Relâcher Cigognes blanches © Maison de la Nature de Lattes
Bilan 2017 Centre Régional de Sauvegarde de la Faune Sauvage
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Les causes de détresse En 2017 et comme chaque année depuis notre ouverture, la cause principale d’accueil des oiseaux et des mammifères en détresse reste les jeunes tombés du nid à la saison printemps/été. Nous avons également remarqué une augmentation des accueils due à la prédation des chats. Mais aussi à la présence de nombreux déchets humains qui s’entortillent autour des membres des oiseaux d’eau formant ainsi des « garrots mortels ». Les accueils par groupes d’espèces Le martinet noir est toujours l’espèce la plus accueillie (492 individus - 499 avec les martinets pâles et à ventre blanc), pour la 6ème année consécutive ! La seconde place est attribuée aux goélands (271 individus). La famille des passereaux représente le groupe d’espèces le plus reçu à l’unité de soins avec un record de 159 moineaux domestiques soignés cette année. Chez les mammifères, nous accueillons essentiellement des hérissons d’Europe (116) suivis des chiroptères (69). Chez les rapaces, nous avons soigné majoritairement des faucons crécerelles et des petits-ducs. Le devenir des animaux Le nombre d’animaux relâchés cette année est plus important que l’année passée. 42% des animaux accueillis ont retrouvé leur liberté et 2% sont encore en soins , il s‘agit essentiellement de hérissons d’Europe en hibernation que nous comptons relâcher dès le printemps. Cette année encore, nous avons dû faire face à de nombreuses blessures graves ainsi qu’à des dénutritions importantes, surtout chez les oiseaux. 2
Pic des accueils Comme le montrent ces graphiques, le pic des accueils est particulièrement élevé lorsque les petits sont au nid. Nombreux sont les premiers envols ratés et les nids tombés au sol à cause d’un coup de vent plus violent que d’habitude ou d’un coup de patte joueur de nos animaux domestiques. Mammifère ou oiseau, la période de reproduction est à peu près la même. Seuls les hérissons ont tendance à faire des portées tardives, nous donnant du travail supplémentaire durant les mois de septembre, octobre et novembre. La période estivale est particulièrement éprouvante car les nourrissages se succèdent toute la journée (de l’aube jusqu’au coucher du soleil), n’offrant que peu de moments de répit à notre équipe de soigneurs et de bénévoles. Deux équipes de travail sont nécessaires afin de couvrir l’ensemble de la journée.
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5667 appels ont été traités durant l’année 2017. L’enregistrement de ces données étant encore tout nouveau, nous ne pouvons faire de réelles comparaisons avec les années précédentes. Néanmoins, un peu plus de 2300 appels ont été enregistrés en 2016. Nous recevons principalement des appels lorsqu’un animal blessé ou en détresse est découvert. Plus d’une centaine de ces appels nous ont permis de sensibiliser les découvreurs et de faire replacer les oisillons. De nombreux Martinets noirs ont également pu retrouver leur liberté sans passer par un centre de soins. Nous recevons également de nombreuses demandes d’informations sur la LPO en général (sorties, emploi, refuges LPO…) ainsi que sur des informations par espèce (transmission de maladie, cohabitation indésirable avec la faune sauvage, durée des nichées…).
© Antoine Roche
Le rôle d’un médiateur faune sauvage est d’apporter son aide à des personnes rencontrant une situation de cohabitation a priori problématique avec la faune sauvage. Une colonie de chauves-souris sous les combles, des fientes d’hirondelles sur les façades, des nichées mal placées ou la crainte de maladies contagieuses… de nombreuses thématiques sont abordées. L’écoute est très importante et permet souvent de résoudre la moitié des problèmes rencontrés et de désamorcer les peurs. Suite à cet entretien et selon les situations, des solutions peuvent être proposées afin que la cohabitation se passe au mieux aussi bien pour les hommes que pour les animaux. Ces solutions doivent être mises en place par les personnes et suffisent dans la majorité des cas.
Cette activité étant encore très récente, il existe peu de professionnels. Toutefois, des rencontres de Médiation Faune Sauvage ont lieu tous les deux ans afin de nous perfectionner et de pouvoir vous offrir un service toujours plus performant. Les demandes s’amplifiant, un réseau de médiateurs faune sauvage sera peut-être créé dans les années à venir. De notre côté, nous continuons à échanger et à nous former auprès des autres centres de soins LPO qui proposent également ce service. 4
2 soigneuses salariées, Maëlle et Lucie + une aide en contrat aidé sur la fin de la période estivale, Julie 1 bénévole allemande VEFA Patricia, suivie de Julia, sa remplaçante. 5 services civiques dont un mis à notre disposition par la fédération de chasse (Charlotte, Noémie, Vincent, Roxane, Céline) 15 stagiaires 34 éco-volontaires De nombreux bénévoles soins, stands, animation… En tout, nous avons réalisé plus de 13 780 heures cette année !
Notre chère Lucie, co-fondatrice du centre de soins, nous a quittés au mois de décembre pour de nouvelles aventures. Durant de longues années, elle a voué sa vie à la protection de l’environnement et aux animaux blessés, parfois au détriment de sa vie personnelle. Ce travail, c’était le rêve d’une vie, celui de monter un centre de soins pour venir en aide à la faune sauvage en détresse au côté de sa meilleure amie, Maëlle. Et ce rêve s’est réalisé, elle a réussi ! Grâce à leur courage, leur dynamisme, leur joie de vivre et leur complicité, le centre est là, bien réel, et fonctionne aujourd’hui - et pour longtemps - parfaitement (ou presque). Bien que sa passion reste intact, elle a décidé de laisser sa chance à une nouvelle personne afin de se consacrer à de nouvelles activités. Vous aurez peut-être la chance de la voir glisser dans les couloirs, un sourire aux lèvres, un brassard bénévole autour du bras et un pensionnaire mécontent entre les mains - car oui, elle a promis de venir nous aider de temps en temps ! Son caractère espiègle nous manquera, mais nous lui souhaitons tout le bonheur du monde et une belle réussite dans ses futurs projets ! 5
L’écuroduc est un corridor biologique artificiel mis en place au-dessus d'un obstacle, principalement une route, qui permet le passage aérien en toute sécurité des écureuils. Il existe des passages, empruntés par la faune, invisibles aux yeux des hommes que l’on appelle corridors biologiques. Ils relient entre eux différents habitats vitaux pour une espèce ou un groupe d’espèces. L’écureuil roux est une espèce arboricole, c'est-à-dire qu’elle vit dans les arbres et préfère les passages aériens aux passages terrestres où il est plus vulnérable, notamment pour leurs prédateurs naturels. A certains endroits, le réseau routier coupe les habitats des écureuils roux qui se trouvent dans l’obligation de traverser la route pour accéder au bosquet d’arbres situé de l’autre côté. Leur proposer un passage aérien, un pont, appelé écuroduc, permet de réduire considérablement l’écrasement des écureuils mais également d’autres espèces arboricoles comme la genette d’Europe, la fouine ou le loir. Grâce au site Faune L-R, la LPO a pu identifier plusieurs passages « meurtriers » pour les écureuils roux sur le département de l’Hérault, les communes de St-Jean-de-Fos et de Villeveyrac ont finalement étaient sélectionnées. La Fondation Norauto et le Conseil Départemental de l’Hérault nous ont aidés financièrement à mener ce projet. Fin octobre, trois écuroducs ont été installés par Maëlle et Lucie ainsi que Michel Jean du Cepale, leur formateur. Depuis, les écuroducs font l’objet d’une étroite surveillance par des groupes de bénévoles formés qui vérifient mensuellement l’état du cordage, des poulies et du lest afin de garantir la sécurité des automobilistes. Nous avons posé des pièges photos. Pour l’instant, seules une mésange bleue et des abeilles ont été photographiées. Nous espérons que les écureuils emprunteront le passage et que nous aurons prochainement des photos ou des films de leur traversée à vous présenter. Peut-être pour le bilan 2018 !
Question fréquemment posée : est-ce que vous êtes sûrs que les écureuils vont traverser sur la corde ?
Réponse : nous ne sommes sûrs de rien, mis à part que des études scientifiques ont montré que les mammifères sont capables d’apprendre et de comprendre qu’il s’agit d’un passage. Une fois identifié, il suffit d’un écureuil courageux et le tour est joué !
Photos de Maëlle Kermabon, Lucie Yrles et Michel Jean du Cepale
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Depuis quelques années, nous vous parlons de ce projet qui nous tient à cœur : la construction d’un tunnel à chiroptères. Cette année, nous avons enfin les fonds pour nous lancer et les travaux ont déjà commencé ! Une cagnotte participative existe sur internet pour nous permettre d’aménager convenablement ce tunnel et d’envisager de futurs projets. Vous souhaitez participer ? Il vous faut d’abord télécharger le moteur de recherche Lilo, un moteur de recherche qui finance les actions d’associations, et donner vos gouttes aux projets SOS Chauves-souris ! Nous recevons de plus en plus de chiroptères et chaque année, nous nous trouvions confronté au même problème : la rééducation des chauves-souris se faisait dans la salle de réunion, réquisitionnée et aménagée spécialement pour leur envol balbutiant. Bientôt, nous pourrons leur offrir une convalescence des plus confortables !
La volière réservée aux oiseaux d’eau (notamment aux goélands leucophées) va subir quelques changements afin de faciliter le nettoyage et d’offrir une meilleure hygiène de vie aux pensionnaires. Actuellement, le sol de la volière est brut, couvert de terre et de gros cailloux. Toutefois, avec l’augmentation des accueils de goélands, le sol se jonche beaucoup plus rapidement de fientes et met en danger la santé de nos convalescents. Nous allons donc dans un premier temps répartir du gravier sur l’ensemble de la volière. Ensuite, quand nous aurons les finances (toute aide est la bienvenue !), nous coulerons une chape de béton qui, en plus d’être plus agréable pour les palmures de nos pensionnaires sera facilement nettoyable d’un coup de jet d’eau ! Nous remercions chaleureusement la Carrière des Roches Bleues, appartenant au groupe Eiffage, pour les 10 tonnes de graviers offerts ! 7
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Cette année encore, la LPO Hérault a poursuivi la mise en œuvre de son dispositif pédagogique « Faune Sauvage en Détresse » en déclinant sur l’ensemble du territoire héraultais : - un volet jeunesse en lien avec son projet pédagogique « jeunes secouristes de la nature », à destination des jeunes en temps scolaire ou hors temps scolaire - un volet grand public avec des animations sur stands et des relâchers pédagogiques Au-delà des centres de loisirs, écoles primaires, collèges et lycées, sur cette année 2017, nous avons souhaité sensibiliser les futurs techniciens et animateurs environnements, 5 promotions d’étudiants de BTS GPN, stagiaires de BPJEPS et les adhérents de l’association naturaliste de l’Université de Montpellier ont ainsi pu bénéficier de nos interventions La malle pédagogique réalisée avec le réseau LPO en 2016 a pu être utilisée tout au long de l’année ainsi que l’exposition « faune sauvage en détresse ». Cette exposition peut être prêtée, n’hésitez pas à nous solliciter si vous souhaitez la présenter dans vos médiathèques, écoles, évènements locaux. Un nouveau panneau a été réalisé cette année afin de communiquer spécifiquement sur les dangers pour la faune au jardin et les moyens à mettre en œuvre pour les prévenir : noyades dans les piscines, collisions sur les baies vitrées, piège des cavités (gouttières, cheminées…), prédation par le chat domestique,… La campagne d’inventaire des poteaux creux dans les villages s’est poursuivi (dépliant) et une nouvelle campagne de communication sur la prévention des cas de prédation par le chat domestique a permis de distribuer chez les vétérinaires et les « associations félines » des posters pédagogiques. Ces deux supports pédagogiques sont toujours à votre disposition dans nos locaux à Villeveyrac.
Afin que vous soyez au plus près de nos actions, nous avons mis en place une newsletter mensuelle pour l‘unité de soins. Elle contiendra plusieurs articles sur la vie du centre en général, l‘historique de certains pensionnaires, des réponses aux questions souvent posées, etc. Intéressés ? Pour vous incrire, c‘est par ici : - http://herault.lpo.fr/newsletter/ Pour lire les articles déjà publiés, rendez-vous sur cette page : - http://herault.lpo.fr/centre-de-sauvegarde/ 9
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