
1 minute read
JOSEPH PIANZOLA JOJO LES ANNÉES FOLLES
Le décès, fin novembre, de Joseph Pianzola, figure incontournable des quais de Saône a bouleversé le petit monde de la nuit lyonnaise. Agé de 76 ans, Jojo s’est éteint après avoir lutté pendant 6 semaines contre la maladie dans un hôpital lyonnais. Flash-back sur son parcours à l’âge d’or de la fête.

Au début des années 50, Lyon est surtout renommé pour son brouillard et ses soyeux du quartier d’Ainay qui fréquentent le Café Neuf et le Bar américain. Tout éclate dans les années 1970, époque à laquelle la nuit lyonnaise est passée du noir et blanc à la couleur grâce à de nouveaux établissements et des jeunes gens intrépides comme Joseph Pianzola surnommé Jojo. Situés dans le Vieux Lyon, Le Pique-Assiette, propriété de Roger Rambosson (où Jojo démarra comme plongeur à 16 ans), Le Pub et Le Kobdo (fréquentés par le juge Renaud) ont lancé ce mouvement...
Un Pr Curseur Toujours En Mouvement
Jojo saisit la balle au bond en ouvrant sur le quai Romain Rolland, ce qui restera sans doute comme le premier restaurant festif de Lyon, baptisé Le 21 où l’on servait jusqu’à deux heures du matin. Il revend le resto à John(1) en 1980 avant d’enchaîner avec Le Chantaco puis les Années folles qui font le plein avec tous ceux désirant participer à la fête ! Galvanisé par sa formidable réussite, Jojo reprend la Brasserie de l’Etoile (avec Max), lance le
Café de la Mairie (44, quai Pierre Scize, revendu à Philippe) tenu par sa jolie femme Martine(2) puis par sa sœur Jacqueline (lors de sa séparation avec Martine), Le Petit Zinc (tenu par Laurent) ; le Colonial Café (quai Saint Antoine, avec Daniel Perrache)... Son dernier magnifique coup de poker gagnant
SA MARQUE DE FABRIQUE : DES ÉTABLISSEMENTS DÉCORÉS AVEC GOÛT ET TOUJOURS UNE TOUCHE D’EXCENTRICITÉ
se nomme le Pago Pago (avec Gilles) : un immense bar tropical avec palmiers et sable fin, situé quai Pierre Scize comme dans la forêt tropicale attirant tous les noctambules de l’époque : c’était chez lui que se tenait la troisième mi-temps des matchs de l’ASVEL d’avant l’Astroballe.
Chineur passionné, Jojo partait au marché aux Puces à 6h du matin, après avoir fermé ses établissements pour déchiner des pin-up dont il possédait une impressionnante collection. Blagueur invétéré, il avait un sens inné de l’amitié. Au début des années 2000, il décide de confier ses affaires à ses collaborateurs et s’installe définitivement en Thaïlande à Patong sur l’ile ensoleillée de Phuket où l’eau est toute l’année à 30 degrés. Papa de deux enfants Billytis et Dylan et 4 fois grandpère, sans oublier sa sœur Jacqueline, Jojo revenait une fois par an en terre lyonnaise pour partager comme à chaque fois de magnifique moment avec sa famille et ses ami(e)s, et c’est ici qu’il a quitté la scène.