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INSPIRATION CRÉOLE
LE DOMAINE DE BEAUBASSIN
UNE CASE CRÉOLE DE STYLE NÉOCLASSIQUE À SAINT-FRANÇOIS
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Sur les hauteurs de Saint-Denis, le quartier de Saint-François réserve une belle surprise à ceux qui apprécient l'authenticité créole. Laissez-vous séduire par le charme du Domaine de Beaubassin qui vous attend, avec sa maison, son jardin, sa forêt et son bassin d'agrément d'origine.
Texte et photos : corinetellier.re
La « Grande Dame ». C’est par ses mots emplis de respect et d’affection que Monique Ozoux parle de la demeure de Beaubassin, bel héritage familial mais aussi lieu de mémoire. La maison, le jardin et la forêt attenante (soit 4 hectares) sont en effet inscrits au titre de l’inventaire des Monuments historiques depuis juin 2018. Monique et son époux ouvrent ainsi les portes de leur maison pour visites guidées privées ou lors d'événements comme les Journées Européennes du Patrimoine et Les Rendez-vous au jardin. « Depuis 2016, nous avons décidé de partager avec les Réunionnais, amoureux du patrimoine, notre domaine qui n'est pas seulement une maison où l'on vit et qui peut accueillir des hôtes mais surtout un pan de l'histoire de l'île ». Beaubassin a d'abord servi de cadre au premier jardin d'acclimatation du temps de la colonie. A partir de 1790, le botaniste Nicolas Bréon y acclimate des espèces avant leur implantation définitive dans l’île. A 578 mètres d'altitude, les conditions climatiques sont très favorables. En flânant dans le jardin, on peut se faire une idée de la belle diversité végétale que les hauts de Saint-Denis autorisent : rosiers Bourbon (gigantea, Edouard, désespoir du peintre, framboisine…), des haies d’azalées, des camélias centenaires, des cœurs de Jésus... Le domaine est bordé par une forêt de bambous, d'eucalyptus et de niaoulis qui voisinent avec les arbres fruitiers : bananiers, cerisiers, orangers...
Décor enchanteur
Un décor qui a enchanté ses occupants. Beaubassin a accueilli 4 générations. Le patriarche Alfred Mazérieux achète la propriété en 1855 pour y construire une maison pour son fils qui porte le même prénom que lui et qui sera maire de Saint-Denis
de 1914 à 1917. Ce dernier y habitera avec son épouse, Euphrasie Ozoux. En 1946, c'est le cousin d'Euphrasie, Maurice Ozoux, qui rachète la propriété pour y vivre avec son épouse Lydie. A leur décès, Beaubassin reste un moment inoccupé avant d'être repris en 1995 par les descendants. Se détachant dans la végétation foisonnante du domaine, une bâtisse de style néoclassique qui date de 1860 perdure dans le temps tout en gardant son faste d’autrefois. Elle est reconnaissable à ses deux tourelles, sa façade arborant des bandeaux ornés de losanges, ses colonnes, pilastres et volets avec leurs Z typiques, son escalier d'entrée en basalte, sa varangue en damier (basalte et marbre blanc)... La distribution affiche une belle symétrie et dessert un vaste séjour et deux grandes chambres situés sous de hauts plafonds de plus de 4 mètres ! C'est une maison en pierres de taille et habillage en bois à l'intérieur, recouverte d'une toiture en zinc et dont le parquet est en natte d'Afrique traité à l'encaustique rouge, dans la pure tradition créole. A l'intérieur, on retrouve une bonne partie du mobilier des époux Mazérieux : le pantalonnier de l’entrée en bois et marbre, quatre fauteuils en bois de tamarin, d'élégants meubles d'angle et objets d’époque. Et n'oublions pas la pièce maîtresse, celle qui vaut au domaine son nom de « Beaubassin ». Edifié en même temps que la maison, l'imposant bassin dont le jet d'eau est réglé comme une horloge nous entraîne dans un temps lontan dépaysant.