L'ÉQUIPE DE FRANCE A' LES CHAMPIONNATS DE FRANCE JEUNES BENJAMIN SENE
N°803 - JUIN2014 - WWW.FFBB.COM
TROPHÉE COUPE DE FRANCE FÉMININ >
COUPE DE FRANCE U17 FÉMININS >
REZÉ SANS TREMBLER
LYON PUISSANCE ÉMERGENTE
Par Julien Guérineau
Par Julien Guérineau
Trois ans après une première participation à la finale du Trophée Coupe de France, le Basket Club Saint-Paul Rezé n’a pas laissé passer sa chance d’inscrire son nom au palmarès.
14 BASKETBALLMAGAZINE
nous avons une équipe en NF1, une NF2, des cadettes France." En 2009/10, Rezé avait brièvement goûté au deuxième échelon national. Depuis, le club a continué de grandir et s’il ne vise pas d’accéder en Ligue Féminine, l’antichambre semble un terrain de jeu idéal pour poursuivre son développement : "Un succès comme celuilà mobilise les gens et aide les dirigeants qui sont à la recherche de sponsors. Pour notre dernier match de championnat nous avions par exemple 1000 personnes dans la salle. L’équipe fanion doit être un moteur pour le club. Nous sommes dans une ville avec beaucoup d’équipes et quand on n’est pas sur le devant de la scène, on nous oublie rapidement. Chez nous, quand on n’est pas ambitieux, on meurt." Elodie Tadeuszak
Photos Bellenger/IS/FFBB
Jusqu’à ce week-end de mai, le BCSP Rezé n’avait pas fait d’étincelles cette saison. 7e de la poule B de NF1 avec un bilan équilibré (11 victoires-11 défaites), les joueuses de Rodolphe Manhe n’ont jamais trouvé leur rythme de croisière pour se mêler à la lutte avec les meilleurs, alternant l’excellent et le médiocre. "Nous avions une revanche à prendre par rapport à la saison que l’on a passée", admettait aisément le coach, médaille autour du cou. "Humainement comme sportivement il y a eu des choses compliquées. Ce trophée rattrape tout. C’était un objectif pour le club et c’est très positif pour les dirigeants." En 2011, le club avait fait le déplacement à Bercy mais s’était incliné face à l’US Laveyron. Quatre joueuses rescapées de cette aventure ont évolué sur le parquet de Coubertin et l’expérience a visiblement porté ses fruits, Rezé dominant la rencontre de la tête et des épaules pour s’imposer de 18 longueurs, 71-53. De quoi rapidement oublier la déception de ne pas avoir rallié les playoffs. Sans match officiel pendant plus d’un mois, Rezé avait trouvé en La Roche Vendée (qualifiée pour le Final Four LF2), un sparring-partner idéal pour se mettre en condition. Alors que Geispolsheim semblait envahi par l’émotion, leurs adversaires s’appuyaient sur une belle adresse pour assommer la finale dès le premier quarttemps (+18). Milica Paligoric bien contrôlée sous le cercle, l’adresse de Justine Loubet et Elodie Tadeuszak de loin (8/13 à trois-points) a fait la différence. "Notre qualification pour la finale à Bercy il y a trois ans avait créé une grosse dynamique dans le club", explique Rodolphe Manhe. "Nous souhaiterions retourner en Ligue 2. Le club se structure. Il y a quelques années nous étions en R1 et aujourd’hui
Éliminées au premier tour l’an passé, les cadettes du Lyon BF ont pris leur revanche de la plus belle des manières et positionnent leur club comme une potentielle place forte du basket féminin. A l’ombre de Bourges, Tarbes, Mondeville ou Montpellier, le club de Lyon Basket Féminin monte en puissance au niveau de la formation. Les cadettes lyonnaises ont validé leur nouveau statut à Coubertin en prenant le dessus sur Bourges. Longtemps dominatrices elles auront malgré tout connu une belle frayeur dans les dernières minutes avant que Johanna Muzet (10 pts) et Evita Herminjard (17 pts) ne donnent de l’air à leur équipe. Parties avec des ambitions limitées en début de saison, les protégées de Mattias Manca ont rapidement dépassé les attentes de leur entraîneur. "Je suis très fier de mes joueuses. Nous avons un groupe de 18 qu’on met parfois plus bas que terre aux entraînements et elles répondent toujours présentes dans l’état d’esprit et dans l’investissement. L’objectif initial était de se maintenir en première division U17 et de finir dans le top 5 en NF2. Cela a été rapidement fait ce qui nous a permis de leur dire d’en profiter au maximum." Libérées de toute pression, les joueuses ont pu développer efficacement un basket basé sur une grosse présence au rebond (53-31 en finale, 22 prises pour la paire Axelle Rousseau-Ambre Goetgheluck) et du jeu rapide. A quelques très rares exceptions, les recrues du centre de formation sont originaires de la région. Par choix politiques mais également pour s’adapter à des conditions d’hébergement pas encore irréprochables. "Notre objectif avec Frédéric Bergé était d’en faire un des meilleurs de France avec un recrutement très régional réalisé dans le bassin lyonnais", insiste Mattias Manca. "Ce n’est pas toujours évident car nous ne disposons pas des structures de Bourges, Montpellier ou
Mondeville. Nos joueuses sont scolarisées dans 4-5 lycées différents, logées dans 2 internats différents alors que d’autre vivent encore chez leurs parents." Une réalité qui n’empêche pas les deux responsables techniques de se montrer particulièrement exigeants sportivement comme scolairement. "Notre credo est de dire aux filles : soyez championnes de votre vie avant d’être championnes de basket." La méthode porte visiblement ses fruits avec une participation au Final Four cadettes l’an passé et la victoire en Coupe cette saison. "Quand le centre de formation a ouvert, nous avions dix CV sur nos tables. Aujourd’hui nous en avons reçu une centaine", sourit Mattias Manca qui sait que désormais le challenge sera de se maintenir au sommet dans la durée.
Evita Herminjard Photos Bellenger/IS/FFBB
JUIN2014 15
TROPHÉE COUPE DE FRANCE FÉMININ >
COUPE DE FRANCE U17 FÉMININS >
REZÉ SANS TREMBLER
LYON PUISSANCE ÉMERGENTE
Par Julien Guérineau
Par Julien Guérineau
Trois ans après une première participation à la finale du Trophée Coupe de France, le Basket Club Saint-Paul Rezé n’a pas laissé passer sa chance d’inscrire son nom au palmarès.
14 BASKETBALLMAGAZINE
nous avons une équipe en NF1, une NF2, des cadettes France." En 2009/10, Rezé avait brièvement goûté au deuxième échelon national. Depuis, le club a continué de grandir et s’il ne vise pas d’accéder en Ligue Féminine, l’antichambre semble un terrain de jeu idéal pour poursuivre son développement : "Un succès comme celuilà mobilise les gens et aide les dirigeants qui sont à la recherche de sponsors. Pour notre dernier match de championnat nous avions par exemple 1000 personnes dans la salle. L’équipe fanion doit être un moteur pour le club. Nous sommes dans une ville avec beaucoup d’équipes et quand on n’est pas sur le devant de la scène, on nous oublie rapidement. Chez nous, quand on n’est pas ambitieux, on meurt." Elodie Tadeuszak
Photos Bellenger/IS/FFBB
Jusqu’à ce week-end de mai, le BCSP Rezé n’avait pas fait d’étincelles cette saison. 7e de la poule B de NF1 avec un bilan équilibré (11 victoires-11 défaites), les joueuses de Rodolphe Manhe n’ont jamais trouvé leur rythme de croisière pour se mêler à la lutte avec les meilleurs, alternant l’excellent et le médiocre. "Nous avions une revanche à prendre par rapport à la saison que l’on a passée", admettait aisément le coach, médaille autour du cou. "Humainement comme sportivement il y a eu des choses compliquées. Ce trophée rattrape tout. C’était un objectif pour le club et c’est très positif pour les dirigeants." En 2011, le club avait fait le déplacement à Bercy mais s’était incliné face à l’US Laveyron. Quatre joueuses rescapées de cette aventure ont évolué sur le parquet de Coubertin et l’expérience a visiblement porté ses fruits, Rezé dominant la rencontre de la tête et des épaules pour s’imposer de 18 longueurs, 71-53. De quoi rapidement oublier la déception de ne pas avoir rallié les playoffs. Sans match officiel pendant plus d’un mois, Rezé avait trouvé en La Roche Vendée (qualifiée pour le Final Four LF2), un sparring-partner idéal pour se mettre en condition. Alors que Geispolsheim semblait envahi par l’émotion, leurs adversaires s’appuyaient sur une belle adresse pour assommer la finale dès le premier quarttemps (+18). Milica Paligoric bien contrôlée sous le cercle, l’adresse de Justine Loubet et Elodie Tadeuszak de loin (8/13 à trois-points) a fait la différence. "Notre qualification pour la finale à Bercy il y a trois ans avait créé une grosse dynamique dans le club", explique Rodolphe Manhe. "Nous souhaiterions retourner en Ligue 2. Le club se structure. Il y a quelques années nous étions en R1 et aujourd’hui
Éliminées au premier tour l’an passé, les cadettes du Lyon BF ont pris leur revanche de la plus belle des manières et positionnent leur club comme une potentielle place forte du basket féminin. A l’ombre de Bourges, Tarbes, Mondeville ou Montpellier, le club de Lyon Basket Féminin monte en puissance au niveau de la formation. Les cadettes lyonnaises ont validé leur nouveau statut à Coubertin en prenant le dessus sur Bourges. Longtemps dominatrices elles auront malgré tout connu une belle frayeur dans les dernières minutes avant que Johanna Muzet (10 pts) et Evita Herminjard (17 pts) ne donnent de l’air à leur équipe. Parties avec des ambitions limitées en début de saison, les protégées de Mattias Manca ont rapidement dépassé les attentes de leur entraîneur. "Je suis très fier de mes joueuses. Nous avons un groupe de 18 qu’on met parfois plus bas que terre aux entraînements et elles répondent toujours présentes dans l’état d’esprit et dans l’investissement. L’objectif initial était de se maintenir en première division U17 et de finir dans le top 5 en NF2. Cela a été rapidement fait ce qui nous a permis de leur dire d’en profiter au maximum." Libérées de toute pression, les joueuses ont pu développer efficacement un basket basé sur une grosse présence au rebond (53-31 en finale, 22 prises pour la paire Axelle Rousseau-Ambre Goetgheluck) et du jeu rapide. A quelques très rares exceptions, les recrues du centre de formation sont originaires de la région. Par choix politiques mais également pour s’adapter à des conditions d’hébergement pas encore irréprochables. "Notre objectif avec Frédéric Bergé était d’en faire un des meilleurs de France avec un recrutement très régional réalisé dans le bassin lyonnais", insiste Mattias Manca. "Ce n’est pas toujours évident car nous ne disposons pas des structures de Bourges, Montpellier ou
Mondeville. Nos joueuses sont scolarisées dans 4-5 lycées différents, logées dans 2 internats différents alors que d’autre vivent encore chez leurs parents." Une réalité qui n’empêche pas les deux responsables techniques de se montrer particulièrement exigeants sportivement comme scolairement. "Notre credo est de dire aux filles : soyez championnes de votre vie avant d’être championnes de basket." La méthode porte visiblement ses fruits avec une participation au Final Four cadettes l’an passé et la victoire en Coupe cette saison. "Quand le centre de formation a ouvert, nous avions dix CV sur nos tables. Aujourd’hui nous en avons reçu une centaine", sourit Mattias Manca qui sait que désormais le challenge sera de se maintenir au sommet dans la durée.
Evita Herminjard Photos Bellenger/IS/FFBB
JUIN2014 15
COUPE DE FRANCE FÉMININE TROPHÉE JOË JAUNAY >
TROPHÉE COUPE DE FRANCE MASCULIN >
TROPHÉE D’ADIEU
LES INVINCIBLES (OU PRESQUE)
Par Julien Guérineau
Par Julien Guérineau
A 31 ans Emmeline Ndongue s’apprête à mettre un terme à sa carrière. Avec l’aide de ses coéquipières elle comptait bien collectionner les trophées avant de raccrocher. Mais en cette fin de saison, Bourges est en mission avec, comme si cela était vraiment nécessaire, un supplément de motivation. A l’occasion du Final Eight de l’Euroligue, Emmeline Ndongue avait pris la décision d’annoncer sa retraite. Quintuple championne de France, l’incontournable pivot de l’Équipe de France posait ainsi une date précise sur une fin de parcours à laquelle elle réfléchissait depuis quelques temps déjà : "Mon corps est abîmé, usé. La tête aussi. Je le sens et je le répète : c’est une décision mûrement réfléchie. Je ne veux plus me faire mal… Pour l’annoncer il ne fallait pas que ce soit trop tard ni trop tôt afin de ne pas corriger. Le timing était parfait et les filles m’ont offert ce que je voulais : des finales à gogo." Une situation qui provoque un surplus d’émotion pour une joueuse se décrivant comme ayant la larme facile : "Quand j’ai entendu la Marseillaise, déjà qu’en général cela
16 BASKETBALLMAGAZINE
me fait quelque chose, là les larmes ont coulé. Pareil à une minute de la fin et +9, je pleure à nouveau. Mais je le vis bien parce que ça se termine bien." Et d’autant mieux que l’intérieure berruyère demeure d’une redoutable efficacité dans son rôle : 14 points à 6/7, 6 rebonds et 2 passes décisives pour 19 d’évaluation en 24 minutes. Il aura fallu une Endéné Miyem très inspirée offensivement pour lui souffler le titre de MVP (20 pts). "Je peux encore apporter à l’équipe et c’est important pour moi", estime Ndongue. "Je sais que tout ce que je peux encore donner, je vais le donner. Et derrière ce sera terminé. Je serais débarrassée."
Photos Bellenger/IS/FFBB
24 mars dernier les espoirs de l’ASVEL s’imposent 79-71, à domicile, face au BCM. Pour les espoirs gravelinois c’est la fin d’une série de 23 succès consécutifs en championnat qui dure depuis le coup d’envoi de la saison, le 5 octobre. "Nous avons eu un peu peur quand nous avons perdu le premier match mais très vite ils sont repartis, ils sont habités par l’envie de gagner", sourit Julien Mahe, élu meilleur entraîneur des centres de formation. Ses troupes ont mis un point d’honneur à terminer leur parcours sur six succès de rang et ont rallié la finale du Trophée Coupe de France au terme d’un parcours compliqué. Les Maritimes ont ainsi éliminé Caen, l’ogre de NM2, parvenant à préserver de justesse un maigre pécule fruit de leur avantage de 7 points au coup d’envoi
Photos Bellenger/IS/FFBB
Quatre ans. Une simple parenthèse pour beaucoup de clubs. Une éternité pour Bourges. Les Berruyères ne sont pas très patientes de nature. Éliminées en demi-finales en 2011 et 2013, battues en finale en 2012, elles ont mis un terme avec autorité à cette mauvaise série face à Villeneuve d’Ascq et reconquis un trophée remporté pour la sixième fois sur les dix dernières éditions. une première étape avant de conclure une saison marquée par une nouvelle première place de la phase régulière en LFB et par une qualification pour le dernier carré en Euroligue. Équipe surprise de cette campagne, l’ESBVA n’avait pas toutes les armes pour lutter face à l’ogre et a dû baisser pavillon en demi-finale des playoffs puis à Coubertin. Trois défaites en l’espace de 15 jours qui ne doivent pas faire oublier un parcours remarquable en France et une demi-finale en Eurocoupe.
Déjà vainqueur en 2013, les espoirs du BCM Gravelines Dunkerque ont doublé la mise en dominant le Pays d’Aix Basket en finale du Trophée Coupe de France.
Séraphin Saumont
(56-55). En avril ils disputent trois matches en trois jours (!) et parviennent, d’un souffle, à se qualifier pour la finale à Paris. "Nous sommes les premiers surpris. Mais une dynamique s’est mise en place", se félicite leur entraîneur. "Mes joueurs ont une compréhension du basket hors normes pour des garçons de leur âge." Le collectif nordiste est en effet particulièrement impressionnant et la profondeur du banc permet au BCM de miser sur un engagement physique et athlétique de tous les instants qui finit par peser sur ses adversaires. "Le mot d’ordre c’est de faire craquer les équipes physiquement", explique Charly Maraux, un des sept éléments ayant participé au doublé. Après plus de deux ans et demi de galère liés des blessures à répétition au genou, l’ancien meneur de l’Équipe de France U16 et du Centre Fédéral retrouve ses sensations et offre aux espoirs
une arme de plus au sein d’un ensemble très équilibré : "Cela fait deux ans qu’on travaille ensemble. Le championnat espoirs n’est pas très connu mais en restant invaincus aussi longtemps puis en allant en finale, cela offre un coup de projecteur sur nous qui fait plaisir… Malgré le changement de coach on a vite compris sa méthode et le collectif a fait la différence. Axel Bouteille a été élu MVP du championnat espoirs alors que chez nous il n’y a pas de gros scoreur." Cependant quelques individualités se détachent et devraient rapidement s’exprimer en professionnel à l’image du duo de dernières années William Howard-Hugo Dumortier (30 pts en finale) ou encore l’intérieur Séraphin Saumont (22 pts, 14 rbds). "C’est une très belle saison qui peut devenir exceptionnelle", insistait d’ailleurs ce dernier en quittant Coubertin, lorgnant déjà sur un dernier titre au Trophée du Futur.
JUIN2014 17
COUPE DE FRANCE FÉMININE TROPHÉE JOË JAUNAY >
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TROPHÉE D’ADIEU
LES INVINCIBLES (OU PRESQUE)
Par Julien Guérineau
Par Julien Guérineau
A 31 ans Emmeline Ndongue s’apprête à mettre un terme à sa carrière. Avec l’aide de ses coéquipières elle comptait bien collectionner les trophées avant de raccrocher. Mais en cette fin de saison, Bourges est en mission avec, comme si cela était vraiment nécessaire, un supplément de motivation. A l’occasion du Final Eight de l’Euroligue, Emmeline Ndongue avait pris la décision d’annoncer sa retraite. Quintuple championne de France, l’incontournable pivot de l’Équipe de France posait ainsi une date précise sur une fin de parcours à laquelle elle réfléchissait depuis quelques temps déjà : "Mon corps est abîmé, usé. La tête aussi. Je le sens et je le répète : c’est une décision mûrement réfléchie. Je ne veux plus me faire mal… Pour l’annoncer il ne fallait pas que ce soit trop tard ni trop tôt afin de ne pas corriger. Le timing était parfait et les filles m’ont offert ce que je voulais : des finales à gogo." Une situation qui provoque un surplus d’émotion pour une joueuse se décrivant comme ayant la larme facile : "Quand j’ai entendu la Marseillaise, déjà qu’en général cela
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me fait quelque chose, là les larmes ont coulé. Pareil à une minute de la fin et +9, je pleure à nouveau. Mais je le vis bien parce que ça se termine bien." Et d’autant mieux que l’intérieure berruyère demeure d’une redoutable efficacité dans son rôle : 14 points à 6/7, 6 rebonds et 2 passes décisives pour 19 d’évaluation en 24 minutes. Il aura fallu une Endéné Miyem très inspirée offensivement pour lui souffler le titre de MVP (20 pts). "Je peux encore apporter à l’équipe et c’est important pour moi", estime Ndongue. "Je sais que tout ce que je peux encore donner, je vais le donner. Et derrière ce sera terminé. Je serais débarrassée."
Photos Bellenger/IS/FFBB
24 mars dernier les espoirs de l’ASVEL s’imposent 79-71, à domicile, face au BCM. Pour les espoirs gravelinois c’est la fin d’une série de 23 succès consécutifs en championnat qui dure depuis le coup d’envoi de la saison, le 5 octobre. "Nous avons eu un peu peur quand nous avons perdu le premier match mais très vite ils sont repartis, ils sont habités par l’envie de gagner", sourit Julien Mahe, élu meilleur entraîneur des centres de formation. Ses troupes ont mis un point d’honneur à terminer leur parcours sur six succès de rang et ont rallié la finale du Trophée Coupe de France au terme d’un parcours compliqué. Les Maritimes ont ainsi éliminé Caen, l’ogre de NM2, parvenant à préserver de justesse un maigre pécule fruit de leur avantage de 7 points au coup d’envoi
Photos Bellenger/IS/FFBB
Quatre ans. Une simple parenthèse pour beaucoup de clubs. Une éternité pour Bourges. Les Berruyères ne sont pas très patientes de nature. Éliminées en demi-finales en 2011 et 2013, battues en finale en 2012, elles ont mis un terme avec autorité à cette mauvaise série face à Villeneuve d’Ascq et reconquis un trophée remporté pour la sixième fois sur les dix dernières éditions. une première étape avant de conclure une saison marquée par une nouvelle première place de la phase régulière en LFB et par une qualification pour le dernier carré en Euroligue. Équipe surprise de cette campagne, l’ESBVA n’avait pas toutes les armes pour lutter face à l’ogre et a dû baisser pavillon en demi-finale des playoffs puis à Coubertin. Trois défaites en l’espace de 15 jours qui ne doivent pas faire oublier un parcours remarquable en France et une demi-finale en Eurocoupe.
Déjà vainqueur en 2013, les espoirs du BCM Gravelines Dunkerque ont doublé la mise en dominant le Pays d’Aix Basket en finale du Trophée Coupe de France.
Séraphin Saumont
(56-55). En avril ils disputent trois matches en trois jours (!) et parviennent, d’un souffle, à se qualifier pour la finale à Paris. "Nous sommes les premiers surpris. Mais une dynamique s’est mise en place", se félicite leur entraîneur. "Mes joueurs ont une compréhension du basket hors normes pour des garçons de leur âge." Le collectif nordiste est en effet particulièrement impressionnant et la profondeur du banc permet au BCM de miser sur un engagement physique et athlétique de tous les instants qui finit par peser sur ses adversaires. "Le mot d’ordre c’est de faire craquer les équipes physiquement", explique Charly Maraux, un des sept éléments ayant participé au doublé. Après plus de deux ans et demi de galère liés des blessures à répétition au genou, l’ancien meneur de l’Équipe de France U16 et du Centre Fédéral retrouve ses sensations et offre aux espoirs
une arme de plus au sein d’un ensemble très équilibré : "Cela fait deux ans qu’on travaille ensemble. Le championnat espoirs n’est pas très connu mais en restant invaincus aussi longtemps puis en allant en finale, cela offre un coup de projecteur sur nous qui fait plaisir… Malgré le changement de coach on a vite compris sa méthode et le collectif a fait la différence. Axel Bouteille a été élu MVP du championnat espoirs alors que chez nous il n’y a pas de gros scoreur." Cependant quelques individualités se détachent et devraient rapidement s’exprimer en professionnel à l’image du duo de dernières années William Howard-Hugo Dumortier (30 pts en finale) ou encore l’intérieur Séraphin Saumont (22 pts, 14 rbds). "C’est une très belle saison qui peut devenir exceptionnelle", insistait d’ailleurs ce dernier en quittant Coubertin, lorgnant déjà sur un dernier titre au Trophée du Futur.
JUIN2014 17
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DES BLEUS AZURS
LA JSF REINE DE COUBERTIN
Par Julien Guérineau
Par Julien Guérineau
Une des meilleures équipes U18 en France, l’Olympique d’Antibes a profité de l’expérience emmagasinée par ses plus jeunes éléments en championnat pour s’offrir la Coupe.
En mai 2012, à 26 ans, Trenton Meacham annonçait à la surprise générale son intention de mettre un terme à sa carrière de basketteur, après seulement trois saisons professionnelles. L’Américain reviendra finalement sur cette décision pour s’engager avec Nanterre. Avec la JSF, Meacham a décroché le titre de champion de France et a conclu son aventure banlieusarde sur un trophée de MVP de la finale de la Coupe de France. Désormais, les plus grands clubs européens se penchent sur son cas. Son parcours est étonnant tout comme celui de la JSF qui a longtemps fait rêver la France du basket en début de saison en Euroleague mais qui aurait pu repartir les mains vides. "Toute l’année nous avons eu peur de repartir bredouilles et cela s’est traduit par de l’impatience au détriment du jeu", père Laurent. "J’ai hésité et finalement j’ai arrêté le volley il y a un an", sourit Killian. "Mais j’ai choisi le basket pour Kim. Je regardais ses matches et cela me faisait vraiment envie." La ressemblance au même âge est évidente avec l’intérieur de Murcie mais le cadet est en revanche plus abouti techniquement. "J’espère être plus grand que lui… et aussi costaud. C’est pour ça que je vais partir d’ailleurs, pour devenir plus physique." C’est au Bois de Vincennes que cet intriguant prospect poursuivra son parcours avant de sans doute traverser l’Atlantique une fois le baccalauréat en poche : "Comme mes frères j’ai envie d’aller aux Etats-Unis pour poursuivre mes études parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer dans le sport." Killian Tillie
Photos Bellenger/IS/FFBB
Dominer chez les jeunes n’est pas une nouveauté pour David Morabito. Comme joueur, le jeune entraîneur des Sharks (27 ans) a en effet remporté à trois reprises le championnat de France espoirs avec le SLUC Nancy ainsi qu’une Coupe de France cadets, sur le parquet de Bercy. Il a visiblement su transmettre de bonnes ondes à ces protégés. Malgré un spectaculaire festival longue distance de Meven Le Douarin (9/11 à troispoints), les Azuréens ont su aller chercher près du cercle les paniers pour se détacher dans le money-time. Un succès qui valide un mode de fonctionnement bien rodé : "Nous ne faisons jouer que les joueurs de première et deuxième année en première phase U18", explique Morabito. "Ensuite on leur fait comprendre que les meilleurs joueront. Cela augmente leur niveau de compétitivité." La Coupe de France concernant les U17, ce sont ces éléments qui ont conquis le titre, une première pour Antibes depuis 1966. "Ce titre est vraiment pour mes joueurs parce que nous n’avons pas eu un mot sur le site du club, pas un mot sur les réseaux sociaux et pas un mot dans la presse locale", regrettait le coach en conférence de presse. Après les minimes en 2012 et les juniors en 2013, Antibes confirme donc qu’il est un club sur lequel compter en matière de formation. Le joueur le plus en vue à Coubertin, Killian Tillie (16 pts, 9 rbds, 3 pds), intègrera d’ailleurs le Centre Fédéral à la rentrée et a porté le maillot de l’Équipe de France U16 lors du tournoi de Sakarya en février dernier. La poursuite d’une tradition familiale puisque son frère Kim (2,08 m) a fêté ses premières sélections chez les A en 2013 et que son autre frère Kevin défend les couleurs tricolores en volley, sous les ordres de son
Moins d’un an après avoir remporté le titre de champion de France sur ce même parquet, la JSF a conquis la Coupe de France (55-50), effaçant quelque peu la déception de ne pas avoir rallié les playoffs. admettait aisément leur entraîneur, Pascal Donnadieu. Même le coach des vaincus, Alain Weisz, soulignait avec élégance la qualité du parcours de ses adversaires : "Tout le monde a envie de revoir Nanterre en coupe d’Europe l’an prochain. Cette équipe n’a pas triché une seule seconde et en a pâti en championnat." Eliminée des playoffs lors de la dernière journée, la JSF n’a pas eu l’occasion de défendre son titre. Mais la Coupe remportée à Coubertin "crédibilise encore plus le club" estime son Président Jean Donnadieu. "C’est très fort", ajoute son fils. "Il faut se rappeler de l’histoire de Nanterre avec la Coupe de France. Nous courons après cette coupe depuis 2007 lorsque nous avions perdu en finale contre Pau, déjà tout contents d’y être. En 2008 nous sommes encore en demi-finale, en
2012 en finale. Pour l’ensemble de notre œuvre c’est pas mal de la ramener." Face au SLUC, la JSF est loin d’avoir signé sa plus belle partition. De briques en tirs ratés elle a longtemps cru que la victoire lui échapperait avant qu’un tir primé de David Lighty ne mette fin à un trou noir de six minutes et initie un 17-5 décisif dans une ambiance totalement survoltée. Pour une équipe en fin de cycle qui devrait être largement remaniée cet été, il s’agissait là du plus beau des adieux : "Je ressens beaucoup de fierté et de soulagement", savourait Johan Passave Ducteil. "Ce n’est pas le plus beau match de la saison mais c’était un combat d’hommes. On ne voulait pas que ce soit la saison des regrets. Bien sûr les playoffs ont commencé sans nous mais avec le trophée on pourra partir en vacances sereinement."
Trenton Meacham Photos Bellenger/IS/FFBB
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JUIN2014 19
COUPE DE FRANCE U17 MASCULINS >
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DES BLEUS AZURS
LA JSF REINE DE COUBERTIN
Par Julien Guérineau
Par Julien Guérineau
Une des meilleures équipes U18 en France, l’Olympique d’Antibes a profité de l’expérience emmagasinée par ses plus jeunes éléments en championnat pour s’offrir la Coupe.
En mai 2012, à 26 ans, Trenton Meacham annonçait à la surprise générale son intention de mettre un terme à sa carrière de basketteur, après seulement trois saisons professionnelles. L’Américain reviendra finalement sur cette décision pour s’engager avec Nanterre. Avec la JSF, Meacham a décroché le titre de champion de France et a conclu son aventure banlieusarde sur un trophée de MVP de la finale de la Coupe de France. Désormais, les plus grands clubs européens se penchent sur son cas. Son parcours est étonnant tout comme celui de la JSF qui a longtemps fait rêver la France du basket en début de saison en Euroleague mais qui aurait pu repartir les mains vides. "Toute l’année nous avons eu peur de repartir bredouilles et cela s’est traduit par de l’impatience au détriment du jeu", père Laurent. "J’ai hésité et finalement j’ai arrêté le volley il y a un an", sourit Killian. "Mais j’ai choisi le basket pour Kim. Je regardais ses matches et cela me faisait vraiment envie." La ressemblance au même âge est évidente avec l’intérieur de Murcie mais le cadet est en revanche plus abouti techniquement. "J’espère être plus grand que lui… et aussi costaud. C’est pour ça que je vais partir d’ailleurs, pour devenir plus physique." C’est au Bois de Vincennes que cet intriguant prospect poursuivra son parcours avant de sans doute traverser l’Atlantique une fois le baccalauréat en poche : "Comme mes frères j’ai envie d’aller aux Etats-Unis pour poursuivre mes études parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer dans le sport." Killian Tillie
Photos Bellenger/IS/FFBB
Dominer chez les jeunes n’est pas une nouveauté pour David Morabito. Comme joueur, le jeune entraîneur des Sharks (27 ans) a en effet remporté à trois reprises le championnat de France espoirs avec le SLUC Nancy ainsi qu’une Coupe de France cadets, sur le parquet de Bercy. Il a visiblement su transmettre de bonnes ondes à ces protégés. Malgré un spectaculaire festival longue distance de Meven Le Douarin (9/11 à troispoints), les Azuréens ont su aller chercher près du cercle les paniers pour se détacher dans le money-time. Un succès qui valide un mode de fonctionnement bien rodé : "Nous ne faisons jouer que les joueurs de première et deuxième année en première phase U18", explique Morabito. "Ensuite on leur fait comprendre que les meilleurs joueront. Cela augmente leur niveau de compétitivité." La Coupe de France concernant les U17, ce sont ces éléments qui ont conquis le titre, une première pour Antibes depuis 1966. "Ce titre est vraiment pour mes joueurs parce que nous n’avons pas eu un mot sur le site du club, pas un mot sur les réseaux sociaux et pas un mot dans la presse locale", regrettait le coach en conférence de presse. Après les minimes en 2012 et les juniors en 2013, Antibes confirme donc qu’il est un club sur lequel compter en matière de formation. Le joueur le plus en vue à Coubertin, Killian Tillie (16 pts, 9 rbds, 3 pds), intègrera d’ailleurs le Centre Fédéral à la rentrée et a porté le maillot de l’Équipe de France U16 lors du tournoi de Sakarya en février dernier. La poursuite d’une tradition familiale puisque son frère Kim (2,08 m) a fêté ses premières sélections chez les A en 2013 et que son autre frère Kevin défend les couleurs tricolores en volley, sous les ordres de son
Moins d’un an après avoir remporté le titre de champion de France sur ce même parquet, la JSF a conquis la Coupe de France (55-50), effaçant quelque peu la déception de ne pas avoir rallié les playoffs. admettait aisément leur entraîneur, Pascal Donnadieu. Même le coach des vaincus, Alain Weisz, soulignait avec élégance la qualité du parcours de ses adversaires : "Tout le monde a envie de revoir Nanterre en coupe d’Europe l’an prochain. Cette équipe n’a pas triché une seule seconde et en a pâti en championnat." Eliminée des playoffs lors de la dernière journée, la JSF n’a pas eu l’occasion de défendre son titre. Mais la Coupe remportée à Coubertin "crédibilise encore plus le club" estime son Président Jean Donnadieu. "C’est très fort", ajoute son fils. "Il faut se rappeler de l’histoire de Nanterre avec la Coupe de France. Nous courons après cette coupe depuis 2007 lorsque nous avions perdu en finale contre Pau, déjà tout contents d’y être. En 2008 nous sommes encore en demi-finale, en
2012 en finale. Pour l’ensemble de notre œuvre c’est pas mal de la ramener." Face au SLUC, la JSF est loin d’avoir signé sa plus belle partition. De briques en tirs ratés elle a longtemps cru que la victoire lui échapperait avant qu’un tir primé de David Lighty ne mette fin à un trou noir de six minutes et initie un 17-5 décisif dans une ambiance totalement survoltée. Pour une équipe en fin de cycle qui devrait être largement remaniée cet été, il s’agissait là du plus beau des adieux : "Je ressens beaucoup de fierté et de soulagement", savourait Johan Passave Ducteil. "Ce n’est pas le plus beau match de la saison mais c’était un combat d’hommes. On ne voulait pas que ce soit la saison des regrets. Bien sûr les playoffs ont commencé sans nous mais avec le trophée on pourra partir en vacances sereinement."
Trenton Meacham Photos Bellenger/IS/FFBB
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JUIN2014 19
CAHIERS DE L’ENTRAÎNEUR ATTAQUE DES DÉFENSES DE ZONE - 2ÈME PARTIE
Pour suivre l’actualité des clubs et des équipes de France, revivre les moments historiques du basket ou encore retrouver des conseils techniques et pratiques.
PERFECTIONNER LA PRISE DE DÉCISION SANS BALLON Lorsque la défense anticipe sur le short corner, l’objectif est de trouver le cœur de raquette ou le poste haut avec 3.
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Enfin si la défense se concentre dans la zone réservée, la troisième intention tactique intéresse la skip passe sur 2 protégée par le poste 5.
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CONCLUSION :
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C. AUTRE UTILISATION DU SHORT CORNER 2
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Ce mouvement permet à la fois de valoriser le poste 2 autour de ces compé-
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tences dans les tirs longues distance mais surtout
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d’affaiblir la défense sous la cible en utilisant le short corner après l’utilisation du
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pick initial à 45°. Là encore, il s’agit d’installer dans cet espace une joueuse qui peut générer
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de très bonnes prises de décisions dans cet espace de prédilection.
L’attaque des défenses de zone ne peut pas se réduire à une problématique autour de l’adresse. Pour ma part, je considère que c’est une défense qui doit amener la joueuse et le joueur à être très performant dans sa prise de décisions. Laquelle n’intéresse pas simplement la sélection des tirs. En effet, attaquer les défenses de zone c’est d’abord répondre à une logique de rythme et d’enchaînement d’actions sur le tout terrain. C’est ensuite, prendre la meilleure décision quant à son placement. "Pose-je un problème à la défense par mon placement et mes attitudes". C’est également utiliser la technique adaptée à la situation, notamment dans l’expression des réceptions d’appuis à la prise de balle. C’est enfin synchroniser ces actions afin de bénéficier des espaces clés libérés par le mouvement de mes partenaires. Ainsi, avant de prendre la décision de tirer, de passer ou de dribbler (pour d’autres de passer, de tirer ou de dribbler), la joueuse devra s’inscrire dans une prise de décision sans ballon. Dans la formation de la jeune joueuse et du jeune joueur cette question du jeu sans ballon et de la prise de décision sans ballon doit être déterminante. Trop souvent la jeune joueuse et le jeune joueur prennent des décisions dénuées de sens, pire certains et certaines prennent des demi décisions, des décisions hésitantes. Il s’agit donc de les responsabiliser quant à la prise de décision franche inspirée par une idée pertinente ou à défaut une idée de bon sens.
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