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Texte : Corinne Daunar
La Martinique sauvage, le bivouac et le camping Avec le retour des congés longs, l’horizon de l’été anime les conversations et les spéculations autour du programme de réjouissances vont, naturellement, bon train. Et parmi les nombreuses options joyeuses il en est une qui, tranquillement, grave ses lettres de noblesse : celle du camping, du bivouac, des nuits sous les étoiles et des réveils les yeux dans le vert. Et pour ravir tout le monde, cela tombe bien, tout se passe comme aux dominos : il y en a pour tous, du bivouac tout confort au retour pur à la nature totale. Le bivouac historique, passion familiale et précurseur de grande ferveur Pour la genèse du camping sur l’île, tout commence au début de la démocratisation des grands chemins, quand les martiniquais commencent à s’équiper, conduire, et investir l’ensemble du territoire. A l’époque, pas question de n’occuper les lieux qu’une nuit ou deux : au terme d’une véritable épopée sur les routes traversant les bourgs, on s’installe pour profiter, dans la durée. Le campement, lui, fait l’objet d’une rigueur sainte : trouver la meilleure nuance entre ombre et ventilation, montage du chapiteau ou de la bâche,
sortie du fauteuil de plage, des glacières et autres victuailles. Il faut pouvoir s’organiser, et tenir le siège pendant parfois 2 ou 3 semaines. Frigo au gaz, corvée d’eau, chasse au crabe et longues parties de cartes ou de dominos, installent l’horizon de ces nouveaux bivouacs. Tractées par ces premiers convois de particuliers conducteurs, les rares caravanes fièrement importées d’Europe. Les précurseurs du camping, dans les années 1970, ouvrent la voie à des pratiques de plus en plus partagées et, surtout, familiales.
6 Magazine MAISONS CRÉOLES MARTINIQUE n°147
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