeuf. trent le fondateur de l’Oratoire Saint-Joseph et son oeuvre.

Frère André à Miquelon Mentionnons au passage, que la revue L’Oratoire compte une trentaine d’abonnés à SaintPierre et Miquelon. L’oeuvre du frère André est donc bien connue de ses résidents.

Un vitrail illustrant le frère André et l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal orne la petite église de Miquelon, située dans l’archipel français de SaintPierre et Miquelon, au large des côtes de Terre-Neuve. C’est la journaliste Andrée Lebel qui a porté à notre connaissance ce vitrail par un reportage publié dans le journal La Presse, le samedi 13 septembre 2008. Jean-Pierre Detcheverry

L’origine de ce vitrail serait reliée aux pèlerinages à l’Oratoire Saint-Joseph organisés par monseigneur François Maurer, un influent personnage de la vie religieuse des îles de 1948 à 2000. Le vitrail aurait été payé par des pèlerins qui ont participé à ces voyages pour leur église Notre-Dame des Ardilliers, reconstruite pour la troisième fois, en 1974.

18

L'ORATOIRE

janvier – février 2009

Le vitrail a été réalisé en 1986 par le maître-verrier Fabien Schultz dont l’atelier est situé à Burnhaupt-le-Haut, dans l’Alsace natale de Mgr Maurer.

La revue L’Oratoire est heureuse d’offrir cette belle œuvre à ses lecteurs à la page 17 du présent numéro. Remerciements au service des archives de La Presse, à la journaliste Andrée Lebel et à Jean-Pierre Detcheverry du Musée de Miquelon.


DÉCOUVERTE Un lac, un fort, un sanctuaire et Champlain dans les honneurs

D’idées en découvertes par Luce Dion

DVD Infiniment Québec

SITE INTERNET Le Réchaud Bus : une découverte solidaire

À visiter : www.stm.info/rechaudbus

Accès par la route 225 à Noyan ou par l’autoroute 15 en direction de Lacolle. Poste de douanes à franchir : passeport ou documents autorisés sont nécessaires.

Annick Robert

Naviguant sur le site internet de la Société de transport de Montréal (STM) à la recherche de renseignements concernant un horaire d’autobus ou de métro, vous pourriez bien découvrir le Réchaud Bus! Coloré, dynamique, intergénérationnel et ouvert à la diversité, ce service apporte des messages d’amitié, des occasions de rencontre et des repas chauds dans plusieurs milieux, écoles comme maisons de quartier de l’Ile de Montréal. Portée par l’enthousiasme de ses 10 ans d’existence, cette œuvre communautaire créée et animée par des bénévoles de la STM se démarque par son sens de l’entraide dans la joie. Un site original à découvrir comme une œuvre à encourager! (Luce Dion)

Annick Robert

Film de Jean-Claude Labrecque, musique originale de Jorane, Les Productions Thalie en collaboration avec l’Office national du film (version française et anglaise).

LIVRE Et Dieu dans tout ça! - Entretiens menés par Louis Lesage Si Dieu se retrouvait sur toutes les lèvres… Louis Lesage a ouvert le débat, posé la question, lancé le dialogue. Journaliste d’expérience engagé au sein de plusieurs médias autant écrits qu’électroniques, il a osé des entretiens intimistes, audacieux et fouillés avec une quinzaine de personnalités des milieux social, politique, artistique, religieux, médiatique, scientifique… d’ici et d’ailleurs. À lire, soir après soir, comme autant de confidences qui donnent goût à la vie… avec confiance, avec détermination! Des rencontres inspirantes qui nous mènent au cœur des mystères des uns comme des actions des autres. Pour se mettre en appétit, quelques rendez-vous en vrac avec Gérald Larose, père Benoît Lacroix, Brain McDonough, André Pratte, Françoise Deroy-Pineau, Xavier Gravend-Tirole… À vous l’aventure! (Luce Dion) Ouvrage publié chez Fides; à la suite d’une série radiophonique diffusée sur les ondes de Radio Ville-Marie, 2008, 248 pages; www.editionsfides.com

janvier – février 2009

L'ORATOIRE

Annick Robert

L’année 2008 a célébré Québec dans toute sa splendeur et fait rayonner ses trésors à travers le monde. Pourquoi y ajouter une nouvelle invitation? Parce qu’elle est belle! Le documentaire Infiniment Québec vous convie à une aventure qui unit l’histoire, la poésie, la musique et l’amour de Québec à travers les yeux et les souvenirs du cinéaste Jean-Claude Labrecque. Racontée avec passion et conviction par le comédien Gilbert Sicotte, la trame de ce film de 52 minutes a de quoi donner le goût de l’histoire à toute la famille; grands et petits. À s’offrir en mémoire comme en avenir! (Luce Dion)

Samuel de Champlain sera encore dans les honneurs en 2009. Cette fois, ce sera l’Isle La Motte située au nord du Vermont, dans le lac portant le nom de l’explorateur, qui célébrera le 400e anniversaire de sa venue sur l’île en juillet 1609. En ce lieu stratégique de navigation, le fort Sainte-Anne a été érigé en 1666 pour contrer les attaques des Anglais et des Iroquois. De ce fort, il ne reste rien, cependant sainte Anne y est toujours honorée en un sanctuaire. Le site est joli et accueillant. Une chapelle de bois et sa nef extérieure donnent au lieu un air champêtre. Juste en face, une plage permet la détente et la baignade. La rive paisible du lac est attirante. Un superbe monument de granit représentant Champlain à bord d’un canot semble veiller sur les lieux. Cette œuvre réalisée lors de l’Expo 67 vaut le voyage. Lieu idéal pour une journée ou quelques heures de quiétude. Histoire, détente et prière s’y côtoient avec respect. (Annick Robert, Nathalie Dumas)

19


Mémoire d’archives par Jean-François Rioux, archiviste

Bénite, couronnée, chérie L’ h i s t o i r e d e l a s t a t u e v é n é r é e d e l ’ O r a t o i r e Pour l’Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, l’année 2009 marque le 100e anniversaire de l’arrivée en ses murs d’une exceptionnelle statue de saint Joseph à l’Enfant. Bénite des mains d’un pape, exposée aux fidèles en divers endroits de l’Oratoire, portée en procession lors de grandioses manifestations passées puis couronnée, voilà un siècle qu’on la vénère et qu’elle accueille les prières de tous ceux et celles qui viennent s’adresser à saint Joseph. Voici racontée l’histoire de cette relique chère au sanctuaire.

De Vaucouleurs à Rome Ce qui semble être la première mention des origines de cette statue de saint Joseph dans les Annales de l’Oratoire se trouve dans l’édition d’octobre 1912. On y apprend que lors d’une réunion du comité des zélateurs tenue le 24 février 1909, son secrétaire, monsieur J. Aimé Renaud, promet d’offrir gracieusement à l’Oratoire une statue de saint Joseph dont on se servirait pour les processions. Plus tard dans l’année, la commande est passée à monsieur Vennat de Montréal qui à son tour, l’achemine à son patron de Vaucouleurs, en France. De Vaucouleurs, la statue est envoyée à Rome pour recevoir, selon le souhait de monsieur Renaud, la bénédiction du pape Pie X. Celle-ci est accordée en septembre 1909. Par la suite et pendant de nombreuses années, à chaque mois de septembre, on a commémoré cette bénédiction toute spéciale en portant la statue en procession.

Un dévoilement et un premier couronnement C’est le dimanche 21 novembre 1909, à neuf heures et demie du matin, qu’a lieu à la petite chapelle le dévoilement de la statue, événement qui précède de quelques heures la cérémonie officielle d’érection de la Confrérie de Saint-Joseph. Pour l’occasion, la staArchives de l’Oratoire Saint-Joseph

20

L'ORATOIRE

janvier – février 2009


tue est placée au milieu de la chapelle, entourée de gerbes de fleurs. Relatant l’événement dans la revue L’Oratoire d’avril 1964, le chanoine Étienne Catta décrit ainsi l’œuvre de plâtre polychrome qui suscite l’admiration : Un saint Joseph vêtu d’une robe brunâtre à grands ramages : des lys dorés qu’encadrent des losanges arrondis; recouverte d’un long manteau fermant sur la poitrine, et retombant sur les pieds nus. Joseph, d’un âge moyen, ni trop vieux ni trop jeune : front haut et dégarni, une barbe régulière, des cheveux rejetés derrière les tempes, des yeux très doux, qui regardent à peine. (L’Oratoire, avril 1964, page 22) Une fois dévoilée, on procède à son couronnement. Sur un plateau d’argent sont déposées deux petites couronnes de métal doré, don de madame Charles Ledoux. C’est monsieur Renaud lui-même, donateur de la statue, qui couronne les têtes de saint Joseph et de l’Enfant-Jésus.

Une statue qui voyage

À partir de cette date, c’est cette statue qui est portée dans toutes les processions qui se déroulent au sanctuaire. Elle devient « le saint Joseph favori de l’Oratoire ». Plusieurs médailles et imprimés produits alors par ou pour l’Oratoire reproduisent ses traits. Combien de temps demeure-t-elle dans la petite chapelle ? La revue L’Oratoire de mars 1950 avance l’année 1917, date à laquelle elle est transportée dans la crypte nouvellement bâtie. La même source précise qu’elle y reste jusqu’en 1937 pour être ensuite relocalisée sur le maître-autel de la chapelle de la Confrérie de Saint-Joseph aussi appelée chapelle des Œuvres. Cette chapelle, située à l’étage au-dessus de la sacristie de la crypte sert, en plus des offices du matin, de lieu de réunion à la Confrérie de Saint-Joseph et à diverses associations en lien avec le sanctuaire. Après avoir connu divers emplacements, la statue effectue un dernier voyage vers 1950. On l’installe alors à l’une des extrémités de la chapelle des ex-voto nouvellement aménagée, derrière une grille de fer forgé, surmontant le bassin d’huile de saint Joseph.

Paul Simon

À la suite de la journée mémorable du 21 novembre, on installe la statue à l’intérieur de la petite chapelle, entre le maître-autel et l’autel du Sacré-Cœur, sur un guéridon provisoire imitant un fût de marbre veiné. Par la suite, le guéridon sera remplacé par un haut piédestal de marbre de Carrare. La statue est alors entourée d’un riche arrangement floral.

Un deuxième couronnement La statue chérie de l’Oratoire reçoit un nouvel hommage le 9 août 1955, dans le cadre des activités marquant les fêtes des 50 ans de fondation du sanctuaire. Le cardinal Paul-Émile Léger, légat pontifical, couronne les têtes de saint Joseph et de l’Enfant-Jésus de deux couronnes d’or. Par la suite, en signe d’hommage, tous les archevêques et les évêques défilent devant la statue. Enfin, le légat pontifical, accompagné du cardinal James Charles McGuigan, archevêque de Toronto et primat de l’Église canadienne, s’agenouille devant la statue pour lire et renouveler la consécration du Canada à saint Joseph. La statue de saint Joseph de 1909, cadeau d’un artisan des premières années de l’Oratoire, continue en 2009 de marquer les lieux de sa présence discrète et accueillante. En passant devant elle, dans la chapelle des ex-voto, on a envie de s’arrêter un instant, de la saluer, de l’admirer, de lui adresser notre prière.

janvier – février 2009

L'ORATOIRE

21


Sentiers de guérison par Renée Pelletier

Tu viens prendre un café? Chacun d’entre nous a ses propres histoires autour d’un café. Pour ma part, il me vient quelques images. Alors que j’étais médecin coopérante en Afrique, les petits cafés à deux, à trois ou à cinq étaient des moments privilégiés pour partager notre vécu. On se retrouvait tantôt autour d’une table de resto de quartier, tantôt assis par terre sur une natte. Un jour, le médecin radiologiste, après avoir vu mes films de mammographie et après m’avoir annoncé la nécessité d’une chirurgie, m’offrit un bon café. Cette boisson chaude et sucrée, mais surtout cette délicate attention ont calmé un peu l’anxiété et la peur qui venaient de surgir en moi. Pour ses 75 ans, j’ai proposé à mon père une journée souvenirs. Nous nous sommes rendus devant la maison de son enfance, à l’église de son mariage, dans le Vieux-Port et au cimetière familial. Nous avons terminé la journée en tête-à-tête devant un café. Bien que voilés de cataractes, ses yeux brillaient d’une joie sans prix. Il me raconta alors une autre page de sa vie. Périodiquement, je rencontre trois de mes grandes amies pour un déjeunercafé. Se voir, se poser des questions et s’écouter les unes les autres parler du quotidien de notre vie, de nos joies et de nos moments plus difficiles. Tout dernièrement, j’ai croisé des confrères de la Faculté de médecine que je n’avais pas vus depuis de longues années. On s’est donné le mot : s’organiser un café-rencontre pour se raconter nos 30 ans de pratique de la médecine.

22

L'ORATOIRE

Plus qu’une formule de politesse Rappelez-vous la dernière fois où vous avez invité quelqu’un ou qu’on vous a demandé : Tu viens prendre un café? Derrière ces simples mots, se cache une invitation à s’arrêter et à prendre un moment ensemble. C’est l’assurance d’une présence qui durera de quelques minutes à quelques heures parfois. On s’entend que la boisson qui est choisie : café, thé, tisane…, avec ou sans accompagnement, importe peu. Un environnement calme favorisera l’échange, la confidence et une certaine intimité. Mais j’avoue qu’il m’est aussi arrivé d’entendre parler et de parler de sujets vraiment profonds au milieu d’un brouhaha apparent et de bien m’y sentir, la bulle d’échange ayant pris le dessus sur tout le reste. Il y a certes la chaleur du breuvage, mais il y a aussi et surtout la chaleur des cœurs qui se rencontrent. Tu viens prendre un café? Irais-je jusqu’à dire que cette invitation a même une connotation de rituel? Eh oui! On s’appelle, on se donne rendez-vous, on se retrouve, on passe un moment ensemble et on se donne des nouvelles, on se redonne rendez-vous et on repart, assurés que l’on se reverra, le cœur appréciant déjà le prochain rendez-vous déjà inscrit à l’agenda. Au moment d’écrire ces lignes, je suis justement dans un café. Levant mon regard, j’aperçois deux hommes dans la soixantaine avancée. L’un d’eux parle davantage mais d’une voix discrète. Ils ont chacun repoussé leur tasse de café au bout de la table. Ils se regardent droit dans les yeux. Aucune idée de l’objet de leur discussion; il est cependant clair qu’ils ne parlent pas de la température, ni du match de hockey ou de la crise économique. On dirait deux bons vieux amis qui parlent d’eux pour le vrai. Touchant à voir! C’est ce qui fait la grandeur et la richesse de ces petits cafés que l’on prend ensemble au fil des jours, au fil des saisons. Nous vivons dans un monde de vitesse, de technologie et d’anonymat. Il y a du monde partout autour de nous et pourtant on se sent souvent très seul au milieu de la foule. On fait tout entre deux activités. De retour à la maison, plusieurs fonctionnent selon un système cafétéria où chacun mange, seul et à son heure. J’ai parfois l’impression que beaucoup de gens vivent davantage entourés de présence virtuelle que de présence réelle.

L’école des cafés Amis, couples, familles, étudiants et travailleurs se retrouvent dans les cafés. De plus, à l’image de notre société, des gens de tous les pays s’y rencontrent. Si les tasses de café pouvaient raconter tout ce qu’elles ont vu et entendu! Des gens venant d’apprendre une bonne nouvelle ou de vivre un

janvier – février 2009


Pour un instant, je prendrai le temps de t’écouter, de m’asseoir avec toi, de regarder le coucher de soleil avec toi, de prendre un café avec toi, d’écouter ta réponse à ma question, d’écouter le silence qui nous enveloppe, de regarder ton sourire, d’apercevoir la petite larme au coin de ton œil, d’être avec toi, bref d’être tout simplement. Renée Pelletier

Un café avec toi Il m’est arrivé de me demander ce que Jésus aurait répondu si on l’avait invité à prendre un café. Cette pensée m’est probablement venue un de ces jours où j’aurais bien aimé être dans un face à face avec lui pour échanger. Vous savez quoi? J’ai l’impression qu’il aurait accepté l’invitation. Inviter l’autre à prendre un café, c’est faire un premier pas. Si il ou elle refuse? Il faut d’abord oser demander; la suite sera à inventer, à créer et à adapter selon le cas. Renée Pelletier

agréable moment; des gens tristes et soucieux, tenant leur tasse entre leurs mains comme s’ils voulaient s’y cramponner. Tu viens prendre un café?, c’est une invitation à une rencontre le plus souvent dans un endroit neutre. Rien d’autre à faire qu’être ensemble, se regarder et se parler. C’est là la magie invisible de ces moments. Deux réalités difficiles à concilier de nos jours et qui peuvent se concrétiser autour d’un café, la présence… au présent, tout simplement. Accepter de prendre un café avec une autre personne, c’est ouvrir la porte à parler de soi et à écouter l’autre. On commence souvent par se donner des nouvelles en rafales et superficiellement. On peut arrêter là mais ce serait dommage. J’ai une amie avec qui je jase régulièrement au téléphone. Souvent, nous arrivons à un moment de notre discussion où l’une ou l’autre s’exclame : Bon, on est mûres pour prendre un p’tit café ensemble! Croyezmoi, lorsque nous nous rencontrons par la suite, nous plongeons alors rapidement dans des échanges réels. Par ailleurs, il m’arrive souvent de me rendre dans un café pour y écrire. Ce sont aussi des moments très « ressourçants » où je prends un café avec moi, bien consciente que je m’accorde alors un temps d’arrêt, un moment d’intériorité et de rencontre avec mon enfant intérieur.

Si chacun d’entre nous invitait au moins une personne différente par mois à une rencontre autour d’un café, il y aurait bientôt beaucoup moins de non-dits, de solitude et même d’isolement. De grâce, si vous êtes invités à prendre un café avec quelqu’un, mettez de côté votre cellulaire durant votre rencontre. Combien de fois j’ai vu des gens venus prendre un café ensemble et qui se sont relevés sans même avoir échangé, l’une des deux personnes ayant passé tout son temps au téléphone… avec quelqu’un d’autre. Rappelons-nous que Tu viens prendre un café? veut dire On peut prendre un moment ensemble? Peut-on refuser pareille invitation? Et candidement, j’ajoute : C.A.F.É., C pour chaleur et communication, A pour arrêt et accueil, F pour fraterniser et É pour écoute et échange. Quatre petites lettres toutes simples qui favorisent la présence… au présent. Renée Pelletier est médecin dans un CLSC de Montréal. À la suite d’un vécu de cancer, elle s’est penchée sur la réalité des personnes atteintes par cette maladie. Auteure de Avant de tourner la page (Médiaspaul 2002), Tomber en vie (2003), Cœur sur papier (2005), Clins d’œil de la vie (2007) et Vents et virages (2008), elle est également conférencière et animatrice de groupes et d’ateliers. Elle signe cette chronique depuis mai 2006.

janvier – février 2009

L'ORATOIRE

23


Un nouvel ascenseur permet d’accéder à la basilique par Nathalie Dumas

Un nouvel ascenseur a été inauguré à l’Oratoire Saint-Joseph, le mardi 28 octobre 2008, permettant ainsi d’accéder facilement à la basilique et même jusqu’au jubé de l’orgue. Le recteur de l’Oratoire, père Claude Grou, c.s.c., a présidé la cérémonie protocolaire qui a réuni des dignitaires civils et religieux, les concepteurs du projet ainsi que des employés de l’Oratoire qui ont tenu à assister à ce moment historique rêvé depuis longtemps. Aménagé à même l’escalier du côté ouest, l’ascenseur a été réalisé en panneaux de verres colorés. De l’intérieur de la cabine faite de verre translucide, les usagers peuvent percevoir les changements de couleurs d’un étage à l’autre. Par ailleurs, les personnes qui montent par l’escalier qui ceinture l’ascenseur, peuvent admirer la transition harmonieuse des couleurs, allant du rouge au jaune puis au vert et enfin vers le bleu. Ce design architectural audacieux est signé par les architectes Paul de Guire et René Ouellet, à qui l’on doit aussi la conception du premier ascenseur inauguré en mars 2007, reliant la chapelle votive à l’étage où est conservé le cœur du frère André. Cette inauguration marquait une étape importante dans le plan d’aménagement de l’Oratoire Saint-Joseph initié

Le recteur Claude Grou s’est exclamé de joie lorsque les portes du nouvel ascenseur se sont ouvertes.

en 2002. Les deux ascenseurs permettent maintenant une meilleure accessibilité à tous les étages. « La réalisation progressive de notre grand projet d’aménagement et de restauration est encourageante, a mentionné père Claude Grou, et ce, tout particulièrement pour les personnes à mobilité réduite, les familles avec de jeunes enfants et nos aînés. Le fondateur de l’Oratoire, le bienheureux frère André serait sûrement fort satisfait de cette préoccupation portée envers tous ces visiteurs. » Les dignitaires présents à l’inauguration ont fait l’éloge du travail des concepteurs et des artisans. De g. à d., M. Denis Poirier, directeur du plan d’aménagement, M. Paul de Guire, architecte, Mgr Pierre Blanchard, vicaire épiscopal au diocèse de Montréal, P. Claude Grou, c.s.c., recteur, P. Louis Trempe, vice-recteur, M. Thomas Mulcair, député d’Outremont et René Ouellet, architecte.

Conception : Ouellet architectes Ingénierie en structure : Calculatec Réalisation : AECON Verre architectural : Verrerie Walker

24

L'ORATOIRE

janvier – février 2009


Lors de la brève cérémonie, père Grou a coupé le ruban symbolique à la suite de la prière de bénédiction prononcée par père Louis Trempe, vice-recteur à l’administration et aux ressources. Parmi les invités, étaient présents monsieur Thomas Mulcair, député fédéral d’Outremont, Mgr Pierre Blanchard, vicaire épiscopal de la région pastorale Nord du diocèse de Montréal, père Jean-Pierre Aumont, supérieur de la Province canadienne de la Congrégation de Sainte-Croix ainsi que les professionnels, architectes et ingénieurs qui ont contribué à la réalisation de ce projet. La construction de ce second ascenseur, un investissement de 2,2 millions $, a été rendue possible grâce à une contribution de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec qui représente 25 % des coûts. Le public a été sollicité à travers la Grande Corvée tout comme les entreprises québécoises.

L’ascenseur prend place dans le puits de l’escalier ouest. On voit ici l’accès au niveau 6, celui de la basilique.

Photos : Nathalie Dumas

La symbolique des couleurs Le motif du verre décoratif du nouvel ascenseur est basé sur la symbolique de « la gerbe de blé ». Les formes du verre et des membrures linéaires, verticales et inclinées rappellent les brins de blé, symbole chrétien par excellence. Les couleurs sont basées sur un langage thématique particulier pour chaque niveau : Rouge : chemin de la croix, « convivial » (en développement) Rouge, orangé : cœur du frère André, « recueilli » Jaune : musée de l’Oratoire, « joyeux » Vert : basilique, « majestueux » Vert et bleu : jubé des familles et jubé de l’orgue, « céleste »

Niveau 4 : Cœur du frère André

Niveau 5 : Musée de l’Oratoire

Par l’escalier, on aperçoit l’arrière de l’ascenseur et la transition des couleurs entre l’étage du musée et celui de la basilique.

Niveau 7 : Jubé des familles

janvier – février 2009

Niveau 8 : Jubé de l’orgue

L'ORATOIRE

25


Au fil des mois par Nathalie Dumas

Souvenirs de pèlerinage

Des membres de l’association Men of Saint Joseph de la paroisse Ste Marie de la ville de Manchester au New Hampshire ont effectué leur pèlerinage annuel à l’Oratoire les 22 et 23 août 2008. Les hommes de cette association désirent fonder leur vie sur les valeurs d’intégrité et d’honnêteté. Ils s’engagent à être des témoins du Christ au cœur de leur quotidien, que ce soit au travail, dans leur vie sociale ou familiale. Prenant saint Joseph comme modèle, ils cherchent à devenir de meilleurs époux, pères et frères. Le pèlerinage à l’Oratoire est un temps fort de leurs activités de l’année.

Jim Paiva

Plusieurs groupes de paroisses et d’associations sont venus en pèlerinage à l’Oratoire Saint-Joseph, au cours de l’été dernier. En voici quelques-uns :

Un groupe de pèlerins de la paroisse Sacred Heart Church de la ville de Lyndhurst au New Jersey ont entrepris la visite de quelques-uns des grands sanctuaires canadiens au mois d’août 2008. Les paroissiens guidés par leur pasteur, père James E. Starasinich, se sont arrêtés à l’Oratoire Saint-Joseph le jeudi 27 août avant de poursuivre leur route vers Notre-Dame du Cap et Sainte-Anne de Beaupré. Nous avons profité de leur passage pour leur remettre la revue The Oratory de juillet dernier dans laquelle était relaté le récit de foi d’une de leurs concitoyennes du New Jersey, feue madame Mary Varick.

Fidèle à la tradition, monsieur Claude Poulin de la Maison André-Bessette de Saint-Frédéric de Beauce a organisé un pèlerinage à l’Oratoire Saint-Joseph, le 27 août 2008. Un groupe de 56 personnes provenant de Saint-Frédéric, Saint-Joseph, Sainte-Marie, East-Broughton, Saint-Jules et Robertsonneville ont participé au voyage. Ils étaient accompagnés de leur aûmonier, l’abbé Jacques Ferland. Soulignons l’aide apportée par mesdames Lauréanne Lessard, Jacqueline Guillemette et Françoise Doyon au bon déroulement de la journée.

26

L'ORATOIRE

janvier – février 2009


N. Dumas

PRIÈRES ET DONS POUR HAÏTI

P. Claudel Petit-Homme proclamant l’Évangile.

Un mouvement de solidarité s’est déployé en septembre pour venir en aide aux victimes d’inondation en Haïti. Une célébration eucharistique a eu lieu à la crypte de l’Oratoire Saint-Joseph, le samedi 20 septembre 2008 à laquelle ont pris part plus d’une centaine de personnes. Pour bien souligner la raison du rassemblement, des offrandes spéciales aux couleurs de la « perle des Antillles » ont été apportées à l’autel. Le drapeau et les constitutions de la république, la carte géographique du pays, une plante et un outil pour travailler le sol, une toile ainsi qu’un énorme panier de fruits ont été remis au père Claudel Petit-Homme, c.s.c., qui présidait la célébration. Le comité d’aide d’urgence aux victimes d’inondation en Haïti de Montréal en collaboration avec ses partenaires sur le terrain, les Clercs de Saint-Viateur, a profité de l’occasion pour inviter la population à faire des dons pour venir en aide aux sinistrés des ouragans Fay, Gustav, Hanna et Ike qui ont frappé le pays entre la fin du mois d’août et le début de septembre 2008.

HOMMAGE AUX JUBILAIRES Sept religieux de Sainte-Croix ont célébré en 2008 leur jubilé d’or de vie presbytérale : P. Lucien Coutu, P. Réal Duplessis, P. Noël-H. Fortier, P. Jean-Guy Gagnon, P. Guy Léger, P. Georges Martin et P. Gaston Ouellet ont tous été ordonnés prêtres en 1958. La célébration eucharistique du 24 octobre dernier à la crypte a aussi permis de souligner les jubilés de onze prêtres ordonnés il y a 55, 60 et 65 ans. Pour sa part, père Irénée Bouchard a célébré 70 ans de prêtrise ayant reçu le sacrement de l’ordre le 30 janvier 1938. Le 26 février prochain, il atteindra l’âge vénérable de 100 ans ; il est l’aîné des religieux de la Province canadienne.

André Charron, c.s.c.

P. Jean-Pierre Aumont, supérieur provincial, a présidé la célébration d’action de grâce dans la crypte de l’Oratoire.

D’autre part, P. Gilles Labelle, P. Bernard Lacroix et F. Clément Morier ont célébré le jubilé d’or de leur engagement au sein de la congrégation. Le 16 août 1958, tous trois prononçaient leurs premiers vœux de religieux de SainteCroix. Lors de la messe d’action de grâce, on a aussi souligné les jubilés de 21 religieux célébrant 55, 60, 65 et 70 ans de vie consacrée. Ayant fait profession le 16 août 1933, père Ovila Mélançon, c.s.c., a fêté son jubilé d’albâtre, c’est-à-dire 75 ans de vie religieuse. Félicitations!

LE PATRIMOINE DE SAINTE-BRIGIDE À L’ORATOIRE La basilique de l’Oratoire Saint-Joseph sera dotée de nouveaux bancs au cours du printemps 2009. Ces bancs de bois proviennent de l’église Sainte-Brigide-de-Kildare, l’une des plus anciennes paroisses montréalaises. Située à l’angle du boulevard René-Lévesque et de la rue Alexandre-de-Sève, cette église ferme ses portes pour être transformée en centre communautaire. Les bancs de Sainte-Brigide remplaceront les chaises de métal dans une section de la nef de la basilique. Rappelons que des bancs hérités du Collège de Saint-Laurent meublent déjà les transepts latéraux.

janvier – février 2009

L'ORATOIRE

27


Dans la paix du Christ ALMA : Colette Baril Dufour AMOS : Roger Blouin, Pauline Gravel Bouchard ANJOU : Jeanne Mitchell BAIE-COMEAU : Simone Deschênes BEACONSFIELD : Marie Carrière BEDFORD : Stella D. Gingras BLAINVILLE : Yvette Châtillon, Évangeline Rudolphe CANTON-DE-GRANBY : Noël Boivin CAP-AUX-MEULES : Ernest Poirier CHÂTEAU-RICHER : Cécile G. Poulin CÔTEAU-DU-LAC : Martin Leroux FARNHAM: Simone Arcand FATIMA: Aldéric Bénard GATINEAU: Rolland Nault GRANBY : Fernande Blanchard, Aimé Borduas, Armand Niquette GRANDE-RIVIÈRE : Jeannette Langlois IBERVILLE : Yvette Ruest JONQUIÈRE : Rollande Belley, Léo Rathé KITCHENER (ON) : Louizelle Bernier KNOWLTON-DU-LAC-BROME : Lucien Richer LACHINE : Roger Moffatt LACHÛTE : Antonio Lascelles LÉVIS : Père Omer Aube, Marcel Biron L’ILE-BIZARD : Théoret Willie. LONGUEUIL : Maurice Demers, Jean Podrez MATANE : Marthe D. Durette, Jules R. Sirois, Georges Léo Truchon MATTICE (ON) : Marguerite Lachance MONCTON (NB) : Zoël Maillet MONTMAGNY : Lionel Lacombe MONTRÉAL : Robert Lapointe, Yvon Chaunt, Michel Collin, Juliette David, Réjane Paradis Felton, Lucien Gendron, Adrienne Lacroix, Françoise Ponton Normandin, Pauline Périard, Marcel Scherer

OUTREMONT : François Lefebvre PIOPOLIS : Alphe Martel. PORTNEUF-STATION : Liliane Marcotte RIMOUSKI : Gertrude L. Pineault, Laurette C. Saint-Laurent ROUYN-NORANDA : Gérald Clément SAINT-ANTOINE-SUR-RICHELIEU : Gabrielle Gaudette Gendron SAINT-BRUNO : Gérard Caron SAINT-ELZÉAR-DE-BONAVENTURE : Thérèse Maltais Migneault SAINT-EUSTACHE : Georges Veilleux SAINT-HYACINTHE : Rita Desmarais SAINT-IGNACE-DE-LOYOLA : Gilberte Hervieux SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU : Lucie Simard Greene, Odilon Larivière SAINT-JOACHIM-DE-SHEFFORD : Rachel Dussault St-Germain SAINT-LAMBERT : Jean-Théo Picard SAINT-LAURENT : Joséphine Abboud, Denise l’Ecuyer SAINTE-ANNE-DES-MONTS : Denise Vallée SAINTE-FOY : Arthur Michaud SAINTE-MARIE : Marcel Rhéaume SAINTE-THÈCLE : Thérèse Trudel SAWYERVILLE : Lauréanne Charpentier SHERBROOKE : Germaine Lainesse Cloutier TERREBONNE : Alice Grenon, Roland Robert TROIS-PISTOLES : Armand Rousseau TROIS-RIVIÈRES : Paul-Émile Lépine VAL-DAVID : Roger Ducharme VAL-D’OR : Rose Coderre WESTMOUNT : Cécile Asselin YAMASKA : Berthe Thibault, Mme Pierre-Paul Thibault

La messe du Souvenir Une occasion de faire mémoire des êtres chers qui nous ont quittés pour entrer dans l’éternité de Dieu. Messes célébrées à 20 h, dans la crypte de l’Oratoire Saint-Joseph. En 2009 : samedi 7 février – mercredi 6 mai – mercredi 3 juin – mercredi 16 septembre et lundi 2 novembre : commémoration de tous les fidèles défunts, messe solennelle à la basilique Après la célébration, la rencontre se poursuit sous le signe de la fraternité par un café partagé et des échanges avec des membres de l’équipe pastorale.

28

L'ORATOIRE

janvier – février 2009


Tous ces mots ont un lien avec le temps. Il en manque un qui se cache dans la grille. Trouvez-le!

Mot mystère par Mario Fortier

A agenda année arrêt attente avancer B bref C cadran calendrier course cycle D durée F futur H heure horloge

J jours M minute mois montre N neige P passé R reculer S sablier saison seconde semaine siècle souvenir

P J

O

E R T N O M S

I

O M A

R E B R E F O E N C T I

G C E U D L C A T T

U N O O T E C N L C A E

R E L U C E R E O Y D N S

V R R

I

S N U R C N T

S

S R

A N U E A U A L

N U O S T D E E D L E E O O H E R P C M R E G S I

I

R E S A S A B L

A R S V E T U N S

I

E R

I M N H

E A C A D R A N N E E

Réponse : 8 lettres _________________________ Réponses du jeu précédent : conserves

Félicitations à nos gagnantes du tirage de la revue de septembre-octobre 2008 ! Madame Dolores Normand, Hawkesbury (Ontario) – Madame Gisèle B. Desgroseilliers, Melocheville Nos gagnantes recevront des cadeaux choisis parmi les beaux articles offerts à la Boutique de l’Oratoire Saint-Joseph.

Répondez correctement à la question ci-dessous et faites-nous parvenir votre billet-réponse. Vous pourriez gagner un beau cadeau offert par la revue L’Oratoire ! Le tirage aura lieu le 16 février 2009. Quel est le mot mystère ? ____________________________________________________________________________

Concours

Nom : __________________________________________________________________________________________________ Adresse : ____________________________________________________________________ App. : _____________________ Ville : ________________________________________________ Province : ______________ Code postal : ________________ Postez ce billet-réponse à : Concours – Mot Mystère, Revue L’Oratoire, 3800 chemin Queen Mary, Montréal (Québec) H3V 1H6

janvier – février 2009

L'ORATOIRE

29


Activités spéciales à l’Oratoire Saint-Joseph

Des retraites spirituelles à l’Oratoire Saint-Joseph Animation : Dominic Richer

Fête liturgique du bx frère André, c.s.c. Mardi 6 janvier 2009 Messe solennelle à 20 h, dans la basilique

Fête liturgique du bx Basile Moreau, c.s.c. Mardi 20 janvier 2009 Messe solennelle à 20 h, dans la basilique

Soirée des retrouvailles chrétiennes Dimanche 25 janvier 2009 à 19 h, dans la basilique

Janvier 2009 Guérison intérieure avec le frère André 6-7-8 janvier Février 2009 La spiritualité du frère André, un chemin pour aimer 24-25-26 février Mars 2009 Le charpentier : un chemin qui mène à l'essentiel 3-4-5 mars ou 24-25-26 mars

Messe du Souvenir Samedi 7 février 2009 à 20 h, dans la crypte

Journée mondiale des malades Messe et onction des malades Mercredi 11 février 2009 à 14 h, dans la crypte (Une autre activité aura lieu. Voir l’annonce ci-bas.)

Début du carême Mercredi 25 février 2009 Imposition des cendres à toutes les messes

Avril 2009 Confiance et abandon : sources de pardon et de guérison 7-8-9 avril ou 21-22-23 avril Mai 2009 Le « oui » d’amour de Marie 26-27-28 mai Information et inscription : Bureau d’accueil et des pèlerinages, 514 733-8211 ou sans frais 1-877-672-8647

Journée mondiale des malades Samedi 7 février Célébration eucharistique avec le sacrement de l’onction des malades, présidée par le Cardinal Jean-Claude Turcotte, archevêque de Montréal, à 16 h 30, dans la basilique de l’Oratoire Saint-Joseph. La célébration sera diffusée le dimanche 8 février 2009, à 10 h, à la télévision de Radio-Canada, à l’émission Le Jour du Seigneur. Programmation spéciale à l’Oratoire Saint-Joseph en journée : • Kiosques de différents organismes du milieu de la santé • Concert d’orgue dans la basilique à 16 h • Souper fraternel pour les membres de l’Oeuvre du pèlerinage des malades et leurs amis. Réservation nécessaire auprès de l’OPM. Billet : 12 $

Sœur Madeleine Saint-Michel, service diocésain de la pastorale de la santé, 514 925-4300, poste 211

30

L'ORATOIRE

janvier – février 2009

N. Dumas

Information : Jean-Réhu Joseph, coordonnateur de l’OPM, 514 733-8211, poste 2241


Recueil de prières

Offrez le calendrier 2009 de la revue L’ORATOIRE à vos parents et amis !

- Nouvelle édition de 104 pages - Prières à saint Joseph et au frère André - Ordinaire de la messe - Textes évangéliques - Prières diverses - Réalisé par les services liturgiques de l’Oratoire

- Illustré de photos couleurs de l’Oratoire Saint-Joseph - Dates en gros caractères - Espaces pour écrire vos rendez-vous - Fêtes religieuses, civiles, lunes

Commandez sans tarder!

Commandez votre recueil dès aujourd’hui!

Canada États-Unis Outre-mer

Canada États-Unis Outre-mer

7,00 $ 8,00 $ 11,00 $

4,50 $ 5,00 $ 6,50 $

Les prix indiqués incluent les taxes, les frais de transport et de manutention.

Les prix indiqués incluent les taxes, les frais de transport et de manutention.

Veuillez allouer quelques semaines pour la livraison.

Veuillez allouer quelques semaines pour la livraison.

Comptoir postal de l’Oratoire Saint-Joseph 3800 chemin Queen Mary Montréal (Québec) H3V 1H6

Tél. : 514 733-8211, poste 2862 Téléc. : 514 906-1803 Courriel : secr@osj.qc.ca Cartes de crédit Visa, American Express, Master Card; chèques et mandats-postaux acceptés.

Depuis 1912 Simple et Vraie J’offre la revue L’ORATOIRE à : Nom:__________________________________________________________ Adresse:________________________________________ app.:__________ Ville:_________________________________________________________ Province:___________________________ Code postal:_________________ 1 an

Canada J 10 $ États-Unis J 10 $ US Autres pays J 17 $

2 ans

J 18 $ J 18 $ US J 29 $

Tarifs jusqu’au 28 février 2009. Pour plus de détails, voir à la page 4.

Retourner avec votre paiement à : Revue L’ORATOIRE 3800, chemin Queen Mary Montréal, Qc, Canada H3V 1H6

janvier – février 2009

L'ORATOIRE

31


Numéro de convention de la Poste-publications 40069259 Numéro d’enregistrement 09621

IMPRIMÉ AU CANADA

Si vous déménagez, envoyez-nous vos adresses : l’ancienne et la nouvelle

Ouvert tous les jours, de 10 h à 17 h.

Les crèches du monde

D

om

in i ca

i ne

.C

ol l

.M

us é

ed e

l ’O

r a to

ir e

www.saint-joseph.org

ue

264 œuvres de 111 pays

iq

jusqu’au 25 avril 2009

Nouvelle tarification : adulte 4 $ aîné et étudiant 3 $ jeune (de 6 à 17 ans) 2 $ enfant (moins de 6 ans) gratuit. Prix et visites de groupes sur demande et réservation au Bureau d’accueil et des pèlerinages : 514 733-8211.

bl

au musée de l’Oratoire

Po

l rce

a in

ed

a eC

nd

id

o

B

o, id

pu


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.