SYPHAX MAGAZINE N°6

Page 1

Le magazine de

Syphax Airlines N° 6 • 1er Octobre 2014

Tunis Le nouveau visage de la

médina

The new face of the medina



Sommaire Contents

4 Syphax News

26 31 11 17

18 25

6 8

La Tunisie

Rencontre

Echos de Tunisie Echoes of Tunisia

The female side of Tunisia

The new face of the medina

Fathi Haddaoui

40 43

32 35

au féminin

Meeting with

La Tunisie des photographes The photographers’ Tunisia

Votre compagnie Your company

Salah Jabeur

45 52

‫الـمجلة بالعربية‬

Trimestriel édité par . - www.gototunisia.com - 56, avenue Taïeb Mhiri, 2078 La Marsa - Tunisie. Conception et rédaction : Marketing Communication Media Tél. : +216-71 74 98 88 - Fax : +216-71 74 92 29 - e-mail : mcm@gototunisia.com - Copyright © 2014 by MCM & Syphax Airlines. Tél. : +216-73 21 32 01- e-mail : contact@maghrebiz.net - Imprimé en Tunisie par Régie publicitaire déléguée : Maghrebiz

.


SYPHAX NEWS

Syphax News Christian Blanc, nouveau PDG de Syphax Airlines

L

e conseil d’administration de la compagnie Syphax Airlines s’est réuni le mercredi 10 septembre 2014 suite à la convocation faite par son Président Directeur Général. Vu ses engagements personnels, M. Mohamed Frikha a exprimé sa volonté de démissionner de son poste de Président Directeur Général afin de se consacrer à ses engagements citoyens et de préserver les intérêts de la compagnie et ceux de ses actionnaires. Tout en acceptant la démission de M. Mohamed Frikha, le conseil a décidé la nomination de M. Christian Blanc à sa place. Le conseil d’administration se félicite dans ce sens de la nomination de M. Christian Blanc, expert renommé et ancien dirigeant dans le domaine de l’aviation civile, en qualité de nouveau Président Directeur

Général de la compagnie Syphax Airlines. Il espère que l’engagement de M. Blanc permettra de poursuivre le développement stratégique et le renforcement du management de la compagnie. Christian Blanc, né le 17 mai 1942 à Talence (Gironde), est un haut fonctionnaire, chef d’entreprise et homme politique français. PDG d’Air France en 1993, alors que la société traversait une grave crise, il participe au redressement de l’entreprise en faisant notamment adopter un plan de sauvetage par référendum interne. Il démissionne en 1997, suite à un désaccord stratégique avec le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, sur le rythme de la modernisation de l’entreprise aéronautique. Il devient conseiller du groupe aérien

Christian Blanc, the new CEO of Syphax Airlines The board of directors

rescue plan adopted through an internal referendum. He resigned in 1997 due to a strategic disagreement with the Minister of Transport, Jean-Claude Gayssot, about the pace of modernisation of the airline company. He became consultant to the Lebanese airline group Middle East Airlines

of the Syphax Airlines company convened on Wednesday, the 10th September 2014 at the request of its CEO. In view of his personal commitments, Mr. Mohamed Frikha expressed his wish to resign from the position of CEO so as to devote himself to his citizen’s engagements, to preserve the company’s interests and that of the shareholders. Whilst accepting the resignation of Mr. Mohamed Frikha, the board decided to nominate Mr. Christian Blanc. The board of directors is pleased with the nomination of Mr. Christian Blanc, a renowned expert and former leader in the domain of civil aviation, as the new CEO of the Syphax Airlines company. Hopefully Mr. Blanc’s engagement will make it possible to continue with the strategic development and strengthened management of the company. Christian Blanc, born on 17th May 1942 in Talence (Gironde), is a French senior official, business leader and politician. CEO of Air France in 1993, whilst the company was going through a serious crisis, he participated in redressing the company by getting a

Christian Blanc

Mohamed Frikha libanais Middle East Airlines en 1998-1999. Il s’investit également dans Action contre la faim dont il est administrateur entre 1999 et 2001, période pendant laquelle il préside deux start-ups, Skygate et Harmonie. Il a été par ailleurs président de la banque d’affaires Merrill Lynch France entre 2000 et 2002. in 1998-1999. He was also involved in the Action against Hunger which he directed between 1999 and 2001, a period during which he presided over two start-ups, Skygate and Harmonie. He was also chairman of the merchant bank Merrill Lynch France between 2000 and 2002.

Syphax Airlines au salon Top Resa Comme chaque année, Syphax Airlines a participé au salon professionnel du tourisme IFTM Top Résa qui s’est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre. Une occasion pour être à l’écoute des professionnels et des tour-operators.

Syphax Airlines at the Top Resa exhibition Syphax Airlines participated in the IFTM Top Resa professional tourism exhibition, as it does every year, which took place in Paris at the end of September. This was an opportunity to listen to the professionals and tour operators.

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

5


Echos de Tunisie

SYPHAX NEWS

Echos de Tunisie Echoes of Tunisia Culture, Art & Tourisme

Octobre musical de Carthage

Culture, Art and Tourism

Comme chaque automne, la musique classique sera à l’honneur 10 au 30 octobre sur la colline de Byrsa. Mais pas seulement. L’Acropolium de Carthage propose cette année une série de concerts qui promet d’être éclectique. En ouverture, un duo féminin inhabituel, violon et harpe, qui joue aussi bien Paganini qu’Ennio Morricone. Le 14 octobre, une interprète de koto japonais accompagnée par trois musiciennes de la troupe traditionnelle tunisienne Azifet. Le 22, le groupe de musique berbère Ifriga, et le 26 un ensemble de musique portugaise. Les autres soirs, les plus grands compositeurs classiques et romantiques seront joués par des interprètes venus du monde entier, y compris deux orchestres tunisiens.

Djerbahood Le petit village d’Erriadh, au cœur de l’île de Djerba, est devenu un lieu féérique où on peut découvrir à chaque coin de rue une fresque s’étalant sur un mur chaulé, un graffiti dissimulé sous l’arc d’une porte, une coupole transformée en gigantesque tête de pieuvre, une calligraphie colorée partant à l’assaut d’une maison tel un bougainvillier… Djerbahood est le nom de ce projet qui a vu le jour cet été : la métamorphose du village en musée vivant du Street Art. Une centaine d’artistes venus du monde entier y ont participé, dont des signatures connues comme eL Seed, Swoon, Roa, Inti… Une première mondiale due au même organisateur que la “Tour Paris 13,” qui avait connu l’an dernier un succès international phénoménal.

Djerbahood The small village of Erriadh, at the heart of the island of Djerba, has become a fairyland where at each street corner you can discover a fresco on a whitewashed wall, graffiti on an old door, a cupola transformed into a huge octopus head and coloured calligraphy covering the whole house… Djerbahood is the name of the project which came to light this summer. The village has been metamorphosed into a living museum of Street Art (a world premiere) thanks to the same organizer as for the “Tour Paris 13” event which last year had enjoyed a phenomenal international success. About a hundred artists from all over the world participated in it, some of them are well-known such as eL Seed, Swoon, Roa, Inti…

Musical October in Carthage The Carthage Acropolium proposes a series of classical concerts with interpreters from all over the world and two Tunisian orchestras. Some more eclectic concerts will also be given: for the opening there will be a female duo (violin and harp) who will play both Paganini and Ennio Morricone. On 14th October there will be a female interpreter of Japanese koto accompanied by three Tunisian traditional music women interpreters. On the 22nd the Ifriga Berber music group will perform followed on the 26th by a Portugese music ensemble (from 10th to 30th October).

La Nuit du Cheval à El Jem Un spectacle équestre réunissant 35 chevaux et près de 80 acteurs et figurants se déroulera le 11 octobre dans l’amphithéâtre d’El Jem. Les cavaliers sont issus aussi bien des clubs hippiques tunisiens que de l’équitation traditionnelle : en particulier, trois jeunes cavalières traditionnelles y participeront. Un spectacle grandiose qui mettra à l’honneur l’antique tradition équestre de la Tunisie.

The night of the horse in El Jem An equestrian show with 35 horses and almost 80 actors and performers will take place on 11th October in the El Jem amphitheatre. The riders are from Tunisian equestrian clubs and traditional horse riding. This grandiose show will spotlight Tunisia’s ancient equestrian tradition. 6

Echoes of Tunisia

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

7


Echos de Tunisie

SYPHAX NEWS

“Calligraffiti” à Tunis

eL Seed, célèbre artiste tuniso-français de street art, expose du 4 au 20 octobre à la Médina de Tunis.

Culture, Art & Tourisme

"Calligraffiti” in Tunis eL Seed, famous Tuniso-French artist of street art, will be exhibiting from 4th to 20th October in the Tunis medina.

13 rue Dar El Jeld, Tunis Médina

Une horloge unique au monde

Pop in Djerba

Culture, Art and Tourism

La seconde édition de Pop in Djerba, festival d’électro et de musiques actuelles, se déroulera du 23 au 25 octobre. Trois journées festives à travers toute l’île avec des concerts, performances de danseurs et soirées animées par les meilleurs DJs des deux rives de la Méditerranée. Pop in Djerba The second edition of Pop in Djerba, a festival of electro and present-day music will take place from 23rd to 25th October. Three festive days throughout the whole island with concerts, dancers’ performances and evenings animated by the best DJs from both sides of the Mediterranean.

L’horloge de la grande mosquée de la petite ville de Testour va-t-elle retrouver ses aiguilles et son mécanisme ? Une horloge sur un minaret, c’est déjà exceptionnel. Mais en plus, le cadran de celle-ci est “en miroir” car les aiguilles, aujourd’hui disparues, tournaient à l’envers. Cette curiosité est due aux Andalous fondateurs de la ville : ils ont imité les horloges des clochers de l’Espagne qu’ils venaient de quitter, mais en sens inverse. Grâce à un projet du Goethe-Institut de Tunis et d’experts tunisiens, et avec la participation des habitants de la ville, l’horloge pourrait bientôt être restaurée. Rendez-vous à Testour début novembre pour une fête, une découverte de la ville et une collecte pour les travaux.

Testour, a unique clock in the world The clock of the great mosque of the small town of Testour, will it regain its hands and mechanism? This clock is on a minaret which is exceptional. Furthermore, the clock face is a “mirror image” as the hands, today no longer there, turned the wrong way. This curiosity is due to the Andalusian founders of the town: they imitated the clocks of the Spanish belfries, but in the opposite direction. Thanks to a project of the Tunis Goethe-Institut and Tunisian experts and with the participation of the town’s inhabitants, the clock could soon be restored. At the beginning of November a feast will take place in Testour to collect money for this project.

Journées Cinématographiques de Carthage Presque cinquantenaire, le plus ancien festival de cinéma du Sud se déroulera cette année du 29 novembre au 6 décembre. Ce grand événement festif attire toujours un nombreux public populaire et cinéphile. Il constitue aussi une aide au cinéma et un révélateur de talents avec de nombreux ateliers, bourses et rencontres avec des producteurs. Désormais, le festival devient annuel (et non plus biennal).

8

Echoes of Tunisia

R é s i d e nDjerba ce Djerba Hekma Lauréat D’international Property Awards Africa • • • •

18 Villas isolées avec piscines 4 Lots collectifs avec piscine pour chaque lot (69 appartements) Résidence gardée et clôturée Finition de haute gamme

n o s e rai

L i vm é d i a t Im

Fetou, Houmet Essouk *Djerba*

Carthage Cinema Days Nearly fifty years old, the oldest cinema festival of the South will take place this year from the 29th November to the 6th December. This great festive event always attracts a packed audience, it also reveals talents. From now on the festival will be an annual event (and no longer biennial).

w w w.spik .com.tn - spik@spik .com.tn tél. : (+216) 75 655 033 / (+216) 22 341 000 f a x : ( + 2 1 6 ) 7 5 6 5 5 0Syphax 3 3 magazine N°6 - octobre 2014 9


PARTIR

Médina de Tunis

Autrefois sur le déclin, la médina de Tunis est en train de devenir, comme tant de quartiers historiques de grandes villes, un lieu à la mode. Un lieu recherché pour son caractère, pour son lien à un passé revendiqué, tout en étant pleinement connecté à la modernité. Syphax magazine N°6 - octobre 2014

11


Médina de Tunis

PARTIR

I

C’est dans la Médina que les habitants des quartiers modernes viennent désormais, l’espace de quelques heures, renouer avec un passé bienaimé. The residents of modern town quarters now come to the medina in order to re-establish their links with a well-loved past, even if it is only for a few hours

Page précédente : la rue du Pacha. A droite : La rue Sidi Ben Arous. Dar Bach Hamba, centre culturel tuniso-sicilien.

Previous page: the Pacha street. Right: the Sidi Ben Arous street. The Dar Bach Hamba Tuniso-Sicilian cultural centre.

12

Travel •Tunis Medina

l fut un temps où la médina de Tunis était synonyme de déclin et de paupérisation. Un comble quand on pense que certains de ses quartiers étaient jadis habités par l’aristocratie du pays. C’était justement le cas de la rue du Pacha qui, comme son nom l’indique, abritait autrefois une des plus hautes instances de la Tunisie ottomane. Or la rénovation récente de ce quartier, sous la direction de l’Association de Sauvegarde de la Médina, a créé un engouement nouveau. Câbles électriques enterrés, façades restaurées et blanchies de frais : le but affiché des travaux était l’extension du “circuit touristique”. Ce sont pourtant les Tunisois eux-mêmes, enchantés par son charme propret, qui l’ont adopté et en ont fait une destination de promenade des nuits ramadanesques. C’est là que les habitants des quartiers modernes viennent désormais, l’espace de quelques heures, renouer avec un passé bienaimé. Les cafés sont pleins, et même un glacier a ouvert pour retenir les flâneurs.

Médina tendance

Durant les chaudes soirées d’été, les toits de l’hôtel de charme Dar El Médina, aménagés en lounge-café maure, ne désemplissent pas : autour d’une théière accompagnée de pâtisseries fines, on y contemple la vieille ville et on savoure son atmosphère hors du temps. Non loin, quelques jolies boutiques ont ouvert – création artisanale, épicerie fine, café littéraire… La médina serait-elle en voie de “gentrification”, ce processus par lequel un quartier ancien, une fois réhabilité, “s’embourgeoise” et devient attractif pour de nouvelles populations ? Dans les anciens quartiers populaires du Sablon à Bruxelles, de la Bastille et du canal Saint-Martin à Paris, Prenzlauer Berg à Berlin, Harlem à New York, éclosent aujourd’hui boutiques branchées, marchés bio, espaces d’art, cafés et restaurants. Et leur caractère composite, les contrastes culturels,

les rites locaux, les lieux insolites qui composent l’héritage de ces quartiers ne sont pas le moindre de leurs attraits pour ces nouveaux habitants. Déjà, les Tunisois apprécient de retrouver les traditions qui survivent dans la médina. Déguster un lablabi ou un kaftaji y prend une saveur particulière. Les fripes n’attirent pas que les familles désargentées ; elles font aussi le bonheur de ceux (celles) qui inventent au jour le jour leur propre mode. Les bédouines d’autrefois achetaient des pendeloques en ambre et en argent pour composer elles-mêmes leurs bijoux ? Aujourd’hui, ce sont des citadines qui dévalisent les quelques bijoutiers spécialisés des souks et se confectionnent des parures à leur idée. Et quoi de plus écolo que la vie dans la médina, où on circule à pied et à vélo, et où on récolte l’eau de pluie dans les antiques citernes que dissimulent tous les vieux patios ?

Médina à vivre

Vivre dans la médina, c’est le choix que font désormais des citadins venant des quartiers modernes ou de la banlieue nord. Un choix de vie, et une occasion de sauver toutes ces maisons – parfois de magnifiques palais – qui, derrière les façades, s’effondrent les unes après les autres, faute d’entretien. Une association, L’mdina wel Rabtine (“la médina et les faubourgs”), se consacre à sauver ces maisons en incitant des privés à les acheter pour s’y installer. Il ne s’agit que de développer un mouvement initié depuis une vingtaine d’années. Sondos Belhassen, présidente de l’association, faisait partie des pionniers lorsqu’elle a choisi d’habiter dans une belle maison de la rue du Diwan. Chorégraphe, danseuse et actrice, elle y a ouvert une chambre d’hôtes réputée, “La Chambre bleue”. A l’époque, la médina intéressait surtout des entrepreneurs pour créer des restaurants de luxe comme Dar El Jeld, Essaraya, Dar Belhadj, Dar Hamouda Pacha.

On the decline in the past, the Tunis medina is now becoming, like so many historical neighbourhoods in large cities, an attractive site due to its specific character and its link with an acknowledged past – whilst at the same time being fully connected with modernity.

T

here was a time when the Tunis medina was synonymous with decline and impoverishment. A crowning misfortune when you think that some of these neighbourhoods were once inhabited by the country’s aristocracy. This is exactly the case of the “Pacha street” which, as the name indicates, at one time hosted one of the highest courts of Ottoman Tunisia. The recent renovation of this neighbourhood under the aegis of the Association for Safeguarding the Medina, has led to a renewed interest in it. Buried electrical cables, façades restored and newly whitewashed: all this work was done with the intention of extending the “touristic circuit”. Finally the people of Tunis themselves have adopted it, enchanted by the neatness of its charm and turned it into a promenade, especially during the nights of Ramadan. The residents of

Tunis The new face of the medina

modern town quarters now come in order to reestablish their links with a well-loved past, even if it is only for a few hours. The cafés are full and even an ice-cream parlour has been opened to attract those strolling by.

A trendy medina During balmy summer evenings, the roof of the charming Dar El Medina hotel, transformed into a lounge-Moorish café, is never empty: around a teapot and select confectionery, the old city can be contemplated and its timeless atmosphere enjoyed. A literary café and some nice boutiques have sprung up nearby – displaying artisanal creations, fine foods… Is the medina in the process of “gentrification” whereby an old town quarter, once rehabilitated, goes upmarket and becomes attractive to new populations? In the old popular neighbourhoods of Sablon in Brussels, Bastille and the Canal Saint-Martin in Paris, Prenzlauer Berg in

Berlin, Harlem in New York, trendy boutiques are now springing up, as well as bio-markets, areas for art, cafés and restaurants. Their composite character, cultural contrasts, local rites and unusual places are certainly not the least of the attractions for these new inhabitants. In Tunis, people are now happy to rediscover the traditions which survive in the medina. Savouring a lablabi or a kaftaji becomes a particular pleasure. Secondhand markets attract not only penniless families; but they are also a source of delight for those men and women who invent their own fashion day by day. Bedouin women in the old days used to buy amber and silver pendeloques to produce their own jewellery, today the townswomen descend on the few specialized jewellers in the souks and make their own sets of jewellery according to their own taste. And what can be more ecological than the life in the medina

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

13


Médina de Tunis

PARTIR

Le café culturel El Ali. A gauche : le restaurant Fondouk El Attarine. The El Ali cultural café. Left: the Fondouk El Attarine restaurant.

where you go on foot or use the bicycle and where rainwater is stored in old cisterns which are concealed under all the old patios?

On trouve maintenant, en plein quartier des souks, de très bons restaurants qui, sans être guindés, servent une généreuse cuisine traditionnelle. Now you can find, right inside the souks, very good restaurants which, though not upmarket, provide a generous traditional cuisine.

14

Travel •Tunis Medina

Depuis quelques années, ce sont des couples, jeunes ou non, qui sautent le pas et choisissent de s’installer dans ces murs chargés d’histoire. Un parcours semé d’embûches et qui peut prendre des années : il faut retrouver les propriétaires – des héritiers souvent nombreux –, puis dénicher les artisans capables de mener à bien les travaux indispensables. L’association organise des actions pour convaincre ceux qui pensent que vivre dans les vieux quartiers est peu pratique, démodé ou incompatible avec le confort. « Tout est possible dans les vieilles maisons, soutient Sondos Belhassen. Dans celles qui n’ont pas de décor traditionnel, on peut se permettre une décoration très minimaliste, très moderne. Et si on vivait à Venise, on accepterait de ne pas accéder en voiture jusqu’à sa porte, alors pourquoi pas ici ? Il y a des commerces de proximité, des marchés, des portefaix qui transportent les paquets… » On trouve aussi maintenant, en plein quartier des souks, de très bons restaurants qui, sans être guindés, servent une généreuse cuisine traditionnelle : Dar Slah, El Ali, Fondouk El Attarine. Le café historique El M’rabet vient d’être entièrement rénové. Quant au mode de vie propre à la médina, il n’est pas forcément pesant : « C’est vrai qu’on ne peut pas faire le choix d’habiter la médina et faire abstraction de la rue, des voisins. Mais il existe ici une tolérance que je ne vois pas ailleurs », témoigne Sondes Belhassen qui a un jour organisé chez elle une exposition d’art contemporain : « Spontanément, les gens qui me

connaissaient ont organisé un “relais” pour guider les visiteurs jusqu’à la maison ! »

Médina artiste

Cet esprit de tolérance a permis aussi la réussite de l’incroyable aventure de la manifestation biennale d’art contemporain Dream City. Un pari un peu fou consistant à faire vivre la vieille ville, le temps de quelques jours, au rythme inhabituel des performances, installations, vidéos, chorégraphies, musiques expérimentales et autres jeux interactifs. Un événement qui remplit les ruelles d’une foule inhabituelle d’étudiants, artistes, intellectuels, à la recherche des différentes performances semées à travers la médina. Toujours serviables, les habitants ne manquent pas d’aider les égarés à retrouver leur chemin – conscients sans doute que l’événement est valorisant pour toute la vieille ville. D’autant que ce n’est pas la première initiative visant à y implanter une riche vie culturelle. Les concerts du Festival de la Médina se tenaient, à l’origine, exclusivement dans des palais et médersas de la ville ancienne. D’autres lieux font vivre la culture au sein de la médina comme le Palais Kheireddine (musée de la Ville de Tunis) qui présente régulièrement des expositions d’art, le centre culturel tuniso-sicilien Dar Bach Hamba, le Club Tahar Haddad… La médina de Tunis est en train de connaître une nouvelle jeunesse. Ne nous privons pas de savourer le courant d’air frais qui parcourt ses rues vénérables.

Living in the medina To live in the medina is now the choice of townsmen from modern neighbourhoods and the northern suburb. This life-style choice is also an opportunity to save all these houses – sometimes magnificent palaces which, behind their façades, are crumbling one by one due to a lack of maintenance. An association, L’mdina wel Rabtine (“the medina and the suburbs”) aims to save these houses by encouraging private buyers to buy and to settle in them. It is just a question of developing a movement which was initiated about twenty years ago. Sondes Belhassen, the association’s chairwoman, was one of the pioneers when she chose to live in a beautiful house in the “Diwan street”. Choreographer, dancer and actress, she opened a well-known “bed and breakfast” service, known as “La Chambre bleue” (the Blue Room). At that time the medina was of particular interest to entrepreneurs to create luxury restaurants like Dar El Jeld, Essaraya, Dar Belhadj and Dar Hamouda Pacha. For some years, young and not-so-young couples have now been taking the plunge and chosen to settle within these history-saturated walls. A choice full of impediments and which can take years to resolve: the owners have to be found – often there are numerous heirs –, then craftsmen have to be ferreted out with the required skills to carry out the necessary repair works. The association organizes action to convince those who think that living in old town quarters in too impractical, no longer fashionable or incompatible with the comforts of modern life.

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

15


Le plaisir d’être une star au travail

Y aller

Avec Syphax Airlines (7 vols Paris-CDGTunis par semaine). How to get there With Syphax Airlines (Tunis Carthage airport).

Tourbet El Bey, the cemetery of the Tunis beys: a series of richly decorated rooms where repose the former sovereigns and their family. The house-museum Eddar. The photo and contemporary art exhibitions at the Kheireddine Palace.

Visiter

Séjourner

Les maisons, médersas et mausolées pleins de charme avec leurs colonnes sculptées, lambris de faïence, stuc ouvragé et boiseries peintes : Dar Lasram, Dar Othman, Dar Bach Hamba, Slimaniya, Bir Lahjar, Sidi Ben Arous, Aziza Othmana… Les souks centraux, véritable ville dans la ville, ayant chacun son ambiance et sa spécialité : bijoux, costumes traditionnels, tissus, parfums, chéchias, cuivre… Le musée de la céramique Sidi Qacem Jallizi, dans un monument historique (le mausolée du “saint patron” des céramistes de Tunis). Tourbet El Bey, le cimetière des beys de Tunis : une série de salles richement décorées où reposent les anciens souverains et leur famille. La maison-musée Eddar. Les expositions de photos et d’art contemporain au Palais Kheireddine. What to visit The houses, medersas and mausoleums full of charm with their carved columns, tiled paneling, carved stucco and painted woodwork: Dar Lasram, Dar Othman, Dar Bach Hamba, Slimaniya, Bir Lahjar, Sidi Ben Arous, Aziza Othmana… The central souks, truly a town within a town, each with its own ambiance and speciality: jewellery, traditional costumes, fabrics, perfumes, chechias, copper… The Sidi Qacem Jallizi ceramics museum in a historical monument (the mausoleum of the “patron saint” of the Tunis ceramists).

“Everything is possible in the old houses, insists Sondes Belhassen. Some of them do not have a traditional décor so that the decoration can be very minimalist and very modern. And if you lived in Venice, you would accept the fact that you cannot drive your car right up to your front door, so why not the same thing here? There are local shops, markets and porters to transport parcels.” Now you can also find, right inside the souks, very good restaurants which, though not upmarket, provide a generous traditional cuisine such as Dar Slah, El Ali and Fondouk El Attarine. The El M’rabet historical café has been recently completely renovated. As for the life-style inherent in the medina, it is not necessarily that difficult: “It’s true that you cannot decide to live in the medina and forget about the street and the neighbours. But the tolerance which exists here is something I do not see anywhere else”, said Sondes Belhassen. One day she organized a contemporary art exhibition in her home: “Spontaneously the people who knew me organized a “relay” to guide the visitors to my home!”.

IBEROSTAR Royal El Mansour & Thalasso ***** MAHDIA

IBEROSTAR Royal El Mansour & Thalasso, un magnifique hôtel 5 étoiles idéalement situé sur Cap Mahdia, constitue le lieu idéal où organiser vos réunions de travail. Nous mettons à votre disposition des infrastructures modernes, parmi lesquelles plusieurs salles équipées et idéales pour l’organisation de tout type d’événement et d‘un vaste programme d‘activités de team building. De plus, nous vous aidons à personnaliser votre événement pour que vous ne deviezvous préoccuper de rien d‘autre que vos affaires. Un luxe exclusivement réservé aux stars. Aux stars comme vous.

Artistic Medina This spirit of tolerance also made it possible

Route de la Corniche, B.P 217 - 5150 Mahdia, TUNISIE

iberostar.com - royal.mansour@iberostar.tn - 216 73 681 100

Médina de Tunis

PARTIR

Le plaisir d’être une star

L’hôtel de charme Dar El Medina : dans le quartier rénové de la rue du Pacha, des chambres raffinées, un patio et un café-lounge sur le toit-terrasse avec vue panoramique. La Chambre bleue : une chambre d’hôtes dans l’ancien appartement des invités d’un palais historique, tapissé de faïence bleue. L’hôtel Tunisia Palace, à deux pas de la Médina : architecture 1900, boiseries, vitraux et confort quatre étoiles.

Déguster

Une assiette de kaftaji (mélange de légumes frits, garni d’un œuf au plat) dans les souks. Un couscous au kaddid (viande séchée et épicée) ou un fondouk el ghalla (assortiment de légumes farcis) au restaurant Fondouk El Attarine. Un café turc au café maure de Dar Hamouda Pacha. Une citronnade à la menthe ou au sirop d’orgeat au café culturel El Ali. Une brochette de mérou au restaurant Dar Belhadj ou une épaule d’agneau farcie au restaurant Dar El Jeld. Un thé aux pignons accompagné de baklawas sur la terrasse de l’hôtel Dar El Medina. What to eat A dish of kaftaji (a mixture of fried vegetables and a fried egg) in the souks. Couscous with kaddid (dried and spiced meat) or a fondouk el ghalla (selection of stuffed vegetables) at the Fondouk El Attarine restaurant. Turkish coffee at the Dar Hamouda Pacha Moorish café. Mint lemonade or with almond milk at the El Ali cultural café. Grouper fish kebabs at the Dar Belhadj restaurant or stuffed lamb shoulder at the Dar El Jeld restaurant. Tea with pine nuts accompanied by baklawas on the terrace of the Dar El Medina hotel.

Acheter Where to stay The Dar El Medina charming hotel

in the renovated quarter of the “Pacha street”: refined rooms, a patio and a café-lounge on the roof-terrace with a panoramic view. “La Chambre Bleue” (The Blue Room): a bed and breakfast accommodation in the old guest room of a historical palace, decorated with blue tiles. The Tunisia Palace hotel, a few paces from the Medina: 1900s architecture, woodwork and stained glass with all the four-star comforts.

De beaux objets d’artisanat à la boutique El Makhzen ou Negrat. Des tapis dans la galerie du restaurant Fondouk El Attarine. Des savons parfumés à la fleur d’oranger chez Maison de Senteurs. Des bijoux traditionnels vendus au poids au souk El Berka. What to buy Pretty handicrafts items at the El Makhzen or Negrat boutique. Carpets in the gallery of the Fondouk El Attarine restaurant. Orange blossom-perfumed soaps at the “Maison de Senteurs”. Traditional jewellery sold by weight in the El Berka souk.

to have a successful biennial contemporary art event in the medina, Dream City. This somewhat mad challenge was to make the old town experience, for a few days, the unusual pace of performances, installations, videos, choreographies, experimental music and other interactive games. This event filled the streets with an unusual crowd of students, artists and intellectuals seeking different performances scattered throughout the medina. Always willing to help, the residents guided those who got lost and showed them the way – doubtlessly aware that this was a rewarding event for the whole old town. This is not the first initiative to establish a rich cultural life. The Medina Festival concerts are held in the palaces and medersas of the old town. Other places organize culture events within the medina like the Kheireddine Palace (Tunis museum) where art exhibitions regularly take place, the Dar Bach Hamba Tuniso-Sicilian cultural centre and the Tahar Haddad Club. The Tunis medina has been sparked into a new life so let us not miss the opportunity of savouring the new breeze wafting through its venerable streets.

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

17


Fathi Haddaoui

Rencontre

Fathi Haddaoui Qu’y a-t-il de commun entre des personnages aussi dissemblables que Mustapha, dans le film “Khmis Achiya”, et Abou Sofiane dans “Omar” ? Rien, sinon qu’ils sont portés par le talent de Fathi Haddaoui, adepte des personnages ambivalents et pourfendeur du cinéma manichéen à l’égyptienne. Acteur prolifique, directeur de festival et producteur, ce fils de famille modeste rend ici hommage au théâtre scolaire de ses débuts et plaide pour le théâtre pour tous.

18

Meeting with Fathi Haddaoui

« Le cinéma manichéen est dangereux » Vous avez commencé à jouer très tôt, dès le lycée… Comment êtes-vous venu au théâtre ? Je suis né à Tunis d’un père travailleur journalier et d’une mère couturière. Des gens qui ne sont jamais allés à l’école, mais qui avaient une belle sensibilité artistique. Je le voyais à leur manière de regarder les feuilletons, les films. Ma mère chantait bien, mon père aussi, et je crois que j’ai d’abord été complètement pris par le chant. Puis il y a eu les activités théâtrales à l’école et à la maison des jeunes du quartier. C’était l’époque du théâtre scolaire. Qu’est-ce que vous regardiez à l’époque ? Tout ce qui se présentait. C’étaient les débuts de la télévision. Pour nous, c’était un truc magique que je regardais avec beaucoup de fascination. Il suffisait que quelqu’un du quartier ait un téléviseur pour qu’on découvre les feuilletons, les programmes ; d’abord de la RAI puis de la télévision tunisienne. Tout cela a fait que je me retrouve, à l’école secondaire, en train de faire du théâtre. Je faisais du théâtre amateur avec Habib Chebil, une figure incontournable du théâtre et de la peinture. A quinze, seize ans, on jouait régulièrement en public. En parallèle, le théâtre scolaire m’a permis de m’ouvrir sur le texte théâtral. On a commencé petit à petit à lire les Racine, les Shakespeare, les Corneille… Le théâtre nous était devenu un pain quotidien. Ibn Charaf, mon lycée, était réputé parmi les littéraires et pour son activité théâtrale effervescente. De même, le lycée Sadiqiya était connu pour la musique, Khaznadar pour le chant – il a révélé quelques-unes des belles voix de la Tunisie. Il y a des stars qui sont sorties du théâtre scolaire, de la musique scolaire, du sport scolaire. A l’origine de cela, il y avait une décision politique de Bourguiba. Il avait compris qu’à travers le

théâtre, on pouvait faire évoluer une nation. Je suis le produit évident de tout cela. Quel a été le déclic pour que vous en fassiez votre métier ? Vous savez, ça vient comme ça… On pense maîtriser les choses mais ça vient tout seul, ça grandit avec nous. Le tournant a été le premier Prix d’interprétation masculine au Festival national de théâtre scolaire, que j’ai reçu en 1978. C’était un rassemblement absolument extraordinaire, des milliers d’élèves de différentes souches sociales, réunis à Tunis pendant toute une semaine. Cela aussi relevait d’un choix politique : les riches devaient être sur les mêmes bancs que les pauvres et devant les mêmes professeurs. Le prix d’interprétation s’est traduit pour moi par plein de livres gratuits et un voyage à Avignon pendant le festival de théâtre. Avec un accompagnateur du ministère de la Culture, nous avons passé une vingtaine de jours à suivre des master classes et des ateliers conçus spécialement pour notre âge ; avec le soir, un voyage exceptionnel dans les spectacles. On vivait ensemble à vingt nationalités différentes. C’était la découverte de l’autre, et d’abord de l’autre sexe – même si nous connaissions déjà la mixité. C’est là qu’on commence à voir des choses, à avoir des repères, à s’ouvrir sur le monde. J’ai eu ce prix deux fois. Ce festival n’existe plus aujourd’hui, et je veux lui redonner vie. J’étais en réunion la semaine dernière [en septembre, ndlr] à ce sujet avec le ministre de l’Education nationale. Je pense que j’en serai le directeur ou le coordinateur, et j’ai trouvé un sponsor, l’ONG Al Madania de Lotfi Maktouf qui

Bourguiba avait compris qu’à travers le théâtre, on pouvait faire évoluer une nation. Bourguiba understood that a nation can be made to evolve through the theatre.

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

19


Fathi Haddaoui

Rencontre

Le film “Jeudi aprèsmidi” (“Khemis achiya”) a valu à Fathi Haddaoui le prix de la meilleure interprétation masculine au septième Festival du Film Arabe d’Oran, en 2013. The film “Jeudi aprèsmidi” (“Khmis achiya”) gained for Fathi Haddaoui the award for the best male performance at the seventh Arab Film Festival in Oran in 2013.

J’aime les rôles complexes. La fiction n’aime pas les personnages gentils. I like complex roles. Fiction does not like nice characters.

20

est lui-même le fruit de l’école publique. Le théâtre devrait être présent dans toutes les écoles, dans tous les quartiers. Nous, nous étions voués à devenir voyous et le théâtre nous a aidés à faire des études, à ne pas devenir alcooliques, drogués ou extrémistes. Nous avons vu dans les textes des gens sombrer : Caligula, le roi Lear, l’Avare… c’est le théâtre qui nous a mis sur la bonne voie. Nous étions une génération que tout le monde voulait s’approprier : les islamistes, les communistes, les nationalistes arabes… Votre premier film est venu juste après ce prix ? Mon premier film était “La Coupe” de Mohamed Dammak, en 1981. Mais je n’étais pas un novice : avant le bac j’étais déjà semi-professionnel. Après, il était évident pour moi d’aller à l’Institut Supérieur d’Art dramatique. Les ministres de l’époque, Bechir Ben Slama et Ali Larbi, ont fait beaucoup pour la culture ; c’est à ce moment-là qu’on été créés les Journées Théâtrales de Carthage, le Théâtre National, l’Institut Supérieur d’Art dramatique… Je faisais partie de la deuxième promotion, nous avions de nombreux stages à l’étranger qui valaient plus que des mois de formation théorique. C’est à ce moment-là que l’illustre troupe du Nouveau Théâtre m’a demandé de la rejoindre pour jouer “Arab”, une des plus importantes pièces de l’histoire du théâtre tunisien. En parallèle, j’ai commencé une carrière cinématographique européenne avec Franco Rossi, Serge Moati. Puis j’ai commencé à additionner les films. Je suis plus avare pour le théâtre car je considère que c’est plus sérieux : c’est une mise à nu, on ne peut pas se le permettre facilement, ni avec n’importe qui. Au théâtre, il faut des mois de répétition puis de diffusion, cela prend beaucoup de temps et d’énergie. Tandis qu’au cinéma ou à la télévision, on ne s’engage pas autant émotionnellement et intellectuellement.

Meeting with Fathi Haddaoui

Justement, n’est-ce pas une facilité de passer du théâtre au cinéma, puis à la télévision, et enfin la production ? Non, il y a des moments où je fais plus de théâtre qu’autre chose. Par la force des choses, j’ai fait plus de télévision, d’autant que j’ai vécu huit ans à Damas au moment où la Syrie était en pleine ascension pour les fictions. Mais je trouve que l’expérience théâtrale moyen-orientale est un peu approximative. Auparavant, j’avais joué en Italie au théâtre Argentina avec la plus grande tragédienne italienne, Marisa Fabbri. Puis j’ai eu une période parisienne avec Peter Brook aux Bouffes du Nord. A votre avis, pourquoi fait-on appel à vous en tant qu’acteur ? N’a-t-on pas essayé de vous enfermer dans des rôles un peu graves, voire des rôles de méchants ? J’ai fait aussi des rôles plus légers, comme dans la comédie “Khemis achiya”… Quand on me propose des rôles, j’en accepte à peine un sur dix. Je suis dans la retenue. J’aime les rôles complexes. La fiction n’aime pas les personnages gentils, elle recherche des personnages qui ressemblent à l’homme dans sa profondeur. Même si on me donne un rôle qui paraît un peu superficiel, mon défi est de lui donner une dimension humaine. Par exemple, je fais apparaître l’humanité cachée chez un personnage méchant, et les gens finissent par s’y identifier. Je crois connaître les hommes, et je pense que chez les gens les plus durs ou les plus bizarres, il existe un côté brillant qui n’a pas été révélé. J’ai connu des criminels très beaux, insoupçonnables ; des femmes absolument sensuelles mais très méchantes… des hommes et des femmes très bizarres, mais qui ont un côté angélique. Notre métier de comédien, c’est de montrer que les apparences sont toujours trompeuses. Cela vous plait de jouer l’anti-héros, celui qu’on aime détester ? Regardez le “Parrain”, c’est un assassin ; “Taxi driver”, c’est un assassin. Malheureusement nous sommes des spectateurs un peu naïfs. Quarante ans de fiction égyptienne nous ont habitués à une vision manichéenne, avec des personnages bons ou méchants, sans nuances. C’est une vision caricaturale et dangereuse. Quel est le rôle le plus proche du “vrai” Fathi Haddaoui ? Aucun. Dans tous les rôles il y a des bribes de moi-même. Je suis un interprète, et quand on

Meeting with FAthi HADDAOUI “Manichean cinema is dangerous” Are there any points in common between characters as dissimilar as Mustapha in the film “Khmis Achiya” and Abou Sofiane in “Omar”? None at all, except that they are portrayed by Fathi Haddaoui’s talent as he has a predilection for ambivalent characters and he is a critic of the Egyptian-style Manichean cinema. A prolific actor, festival director and producer, this son of a modest family here pays tribute to the School Theatre which set him on his career path and is advocating a theatre for all.

Notre métier de comédien, c’est de montrer que les apparences sont toujours trompeuses. Our profession as a comedian is to show that appearances are always deceptive.

You started acting quite early, whilst still at the lycée. How did you get into the theatre? I was born in Tunis. My father was a daily labourer and my mother was a seamstress and even though they never went to school they had this fine artistic sensitivity. I could see this when they were watching serials and films. My mother could sing well and my father too. I think that initially I was totally captivated by singing. Then I played theatre pieces at school and in my area’s youth centre. That was the time of the School Theatre and my lycée was known for its theatre performances and related effervescent activities. Little by little we started reading Racine, Shakespeare, Corneille… and the theatre became our daily fare. All this stemmed from Bourguiba’s political decision and I am the obvious product. Bourguiba understood that a nation can be made to evolve through the theatre. If I were to give a piece of advice to parents, with no paternalism whatsoever, then it would be to ensure that their children performed at the theatre and played music as well. These are the activities we should be undertaking right from early childhood up to the end of our days. What was the trigger which made you turn it into your profession? It just happened like that… You think that you have the upper hand but things take their course on their own and it’s something that grows with you. The turning point was the first male performance Prize at the School Theatre national festival which I received in 1978. For me this prize meant a lot of free books and a trip to Avignon during the theatre festival. We were accompanied by a representative from the Ministry of Culture and for about twenty days we attended master classes and workshops specially designed for our age; and in the evening we had an exceptional experience with the shows. We lived together with twenty different nationalities. It was a time of discovering the other and especially the other gender – even though we were already used to mixed classes. At this point you begin to see different perspectives, to discover points of reference and to become open to the outside world. Twice did I receive this prize. This festival no longer exists and I would like to revive it. You had your first film just after this prize? My first film was “La Coupe” by Mohamed Dammak in 1981. But I was no mere beginner: I was already

a semi-professional before my baccalaureat and it was obvious to me that I should go to the Higher Institute of Dramatic Art. The Ministers at that time, Bechir Ben Slama and Ali Larbi did a lot for culture; that’s when the Carthage Theatre Days were created as well as the National Theatre and the Higher Institute of Dramatic Art. I was part of the second group that graduated and we had numerous courses abroad which were much more worthwhile than several months of theoretical training. That’s when the illustrious [Tunisian] troupe of the Nouveau Théatre asked me to join them to play in “Arab” which is one of the most important plays in the history of the Tunisian theatre. At the same time I started my European cinema career with Franco Rossi and Serge Moati. Then I started getting more films. I play less often in the theatre as I believe it to be more serious: the actor is “exposed” in front of his audience and it is not something that is done so easily and with just any director either. Why do you think you are called upon as an actor? Did they not try to stereotype you in somewhat hard, even wicked roles? I also played less serious roles, as in the comedy “Jeudi après-midi”. When roles are offered me, I hardly accept one out of ten. I like complex roles.

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

21


Fathi Haddaoui

Rencontre

entrera dans la maison d’Abou Sofiane sera sain et sauf ». Il y avait là une symbolique, une manière de mettre en relief cet homme dont le Prophète avait besoin. Toujours un personnage de mal-aimé… Vous vous sentez justicier ? Oui, pour rendre justice à l’homme. Tous ces personnages sont en nous.

est interprète, on met toujours notre subjectivité dans les personnages qu’on joue. Avec une carrière aussi pleine, y a-t-il encore un metteur en scène avec qui vous aimeriez jouer ? Cela va se faire inch’allah avec Khechiche [le projet a finalement été reporté, ndlr]. Mais je ne sais pas encore à quoi ça va ressembler car il travaille toujours à la manière “work in progress” ; cela peut constamment changer. C’est un grand ami et je trouve qu’il est un des plus grands metteurs en scène vivants.

Quarante ans de fiction égyptienne nous ont habitués à une vision manichéenne. Forty years of Egyptian fiction got us used to a Manichean vision.

* “Omar Ibn Khattab”, de Hatem Ali, est la plus grande production télévisuelle arabe jamais réalisée, regroupant 30 000 acteurs et techniciens en provenance de dix pays (2012).

22

Parmi les metteurs en scène avec qui vous avez travaillé, lequel vous a le plus influencé ? On ne peut pas parler d’influence : il y a tellement de séduction mutuelle que cela s’annule. Il y a des metteurs en scène avec qui on peut construire des choses, et j’ai aimé travailler avec Franco Rossi, avec El Meji… Avec Hatem Ali, aussi : “Omar Ibn Khattab”, c’était très amusant (*). Justement, dans le rôle d’Abou Sofiane vous étiez impressionnant, y compris physiquement. Encore un rôle ambigu et complexe… Hatem m’a fait lire le scénario et je lui ai dit : si tu m’avais proposé un autre personnage qu’Abou Sofiane, je n’aurais pas accepté. Je n’avais jamais été convaincu par les interprétations de ce personnage que j’avais vues jusque-là. C’est grâce à l’idée du doute que j’ai pu en révéler le côté humain. Il était l’homme le plus puissant de la famille la plus fortunée de Qoreich ; un manipulateur, un homme installé dans le pouvoir et dans ses certitudes. Et voilà qu’on lui dit : il existe un Dieu abstrait, tu ressembles à Bilal comme n’importe quel humain… C’est très déstabilisant. Au moment de son retour à la Mecque, le Prophète a sanctuarisé la maison d’Abou Sofiane en déclarant : « Celui qui

Meeting with Fathi Haddaoui

Parlons de votre expérience d’organisateur de festival. Vous avez dit un jour qu’il faut être populaire sans être populiste. C’est un dosage à trouver ? Je pense que chaque festival a sa vocation : c’est comme les empreintes digitales, un festival ne doit pas ressembler à un autre. Carthage, qui est un festival pour dix mille spectateurs, avec une scène de cinquante mètres, n’a rien à voir avec Hammamet, Sousse ou Bizerte. Il lui faut une programmation spécifique à ce lieu et à ce public. Si on propose Nancy Ajram, le public viendra, mais si on lui propose Stevie Wonder il viendra aussi. Programmer un festival, ce n’est pas remplir des cases, c’est avoir un point de vue. Le festival de Hammamet dispose d’un très beau théâtre de mille places au maximum. Son public est constitué de Hammamétois, de Tunisois, de touristes occidentaux, de vacanciers algériens et libyens, et enfin de non-Tunisiens résidant à Hammamet. Sur quoi ce public cosmopolite peut-il se retrouver ? L’année où vous avez organisé le festival de Hammamet, vous avez refusé Marcel Khalifa… Ça ne m’intéressait pas parce que c’est un menteur. Dans un pays qui vient de connaître une révolution, on ne vient pas chanter la révolution pour un cachet de trente mille euros. J’ai dit non à Hani Chaker, à Sabeur Rebaï, à Nancy Ajram… Mon point de vue sur Hammamet, c’est qu’il doit mettre en relief les arts scéniques, le théâtre, la danse contemporaine. Il faut des artistes comme Sidi Larbi Cherkaoui,Mikis Theodorakis, des gens comme Demis Roussos ou Gérard Lenormand pour créer des moments de nostalgie… Il faut une programmation rigoureuse, des spectacles que le public n’a pas l’occasion de voir tous les jours. J’ai programmé Yasmina Azaiez & Co, le Gospel de Los Angeles. J’avais contacté Dhafer Youssef, Anouar Brahem, Nacir Chamaa ; j’étais en pourparlers avec les Rolling Stones, Stevie Wonder, Andrea Bocelli… de grands artistes qui sont capables d’évoluer aussi devant un petit public et de créer d’autres émotions. A Hammamet, les spectateurs sont tout proches de la scène ; c’est très compromettant pour les artistes.

Programmer un festival, ce n’est pas remplir des cases, c’est avoir un point de vue. Programming a festival is not just ticking the boxes but rather projecting a viewpoint.

Dans sa maison de Hammamet, Fathi Haddaoui s'entoure d'œuvres d'un ami sculpteur.

Fiction does not like nice characters, it rather seeks characters which are close to a man’s innermost nature. Our profession as a comedian is to show that appearances are always deceptive. Do you enjoy playing the anti-hero, that one loves to hate? Look at “The Godfather”, he is an assassin; “Taxi driver” again an assassin. Unfortunately we as spectators are somewhat naïve. Forty years of Egyptian fiction got us used to a Manichean vision, with good or wicked characters. This vision is a caricature and dangerous. Which role is the closest to the “real” Fathi Haddaoui ? None. There are bits of myself in all the roles. I am an interpreter and as such we always inject our subjectivity into the characters we portray. Let’s talk about your experience as a festival organizer. You once said that you need to be popular without being populist. What is the right dose? I think that each festival has its own vocation: it’s like fingerprints, a festival should be unlike the others. Carthage is a festival for ten thousand spectators, with a fifty meter scene and cannot be compared to Hammamet, Sousse or Bizerta. Its programming must be specific to that place and to that public. Programming a festival is not just ticking the boxes but rather projecting a viewpoint. The Hammamet festival has a very beautiful theatre with a maximum of a thousand places. I believe that Hammamet should highlight the performing arts, the theatre and contemporary dance. This festival is for an informed public. Which for you is the best film of the history of the cinema ? Why just one film? I very much like “Citizen Kane”, “The Godfather” and “Dreams” by Kurosawa. There are also much less well known films and which truly get through to me, such as “La Clé”, an Iranian film (by Ebrahim Forouzesh). Who is your favourite writer? Mouttanabbi in Arabic. I believe there is no poet like him

and he writes in a most incomparable manner. And in French I like reading Roland Barthes very much. He is a poet of semiology and his writing in French is most succulent – simple and yet so poetic! It’s the quintessence of the French language. Of course I like reading Camus, Sartre, Rabelais, Racine, Molière, Corneille… And when Shakespeare is well translated it leaves a powerful and lasting impression. Who is your favourite singer? Wadii El Safi with a most beautiful voice and I don’t know any other singer with such a wide vocal range. I also very much like Abdelwahab, Mohamed Kandil and Mohamed Rochdi. As for female singers of course I like Oum Kalsoum. What kinds of music do you enjoy? All kinds. I am a music lover and I have no problem with any kind of music but rather with its performance. It’s like with the theatre, I believe that all kinds have a right to exist. What is your favourite dish? My wife is Syrian so that I enjoy a most varied cuisine. She prepares succulent oriental dishes for me like frika (a kind of borghol with meat). As for Tunisian cuisine, my favourite dish is mermez and then meloukhia. During your travels which city has impressed you the most? Montreal. It is indisputably the most beautiful city in the world.

In his Hammamet home Fathi Haddaoui is surrounded by works of his sculptor friend.

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

23


Echos de Tunisie

Fathi Haddaoui

Rencontre

Ce festival est fait pour un public averti, pas pour des gens qui viennent pour terminer leur soirée et danser. Alors ce n’était pas une provocation de dire : votre star absolue, je la refuse ? Sabeur Rebaï, je peux très bien l’inviter chez moi ; ce n’est pas là le problème. Ça ne s’inscrivait pas dans la logique de la programmation. Sinon, il est facile de remplir mille places. Quel est pour vous le meilleur film de l’histoire du cinéma ? Pourquoi un seul ? J’aime beaucoup “Citizen Kane”, “Le Parrain”, “Dreams” de Kurosawa. Il y a aussi des films très peu connus qui me touchent beaucoup, comme “La Clé”, un film iranien [d’Ebrahim Forouzesh, ndlr]. Votre écrivain préféré ? En arabe, Mouttanabbi. Pour moi, aucun poète ne l'égale, il écrit d’une manière incomparable. En français, j’aime beaucoup lire Roland Barthes. Je trouve qu’il est un poète de la sémiologie, qu’il écrit le français d’une manière succulente – simple, mais si poétique ! c’est la quintessence de la langue française. Evidemment, j’aime les Camus, les Sartre, Rabelais, Racine, Molière, Corneille… Shakespeare, quand il est bien traduit, c’est très fort. Votre chanteur préféré ? Wadii El Safi. C’est la plus belle voix ; je ne connais pas de chanteur ayant un éventail vocal aussi large. J’aime aussi beaucoup Abdelwahab, Mohamed Kandil, Mohamed Rochdi. Chez les femmes, Oum Kalsoum, incontestablement. Quel genre de musique écoutez-vous ? De tout. Je suis mélomane et je n’ai pas de problème sur le genre de musique, mais sur la performance. C’est comme au théâtre, je peux trouver un vaudeville très amusant s’il est bien fait. Je trouve que tous les genres ont le droit d’exister. Je suis bon spectateur, j’aime les westerns, les policiers… Ce que je n’aime pas, c’est quand un spectacle prétend représenter la grande vérité artistique alors que c’est mal fait. Votre plat préféré ? Ma femme étant syrienne, j’ai une culture culinaire très variée. Elle me prépare des plats orientaux succulents comme la frika (un genre de borghol avec de la viande). En cuisine tunisienne, mon plat préféré est le mermez, puis la meloukhia – on l’adore ou on la déteste ! – et la matfouna, un plat très recherché. Un plat

Meeting with Fathi Haddaoui

marocain que je trouve aussi très recherché est la pastilla. Quand je vivais en Syrie, j’aimais beaucoup le chawarma – ils ont un art raffiné de la préparation de la viande – et comme boisson, le laban irani, qui ressemble au leben tunisien avec un peu d’ail et de sel ; c’est très rafraîchissant. Au cours de vos voyages, quelle est la ville qui vous a le plus marqué ? Montréal. C’est sans discussion la plus belle ville du monde. Que pensez-vous de ce qui se passe en ce moment en Tunisie ? Il faut prendre conscience que toute cette période est sensible, fragile et dangereuse. Cela dépasse la Tunisie. Mais les Tunisiens vont s’en sortir à partir du moment où nous aurons tous le même but ; et ce sera le cas quand on sentira vraiment la gravité de la situation. En tant qu’homme de théâtre, comment avez-vous réagi aux attaques contre le théâtre qui ont eu lieu en 2011 ? Personne n’a osé s’attaquer au théâtre. Le théâtre est un acte révolutionnaire par essence, il dérange les démocraties comme les dictatures ou les phases transitoires. L’intelligence, de la part de ceux qui gouvernent, c’est de se l’approprier. Bourguiba avait compris que le théâtre était un jeu dangereux, et qu’il valait mieux être avec que contre. … Sans doute parce qu’il avait fait du théâtre lui-même. Savez-vous qu’il est le seul homme d’Etat de l’histoire de l’humanité à avoir consacré tout un discours au théâtre ? C’était en 1963. D’où le théâtre scolaire et l’âge d’or du théâtre tunisien. Si j’ai un conseil à donner aux parents, sans paternalisme aucun, c’est de faire en sorte que leurs enfants pratiquent le théâtre – ainsi que la musique, qui est une ouverture à l’abstraction et permet d’exprimer ses sentiments. Des activités qui doivent nous accompagner de la première enfance jusqu’à la mort. Syphax magazine N°6 - octobre 2014

25


Grand angle

La Tunisie au féminin The female side of Tunisia

L

e destin de la Tunisie s’écrit par des femmes, depuis la fondation de Carthage par Elyssa jusqu’aux moments symboliques de l’histoire moderne. Elles sont là, à chaque étape cruciale, montrant le chemin. Qu’elles soient les guerrières qui entraînent des tribus à leur suite, les généreuses qui font le bien autour d’elles, les révoltées qui disent non à l’inacceptable, les courageuses qui donnent l’exemple de la dignité, elles tracent les lignes rouges. Rouges, comme ce drapeau qu’elles sont aujourd’hui les premières à défendre. A regarder les grandes figures mythiques qui jalonnent l’histoire ancienne de la Tunisie, on s’aperçoit que la femme tunisienne n’est pas la gardienne d’une identité figée. Elle est une “passeuse”, celle par qui le monde ancien meurt pour renaître sous un nouveau visage. Elyssa, la Kahena, Jazia… Tout se passe comme s’il revenait aux femmes, à chaque époque, d’incarner les phases de rupture et de refondation qui ont fait l’identité tunisienne. Les grandes figures féminines des siècles suivants ne sont plus des guerrières. Chez elles, l’engagement s’enracine souvent dans l’action sociale. Aziza Othmana, Aïcha Manoubia, Bchira Ben Mrad… Qu’elles soient princesse, mystique ou femme engagée dans la modernité, leur action en faveur du peuple les a rendues légitimes. A certaines, cette générosité a valu une reconnaissance inextinguible par-delà les siècles. Avec Tawhida Ben Cheïkh, première femme médecin du pays, la Tunisie montre qu'elle peut enfanter de grandes personnalités de pionnières. Des femmes qui montrent la voie à leur génération et contribuent à prouver qu’en Tunisie, « la femme est l’avenir de l’homme »…

1

Elyssa

C

’est par elle que l’Orient s’invita en terre africaine. Elle transportait dans ses vaisseaux l’essence de la culture phénicienne – accompagnée d’un prêtre de la déesse Astarté, elle portait en elle le souvenir de son époux, prêtre du dieu Melqart. Elle ne s’imposa pas par la force, mais par la ruse. Et pour ne pas renier son héritage oriental, pour éviter que sa cité ne soit tuée dans l’œuf, elle refusa le mariage avec le chef autochtone Iarbas en s’immolant par le feu. C’est ainsi que la civilisation de Carthage put naître d’un véritable métissage.

Guillemette Mansour Illustrations de Patricia Triki

T

hroughout Tunisia’s history, since the foundation of Carthage by princess Elyssa until the symbolic moments of modern history, there have always been women at each crucial stage to show the way. Some were warriors with tribes following them, others were benefactresses doing good around them or rebels saying no to the unacceptable, and others still were courageous women giving an example of dignity. The great mythical figures of Tunisia’s ancient history are not the guardians of a frozen identity. On the contrary, they enable the old world to die in order to be reborn with a new face. Elyssa, Kahena, Jazia… it seems that during each era it was up to the women to incarnate the phases of rupture and re-foundation which moulded Tunisian identity. The great female figures of the following centuries are no longer warriors. They often engage in social action. Aziza Othmana, Aicha Manoubia, Bchira Ben Mrad… The first was a princess, the second a mystic and the third a woman engaged in modernity. Their action in favour of the people gave them their legitimacy and some of them are still venerated for their generosity well beyond the centuries. Finally, with Tawhida Ben Cheikh, first woman doctor in Tunisia, the country has shown that it can produce truly great pioneer personalities. Women who show the way to their generation and contribute to prove that in Tunisia, “women are the future of mankind”.

26 Focus • The female side of Tunisia

S

he is the one who brought the Orient to the shores of Africa. The Phoenician culture came with her, accompanied by a priest of the goddess Astarte. She also remembered her husband, a priest of the god Melqart. Arriving in her boats to found Carthage, she made headway not through force but through cunning. In order not to disown her Oriental heritage and to avoid her city being nipped in the bud, she refused the marriage with the autochthonous chief Iarbas through self-immolation. Thus the civilization of Carthage rose out of a real mixing of cultures.

2 Q

La Kahéna

uinze siècles après Elyssa, une autre femme apparaît à une époque charnière, celle de la conquête arabe. Elle symbolisait à elle seule la résistance berbère : « Comme [le gouverneur Hassan Ibn Nooman] avait demandé quel était le plus puissant roi des Berbères, on lui répondit que c’était la Kahéna », raconte Ibn Khaldoun. La Kahéna a échoué à repousser les cavaliers arabes ; mais elle les a obligés à prendre en compte l’élément berbère. Lorsque ses fils se rendirent à Hassan, celui-ci leur confia lui-même le commandement des tribus de l’Aurès désormais converties à l’islam. C’est un Berbère, Tarak Ibn Zied, qui allait bientôt conquérir l’Andalousie. Et ce sont les grandes tribus berbères, des Zénètes aux Sanhaja, qui devaient faire et défaire les dynasties en Tunisie pendant plusieurs siècles.

F

ifteen centuries after Elyssa, another women appeared at a crucial epoch, that of the Arab conquest. Ibn Khaldun, the historian of the Middle Ages, recounted that when the Arab governor “had asked who was the most powerful king of the Berbers, he was told that it was Kahena”. Kahena was the symbol of Berber resistance. She failed in repelling the conquerors, but she obliged them to take the Berber element into account. Her sons, after surrendering to the enemy, were made commanders of the Aures tribes after their conversion to Islam. And the Berber Tarak Ibn Zied was soon to conquer Andalusia. Later the great Berber tribes of Tunisia (the Zenatas and the Sanhaja) would play an eminent political role for several centuries.

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

27


Fathi Haddaoui

Rencontre

When business meets luxury

TĂŠl : +216 71 961 951 - Fax : +216 71 961 952 berg esdulac@concorde-tunisia.com 28

Meeting with Fathi Haddaoui

w w w. c o n c o r d e - t u n i s i a . c o m


Tunisie au féminin

Grand angle

3

4

D

I

n a Maghreb which basically had remained Berber, Tunisia later on was to be marked by the invasion of the Hilal Arab tribes. In the legendary story of the Hilalians, Jazia was a warrior-poetess of surpassing beauty. Spouse of an Arabian prince, she fled with her retinue after a family dispute and left behind her a love-sick husband. Her companions were dreaming only of “green Tunisia”, a mythical country they were set to conquer after leaving their ancestral lands… But historical reality is much more prosaic: the Hilalians came from the Egyptian desert. They were sent by the Fatimid caliph to punish their province and to take over. The Hilalian influence was to contribute to an in-depth arabisation of the Tunisian people.

30 Focus • The female side of Tunisia

lle est vénérée par beaucoup de Tunisiennes comme une bienfaitrice des temps anciens ; une femme qui inscrivit son nom dans l’histoire en engageant sa fortune pour améliorer le sort du peuple. Cette richissime princesse mouradite, petitefille de

Saïda Aïcha Manoubia

Jazia Hilalia

ans un Maghreb resté essentiellement berbère, il faudra une nouvelle révolution pour arabiser en profondeur le peuple tunisien. Ce sera l’invasion hilalienne, dont le récit légendaire met en exergue le personnage de Jazia. Guerrière et poétesse à la sublime beauté, épouse d’un prince d’Arabie, elle s’était enfuie avec les siens suite à une brouille entre familles, laissant derrière elle un mari éperdu d’amour. Mais les Hilaliens, eux, ne rêvaient que de la verte Tunisie, contrée mythique pour laquelle ils abandonnaient leur terre ancestrale… La réalité historique est plus prosaïque : les Hilaliens venaient du désert égyptien, ils étaient envoyés par le calife fatimide pour reprendre en main cette province qui avait renié le chiisme. Et si l’on en croit Ibn Khaldoun, ce sont les Berbères qui calqueront souvent leur mode de vie sur ces Arabes devenus les nouveaux “hommes forts” du pays.

5E

Aziza Othmana

Q

uatre siècles avant Aziza Othmana, une sainte soufie défendait les petites gens dont elle partageait le sort, filant la laine pour gagner sa vie. Elle offrait des moutons au père de famille nécessiteux, libérait des captifs, secourait les endettés et défiait les puissants… A une époque où les docteurs malékites étaient liés au pouvoir, le soufisme en pleine expansion apparaissait comme un mouvement contestataire. Aujourd’hui la plus populaire des saintes tunisiennes, Saïda Manoubia était aussi une femme libre, qui ne s’est jamais mariée malgré sa beauté légendaire, et une intellectuelle qui s’est imposée par son érudition dans un milieu religieux très masculin : les savants de Tunis, dit-on, reconnurent son autorité et accompagnèrent son enterrement.

T

his Sufi saint defended ordinary people whose fate she shared, spinning wool to earn her living. She gave sheep to the needy families, freed captives, helped those in debt and defied the powerful… At that time Sufism was fully expanding and appeared to be a protest movement. Saida Manoubia is today the most popular of the Tunisian saints. She was also a free woman who never married despite her legendary beauty and an intellectual who made her mark through her erudition. The Tunis scholars, it was said, acknowledged her authority in the religious domain and went to her funeral.

Othman Dey, a affranchi tous ses esclaves et consacré la quasi totalité de ses biens à des œuvres de charité – elle possédait 68 000 hectares de terres qui s’étendaient de Monastir aux abords de Sfax ! On lui doit notamment l’hôpital de la médina de Tunis qui porte aujourd’hui son nom.

S

he is venerated by many Tunisian women as a benefactress of olden times. This wealthy Mouradite princess left her name in history by devoting her fortune to improve the lives of the people. She freed all her slaves and most of her goods and assets were spent on charitable works; she possessed 68 000 ha of lands stretching from Monastir as far as Sfax! She also founded the hospital which today bears her name, in the Tunis medina.

6E

Tawhida Ben Cheïkh

lle est allée en France faire des études supérieures à une époque où peu de garçons avaient cette possibilité ; son propre frère s’était heurté au refus de ses parents de le laisser partir ! Mais Tawhida Ben Cheikh, première bachelière de Tunisie en 1928, était une élève brillante soutenue par le Dr Burnet, futur directeur de l’Institut Pasteur de Tunis. Elle obtint son doctorat en 1936, devenant ainsi la première femme médecin du monde arabe. Cette véritable militante s’est orientée vers la gynécologie pour s’engager dans l’aventure du planning familial. Elle a participé à l’Union Musulmane des Femmes de Tunisie, à la revue féminine “Leïla”, au Croissant Rouge tunisien. Elle deviendra directrice du service de maternité de l’hôpital Charles Nicolle, puis de l’hôpital Aziza Othmana, avant de s’éteindre à l’âge de 101 ans, dans un pays où 40% des médecins sont aujourd’hui des femmes.

F

irst Tunisian woman degree holder in 1928, she went to France to pursue her higher education at a time when very few Tunisian young men had this possibility. Tawhida Ben Cheikh was a brilliant student and was supported by Dr. Burnet, the future director of the Tunis Pasteur Institute. She obtained her medical degree in 1936 and became the first woman doctor in the Arab world. This veritable militant turned to gynecology so as to participate in setting up family planning services. She collaborated with the Moslem Union of Tunisian Women, the women’s magazine “Leila” and the Tunisian Red Crescent. She became the maternity department director of the Charles Nicolle hospital, then of the Aziza Othmana hospital before expiring at the age of 101. Today, 40% of doctors in Tunisia are women.

7I

Bchira Ben Mrad

ssue d’un milieu religieux, elle voulait promouvoir l’instruction des jeunes filles et faire participer les femmes au mouvement d’émancipation nationale. Elle est la fondatrice de la première organisation féminine tunisienne, l’Union Musulmane des Femmes de Tunisie (1937), qui s’est signalée par son action sociale en aidant les étudiants tunisiens à l’étranger. Quelques années plus tôt, sa sœur Nejiba animait une association de bienfaisance en compagnie de Wassila Ben Ammar (future épouse de Bourguiba) : c’était le début de la participation des Tunisiennes à la vie publique. Puis dans les années 1950, nombre de Tunisiennes rejoindront l’Union des Femmes des Tunisie, association d’inspiration communiste, qui mêlait action politique, aide aux nécessiteux et revendication féministe. Même l’UNFT, l’organisation féminine apparentée au Destour qui sera l’héritière de toutes les précédentes, commencera par organiser des soupes populaires et des distributions de vêtements, avant de militer pour les droits de la femme. Ironie de l’histoire : le père de Bchira Ben Mrad était le cheikh elIslam Mohamed Salah Ben Mrad, un adversaire des thèses de Tahar Haddad… ce qui ne l’a pas empêché d’encourager ses filles dans leur action publique.

F

rom a religious background, Bchira Ben Mrad wanted to promote young girls’ education and make women participate in the national emancipation movement. In 1937 she founded the first Tunisian women’s organisation, the “Union Musulmane des Femmes de Tunisie (Moslem Union of Tunisian Women) which drew attention due to its social action. It was the beginning of the participation of Tunisian women in public life. A few years earlier, her sister Nejiba animated a charitable association together with Wassila Ben Ammar (Bourguiba’s future spouse). In the 1950s, another association, the “Union des Femmes de Tunisie” (Union of Tunisian Women) combined political action with assistance to the needy and feminist demands. Later the National Union of Tunisian Women was to be at the head of all the preceding feminist organisations. It first organized soup kitchens and the distribution of clothing and then militated for women’s rights.

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

31


Salah Jabeur

La Tunisie des photographes

Petits coins de paradis Le regard de

N

Salah Jabeur

é en France d’un père kerkennien et d’une mère normande, Salah Jabeur photographie inlassablement depuis trente ans les sites touristiques et le patrimoine de Tunisie. Mais son jardin secret, c’est le village de Ghar El Melh, entre mer et collines, d’où sa femme est originaire et où il a choisi de poser ses valises – « C’est le paradis sur terre », s’enthousiasme-t-il. Bien qu’il soit déjà un des photographes les plus publiés de Tunisie, Salah Jabeur reste motivé par l’envie que ses images soient diffusées et vues par le plus grand nombre. C’est ainsi qu’il a lancé en 2003 les Rencontres Photographiques de Ghar El Melh, premier festival tunisien de la photo, afin de partager sa passion avec ses voisins. Il est très fier aussi de son site medinatunis.com (coréalisé avec Jamila Binous, sur une commande de l’Alecso) qui permet à un large public de visiter virtuellement les plus beaux monuments et sites de la médina. Aujourd’hui, il propose une série de vues panoramiques de paysages tunisiens sublimes, mais souvent méconnus. El Haouaria, Rimel, Ichkeul, les îles Fratelli… des images qui, espère-t-il, pourraient intéresser des décorateurs et trouver leur place sur les murs d’appartements ou d’institutions.

Small corners of paradise The glance of Salah Jabeur

B

Photos salah jabeur

orn in France of a father from Kerkennah and a mother from Normandy, Salah Jabeur is a specialist of Tunisia’s heritage and main touristic sites. But his private retreat is his village of Ghar El Melh, between the sea and the hills. His wife comes from there and this is where he has chosen to settle – “It’s paradise on earth”, he affirmed enthusiastically. Even though he is already one of the most published photographers of Tunisia, Salah Jabeur is motivated by a desire to ensure that his photos are seen by the greatest number of people. Thus in 2003 he launched the Photographical Meetings of Ghar El Melh, the first Tunisian photo festival so as to share his passion with the inhabitants of his village. His site medinatunis.com (co-produced with Jamila Binous and commissioned by Alecso) makes available to the wider public virtual visits of the most beautiful monuments and sites of the medina. Today he proposes a series of panoramic views of sublime Tunisian landscapes which are often unknown. El Haouaria, Rimel, Ichkeul, the Fratelli islands… images which, he hopes, could be of interest to decorators and find their place on the walls of apartments or institutions.

32

The photographers’ Tunisia

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

33


‫صالح جابر‬

‫‪La Tunisie des photographes‬‬

‫الطّ‬ ‫بجاملبةتونس‬ ‫بيعة املع ّذ‬ ‫املفتون‬ ‫من منظار‬

‫صالح جابر‬

‫‪35‬‬

‫‪Syphax magazine N°6 - octobre 2014‬‬

‫‪Photos salah jabeur‬‬

‫من مواليد فرنسا من أب قرقني و أم نورمندية‪ ،‬مل ينقطع صالح جابر منذ ثالثني عاما‬ ‫السياح ّية و األثريّة لتونس و تبقى غار امللح أفضل مكان له ملامرسة‬ ‫عن تصوير املناطق ّ‬ ‫التّصوير ال ألنها مسقط رأس زوجته فحسب بل ملا تزخر به من جامل طبيعي يجعل منها‬ ‫" الج ّنة فوق األرض " حسب تعبريه‪.‬‬ ‫و رغم أن صوره حظيت بإنتشار واسع‪ ،‬يرغب صالح جابر يف إيصالها إىل العدد األكرب‬ ‫من ال ّناس و لذالك بعث سنة ‪ 2003‬امللتقيات الفتوغراف ّية لغار امللح الذي يعترب أول‬ ‫مهرجان صور شمسيّة يف تونس كام بعث موقع ‪ medinatunis.com‬برشاكة جميلة‬ ‫بنوس و إيعاز من منظمة ألكسو‪ .‬و يسمح هذا املوقع بزيارة إفرتاض ّية ملعامل املدينة‬ ‫العتيقة لتونس‪ .‬و هاهو اليوم يقرتح مجموعة صور بانوراما ملواقع طبيعيّة يف تونس مع‬ ‫أمل أن يراها معلّقة يف املنازل و املؤسسات‪.‬‬

‫‪The photographers’ Tunisia‬‬

‫‪34‬‬


GOLF CITRUS HAMMAMET

‫ألــعــاب‬

Jeux

LE PREMIER COMPLEXE 45 TROUS EN TUNISIE

UN COMPLEXE GOLFIQUE DE NIVEAU INTERNATIONAL DANS UN PARC DE 173 HECTARES D’OLIVIERS ET DE FORÊT.

D

ans un espace naturel de 173 hectares, à quelques minutes de la Baie de Hammamet, le Golf Citrus tire parti des caractéristiques d’une oliveraie doucement vallonnée et d’une forêt de pins qui s’étend sur les flancs de collines escarpées. Palmiers, eucalyptus, sept lacs judicieusement répartis agrémentent le tracé des deux parcours Championship conçus par Ronald Fream. Avec ses deux parcours de 18 trous Par 72 chacun, les Oliviers 6106 mètres (hommes) et 5290 mètres (dames) et la Forêt 6066 mètres (hommes) et 5235 mètres (dames) et son 9 trous Executive, le Golf Citrus offre un concept golfique international où des golfeurs de tous niveaux

RT DE 4 «UN DÉPA RIX DE 3» P U A S R U GOLFE EN FEES E R G 3 Z E OU «JOU LEMENT 2 U E S Z E Y A ET P 09 au 15/10, Valable du 01/ 20/12, du 01/12 au /02, 12 du 03/01 au 31/05 u a 5 & du 01/0

peuvent aussi bien pratiquer un jeu paisible ou stimulant. Grâce à notre Golf Academy, profitez de toutes les possibilités de vous perfectionner : leçons et stages, Practice de 350 mètres et 120 tapis, parcours Executive de 9 trous par 28, 1221 mètres, putting-greens, pitching greens et practice bunkers. D’agréables moments vous attendent dans le club house, un espace luxueux, doté de toutes les commodités. Vous pourrez déguster des snacks chauds et froids et vous équiper au Pro-shop à des prix intéressants. Séjournez dans les plus beaux hôtels de Hammamet, au bord d’une plage de sable fin et face au bleu de la Méditerranée, parmi les palmiers et les bougainvillées. Avec nos hôtels actionnaires, vous bénéficierez de nombreux avantages : réduction sur les green-fees (jusqu’à 30%), tee-times préférentiels garantis en haute saison golfique, navette gratuite pour le golf durant la journée…

www.golfcitrus.com

Solutions page 51 Games

37


‫دلـيـل الـمسافـر‬

Guide

La Tunisie en bref

Superficie Area

‫تونس باختصار‬

‫الـمساحة‬

162 155 km2 / sq. Km / 2‫كم‬

Littoral Coast line ‫السواحل‬ 1 298 km /‫كم‬

Population

‫عدد السكان‬

10,7 millions d’habitants.

Million inh. / ‫مليون ساكن‬

Zone horaire Time zone ‫املنطقة الزمنية‬ GMT + 1 / 1 + ‫غرينيتش‬

Capitale Capital ‫العاصمة‬ Tunis / ‫تـونـس‬

Photos mCm

Villes principales Main cities ‫أهم الـمدن‬

Sfax, Sousse, Béja, Bizerte, Jendouba, Gabès, El Kef, Nabeul, Médenine, Kairouan…

، ‫ بنزرت‬، ‫ بــاجة‬، ‫ سوسة‬، ‫صفاقس‬ ، ‫ مدنني‬، ‫ نـابـل‬، ‫ الكاف‬، ‫ قابس‬،‫جندوبة‬ ...‫القريوان‬ Langues

Langue officielle : l’arabe. Le français est souvent parlé couramment, la signalisation et la plupart des enseignes sont bilingues.

Languages Official language: Arabic. The Tunisian people converse in the Arabic language yet many speak French fluently. English, German and Italian are often spoken.

‫اللغة‬

‫ الفرنسية شائعة‬.‫العربية‬: ‫اللغة الرسمية‬ .‫ ومعظم الالفتات ثنائية اللغة‬،‫اإلستعامل‬ Climat

Méditerranéen (semi aride dans l’intérieur, aride dans le Sud). Températures moyennes : Décembre 11,4°C, juillet 29,3°C.

Climate Mediterranean (semi arid in the interior, arid in the South). Average températures : December 11.4°C, July 29.3°C.

‫الــمـنـاخ‬

P

ays riche de sa nature superbe et accueillante, la Tunisie est la destination rêvée pour toutes les activités sportives et de loisirs : tennis, golf, voile, karting, équitation, plongée sous-marine, quad, trekking… Vieille terre berbère, c’est un pays carrefour dont l’artisanat est le fruit d’influences multiples : poterie modelée, argent ciselé, céramique, mergoums, cuivre martelé, coffres en bois peint, tapis de Kairouan… Si la Tunisie d’aujourd’hui est un petit pays, elle est grande de ses trois mille ans d’histoire, comme en témoignent le colisée romain d’El Jem, les sites de Carthage, Dougga ou Thuburbo Majus, les Ribats de Sousse et Monastir, les monuments de Kairouan… Bienvenue dans un pays à vivre intensément et qui a tant à vous faire partager.

38

Guide • Tunisia in brief

Tunisia in brief ‫كام أن تونس بلد غني بطبيعته الجميلة فهي كذلك بلد‬ ‫ وإذا كانت تونس‬.‫األنشطة الرياضية والرتفيه بجميع أنواعه‬ ‫اليوم بلدا صغريا بحجمه فهو كبري بتاريخه حيث ميكننا‬ ‫الوقوف عىل آثار ثالثة آالف سنة من الحضارات الـمتعاقبة‬ ، ‫ موقع دقة‬، ‫ مرسح الجم‬، ‫منها الـموقع األثري لقرطاج‬ .‫ أربطة سوسة والـمنستري وغريها‬، ‫جامع القريوان‬ .‫مرحبا بكم فـي بلد السياحة وحسن اإلستقبال‬

W

ith its superb and welcoming nature, Tunisia is the destination of your dreams for all kinds of sports and leisure activities such as tennis, golf, sailing, karting, horse riding, underwater diving, quad, trekking and more. This ancient land of the Berbers is a crossroads where the handicrafts were guided by so many influences leading to moulded pottery, engraved silver, ceramics, mergoums, hammered copper, painted wooden boxes,

and carpets from Kairouan. If the Tunisia of today is a small country it is great in terms of its three thousand year old history with its Roman coliseum at El Jem, the sites in Carthage, Dougga or Thuburbo Majus, the Ribats in Sousse and Monastir and the monuments in Kairouan. You are welcome in a country where you can live with such intensity and which has so many things to share with you.

،‫متوسطي​​(شبه صحراوي فـي الداخل‬ .)‫و صحراوي فـي الجنوب‬ : ‫معدل​​درجات الحرارة‬ ،‫ درجة مئوية فـي شهر ديسمرب‬11,4 .‫ درجة مئوية فـي شهر جويلية‬29,3 Monnaie Currency Dinar tunisien (TND)

‫العملة‬ ُ

Tunisian Dinar (TND)

20 Mars (Indépendance, 1956).

March 20 (Indep., 1956).

.‫ مارس عيد اإلستقالل‬20 Religion

‫الدّين‬

Musulmans (98% de la pop.), Juifs, Chrétiens. / Moslems (98% of pop.), Jews,

Christians. /

.‫ مسيحيني‬،‫ يهود‬،)‫ من السكان‬٪ 98( ‫مسلمني‬ Téléphone Telephone

‫الهاتف‬

Code du pays 216 + numéro à 8 chiffres.

Country code 2016 + number (8 digits).

‫ أرقام‬8 ‫ العدد متك ّون من‬+ 216 ‫دليل البلد‬.

)‫ت‬.‫الدينار التونيس (د‬ Change

Le dinar tunisien est divisé en 1.000 millimes. Il ne peut ni être importé ni exporté. Traveller’s Cheques et Euro Cheques acceptés. 1 Euro = environ 2 TND.

Exchange The Tunisian Dinar is divided into 1,000 millimes. It may neither be imported nor exported. Traveller’s and Euro Cheques are accepted. Euro 1 = TND 2 approx.

‫الرصف‬

Fête nationale Public holiday ‫العيد الوطني‬

.‫ مليم‬1000 ‫الدينار التونيس ينقسم إىل‬ .‫الميكن ال توريده وال تصديره‬ .‫الشيكات السياحية وشيكات اليورو مقبولة‬ .‫ت تقريبا‬.‫ د‬2 = ‫ يورو‬1

Cartes de crédit acceptées Credit cards accepted

Visa, MasterCard, Eurocard, Amex, Diner’s Club.

Visa, MasterCard, Eurocard, Amex, Diner’s Club.

‫بطاقات اإلئتامن الـمقبولة‬

، ‫ يوروكارد‬، ‫ ماسرت كارد‬، ‫فيزا‬ ،‫ ديرنكارد‬، ‫آمكس‬

Aéroports internationaux International airports

Tunis, Monastir, Djerba, Sfax, Tabarka, Tozeur, Gafsa. / Tunis, Monastir,Djerba,

Sfax, Tabarka, Tozeur,Gafsa.

‫الـمطارات الدّولية‬

، ‫ صفاقس‬، ‫ جربة‬، ‫ الـمنستري‬، ‫تونس‬ .‫ قفصة‬، ‫ توزر‬، ‫طربقة‬

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

39


Votre Compagnie

Syphax Airlines en bref Syphax Airlines in brief

• Histoire • Réseau • Flotte • Agréments & certifications • Un réseau commercial à l’ère du numérique

Syphax Airlines en bref

Notre histoire

Créée en 2011, Syphax Airlines est née de la volonté de contribuer activement à la relance économique de la Tunisie. La compagnie aérienne, qui a effectué son 1er vol commercial le 29 avril 2012, est basée à Sfax. Une implantation et un choix réfléchis, qui contribuent à la diversification géographique du produit touristique et des activités commerciales du pays.Rigoureusement assistée par le bureau d’études international Roland Berger, la compagnie a réussi le challenge d’entrer en exploitation en une durée à la fois record et symbolique de 9 mois. L’offre de Syphax Airlines intègre à la fois les vols charters et réguliers pour offrir un produit complet et abouti répondant aux besoins et exigences de ses clients.

History background Set up in 2011, Syphax Airlines was created with the will to contribute actively to the economic

relaunching of Tunisia. The airline company which effected its 1st commercial flight on 29th April 2012, is based in Sfax. This well thought out choice and implantation contribute to the geographical diversification of the country’s touristic product and commercial activities. With the rigorous assistance of the international consultancy Roland Berger, the company successfully took up the challenge of becoming operational in a symbolic and record time of 9 months. The Syphax Airlines offer includes both charter and regular flights so as to provide a complete offer in line with the clients’ needs and requirements.

Notre réseau

Le réseau court et moyen-courrier est l’axe majeur de la stratégie actuelle de Syphax Airlines. En effet, elle dessert des destinations dans le bassin méditerranéen. Le réseau est composé de destinations internationales, de vols quotidiens et hebdomadaires entre la Tunisie (Sfax, Djerba et Tunis), la France (Paris), la Libye (Tripoli, Sebha), la Turquie (Istanbul), le Maroc (Casablanca) et l’Arabie Saoudite (Djeddah). Depuis 2013, Syphax Airlines travaille à développer son offre avec l’ouverture de nouvelles destinations internationales telles que le Canada et bientôt la Chine et les Etats-Unis. En outre, la compagnie a conclu plusieurs contrats pour desservir les plus grands aéroports du monde (Pologne, Hongrie, Croatie, Slovénie, France, Belgique, République Tchèque, Italie, Royaume-Uni, Suisse, etc.). Grâce à son système hybride, Syphax Airlines a fait bénéficier ses clients de tarifs très attractifs, fruit de la réduction des coûts réalisés, tout en conservant les produits et services qui sont sa marque de reconnaissance sur le marché. Cette stratégie, donnant pour l’instant de bons premiers résultats, a encouragé la compagnie à proposer de nombreuses nouvelles liaisons de Tunisie vers l’Europe et le bassin méditerranéen et à ouvrir de nouvelles destinations. A plus long terme, la compagnie projette d’offrir un important réseau entre l’Afrique du Nord et le reste du monde, articulé autour de deux hubs coordonnés, Tunis et Sfax. Avec un réseau équilibré, solidement implanté sur les cinq continents, Syphax Airlines disposera d’un véritable atout pour le transport aérien tunisien en ouvrant des lignes vers d’autres destinations en Europe, au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique. Vols réguliers Tunis - Paris (CDG) : 7 vols / semaine Sfax - Paris (CDG) : 3 vols / semaine

Djerba - Paris (CDG) : 2 vols / semaine Sfax - Istanbul : 1 vols / semaine

Tunis - Montréal : 1 vol / semaine

40

Your company

Regular flights Tunis - Paris (CDG) : 7 flights/week Sfax - Paris (CDG) : 3 flights/week Djerba - Paris (CDG) : 2 flights/week Sfax - Istanbul : 1 flights/week Tunis - Montréal : 1 flight/week

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

41


Syphax Airlines en bref

Votre Compagnie

Our Network The short- and medium-haul carrier network is the major axis of the present strategy of Syphax Airlines. In fact it caters for destinations in the Mediterranean basin. The network comprises international destinations, daily and weekly flights between Tunisia (Sfax, Djerba and Tunis), France (Paris), Libya (Tripoli, Sebha), Turkey (Istanbul), Morocco (Casablanca) and Saudi Arabia (Djeddah). From 2013 Syphax Airlines intends to develop its offer by opening up new international destinations such as China, Canada, the United State and Brazil. Furthermore, the company has concluded several contracts to cater for the biggest airports in the world (Poland, Hungary, Croatia, Slovenia, France, Belgium, Czech Republic, Italy, United Kingdom, Switzerland etc. ). Thanks to its hybrid system, Syphax Airlines was able to make its clients benefit from very attractive tariffs due to the reduction in incurred costs whilst at the same time preserving the products and services which makes its mark of acknowledgement on the market. This strategy at present has yielded good results and encouraged the company to propose numerous new connections from Tunisia to Europe and in the Mediterranean basin and to open up new destinations. In the much longer term the company is planning to offer a considerable network between North Africa and the rest of the world, centred on two coordinated hubs, Tunis and Sfax. With a well balanced network and firmly implanted in the five continents, Syphax Airlines will have a real asset for Tunisian air transport by opening up lines to other destinations in Europe, the Middle East, Asia and America.

Notre flotte

Une flotte moderne est le premier atout d’une compagnie aérienne qui investit de manière continue dans de nouveaux avions. C’est ainsi que Syphax Airlines a entamé son activité en 2011 avec 2 airbus A319 aménagés en plusieurs classes, d’une capacité de 150 sièges chacun, baptisés «Karama» et «Horria», en référence à la révolution qui a marqué les Tunisiens pendant l’année 2011. Dans le cadre du renforcement de sa flotte, viendront s’ajouter des appareils Airbus issus de la gamme A320. A cet effet, Syphax Airlines et Airbus ont conclu un protocole d’accord portant sur l’acquisition de trois A320neo et trois A320ceo, ainsi que 4 options d’achat. La livraison commencera dès 2015 avec deux appareils et se poursuivra à un rythme soutenu jusqu’en 2017. L’acquisition de ces appareils et l’extension de la flotte permettront à Syphax de poursuivre son évolution en tant que jeune compagnie aérienne. Quant à ses vols long courrier, Syphax Airlines s’est doté d’un avion A330. Il s’agit d’un appareil long-courrier du constructeur et partenaire Airbus. Avec une autonomie pouvant atteindre 13 400 km, cet avion bénéficie de l’avantage d’être plus économique en consommation de kérosène que son homologue chez Boeing (le B747). Avec une configuration possible répartie en 3 classes (première, business et économique), il offre à ses passagers un grand espace et un confort incomparable. Arrivé sur le sol tunisien le 21 juin 2013, cet avion est le premier du genre et le premier longcourrier en Tunisie, déjà en activité puisque la compagnie a effectué à son bord un vol direct Tunis-Montréal-Tunis sans escale le 23 octobre 2013.

Our Fleet

A modern fleet is the first asset of an air company which continuously invests in new aircraft. Thus Syphax Airlines started its activity in 2011 with 2 Airbus A319 organized into several classes, with a capacity of 150 seats each, baptized “Karama” and “Horria” as a reference to the revolution which marked the Tunisians in 2011. Within the framework of strengthening its fleet, other Airbus aircraft will be added from the A320 range. Syphax Airlines and Airbus thus concluded an agreement protocol for the acquisition of three A320neo and three A320ceo as well as 4 purchase options. Delivery will start in 2015 with two aircraft and will continue at a steady pace until 2017. The acquisition of these aircraft and the extension of the fleet will make it possible for Syphax to continue evolving as a young air company. As for its long haul flights, Syphax Airlines had recourse to the A330. This long haul aircraft is from the Airbus constructor and partner. With an autonomy of up to 13 400 km, this aircraft has the advantage of being more economical in its consumption of kerosene than its counterpart at Boeing (the B747). With a possible configuration organized into 3 classes (first, business and economy

42

Your company

class), it offers its passenger enough space and incomparable comfort. Landing on Tunisian soil on 21 June 2013, the aircraft is the first of its kind and the first long-haul carrier in Tunisia. It is already operational as the company made its TunisMontreal-Tunis non-stop direct flight on 23 October 2013.

Agréments & certifications

Dans le cadre de l’obtention du permis d’exploitation aérien (AOC : Air Operator Certificate), Syphax Airlines a été soumise à un audit par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), conformément à la réglementation en vigueur notamment la décision du ministère du Transport N° 119 du 04 août 2009. L’exécution des actions correctives a amené Syphax Airlines à obtenir son permis d’exploitation aérienne le 10 avril 2012. Ce permis a été renouvelé le 10 avril 2013 pour une durée d’un an. Syphax Airlines a également réussi le processus de mise en conformité par rapport aux standards internationaux (IATA). Elle est certifiée IOSA (IATA operational Safety Audit). Elle est irrévocablement reconnue au niveau international en matière de sureté, de sécurité aérienne et de gestion opérationnelle. Ce label permet à la compagnie de se positionner davantage sur des marchés internationaux et des destinations fortement concurrentielles.

Authorisations & Certifications Within the framework of obtaining

its air operator authorisation (AOC: Air Operator Certificate), Syphax Airlines was audited by the Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC - Civil Aviation General Directorate), in conformity with the regulation in force, namely the decision of the Ministry of Transport No. 119 of 04 August 2009. Corrective actions carried out enabled Syphax Airlines to obtain its air operator certificate on 10 April 2012. This certificate was renewed on 10 April 2013 for one year. Syphax Airlines had also undergone a successful conformity compliance process in line with international standards (IATA). It is IOSA certified (IATA Operational Safety Audit ) and is irrevocably recognized internationally in terms of security, flight safety and operational management. This label enables the company to have a better positioning on international markets and highly competitive destinations.

Un réseau commercial à l’ère du numérique

L’ère numérique a complètement modifié la relation entre les clients et l’entreprise. Dans cette optique, Syphax Airlines dispose d’un réseau commercial et de distribution multi-canal mettant en œuvre des moyens traditionnels mais aussi modernes. Le site web La clientèle Syphax peut ainsi consulter et acquérir les offres proposées par la compagnie aérienne via le site online flysyphax.com. L’achat en ligne faisant partie des moyens de paiement dans l’air du temps, apportant facilité d’achat et sécurité, Syphax a décidé de faire partie des structures ayant confiance en l’innovation et plus particulièrement dans l’achat online lui permettant de véhiculer une image de société à la pointe des nouvelles technologies. L’application mobile Les nouvelles technologies font partie intégrante de la stratégie de développement de Syphax Airlines. Sur le plan commercial, la compagnie cherche à être la plus proche possible de ses clients. Première compagnie aérienne tunisienne à se doter d’une application mobile, Syphax Airlines suit de près l’évolution des outils de communication et met à disposition de ses clients tous les moyens qui lui permettent de suivre la compagnie, de la joindre et d’interagir avec elle, n’importe quand, n’importe où.

Le centre d’appel Syphax Airlines dispose aussi d’un centre d’appel qui a permis à la compagnie de développer un dispositif de vente qui lui est propre. Le centre d’appels a été établi autour de valeurs telles que la flexibilité, l’efficacité et la réactivité afin d’être toujours au plus près des attentes de la clientèle Syphax. Les agences La compagnie propose l’achat de billets d’avion au sein d’agences agréées mais aussi d’agences Syphax Airlines. Afin d’être toujours au plus près de ses clients, Syphax Airlines a développé son réseau d’agences. La compagnie dispose de sept agences présentes sur l’ensemble des destinations qu’elle dessert. Les applications «Smart» Aujourd’hui, la majorité des passagers utilisent un mobile, qu’ils portent ou tiennent à proximité d’eux, 24h/24. Acteur majeur du secteur de la technologie, TELNET collabore avec Syphax Airlines pour développer des solutions web, smartphones et supports électroniques à bord. C’est ainsi que Syphax Airlines s’est engagée à promouvoir l’innovation technologique au cœur de sa stratégie commerciale. Cela lui permet de proposer des offres très compétitives sans détériorer la qualité de ses prestations : • La possibilité pour les clients de choisir, au moment de la réservation, leurs sièges dans l’avion selon leurs besoins et leurs convenances ; • L’enregistrement électronique des bagages, permettant la limitation des délais d’attente devant les bureaux d’enregistrement ; • La prise en charge du client à chaque étape du parcours.

A commercial network in the digital era

The digital era has completely modified the relationship between the clients and the enterprise. With this in mind, Syphax Airlines has a commercial and multi-channel distribution network using both traditional and modern means. The web site The Syphax clientele can thus consult and acquire offers proposed by the air company via the online site flysyphax.com. Online purchase is now part of the means of payment in this day and age ensuring easy purchasing and security. Syphax has decided to become part of the structures with confidence in innovation and more particularly in online purchasing so that it can transmit the image of a company which is up-to-date with the new technologies. Mobile application New technologies are an integral part of Syphax Airlines’ development strategy. From the commercial viewpoint, the company seeks to be as close as possible to its clients and it is the first Tunisian airline company to use a mobile application. Syphax Airlines follows the evolution of communication tools very closely and provides its clients with all the means available to stay close to the company, to keep in touch and to interact at any time and anywhere. The Call Centre Syphax Airlines also has a call centre which made it possible for the company to develop its own sales mechanism. The call centre was set up on values such as flexibility, efficacy and reactivity so as to be always closest to the expectations of the Syphax clientele. Agencies The company proposed the purchasing of air tickets at approved agencies but also at Syphax Airlines agencies. Syphax Airlines has developed its agency network so as to be always closest to its clients. The company has 7 agencies which are present at all the destinations which it covers. The “Smart” applications Most passengers today have a mobile phone which they use round the clock. A major actor in the technology sector, TELNET collaborates with Syphax Airlines to develop web solutions, smartphones and electronic equipment onboard. Syphax Airlines made a commitment to promote technological innovation and make it the core of its commercial strategy. It can therefore make highly competitive offers without negatively affecting the quality of its services: • The possibility for the clients to choose, when making their reservation, their seats in the aircraft according to their needs and convenience; • Electronic registration of luggage, which means shorter waiting time at the registration points; • The client is looked after at each step of the way.

‫سيفاكس أراليانـز باختصار‬

‫ إميانا برضورة املشاركة‬2011 ‫بعثت سيفاكس سنة‬ ‫فـي تنشيط اإلقتصاد الوطني بعد الثورة وقامت بأول‬ ‫ من مطار صفاقس‬2012 ‫ أفريل‬29 ‫رحلة لها يوم‬ ‫تينا وكان ذلك أول تحدي للرشكة التي نجحت فـي‬ ‫الدّخول فـي طور اإلستغالل فـي مدة زمنية رمز ّية‬ .‫تقدّر بتسعة أشهر‬ ‫ومن ذلك التاريخ متكنت سفاكس من بعث عدة رحالت‬ ‫من مطارات تونس قرطاج الدويل وجربة (فـي انتظار‬ ‫املطارات) فـي اتجاه عديد الدول املجاورة واألروبية‬ : ‫كام يلخصها الجدول التايل‬ )‫رحالت منتظمة(العدد فـي األسبوع‬ )7( ‫ باريس‬- ‫تونس‬ )3( ‫ باريس‬- ‫صفاقس‬ )2( ‫ باريس‬- ‫جربة‬ )1( ‫ إسطنبول‬- ‫صفاقس‬ )1( ‫ مونريال‬- ‫تونس‬

A319 ‫بدأت سيفاكس نشاطها بطائرتني أرباص‬ ‫أطلقت عليها إسام «الكرامة» و«الحرية» ت ّربكا بالثورة‬ ‫ ع ّدة طائرات من نفس النوع ستعزز قريبا‬.‫التونسية‬ ‫األسطول حيث تعاقدت الرشكة مع نضريتها أرباص‬ ‫ وكذلك إقتناء‬A320 neo ‫إلقتناء ثالث طائرات‬ ‫اختياري ألربع طائرات أخرى ويقع تسليم هاته‬ ‫ ليتتابع إىل سنة‬2015 ‫الطائرات ابتداء من سنة‬ ‫ عالوة عىل أن سيفاكس إختارت إقتـناء‬2017 ‫ لتغطية ال ّرحالت‬A330 ‫طائرات من نوع آرباص‬ ‫ وبذلك تتمكن سفاكس من مواصلة‬.‫البعيدة املدى‬ ‫مشوارها واقتالع مكانتها بني الرشكات الجو ّية‬ ‫العالـمية وحسب كل املقاييس الفنية الـمتداولة عند‬ .‫أحسن رشكات الطريان الدولية‬

Syphax magazine N°6 - octobre 2014

43


‫نظرة‬

‫تونس النساء‬

‫تونس النساء‬

‫لو ألقينا نظرة عىل التاريخ نجد أن‬ ‫مصري تونس كتبته نساءها يف ع ّدة‬ ‫مناسبات‪ .‬من بعث قرطاج عىل‬ ‫أيدي علّيسة إىل التّاريخ املعارص‪٬‬‬ ‫فمنهن املحاربات و السخ ّيات‬ ‫و الثائرات و الباسالت و كلّه ّن‬ ‫ساهمن يف الذود عن وطن هن‬ ‫اليوم يف مقدمة من يذدون عليه‪.‬‬ ‫فكانت علّيسة مثاال لل ّدهاء و‬ ‫الجرءة و مل تتواىن عن اإلنتحار‬ ‫من أجل أن تعيش قرطاج و كانت‬ ‫الكاهنة "أقوى ملوك الرببر"‬ ‫قص ذلك إبن خلدون و كانت‬ ‫كام ّ‬

‫الجازية الهالليّة املرأة األسطورة و‬ ‫قريبا م ّنا كانت الس ّيدة امل ّنوب ّية‬ ‫حامية الفقراء و ضعاف الحال‬ ‫و كذلك كانت عزيزة عثامنة‬ ‫األمرية التي وهبت أموالها لفقراء‬ ‫شعبها و بشرية بن مراد باعثة أ ّول‬ ‫منظّمة نسائ ّية يف البالد التونس ّية‬ ‫‪45‬‬

‫‪Syphax magazine N°6 - octobre 2014‬‬

‫سنة‪ 1937‬و توحيدة بن شيخ أ ّول‬ ‫متحصلة عىل شهادة البكالوريا‬ ‫ّ‬ ‫يف تونس سنة ‪ 1928‬لتصبح أ ّول‬ ‫طبيبة يف العامل العريب سنة ‪.1936‬‬ ‫و تبقى تونس إىل اليوم زاخرة‬ ‫بنساء عاقالت يساهمن يف صنع‬ ‫األجيال‬

‫جــولــة‬

‫ﻗﻠﻴﺒﻴﺔ‪ ،‬اﻟﻘ وان‪ ،‬اﻟﻘﺼﺮﻳﻦ‪ ،‬ﻗﻔﺼﺔ‪ ،‬ﺳﻠﻴﺎﻧﺔ‬ ‫ﻳﺮﺣﺒﻮا ﺑﻔﺮوع ﻣﺼﺮف اﻟ ّﺰﻳﺘﻮﻧﺔ اﳉﺪد‬ ‫و ﺳﻴﺪي ﺑﻮزﻳﺪ ّ‬

‫ﻗﻠﻴﺒﻴﺔ ‪:‬‬

‫اﻟﻘﺼﺮﻳﻦ ‪:‬‬

‫اﻟﻘ وان ‪:‬‬

‫ﻣﻠﺘﻘﻰ ﺷﺎرع اﳊﺒﻴﺐ ﺑﻮرﻗﻴﺒﺔ‬ ‫وﻧﻬﺞ أﺣﻤﺪ ﺣﺠﺎم‪،‬‬ ‫‪ 8090‬ﻗﻠﻴﺒﻴﺔ‪.‬‬ ‫اﻟﻬﺎﺗﻒ ‪71 164 780 :‬‬

‫ﻣﺒﻨﻰ اﻟﺰﻳﺘﻮﻧﺔ ﻣﻠﺘﻘﻰ‬ ‫ﺷﺎرع اﳊﺒﻴﺐ ﺑﻮرﻗﻴﺒﺔ‬ ‫و ﺷﺎرع اﻟﺒﻴﺌﺔ‪،‬‬ ‫‪ 1200‬ﻗﺼﺮﻳﻦ‪.‬‬ ‫اﻟﻬﺎﺗﻒ ‪71 164 790 :‬‬

‫ﻣﻠﺘﻘﻰ ﺷﺎرع ﺣﺒﻴﺐ ﺛﺎﻣﺮ‬ ‫و ﻧﻬﺞ أﺣﻤﺪ دﻫﻴﺴﻲ‪،‬‬ ‫‪ 3100‬اﻟﻘ وان‪.‬‬

‫ﺳﻴﺪي ﺑﻮزﻳﺪ ‪:‬‬

‫ﺳﻠﻴﺎﻧﺔ ‪:‬‬

‫ﻗﻔﺼﺔ ‪:‬‬

‫ﺷﺎرع ﻤﺪ اﻟﺒﻮﻋﺰﻳﺰي‪،‬‬ ‫‪ 9100‬ﺳﻴﺪي ﺑﻮزﻳﺪ‪.‬‬ ‫اﻟﻬﺎﺗﻒ ‪71 164 880 :‬‬

‫ﻣﻠﺘﻘﻰ ﻧﻬﺞ ‪ 18‬ﺟﺎﻧﻔﻲ‬ ‫و ﻧﻬﺞ إﺑﻦ اﺑﻲ ﺿﻴﺎف‬ ‫‪ 6100‬ﺳﻠﻴﺎﻧﺔ‪.‬‬ ‫اﻟﻬﺎﺗﻒ ‪71 164 770 :‬‬

‫ﺷﺎرع ﻣﻨﺠﻲ ﺳﻠﻴﻢ‪،‬‬ ‫‪ 2100‬ﻗﻔﺼﺔ‪.‬‬ ‫اﻟﻬﺎﺗﻒ ‪71 164 870 :‬‬

‫اﻟﻬﺎﺗﻒ ‪71 164 840 :‬‬


‫فتحي الهداوي‬

‫لقاء‬

‫الهداوي‬ ‫لقاء فتحي ّ‬

‫"علّموا أوالدكم املرسح"‬

‫السينام بال ّنسبة لفتحي اله ّداوي هو فن التّع ّمق يف الشّ خص ّيات و املمثّل ال ّناجح هو من‬ ‫ّ‬ ‫ميكّن املتف ّرج من النفوذ إىل عمق الشّ خص ّيات و إن كان هذا بسيطا يف ظاهره فهو لب‬ ‫ربا ينفرد به من بني املمثّلني التّونس ّيني بحكم‬ ‫عمل املمثّل و هو ما يتقنه فتحي الهداوي و ّ‬ ‫ثقافته املرسح ّية و تجربته الطّويلة عىل املستوى العريب و العاملي‪ .‬و يبقى املرسح املرجع‬ ‫املفضل حيث أنّه يعمل عىل إحياء املرسح املدريس‬ ‫األ ّول لفتحي اله ّداوي و موضوع حديثه ّ‬ ‫ملا له من مزايا يف إكتشاف املواهب و توعية النشأ‪.‬‬ ‫كيف كانت بدايتك مع املرسح؟‬ ‫ولدت يف عائلة بسيطة من أبوين‬ ‫بحس‬ ‫شبه أم ّيني و لك ّنهام يتمتّعان‬ ‫ّ‬ ‫ف ّني مرهف فكانا مولوعان باألفالم‬ ‫و املسلسالت و كالهام كان يحسن‬ ‫يفس أ نّني ملت أ ّوال‬ ‫الغناء و هو ما ّ‬ ‫إىل الغناء ث ّم تح ّولت إىل املرسح يف‬ ‫املدرسة و دار الشّ باب ث ّم معهد‬ ‫إبن رشف‪ .‬بدأت املرسح الهاوي‬ ‫مع حبيب شبيل و بدأت الظهور‬ ‫أمام الجمهور يف س ّن الخامسة‬ ‫‪47‬‬

‫‪Syphax magazine N°6 - octobre 2014‬‬

‫عرش و مكّننا املرسح املدريس من‬ ‫اإلنفتاح عىل النصوص املرسح ّية‬ ‫تحصلت عىل جائزة‬ ‫العامل ّية إىل أن ّ‬ ‫أحسن ممثّل يف مهرجان املرسح‬ ‫املدريس سنة ‪ 1978‬و سافرت إىل‬ ‫‪ Avignon‬يف فرنسا ألعيش تجربة‬ ‫مرسح ّية جديدة‪.‬‬ ‫رسين الكالم عىل تجربة املرسح‬ ‫ي ّ‬ ‫املدريس التي أنا من منتجاتها‬ ‫و التي كانت يف األساس قرارا‬ ‫سياس ّيا من طرف الرئيس بورڨيبة‪.‬‬

‫هذا املهرجان إندثر اآلن و أو ّد‬ ‫إحياءه من جديد و لقد إجتمعت‬ ‫مؤخرا بالس ّيد وزير التّعليم لهذا‬ ‫نتوصل إلرجاع‬ ‫الغرض و آمل أن‬ ‫ّ‬ ‫املرسح املدريس و بثّ املرسح يف‬ ‫جميع املدارس أل نّه يقي الشّ باب‬ ‫من اإلنحراف و اإلنغالق الفكري‪.‬‬ ‫عندما ك ّنا صغارا كان محكوما‬ ‫علينا أن نصبح منحرفني متش ّد دين‬ ‫لوال أ ّن املرسح أنقذنا و جعلنا‬ ‫ننظر إىل األمور برت يّث‪.‬‬

‫السينام؟‬ ‫و متى بدأت مشوار ّ‬ ‫أ ّول فلم يل كان مع مح ّمد د ّمق‬ ‫يف فلم "الكأس" سنة ‪ 1981‬ث ّم‬ ‫إلتحقت باملعهد األعىل لفنون‬ ‫املرسح بتونس يف فرتة شهدت‬ ‫حراكا ثقافيّا كبريا حيث ت ّم بعث‬ ‫أ يّام قرطاج املرسحيّة و املرسح‬ ‫الوطني و غريها‪ .‬و يف نفس الفرتة‬ ‫إلتحقت بفرقة املرسح الجديد‬ ‫لتق ّمص دو ٍر يف "عرب" ا لّتى تعترب‬ ‫من أكرب املرسحيّات يف تاريخ‬ ‫املرسح التّونيس و بالتّوازي بدأت‬ ‫بالعمل يف أرو بّا مع مخرجني مثل‬ ‫موات ‪.‬‬ ‫ّ‬ ‫روس و سارج‬ ‫فرانكو ّ‬ ‫هل ترى أنّ املخرجني يقصدونك‬ ‫رش ير؟‬ ‫دوما لدور العبوس أو ال ّ‬ ‫قمت كذلك بأدوار كوميد يّة مثل‬ ‫دور مصطفى يف فلم "خميس‬ ‫كل أدواري هي من‬ ‫عش ّية"‪ّ ،‬‬ ‫إختياري فأنا أقبل دورا من‬ ‫ضمن ع ّد ةعروض إلّ أ نّني أح ّبذ‬ ‫تحب‬ ‫السينام ال‬ ‫األدوار املعقّدة ‪ّ .‬‬ ‫ّ‬ ‫الشّ خص ّيات اللّطيفة و تبحث عن‬ ‫الشّ خص ّيات األقرب إىل طبيعة‬ ‫اإلنسان ا لّتي هي أصال معقّدة و‬ ‫تتض ّمن ع ّد ة وجوه و دور املمثّل‬ ‫الخفي عند‬ ‫هو إبراز الوجه‬ ‫ّ‬ ‫شخص ّية ما‪ .‬عمل املمثّل هو إبراز‬ ‫ص ّحة املقولة أ ّن "املظاهر خ ّد اعة"‪.‬‬ ‫السينام‬ ‫من املؤسف أن رؤيتنا إىل ّ‬ ‫السذاجة‬ ‫يغلب عليها يشء من ّ‬ ‫السينام املرص يّة‬ ‫فأربعون سنة من ّ‬ ‫أعطتنا نظرة مانو يّة لألفالم حيث‬ ‫رش ير‬ ‫أ ّن الشخص ّيات تنقسم إىل ال ّ‬ ‫و اللّطيف يف املطلق و هذه نظرة‬ ‫كاريكاتور يّة و خطرية‪.‬‬ ‫ّ‬ ‫هل حدّ ثتنا عىل تجربتك كمدير‬ ‫الحم مات‪ ،‬قلت يف ما‬ ‫ملهرجان‬ ‫ّ‬ ‫يخص الربمجة أنّ الشّ عب ّية ال تعني‬ ‫ّ‬ ‫الشّ عبو ّية‪ .‬ما هو املعيار يف ذلك؟‬ ‫لكل مهرجان مقصد و هدف مي ّيزه‬ ‫ّ‬ ‫عن غريه فمهرجان قرطاج مرسح‬

‫يسع عرشة آالف متف ّرج و ركح‬ ‫بخمسون مرتا ال ميكن أن يقارن‬ ‫بالحم مات أين يتّسع املرسح إىل‬ ‫ّ‬ ‫ألف متف ّرج عالوة عىل أ نّهم من‬ ‫جنسيّات مختلفة‪ .‬السؤال هو‬ ‫أن نجد الربنامج الذي ميكن لهذا‬ ‫الجمهور املتن ّو ع أن يلتقي عليه‪.‬‬ ‫رفضت صابر ال ّر باعي‪ ،‬هاين شاكر‬ ‫و نانيس عجرم أل ّن هديف مل يكن‬ ‫مأل املرسح بل إرضاء جمهور‬ ‫مختلف األذواق و الجنسيّات لهذا‬ ‫إستدعيت العريب رشقاوي‪ ،‬ميكيس‬ ‫تيودراكيس‪ ،‬دوميس رصوص أو‬ ‫جرار لونومو لخلق لحظات من‬ ‫الحنني كام ق ّد مت ف ّنانني يصعب‬ ‫عىل الجمهور أن يراهم دوما مثل‬ ‫"ڨسبيل لوس أنجلس" كام إ تّصلت‬ ‫بأنور براهم و مجموعة "روليڨ‬ ‫سطون" و "ستيڥي وندر" و كلّهم‬ ‫ف ّنانون كبار يمكنهم العرض أمام‬ ‫جمهور صغير من أجل أحاسيس‬ ‫أخرى غير التي تع ّود عليها‪.‬‬ ‫ماهو أحسن فيلم بالنسبة لك؟‬ ‫لماذا واحد فقط؟ أحب كثيرا‬ ‫"ستيزن كان" و "لوبران" (‪،)Le Parrain‬‬

‫"أحالم" لكورسوا‪ ،‬أنا معجب كذلك‬ ‫ب أفالم غير معروفة مثل الفيلم‬ ‫اإليراني "المفتاح"‬ ‫كاتبك املفضّ ل؟‬ ‫المتن ّبي على اإلطالق و بالفرنس ّية‬ ‫روالن بارط عالوة على كامي و‬ ‫سارطر و راسين و موليار و غيرهم‪.‬‬ ‫مغنيك املفضّ ل؟‬ ‫وديع الصافي بدون منازع فهو‬ ‫أحسن صوت على اإلطالق و‬ ‫أحب كذلك مح ّمد غبد الو ّهاب‪،‬‬ ‫ّ‬ ‫مح ّمد قنديل و مح ّمد رشدي‪ .‬في‬ ‫األصوات النسائ ّية أم كلثوم‪.‬‬ ‫أكلتك املفضّ لة؟‬ ‫زوجتي من سوريا وهي تع ّد‬ ‫لي أطباق شرقيّة لذيذة و منها‬ ‫الفريكة‪ .‬في الطّبخ التّونسي‬ ‫أفضّ ل المرمز ث ّم الملوخيّة و كذلك‬ ‫المدفونة‪ .‬و في الطّبخ المغربي‬ ‫أحب الباستيا‪.‬‬ ‫ّ‬ ‫مدينتك املفضّ لة خارج تونس؟‬ ‫مونريال برأيي هي األجمل في‬ ‫العالم‪.‬‬

‫‪46 Syphax magazine N°6 - Octobre 2014‬‬


‫جــولــة‬

‫تونس الوجه الجديد‬ ‫للمدينة العتيقة‬

‫تراث‬

‫جربة‬

‫بعدما كانت مه ّددة بالتّساقط‬ ‫هاهي اليوم املدينة العتيقة‬ ‫تسرتجع من جاذبيتها لجمعها‬ ‫بني األصالة و املعارصة بعد‬ ‫ترميم ع ّدة أحياء منها عىل‬ ‫غرار نهج الباشا الذي أصبح‪،‬‬ ‫بعد تجديده تحت إدارة‬ ‫جمع ّية صيانة املدينة‪ ،‬مقصدا‬ ‫خاصة‬ ‫للس ّياح و للتّونس ّيني‬ ‫ّ‬ ‫اللّذين يح ّبون يف أزقّة املدينة‬ ‫أجواءا ملايض يح ّنون إليه و يف‬ ‫مطاعمها نكهة من طفولتهم‬ ‫و يف أكشاكها بضاعة ال تتوفّر‬ ‫يف غريها‪.‬‬

‫و عالوة عىل املتج ّولني نجد‬ ‫أ ّن املدينة تستهوي متساكنني‬ ‫جدد من أحياء عرص يّة أو من‬ ‫للتاث‬ ‫ف ّنانني أو املتح ّمسني ّ‬ ‫الهنديس و املعامري للمدينة‬ ‫العتيقة مثل جمع ّية "املدينة‬ ‫و ال ّرابطني"‬ ‫‪49‬‬

‫‪Syphax magazine N°6 - octobre 2014‬‬

‫‪48 Syphax magazine N°6 - Octobre 2014‬‬


‫أصداء تونس‬

‫أصداء تونس‬

‫جربة هود‬

‫بعد أن تداول عىل حيطانها أكرث من‬ ‫مائة فنان يف "السرتيت آرت" (‪Street‬‬ ‫‪ )art‬أصبحت قرية الرياض بجربة أكرب‬ ‫متحف يف الهواء الطلق يف العامل‪ .‬و تم‬ ‫تحقيق هذا العمل بإدارة مهدي بن شيخ‬ ‫صاحب رواق "إتيرنانس" (‪)Itinerrances‬‬ ‫يف باريس و باعث مرشوع عامرة "باريس‬ ‫‪ )Tour Paris 13( "13‬الذي عرف نجاحا‬ ‫عامليّا‪.‬‬

‫األيّام السنامئية بقرطاج‬

‫تنتظم أيّام أعرق مهرجان سناميئ يف‬ ‫إفريقيا يف دورتها ‪ 25‬من ‪ 29‬نوفمرب‬ ‫إىل ‪ 6‬ديسمرب‬

‫ليلة الخيل يف الجم‬

‫يحتضن املرسح الروماين بالجم عرضا يضم ‪35‬‬ ‫الخيل و ‪ 80‬ممثال و منهم فرسان تقليديون‬ ‫و آخرون من نوادي الفروسية و ذلك يف ‪11‬‬ ‫أكتوبر الحايل‪.‬‬

‫تستور‪ :‬ساعة جدارية فريدة‬

‫هل ستستعيد ساعة جامع تستور‬ ‫عقاربها و آلياتها ؟ هذا ما يسعى إليه‬ ‫مختصني تونسيني و‬ ‫أهايل تستور رفقة‬ ‫ّ‬ ‫قصة‬ ‫تونس‪.‬‬ ‫يف‬ ‫‪Goethe‬‬ ‫إعانة معهد‬ ‫ّ‬ ‫الساعة فريدة من حيث أنّها متواجدة‬ ‫ّ‬ ‫عىل صومعة الجامع و كذلك أل ّن عقاربها‬ ‫تعمل عىل منوال " املرآة" أي أنّها تسري‬ ‫يف إتّجاه معاكس لإلتّجاه العادي و هذا‬ ‫إرث من ساعات الكنائس اإلسبانيّة أىت به‬ ‫املهاجرون عند تأسيسهم ملدينة تستور‪.‬‬

‫‪Solution des mots croisés de la page 37 :‬‬ ‫‪1.Cucumber – 2.Eggplant – 3.Cauliflower – 4.Pepper – 5.Potato – 6.Tomato – Réponse : Carrot‬‬

‫‪51‬‬

‫‪Syphax magazine N°6 - octobre 2014‬‬


Tru Blu RECEMMENT RENOVE, L’HOTEL ALLIE CONFORT ET AUTHENTICITE ET MET A VOTRE DISPOSITION TOUTE UNE SERIE D’EQUIPEMENTS ET DE SERVICES POUR REPONDRE A VOS BESOINS. UN LIEU IDEAL POUR SE DETENDRE AU CENTRE RHEA THALASSO & SPA PENDANT QUE LES ENFANTS PROFITENT DU VIC CLUB, LA RESTAURATION OFFRE UNE VARIETE DE SAVEURS ET D’AMBIANCES POUR AGREMENTER VOTRE SEJOUR.

Hammam et

Radisson Blu Resort & Thalasso Avenue Hedi Nouira BP 26, 8050 Hammamet, Tunisie Tél. : +216 72 28 01 77 / +216 72 26 46 26 - Fax : +216 72 28 29 95 info.hammamet@radissonblu.com - radissonblu.com/resort-hammamet



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.