Centre Culturel d'Uccle - Léon Stynen

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Léon Stynen Projet Centre Culturel d’Uccle

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ARCH-P8113 - PR2 - Patrimoine et restauration : Docomomo (module 2)


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Léon Stynen Projet Centre Culturel d’Uccle Travail réalisé par Roquette Aurélien & Zorn Louis

3 Avec la collaboration des étudiantes De l’Option Architecture Image et Média Leclercq Alice & Virtt Pauline

ARCH-P8113 - PR2 - Patrimoine et restauration : Docomomo (module 2) Cohen Maurizio & Basyn Jeam-Marc


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TABLE DES MATIÈRES : • Introduction: -Léon Stynen p.7

-Gradins Grand Foyer -Ajout de protection solaire

-Histoire de la commande p.9 -Histoire du contexte: -Étude historique de la ville d’Uccle p.10 -Étude historique du quartier du Globe p.12

• Suppression du haut-vent d’entrée et construction de la nouvelle entrée 2007 p.53

• Avant projet p.14

• Hypothèse de Projet de restauration

• Travaux d‘isolation extérieur de l’enveloppe du bâtiment 2013 p.55 p.61

• Projet adjudication p.18 • Pose de la première pierre et chantier

p.22

• Le bâtiment p.24 • Organisation interne bâtiment : -Salle des pas perdus p.31 -Grand Foyer p.33 -Petit Foyer p.35 -Salle de spectacle p.37 -Mobiliers p.38 • Première phase de rénovation 1992-1996 p.41 -Ajout de l’échevinat -Hall, grand foyer et mobilier salle de spectacle • Deuxième Phase 2003-2005: p.45 -Agrandissement échevinat

• Bibliographie p.65 • Annexes

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LÉON STYNEN

Né en Juillet 1899 et décédé en Mai 1990, cet architecte belge a participé à de nombreux mouvements d’architecture du XXème siècle : Art déco aux alentours des années 1920, moderniste autour des années 1930 et fonctionnaliste à partir des années 1950. Il a travaillé sur de nombreux bâtiments en Belgique, et plus particulièrement à Anvers, son lieu de résidence et de formation. Il a été contemporain à Le Corbusier, et par la suite son grand ami, qu’il considéra comme une grande source d’inspiration. Une partie de son travail s’est inscrit dans la lignée des idées largement théorisées par l’architecte français, à un moment où l’esthétique moderniste n’était pas encore inscrite dans les mœurs. Cet architecte a également marqué les esprits par son investissement dans l’enseignement de l’architecture en Belgique. On retiendra la création d’un institut autonome pendant qu’il était sous-directeur du département d’architecture à Anvers, ainsi que directeur de l’Institut Supérieur des Arts Décoratifs de La Cambre, à Bruxelles. Il a également remporté de nombreux prix durant les années où il a exercé. 1,2

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https://nl.wikipedia.org/w/index.php?title=L%C3%A9on_Stynen&oldid=49865160. https://www.architectuurarchiefvlaanderen.be/en/article/more-about-leon-stynen-1899-1990.

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HISTOIRE DE LA COMMANDE:

Les habitants de la commune souhaitaient depuis 25 ans, la construction d’un centre culturel et artistique. «le vœu en avait été maintes fois exprimé par les nombreux artistes Ucclois,les sociétés et groupements et l’élite même de la population…. Tous désireux de voir organiser à Uccle même, des manifestations artistiques, littéraires, folkloriques et autres. » 0 Propos de M. Robert de Keyser, bourgmestre de la commune à l’époque, lors de l’inauguration du bâtiment.

Le 13 Janvier 1955, l’administration communale ajoute à ses projets la réalisation d’une salle des fêtes d’une capacité d’au moins mille personnes et une salle d’exposition pour artistes. Elle contacte Léon Stynen pour l’étude préliminaire. Dans la lettre adressée à Léon Stynen, On apprend que la commune possède un terrain sur la rue Rouge dans le quartier du Globe et envisage de s’approprier une partie du parc Wolvendael qui longe la rue rouge. Dans cette même lettre, l’administration communale demande à Stynen d’envisager un avant projet prenant compte des différents éléments du programme.

lettre des commanditaires à L. Stynen du 13 janvier 1955

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Revue Mensuelle d’architecture, de décoration, d’art ménager, “La Maison n°8”, Août 1959

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ETUDE HISTORIQUE DE LA VILLE D’UCCLE:

Uccle est une commune au sud de l’agglomération Bruxelloise qui s’étend sur près de 23km2 C’est sous domination française que la commune d’Uccle fut formée en 1795.3 L’essor économique de Bruxelles au XIXème permet le développement de la commune, notamment par le fait qu’elle est traversée par deux grand axes : la Chaussée de Waterloo et la Chaussée D’Alsemberg. 10

«C’est une des communes les plus étendues de l’agglomération Bruxelloise. La présence sur son territoire de nombreux îlots de verdures ainsi que 500 hectares de la forêt de Soignes en font une commune à vocation essentiellement résidentielle». 4 La commune bénéficiait alors d’un intérêt particulier de la part des familles aisées, qui y trouvaient le calme et des espaces verts non loin du centre ville. A la fin du XIX ème jusqu’aux années 1950, la population augmenta considérablement, pour passer de quelques 3.000 habitants à plus de 70.000.

3 http://www.uccle.be/administration/historique/historique-de-la-commune 4 http://jaimeuccle.be/index.html


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Carte Ferraris 1770


ETUDE HISTORIQUE DU QUARTIER DU GLOBE

Le quartier du Globe correspond au quartier entourant le Square Georges Marlow Il porte ce nom grâce à Emile Danco qui était un explorateur Belge qui intégra l’exploration polaire à bord du Belgica (navire d’expédition). Son rôle dans l’expédition était relatif à la physique du globe (d’où le nom pour le quartier) (6)

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Le quartier du Globe se distingue notamment par sa limite avec le parc de Wolvendael qui est délimité par la rue Rouge, l’avenue De Fré, l’avenue Paul Stroobant et L’avenue Wolvendael. il a une superficie totale de 18 hectares et occupe la partie sud de l’ancienne vallée de L’Ukkelbeek (5). Il est classé officiellement en novembre 1972

Photo aérienne du quartier du GLobe (CCU en bas à droite)

L’Ukkelbeek est un cours d’eau long de 2 km. A l’époque on retrouvait beaucoup d’étangs le long de son lit mais aujourd’hui il n’en reste plus que deux dont l’un se trouve dans le quartier du Globe. Aujourd’hui, l’Ukklebeek est en grande partie voûté et son tracé est mal connu. Le parc fut classé en 1972. La Rue Rouge, quant à elle, est très ancienne (XVème s.)

Carte postale de la rue rouge, année 1900

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_de_Wolvendael http://jaimeuccle.be/quartiers.html http://jaimeuccle.be/histoire%20des%20rues/rue%20rouge.html

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Rue Rouge Parc Wolvendael Habitations de la rue rouge

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Plan d’urbanisme 2017, Brugis


AVANT-PROJET

Le 24 janvier 1955, Léon Stynen propose un premier avant-projet dans lequel il est intéressant de relever les premières intentions de l’architecte.

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Comme demandé dans la lettre de l’administration communale à Léon Stynen, on retrouve un grand hall qui distribue la salle de théâtre et une salle pour des expositions temporaires. On observe ici que Léon Stynen propose d’ouvrir la salle d’exposition sur un petit jardin et s’approprie la partie du parc qui longe la rue rouge pour y placer un parking.


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Esquisse de Plan par Léon Stynen


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Esquisse de coupes et d’implantation


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PLAN D’ADJUDICATION

En novembre 1956, des plans intermédiaires sont présentés aux autorités communales et signifient déjà les volumétries et les systèmes d’organisation intérieurs du bâtiment. On remarque plusieurs changements par rapport aux documents d’esquisse présentés en janvier 1955. 18

On constate la présence de deux foyers adjacents au hall d’entrée qui lui, n’est plus aligné avec la salle de spectacle. Une aile administrative est également rajoutée côté Sud du bâtiment. La cour jardin que l’on retrouvait dans les documents d’esquisse est supprimée.


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Plan d’ajudication présenté en 1956


Croquis de L. Stynen de l’ambiance intérieure du hall d’accueil

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Croquis de L. Stynen de l’ambiance intérieure du petit foyer


Croquis de L. Stynen de l’ambiance intérieure du grand foyer

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Croquis de L. Stynen de l’ambiance intérieure de la salle de spectacle


propostion et essais pour la première pierre

Planning des travaux

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Photographie d’une visite de chantier Š


POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE ET CHANTIER

la première pierre fut posée le 30 novembre 1957. Au début, pas moins de 70 ouvriers sont présents sur le chantier, mais ce nombre est insuffisant pour remplir les obligations du calendrier. Par ailleurs, le 15 octobre 1957, les autorités décident de lancer un concours public pour la décoration artistique du Centre Culturel, Le concours sera ouvert du 15 avril 1958 au 19 mai 1958. Le jury est composé de neuf personnes dont M. Robert de Keyser (bourgmestre président), Mlle Rosy (Échevin des Beaux-arts) ainsi que Léon Stynen. Le 5 juin 1958, Madame Cambron est déclarée comme étant la lauréate du concours. L’inauguration du Centre a lieu le 4 octobre 1958 alors même qu’une partie du chantier n’est pas terminée. Ces travaux touchaient principalement la salle de spectacle et plus précisément la scène. Certaines menuiseries devaient encore être installées. Les travaux seront donc terminés par après. Petite anecdote: une lettre adressée à la firme Baudoux en charge du chantier faisait part de l’inquiétude des autorités sur le fait que les ouvriers n’étaient pas revenus sur le chantier le lundi et mardi qui suivirent l’inauguration pour terminer le travail restant.

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LE BÂTIMENT Le centre culturel d’Uccle connait un grand succès et accueille un grand nombre d’activités allant des conférences, fancy-fair, congrès, banquets,théatre, bals et toutes autres réunions. L’implantation du complexe est faite de telle sorte que la circulation rue Rouge n’est pas entravée. Un élargissement de la voie publique à cet endroit, permet aux visiteurs d’arrêter leurs voitures devant les entrées du Centre, avant de se rendre au parking. Une entrée du Wolvendael se trouve très exactement dans l’alignement des entrées publiques du Centre.

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«Les portes en aluminium et glaces polies forment un large dégagement de douze mètres protégés par un profond auvent.» «Dans le péristyle servant de sas se trouvent le bureau de location et une cabine téléphonique. Une autre batterie de portes de même type introduit les visiteurs dans le hall, sorte de salle des pas-perdus donnant accès au Grand Foyer, à la Salle de Spectacles et au Petit Foyer.» «On verra au plan la disposition des locaux principaux et des bureaux, groupés à gauche, du côté de l’entrée du personnel. Autant que leurs positions, les proportions des différentes salles sont calculées pour assurer un bon usage.» Elles permettent l’organisation de spectacles de tous genres. Du point de vue le l’aspect extérieur, le bâtiment présente un jeu de matérialité qui donne un certain rythme dans la façade.

Plan générale du CCU


Cette dernière présente un parement de dalles de silex lavées avec des couvre-murs en béton. les chassis, quant à eux, sont en Aluminium coloris naturel.

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Façade du grand foyer,photo Remy Bauters ©


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Reconstitution 3D réalisée par A. Leclercq & P. Virtt

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Reconstitution 3D réalisée par A. Leclercq & P. Virtt

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Reconstitution 3D réalisée par A. Leclercq & P. Virtt

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Reconstitution 3D réalisée par A. Leclercq & P. Virtt

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SALLE DES PAS-PERDUS

L’entrée du CCU est marquée par un large auvent qui fait front au parc de Wolvendael et s’ouvre sur le rue Rouge, «Les portes en aluminium et glaces polies forment un large dégagement de douze mètres.» «Dans le péristyle servant de sas se trouvent le bureau de location et une cabine téléphonique. Une autre batterie de portes de même type introduit les visiteurs dans le hall.»

Cette Salle des pas-perdus se compose d’un vestiaire et elle communique avec les services administratifs. Elle dessert le petit et grand foyer. En fonction de l’occasion ou de l’événement, il peut s’ouvrir dans le prolongement du grand foyer.

Reconstitution 3D du hall réalisée par A. Leclercq & P. Virtt

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32 photo d’archives du Grand Foyer en 1958

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Reconstitution 3D du grand foyer réalisée par A. Leclercq & P. Virtt

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GRAND FOYER

Le Grand foyer est en contact direct avec la salle des pas-perdus, la séparation entre les deux espaces se fait par un grand mur rideau qui ne vient pas obstruer la vue et rend directement compte de la taille du grand foyer. Ce dernier fait 17 mètres de largeur sur 23 mètres de longueur et est capable d’accueillir jusqu’à 600 personnes ou 400 places assises selon les configurations et évenements. Il s’agit d’une vaste pièce qui s’ouvre sur le Parc Wolvendael grâce à de grande baies vitrées. Il est principalement utilisé comme salle de banquet, salle de fête,… C’est également un espace intermédiaire pour accéder à la salle de spectacle.

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Photo d’archive CCU 1970 ©


PETIT FOYER

Accessible depuis le hall par une double paroi, le petit foyer de forme trapézoïdale s’ouvre sur un jardin en arrière plan. Les ouvertures peuvent être occultées par des parois opaques amovibles pour répondre aux différents événements qui s’y produisent comme par exemple des expositions, des conférences et drinks. Il bénéficie d’une lumière zénithale, générée par des lanterneaux occupant toute la largeur de la toiture. Un comptoir de restauration s’ouvre sur la salle. Une entrée secondaire donne accès à la salle de spectacle.

Photo d’archive CCU ©

Reconstitution 3D du petit foyer réalisée par A. Leclercq & P. Virtt

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Photo d’archive CCU ©

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Photo d’archive CCU ©

Photo d’archive CCU ©


SALLE DE SPECTACLE

La salle de spectacle a une capacité d’environ 800 places. L’accès se fait de manière frontale à partir du grand foyer. La mezzanine/balcon est desservie par deux volées d’escalier se trouvant à gauche et à droite de l’entrée.

Photo d’archive CCU ©

De forme évasée, elle s’oriente sur la large scène, aussi bien en plan qu’en coupe. Peu profonde, elle permet un rapport d’intimité avec le public. L’espace scénique est composé par une triple hauteur, et peut ouvrir son plancher pour accueillir un orchestre. Les loges d’artistes sont sous ses planches. Les gradins les plus proches de la scène quant à eux sont amovibles et permettent à la salle de spectacle d’avoir plusieurs configurations en fonction du type de représentation.

Reconstitution 3D de la salle de spectacle réalisée par A. Leclercq & P. Virtt ©

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MOBILIERS: CHAISE STYNEN

Les chaises du centre culturel les célèbres chaises dessinée par Léon Stynen. commandées au nombre de 400 unités, elles étaient recouvertes de housses en tissus de velours épinglé et tigré. On retrouvait différentes couleurs de housses: bleue, verte, rouge clair, rouge foncé, orange et jaune.8

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lettre du 9 mai 1958 concernant la commande de housse pour chaises


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PREMIÈRE PHASE DE RÉNOVATION: AJOUT D’UN VOLUME POUR L’ÉCHEVINAT

La première phase de modification nécessitant un permis d’urbanisme débuta en 1996. Il s’agit de la construction de trois bureaux, se situant au 1er étage, et destinés à l’échevinat. Ils ont nécessité l’ajout d’un volume le long du bâtiment, perpendiculairement à la rue, qui se situe au dessus des locaux dédiés à la direction et l’administration du centre. Un escalier a été ajouté à l’entrée du personnel. Ce volume s’inscrit dans la trame structurelle existante et imite la composition de la façade, ici des dalles en silex lavées sont utilisées pour la réalisation des parois. Stynen avait défini différentes hauteurs sous-plafond, correspondant aux différentes fonctions des espaces, qui se traduisait dans la volumétrie par une toiture à différents niveaux. Ici, ce jeu s’en retrouve modifié. Un peu plus tôt, dans les années 1992 et 1993, des rénovations sont effectuées dans le hall d’entrée ainsi que dans le grand foyer afin de pouvoir organiser des conférences et séminaires, la salle de spectacle, quant à elle, acquière de nouveaux systèmes de projection et nouvelles technologies plus modernes.

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photo d’archives de la salle de spectacle en 1958

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Salle de spectacle telle qu’elle est aujourd’hui

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plan d’exécution ©


DEUXIÈME PHASE: AJOUT DE BUREAUX ET ATELIER

La seconde construction qui modifia la volumétrie globale eut lieu en 2003. Le programme comprend l’ajout de deux bureaux ainsi qu’un atelier. L’ajout d’une extension à l’arrière du bâtiment se développe sur deux niveaux. Il vient condamner l’ouverture du petit foyer, qui donnait sur un espace vert, laissant pour seul apport de lumière une ouverture zénithale. Cette modification n’impacte pas la lecture du bâtiment depuis la rue, mais modifie la perception du visiteur une fois dans les lieux, ainsi que la volumétrie générale. Le plan devient plus complexe et perd en simplicité. Entre 2004 et 2005, le grand foyer s’équipe d’un gradin rétractable de 180 places pour en faire un second lieu de représentation Aujourd’hui, cette pièce est munie d’un système d’éclairage moderne pour les représentations.

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Photo archives CCU du Petit Foyer en 1958 ©

Petit foyer tel qu’il est aujourd’hui ©


Photo archives CCU du Petit Foyer en 1958 ©

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Petit foyer tel qu’il est aujourd’hui ©


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photo archives CCU du Grand Foyer en 1958

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Grand foyer tel qu’il est aujourd’hui

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AJOUT DE PROTECTION SOLAIRE

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Un second permis de bâtir fut introduit à la même période. Il est dédié à l’ajout de onze modules de protection solaire, placés directement sur la façade côté rue Rouge, orientée Sud-Est, où un problème de surchauffe persistait. La solution temporaire adoptée avait été l’ajout de stores-rideaux, cependant ils occultaient la vue vers le parc de Wolvendael classé depuis 1972. Ici, ces modules peuvent se régler pour occulter la lumière en pleine journée ou limiter la surchauffe en été, tout en gardant un contact visuel vers le parc.

Photo Mr. Burtonboy

Photo Louis Zorn

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élévation de la situation d’origine et la situation projetée


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Entrée telle qu’elle est aujourd’hui, 2018


SUPPRESSION DU AUVENT D’ENTRÉE ET CONSTRUCTION DE LA NOUVELLE ENTRÉE

En avril 2007, le collège échevinal émet un avis positif pour la modification de l’accueil du public avec l’ajout d’un volume vitrée qui sort de la façade, venant remplacer l’auvent d’origine. Le système de billetterie est ajouté au sein de cette extension, telle une boîte dans une boîte, remplaçant l’accueil d’origine en vestiaire. Façade avec haut-vent d’origine, 1958

Façade tel qu’elle est aujourd’hui, 2018

Les conditions pour débloquer le permis d’urbanisme étaient l’élargissement du trottoir, étant donné que l’accueil empiétait sur l’espace public, ainsi que la mise en place d’un système d’occultation des rayonnements solaires dans le hall. Ces transformations ont été groupées avec la rénovation des sanitaires et de la toiture du petit foyer, retravaillant l’apport lumineux zénithal.

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TRAVAUX D‘ISOLATION EXTÉRIEURE DE L’ENVELOPPE DU BÂTIMENT

Une politique globale, initiée par la commune d’Uccle, avait pour objectif de rendre plus efficace ses bâtiments sur le plan énergétique. Les plans de rénovation du centre culturel ont été approuvés par le collège échevinal en Juin 2013. La modification consiste en l’ajout d’une enveloppe extérieure, constituée de 15 cm de d’isolants (ici du polystyrène expansé graphité) et recouverte par un enduis dans les tons beige clair. Un soubassement de 50 cm en pierre bleue est ajouté, ainsi que des profilés de rive en aluminium pour marquer les corniches. La Commission Royale des Monuments et Sites, ayant un rôle consultatif, avait émis quant à cette proposition un avis fortement défavorable, tant la façade en béton brut de ce bâtiment fonctionnaliste d’aprèsguerre s’en retrouve dénaturée. Ils ont estimé qu’elle représentait une des caractéristiques clé de cette architecture représentative de l’époque contemporaine à l’exposition universelle de 1958. Le projet devient dès lors méconnaissable.

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Élévation du bâtiment avant les travaux

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Situation avant les travaux d’isolation

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Photo Mr. Burtonboy

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Élévation du bâtiment après les travaux

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Situation après les travaux d’isolation

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Photo Louis Zorn

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Photo d’archive CCU ©

Photo d’archive CCU ©


HYPOTHÈSE DE PROJET DE RESTAURATION: Avant toutes choses, il est important de rappeler les éléments cités précédemment, pour mieux comprendre les problèmes de cet exercice. Le bâtiment a subi de lourdes modifications : ajout d’un volume au premier étage, perpendiculairement à la rue, contenant 3 bureaux. Un extension sur deux niveaux à l’arrière du bâtiment, venant modifier significativement l’ambiance du petit foyer, et la lecture du plan. La façade rue Rouge est modifiée par l’ajout de modules de protection solaire sur les fenêtres. L’accueil vitrée a supprimé le système d’accès du visiteur, à savoir l’auvent, et modifié les abords ainsi que son allure globale. Enfin, l’isolation par l’extérieur a mis à mal la lecture de ce bâtiment fonctionnaliste, et son appartenance au passé. Bien que ces modifications ont, entre autre, permis à ce centre culturel de perdurer dans le temps et de continuer à contenir de nombreuses activités, le bâtiment a subi de profonds changements, et sa lecture initiale est désormais presque impossible sans les documents d’archive. Le travail de conservation de ce bâtiment, d’un point de vue purement patrimoniale, peut ainsi être mis en perspective, tant les transformations qu’il a subi sont lourdes. Pour répondre à cette problématique, nous avons décidé de nous projeter juste avant sa dernière modification lourde, à savoir l’ajout d’une isolation par l’extérieur. Nous nous appuierons sur l’avis émis par la Commission Royale des Monuments et des Sites, qui était « ferment défavorable » à la solution proposée.9 Dans ce rapport, ils tiennent compte des modifications apportées, mais estiment que « l ‘essentiel de l’expression fonctionnaliste de l’édifice a été préservé, en particulier sa volumétrie et ses parements en béton apparent. (…) La CRMS émet un avis fermement défavorable sur ce projet qui modifierait complètement l’enveloppe extérieure de cet immeuble fonctionnaliste et lui enlèverait une de ses principales caractéristiques architecturales, à savoir ses façades en béton brut. » Ils renoncent à aborder la piste d’isoler le bâtiment par l’extérieur et conseillent d’effectuer un audit énergétique pour définir les priorités dans l’optique de rendre le bâtiment plus performant. La toiture étant déjà partiellement isolée, ils conseillent d’en faire l’inventaire, et de renforcer les points de faiblesses, ou de la remplacer dans son ensemble pour la rendre plus performante. Dans ce rapport, ils suggèrent également d’améliorer les installations de chauffage et la performance des châssis. Les décorations d’intérieur, suite aux diverses rénovations, ne sont pour la plupart plus d’origine. L’isolation par l’intérieur peut donc être envisagée. Comme supposé dans le rapport, un enduit isolant de type Unilit est une proposition qui semble intéressante : ce mortier minéral possède une faible conduc9

Dossier de la commission Royal des Monuments et Sites sur le projet d'isolation du CCU

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tivité thermique et permet de réguler l’humidité de l’air et des parois. Ainsi, une mince couche suffirait pour isoler les façades et participerait à augmenter le confort intérieur. Si on ajoute à cela une meilleure performance thermique de la toiture, l’amélioration des châssis, à savoir une meilleure étanchéité à l’air et une augmentation de la performance énergétique, ainsi qu’une nouvelle installation de chauffage, le bâtiment aurait pu garder en grande partie, l’expression de sa façade. En ayant connaissance des photos avant ce dernier gros chantier, on se rend compte que le bâtiment a subi les marques du temps : à certains endroits, le béton est endommagé légèrement, et l'ensemble des façades est terni par l'accumulations d'impuretés. Ainsi, on comprend mieux l’obtention du permis de bâtir, accordé par les autorités en 2013, qui y vont vue l'occasion de rendre le bâtiment plus propre, et plus performant. Mais pour notre exercice il convient de palier à ces problèmes. Ainsi, pour rafraichir les façades, nous pensons à pulvériser de l'eau à haute pression, permettant de retrouver les tons d'origine. Pour la restauration du béton, intervenir sur les parties abimées, et ajouter une protection cathodique, pour stopper la corrosion de l'armature. L'effort devra particulièrement être porté sur les corniches.

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BIBLIOGRAPHIE Archives consultées: • Archive du centre Culturel d'Uccle • Commission Royale des Monuments et sites • Flanders Architecture Archives • Service d'urbanisme de la commune d'Uccle

Ouvrages: • Revue Mensuelle d’architecture, de décoration, d’art ménager, “La Maison n°8”, Août 1959

Revues d'époque: • Wolvendael magazine n° 1 octobre 1958

Sources Internet: • « ACQU - Association de Comités de Quartier Ucclois - ARTICLES HORS ARBORESCENCE ». s. d. Consulté le 10 juin 2018. https:// www.acqu.be/A-PROPOS-DE-L-UKKELBEEK. • « Bruciel ». s. d. Consulté le 10 juin 2018. http://bruciel.brussels/. • « BruGIS® — fr ». s. d. Consulté le 10 juin 2018. https://urbanisme.irisnet.be/cartographie/brugis. • « brugiswebapp ». s. d. Consulté le 10 juin 2018. https://mybrugis.irisnet.be/brugis/#/. • « CCU ». s. d. Consulté le 10 juin 2018. http://www.ccu.be/. • « KBR ». s. d. Consulté le 10 juin 2018. http://www.ngi.be/FerrarisKBR/index.jsp?l=fr. • « Léon Stynen ». 2017. Wikipédia. https://nl.wikipedia.org/w/index.php?title=L%C3%A9on_Stynen&oldid=49865160. • « Léon Stynen». s. d. Consulté le 10 juin 2018a. https://nl.wikipedia.org/w/index.php?title=L%C3%A9on_Stynen&oldid=49865160.

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• « Léon Stynen ». s. d. Consulté le 10 juin 2018b. https://www.architectuurarchiefvlaanderen.be/en/article/more-about-leonstynen-1899-1990. • « ODIS ». s. d. Consulté le 10 juin 2018. http://www.odis.be/hercules/toonPers.php?taalcode=nl&id=64535. • « Parc de Wolvendael ». 2018. Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Parc_de_Wolvendael&oldid=145793670. « Plus Sur Léon Stynen (1899-1990) | Architectuurarchief Vlaanderen ». s. d. Consulté le 10 juin 2018. /en/article/more-aboutleon-stynen-1899-1990. • « Quartiers ». s. d. Consulté le 10 juin 2018. http://jaimeuccle.be/quartiers.html. • « Rue Rouge ». s. d. Consulté le 10 juin 2018. http://jaimeuccle.be/histoire%20des%20rues/rue%20rouge.html.

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