Sommaire
Au fil de mes pas
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A travers les voiles
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Entre les feuilles
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Entre intĂŠrieur et extĂŠrieur
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Les espaces de transition composent la ville. Ils forment des entre-deux qui rythment des entrées parfois monotones.
entière. Pour certains, elles sont un point d’observation sur le paysage, pour d’autres elles s’apparentent à un salon où les habitants peuvent se réchauffer devant leurs cheminées. Pour d’autres enfin, ces antichambres sont avant tout un lieu de rangement.
Dominique Spinette nous définit l’entrée, dans L’apprentissage du regard « La façon d’entrer et de franchir la porte perpétue des rituels culturels. Une manière d’ennoblir le passage existe jusque dans les habitations les plus modestes et rudimentaires où les valeurs du monde intérieur sont annoncées par un ouvrage particulier. Marches, perrons, marquises, avant-toits, porches, portails... Chacun de ces éléments offre un espace de transition et de représentation au seuil de la maison.»
Chaque antichambre est unique. Elle est conçue par les habitants et est souvent réalisée avec des matériaux de récupération. On peut également observer que les habitats de Sacromonte partagent de nombreux points communs avec ceux de la ville basse. En particulier, nous avons identifié des thématiques analogues d’importance : la présence de la grotte comme espace intime contenu, les espaces de transition -précédant la grotte- qui concentrent la vie, les séquences d’escaliers menant aux habitations.
Ces espaces intermédiaires permettent de supprimer une limite abrupte entre l’intérieur et l’extérieur. Ces antichambres permettent d’adoucir cette séquence et de créer de nouveaux usages.
Ainsi, ces habitations semblent préfigurer la transformation à venir de la ville haute de Sacromonte.
Pour l’architecte néerlandais Herman Hertzberger, « concrétiser le seuil comme espace de transition, signifie avant tout créer un cadre où accueillir et prendre congé des visiteurs. Le seuil représentant dès lors la traduction architecturale de l’hospitalité ». Les collines de Sacromonte ont attiré mon attention, car là, les limites floues établies entre le public et le privé montrent la richesse de ces antichambres. En effet, elles deviennent des pièces de vie à part
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Transition d’entrée « Les entrées créent une transition entre le «dehors» - le monde public - et un monde intérieur moins public. Si vous avez des jardins demi-caché ils aident à intensifier la beauté de la transition. Ce modèle élabore et renforce la transition que les entrées et les jardins génèrent. Bâtiments, et en particulier les maisons, avec une transition gracieuse entre la rue et l’intérieur, sont plus tranquilles que ceux qui ouvrent directement sur la rue. Faire un espace de transition entre la rue et la porte d’entrée. Apportez le chemin qui connectes rue et l’entrée dans cet espace de transition, et la marquer avec un changement de lumière, un changement de son, un changement de direction, un changement de surface, un changement de niveau, peut-être par des passerelles qui font surface, et/ou qui font un changement de l’enceinte, et surtout avec un changement de vue.” Extrait de A Pattern Language de Christopher Alexander, Sara Ishikawa et Murray Silverstein, 1977
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Au fil de mes pas... Un chemin de terre, m’amène vers un lieu dissimulé. Je gravis cette colline de Sacromonte, Sous les premiers rayons du soleil. Je découvre au fil de mes pas des lieux de vie. Ces chemins créent une distance, Entre les marcheurs et les habitants. Qui au fur et à mesure de mes pas les dévoile. Nous nous sentons dans un monde à part, Cette déambulation entre les quadustes m’emmene dans un ailleurs.
Le chemin devient espaces de transition, exploration des collines de Sacromonte à Grenade. 6
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L’observation des cheminements dans les collines de Sacromonte nous montre leurs richesses dans l’usage de ces espaces de vie. Nous pouvons retrouver ce phénoméne à Toulouse. Souvent, un espace se déploie devant les péniches. Cette surface est utilisée comme un espace de vie, appropriée par les habitants. Les passerelles servent d’espace de transition. 8
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« Le dehors est rayé d’un trait, tout est à la nouveauté, à la surprise, à l’inconnu. Le dehors ne signifie plus rien. Et même, suprême paradoxe, les dimensions du volume n’ont plus de sens parce qu’une dimmension vient de s’ouvrir : la dimension d’intimité.» La poétique de l’espace de Gaston Bachelard
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Traverser un monde imaginaire pour rejoindre son chez-soi. Pour moi, les cheminements permettent d’abord de prolonger le seuil d’entrée et ensuite de découvrir les lieux différemment. Par le biais d’une modélisation de deux berges, je mets en place plusieurs scénarios de création d’antichambre. 14
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A travers les voiles...
«Dès la premiéres marches le monde du devant s’évanouit pour laisser découvrir dans la transparence un univers arriere encore plus immense» La poétique de l’espace de Gaston Bachelard 22
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Animaux “Les animaux sont une partie aussi importante de la nature que les arbres, l’herbe et les fleurs. Le contact avec les animaux peut jouer un rôle dans le développement émotionnel d’un enfant.”
Extrait de A Pattern Language de Christopher Alexander, Sara Ishikawa et Murray Silverstein, 1977
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Entre les feuilles ... Pour Dominique Spinette «L’arbre est un archétype de l’architecture, la forme idéal de ce qui fonde un lieu... L’espace naît des relations de proximité entre ces différents éléments. On pourrait s’y asseoir à l’abri et regarder au-dehors. Ce lieu possède les attributs d’une piéce.» Au cours de mes recherches à Grenade et à Toulouse, j’ai pu observer que la végétation, qu’elle soit grande ou petite, joue un rôle dans les espace de l’entrée. Les plantes marquent le seuil, composent et allongent l’espace de transition.
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Chambre en plein air “Un jardin est l’endroit pour se couché dans l’herbe, balançant, croquet, fleurs croissantes, jetant une boule pour le chien. Mais il ya une autre façon d’être à l’extérieur: et ses besoins ne sont pas satisfaits par le jardin du tout. Pour certaines humeurs, certains moments de la journée, certains types d’amitié, les gens ont besoin d’un endroit pour manger, de s’asseoir dans des vêtements formels, de boire, de parler ensemble, d’être immobile, et pourtant à l’extérieur. Ils ont besoin d’une chambre en plein air, une chambre littéral extérieure - un espace partiellement clos, à l’extérieur, mais assez comme une chambre pour que les gens se comportent là comme ils le font dans les chambres, mais avec les beautés du soleil, du vent, du bruissement des feuilles, et des grillons.”
Extrait de A Pattern Language de Christopher Alexander, Sara Ishikawa et Murray Silverstein, 1977
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Entre intérieur et extérieur ... «Le seuil est la clé de la transition et de la connexion entre des zones soumises à des prétentions territoriale différentes, et en tnat que lieu à part entière, il constitue la condition spatiale de la rencontre et du dialogue entre des espacesde nature différente. L’enjeu est ici la rencontre et la reconciliation de la rue et du dommaine privé.» Leçon d’architectue de Herman Hertsberger
Les espaces de transition, ou antichambre comme je les nomme , fabriquent des piéces de vie à part entiére. Plusieurs éléments la composent, comme les cheminements, les voiles, la végétation et encore bien d’autres composants.
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Bord du bâtiment « Un bâtiment est le plus souvent considéré comme quelque chose qui se tourne vers l’intérieur - vers ses pièces. Les gens ne pensent pas souvent à un bâtiment comme quelque chose qui doit aussi être orienté vers l’extérieur. Assurez-vous que vous traitez le bord du bâtiment comme une «chose», un «lieu», une zone avec le volume, pas une ligne ou une interface qui n’a pas d’épaisseur. Crénelez le bord de la construction avec des lieux qui invitent les gens à s’arrêter. Faire des endroits qui ont la profondeur et une couverture, des endroits pour s’asseoir, maigre et marcher, en particulier à ces points le long du périmètre qui ont un regard sur la vie extérieure.»
Extrait de A Pattern Language de Christopher Alexander, Sara Ishikawa et Murray Silverstein, 1977
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Un entre deux, intérieur et extérieur, Ou les espaces intermédiaires se dessinent. Ils se composent avec ou pour les habitants, Et deviennent createur d’événements du quotidien. Appelés antichambre, Ils sont finalement le lieu de vie principal. D’abord, je les découvre au fil de mes pas, La déambulation est une premiere limite à franchir. Ensuite, les voiles dissimules ces piéces de vie. En créant de nouveaux usages. La végétation marque le début de ces antichambre En adoucissant la brutalité de l’entrée. Ainsi le seuil est modelé au fil du temps, Et au fil des habitants qui se succédent.
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Sources
La poétique de l’espace de Gaston Bachelard
A Pattern Language de Christopher Alexander, Sara Ishikawa et Murray Silverstein, 1977
Leçon d’architecture de Herman Hertzberger
L’apprentissage du regard de Dominique Spinetta
Les villes invisibles d’Italo Calvino
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