LOUISE GUAIS Portfolio - 2021
Originaire de la campagne mayennaise (53), j’ai d’abord été attirée par l’aspect paysager de l’architecture et la notion de ruralité dans nos manières d’habiter. Je me suis ensuite naturellement orientée vers une réflexion plus globale de la conception architecturale, tant dans ses qualités formelles que dans ses apports sociaux. Dans un contexte de transition écologique, les constructions, habitats, matériaux traditionnels forts de sens ethnologiques, artistiques, culturels sont désormais reconsidérés. Le déjà-là, les architectures préexistantes, laissées à l’abandon ou détruites - traduction d’une évolution des modes de penser et de vivre - sont aujourd’hui à replacer au coeur de nos espaces comme un socle à la conception architecturale.
MATÉRIALITÉ - Expérimentation - S9 // ENSAPBx Gouache - Paysage de campagne - Juillet 2018
À mon sens, encouragée par la dynamique du « durable », l’architecture doit être la résultante d’une réflexion croisée et pluridisciplinaire, d’une analyse vécue des problématiques existantes guidée par l’expérience d’un lieu et par les rencontres. L’enjeu est de reconsidérer ces déjà-là à travers nos approches modernes, nos matériaux contemporains tout en gardant et/ou en adaptant des techniques plus vernaculaires, plus locales, plus collaboratives. Le processus de conception se doit d’être considéré à toutes les échelles d’un projet : du privé au public, de l’individu au collectif, des paramètres économiques aux paramètres écologiques ou politiques, de l’architecture à l’urbanisme... Tout ce cheminement m’a donc amenée à me tourner par la suite vers l’urbanisme, champ intégrant l’ensemble des sciences, techniques et arts relatifs à l’architecture (au sens propre) de nos espaces de vie. L’architecture (au sens de notre métier) s’inscrit pour moi dans quelque chose de plus large, une juxtaposition d’éléments créant un tout, qu’il faut savoir considérer dans son intégralité.
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2, impasse Furet 44000 Nantes 26 ans 06 73 30 87 41 louiseguais@wanadoo.fr Permis B
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Dessin au fusain - Paysage de Bahia (Brésil) - Juin 2016
e- S5 // ENSAPBx
Maquette de recherche sur le territoire de Pasajes (bois) - Projet d’urbanism
Photo de voyage « Casa do Baile . Oscar Niemeyer » - Belo Horizonte (Minas Gerais - Bré
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SOMMAIRE
LE THÉÂTRE - Projet d’architecture - S4 // ENSAPBx LE LOGEMENT - Projet d’architecture - S5 // ENSAPBx
ésil) - Mai 2016
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p. 6 à 7 p. 8 à 11
STUDENT CENTER - Projet de fin de Licence - S6 // ENSAPBx
p. 12 à 15
PLACE et PARC - Projet de paysagisme - S8 // Universidade positivo (Brésil)
p. 16 à 17
MAISON TPMD - Projet de rénovation et d’extension à Celles-sur-Belle - Stage // Claire Archimbaud Architecte
p. 18 à 19
LA CARTOUCHERIE - Salle de spectacle à Toulouse - Stage // Chloé Bodart Construire
p. 20 à 21
SALLE DES MUSIQUES ACTUELLES - Salle de spectacle à La Roche-sur-Yon - Stage // Chloé Bodart Construire
p. 22 à 23
CENTRE COMMUNAUTAIRE - Népal // Concours en partenariat avec l’association humanitaire Rock’nWood
p. 24 à 25
AU MÊME MOMENT - Atelier d’architecture - S9 // ENSAPBx
p. 26 à 29
CULTIVER SA FORÊT - Projet de fin d’étude - S10 // ENSAPBx
p. 30 à 35
LE THÉÂTRE Projet d’architecture
S4 - ENSAPBx
Saint-Exupéry disait, au travers de l’oeuvre Le Petit Prince, que « l’essentiel est invisible pour les yeux ». On ne peut pas se contenter de l’apparence, il faut avant tout apprendre à connaître, à découvrir… La salle du spectacle semble ronde mais il faut en réalité arpenter le théâtre pour s’apercevoir de sa forme carrée. L’essentiel du théâtre n’est donc pas visible depuis son architecture extérieure mais, pour apprivoiser cet art riche, le comprendre et donc l’apprécier, il faut se rendre à des représentations. Pratiquer pour apprécier. Ce théâtre nous invite à ne pas nous arrêter à l’apparence et à la superficialité mais bien à vivre la représentation théâtrale. Depuis l’espace public, le rideau arrondi permet, en un geste franc, de cacher une salle dédiée aux arts : un lieu de toutes les représentations issues de la création des artistes. Ce rideau symbolise aussi un repère temporel : il détermine le début et la fin d’une pièce. Ici, le lever de rideau sur la ville se définit par l’entrée dans le foyer, comme transition entre la vie quotidienne et la vie intemporelle du théâtre. L’accès au théâtre se fait soit par la place, soit par la rue de New York. L’accueil est traversant et offre un foyer au cœur du théâtre, mettant en scène ce cercle que l’on frôle. La proximité avec la salle - la façon de longer la salle avec fluidité depuis la place ou la rue - permet au spectateur de se familiariser avec le théâtre, de l’arpenter, de se l’approprier, de l’apprivoiser. Le bois permet d’occulter partiellement la terre crue, qui, de par sa chaleur, représente le cœur du théâtre : la salle de spectacle.
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LE LOGEMENT... AU FIL DE L’EAU Projet d’architecture
S5 - ENSAPBx
Aujourd’hui à Pasajes en Espagne, il n’existe pas ou peu d’aménagements qui permettent un lien d’usages avec l’eau. Pourtant le rapport à l’eau est omniprésent. Comment habiter ce lieu alors que la vie portuaire de cette ville est intense ? Comment habiter les quais, comment habiter les berges ? Ce projet de logement tente de renouer le lien entre habitants et activité portuaire en allant habiter les berges industrielles. La nature reprend alors ses droits sur les infrastructures portuaires, des rails se laissent investir par la mousse et les herbes. A côté, une passerelle se dirige droit vers l’eau. Tranchante et attirante, la balade se ponctue de vues vers l’activité portuaire et les rives d’en face qui se donnent en spectacle. Longeant et arpentant les logements, la passerelle se hisse alors dans un espace libre de toute appropriation où l’imaginaire prend le dessus. Entouré par les berges habitées de multiples façons, ce nouveau centre urbain en entrée de ville permet la connexion avec le reste du territoire. HABITER LES BERGES : maisons individuelles en bord de quais avec accès à l’eau. HABITER UNE ZONE INDUSTRIELLE : immersion dans l’ambiance industrialo-portuaire. INVESTIR LES FRICHES PORTUAIRES : promenade dans une nature qui reprend ses droits.
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AU FIL DE L’EAU : habiter pasaia : du centre urbain aux berges
le logement: 2 rapports aux quais différents 1 * s’élever et surplomber l’eau 2 * Froler et longer l’eau
complexe : commerces circulations et terrasses stationnements
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cohabitation entre sphère privée et espa coupes transversales des logements
façade nord
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habiter les quais marqués par l’activité portuaire plan masse
chambres pièces d’eau séjour
dalle et poteaux en béton Trellis en acier
3 typologies: * le studio * le plein pied * le duplex
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plan Etage 2
2 prendre de la hauteur effleurer l’eau entretenir un rapport privilégié avec les
friches industiralo-portuaires
plan Etage 1
aces publics
plan d’imbrication
plan Etage 0
coupe d’implantation
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LOGEMENTS traversants / tramés
STUDENT CENTER... LA RUE Projet d’architecture de fin de Licence
S6 - ENSAPBx
L’arrêt de tramway François Bordes est un entre-deux, un lieu de passage, à la croisée des chemins. L’effervescence de la zone d’Arts et Métiers s’entend d’ici. Le Parc de Doyen Brus, lui, se fait silencieux et paraît déjà plus lointain... On est là. En plein cœur du campus, la frange d’espaces verts en recul de tous ces bâtiments monolithiques attise la curiosité et capte l’attention. à première vue, personne ne s’y aventure. Depuis Arts et Métiers, le linéaire du bâtiment d’Optique guide le regard vers ce bout de nature. Plus on avance dans cette friche végétale, plus on s’éloigne de tous les affres de la vie étudiante. On s’évade. Alors, on découvre, on entre dans une nouvelle atmosphère. Puis, très vite, on monte. On observe. En fait, l’espace en friche est lié, connecté. Tous les repères y sont présents. Au fil de « LA RUE », les ambiances évoluent, le regard se porte alors tout autour de nous. On est en haut, on prend de la distance pour mieux apprécier. Le paysage s’offre à nous comme un panorama. On se retourne, on respire puis on redescend pour retourner dans cette « ville » qui est la nôtre : le campus...
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La passerelle centrale, qui se répète à deux hauteurs différentes, est soutenue par deux poutres acier. Le système poteaupoutre en acier permettant ces volumes surrélevés rattrape les retombées de forces. Les dalles des deux différents niveaux de passerelle sont solidaires des planchers de chaque volume connexe. Ainsi le contreventement est assuré par ces boîtes, qui elles, reportent les charges dans le sol. Le pôle diffusion est composé d’une toiture en bois soutenue par des portiques métalliques et des murs à ossatures bois porteurs. Au dernier niveau, la passerelle est couverte ponctuellement de polycarbonate tansparent et imperméable, qui permet de laisser passer la lumière tout en protégeant, en extérieur, des intempéries. En toiture, il y a donc alternance de verrières, portées par une structure acier, et de toits terrasses en bois. Le projet se construit en trois temps : - Ossature métallique en sytème poteau-poutre - Ossature bois des murs porteurs et des planchers Système de portiques indépendants en toiture du pôle diffusion
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PLACE ET PARC Projet d’urbanisme et de paysagisme
S8 - Universidade Positivo
Durant mon échange au Brésil, j’ai fait le choix de suivre l’atelier de paysage. En effet, l’école de Bordeaux propose un cursus paysage mais, malheureusement, les deux filières ne dialoguent presque pas. Pour ce projet, qui tend vers l’urbanisme, nous avons travaillé sur une place à Curitiba. Le programme demandé était constitué d’un parc aménagé ainsi que d’un centre communautaire pour les habitants du quartier. Il s’agissait de redynamiser par l’aménagement urbain tout un quartier en déperdition. En m’inspirant des habitudes locales et des attraits du lieu, j’ai proposé l’installation d’une halle, fédératrice de nouveaux usages, d’échanges et d’attraits culturels.
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CENTRE CULTUREL ET SPORTIF COMMUNAUTAIRE
PLAN D’AMÉNAGEMENT
Parque linear e via parque
10 ESPACES DE REPRÉSENTATION /
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Cinéma en plair air Scène de spectacle ESPACES RÉCRÉATIFS /
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PLAN D’IMPLANTATION
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ESPACES DE CONVIVIALITÉ / 6 7 8 9
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PLAN DU SOUS-SOL
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Machines d’entraînement sportif Piste de skate Aire de jeux multi-sport
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Barbecue en libre service « Lanchonete » : petit snack Promenade : galerie ouverte et couverte Halle : espace de vente de produits locaux lieu d’exposition Jardins communautaires en bord de fleuve Voie verte
MAISON TPMD Projet de rénovation et d’extension - CELLES-SUR-BELLE
Stage de formation pratique - Claire Archimbaud Architecte
Durant mon stage de master, ce projet m’a été confié en tout début de conception et j’ai pu le porter jusqu’à mon départ. Cette commande est d’autant plus intéressante qu’il s’agit de faire tendre le projet le plus possible vers la maison passive tout en conservant au maximum l’existant. Cette maison ancienne en pierre se situe dans un petit village en surplomb de la vallée, située en haut d’un cours d’eau. La parcelle est particulièrement pentue depuis le point haut, implantation de la maison, et le point le plus bas qu’est le cours d’eau. L’enjeu est de taille puisque le terrain est en zone protégée. Il existe donc des contraintes environnementales strictes et des contraintes constructives par rapport aux façades d’abord, et à la hauteur du bâti ensuite. La ligne directrice du projet est de ne pas entacher le lieu, il s’agit de s’insérer au plus dans l’environnement et dans ce paysage protégé. Après un relevé sur le terrain et la remise au propre des plans et coupes de l’existant, il m’a été nécessaire de monter le site en maquette afin de mieux exploiter les lieux. D’abord par une maquette 3D faite à partir d’un plan de géomètre, j’ai ainsi saisi le site dans sa globalité, avec ses dépendances en pierres, ses différences de niveau de dalles, sa végétation, etc... Au travers de croquis, de l’analyse du site, de plans et coupes, d’une maquette, de manipulations de la matière, de croisements d’idées avec ma tutrice de stage, j’ai pu m’exprimer pleinement dans ce projet.
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Maquette du terrain pour appréhender la pente du site - 1/200e
Cartons blancs / Chutes de planches de bois récupérées à la Scierie Archimbaud. La maitrise d’ouvrage a également fait appel à l’Atelier K, architectes d’intérieur et scénographes ayant leur agence sur Paris. Cela a été d’autant plus enrichissant pour moi que ce projet impliquait de travailler avec une autre équipe, à une autre échelle d’architecture qui s’attarde sur le mode de vie des clients. Le souhait de la maison passive est le fil conducteur du projet. Nous avons donc organisé une rencontre avec un ingénieur du bâtiment spécialisé dans les maisons passives. L’idée est de travailler en concomitance pour faire évoluer le projet vers cette question de la durabilité. Les recommandations pour une maison passive sur de l’existant sont complexes et nombreuses. Le souhait de conserver l’âme et les matériaux du déjà-là complique la réhabilitation en passif. J’ai beaucoup appris de ces rencontres et de ce travail de groupe, et sur le plan écologique des constructions et sur le plan d’une réflexion croisée. Les échéances régulières des réunions avec les 3 autres protagonistes du projet, que sont l’ingénieur dans le bâtiment, l’Atelier K et les clients, m’ont permis de gagner en autonomie et d’être capable de présenter des propositions viables grâce à la confiance et à l’aide de ma tutrice de stage.
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LA CARTOUCHERIE Projet de salle de spectacle - TOULOUSE
Stage de complément de formation - Chloé Bodart Construire Ce projet de salle de spectacle s’inscrit dans une réhabilitation des halles de la Cartoucherie à Toulouse : coworking, halle gourmande, espace bien-être et sport, salle d’escalade, salles de cinéma. Cette maquette de salle de spectacle, qui se construit dans une extension de ces halles existantes, m’a permis d’appréhender à la fois l’aspect technique du monde du spectacle et la matérialité d’un projet architectural de grande ampleur. «
Ce lieu doit refléter une architecture qui laisse la parole à l’homme, à l’initiative, à la pratique et à l’expérimentation, alliées à une profonde réflexion théorique. Nous favorisons une architecture utilisable, transformable, modulable et ouverte à l’interprétation. En mouvement. Mouvement dans la réflexion commune autour de la conception. Mouvement dans le phasage du chantier pour l’occuper et préfigurer au plus vite. Mouvement généré par la rencontre des publics : ouvriers, spectateurs pendant le temps du chantier, grimpeurs, artistes, entreprises, restaurateurs, voisins, visiteurs. Mouvement dans l’occupation des lieux : « la grande rue » qui fait lien et liant, les gradins et parois modulables, les espaces mutualisés et informels qui appellent l’appropriation. » http://www.chloe-bodart.fr/projets/la-grande-rue
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SALLE DES MUSIQUES ACTUELLES Projet de salle de spectacle - LA ROCHE-SUR-YON
Stage de complément de formation - Chloé Bodart Construire Ce projet de salle de spectacle consiste en la construction d’une salle de musiques avec : - une salle de spectacle de 800 places - un club de 200 places - des studios d’enregistrement. Cette maquette a été l’opportunité de m’imposer dans des choix esthétiques et spatiaux au sein d’une agence et de m’initier à une architecture scénographiée tant dans les aménagements extérieurs qu’intérieurs. «
Entre des voies ferrées, un parking et un futur lotissement, une nouvelle aventure culturelle d’ambition métropolitaine nait sur cette ancienne friche ferroviaire : l’édification d’une salle de musiques actuelles, à la lisière d’un tiers-lieu, espaces de mixité entre diffusion, répétition, travail, culture et café. La vie d’un lieu de transit et de mouvement des marchandises est remplacée par un flux joyeux et sonore : celui du public des musiques actuelles. » http://www.chloe-bodart.fr/projets/la-roche
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CENTRE COMMUNAUTAIRE 2018 - Projet de centre communautaire - NÉPAL
Concours en partenariat avec l’association humanitaire Rock’nWood Travail en groupe avec Justine Rinaudo et Charlotte Natali
Coupe longitudinale AA’
Ce concours proposait la construction d’un centre communautaire dans un village situé à 20km au sud de Katmandou. L’objectif de ce projet était d’offrir à la communauté un bâtiment qui leur soit utile en y intégrant différentes fonctions qui ne sont pas présentes dans le village afin d’améliorer la vie quotidienne des habitants. Ainsi le bâtiment devait être composé d’une salle commune, d’un atelier, d’une cuisine, d’un espace média/culturel et de sanitaires. Nous avons dû nous adapter aux différents usages à travers des dispositifs architecturaux ingénieux et pertinents. Une attention particulière a été portée aux traitements des espaces extérieurs, à la gestion de l’eau et des déchets, à l’autonomie énergétique ou encore aux ressources locales.
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L’implantation du projet tient compte des particularités et contraintes du site (espaces boisés, pentes, risques sismiques) mais aussi de la possibilité de s’adapter à un autre terrain, comme un concept adaptable suivant les spécificités de chaque lieu. La création de trois corps bâtis distincts permet de créer un effet “hameaux” où l’espace central constitue un 4ème élément du projet, comme un espace public et facilite aussi une adaptation plus aisée à la pente du terrain, chaque édifice s’intègre sur un sol le plus plat possible afin de limiter les risques dûs à l’activité sismique. Nous avons aussi adapté la structure à l’usage de chaque élément bâti afin de générer une diversité visuelle et alléger au maximum les constructions.
Coupe de la salle commune CC’
Les types de structure des bâtiments, en mur de maçonnerie en pierre ou en ossature bois sur un muret en pierre sont parasismiques tout en utilisant les matériaux locaux et en s’adaptant aux moyens de mise en oeuvre locaux. Le premier élément bâti accessible directement depuis la rue permet de délimiter l’espace central. Sa position crée deux accès latéraux vers le coeur du projet et hiérarchise ainsi les espaces publics en créant une transition de la rue à la place. La Salle Commune est un lieu ouvert à la convivialité et au partage. Elle peut accueillir ponctuellement des évènements culturels ou des réunions et offre au quotidien un espace commun aux habitants. Elle est également ouverte aux éventuels touristes qui descendront par le chemin de randonnée existant. Elle propose une avancée couverte à l’arrière, orientée vers la vue lointaine, une proposition intimiste à la communion avec la nature. C’est aussi un lieu qui engage à la spiritualité pour ceux qui le souhaitent... L’Espace Média-Culturel, annexe à la salle commune offre un coin lecture et détente avec des bibliothèques et des canapés.
Coupe de la cuisine et des sanitaires BB’
Coupe de l’atelier DD’
L’Atelier, dédié avant tout à la production locale et son artisanat suggère un grand espace de travail clos et fermé et un espace couvert mais ouvert, prolongement de l’atelier, qui peut accueillir des activités manuelles ou des expositions de travaux. Les regroupements éducatifs sont facilités par la distinction de deux espaces qui potentiellement permettent deux activités différentes en simultanée.
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Chaque module se tourne vers l’espace central, espace fondateur du projet autour duquel les gens se croisent, se rencontrent et échangent. Cet espace joue un rôle de « place de village », comme pour recréer ce que ces habitants ruraux n’ont pas à proximité.
Coupe détail des fondations
AU MÊME MOMENT... RENCONTRES Tuteurs : Christophe Hutin et Arnaud Théval
Comment vivre l’espace de la route quand on est Transporteur Routier ? Cet atelier de projet a pour sujet d’aller à la rencontre d’un corps de métier qui nous interroge, qui nous attire ou au contraire, qui nous repousse. Autour de ces rencontres avec la ou les personnes choisies, le projet se dessine au travers de problématiques communes à l’architecte et à la personne rencontrée. J’ai fait le choix de m’immiscer dans le monde des chauffeurs routiers ; un monde qui m’était alors inconnu. J’ai beaucoup appris de ces rencontres fortuites et ai essayé d’apporter, comme je l’ai pu, mon regard d’architecte dans leur de vie au rythme si particulier.
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ZONE COMMERCIALE
Détournement interventionniste, CLET ABRAHAM à Florence / Crédits : Adrien Lecoursonnais
S9 - ENSAPBx
Crédits photo: Sophie Calle/Adagp, Paris, 2014, Courtesy the Artist & Galerie Perrotin
ITINÉRANTES
2018 - Projet de fin d’étude
« JE NE VIS JAMAIS LES MÊMES CHOSES » Rolland, 42 ans
Il est
6h53
du matin, il fait froid et il pleut en plus. C’est décidé, je vais à la zone de livraison de Noz à Laval. J’aime bien cet endroit, il y a plein de magasins que j’adore, c’est vivant. Quoi que à 7h… Je ne sais pas qui je vais rencontrer ni comment je vais aborder la question. Au détail près que je ne sais absolument pas quelle question je pose… J’aperçois une silhouette, c’est parti ! Il s’appelle Rolland, je ne connais pas son nom de famille. Il est pressé et en même temps intrigué, alors allons y ! Il a 42 ans, une femme et un petit garçon de 8 ans. Il aime son métier mais ne sait pas vraiment m’expliquer pourquoi… Il exerce ce métier depuis maintenant 18 ans et a une formation de manutention. Le défilé des paysages lui ai-je demandé ? Non pas nécessairement. Il aime rouler, conduire, se sentir libre de ses gestes et mouvements dans ses journées de travail. Il est seul et me laisse à croire que la solitude est indispensable pour se sentir bien ! « Les retrouvailles sont plus intenses ». Comprenez, les jours où il est chez lui, il vit pleinement sa vie de famille. Un quart plus tard, il m’annonce qu’il doit déjà repartir, ce n’était qu’un début…
LA Rencontre DES transporteurS routierS ! Qu’est-ce que la rencontre si ce n’est qu’elle est d’abord inconsciente et hasardeuse, non? Une Rencontre
fortuite,
imprévue. Gardons de la distance.
« La routine, on s’y fait dans tous les cas » m’a-t-il répondu.
L’habitude ? L’ennui ? Les paysages sont sans cesse changeants, les itinéraires différents, les nuits plus ou moins agréables, dans le froid, sous le soleil, les cafés plus ou moins bons, les rencontres plus ou moins joyeuses, la lumière changeante en fonction des saisons...
Perpétuelle Mobilité ! La « Routine variable »
Un quotidien en
L’EXPÉRIENCE du trajet et les émotions ressenties sont liées à l’espace généré par la route. Une suite de séquences différentes qui fabriquent la richesse du traveling sur le territoire. La lecture est enrichie par des angles de vues singuliers. Il est difficile d’objectiver l’espace
de la route, il se rapporte à la SINGULARITÉ et à la SUBJECTIVITÉ de nos perceptions.
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2 AIRES DE REPOS
« JE N’AI PAS LE TEMPS, JE SUIS EN PAUSE »
SUBJECTIVITÉ du Temps qui passe. Il faut savoir distinguer :
Romuald, 23 ans
*
Il est
AIRE DE REPOS : Accélération de l'espace vécu et perçu
ESPACE DE RENCONTRES Un café ? Tu viens d’où ?
STATIONNEMENTS ROUTIERS
? BARRIERES SPATIALES Entre l'espace des poids lourds et l'espace commun
TRAITEMENT SPATIAL INEGAL Une disparité dans l'espace vécu
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ESPACE D’ÉCHANGES
Aire de l'Estalot
Une Aire dans une Aire Un nouveau centre d’interactions dédié aux routiers
(quantité mesurable et quantifiable, produit rationnel de l’homme)
* le temps - la durée - (réflexion intuitive et interne rattachée à nos sens, nos émotions). “Le temps est le temps vécu de la conscience.” “L’instant est la fraction de temps élémentaire sans rapport avec le présent ou l’avenir”, Bergson
11h42
, j’ai faim et en plus j’ai super chaud. J’arrive sur la troisième aire d’autoroute de la journée après avoir parcouru au moins 30 km pour sortir de la ville. Je prends mon 3e café à la machine et avec mon kit kat à la main, je repars à l’aventure. Les aires d’autoroutes, c’est une mine à transporteurs routiers. L’inconvénient, c’est qu’ils sont très pressés. Romuald, 23 ans, m’explique qu’il travaille depuis juillet seulement en tant que routier. Son travail consiste à récupérer des déchets dans les déchetteries pour les emmener ailleurs. Il ne part qu’à la journée et me décrit très rapidement une organisation millimétrée de son temps de travail… João est portugais et travaille dans la logistique des ampoules à l’international, il n’aime pas les aires d’autoroute en pleine journée, il les aime la nuit. Il a devant lui 15 min de pause pour manger, il a déjà grillé 30 minutes à aider un camarade et à papoter... Et puis il y a ces deux espagnols. L’un a de l’ancienneté, ça se voit, l’autre est débutant et à priori, il l’accompagne pour son 3e jour (je ne parle pas franchement l’espagnol!) Il le suit une semaine pour apprendre le métier. Ils n’ont pas vraiment de temps à m’accorder, il faut vite reprendre la route.
le temps
SÉQUENÇAGE de la Vitesse Les paysages défilent plus ou moins rapidement,
rythmés
par des temps d’arrêts. (restaurants routiers, aires d’autoroutes, etc…)
3 PLATE-FORME LOGISTIQUE
« MON CAMION, C’EST CHEZ MOI » « IL FAUT SAVOIR ÊTRE CURIEUX » Miranda, 56 ans
ENFERMEMENT / OUVERTURE L’Habitacle du camion comme Espace Clos et contraint. C’est aussi un appel à la libération de l’esprit, à l’introspection. Son moment préféré de la journée : « le café et le journal du matin dans ma cabine » !
Il est
Une Vision du territoire INÉDITE « Plus ça va, plus on est écartés des villes »
lance-t-il plein de regrets… Se mettent en place des rocades, des routes périphériques, des voies de détournement pour les transporteurs. QUELS IMPACTS sur leur vision du territoire ?
14h27
je crois, il y a un brouillard dense et franchement dérangeant. Je ne sais encore une fois pas trop où je vais. J’empreinte une route qui ne mène pas vraiment quelque part… Là, derrière la base sousmarine, j’aperçois 3 silhouettes devant 3 camions. Une occasion en or ! C’est reparti ! Mince, sur les 3 hommes, deux sont Ukrainiens et l’un Portugais. Heureusement pour moi, ce dernier parle parfaitement le français. Tous habitent au Portugal. Miranda, 56 ans, m’expliquent qu’ils sont ici dans l’attente de savoir où aller. Ils viennent de décharger et puis voilà. Un café, une discussion… Les deux Ukrainiens ne parlent pas du tout le français et ne parlent que moyennement le portugais : l’un y habite depuis 6 ans quand même ! C’est que les longues heures en solitaire au volant de cet engin se ressentent. Ils travaillent tous dans la même boite de transporteurs mais ne se connaissent que depuis 1h qu’ils sont là. Je ne l’aurais pas soupçonné. Comme si leur camion était un passe droit à la communauté des routiers. Miranda m’affirme qu’ils sont un peu une famille. Deux bonnes heures d’échange plus tard, je les laisse vaquer à leurs occupations, ils doivent contacter leur supérieur. Ce n’était qu’un début, mais quel début !
ESPACE DE TRANSITIONS / CIRCULATIONS Juste une petite sieste !
Faire une sieste Prendre un café Cuisiner ensemble Créer un mouvement du corps Se Retrouver, Discuter
Comme une boucle infinie, dans un quotidien toujours en mouvement. La Route est-elle une infrastructure sans fin ? L’aspect changeant d’une route est tout à fait subjectif. Une route est monotone si l’on n’ose pas s’attarder sur ses méandres… Se retrouver soi-même, se retrouver ensemble. Retrouver son chemin. Un intérieur ouvert puis un extérieur contenu, un endroit dédié à qui veut bien suivre le fil.
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N162
D21
A10
x 2
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Inspiré de la Séquence Diagram, The view from the road de Donald Appleyard, p.30 Kevyn Lynch, John R.Myer, MIT press, 1964
Il est
16h19
, j’attends l’ouverture du magasin en mangeant mon sandwich au thon. Ecœurant, il y a beaucoup trop de mayo. Il arrive sous le soleil bordelais. Mario est FIER de me montrer son camion. Son café, encore fumant, est posé sur une tablette tremblotante. A côté, au pied de son « lit », ses chaussons. Et il commence à m’initier à la technologie de son « CHEZ LUI ». Le lit superposé qui se déploie, la télé grand écran, le frigo qui se cache en dessous de la banquette. Son garde manger. Les suspensions de son fauteuil de ministre finalement, assez CONFORTABLE. Et puis il y a ce pare-brise, gigantesque, PANORAMIQUE, qui me laisse entrevoir la position du routier. Il DOMINE LE TERRITOIRE qu’il arpente, il peut s’enfermer, s’ouvrir, se recentrer, contempler et en même temps, continuer à avancer.
La Route un NON LIEU ?
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L’aspect changeant d’une route est tout à fait SUBJECTIF. Alors la vitesse nousperd-elle dans la notion de distance et d’Appréhension de l’Espace ?
« Dans l’axe est son moteur Il décolle Son accélérateur Le console Les guitares qui jouent fort Dans son cockpit Lui sont d’un réconfort Amniotique »
Crédits photo: Sébastien Leban pour Les Jours.
A.SOUCHON et L.VOULZY Roule
CULTIVER SA FORÊT... HABITER LA FORÊT DU PLATEAU CORRÉZIEN 2019 - Projet de fin d’étude
Comment, par l’expérience, construire un rapport vivant avec la forêt ?
S10 - ENSAPBx
Directeur d’étude : Christophe Hutin Travail en binôme avec Justine Rinaudo
CULTIVER SA FORÊT
HABITER LA FORÊT DU PLATEAU CORRÉZIEN
TESTER - RECOLTER
L’ensemble de notre travail se fabrique autour d’une itinérance dans l’est du département de la Corrèze. Notre parcours s’est construit en quatre voyages d’environ une semaine ; un voyage chaque mois tout au long du semestre. Cette immersion nous a permis d’appréhender les enjeux de cette région. Les observations et investigations in situ ainsi que les rencontres avec les habitants et les acteurs du territoire ont fini de préciser notre image de ce coin de France. Au fur et à mesure de ce circuit, tant aléatoire que guidé, nous nous sommes attardées sur un élément omniprésent, à la fois dans les paysages et dans les modes de vivre et de penser le territoire, la Forêt. Elle constitue le cadre paysager de cette région d’une part mais aussi la ressource économique majeure d’autre part. En nous immergeant dans ce milieu et en l’étudiant au travers de nos outils d’architecture, nous avons pu aller au-delà de ses usages récréatifs ou productifs. La forêt devient alors un outil, une ressource de conception tant initiatrice de réflexions que modèle écologique architecturé. Le projet propose une autre façon d’habiter la forêt ; il s’agit de tirer des enseignements d’une expérience à la fois théorique et pratique au coeur de celle-ci, interrogeant, de fait, notre façon d’habiter plus largement notre territoire rural, ou non.
Toucher, entendre, sentir, ressentir, observer, rapporter... Le protocole de leur analyse technique ést prêt. Etablir les résistances, les forces de chaque caractéristique des alentours. Elles n’ont qu’à agir ! Le relevé se dessine et architecture la forêt.
DIRECTEUR D’ÉTUDE : Chritophe Hutin
LOUISE GUAIS JUSTINE RINAUDO ENSAPBX
UNE APPROCHE SYSTÉMIQUE ET PATIENTE Comme une opportunité à se confronter à la réalité, à la fois dans l’exercice théorique et dans le vivre un territoire, nous avons pris le parti d’effectuer un stage en agence en parallèle du PFE et des voyages. La démarche de recherche et d’investigation, juxtaposée aux contingences réelles du métier d’architecte, est centrale dans notre processus de projet. Elle constitue le ciment du propos final ; la justification de toute intervention au travers d’une approche plus systémique d’un projet architectural. Ces voyages fondent la base de nos connaissances sur le territoire, ses habitants et la forêt. En nous immergeant dans les différents milieux qui composent l’ensemble, nous avons étudié la forêt en tant qu’écosystème autonome mais aussi les différents rapports et relations entre elle et l’humain. En menant une analyse croisée des échelles, nous touchons du doigt la dimension transcalaire de l’enjeu énergétique, de l’enjeu social dans la conception et dans les modes d’habiter le territoire. La curiosité et le hasard des rencontres ont aussi donné une mesure improvisée à notre parcours.
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Voyage 1
LACELLE
Voyage 3
MILLEVACHES
6 Novembre - 12 novembre
27 Septembre - 1er Octobre Nombre d’étapes :
6
Kilomètres parcourus : Mode d’hébergement : Saison :
Nombre d’étapes :
VERS CLERMONT FERRAND
748 km
Tente - Camping
Mode d’hébergement :
Été - Ensoleillé
Température minimale :
3°C
Température maximale :
25°C
10
Kilomètres parcourus :
Saison :
USSEL MEYMAC
VERS CLERMONT FERRAND
642 km
Chambres d’hôtes - Couchsurfing
Automne - Ensoleillé et pluvieux
Température minimale :
3°C
Température maximale :
12°C
USSEL
LAC DE SÈCHEMAILLE
S’ÉTABLIR
S’ÉTABLIR PÉRET-BEL-AIR Le moulin de Péret-Bel-Air Ancien moulin de Janoueix La gare de Soudeilles SOUDEILLES LAC DU DEIRO
LAC DU DEIRO
DARNETS
Château Le Lieuteret
Camping d'Égletons
ÉGLETONS
MOUSTIER-VENTADOUR
ÉGLETONS
Chez Jean-Loup et Claire
S’ARRÊTER
EYREIN
ANALYSER LAPLEAU
Château de Sédières Forêt domaniale
SAINT-MARTIALDE-GIMEL
Chabanier
CLERGOUX
TULLE
La Gare
TULLE Viaduc des Rochers Noirs
MARCILLAC-LA-CROISILLE Étang Ferrier
Les chemineaux
La gare d'Espagnac Chez Liliane
BRIVE-LA-GAILLARDE
BRIVE-LA-GAILLARDE
SAINT-PARDOUXLA-CROISILLE
ESPAGNAC Le Mortier
SAINT-PAUL
10 KM
10 KM
VERS BORDEAUX
VERS BORDEAUX
RENCONTRER
ARPENTER
Voyage 2
Voyage 4
17 Octobre - 21 Octobre Nombre d’étapes :
Kilomètres parcourus : Mode d’hébergement : Saison :
13 Décembre - 17 Décembre
4
Nombre d’étapes :
VERS CLERMONT FERRAND
543 km
2
Kilomètres parcourus :
Mobilhome - Camping
Mode d’hébergement :
Automne - Ensoleillé
USSEL
Saison :
Couchsurfing
Automne - Couvert
Température minimale :
6°C
Température minimale :
0°C
Température maximale :
15°C
Température maximale :
7°C
S’ÉTABLIR
VERS CLERMONT FERRAND
575 km
USSEL
S’ÉTABLIR
LAC DU DEIRO
Scierie FARGE
ÉGLETONS
ÉGLETONS
Chez Jean-Loup et Claire
S’IMMERGER
EYREIN
RELEVER CHAMPAGNACLA-NOAILLE Le Bech Chabanier
SAINT-MARTIALDE-GIMEL
Chabanier CLERGOUX
La Gare
TULLE
LAFAGE-SUR-SOMBRES
SAINT-MARTIALDE-GIMEL
CLERGOUX MARCILLAC-LA-CROISILLE
TULLE
Camping du Lac
MARCILLAC-LA-CROISILLE
Étang Ferrier
ESPAGNAC
BRIVE-LA-GAILLARDE
Le Mortier
BRIVE-LA-GAILLARDE
10 KM
VERS BORDEAUX
INVESTIGUER
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VERS BORDEAUX
PHOTOGRAPHIER
10 KM
DE LA FORÊT « SUBIE » À LA FORÊT HABITEE Pour comprendre la forêt et donc mieux la connaître, nous avons rencontré des sachants, hommes de forêt qui la travaillent et la vivent, puis l’avons ensuite analysée à l’aide de nos propres outils : la photographie, le dessin, le plan et la coupe, l’observation, mais surtout l’expérience au travers de nos cinq sens. Au fil des semaines, nous avons appris à reconnaitre les essences d’arbres présentes, à observer l’organisation des arbres entre eux et la composition des sols, nous avons appris à écouter les bruits de craquements du bois et des oiseaux et avons pu observer les changements de couleurs au rythme de l’arrivée de l’hiver. Cette immersion nous a posé question. À travers le projet, nous souhaitons interroger notre rapport à la forêt, provoquer un dialogue intime avec elle pour savoir (ou apprendre à) l’habiter.
En quoi la forêt et l’homme se complètent-ils dans leur développement intrinsèque, leur épanouissement respectif ? Comment rendre la vie humaine corrézienne plus proche de la forêt ? Comment proposer aux habitants une autre forme de pratique de leur forêt ? Aujourd’hui la forêt fait partie intégrante du paysage corrézien et des pratiques de ses habitants, sa présence n’est plus contestée et des liens se tissent peu à peu entre elle et les habitants du territoire. Mais la nature de ces liens est très différente selon les personnes. Qu’il soit exploitant, propriétaire ou simple promeneur, chaque habitant entretient un rapport plus ou moins étroit avec la forêt. C’est ce rapport que nous souhaitons questionner à travers notre travail. Il ne s’agit pas de proposer une forme de vie pérenne dans la forêt, mais d’inviter plutôt à un moment d’immersion, comme une échappée aux temps quotidiens, en expérimentant la forêt durant quelques temps, quelques heures, venir, partir puis revenir... Proposer une manipulation de la forêt pouvant développer et interroger le regard de l’homme sur elle et sur lui-même. Connaitre à la fois ce qui la compose, ce qui en elle nous domine, se confronter à cette nature sauvage pour en révéler ses secrets, nos secrets. Habiter un espace, c’est aussi le pratiquer au travers d’une expérience initiatique, mystique voire « transcendante ». Une expérience, comme un jeu, permet de s’éloigner de l’usage maitrisé, du commun et révèle de nouvelles formes de pratiques, qui induit un regard nouveau.
« Je suis parti vivre dans les bois parce que je voulais vivre en toute intentionnalité ; me confronter aux données essentielles de la vie, et voir si je ne pouvais apprendre ce qu’elles avaient à m’enseigner, plutôt que de constater, au moment de mourir, que je n’avais point vécu. » THOREAU Henry David, Walden, edition Gallmeister, collection Totem, 2017, p.110
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5m
STOCKER
STOCKER
5m
SE CHAUFFER
SE CHAUFFER
5m
MÉDITER ESPACE HAUT + conservation du cornadis, surrélevé
ZONE FRAICHE + conservation de la fraicheur des murs et du sol : murs
semi-enterrés en torchis
+ protection des murs humides et abîmés par le temps : isolation
MÉDITER
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« Commençons tout d’abord par être nous-mêmes aussi simples et aussi sains que la Nature ; par dissiper les nuages qui pèsent sur nos fronts, et laisser un peu de vie entrer par tous nos pores. »
Henry David Thoreau, Walden