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JOJO SES ÉTABLISSEMENTS FÉTICHES
Textes : Christian Mure (Guide Lyon Gourmand)
Le 21 EN MODE GASTRO FESTIF
Passer de la plonge du Pique Assiette, rue de la Baleine, à patron d’un resto de nuit à la mode fut l’exploit réalisé par Jojo au 21, quai Romain Rolland... On y voyait le juge Renaud surnommé le « shérif » déambuler avec son style de gentleman des colonies britanniques ! Servant jusqu’à 2 heures du matin salades lyonnaises, jambon à la crème, entrecôtes au roquefort... Jojo faisait le bonheur de tous ceux qui voulaient rentrer dans la fête qui se prolongeait au Pub, rue de la Baleine, pour finir au Kobdo qui était la boite de folie de la grande époque de Saint Jean dans les années 70... En 1980, Jojo revend Le 21 à John qui poursuit dans l’esprit du créateur.
Le Pago Pago
Une For T Tropicale Sur Les Quais De Sa Ne
Le ton avait été donné dès le jour de l’inauguration du Pago Pago par Henri Parnet (Le Chantaco) et Philippe Gamel venus en maillots de bain avec leurs serviettes et chaises longues... Jacques Le Brun avait déjà lancé le bar tropical Le Moana (20, quai Pierre Scize) mais là nous passions dans une tout autre dimension avec le Pago Pago qui allait devenir l’adresse incontournable de la nuit lyonnaise sous la dynamique impulsion de Jojo et Gilles Ghariani... Sable fin au bord de points d’eau pour abreuver les panthères dans une forêt tropicale digne du chef d’œuvre de Francis Ford Coppola : « Apocalypse Now » à tel point qu’un client venu avec son singe sur l’épaule avait mis plus de deux heures à le retrouver dans cette véritable jungle. Les rescapés de la jungle urbaine avaient trouvé au Pago Pago leur nouvelle adresse de folie... sur les musiques syncopées de Susie Q et de « Paint it Black » des Rolling Stones. À la fin de l’aventure, Guy Lai et Christiane prennent le relais avec le Quai Ouest.
Au p’tit zinc UN DÉCOR DE PUB
Ouvert depuis à peine trois mois, au 56 quai Pierre-Scize, le restaurant « Au p’tit zinc » s’est déjà constitué un joli fond de clientèle. Ce n’est pas étonnant car, tout d’abord, le décor est un exemple de réussite. Les murs et le plafond ont la chaleur des vieilles boiseries patinées que les vieilles lampes mettent magnifiquement en valeur. Une nouvelle fois, le célèbre « Jojo » Pianzola a réussi le tour de force de créer une atmosphère joyeuse et conviviale. Ce collectionneur né a, cette fois, réuni affiches et objets de « Pub » dont certains sont aujourd’hui introuvables. Boîtes anciennes, petits personnages insolites, dessins publicitaires... souvenir, souvenir : c’est sympa et attractif. Et puis, « Jojo » poursuit, côté cuisine, la tradition bien recommandable de faire simple et bon. En entrée (autour de 40 francs) les salades sont copieuses et attirantes : salades d’épinards aux foies de volailles, salade fermière, salade aux gésiers confits, mais on peut aussi choisir les œufs pochés en meurette (35 francs), l’omelette au saumon fumé (42 francs). Les recettes que cuisine Denis Buisson respirent la fraîcheur dans une présentation harmonieuse. Sans crainte, on appréciera ce plat tout simple qu’est la pintade aux choux (52 francs), le lapin à la motarde (55 francs), le pigeon à la bordelaise (68 francs), le magret de canard (68 francs). Avec une note toute particulière pour un plat amusant : la bouillabaisse de volailles avec croutons et rouilles (65 francs). Dans ce lieu qui respire la franche convivialité, les pots lyonnais à des prix concurrentiels se remplissent et se vident au rythme des conversations. À noter qu’« Au p’tit zinc » est ouvert sept jours sur sept mais le soir uniquement, et Francis en salle n’a pas peur d’accepter les clients tardifs. Une excellente adresse pour l’après-spectacle (désormais tenue
par Laurent Merle) !
Gérald Prévost Article paru dans Lyon Matin - Dimanche 2 février 1992